5 minute read

Mieux vendre : rénover ou pas ? I

VENDRE

Rénover pour mieux louer ou vendre ?

Advertisement

L’ACQUÉREUR OU LE LOCATAIRE PREND SA DÉCISION DANS LES PREMIÈRES MINUTES DE LA VISITE. MAIS ENCORE FAUT-IL DÉCLENCHER LA VISITE ! CAR MÊME S’IL EST TENDU, LE MARCHÉ DE L’IMMOBILIER RESTE CONCURRENTIEL EN MONTAGNE, OÙ BEAUCOUP DE BIENS COMMENCENT À VIEILLIR. METTRE EN VALEUR SON PRODUIT, INVESTIR RÉGULIÈREMENT POUR LE GARDER SAIN, PRÉPARER LA VISITE…. UNE VENTE OU UN BAIL, CELA S’ORGANISE.

TEXTE STÉPHANIE SCARINGELLA

Au moment de vendre ou louer son bien, les mêmes questions reviennent : le laisser dans son jus ou le rénover ? De ces décisions prises en amont dépendent la rapidité d’une transaction et la marge de négociation. Les agents immobiliers sont unanimes : face à une clientèle très éclectique, qui a les moyens de ses envies, il n’existe pas de recette toute faite et applicable uniformément. Certains collectionnistes recherchent exclusivement des appartements très stylisés car emblématiques d’une époque (comme aux Arcs, où le mobilier de l’architecte et designer Charlotte Perriand demeure une référence) ; quand d’autres privilégieront des standards de confort ou d’esthétique plus actuels. Tout existe en station, et tout se vend et se loue. Restent néanmoins des constantes…

© Eric Tops

Création d’une terrasse couverte, l’une des bonnes idées de ce chalet du constructeur Grosset-Janin.

“ L’appartement doit parler tout seul au moment de déclencher la visite, c’est essentiel. ”

Gabriel Mingeon,

directeur de GSI

VENDRE

Créer de grandes ouvertures pour faire entrer le paysage, c’était l’idée dans ce chalet signé Bayrou… Lequel profite aussi d’une nouvelle belle bibliothèque. © Chalet Bayrou

Des évidences et du bon sens

Pour les propriétaires ne souhaitant pas entreprendre une rénovation conséquente (et parfois onéreuse), quelques petits arrangements, voire de simples aménagements, relèvent du bon sens. «L’appartement doit parler tout seul, insiste Gabriel Mingeon, directeur de GSI. Au moment de déclencher la visite, c’est essentiel. Les photos ne doivent pas montrer une décoration surchargée, trop personnalisée. Nous sommes souvent sur un achat coup de cœur, donc qui se décide vite.Les futurs acquéreurs doivent pouvoir se projeter. » Murs saturés de tableaux ou de photos, amoncellement de collections diverses, couleurs trop vives : des écueils faciles à éviter. En station, où les typologies du studio et du T1 dominent, il est également primordial d’apporter un maximum de luminosité et d’optimiser l'espace pour montrer les m2, grâce à des axes de circulation dégagés en direction des fenêtres, baies vitrées et l’extérieur. Et l’on range l’appartement au moment des photos et, encore plus, des visites bien sûr ! Au-delà de la scénarisation du bien, c’est sa « bonne santé » qui pourra, ou non, déclencher la vente. Moquette tachée, prises électriques dévissées, placards sans poignées, des carreaux fêlés ou des odeurs suspectes sont autant d’indices d’un produit non entretenu et, par conséquent, peu attractif. « Les signes de délabrement inquiètent forcément, souligne encore Gabriel Mingeon. Autant un acquéreur ou un locataire peut souhaiter des travaux de réaménagement et de décoration pour mettre son achat à son goût, autant il n’investira pas dans une coque qui ne lui semble pas saine. Si les propriétaires devaient prioriser un conseil, c’est d’entretenir leur bien régulièrement. Et cela vaut pour les rénovations invisibles (comme les mises aux normes électriques, énergétiques, thermiques) ou pour les travaux de copro dans le cas d’une vente (ascenseur, parties communes…).»

VENDRE

Piloter ses travaux à distance ?

Que l’on opte pour de gros travaux ou que l’on choisisse juste d’optimiser l’existant grâce au home staging, ne pas être sur place représente une difficulté supplémentaire. Or, c’est souvent le cas des propriétaires en station qui recherchent alors une solution clé en main. Plusieurs sociétés sont nées de ce constat, comme Môrice ou encore Face/B. Imaginé par l’architecte Christophe Lapergue, et son agence HomeMade Architecture[s]®, Môrice développe trois gammes de prestations aux budgets gradués - depuis l’entrée de gamme à environ 1000 € du m2 - et se positionne comme un interlocuteur unique entre les propriétaires et l’ensemble des prestataires intervenants : artisans, fournisseurs, notaires, etc. Même positionnement de facilitateurs chez Face/B. « Beaucoup de propriétaires vont passer la main dans les cinq à dix prochaines années. Leurs appartements, souvent construits dans les années 70 et 80, ont besoin d’être redynamisés, explique Thomas Montgrandi, un des cofondateurs. À cela s’ajoute l’effet post Covid : l’importance portée à la résidence secondaire. Désormais, on veut le même niveau de confort et de bien-être que dans sa résidence principale. Les futurs vendeurs ne peuvent pas ignorer ce critère. Lorsqu’ils habitent loin, nous intervenons comme une interface et proposons à nos clients de suivre les travaux à distance, via des visites virtuelles. Il ne s’agit pas de "maquiller" pour vendre ou de standardiser les produits, mais bien d’identifier les pièces d’usure forte et les bons postes (décoration, équipements, aménagements plus lourds) à rénover pour plaire aux futurs acheteurs. Pour cela nous croisons l'expertise d'hôteliers, d'architectes et de maîtres d’œuvre. Ensuite, nous intervenons, selon le souhait et le budget défini, de 1000 à 2200 € du m2 : de la conception du projet en 3D jusqu’à la réalisation des travaux, du rafraichissement jusqu’à la rénovation complète. Et aussi comme soutien logistique, quand il faut trouver un bon artisan local, des matériaux de qualité… Ou réceptionner un nouvel ameublement, par exemple. »

Les stations s’engagent

Désormais, beaucoup de stations (Les Belleville étaient pionniers dès 2003 avec leur dispositif Sem Renov, Les Arcs et Valmorel ont suivi avec des services dédiés, regroupés sous le nom de Maison des Propriétaires) sont conscientes que la qualité du parc immobilier concourt à l’image même de la station. Dans le cadre des Oril, Opérations de réhabilitation de l'immobilier de loisirs, elles ont développé leurs propres réseaux d’expertise : les propriétaires bénéficient ainsi des conseils de professionnels de la réhabilitation et de la décoration à tous les postes de travail. Showrooms, exemples concrets d’embellissement, évaluations personnalisées, accompagnement global, réseaux d’artisans spécialisés, aides aux subventions quand cela est possible… : la liste de services disponibles est impressionnante… pour mieux louer ou vendre ! 6

© Tim Van de Velde

Vivre à 5 dans 50 m2... problématique des petits espaces. Un concentré de sobriété...

This article is from: