PATRIMOINE DU XXe SIÈCLE EN CORSE - Compte rendu

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WORKSHOP PATRIMOINE DU XXe SIÈCLE EN CORSE

11 > 15 AVRIL 2022

COMPTE RENDU

Enseignants encadrants : Emmanuel Garcia, Laurent Duport

Etudiante : Hela Ammar

1. BASTIA

• Le centre historique de Bastia

Bastia, deuxième plus grande ville de Corse, possède un centre historique avec un urbanisme dense, et de fortes contraintes topographiques. La majorité des bâtiments de ce centre datent des 17ème et 18ème siècle. Le quartier du vieux port, détruit lors de la deuxième guerre mondiale, a fait l’objet de plusieurs projets de réhabilitations, de réaménagements et de reconstructions. Ce sera le cas de l’immeuble appelé «Pouillon», au nom de son architectes Fernand Pouillon, qui la conçu en 1960 avec Louis de Casabianca. Ces immeubles ressuscitent l’architecture des centres anciens en s’intégrant et en s’adaptant dans le paysage urbain. Les façades de l’ensemble urbain sont animés par des volets à persiennes et plus particulièrement les persiennes dites «à l’italienne» qui possèdent une partie inférieure s’ouvrant en projection.

• La Citadelle de Bastia

Le projet de réaménagement du quartier de la citadelle, le Mantinum (en référence au nom donné par les Romains à la ville de Bastia), a permis de relier le vieux port, au sommet de la citadelle de Bastia. Cette liaison douce sur un dénivelé de plus de 30 mètres, consiste en un parcours urbain qui part du pied des remparts de la citadelle, traverse le jardin Romieu, vestiges du jardin des gouverneurs génois inscrit MH qui a été également restauré, passe par le théatre à ciel ouvert et ouvert sur la mer, et abouti au palais des gouverneurs de la domination génoise, situé sur les hauteurs de la vieille ville ,datant du 15ème siècle, et qui a été restauré.

Les maitres d’oeuvres de ce projets qui sont les agences Buzzo-Spinelli Architecture et Antoine Dufour Architectes. ont opté pour la construction de la porte d’entrée monumentale ainsi que pour les parapets qui longent le cheminement à la réutilisation des matériaux du lieu, en effet le béton sec a été fabriqué avec des agrégats issus du déroctage de la falaise.

L’église est labellisée patrimoine du XXème siècle et elle s’inscrit dans le programme d’urbanisation dite « des grands ensembles » des quartiers sud de Bastia. Cet édifice se distingue par son image qui ne renverse pas les valeurs traditionnelles, ce qui a fait qu’elle n’a pas été bien accueillie par les habitants du quartier, et est peu fréquenté, selon Audrey Giuliani Historienne de l’art, Responsable des expositions temporaires et des publications au Musée de Bastia.

L’aspect extérieur de l’oeuvre, dominée par un grand volume rectangulaire et une grande forme souple s’élevant en coupole au-dessus du chœur illustre un symboles de progrès technique et de modernité. Le clocher qui devait se trouver sur la place latérale n’a jamais été construit.

L’état de conservation général est bon. Néanmoins, quelques altérations apparentes au niveau du béton à causes d’infiltrations appellent à la mise en oeuvre d’un entretien adapté.

• L’église Notre-dame des victoires de Louis de Casabianca

• La piscine caneton, Quartier Fango, Bastia

Faisant partie de l’opération 1000 piscine de 1970, les modèles de piscine caneton, se font de plus en plus rares et sont peu connus, contrairement aux piscines Tournesol. La piscine de Fango, est l’unique modèle Caneton en Corse.

Malgré le changement de la toiture mobile en 2016, par une toiture fixe. La construction garde encore l’aspect général originel et est toujours en fonction. Et mérite alors de faire objet à une labellisation ACR.

