GTG 2324 - Sandrine Piau

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Sandrine Piau Soprano

Saison 23 — 24



Le Grand Théâtre de Genève remercie ses mécènes et partenaires de la saison 2023-2024 pour leur engagement généreux et passionné.


Sandrine Piau © Sandrine Expilly


Récital

Sandrine Piau soprano

David Kadouch piano

1er mars 2024 — 20h

Avec le soutien de

FONDATION VRM

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Programme

Voyage intime Franz Schubert

Kennst du das Land Der Tod und das Mädchen Gesänge aus « Wilhelm Meister » Lied der Mignon II: So lasst mich scheinen

Franz Liszt

Lieder aus Schillers « Wilhem Tell » Der Fischerknabe

Hugo Wolf

Möricke Lieder Auf ein altes Bild Begegnung Verborgenheit

Clara Schumann Sechs Lieder Sie liebten sich beide

Lorelei Scherzo n°2 (piano seul)

Franz Schubert Erlkönig

− Entracte −

Henri Duparc

L'invitation au voyage La vie antérieure

Lili Boulanger

Clairières dans le ciel Si tout ceci n'est qu'un pauvre rêve

Claude Debussy

Cinq poèmes de Baudelaire Recueillement

Lili Boulanger

Clairières dans le ciel Vous m'avez regardé de toute votre âme Cortège (piano seul)

Claude Debussy

Cinq poèmes de Baudelaire Le jet d'eau La mort des amants

Franz Liszt

Comment, disaient-ils


Un fragment de ce que nous fûmes Voilà fort longtemps que Sandrine Piau, soprano parmi les plus éblouissantes de sa génération, n'était pas revenue au Grand Théâtre de Genève. C'est un immense plaisir de retrouver enfin celle dont l'impressionnante carrière, tant sur scène qu'au disque, couvre un vaste répertoire, allant des enchantements baroques à la création contemporaine. Avec Voyage intime, Sandrine Piau partage aujourd'hui un pan plus confidentiel de son art. Récitaliste de premier plan, elle aime les mots et se révèle diseuse autant que chanteuse. La parole poétique, même complexe, coule chez elle avec une immédiateté frappante. Sa voix met au service du texte l'intensité dramatique acquise sur scène, mais ose la fragilité et la délicatesse inhérentes à l'exercice du lied ou de la mélodie. Comme à son habitude, la soprano brassera les styles et les époques, en allemand d'abord, puis en français. Schubert et Wolf côtoieront Duparc ou Debussy tandis que des deux côtés du Rhin paraîtra Liszt, grand européen. Des deux côtés aussi, des compositrices : Clara Schumann et Lili Boulanger. « De la quête d'un ailleurs fantasmé autant qu'inaccessible à l'ultime passage vers la mort, [ce programme] dessine la cartographie de nos aspirations, de nos empêchements et des échappées belles que nous offre le tourbillon

de la vie », affirme Sandrine Piau. Car si une thématique commune — le voyage — réunit les pièces de ce récital, rien de didactique ne vient en alourdir la trame. « Il n'est pas question de décrire un chemin balisé, avec ses étapes précises, explique de son côté le pianiste David Kadouch, mais plutôt de laisser vagabonder l'esprit en une terre presque proustienne, où le discours serait aboli. » Méditatif et joyeux, quoiqu'ombré de passagère mélancolie, ce périple très personnel relève plus de l'errance poétique que de l'itinéraire volontariste. Les paysages convoqués déploient un imaginaire naturel. Pas de villes, dans ces pérégrinations rêveuses, mais des campagnes riantes, des espaces libres et sauvages, des sentes dérobées, poudrées de lumière. La musique délimite les contours de ces territoires. Tout d'abord, les contrées idéales. Celles qui, embrasées par l'imagination, déroulent les pays du songe. Là, étincellent les citronniers en fleurs ; là, « l'orange d'or flamboie dans le feuillage » (Kennst du das Land). À cet ailleurs solaire répondent les lointains baudelairiens où, « sous de vastes portiques », tout n'est qu'ordre et beauté, « luxe, calme et volupté » (L'invitation au voyage, La vie antérieure). Ces déambulations idylliques encapsulent des éclats de vie intenses et colorés. L'amour y est omniprésent, et autorise de délicates lévitations, loin du temps ordinaire (Vous m'avez regardée de toute votre âme, Le jet d'eau). Or cet amour,

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illumination suprême, peut toutefois s'avérer dangereux. Périssable, il se délite et s'enfuit (Si tout ceci n'est qu'un pauvre rêve) ; violent, il blesse, il tue (Lorelei, Sie liebten sich beide). De fait, la fougue, la jeunesse, la beauté sont marquées du sceau d'une inéluctable mortalité (Der Tod und das Mädchen). Tout est périssable ; chaque instant porte en soi sa fin et une sourde douleur couve sous toute joie (Auf ein altes Bild, Verborgenheit). Inévitable, le dernier voyage se présente à nos oreilles avec son lot d'inquiétudes (Erlkönig, Der Fischerknab) ou dans une forme allégée par l'espérance d'un au-delà possible (La mort des amants). « Le voyage nous conduit vers là où nous ne serons plus », écrit David Kadouch ; mais les Muses – filles de Mémoire – transfigurent toute chose pour leur accorder l'immortalité du chant (So lasst mich scheinen). Ce cheminement humain, transcendé par l'art, acquiert ainsi une parcelle d'éternité. Au moment d'enregistrer ce programme, le pianiste osait l'affirmer : face à un monde qui passe, « ce disque sauve un fragment de ce que nous fûmes ». Voilà en définitive ce que veulent nous livrer les artistes ce soir : la vie la plus vivante. Irrésistiblement.

