PORTFOLIO 2023

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PORTFOLIO 2023 HUGO MARTEL

A 34 ans j’entame une reconversion pour devenir paysagiste concepteur à l’ENSP. Après une formation initiale de sociologie qui m’a amené à étudier les formes contemporaines du métier d’agriculteur, et un parcours dans l’éducation nationale qui m’a enseigné la pédagogie et la didactique, j’ai décidé de m’initier au projet de paysage.

Aujourd’hui je suis déterminé à inventer mes propres méthodes, avec l’intention de donner la parole aux personnes marginalisées, pour transmettre un goût du paysage mais aussi pour continuer d’apprendre.

Comme de nombreux paysagistes aujourd’hui je me passionne pour les contextes urbains, les paysages post industriels et les dynamiques du changement climatique. Mais je suis aussi sensible, tant aux créations contemporaines plus formalistes qu’aux jardins historiques et, convaincu que des créations futures devront prendre tous ces enjeux en compte.

p. 4-5 p. 6-7 p. 8-9 p. 10-11 p. 12-14 p. 15-16 Socle Strates Lecture Urbaine Conduire le vivant Dessins et croquis
SOMMAIRE
Photographie

Socle

(Projet individuel)

Construction d’un profil altimétrique et de modèles réduits à partir d’une maquette en matériaux de récupération.

Construire un volume à l’aide de matériaux de récupération

Une bobine de sisal trouvée dans l’atelier permet d’explorer les formes produites par la résistance de la fibre. On peut en extraire des touffes, et les torsader. La solution la plus solide et rapide pour leur donner une forme a été d’enfoncer les extrémités de ces torsades à l’aide d’un tournevis dans un socle en carton. Il en résulte un champ de volutes de fibre brute, à l’aspect souple et léger. L’ancrage dans le carton permet de produire des courbes et de les entrelacer. C’est cet ensemble de filaments qui produit un effet de masse.

Établir un relevé altimétrique de la maquette en adaptant sa méthodologie

La solution la plus simple et la plus précise est de piquer à travers le sisal pour atteindre le socle à l’aide d’une sonde graduée.

Construire une maquette tramée

Produire un plan de courbes de niveau à partir du relevé altimétrique

Les courbes doivent chercher à s’approcher d’un effet de réel en s’éloignant au maximum de la trame orthogonale du relevé altimétrique.

Construire une maquette découpée au laser après avoir modélisé les courbes sur Illustrator

Ci-contre, de gauche à droite :

- Maquette, carton, sisal et polystirène (15x40x15cm)

- Maquette tramée (lames de carton emboitées, 40x40x14cm)

- Courbes de nieaveau du relevé altimétrique

- Maquette carton découpée au laser (10x10x3cm)

Strates

(Projet individuel)

Réalisation d’une enquête cartographique sur un site présentant des caractéristiques similaires à notre maquette réalisée lors du volet Socle, et production d’une documentation cartographique multiscalaire afin de proposer un diagnostic. L’enquête repose sur une recherche documentaire, une étude de cartes et de photographies satellites et permet de se livrer à des expérimentations graphiques. Pour ce travail j’ai choisi de prendre appui sur une étude de l’île de la Désirade, à quelques encablures de la Guadeloupe.

Entre visible et invisible

A petite échelle, on aperçoit d’abord une île qui émerge au bord d’une zone de subduction sous-marine. Ce relief invisible fait sortir de mer des plateaux calcaires en dessous desquels des masses de grès se forment sous la pression de l’activité volcanique. Isolée, cette île d’à peine quatre kilomètres de long n’est connectée au continent que par une conduite d’eau douce et le passage quotidien d’un avion et de quelques bateaux.

L’éloignement comme système

On observe pourtant une activité humaine depuis plusieurs siècles. Autrefois, lieu de relégation du système colonial, ce petit morceau de terre battu par les vents et le soleil a ensuite abrité une activité d’élevage de chèvres disparue après les trente glorieuses. L’économie de l’île se répartit aujourd’hui entre la pêche et le tourisme. Son autonomie en

électricité est permise par un parc d’éoliennes. Parallèlement, l’éloignement, le relief et le climat semi-aride peu hospitaliers empêchent les activités humaines de s’étendre au-delà du littoral. Ainsi les coteaux et les falaises restent abandonnés à la vie sauvage. On constate alors depuis une vingtaine d’années un processus de reforestation au profit d’une végétation endémique adaptée au climat semi-aride. Au nord les plateaux et les falaises de grès, au sud, les plages proches du niveau de la mer près desquelles les humains s’installent. Entre ces deux zones, la frontière est poreuse entre l’habitable et l’inabitable.

D’une contrainte, une opportunité

La barrière de corail, qui protège les côtés, offre un lieu de baignade et une zone refuge pour les navires. C’est sur cette fine côte que se développe un village de 1500 habitants. La faune et la flore, à l’abri des dégradation humaines, a tout loisir de se développer. On trouve ainsi dans la forêt xérophile qui borde le village, de nombreuses espèces endémiques d’orchidées, de cactus et d’arbustes. C’est donc naturellement que l’aménagement de chemins de randonnée permet de valoriser le patrimoine touristique de l’île en lui offrant une protection. Il permettra aux touristes de visiter une grotte, vestige archéologique des premiers habitants amérindiens de l’île, en évoluant sans encombre le long des falaises de grès.

