HG-Hebdo 32/2025

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Un fromage suisse au pinacle lors des World Cheese Awards à Berne

Le journal professionnel de Hotel & Gastro Union depuis 1886

Lausanne, le 26 november 2025

Edition anniversaire

Retour en images sur Igeho

CXL e année

Édition romande

Gastronomie

Alba Farnòs Viñals

En une trentaine de recettes, la jeune cheffe qui officie à l’Auberge de l’Abbaye de Montheron offre sa relecture personnelle et malicieuse du répertoire culinaire helvétique.

Prochaine parution le 3 décembre

Concours

Les apprentis neuchâtelois à l’honneur

Un «livre blanc» contre les préjugés à l’encontre des travailleurs seniors

Star des marchés de l’Arc lémanique, Riviera Noël mise désormais sur une dynamique régionale après s’être longtemps concentré à Montreux. Parmi ses attractions, le célèbre passage aérien du traîneau du

La tombée des premiers flocons sur l’Arc lémanique a coïncidé, jeudi 20 novembre, avec l’ouverture des principaux marchés de Noël. Une mise en condition idéale et la promesse d’un décor idyllique, le samedi suivant, quand le soleil a scintillé sur la neige fraîche alors que les curieux affluaient nombreux à Montreux et sur la Riviera. C’est là que Riviera Noël déploie, jusqu’au 24 décembre, un mois de féerie entre Montreux, Vevey et Villeneuve. Près de 585 000 visiteurs sont attendus pour cette édition 2025, qui est marquée par une coordination régionale renforcée et une programmation résolument musicale à Montreux, en hommage à l’entrée de la ville dans le Réseau des Villes créatives UNESCO. Chaque semaine, les

quais vibrent au rythme de fanfares, de jazz, de pop ou de rock, tandis que la zone du 2M2C adopte cette année un format plus ouvert, avec un espace Grill & Chill et deux nouveautés majeures: un voyage virtuel au pays du Père Noël et une Cabane des Bûcherons entièrement reconstruite en bois local. L’édition 2025 se distingue aussi par son engagement associatif, avec un

chalet dédié aux organisations régionales, et par une offre renouvelée à Vevey, qui mise sur une place du Marché gourmande et festive, et à Villeneuve, où le Village des Lutins et son petit train panoramique enchantent les familles. Ailleurs en Suisse romande, la saison s’annonce tout aussi animée: Lausanne ouvre Bô Noël, suivi d’Yverdon-les-Bains, Morges, Moudon, Coppet ou encore Gruyères, Bulle, Estavayer, Sion, Martigny, Saint-Maurice et St-Ursanne, sans oublier les actions ponctuelles ici et là. En Suisse alémanique, les grands classiques attirent u ne foule toujours plus nombreuse: Zurich et son Christkindlimarkt, Bâle et son marché classé parmi les plus beaux d’Europe, Berne, Lucerne, Einsiedeln ou Stein am Rhein. (PCL)

Adligenswilerstrasse 22, 6006 Lucerne AZA Flex CH-6002 Luzern Response zentral Post CH AG hotellerie-gastronomie.ch

Père Noël. KEYSTONE-ATS

CONCOURS

Une nuit pour deux personnes

Où se sont déroulés cette

année les World Cheese Awards qui ont vu la victoire d’un fromage helvétique?

A) Berne

B) Paris

C) Berlin

Bienvenue au Valbella Resort de Lenzerheide, votre maison dans les Grisons. Situé à proximité immédiate des pistes, des sentiers de randonnée hivernale ainsi que des chemins de randonnée, des trails VTT et des itinéraires cyclables, l’établissement constitue le point de départ idéal pour des aventures sportives tout au long de l’année. Le resort se compose de trois bâtiments proposant différentes catégories de chambres: des chambres doubles confortables aux vastes suites familiales. Pour les plaisirs gourmands, le restaurant Capricorn ouvre en été, tandis qu’en hiver s’y ajoute le Fastatsch, au style italien.

Le prix d’une valeur de 425 francs est offert par valbellaresort.ch

Merci de nous faire parvenir votre réponse d’ici au 9.12.2025 à l’adresse suivante: Rédaction Hotellerie Gastronomie Zeitung, Case postale 3027, 6002 Lucerne, ou par e-mail: wettbewerb-hgz@hotellerie-gastronomie.ch

Le gagnant du n° 30/2025 est Thomas Mettler, Einsiedeln.

Qu’il s’agisse du décor ou de l’assiette, le restaurant Buech préserve l’essentiel et l’enrichit de touches contemporaines. DR

Caminada Group ouvre un nouveau chapitre

au restaurant Buech

Après une rénovation tout en douceur, le restaurant historique Buech, situé dans le village de Herrliberg (ZH), a rouvert ses portes le 19 novembre.

Entouré de vignes et surplombant le lac de Zurich, le restaurant Buech bénéficie d’un cadre exceptionnel. «C’est un lieu incroyable, doté d’un potentiel infini», s’enthousiasme Andreas Caminada, sous la d irection duquel l’établissement évolue désormais. «Nous voulons préserver le caractère de l’établissement et le mettre en valeur par des touches discrètes.» Les tables en bois et les chaises sculptées restent au cœur du décor, désormais complétées par des éléments contemporains. Le restaurant peut accueillir 50 convives et sera ouvert tout l’hiver, du mercredi au dimanche. Q uid de la cuisine et du service? Ils sont confiés à des collaborateurs expérimentés issus de Caminada Group. Nicolas Schröder, jusque-là chef pâtissier et sous-chef à l’Igniv de Zurich, reprend les rênes en

cuisine. A 31 ans, il résume son concept ainsi: «Nous créons un pont entre ce lieu chargé d’histoire et la métropole zurichoise.» La carte reflète cette intention, avec des classiques revisités tels que le tartare de bœuf au jalapeño et pain noir, le veau au beurre noisette et truffe, ou encore le sandre sur choucroute et raisins caramélisés.

Un luxe proche de la nature

Le service est assuré par Fabiola Reimund. Passée par le Schloss Schauenstein à Fürstenau (GR) et par le Widder Restaurant à Zurich, elle se réjouit d’organiser au Buech, et dans ses trois petites maisons vigneronnes, des événements sur mesure. Le lieu s’enrichira au printemps de l’Atelier Caminada. «Nous y accueillerons les randonneurs autour d’un birchermüesli, nous y proposerons des produits maison et, le soir, nous servirons un verre de vin au soleil couchant», explique-t-elle. Une vision qui rejoint celle du g roupe Living Circle, propriétaire du restaurant Buech, et qui entend valoriser davantage le site, tant pour les habitants de la région que pour les hôtes de ses hôtels en quête d’un luxe proche de la nature. (RIF/PCL)

Former des apprentis: un modèle utile, rentable et stratégique

Selon la nouvelle étude menée par le SEFRI, plus de 70 % des apprentissages génèrent un bénéfice net pour les entreprises.