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David Kadouch piano Né à Nice, David Kadouch commence ses études de piano au Conservatoire de sa ville natale et les poursuit au Conservatoire de Paris. Il intègre ensuite l'École de musique Reina Sofía de Madrid, où il continue le piano avec Dmitri Bashkirov et la musique de chambre avec Márta Gulyás et Ralf Gothóni. Parallèlement, David Kadouch remporte à 13 ans le Concours des jeunes talents de Milan, ce qui lui vaudra une invitation d'Itzhak Perlman pour un concert à New York. En 2005, il se classe troisième au Concours Telekom Beethoven, ainsi qu'au Kissinger Klavierolymp, en 2007. En 2010, il est sacré Jeune artiste de l'année aux Victoires de la musique classique et, l'année suivante, obtient la même distinction aux International Classical Music Awards (ICMA). Son répertoire comprend non seulement les œuvres classiques et romantiques habituelles pour piano, de Bach à Beethoven et de Mendelssohn à Saint-Saëns, mais aussi des œuvres moins jouées, telles que Lamentate d'Arvo Pärt, le concerto pour piano The Shining One de Guillaume Connesson ou le Prélude et Fugue, op. 29, de Sergueï Taneïev. David Kadouch s'est produit dans des festivals de musique internationaux tels que le Klavier-Festival Ruhr, les Sommets Musicaux de Gstaad, le Verbier Festival ou le Festival de La Roque-d'Anthéron. Il accompagne régulièrement Sandrine Piau depuis quelques années.


Sandrine Piau soprano Diplômée du Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Paris en harpe, musique de chambre et interprétation de la musique vocale ancienne, la soprano Sandrine Piau est révélée au public par William Christie dans ses productions de Purcell et Rameau au Festival d'Aix-enProvence. Interprète privilégiée du mouvement de renouveau de la musique baroque, elle témoigne d'une curiosité pétillante et s'illustre aujourd'hui dans un large répertoire à la fois classique et contemporain, confirmant sa place d'exception dans le monde lyrique. Sandrine Piau s'illustre sur les plus grandes scènes internationales, telles que l'Opéra de Paris, le Festival de Salzbourg, le Théâtre de la Monnaie Bruxelles, le Bayerische Staatsoper de Munich, Covent Garden à Londres, le Théâtre des Champs-Élysées, le Festival d'Aix-en-Provence ou encore l'Opéra de Monte Carlo. Parmi ses nombreux rôles, l'on retiendra volontiers Cléopâtre (Giulio Cesare), Alcina (Alcina) ou Dalinda (Ariodante), mais également Mélisande (Pelléas et Mélisande) et Sœur Constance (Dialogues des Carmélites), ainsi que le riche répertoire des sopranos mozartiens : Pamina (Die Zauberflöte), Donna Anna (Don Giovanni), ou Despina (Così fan tutte). Récemment, on a pu l'applaudir dans la version scénique du Requiem de Mozart imaginée par Romeo Castellucci pour le Festival d'Aix-en-Provence et dans le rôle de Mother-in-Law dans la création mondiale de l'opéra Innocence de Kaija Saariaho. Sandrine Piau affectionne tout spécialement l'art du récital, en particulier le répertoire français et allemand. Elle s'est produite avec de nombreux

accompagnateurs de renom, dont Jos van Immerseel, Roger Vignoles, Corine Durous et Susan Manhoff, avec laquelle elle a effectué des tournées de récitals aux États-Unis, en Europe et au Japon. Très présente au disque, la soprano française a consacré plusieurs albums à Haendel et Mozart et également enregistré de nombreux récitals. Elle travaille désormais exclusivement avec le label Alpha Classics, chez qui elle publie en 2023 Voyage intime qui signe le début d'une nouvelle collaboration avec le pianiste David Kadouch. Dans le prolongement de cet enregistrement, c'est ce répertoire mélangeant les langues et les univers que Sandrine Piau propose aujourd'hui pour ce récital au Grand Théâtre de Genève. Parmi ses projets pour 2023/2024 figurent des concerts et l'enregistrement d'Atys de Lully, Così fan tutte à Munich ainsi que la création mondiale de l'opéra de Marc-André Dalbavie La Mélancolie de la résistance à la Staatsoper Unter den Linden à Berlin. Sandrine Piau a été faite chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2006 et élue « Artiste Lyrique de l'Année » aux Victoires de la Musique en 2009.

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Tonalités du voyage Conversation entre Sandrine Piau et David Kadouch

La mise en forme d'un récital relève toujours du même procédé : on tente de dessiner, par l'assemblage de toutes petites histoires (un lied, c'est une histoire), une narration plus large. On s'empare du talent des compositeurs et des poètes et on les arrange de manière à dire quelque chose de singulier par la construction. Et même, à raconter quelque chose de personnel. Ce Voyage intime gravite très objectivement autour de certaines de nos obsessions. SANDRINE PIAU

À chacune de ces histoires, on parvient à associer des émotions personnelles. Des moments de tristesse, de doute, mais aussi et surtout la célébration de l'idée d'être vivant. C'est là que se niche la poétique de la mémoire. On la conçoit comme une nostalgie ou comme un enchantement.

