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Elévation du plancher sinusien : net avantage de la membrane
Photo : Pascal Valentini
La technique du sinus lift est largement employée pour restaurer le volume osseux nécessaire dans le segment postérieur du maxillaire. Sans elle, l’implantation serait souvent impossible justement chez les patients ayant un maxillaire supérieur totalement ou partiellement édenté. D’un point de vue technique, il est possible de choisir entre un abord crestal ou latéral et entre plusieurs matériaux d’augmentation. A ce jour, très peu de données nous renseignaient sur les facteurs favorisant véritablement la survie des implants. Une méta analyse a justement recensé plusieurs facteurs pour savoir s’ils amélioraient la survie des implants après une élévation du plancher sinusien.
L’utilisation d’une membrane dans la procédure du sinus lift est le facteur le plus déterminant pour la survie à long terme de l’implant.
Au total, 122 études sur 16.268 implants dans un plancher sinusien augmenté ont été passées en revue par les chercheurs qui ont appliqué des méthodes statistiques spécifiques pour analyser l’influence de chaque facteur et exclure les effets confondants. Un facteur influence clairement la survie des implants, indépendamment des cofacteurs : l’utilisation d’une membrane. En protégeant la zone augmentée, cette dernière favorise l’ostéogénèse. Les auteurs concluent que la mise en place d’une membrane dans le cas d’élévation du plancher sinusien est le facteur le plus significatif pour la survie à long terme des implants. Duttenhoefer F, et al.: Long-Term Survival of Dental Implants placed in the Grafted Maxillary Sinus: Systematic Review and Meta-Analysis of Treatment Modalities. PLOS ONE 2013; 8(9): e75357.
Augmentation horizontale avec membrane résorbable La largeur de la crête osseuse doit être au minimum de 6 mm pour permettre une pose sans problème des implants. Une crête fine, en « lame de couteau » doit donc être impérativement augmentée avant implantation. Cette opération est souvent réalisée par le vissage latéral d’un bloc osseux sur la crête résiduelle.
La méthode présente un inconvénient car les blocs d’os autogène sont sujets à une certaine résorption et sont prélevés sur un deuxième site chirurgical. Le recours à une membrane à mémoire de forme pour augmenter la crête constitue une alternative. Mais les membranes à mémoire de forme non résorbables sont associées à un taux supérieur d’exposition. Une équipe rassemblée autour du Pr Istvan Urban (Hongrie) a étudié une alternative à cette méthode dans le cadre d’une étude de cas prospective. On a procédé à une augmentation latérale avec un mélange 1 :1 de Geistlich Bio-Oss® et de copeaux d’os autologue chez 25 patients présentant une crête en « lame de couteau » au maxillaire supérieur et inférieur (≤ 4 mm). La membrane résorbable Geistlich Bio-Gide®, utilisée en couche double, a été ensuite posée et fixée par des broches en vestibulaire et en lingual/palatin en la tendant au-dessus de la greffe pour la stabiliser (« sausage technique »). Les tissus mous ont été mobilisés via une fente périostée pour couvrir la crête augmentée. L’implantation a eu lieu 9 mois plus tard et la connexion pilier-implant a été réalisée en moyenne après un autre délai de 7 mois. Le traitement a permis un élargissement moyen de la crête de 5,68 mm (± 1,42 mm) et même de 10 mm dans certains cas. Une complication due à une infection a été rapportée. La surveillance sur environ 20 mois a montré la stabilité de la totalité des 76 implants. L’histologie a confirmé la bonne intégration du substitut osseux dans l’os néoformé. Dans leurs conclusions, les auteurs soulignent que cette méthode d’augmentation horizontale constitue une alternative satisfaisante à la procédure standard et permet de limiter la morbidité pour les patients. Urban I, et al.: Horizontal ridge augmentation with a collagen membrane and a combination of particulated autogenous bone and anorganic bovine bone-derived mineral: a prospective case series in 25 patients. Int J Periodont and Restaurat Dent 2013; 33(3): 299-306.
Les patients en parodontologie : conservation des dents ou pose d’implants ? Le Dr Giulio Rasperini et al. a étudié sur 10 ans les modifications de la hauteur de la crête osseuse autour des implants et des dents adjacentes. Il a suivi quatre groupes de patients différents : ceux à parodonte compromis avec un statut tabagique positif ou négatif et ceux présentant un parodonte sain également divisés entre statut tabagique positif ou négatif. Les données concernant 120 patients au total ont été analysées. La perte de 10 implants a été constatée pendant la période de l’étude mais aucune dent n’a été perdue. C’est dans le groupe à parodonte sain que le taux de survie des implants à 10 ans a été le meilleur (95 % pour les fumeurs et les non-fumeurs). Chez les patients
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