La cinquième étude du SEFRI consacrée aux coûts et bénéfices de la formation professionnelle initiale confirme une tendance désormais bien établie: pour plus de 70 % des contrats, l’apprentissage est rentable. Durant l’année 2022/23, le bénéfice net moyen atteignait un peu plus de 4500 francs par contrat et par année de formation. Pour les 30 % de cas restants, les coûts dépassent l’utilité productive immédiate, mais ces employeurs bénéficient ensuite de frais de recrutement et d’intégration réduits, un avantage non négligeable dans un contexte

de pénurie de personnel qualifié. Les résultats restent globalement stables par rapport à la dernière enquête de 2016/17. Le bénéfice net atteint 9630 francs pour une AFP de deux ans, 13 940 francs pour un CFC de trois ans et 17 510 francs pour les formations CFC de quatre ans, une hausse liée notamment à l’allongement de certains cursus. Lorsque les apprentis préparent en parallèle une maturité professionnelle, la rentabilité diminue d’environ 3000 francs, en raison d’absences plus fréquentes, mais demeure positive. Sans surprise, 80 % des entreprises se déclarent satisfaites du rapport coût/bénéfice. Basée sur les réponses de plus de 6600 entreprises formatrices et 3600 non formatrices, l’étude confirme ainsi la solidité d’un modèle d’un modèle qui continue de bénéficier autant à l’économie qu’à la société. (HGH)

Blick

Loger les saisonniers, un défi crucial Avec l’ouverture de la saison d’hiver, la chasse au logement repart dans les Alpes, où des milliers de saisonniers peinent à se loger à prix raisonnable. Dans les destinations prisées comme Davos ou Andermatt, la pénurie est telle que certains doivent parcourir jusqu’à 40 kilomètres pour rejoindre leur poste. Les loyers grimpent, les chambres se partagent encore trop souvent, et 5 à 8 % des postes restent vacants faute de solutions d’hébergement. Entre les exigences accrues des jeunes employés et la conversion d’anciens dortoirs en logements touristiques, la situation se tend. Des pistes émergent toutefois, comme les coopératives ou les mini-maisons, pour créer enfin des logements abordables.

RTS Info

La Suisse, championne du rail en 2024

L’an dernier, la Suisse a confir mé son statut de pays le plus assidu d’Europe en matière de mobilité ferroviaire. Chaque habitant a parcouru en moyenne 2519 kilomètres en train (un record), pour 71 trajets annuels. Loin derrière suivent l’Autriche, la Hongrie, la France et l’Allemagne, tandis que la Grèce ferme la marche avec 70 kilomètres. Un nouvel indicateur, la distance moyenne par trajet, place toutefois la Suisse au 23 e rang avec 36 kilomètres, bien en dessous de la moyenne européenne.

24 heures

La pub IA des CFF qui fait réagir

Une affiche des CFF pour un AG hivernal, visible en gare d e Lausanne, utilise une image générée par IA (une mention discrète l’indique). La plupart des voyageurs interrogés disent n’avoir rien remarqué au premier regard, mais beaucoup se disent choqués qu’une entreprise semi-publique privilégie l’IA plutôt que des photographes ou modèles réels. Les CFF défendent un choix destiné à cibler plus finement leur audience et promettent un équilibre entre visuels générés et créations professionnelles.

hiver prometteur

Parahôtellerie Suisse a signé un été 2025 réjouissant, avec des nuitées stables ou en hausse et une forte progression de la clientèle étrangère. Les six partenaires (Interhome, Reka, TCS Camping, BnB Switzerland, les Auberges de Jeunesse Suisses et Swisscamps, nouveau membre) affichent des chiffres d’affaires réjouissants et une demande toujours soutenue du marché intérieur. Reka note des séjours plus courts mais plus coûteux, Interhome bénéficie d’une croissance marquée des marchés d’outre-mer et TCS Camping réalise sa troisième meilleure saison, portée par une météo idéale. A l’approche de l’hiver, l’optimisme domine: réservations en hausse, nouvelles offres bien-être chez Reka, services numériques renforcés chez BnB Switzerland et séjours combinés très prisés dans les Auberges de Jeunesse. Les campings ouverts toute l’année observent eux aussi une hausse de la demande. (HGH)

Essor des nuitées en octobre

Le nombre de nuitées hôtelières a enregistré une augmentation de 4 % sur un an en octobre, poursuivant sa progression entamée en mars, selon les résultats provisoires de l’Office fédéral de la statistique publiés il y a quelques jours. L’augmentation des visiteurs autochtones a été de 5,7 % et celle des étrangers un peu moins importante, de 2,2 %. Après une baisse de 2,8 % en février, le nombre de nuitées a depuis affiché une progression constante. En 2024, elles avaient crû de 2,6 % à 42,8 millions de nuitées, portées par la clientèle étrangère. (ATS)

d’informations: bnb.ch/fr/parahotellerie-suisse

CNAC: un tremplin pour les jeunes cuisiniers

A Neuchâtel, le Concours neuchâtelois des apprentis cuisiniers (CNAC) prépare la relève dans un esprit convivial et participatif.

Mardi 11 novembre, le Centre de formation professionnelle neuchâtelois (CPNE) a réuni six apprentis cuisiniers de deuxième année lors de la deuxième édition du CNAC. «Ce concours a un double objectif: préparer nos jeunes au niveau d’exigence de Gusto et désigner la personne qui représentera Neuchâtel au Poivrier d’argent», résume Sylvain Paratte, coordinateur de la filière cuisine et enseignant au CPNE. Comme l’an dernier à l’occasion de sa première édition, le CNAC 2025 s’appuyait sur les consignes de Gusto, le championnat suisse des apprentis cuisiniers. Durant six semaines, les candidats ont travaillé les techniques de cuisson, le dressage, la cohérence du plat et même le pitch, que les participants aux concours doivent aujourd’hui être en mesure de maîtriser face au jury. Pour sélectionner les finalistes, une douzaine de dossiers ont été examinés selon une grille construite avec les apprentis, basée sur les critères officiels, et à laquelle un élément essentiel n’a pas été négligé: le goût. «On a insisté pour que l’assiette soit bonne avant d’être belle. La personnalité d’un plat, cela

compte autant que son visuel», souligne Sylvain Paratte. Le jour J, beaucoup d’enthousiasme et un brin de nervosité. Les six apprentis disposaient de 2h30 pour réaliser leur création, et, au moment de se lancer, la concentration était maximale. Le sérieux avec lequel les jeunes ont abordé l’épreuve a marqué les enseignants comme le jury. La présence en son sein de professionnels extérieurs au CPNE a renforcé la dimension réaliste de l’exercice. «Etre évalué par quelqu’un d’autre que son formateur habituel représente une vraie pression», observe l’enseignant.