DAVID KADOUCH

l'amour. La polysémie du voyage est frappante : c'est notre chemin sur cette terre dans l'espace ou dans le temps, c'est l'escapade amoureuse, c'est la découverte du monde, c'est se réfugier dans un ailleurs imaginé. Charge à nous de réunir l'ensemble de ces réalités dans un programme de récital. Tout ce que contient le voyage est aussi important que la destination. C'est une conviction qu'on peut appliquer au voyage dans son acception métaphorique comme dans son acception la plus concrète. Du paysage qu'on voit défiler par la fenêtre du train aux valises égarées. Précisément, une fois arrivé à destination, l'aventure est finie. Et nous voilà bien avancés. Y a-t-il rien de plus triste, dans la vie, que les buts que l'on se fixe ? Car quand bien même les atteindrait-on, quelle soif étancherions-nous ? La musique a l'avantage de pouvoir dire ce que les mots peinent à exprimer ; où l'on surprend même la littérature à être timide. C'est, pour les musiciens, le lieu idéal de l'épanchement. Dans ce Voyage intime, il n'était pas question de décrire un chemin balisé, avec ses étapes précises, mais plutôt de laisser vagabonder l'esprit en une terre presque proustienne, où le discours serait aboli et où la pudeur des notes parviendrait à dessiner quelque chose de l'ordre de l'intime. L'assemblage de ces vies minuscules,

DK

Le début du disque est très topique. Dans Der Fischerknabe, une sirène emmène un enfant, tranquillement, à la mort. C'est une mélodie de passage, très douce, mais qui assume sa tonalité sépulcrale. Il y a dans les lieder que nous enregistrons quelque chose de l'ordre de l'arrachement de l'être humain au domaine des vivants. Notre conclusion, La mort des amants, consacre en revanche l'idée d'une forme d'immortalité par l'essence inextinguible de SP

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Sandrine Piau

de ces miniatures en musique – leurs couleurs, surtout – participe pour nous de l'expérience poétique plus que du parcours initiatique ou du cheminement religieux. Je suis très incroyante, mais dans mon rapport aux mélodies, je note une inclination particulière pour ce qui évoque le mystère, la transfiguration. J'y devine de ma part une pirouette pour échapper au constat désespérant que nous naissons pour mourir. Me promener dans ces mélodies qui évoquent des réalités spirituelles qui ne sont pas les miennes permet justement de frôler cette mystique, à défaut de m'en convaincre réellement. Le simple fait d'être un passeur m'émeut. Ma voix m'a prédestinée aux rôles d'anges, ces êtres qui n'ont aucun doute sur la religion. C'est un paradoxe amusant que d'être à la fois irréligieuse et en même temps destinée aux rôles d'anges.

et celle-ci se poursuit après la course dans le dessin de ses muscles. Et ainsi, l'énergie du mouvement précède-t-elle la vie et lui survit-elle, sans doute par des voies qui demeurent pour nous un mystère.

SP

L'épitaphe du projet dit « Je viens je ne sais d'où ; je suis je ne sais qui ; je meurs je ne sais quand ; je vais je ne sais où. Je m'étonne d'être aussi joyeux ». Le voyage est une joie parce qu'il nous met en mouvement.

DK

SP C'est ce que nous avons essayé de traduire sur la couverture du disque. La mort est le couperet qui s'abat sur le mouvement. Même dans les plages les plus plastiques, les plus lentes, les plus contemplatives, le mouvement demeure. Et avec lui la vie. Dans les lèvres bleues d'Ophélie, la buée du souffle est synonyme de vie, même si celle-ci s'évapore lentement. Comment, travailler cette matière qui s'éteint ? Comment rendre compte des pulsations les plus intimes de la vie ? Derrière une note, qui est écrite, il y a préalablement l'élan qui l'impulse et ensuite le souvenir du son. Comme un athlète qui prépare sa course : l'élan qu'il prend conditionne la forme de sa foulée

J'avais été bouleversé par une pensée de Simone de Beauvoir qui, à la fin de sa vie, regrettait que tous ses souvenirs fussent condamnés à mort. L'une des raisons pour lesquelles je suis à ce point touché par la musique est ce sentiment qu'elle me donne de pouvoir sans arrêt revivre les émotions pour la première fois, qu'elle entretient une forme de virginité de l'expérience. Qu'on joue un soir, dans une ville, les mêmes notes que la veille, la réalité sera pourtant fondamentalement différente. Les compositeurs ont placé dans leurs œuvres des témoignages directs ou indirects de leurs émotions et il nous est donné de pouvoir les habiter, soir après soir, en y superposant notre propre réalité. Cette chimie est l'enchantement véritable de la musique.

DK

SP Et parlons aussi de sa volatilité. Elle est éphémère, comme un parfum croisé dans une gare. Déjà, la peau qui la porte s'éloigne. Peutêtre ne l'a-t-on même pas vue ? Le disque permet de graver ce moment très spécial. S'il était permis de consigner, quelque part, le souvenir des parfums, ne serait-ce pas merveilleux ? On en revient à ce que disait David quand – dans l'un de ses précédents projets – il citait Annie Ernaux : « Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus. » Ce voyage nous conduit vers là où nous ne serons plus. Ce disque, lui, sauve un fragment de ce que nous fûmes.

Propos recueillis par Camille de Rijck pour le livret de l'album Voyage intime paru chez Alpha Classics / 2023

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Franz Schubert (1797–1828) Kennst du das Land (Connais-tu le pays ?), D.321 Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832)

Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn, Im dunklen Laub die Gold-Orangen glühn, Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht, Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht, Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht' ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn.

Connais-tu le pays où fleurissent les citrons, Où les oranges d'or brillent dans le feuillage sombre, Une douce brise souffle du ciel bleu, Le laurier se dresse le myrte est silencieux, Tu le connais bien ? Là-bas ! Là-bas Je voudrais partir avec toi, ô mon amour

Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach, Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach, Und Mamorbilder stehn und sehn mich an: Was hat man dir, du armes Kind, getan? Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht' ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn.

Connais-tu la maison ? Sur des colonnes son toit repose, La salle brille, la chambre scintille, Et des statues de marbre me regardent : Qu'est-ce qu'on t'a fait, pauvre enfant ? Tu la connais bien ? Là-bas ! Là-bas Je voudrais partir avec toi, ô mon protecteur.

Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg? Das Maultier sucht im Nebel seinen Weg; In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut; Es stürzt der Fels und über ihn die Flut, Kennst du ihn wohl? Dahin! Dahin Geht unser Weg! o Vater, lass uns ziehn!

Connais-tu la montagne et son sentier de nuages ? La mule cherche son chemin dans le brouillard ; Dans la caverne vit l'ancienne engeance des dragons ; Le rocher s'écroule et s'effondre dans les flots, Tu la connais-tu bien ? Là-bas ! Là-bas Notre chemin nous mène ! ô Père, laisse-nous partir !

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Sandrine Piau

Der Tod und das Mädchen (La Jeune Fille et la Mort), D 531 Matthias Claudius (1740-1815)

Das Mädchen Vorüber! Ach, vorüber! Geh, wilder Knochenmann! Ich bin noch jung, geh Lieber! Und rühre mich nicht an.

La Jeune Fille Va-t'en ! Oui, va-t'en ! Pars, horrible squelette Je suis encore jeune, va-t'en ! Et ne me touche pas.

Der Tod Gib deine Hand, du schön und zart Gebild! Bin Freund, und komme nicht, zu strafen. Sei gutes Muts! ich bin nicht wild, Sollst sanft in meinen Armen schlafen!

La Mort Donne-moi la main, belle et douce créature ! Je suis ton amie et tu n'as rien à craindre N'aie pas peur, je ne suis pas méchante, Tu dois venir doucement dormir dans mes bras !

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Lied der Mignon II: So lasst mich scheinen (Laissez-moi briller) Gesänge aus « Wilhelm Meister », D.877, Op.62 Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832)

So laßt mich scheinen, bis ich werde; Zieht mir das weiße Kleid nicht aus! Ich eile von der schönen Erde Hinab in jenes dunkle Haus.

Laissez-moi briller, jusqu'à ce que je réapparaisse, Ne m'enlevez pas la robe blanche ! Je me hâte loin de cette belle Terre, Je descends vers la demeure obscure.

Dort ruh' ich eine kleine Stille, Dann öffnet sich der frische Blick; Ich lasse dann die reine Hülle, Den Gürtel und den Kranz zurück.

Là je me repose un peu, Avant d'ouvrir à nouveau les yeux ; Je rends alors le linge pur, La couronne et la ceinture.

Und jene himmlischen Gestalten Sie fragen nicht nach Mann und Weib, Und keine Kleider, keine Falten Umgeben den verklärten Leib.

Et ces célestes créatures Ne demandent pas si on est homme ou femme, Aucun vêtement, ni aucun pli Ne couvre mon corps transfiguré.

Zwar lebt' ich ohne Sorg und Mühe, Doch fühlt' ich tiefen Schmerz genung. Vor Kummer altert' ich zu frühe; Macht mich auf ewig wieder jung!

Vrai, j'ai vécu sans souci ni peine, Mais j'ai ressenti une douleur profonde. Le chagrin m'a fait vieillir prématurément ; À nouveau rendez-moi jeune, éternellement !

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Sandrine Piau

Franz Liszt (1811-1886) Der Fischerknabe (Le garçon pêcheur) Lieder aus Schillers « Wilhem Tell », S.292 Friedrich Schiller (1759-1805)

Es lächelt der See, er ladet zum Bade Der Knabe schlief ein am grünen Gestade Da hört er ein Klingen Wie Flöten so süß Wie Stimmen der Engel Im Paradies

Le lac sourit, il invite à la baignade Le garçon s'est endormi sur le vert rivage Là il entend un tintement Doux comme des flûtes Comme des voix d'anges Au paradis

Und wie er erwachet in seliger Lust Da spielen die Wasser ihm um die Brust Und es ruft aus den Tiefen: Lieb' Knabe, bist mein! Ich locke den Schläfer Ich zieh ihn herein

Et comme il s'éveille dans un bienheureux plaisir Les eaux jouent déjà autour de sa poitrine Et des profondeurs on appelle : Cher garçon, sois à moi ! J'attire le dormeur Je l'entraîne à l'intérieur

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Hugo Wolf (1860-1903) Möricke Lieder Eduard Mörike (1804-1875)

Auf ein altes Bild

Sur un vieux tableau

In grüner Landschaft Sommerflor, Bei kühlem Wasser, Schilf und Rohr, Schau, wie das Knäblein sündelos Frei spielet auf der Jungfrau Schoss! Und dort im Walde wonnesam, Ach, grünet schon des Kreuzes Stamm!

Dans un paysage vert, des fleurs d'été, Près de l'eau fraîche, des roseaux et des joncs, Vois comme le petit Enfant sans péché Joue librement sur les genoux de la Vierge ! Et là-bas, dans la forêt, il y a de la joie, Ah, le tronc de la croix est vert déjà !

Begegnung

Rencontre

Was doch heut nacht ein Sturm gewesen, Bis erst der Morgen sich geregt! Wie hat der ungebetne Besen Kamin und Gassen ausgefegt!

Quelle tempête il y a eu cette nuit, Jusqu'à ce que le matin se lève ! Comme un balai malvenu elle A déblayé cheminée et ruelles !

Da kommt ein Mädchen schon die Strassen, Das halb verschüchtert um sich sieht; Wie Rosen, die der Wind zerblasen, So unstet ihr Gesichtchen glüht.

Mais déjà une jeune fille dans les rues paraît, Qui regarde autour d'elle, à moitié intimidée ; Comme des roses que le vent aurait soufflées, Son petit visage luit d'une flamme mal assurée.

Ein schöner Bursch tritt ihr entgegen, Er will ihr voll Entzücken nahn: Wie sehn sich freudig und verlegen Die ungewohnten Schelme an!