Ci-contre, de gauche à droite :

- Extrait du plan de situation (1:100000) avec relief sous-marin et hypothèse géologique (craie grasse et crayons de couleurs)

- Plan au 1:5000 de la végération et de la trame bâtie (feutre)

- Détail de relief au 1:1000 et proposition d’amménagement au 1:500

Lecture Urbaine

(Projet collectif)

Etude d’un site urbain dans le cadre d’un parcours le long du lit disparu de la Bievre dans le XIIIe et le Ve arrondissement des Paris. Travail sur la coupe géométrale descriptive et recherche documentaire.

Le site

D’abord ouvrage militaire, la poterne des peupliers permet d’entrer et de sortir des fortifications de Thiers construites en 1840-44. Elle est au début du XIXe siècle la frontière entre Paris et Gentilly. Cette porte gardée laisse passer un bras de la Bièvre qui entre dans Paris en arrivant du sud. La fonction de canalisation a déterminé le lieu de ce passage dans

le mur. Cela explique l’étroitesse de cet axe comparé aux portes de Paris adjascentes de la poterne. C’est aujourd’hui un des derniers vestiges observables des fortifications. La Bièvre, est à l’époque bordée des peupliers, arbres indicateurs des milieux humides. Aujourd’hui il n’en reste que deux, à l’intersection du boulevard

Nous observont ainsi un site dont la morphologie est détreminée par un relief disparu (le lit de la bièvre aujourd’hui remblayé), les différents flux de circulation, et la progression de l’urbanisation en direction de la petite couronne. Les traces de cette zone de marge sont encore présentes (HBM, HLM, cimetière) ce qui permet de parler d’une interface entre Paris et sa banlieue.

Ci-contre, de haut en bas :

- Coupe en long de la poterne en direction de paris (1:500)

- Coupe de détail au 1:100

La poterne, relations aux infrastructures

La poterne, relations aux infrastructures

Les voies sont élargies, les matériaux varient dû à la mise en place du tram

1/500
L’avenue de la Poterne de Peupliers, rentrer dans Paris
1/100

Conduire le vivant

(Projet collectif)

Réalisation d’un aménagement sur un site de moins de 1000m2.

La séquence était découpée en trois étapes, un relevé in-situ et la production d’une documentation du site (plan, coupes, croquis). Ensuite, nous devions proposer un aménagement puis dans un troisième temps le réaliser en trois jours.

Dans ce cas précis, le site est un coteau boisé entièrement fermé par une végétation dense et un affleurement rocheux. Ce lieu est donc protégé de la présence humaine et on y trouve des circulations de sangliers (rencontrés lors du relevé) et des terriers de renards. Il s’agit donc d’une tache au sens écologique, une zone refuge pour la faune, qu’il est indispensable de préserver.

Nous avons donc proposé d’inverser les rôles humain/animal en offrant un corridor permettant une traversée de la zone sans la perturber en réfléchissant à un protocole de visite (une marche silencieuse en file indienne).

Pour aménager le passage, nous avons procédé par soustraction en coupant et en arrachant un minimum de végétation. Les arbres morts qui présentent une nécro-masse importante sont également préservés dans leur état autant que faire se peut.

Les coupes de végétaux sont réemployées sur place pour structurer la voûte formée par les figuiers au nord du site. Un pas japonais au milieu du roncier ainsi qu’un emmarchement permettent de délimiter le cheminement en suggérant la marche à suivre sans entraver la circulation des animaux.

Ci-contre, de haut en bas :

- Plan du site au 1:200

- Coupe longitudinale au 1:200

- Détail de construction, emmarchement, remblais, courpe sur le figuier.

Dessin

(workshop, travail individuel)

Experimentaion graphique autour de la perspective et de la représentation des végétaux. Rechrche à partir de différentes techniques graphiques. Production d’un dessin libre intégrant une perspective et du végétal (cf : couverture)

Ci-contre un extrait du travail de recherche. De gauche à droite :

- Premier dessin en perspective des alignements de platanes bordant la Pièce d’eau des Suisses à Versailles (Crayons à papier, 21x30cm)

- Silhouette d’un marronnier multicentenaire (Stylo encre noire, 10x10cm)

- Travail sur l’ombrage et le geste, d’après une photographie de l’étang de l’usine d’émaux de Briare (encre de Chine, 24x32cm)

- Recherche de couleur (craie sèche Giotto, 5x5cm)

Première de couverture : Rendu final d’après photo (Encre de Chine, craie sèche, fusain sur carton gris, 70x100cm)

Workshop,dessindansl’espaceetexerciceaufusain.

Croquis

Restaurationdesenrochementsaujardinalpin,JardindesplantesParis

Rond-point duquartierEuropoarc,Créteil

VisiteduparcnatureldelaRocheGuillon

Photographie

(Pratique personnelle depuis 2013)

Prise de vue argentique : boitier Leica CL (24x36), objectif 40mm, films divers, developpement et numerisation en laboratoire.

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