Encourager et non exclure

Au terme de l’épreuve, c’est Wendy Tchouakam Mougoue (Hôtel Beau-Rivage, Neuchâtel) qui s’est imposée. Elle devance Nathan Pecoraro (Hôtel Alpes et Lac) et Jinming Song (Fondation Espace), dont la prestation a été saluée même s’il est hors des critères d’âge appliqués dans le championnat suisse. Le CNAC a choisi de ne pas fixer de limite, afin de valoriser l’implication de tous les apprentis, quel que soit leur parcours. «On veut encourager, pas exclure. L’idée est de mettre en lumière le travail accompli», insiste Sylvain Paratte. Suivent au classement Basil Käser (La Maison du Prussien), Roxane Whittle (Home médicalisé Les Sugits) et Kenan Fouda Atangana (Réseau hospitalier neuchâtelois). PATRICK CLAUDET

BRÈVES

Pintes ouvertes

Les Pintes ouvertes vaudoises sont de retour pour une 8 e édition dans le canton de Vaud. Du 4 au 6 décembre, la centaine de restaurants participants (30 % de plus que l’an dernier) proposeront à nouveau un menu 100 % vaudois au prix de 20 francs.

Ville-campagne

La population suisse ressent une accentuation du fossé entre ville et campagne, selon un sondage. Les sondés sont en revanche pour la plupart satisfaits de la qualité de vie dans leur commune, surtout dans celles en forte croissance. Cette perception contraste avec une méfiance générale envers la croissance démographique.

Les Automnales

La formule repensée de la foire Les Automnales a trouvé son public. La manifestation a rassemblé quelque 140 000 personnes en dix jours à Palexpo Genève, lui «insufflant un nouveau souffle», selon les organisateurs.

Un train de nuit vers l’aéroport

Le changement d’horaire des CFF du 14 décembre coïncidera avec l’introduction de trains durant la nuit en direction des aéroports de Zurich et Genève les vendredis et samedis soirs. Trois liaisons sont prévues en Suisse romande, avec des départs à partir de Sion (2h20), Bienne (2h21) et Fribourg (2h26), via Lausanne. Elles permettront aux voyageuses et voyageurs d’accéder facilement aux premiers vols (entre 6h et 8h) au départ de l’aéroport de Cointrin. Par ailleurs, le changement d’horaire apportera au Nord-Ouest de la Suisse la plus grande extension de l’offre depuis 20 ans, tandis que la liaison directe entre Bâle et Lausanne sera rétablie (un train IC 51 par heure et par sens reliera Lausanne et Bâle, via le Pied du Jura et Delémont). Enfin, au niveau international, deux trains supplémentaires seront mis en service entre Zurich et la gare centrale de Milan et, pour la première fois, des trains circuleront sans changement entre Brigue (VS) et l’Allemagne. (ATS)

Loisirs: nouveaux réflexes en Suisse

Davantage d’informations: cpne.ch

Cinq ans après le Covid-19, les habitudes culturelles et de loisirs ont évolué. Selon l’Enquête sur la langue, la religion et la culture 2024, la fréquentation des musées, cinémas, concerts ou spectacles recule de 6 à 7 points par rapport à 2019, alors que les monuments, bibliothèques et festivals continuent d’attirer. Ces derniers progressent même fortement: plus d’une personne sur deux y a participé en 2024, avec un engouement marqué pour les événements urbains pluridisciplinaires. Les activités festives déclinent en revanche, notamment chez les 15–29 ans, qu’il s’agisse des fêtes de village, des manifestations urbaines ou des clubs, qui ont perdu u n cinquième de leur public depuis 2014. A l’inverse, les loisirs créatifs en amateur connaissent un essor spectaculaire, surtout chez les jeunes. Les pratiques numériques renforcent aussi leur place, entre streaming et livres numériques, même si la radio et le papier restent solides. (HGH)

Wendy Tchouakam Mougoue a remporté l’édition 2025 du CNAC. DR
ANNONCE

Maîtres de la situation À coup sûr !

Numérisation de la demande d’APG : une procédure simplifiée pour toutes et tous

À partir du 1 er février 2026, la demande d’indemnités journalières APG s’effectuera en ligne sur le portail de la Centrale de Compensation (CdC).

Cette procédure concerne dans un premier temps l’organisation « Jeunesse + Sport » et s’appliquera ensuite à la protection civile, au service civil et, à partir de 2027, à l’armée.

Avantages pour les employé·e·s

ƒ Finie la paperasse : la demande s’effectue directement en ligne

ƒ De nombreuses données sont déjà renseignées

ƒ Notification automatique dès que votre demande est prête à être traitée

ƒ Utilisation mobile également possible

Avantages pour les employeurs

ƒ Charges administratives réduites

ƒ Transmission numérique des données salariales via connect, ERP ou un formulaire en ligne

ƒ Affectation automatique grâce au numéro IDE

ƒ Traitement plus rapide grâce aux interfaces de données directes

Les déclarations au format papier resteront acceptées pendant la phase transitoire 2026.

Les autres prestations APG telles que les allocations de maternité, de paternité, de prise en charge ou d’adoption restent inchangées.

En savoir plus : Scanner le code QR pour consulter l’article complet sur notre site web.

Culinary World Cup: l’art sucré en vedette

A la Culinary World Cup, chaque équipe doit présenter une pièce artistique en plus du programme gastronomique. Pour la Suisse, la création sera signée Mathieu Davoine.