Un beau garçon vient à sa rencontre, Charmé, il voudrait l'aborder : Comme ils se regardent, joyeux et gênés, Les polissons qui ne sont pas habitués !

Er scheint zu fragen, ob das Liebchen Die Zöpfe schon zurecht gemacht, Die heute nacht im offnen Stübchen Ein Sturm in Unordnung gebracht.

Il semble demander si la chérie A déjà réajusté ses tresses, Qui dans la chambre ouverte cette nuit Ont été défaites par une tempête.

Der Bursche träumt noch von den Küssen, Die ihm das süsse Kind getauscht, Er steht, von Anmut hingerissen, Derweil sie um die Ecke rauscht.

Le jeune homme rêve encore des baisers, Échangés avec la tendre enfant, Il reste là, emporté par la grâce, Tandis qu'au coin de la rue à toute allure elle passe.

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Sandrine Piau

Verborgenheit

Dissimulation

Lass, o Welt, o lass mich sein! Locket nicht mit Liebesgaben, Lasst dies Herz alleine haben Seine Wonne, seine Pein!

Laisse-moi, ô monde, laisse-moi être ! Ne me tente avec des dons d'amour, Laissez ce cœur avoir à lui seul Ses délices, ses peines !

Was ich traure, weiss ich nicht, Es ist unbekanntes Wehe; Immerdar durch Tränen sehe Ich der Sonne liebes Licht.

Ce que je pleure, je ne le sais pas, C'est un malheur inconnu ; C'est toujours à travers les larmes que Je vois la chère lumière du soleil.

Oft bin ich mir kaum bewusst, Und die helle Freude zücket Durch die Schwere, so mich drücket Wonniglich in meiner Brust.

Souvent, j'en suis à peine conscient Et la joie lumineuse s'en va, Dans ma poitrine une lourdeur M'accable délicieusement.

Lass, o Welt, o lass mich sein! Locket nicht mit Liebesgaben, Lasst dies Herz alleine haben Seine Wonne, seine Pein!

Laisse-moi, ô monde, laisse-moi être ! Ne me tente avec des dons d'amour, Laissez ce cœur avoir à lui seul Ses délices, ses peines !

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Clara Schumann (1819-1896) Sie liebten sich beide (Ils s'aimaient tous les deux) Sechs Lieder, Op.13 Heinrich Heine (1797-1856)

Sie liebten sich beide, doch keiner Wollt' es dem andern gestehn; Sie sahen sich an so feindlich, Und wollten vor Liebe vergehn.

Ils s'aimaient tous les deux, mais aucun ne l'a dit, Ils ne voulaient pas se l'avouer à l'autre ; Ils se jetaient des regards noirs Tout en se consumant d'amour.

Sie trennten sich endlich und sah'n sich Nur noch zuweilen im Traum; Sie waren längst gestorben Und wussten es selber kaum.

Enfin ils se séparèrent et ils ne se virent Plus qu'en rêve, de temps en temps ; Ils étaient morts depuis longtemps Et le savaient à peine eux-mêmes.

Lorelei (Lorelei) Heinrich Heine Ich weiß nicht, was soll es bedeuten, Daß ich so traurig bin; Ein Märchen aus alten Zeiten, Das kommt mir nicht aus dem Sinn.

Je ne sais pas ce que signifie, Le fait que je sois si triste ; Un conte venu des temps anciens, Ne veut pas quitter mon esprit.

Die Luft ist kühl und es dunkelt, Und ruhig fließt der Rhein; Der Gipfel des Berges funkelt Im Abendsonnenschein.

L'air est frais et il fait sombre, Et le Rhin coule calmement ; Le sommet de la montagne scintille Dans la lumière du soleil couchant.

Die schönste Jungfrau sitzet Dort oben wunderbar, Ihr goldnes Geschmeide blitzet, Sie kämmt ihr goldenes Haar.

La plus belle des jeunes filles est assise Là-haut, elle est magnifique, Sa parure d'or étincelle, Elle peigne ses cheveux d'or.

Sie kämmt es mit goldenem Kamme Und singt ein Lied dabei, Das hat eine wundersame, Gewalt'ge Melodei.

Elle les coiffe avec un peigne d'or. Et chante ce faisant une chanson À la mélodie étrange Et ensorcelante.

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Sandrine Piau

Den Schiffer im kleinen Schiffe Ergreift es mit wildem Weh; Er schaut nicht die Felsenriffe, Er schaut nur hinauf in die Höh'.

Le batelier dans le petit bateau Est saisi d'un tourment violent ; Il ne regarde pas les rochers, Il ne regarde que les hauteurs.

Ich glaube, die Wellen verschlingen Am Ende Schiffer und Kahn; Und das hat mit ihrem Singen Die Lorelei getan.

A la fin je crois que les vagues Vont engloutir batelier et bateau ; Voilà ce qu'avec son chant À fait la Lorelei.

Scherzo n°2 (piano seul)

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Franz Schubert Erlkönig (Le Roi des Aulnes), D.328 Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832)

Wer reitet so spät durch Nacht und Wind? Es ist der Vater mit seinem Kind: Er hat den Knaben wohl in dem Arm, Er fasst ihn sicher, er hält ihn warm.

Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ? C'est le père et son enfant : Il serre bien l'enfant dans ses bras, Il le tient en sécurité, il le tient au chaud.

« Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht? » « Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht? Den Erlenkönig mit Kron' und Schweif? » « Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. »

« Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage avec tant d'angoisse ? » « Ne vois-tu pas, père, le roi des aulnes ? Le roi des aulnes avec sa couronne et sa traîne ? » « Mon fils, c'est une nuée de brouillard. »

« Du liebes Kind, komm, geh mit mir! Gar schöne Spiele spiel' ich mit dir; Manch' bunte Blumen sind an dem Strand, Meine Mutter hat manch gülden Gewand. »

« Mon cher enfant, viens, viens avec moi ! Je jouerai avec toi à de beaux jeux ; Il y a des fleurs de toutes les couleurs sur la plage, Ma mère a plein de robes dorées. »

« Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht, Was Erlenkönig mir leise verspricht? » « Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind: In dürren Blättern säuselt der Wind. »

« Mon père, mon père, et n'entends-tu pas Ce que le roi des aulnes me promet tout bas ? » «Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant : Le vent murmure dans les feuilles sèches. »

« Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn? Meine Töchter sollen dich warten schön; Meine Töchter führen den nächtlichen Rein Und wiegen und tanzen und singen dich ein. »

« Veux-tu venir avec moi, mon cher enfant ? Mes filles doivent t'attendre déjà ; Mes filles guident la ronde de la nuit Elles te berceront, danseront et chanteront pour toi. »

« Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort Erlkönigs Töchter am düstern Ort? » « Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau: Es scheinen die alten Weiden so grau. »

« Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas Les filles du roi des aulnes dans le lieu obscur ? » « Mon fils, mon fils, je le vois bien : Ce sont les vieux saules tout gris ».

« Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt; Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt. » « Mein Vater, mein Vater, jetzt fasst er mich an! Erlkönig hat mir ein Leids getan! »

« Je t'aime, ta belle figure m'attire ; Et si tu ne veux pas venir, j'emploierai la force. » « Mon père, mon père, maintenant il m'attrape ! Le roi des aulnes m'a fait du mal ! »

Dem Vater grausets, er reitet geschwind, Er hält in Armen das ächzende Kind, Erreicht den Hof mit Mühe und Not: In seinen Armen das Kind war tot.

Le père est horrifié, il chevauche au grand galop, Il tient dans ses bras l'enfant aux sanglots, Il atteint la cour avec moult efforts : Dans ses bras, l'enfant était mort.


Sandrine Piau

− Entracte −

Henri Duparc (1848-1933) L'Invitation au voyage Charles Baudelaire (1821-1867)

La vie antérieure Charles Baudelaire

Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.

J'ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté ! Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde ; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or ; Le monde s'endort Dans une chaude lumière.

Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d'une façon solennelle et mystique Les tout-puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux. C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes, Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs, Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs, Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l'unique soin était d'approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté .

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Lili Boulanger (1893-1918)

Claude Debussy (1862-1918)

Si tout ceci n'est qu'un pauvre rêve Clairières dans le ciel Francis Jammes (1868-1938)

Recueillement Cinq poèmes de Baudelaire Charles Baudelaire

Si tout ceci n'est qu'un pauvre rêve, et s'il faut Que j'ajoute dans ma vie, une fois encore, La désillusion aux désillusions ; Et, si je dois encore, par ma sombre folie, Chercher dans la douceur du vent et de la pluie Les seules vaines voix qui m'aient en passion ; Je ne sais si je guérirai, ô mon amie …

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille ; Tu réclamais le Soir : il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci. Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées ; Surgir du fonds des eaux le Regret souriant ; Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Lili Boulanger Vous m'avez regardé avec toute votre âme Clairières dans le ciel Francis Jammes

Vous m'avez regardé avec toute votre âme. Vous m'avez regardé longtemps comme un ciel bleu. J'ai mis votre regard à l'ombre de mes yeux … Que ce regard était passionné et calme …

Cortège (piano seul)

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Sandrine Piau

Claude Debussy Cinq poèmes de Baudelaire Charles Baudelaire Le jet d'eau

La mort des amants

Tes beaux yeux sont las, pauvre amante ! Reste longtemps, sans les rouvrir, Dans cette pose nonchalante Où t'a surprise le plaisir. Dans la cour le jet d'eau qui jase Et ne se tait ni nuit ni jour, Entretient doucement l'extase Où ce soir m'a plongé l'amour.

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d'étranges fleurs sur des étagères, Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

La gerbe d'eau qui berce Ses mille fleurs, Que la lune traverse De ses pâleurs, Tombe comme une averse De larges pleurs. Ainsi ton âme qu'incendie L'éclair brûlant des voluptés S'élance, rapide et hardie, Vers les vastes cieux enchantés. Puis, elle s'épanche, mourante, En un flot de triste langueur, Qui par une invisible pente Descend jusqu'au fond de mon cœur.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières, Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux, Qui réfléchiront leurs doubles lumières Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux. Un soir fait de rose et de bleu mystique, Nous échangerons un éclair unique, Comme un long sanglot tout chargé d'adieux ; Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes, Viendra ranimer, fidèle et joyeux, Les miroirs ternis et les flammes mortes.

La gerbe d'eau qui berce ... O toi, que la nuit rend si belle, Qu'il m'est doux, penché vers tes seins, D'écouter la plainte éternelle Qui sanglote dans les bassins ! Lune, eau sonore, nuit bénie, Arbres qui frissonnez autour, Votre pure mélancolie Est le miroir de mon amour. La gerbe d'eau qui berce... 21


Franz Liszt Comment, disaient-ils S 276 Victor Hugo (1802-1895)

Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils ? – Ramez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls ? – Dormez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Enchanter les belles Sans philtres subtils ? – Aimez, disaient-elles.

Sandrine Piau © Sandrine Expilly

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La Fondation du Grand Théâtre de Genève Le Grand Théâtre est régi depuis 1964 par la Fondation du Grand Théâtre de Genève sous la forme juridique d'une Fondation d'intérêt communal, dont les statuts ont été adoptés par le Conseil municipal et par le Grand Conseil. Principalement financée par la Ville de Genève avec le soutien de l'Association des communes genevoises et de mécènes, la Fondation a pour mission d'assurer l'exploitation du Grand Théâtre,

notamment en y organisant des spectacles d'art lyrique, chorégraphique et dramatique (art. 2 de ses statuts). Le Conseil de Fondation est composé de quatorze membres, désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève, et d'un membre invité représentant du personnel.