L’oeuvre de Puccinelli est très présente en Corse, au quartier Fango, deux créations de l’architecte se distinguent par leur jeu de volume marqués. L’immeuble d’habitation et l’Hôtel de la Préfecture. Ce dernier par son aspect monumental incarne la puissance de l’état, et par l’éclatement de volumes représente sa vocation administrative et sociale.

Ouvert à l’intérieur, les espaces sont organisés autour d’un grand hall carré, répondant au principe d’une cour d’honneur, éclairée par une lumière zénithale.

Une partie de l’immeuble est en travaux, le préfet ainsi que les responsables qui nous ont fait visiter les lieux, nous ont fait part de l’inadaptabilité des aménagements intérieurs aux usagers, et des soucis de déplacements entre les espaces. La circulation intérieure est, en effet, labyrinthique, et les espaces de bureaux sont de proportions différentes.

• Pierre Puccinelli

• La Tour de Miomo

Une tour génoise construite en 1561, et est inscrite monument historique en 1927.

Elle a fait l’objet d’un projet de restauration en 2017, Les pierres ont été recouvertes d’un enduit à la chaux, matériau utilisé initialement dans sa construction, afin de rendre à l’édifice son état d’origine. Cette modification de l’esthétique extérieure du monument a crée une polémique.

On remarque la présence de traces blanches sur les murs, c’est des traces de salpêtre ou sel de pierre.

2. GHISONACCIA

• Villas Riera et Fernandez de Roland Simounet, à Ghisonaccia

Cet ensemble d’habitations de villégiature, s’inscrit parfaitement par ses proportions et ses matériaux au paysage environnant. Les textures brutes de murs en parpaing résonnent avec ces alentours et font que la construction se fond entre les pins.

Une architecture méditerranéenne fortement inspirée par les habitations vernaculaires maghrébines. Cette inspiration est bien lisible à l’intérieur par l’ambiance et le dispositif spatial employé, l’aménagement, le mobilier intégré à l’architecture, l’éclairage, le système de ventilation naturelle et l’agencement des espaces qui conjuguent opacité et ouverture, intimité et convivialité.

Une réinterprétation moderne de l’habitation méditerranéenne traditionnelle.

L’ensemble de cette création de Simounet a bien vieilli au cours du temps. Christelle, l’amie du propriétaire qui nous a fait visité les lieux a aussi bien souligné que le système d’aération et de climatisation naturelle est très bien adapté au climat, et les lieux restent frais pendant l’été.

Cette œuvre fera objet d’une proposition de labellisation ACR, lors des discussions avec Mme Christelle, Nöely Urso Megimbir, Audrey Giuliani et François Goven, une inscription au titre de monument historique est aussi envisageable.

3. PORTO VECCHIO

• Table ronde sur le Label Patrimoine XXe / Label ACR

La table ronde a eu lieu au sein de la médiathèque de Porto vecchio, projet conçu par le cabinet d’architecture de Dominique Coulon & Associés en 2021, et dont le plan suscite une inspiration de l’architecture d’Oscar Niemeyer.

François Goven, Inspecteur général honoraires des Monuments Historiques, ancien architecte des bâtiments de France et ancien sousdirecteur des monuments historiques à la direction de l’architecture et du patrimoine nous a fait une présentation sur l’évolution des protections patrimoniales, en allant des premières inscriptions au titre des monuments historique jusqu’aux nouveaux patrimoines, et la création du label XXème siècle en 1999 qui avait pour but de sensibiliser et mettre en lumière l’intérêt patrimonial des œuvres en question. Ce label a été remplacé par le label ACR (Architecture Contemporaine Remarquable) en 2016, et qui porte les mêmes objectifs, il se différencie par le fait qu’il est glissant dans le temps, il concerne les bâtiments construits depuis moins de 100 ans.