Chocolat aux champignons, aux olives ou au pollen: les dernières créations de Mathieu Davoine illustrent à quel point le chocolatier travaille de manière inventive et résolument non conventionnelle. Ces desserts singuliers sont nés d’une collaboration récente avec la manufacture horlogère suisse de luxe Jaeger-LeCoultre. Lors de ses expériences précédentes auprès de différents chocolatiers, Mathieu Davoine restait plus mesuré dans ses associations: «Personne n’achète un gâteau d’anniversaire au goût d’olive.» Mais l’expérimentation quotidienne et les tests de nouvelles pistes gustatives l’ont toujours passionné. Là, la précision est essentielle: pour obtenir la saveur parfaite, chaque gramme d’ingrédient et chaque minute d’infusion comptent.

Allier forme et saveur

«Le chocolat offre à celles et ceux qui osent une infinité presque vertigineuse de possibles»

MATHIEU DAVOINE, MEMBRE DE L’ÉQUIPE NATIONALE SUISSE DES CUISINIERS

Il en va de même pour la pièce artistique destinée à la Culinary World Cup, qui se tiendra en novembre 2026 au Luxembourg. En plus d’un menu trois plats pour 110 convives et d’une Chef’s Table pour douze personnes, l’équipe nationale suisse des cuisiniers doit y présenter une pièce artistique en chocolat et sucre. Mathieu Davoine en assume la création et marche ainsi dans les pas de ses deux prédécesseurs, Arnaud Dousse et Jorge Cardoso, dont les œuvres ont marqué les esprits; Jorge Cardoso avait même remporté à deux reprises le titre

La fascination pour la pâtisserie est venue très tôt à Mathieu Davoine. Sa mère et sa grand-mère préparaient un gâteau chaque jour. Il adorait non seulement y goûter, mais participait aussi volontiers. Après un stage chez un boulanger, l’évidence s’impose: ce sera sa voie. Suivent alors des formations de pâtissier et de chocolatier. Aujourd’hui, c’est avant tout le chocolat qui l’inspire: «Je ne connais aucune autre matière qui offre autant de possibilités créatives: poudre, liquide, crème, mousse, gelée ou textures croustillantes», explique-t-il. Ceux qui osent jouer avec les arômes et tenter des alliances nouvelles découvrent un potentiel presque infini. L’art de la pâtisserie consiste à unir forme parfaite et goût parfait: «Je ne suis satisfait que lorsque les deux s’accordent.» Ses petits chefs-d’œuvre doivent non seulement être bons, mais susciter une émotion.

Sponsors des deux équipes nationales suisses des cuisiniers:

Sponsor principal: Swica Organisation de santé

de meilleure pièce artistique. «Je me suis bien sûr entretenu avec eux pour recueillir quelques conseils. Mais, au final, je dois donner forme à mes propres idées et inspirations», souligne Mathieu Davoine.

Une thématique bien suisse

Difficile d’en dévoiler trop sur la pièce actuelle de l’équipe suisse; la concurrence est vigilante et, depuis les titres mondiaux remportés en 2022, la délégation helvétique est encore plus observée. On peut toutefois dire ceci: l’œuvre s’inspire de motifs profondément suisses, à savoir un horloger, les Alpes et leur foisonnement de fleurs et d’herbes. «La pièce artistique doit marier tradition suisse et excellence artisanale», explique Mathieu Davoine.

La sculpture est exclusivement composée de chocolat et de sucre, conformément aux règles de la compétition. La majeure partie est façonnée en chocolat, que Mathieu Davoine sculpte minutieusement. Pour lui donner ses nuances, il pulvérise du beurre de cacao coloré sur les surfaces. Les éléments décoratifs plus fins sont réalisés en sucre fondu. «Travailler le sucre est plus complexe; c’est pourquoi l’intégration de pièces en sucre rapporte davantage de points», précise le pâtissier.

Encore une année de préparation

Mathieu Davoine sent clairement la pression de marcher dans les pas de son prédécesseur et de ramener en Suisse le titre mondial dans la catégorie de la pièce artistique. Pour y parvenir, la précision doit être absolue: «La sculpture

Cosponsor: G. Bianchi SA, Electrolux Professional

Equipementiers: Gastroimpuls, KAI/sknife, Kentaur Work Wear, Oehrli Berufsmode

doit paraître aussi réaliste que possible. Aucun bouton de veste, aucune pliure d’un visage ne peut manquer.» Un mécanisme horloger est même intégré à l’ensemble, avec chacun de ses détails minutieusement reproduits. Il reste encore près d’une année pour parfaire la pièce suisse. Environ tous les deux mois, Mathieu Davoine se rend à Sursee ( LU) pour rejoindre l’entraînement de l’équipe nationale suisse des cuisiniers dans les locaux d’Electrolux Professional. «Là-bas, j’échange longuement avec les membres de l’équipe et les coaches, afin que tout soit vraiment impeccable et que nous puissions, en 2026, ramener une nouvelle fois le titre à la maison.» (AHÜ/PCL)

Partenaires de l’équipe nationale suisse des cuisiniers: Aligro, Ben’s Original, Hero, Nectaflor, Pacojet, Saviva, Unilever Food Solutions

Bio express Mathieu Davoine (29 ans) a d’abord effectué un apprentis sage de boulanger avant de poursuivre sa formation comme pâtissier-confiseur. Il a notamment travaillé à la pâtisserie de l’hôtel Conrad Bora Bora Nui, en Polynésie française, chez Cocoa Valley à Epagny, en France, ainsi qu’au sein de l’enseigne Othmane Khoris à Genève. Il collabore actuellement avec Jaeger-LeCoultre et mène en parallèle plusieurs projets prometteurs, qui ne sont toutefois pas encore tout à fait prêts à être dévoilés.

Partenaires de l’équipe nationale suisse junior des cuisiniers:

AMC International SA, Boiron, Emmi Food Service, Hug AG, Transgourmet/Prodega, Wiberg

Mathieu Davoine affectionne le travail de précision propre à la pâtisserie. Pour la pièce artistique, un savoir-faire irréprochable est indispensable. DIGITALE MASSARBEIT

Igeho 2025: une édition anniversaire

De la convivialité de la soirée de Hotel & Gastro Union aux démonstrations bluffantes l’édition anniversaire de Igeho a célébré 60 ans d’échanges, de transmission

Près de 200 invités ont répondu à l’invitation de Hotel & Gastro Union pour une soirée conviviale organisée sur son stand, à la fermeture de Igeho. L’événement a réuni de nombreux membres fidèles des cinq sociétés professionnelles, ainsi qu’une large représentation de sponsors et de partenaires de la branche. A 18h30 précises, la présidente Esther Lüscher a lancé la soirée en saluant une assistance venue en nombre: «Ce moment, c’est notre manière de vous remercier pour votre engagement», a-t-elle déclaré. Elle a également rappelé combien la fidélité des membres et l’implication des bénévoles

demeurent essentielles au dynamisme de la profession. Parmi les participants figurait notamment Lara Büch, de la Société suisse des cuisiniers. «C’est u ne très belle soirée. J’ai eu d’excellents échanges et noué des contacts précieux», résumait-elle à l’issue de l’événement. D’autres convives relevaient l’atmosphère chaleureuse et l’opportunité rare de réunir ainsi, en un même lieu, des représentants de toutes les générations de la branche. Présent lui aussi, René Meier, président de l’Union Circle, s’est réjoui de retrouver dès le lendemain, au même endroit, les membres de cette structure qui réunit les retraités des cinq sociétés profes-

sionnelles. «Encore une fois, ils ont été nombreux à s’inscrire pour l’apéritif traditionnel de la foire professionnelle. C’est toujours un plaisir de voir l’intérêt que portent tant d’anciens professionnels de la branche à notre rencontre.» Pour beaucoup, ce rendez-vous constitue un moment attendu, propice à raviver des liens et à évoquer des souvenirs partagés. Après l’apéritif, prolongé jusqu’à 22h, les plus tenaces ont poursuivi la soirée au Bar Rouge, au sommet de la tour de Messe Basel. Là-haut, au-dessus de la place, une after animée par des DJ a réuni les noctambules autour de quelques verres, d ’un peu de musique et de beaucoup de bonne humeur. (RMA/PCL)

Une nouvelle fois, l’Arène culinaire a attiré les foules, grâce à la présence de figures majeures de la gastronomie qui y ont cuisiné leur plat signature et partagé à la fois leur philosophie et de précieux conseils pratiques.

Avant l’arrivée des stars, la scène a d’abord été réservée à la relève, mise à l’honneur lors de la remise des distinctions aux meilleurs apprentis cantonaux. «Vous méritez le plus grand respect», a déclaré Thomas Nussbaumer, président de la Société suisse des cuisiniers, en saluant celles et ceux qui incarnent l’avenir de la profession. Les démonstrations se sont ensuite succédé à un rythme soutenu. Les pâtissières Alexandra Helbling, d’Igniv à Zurich, et Nicole Lüthi, de Memories à Bad Ragaz, ont proposé un dessert inattendu autour du sarrasin.

Mike Wehrle, Corporate Culinary Director de la Bürgenstock Collection, a présenté son saumon suisse accompagné de chou-fleur et d’orange. André Kneubühler, de l’Omnia à Zermatt, a mis en avant un sandre des Alpes marié à du safran valaisan. Quant à Urs Koller, fondateur de l’école de cuisine

Chochhandwerk et chef de l’équipe Culinary Creators, il a revisité le plateau de fromages en imaginant des tartelettes garnies d’Appenzeller et de pruneaux.

«Surtout n’ayez

1 Esther Lüscher, présidente de Hotel & Gastro Union, salue les n ombreux invités.

2 Le slogan «Ensemble pour des métiers d’exception» symbolise à lui seul la HGU-Night.

3 Thomas Nussbaumer, président de la Société suisse des cuisiniers, et B eat Imhof, président de Gastrosuisse.

4 Christoph Wildhaber et Patrick Diethelm, de la société Wigl.

5 Accueil chaleureux par Teresa Pedrazzoli (à dr.), membre du comité de la Société professionnelle Hôtellerie & Intendance et du comité régional Nord-Ouest.

PHOTOS ROY MATTER

mum». Dominique Schrotter, de La Riva à Lenzerheide, a présenté une cuisine d’une grande finesse visuelle, fidèle à son credo: «L’esthétique du plat est essentielle.»

La clôture a été assurée par le duo zurichois formé par Elif Oskan, du Gül, et Markus Stöckle, du Rosi, qui misent autant sur l’émotion que sur le goût. Leur dessert (un nuage mêlant purée de pomme et meringue, figé à l’azote liquide) a procuré un effet spectaculaire. «Cela crée une réaction chez le client et détend l’atmosphère», expliquait Markus Stöckle. Malgré la diversité des approches, une conviction commune s’est dégagée: pour progresser, il faut expérimenter sans cesse. (AHÜ/PCL)

1 Patrick Mahler, chef de cuisine du Focus Atelier à Vitznau (LU), avec sa sous-cheffe Ambar Dominguez. 2 Le modérateur Sven Epiney avec Mike Wehrle, qui est responsable de plus de 150 cuisiniers à la Bürgenstock Collection.

3 Patrick Mahler prépare un plat qu’il n’intégrerait pas à son menu en raison de son intensité.

4 Le plat signature de Mike Wehrle: saumon suisse, chou-fleur, orange et caviar.

5 Dominique Schrotter, chef de cuisine de La Riva à Lenzerheide (GR), en conversation avec la modératrice Cloé Maria Salzgeber. Ici avec son sous-chef Florian Sterki et son a pprentie Maxima Steiger.

6 L’Arène culinaire offre un aperçu exclusif de différentes a pproches culinaires.

PHOTOS ROY MATTER

portée par l’énergie de la branche

bluffantes de l’Arène culinaire, en passant par l’enthousiasme des jeunes talents en duel, transmission et de créativité, réunissant toutes les générations de la profession.

Arène culinaire

La relève a prouvé de belle manière ce dont elle était capable: chaque matin, l’Arène culinaire a mis en lumière le talent, l’audace et l’énergie des jeunes apprentis venus se mesurer dans une série de duels culinaires. La matinée a ainsi été entièrement consacrée aux jeunes, qui se sont affrontés en binômes, démontrant un bel engagement. Quinze minutes de mise en place, trente minutes pour cuisiner avec les ingrédients d’un panier imposé: telles ont été les règles du concours organisé chaque jour. Les duos, issus de deuxième et de troisième années, se sont mesurés les uns aux autres sous les encouragements enthou-

Concours des apprentis

siastes du public, où se sont mêlés familles, amis et camarades de classe, parfois venus exprès pour soutenir «leur» équipe. Les écoles professionnelles de Bâle, Aarau, Muttenz, Zoug, Ziegelbrücke et Berne ont été représentées, tout comme l’Allemagne, d’où deux apprentis du Schlosscafé Heimbach ont fait le déplacement.

