GRAND AIR À L’HORIZON

Depuis quelques années, la montagne (re)gagne du terrain et s’impose comme une destination estivale de choix. Selon Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme, la demande pour la montagne a bondi de 18 % à l’été 2021 et la Fédération française de randonnées a vendu 40 % de topoguides de plus. Après deux saisons exceptionnelles où les touristes ont largement privilégié l’Hexagone et la montagne pour son air pur et la distanciation sociale qu’offrent les activités de pleine nature, l’Agence Savoie Mont-Blanc annonce, pour cet été, des prévisions de départ en hausse de 11%. Les raisons du succès : des températures idéales, des paysages magnifiques et une kyrielle d’activités faisant de la montagne un eldorado pour urbains en mal d’espace et d’air respirable. LA MONTAGNE THÉRAPEUTIQUE Depuis Heidi, conte paru en 1880, la montagne est perçue comme un eldorado de pureté et de luminosité face à des villes qui ne seraient que miasmes et grisaille. Dans l’Entre-DeuxGuerres, c’est dans des sanatoriums construits entre 1000 et 1350 mètres d’altitude, que les tuberculeux viennent se refaire une santé et après la guerre, des milliers d’enfants sont envoyés en colonies de vacances vers les sommets profiter du soleil, du grand air, de la nature et d’une certaine joie de vivre contribuant à l’image d’une montagne vertueuse, bonne pour la santé physique et morale. Tout récemment, une étude d’Auvergne Rhône-Alpes Tourisme prouve l’impact bénéfique de l’environnement montagneux sur la diminution du stress, l’amélioration de la fonction cardiovasculaire, la lutte contre l’obésité et le renforcement du système immunitaire.

DE L’INTÉRÊT DE PRENDRE DE L’ALTITUDE « Depuis les années 2010, nous savons que l’altitude modérée (entre 1 000 et 1 800 mètres) et à petite dose a de multiples bienfaits sur la santé », explique le docteur Pascal Zellner, médecin urgentiste et président de l’Ifremmont, Centre de recherche en médecine de montagne, basé à Chamonix. Ainsi, l’hypoxie permet de renforcer le cœur : plus on s’élève, moins il y a d’oxygène dans l’air ce qui oblige le corps à s’adapter. Bienfaits auxquels il faut ajouter : l’exposition aux UV plus importante en altitude qui permet de réguler l’humeur ; la moindre concentration de l’air en acariens et en particules fines qui facilite la respiration ; l’effet antistress des molécules aromatiques, des huiles essentielles et des phytoncides libérées par les arbres et les fleurs de montagne ou encore la grande quantité d’ions négatifs générés par les cascades, particulièrement bénéfiques pour la santé

LES STATIONS JOUENT LE JEU « Ces deux dernières années nous ont prouvé que nous pouvions attirer une clientèle autre que les familles attirées par des prix bas, constate Marlène Giacometti, directrice de l’OT des Menuires. Pour cela nous devons développer, sur les sommets, des activités et des animations qui valorisent la montagne et ses panoramas pour ce qu’ils sont. » La vallée des Belleville a ainsi multiplié son budget animations par deux, ouvert ses remontées mécaniques 7j/7, misé sur le vélo électrique, participé, à hauteur de plusieurs millions d’euros à la création de la Via 3 Vallées, une véloroute qui traverse le plus grand domaine du monde, incité les hôteliers et loueurs à ouvrir l’été. Et créé un Passeport ascensionnel qui permet de se déplacer et de profiter du meilleur des activités aux Menuires, à Saint-Martin-de-Belleville et à Val Thorens (49,80 €/7 jours). Des formules multi-activités qui fleurissent dans toutes les Alpes : le Multi Pass Portes du Soleil donne accès à des activités illimitées pour 2 €/jour dans les 12 stations franco-suisses du domaine, la carte My Tignes permet, dès 21 € la semaine, de profiter de nombreuses activités gratuitement, tandis que le Héro Pass des Arc 1600 (43 €/7 jours) inclus plus de trente activités.

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Avec ses vastes étendues d’eaux cristallines nichées dans des paysages alpins majestueux et ses plages garanties sans la foule du littoral, les Alpes n’ont rien à envier à la Grande Bleue. Planche à voile, catamaran, kitesurf, ski nautique, paddle… les marins d’eau douce ont accès à toutes activités nautiques traditionnelles plus à celles qui se pratiquent en rivière. Kayak, hydrospeed, rafting, canyoning… dans ce registre vivifiant seule la montagne permet de savourer les plaisirs des sports d’eaux vives. Une complémentarité qui permet aux estivants de crapahuter dans les alpages le matin et se la couler douce à la plage l’après-midi. Qui dit mieux ?