Le label ACR est, sans doute, avantageux pour mettre en valeur le patrimoine contemporain, mais il n’assure pas la protection de l’édifice, puisqu’il n’existe aucune restriction au niveau des interventions éventuelles sur l’édifice labellisé. Seule exigence, est d’informer les services de l’État en cas de travaux. Deuxième soucis, à mon avis, est le sort des édifices qui seront retiré du label une fois passé le centenaire de la construction, est-ce cela signifierait qu’ils perdent leur intérêt patrimonial ? En Outre plusieurs édifices des deux premières décennies du XXème siècle, ne pourront pas, aujourd’hui, bénéficier de ce label, alors que, peut être ils devraient être sujet de sensibilisation et de valorisation.

Lotissement de la pointe de Porticcio

Quartier résidentiel, aménagé sur la pointe de Porticcio et épousant la morphologie du terrain, les villas construites entre les années 1950 et 1960 sont d’architecture moderne, des formes géométriques simples, des lignes épurées et ouvertes à l’extérieur.

4. AJACCIO

L’histoire de la ville génoise d’Ajaccio commence par l’arrivée de Francesco Bonaparte, soldat d’origine génoise, en 1514. La famille de Bonaparte n’a cessé depuis d’influencer l’histoire et le développement de la ville d’Ajaccio, jusqu’à la consécration du plus célèbre de ses enfants, Napoléon Ier. C’est lui qui élève Ajaccio au rang de capitale de Corse en 1811.

Dès le début du XIXe siècle, Ajaccio se transforme autour d’un nouveau plan urbain et économique pour devenir, sous Louis-Philippe puis Napoléon III, une véritable cité impériale qui s’est étendue le long du littoral et est dotée de bâtiments remarquables, qu’on peu admirer lors d’une promenade dans ses ruelles.

Et où on peut trouver la demeure des Bonaparte où est né Napoléon Ier, et qui fut ainsi, pour sa valeur historique, inscrite au titre de Monument historique.

En se promenant on pourrait bien voir que la ville a été sujet d’un projet d’alignement urbain par la présence de pierres d’attentes sur les façades des bâtiments. La présence de plusieurs boutiques de corail, nous indique l’activité de pêche et de commerce spécifique à la ville.

• La ville génoise

D’architecture néo-classique de la fin du XIXè siècle, l’église a été conçue par l’architecte ajaccien Barthélemy Maglioli. Elle a fait l’objet d’importants travaux de réhabilitation et d’embellissement de la façade. Sur les murs intérieures, on remarque la présence de plusieurs strates de fresques qui datent de la période de sa construction.

La construction de cet ouvrage militaire a commencé en 1492 sous l’occupation génoise et a évolué au fil des siècle, avec des travaux de fortifications et de renforcement de la construction originelle. La forme du plan, a un intérêt défensif.

Destinée initialement à protéger la ville ; investie notamment par l’occupant italien lors de la dernière guerre, elle devint, jusqu’à il y a peu, un site de garnison militaire.

Inaccessible au public pendant plus de cinq siècles, elle est maintenant ouverte à tous, et fait objet d’un projet de réaménagement et de revalorisation.

• La citadelle d’Ajaccio

Les créations architecturales de style art déco se distinguent par leur formes et lignes géométriques et motifs florales, la ferronneries, les fenêtres BowWindow, le fronton.. Ces éléments permettraient de dater un bâtiment. (entre 1910, et 1930)

La promenade s’achève par la visite de quartiers résidentiels, la majorité des villas sont de style art déco, avec une forte influence italienne et génoise, on note aussi une influence anglaise dans le quartier des étrangers. Un ensemble de 3 bâtiments HBM est emblématique du quartier.

• Immeubles Art Déco • Immeubles d’habitations et Villas labellisés ACR

• Lycée Fesch

Datant du début du XXème siècle, le lycée porte le nom du cardinal Fesch, oncle de Napoléon Bonaparte. Son architecture se distingue par ses ornements, mobiliers, mosaïques et tableaux. Ainsi que par la signature de l’architecte sur le décor peint sur la façade principale. Mis à part sa valeur architecturale et historique, il possède aussi une valeur urbaine par sa monumentalité et sa position au cœur de la ville et sa situation face à la mer qui fait de lui un édifice emblématique.

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