Beaucoup de courage

Les jeunes talents ont rivalisé de créativité. Ils ont notamment cuisiné des involtini de veau aux accents asiatiques, une roulade de poulet farcie à l’abricot, un quasi de veau au shiso ou encore des golden nuggets aux lentilles.

Certains duos ont su se distinguer par une organisation millimétrée, d’autres par une audace assumée dans l’assemblage des saveurs. Le jury a réuni les chefs étoilés qui sont montés sur scène l’aprèsmidi, ainsi que Thomas Nussbaumer, président de la Société suisse des cuisiniers. Ce dernier s’est montré enthousiaste: «C’est un vrai plaisir d’observer ces jeunes talents. Le concours doit leur offrir une scène où montrer leur savoir-faire et leur créativité.» Le chef Patrick Mahler a lui aussi salué leur courage: «Il faut une certaine audace pour se présenter devant un public aussi nombreux à un âge si jeune. C’est pourquoi il n’y a pas de perdants ici.» (AHÜ/PCL)

1 Un jury de haut niveau: les plats ont notamment été évalués par le chef deux étoiles Patrick Mahler.

2 L’un des plats gagnants de Bâle: noix de bœuf avec lentilles et courge.

3 Une équipe allemande était également en lice: le Schlosscafé Heimbach à Teningen, en Allemagne, a envoyé les apprenties Rismauli Evita Ambarita et Oleksandra Herbiei.

4 Jakob Jäger et Nino Jucker, de l’école professionnelle d’Aarau, préparent une roulade de poulet.

5 Les apprentis ont été invités à déguster le plat de l’équipe adverse.

Le meilleur fromage du monde est helvétique

Plus de 5000 produits issus de 46 pays ont été évalués à l’aveugle à Berne.

A Berne, les World Cheese Awards ont sacré un Gruyère d’exception et salué plusieurs autres spécialités suisses.

Pour sa première tenue en Suisse, la 37 e édition des World Cheese Awards aura donné un beau coup de projecteur sur la filière suisse du fromage. Organisé par la

Guild of Fine Food, le plus grand concours mondial dédié exclusivement au fromage a réuni 5244 produits issus de 46 pays, évalués à l’aveugle par 265 spécialistes venus du monde entier. Le titre suprême est revenu au Gruyère AOP Spécial affiné plus de 18 mois de la fromagerie de montagne Vorderfultigen. Produit par Pius Hitz, il a conquis le Super Jury composé de 14 experts internationaux. Le fromage s’est imposé face aux 13 autres finalistes en raison de

son équilibre remarquable, de sa puissance aromatique et de sa texture parfaitement maîtrisée. Une belle consécration pour cet affinage long, emblématique du savoir-faire artisanal suisse.

Un beau tir groupé des Suisses

La performance helvétique ne se limite pas à ce coup d’éclat. Quatre fromages suisses figuraient dans le cercle restreint des finalistes et ont terminé aux 1 re, 3e, 4 e et 5e positions du classement général. Sur l’ensemble du concours, la moisson est impressionnante: 37 distinctions Super Gold, 99 Gold, 219 Silver et 235 Bronze.

Les jurés ont fondé leurs évaluations sur quatre critères essentiels, rappellent les organisateurs dans un communiqué: l’aspect, la texture, l’arôme et le goût. Lors du premier tour, seuls 107 fromages ont atteint la prestigieuse note Super Gold, synonyme de qualification pour la seconde phase. C’est parmi ceux-ci que le Super Jury, réuni à Berne, a désigné le Champion du monde. «Le fromage vainqueur a franchi plusieurs étapes d’évaluation et obtenu, au final, le meilleur score», résume en substance John Farrand, directeur général de la Guild of Fine Food, saluant la capacité du pays hôte à inspirer les

jurés: «Peut-être parce qu’ils se sont véritablement immergés dans le paysage fromager suisse.»

Du côté des organisateurs suisses, la satisfaction est totale. Pour Martin Spahr, directeur marketing de Switzerland Cheese Marketing SA, cette édition est une réussite à tous les niveaux. Le chiffre record de 948 fromages suisses inscrits illustre l’enthousiasme de la branche et sa volonté d’exposer son savoir-faire sur la scène internationale. «Ils ont su convaincre le jury par leur qualité, leur maîtrise artisanale et leur passion», souligne-t-il.

Berne, promue pour l’occasion Capital of Cheese, a également su se montrer à la hauteur de son titre. L’affluence témoigne de l’intérêt du public: plus de 10 000 visiteurs ont arpenté les stands du concours, du Swiss Fine Food

Market et des animations dédiées. La liste complète des fromages primés lors du concours peut être consultée en ligne. (HGH)

SCM en bref

Organisation neutre et à but non lucratif, Switzerland Cheese Marketing (SCM) fédère l’ensemble des acteurs de la filière fromagère suisse. Son rôle est de promouvoir, en Suisse comme à l’étranger, un produit dont elle valorise la q ualité, l’origine et le savoirfaire artisanal. Active sur toute la chaîne, elle soutient la commercialisation du fromage h elvétique et renforce son positionnement sur les ma rchés internationaux.

de
Davantage d’informations: capitalofcheese.com/fr

Les seniors en entreprise, vraiment indispensables?

C’est le postulat d’un ouvrage collectif qui entend déconstruire, chiffres et études à l’appui, les préjugés à l’encontre des travailleurs seniors.

Derrière le titre sous forme d’injonction (Les seniors en entreprise: plus que jamais indispensables! ) se cache un véritable plaidoyer pour une meilleure intégration des travailleurs de plus de 55 ans. Car oui, la catégorie des «seniors» englobe non seulement les baby-boomers, mais aussi la génération X, née entre 1965 et 1980. Autrement dit, nul besoin d’avoir atteint l’âge officiel de la retraite pour être perçu comme une force de travail vieillissante, à laquelle on associe trop souvent et à tort des tares comme la santé fragile, la motivation en berne ou encore la maîtrise approximative, voire inexistante, des nouvelles technologies.

Sous l’impulsion du programme AvantAge, rattaché à Pro Senectute et dirigé par Costantino Serafini, un «livre blanc» vient de paraître aux Editions Favre. Son objectif: déconstruire ces préjugés et mettre en lumière

la valeur d’une main-d’œuvre expérimentée et trop peu courtisée. En une dizaine de chapitres rédigés par autant de contributeurs, précédés d’une préface de l’un des travailleurs seniors les plus médiatiques de Suisse (le conseiller fédéral Guy Parmelin), et complétés par quatre portraits, la théma-

tique est explorée sous différents angles. Rappelant que les seniors sont issus d’un monde où la fidélité à un employeur et à une profession allait de soi, Costantino Serafini souligne que cette maind’œuvre ne peut plus être ignorée, compte tenu du vieillissement de la population et du départ

L’AVENIR DE L’ HÔTELLERIERESTAURATION SE DÉCIDE MAINTENANT !