Conseil de Fondation M. Xavier Oberson, Président* Mme Sandrine Salerno, Vice-présidente* M. Guy Dossan, Secrétaire* M. Sami Kanaan* Mme Frédérique Perler* M. Claude Demole* Mme Dominique Perruchoud*

M. Charles Poncet M. Thomas Putallaz Mme María Vittoria Romano M. Juan Calvino, Membre invité représentant du personnel M. Guy Demole, Président d'honneur

M. Ronald Asmar M. Marc Dalphin M. Shelby R. du Pasquier M. Rémy Pagani

* Membre du Bureau Situation au 31 mars 2023

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Secrétariat Cynthia Haro fondation@gtg.ch


Mécénat

Devenez mécène du Grand Théâtre ! Vous ferez partie de la plus grande structure artistique de Suisse romande. Vous renforcerez son ancrage à Genève et son rayonnement au-delà de ses frontières. Vous participerez au déploiement des ambitions du Grand Théâtre, celles d'excellence artistique, d'innovation et d'ouverture à tous les publics. Chaque saison, le Grand Théâtre présente des productions lyriques et chorégraphiques qui évoquent les grands sujets de notre époque, destinées à faire vivre l'expérience incomparable de l'art dans toutes ses formes au plus grand nombre. Avec une compagnie de ballet menée par le grand chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui, à la pointe de l'expérimentation transdisciplinaire, le Grand Théâtre développe un nouveau répertoire de danse contemporaine dont les tournées feront briller Genève et la Suisse à l'étranger.

un projet qui rassemble plusieurs disciplines artistiques ; engagez-vous pour la jeunesse et pour la diversification des publics ; engagez-vous pour l'accessibilité à toutes et tous et à petit prix ; aidez les artistes du Grand Théâtre, sa troupe de jeunes chanteurs en résidence ou les danseurs de sa compagnie de ballet.

Votre don constitue un soutien vital à la réalisation de projets audacieux. Il existe un large champ d'initiatives que vous pouvez soutenir et qui vous permet de vous associer aux valeurs du Grand Théâtre : participez directement au financement d'une saison ou d'un spectacle ; contribuez à la création d'un ballet ; soutenez

Rejoignez-nous, engageons-nous ensemble à pérenniser les missions du Grand Théâtre !

À titre privé, dans le cadre d'une fondation ou d'une entreprise, votre mécénat se construit selon vos souhaits en relation privilégiée avec le Grand Théâtre, pour mettre en avant des valeurs communes et enrichir votre projet d'entreprise ou personnel. Rejoignez-nous pour bénéficier non seulement d'une visibilité unique et d'un accès exceptionnel aux productions, mais aussi pour vivre des moments inoubliables en compagnie des grands artistes de notre époque !

Informations et contact +41 22 322 50 58 +41 22 322 50 59 mecenat@gtg.ch

Ville de Genève, Association des communes genevoises, Cercle du Grand Théâtre de Genève, Aline Foriel-Destezet, République et Canton de Genève Ses grands mécènes : Allianz, Fondation Alfred et Eugénie Baur, Généreux donateur conseillé par CARIGEST SA, Chopard, FCO Private Office SA, Caroline et Éric Freymond, Ernst Göhner Stiftung, Indosuez Wealth Management, JT International, Fondation Leenaards, Brigitte Lescure, Fondation Francis et Marie-France Minkoff, Fondation du Groupe Pictet, REYL Intesa Sanpaolo, Fondation Edmond J. Safra, Famille Schoenlaub, Union Bancaire Privée, UBP SA, Stiftung Usine, Fondation VRM Ses mécènes : Rémy et Verena Best, Bloomberg, Cargill International SA, Dance Reflections by Van Cleef & Arpels, Denise Elfen-Laniado, Fondation FAMSA, Angela et Luis Freitas de Oliveira, Emil Frey, Fondation Léonard Gianadda Mécénat, Hirslanden Clinique La Colline — CMSE, Hyposwiss Private Bank Genève SA, Fondation Inspir', Mona Lundin-Hamilton, France Majoie Le Lous, Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature, MKS PAMP SA, Adam et Chloé Said, Fondation du Domaine de Villette

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Le Cercle du Grand Théâtre de Genève Le Cercle du Grand Théâtre de Genève rassemble toutes les personnes et entreprises intéressées à soutenir les activités du Grand Théâtre dans le domaine des arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Depuis sa création en 1986, le Cercle apporte chaque saison un important soutien financier au Grand Théâtre par des contributions aux spectacles. Pour la saison 2023-2024, le Cercle soutient les productions suivantes : Don Carlos, María de Buenos Aires et le ballet Eléments.

Pourquoi rejoindre le Cercle ? Pour partager une passion commune et s'investir dans l'art vivant avec la plus grande scène culturelle de la Suisse romande. Certains de nos avantages exclusifs : · Cocktails d'entracte · Dîner de gala annuel · Voyages lyriques sur des scènes européennes · Conférence annuelle Les Métiers de l'Opéra · Participation à la finale du Concours de Genève (section voix) · Priorité pour la souscription des abonnements · Priorité de placement et utilisation de la même place tout au long de la saison · Service de billetterie personnalisé · Tarifs préférentiels pour la location des espaces du Grand Théâtre · Invitation au pot de Première · Meet & Greet avec un·e artiste et/ou un·e membre de la production · Accès gratuit à toutes les activités de La Plage

Bureau (novembre 2023)

Autres membres du Comité (novembre 2023)