Depuis 2019, aucune négociation n’a eu lieu concernant l’amélioration des salaires, des horaires et des plannings de travail. Les négociations reprennent enfin !

prochain à la retraite des baby-boomers à l’horizon 2030. Il évoque plus loin les résultats d’une enquête réalisée en 2024 par MIS Trend auprès de 433 entreprises romandes, qui confirme la difficulté des seniors à décrocher un poste. Pas moins de deux entreprises sur dix n’emploient aucun collaborateur de plus de 55 ans, tandis que trois sur dix seulement comptent au moins une personne de plus de 60 ans. Plus préoccupant encore: 22 % des entreprises interrogées excluent l’idée d’engager une personne âgée de 60 à 65 ans, une proportion qui monte à 52 % pour les plus de 65 ans.

«Le senior peut apporter beaucoup à l’entreprise»

COSTANTINO SERAFINI, AVANTAGE

L’heure n’est toutefois pas au pessimisme. Le savoir-faire et l’expertise sont les atouts majeurs des seniors, et les représentants de la génération X ont en plus l’avantage d’avoir traversé et intégré les grandes transformations numériques, de l’essor de l’informatique à l’arrivée d’Internet, alors qu’ils étaient déjà en poste. Une expérience qui en fait des profils particulièrement résilients. Pa r ailleurs, Marco Taddei, responsable romand de l’Union patronale suisse, rappelle dans sa contribution que la question des seniors figure depuis 2006 dans

une stratégie nationale qui fait de la neutralité de l’âge dans les processus de recrutement une priorité, entre autres. Quid de la réalité du terrain? Deux constats s’imposent au fil de l’ouvrage: d’une part, il est rare de se réinventer professionnellement à l’âge de la retraite; d’autre part, les entreprises privilégient la prolongation des contrats existants plutôt que le recrutement de nouveaux talents seniors. D’où l’importance d’un dialogue régulier entre les équipes et le département des RH, à qui il incombe de comprendre les attentes de leurs collaborateurs expérimentés et d’adapter, au besoin, les conditions de travail. PATRICK CLAUDET

En librairie

A l’heure où la main-d’œuvre qualifiée manque, faut-il se priver de collaborateurs de 55 ans ou plus? Placé sous la direction de Costantino Serafini, ce «livre blanc» nourrit le débat grâce à une dizaine de contributions et des portraits de seniors ayant choisi de continuer à travailler.

Editions Favre

192 pages ISBN 978-2-8289-2286-3

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lcdj.ch

CONCOURS DE CUISINE – 4 MAI 2026

Viande Suisse cherche des talents de la cuisine

Enthousiasme le jury avec tes créations à base de veau suisse.

L’ouvrage collectif a été verni lors du récent Salon RH à Lausanne. DR
Davantage d’informations: programme-avantage.ch editionsfavre.com

Le premier livre signé Alba Farnòs

Viñals, une escapade «hors du moule»

champignons) en un tartare veau-chanterelles, surmontant un paillasson de pommes de terre, crème double au chasselas. La cuchaule devient un baba safrané et les capuns grisons se muent en dolmas aux feuilles de bettes, sauce Mornay au fromage d’alpage et viande séchée.

On adore également l’idée de la croûte aux morilles rhabillée en bao avec son cœur moelleux aux champignons et savagnin et on goûterait volontiers, même si on hésite devant des tripes, à sa busecca déguisée en dumpling. Alors que la raclette valaisanne prend des allures japonaises en s’accompagnant de korokke, ces petits beignets servis un peu partout. Que la soupe de châtaigne revisite l’ajo blanco rafraîchissant des Espagnols. Et que le risotto tessinois se glisse dans des rouleaux de printemps, basilic thaï et sauce soja au merlot.

Un périple gourmand

La jeune cheffe offre, en une trentaine de recettes, sa relecture personnelle et malicieuse du répertoire culinaire helvétique.

Connaissez-vous vos classiques de la cuisine suisse? A cette question, la plupart des lecteurs demeureront perplexes. Hormis les deux icones fromagères roboratives que sont la fondue et la raclette – censées incarner l’alpha et l’omega du patrimoine helvétique – les Suisses les connaissent peu ou mal. Ou peut-être peinent-ils simplement à franchir les frontières c antonales et à faire preuve de curiosité. Les Vaudois biberonnent

au papet, les Genevois aux cardons et à la longeole, les Bernois au Berner Platte et les Zurichois à l’émincé du même nom. Au final, on obtient au mieux une mosaïque de mets disparates, quoique pas dénués d’intérêt. C’est à peu près ce que s’est dit Alba Farnòs Viñals en découvrant peu à peu les classiques de son pays d’adoption, ignorés pour la plupart par ses habitants euxmêmes. Un regard extérieur étant parfois la meilleure manière de voir enfin les paysages qui nous sont familiers. La talentueuse cheffe de l’Auberge de Montheron, d’origine catalane s’est ainsi attelée à porter un œil neuf sur une t rentaine de plats phares du répertoire, de la cuchaule à la tarte aux oignons, en passant par la croûte aux morilles, le gâteau aux carottes et la tarte à la raisinée. La trentenaire est passée par l’Ecole

«Les produits, suisses sont souvent insuffisamment valorisés»
ALBA FARNÒS VIÑALS, CHEFFE DE CUISINE

du Vin de Changins, mais aussi par les cours de Ferrandi à Paris et par un stage chez le formidable Pascal Barbot, à L’Astrance, se réorientant après des études en sciences de l’environnement. On dira d’elle qu’elle est une toucheà-tout facétieuse, qui s’appuie sur des bases solides et se laisse porter, au gré de sa fantaisie, par ses voyages en Asie, son enfance catalane aux parfums de fruits de mer et d’anis ou encore de son goût marqué pour les fermentations. Les Lausannois se souviennent notamment de son passage à Renens, où elle avait ouvert le regretté GRAM, avant de reprendre, avec son complice Paul Marsden côté salle, l’Auberge de l’Abbaye de Montheron, au cœur des Bois du Jorat. Autre expérience marquante, cette étape vaudoise, dans un terroir de Cocagne, regorgeant de bons produits, a fait le reste. Il lui manquait encore à transposer par écrit ses idées buissonnières, ce que rechignent à faire de nombreux chefs. C’est chose faite avec un livre à son image, dont le titre la décrit bien: Hors du moule

Hors de tous les moules même, Alba s’amuse à métamorphoser l’émincé zurichois (veau, vin,

Graf, en s’inspirant probablement d’un plat autrichien. Les desserts ne sont pas laissés pour compte: difficile de ne pas craquer pour son parfait glacé à la crème double et coulis de fraises, la panna cotta au lait d’avoine ou la crème prise au vin cuit, chantilly, crumble de lait.

Du cloisonnement entre régions

C’est un voyage, c’est à un périple gourmand aux étapes imprévisibles autant que gourmandes que nous convie la cuisinière. Le design est sobre, avec ici ou là quelques schémas de montage pour les architectures les plus périlleuses et l’on apprend au passage quelques anecdotes ou données historiques sur de nombreux mets. Le malakoff et son origine mercenaire à l’heure de la Guerre de Crimée et du siège du fort éponyme. Pourquoi la soupe d’orge g risonne? Au Moyen Age déjà, cette céréale était l’une des rares à pouvoir se cultiver dans les vallées alpines. Que le papet vaudois se nomme ainsi en référence à la papette, autrement dit une forme de bouillie dans l’idiome local. Et que l’émincé de veau zurichois, aujourd’hui incontournable à l’heure de la fête printanière du Sechseläuten, aurait été inventé en 1947 par une certaine Rosa

Alba Farnòs Viñals estime depuis qu’elle s’y est installée que la Suisse regorge d’excellents produits, «souvent insuffisamment valorisés, éclipsés par sa propension à se focaliser sur le sempiternel duo chocolat-fromage». La cheffe déplore ainsi que le pays n’éprouve guère de fierté pour son patrimoine et son histoire, contrairement à la France et aux autres pays voisins. Une méconnaissance due au cloisonnement entre les régions linguistiques, voire les cantons, selon celle qui a fait mieux que s’acclimater en se fondant dans le paysage helvétique, ses forêts, ses montagnes et sa flore sauvage. VÉRONIQUE BENOIT

En librairie

Déstructurer sans dénaturer: avec son livre entre les mains, surtout, le lecteur redécouvre que la cuisine est aussi un jeu et, au-delà de la technique, un moment de pure créativité et d’amusement.

Editions Helvetiq 152 pages ISBN 978-2-88977-056-4

Lentilles Beluga, prêtes à inspirer

Polyvalentes, riches en nutriments et parfaitement adaptées aux tendances actuelles, les légumineuses s’invitent plus que jamais dans les cuisines professionnelles. Hero Gastronomique étoffe son assortiment avec de nouvelles lentilles Beluga en conserve, présentées dans un jus neutre et prêtes à l’emploi. Ces petites perles noires séduisent par leur arôme délicat et leur tenue exemplaire, idéale pour des préparations chaudes ou froides. Soupe, salade, pâte ou garniture raffinée: leur texture ferme et leur saveur élégante apportent relief et créativité aux assiettes, tout en garantissant une mise en place rapide et efficace. Une solution pensée pour les établissements qui recherchent à la fois constance, qualité et liberté d’inspiration culinaire, tout en réduisant le temps de préparation et en sécurisant la qualité du service.

Plus de taches sur les sets de table

Les nouveaux sets de table en similicuir de Duni se distinguent par leur grande robustesse: ils sont résistants aux rayures, supportent la chaleur et repoussent efficacement les taches. Pratiques

et esthétiques, les sets de table apportent une vraie valeur ajoutée à chaque couvert au restaurant. Les modèles en similicuir lancés par Duni allient durabilité et protection contre la saleté, combinant insi hygiène, confort et un style intemporel. Disponibles en quatre coloris, ils donnent à toute décoration de table une touche supplémentaire d’élégance. L’atmosphère chaleureuse est assurée, que ce soit dans un petit bistrot ou dans un établissement gastronomique. Fabriqués en polyuréthane, ces sets mesurent 33×45 cm. Ils résistent à la chaleur et tolèrent des températures allant jusqu’à 60 °C sans se déformer. Ils sont également conçus pour être résistants aux rayures et aux taches. ch.duni.com

Un nouvel habillage en noir et blanc

Pawi Packaging lance une ligne d’emballages élégante destinée aux boulangeries, à la restauration, à l’hôtel lerie et au secteur de l’événementiel

C’est en janvier 2026 que Pawi Packaging Schweiz SA dévoilera Good & Go, une nouvelle gamme take-away qui mise sur des solutions adaptées aux denrées alimentaires et visuellement soignées. Elle remplace la série

My-Taste-Away et s’adresse aux boulangeries, confiseries, établissements de restauration et d’hôtellerie, ainsi qu’aux organisateurs d’événements. Son design s’inspire de structures naturelles et adopte une esthétique épurée en noir et blanc, dans une logique d’économie de ressources. Les emballages sont adaptés aux aliments, faciles à manipuler et combinables à volonté. La ligne revendique une position claire: moins de couleur, plus de sens, avec, en ligne de mire, le plaisir gustatif, la durabilité et la praticité. Commandes en ligne chez Pawi ou auprès de Pistor.

Délicate douceur pour les fêtes

Avec les plaques de pâte feuilletée de Bridor, il devient facile de préparer le Trdelník, ce délicat gâteau d’origine d’Europe de l’Est, aussi appelé baumstriezel. Il suffit d’enrouler des bandes de pâte

autour de bâtons, de les saupoudrer de sucre à la cannelle, de les cuire jusqu’à obtenir une belle couleur dorée, puis de les sublimer avec du chocolat fondu ou un voile de sucre glace. Idéal pour les marchés de Noël, les coffee shops ou les buffets festifs en hôtellerie-restauration, ce produit séduit par sa générosité et son charme artisanal. Partenaire engagé, Bridor défend depuis plusieurs a nnées une approche durable qui associe savoir-faire boulanger, responsabilité sociale et préservation des ressources. Attachée à la vitalité des territoires, la marque travaille avec ses partenaires et clients afin de proposer des produits de haute qualité, issus d’une tradition boulangère vivante. bridor.com

Offre d’emploi gratuite sur gastrojob.ch comprise

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Le nouvel assortiment Good & Go compte 48 articles différents. DR
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Derrière un bon restaurateur se cachent toujours de bons produits.

jusqu’au 29 novembre

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