M. Rémy Best, président M. Shelby du Pasquier, vice-président Mme Véronique Walter, trésorière Mme Benedetta Spinola, secrétaire

M. Luis Freitas de Oliveira M. Romain Jordan Mme Pilar de La Béraudière Mme Marie-Christine von Pezold M. François Reyl M. Julien Schoenlaub M. Gerson Waechter

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Cercle du Grand Théâtre

Membres bienfaiteurs M. Metin Arditi M. et Mme Rémy Best M. Jean Bonna Fondation du groupe Pictet M. et Mme Luis Freitas de Oliveira Mme Mona Hamilton M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie MKS PAMP SA M. et Mme Yves Oltramare M. et Mme Jacques de Saussure M. et Mme Julien Schoenlaub Société Générale Private Banking Suisse M. et Mme Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S.A. Prince Amyn Aga Khan Mme Marie-France Allez de Royère Mme Diane d'Arcis M. Luc Argand M. Cesar Henrique Arthou M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn M. et Mme François Bellanger Mme Maria Pilar de la Béraudière M. Vincent Bernasconi M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best Mme Saskia van Beuningen Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d'Adda M. Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Emily Chaligné M. et Mme Jacques Chammas Mme Claudia Ciampi M. et Mme Philippe Cottier Mme Tatjana Darani M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Michel Dominicé M. Pierre Dreyfus Me et Mme Olivier Dunant Mme Marie-Christine Dutheillet de Lamothe Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter M. et Mme Patrice Feron M. et Mme Éric Freymond M. et Mme Nicolas Gonet M. et Mme Yves Gouzer Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius

Mme Victoria Hristova M. et Mme Éric Jacquet M. Guillaume Jeangros M. Romain Jordan Mme Jane Kent M. Antoine Khairallah M. et Mme Jean Kohler M. David Lachat M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix Mme Éric Lescure Mme Claire Locher M. Pierre Lussato Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod Mme Vera Michalski-Hoffmann M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol M. Fergal Mullen M. Xavier Oberson M. et Mme Patrick Odier M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Jean Pastré Mme Sibylle Pastré Baron et Baronne Louis Petiet M. et Mme Gilles Petitpierre Mme Marie-Christine von Pezold M. et Mme Charles Pictet M. Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. Nicolas Pictet Mme Françoise Propper Comte de Proyart M. et Mme Christopher Quast Mme Zeina Raad Mme Brigitte Reverdin M. et Mme Dominique Reyl M. et Mme François Reyl Mme Karin Reza M. et Mme Jean-Pierre Roth M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Jean-Rémy Roussel M. et Mme Adam Said Mme Maria-Claudia de Saint Perier Marquis et Marquise de Saint Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Alain Saman Mme Nahid Sappino M. Paul Saurel Mme Isabelle de Ségur Baronne Seillière

M. Jérémy Seydoux Mme Nathalie Sommer Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. Riccardo Tattoni Mme Suzanne Troller M. et Mme Gérard Turpin M. Olivier Varenne M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. Stanislas Wirth Membres institutionnels 1875 Finance SA BCT Bastion Capital & Trust FCO Private Office SA Fondation Bru Fondation de l'Orchestre de la Suisse Romande International Maritime Services Co. Ltd. Lenz & Staehelin Moore Stephens Refidar SA Schroder & Co Banque SA SGS SA

Plus d'informations et le détail complet des avantages pour les membres du Cercle sur gtg.ch/cercle Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Gwénola Trutat Case postale 44 1211 Genève 8 +41 22 321 85 77 (8 h-12 h) cercle@gtg.ch Compte bancaire No 530290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA

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Les Amis du GTG

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Grand Théâtre de Genève

Ballet Aimez-vous l'opéra, le ballet ou tout simplement le Grand Théâtre et désirez-vous vous impliquer davantage ? Devenir un/e ami/e du Grand Théâtre, c'est soutenir l'ambition artistique de la plus grande institution culturelle de Suisse romande. Tout au long de la saison, le Grand Théâtre offre aux amis une série de rendez-vous qui donnent le privilège de rencontrer des artistes, d'accéder en avant-première à des répétitions, de découvrir les métiers de la scène, de visiter les ateliers de création de costumes, décors et de participer à des soirées à thème autour des productions et bien plus encore. Le Grand Théâtre vous propose de plonger dans l'univers intimiste des spectacles de la saison et de vous rapprocher de ceux qui, dans la lumière comme dans l'ombre de la scène, œuvrent pour l'art lyrique et chorégraphique afin de nous faire rêver. Devenez membre de notre grande famille, rapprochez-vous de la création artistique et bénéficiez de nombreux avantages. Inscription En tant qu'ami/e du Grand Théâtre de Genève, vous bénéficiez de multiples avantages en fonction de votre engagement.

Planet [wanderer]

Chorégraphie de Damien Jalet Scénographie de Kohei Nawa 8 au 10 mars 2024 Errance initiatique avec Damien Jalet. Opéra

Saint François d'Assise Opéra d'Olivier Messiaen 11 au 18 avril 2024 L'événement lyrique méditatif. Opéra

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Tragédie lyrique de Gaetano Donizetti 31 mai au 30 juin 2024 Les Tudors à l'opéra, épisode 3

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IMPRESSUM Directeur de la publication Aviel Cahn

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Rédaction Marie Favre Sabryna Pierre Camille de Rijck Traduction Sabryna Pierre Relecteur Patrick Vallon

Photo couverture © Sandrine Expilly Réalisation graphique Sébastien Fourtouill Impression Moléson Impressions Imprimé sur papiers certifiés FSC issus de sources responsables avec des encres bio végétales sans cobalt

Grand Théâtre de Genève Boulevard du Théâtre 11 Case postale 44 1211 Genève 8

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Récital 26 mai 2024 — 20h


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