Le grand livre de la peinture sur porcelaine

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Avant de commencer

Avant de commencer

Faire les propretés

Les couleurs

Travailler l’or

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Les traditionnelles 1

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Caoutchoucs ou Wipe-out  et 2, feutre effaceur 3, piquoir 4, pince à épiler 5, Coton-tige 6. Un piquoir pour retirer d’infimes particules de poussière d’un décor frais ou pour gratter une bavure d’un décor déjà sec (pour l’or, vous devez impérativement attendre qu’il soit sec). Il sert également à griffer les aplats encore frais pour créer des graphismes. Fabriquez-le vous-même à partir de la hampe de bois d’un vieux pinceau, sur laquelle vous enfoncerez une épingle étêtée ou préférez la pointe d’une plume Sergent Major cassée en deux dans le sens de la longueur. Un feutre effaceur spécial porcelaine à la mine chargée d’alcool incolore. Utile tout au long des réalisations, il essuie, efface ou rectifie depuis les premiers coups de crayon sur la porcelaine jusqu’aux dernières bavures de couleur avant cuisson. Un caoutchouc (également appelé Wipe-out, gomme américaine ou stylet à gratter). Il s’agit d’un manche muni d’un embout en caoutchouc à chaque extrémité, permettant de rectifier les contours d’un motif fraîchement posé (à différencier du piquoir qui s’utilise plutôt une fois la couleur sèche).

Essuyer, nettoyer Un chiffon. Choisissez-en un en tissu non pelucheux qui a déjà été lavé et a déjà servi. Des Coton-tige pour effacer les petites erreurs de peinture fraîchement posée. Du savon de Marseille pour parfaire le nettoyage des pinceaux. Même si certains professionnels n’insistent pas pour décrasser les pinceaux après usage, il est conseillé, après chaque séance, de nettoyer dans un premier temps le pinceau à la térébenthine, puis de le laver à l’eau et au savon de Marseille. Renouvelez le nettoyage au savon jusqu’à obtenir un aspect de cheveux lavés (poils souples). Avec cette méthode, les pinceaux se conservent des années sans perdre leurs poils. Mais aussi... du papier de verre fin, des cure-dents, une pince à épiler, un plioir en os, du papier essuie-tout et de l’acétone qui dégraisse bien et s’évapore rapidement.

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Gomme à or , agates 2 à 4, gratte-bosse 5, essence pour or 6, or 7. Un gratte-bosse. Il s’agit d’une brosse en fibres de verre qui sert à polir l’or mat au sortir du four pour lui apporter un aspect satiné. L’action de polir l’or à l’aide de cette brosse se dit « grattebosser ». Une gomme à or pour éliminer les éventuelles bavures de l’or mat ou de l’or brillant après cuisson. Des agates. Ces pierres dures affinent le polissage de l’or et lui donnent un éclat incomparable. Celles de synthèse n’auront jamais la même efficacité. Méfiez-vous donc d’un outil qui vous semblerait anormalement bon marché. Ces pierres nécessitent une retaille réalisée par un professionnel (un lapidaire) tous les dix ans environ. Optez pour une pointe fine pour les travaux de rinceaux ou de perlés et pour une pointe plus large pour les surfaces. L’action de polir l’or à l’aide de cette pierre se dit « agater ».

Les couleurs pour porcelaine sont des oxydes métalliques naturels, broyés très fin. Celles que j’utilise ont de multiples origines, allant des fonds d’ateliers aux fabricants aujourd’hui disparus (Rochette, Lacroix, etc.). Le plomb contenu dans les couleurs d’autrefois leur conférait de riches nuances et une brillance inégalées. Il existe aujourd’hui des gammes approchantes (couleurs dites « plombeuses » ou « plombifères ») qui se travaillent comme les autres pigments. Cependant, si leur résultat chromatique est de qualité, elles ne s’utilisent pas pour des porcelaines à usage alimentaire qui exigent des couleurs sans plomb. Dans le « Vieux Paris », douze couleurs suffisent : un jaune, deux bruns (un clair et un foncé), les couleurs à base d’or (le carmin, le pourpre et le violet), un bleu, deux verts (vert de chrome et vert jaune) ainsi qu’un noir, un rouge et son complément : le brun-rouge. De même qu’il n’est pas indispensable de multiplier le matériel, un choix limité de couleurs vous facilitera le travail au départ. Dans un premier temps, constituez votre palette de tons en divisant, par exemple, une assiette en alvéoles. Sous chaque carré de couleur, inscrivez la référence correspondante à la plume, sans oublier de noter les proportions s’il s’agit de mélanges, puis cuisez. Veillez à prévoir des cases de réserve pour compléter cette palette au fur et à mesure des achats de nouveaux pigments. En règle générale, deux couches fines valent mieux qu’une épaisse. Sachez également qu’un ton trop foncé ne peut être éclairci. Quant au blanc, qui n’existe pas dans la technique traditionnelle, il faut en donner l’illusion en jouant les transparences avec le fond de la porcelaine.

Les bleus, verts, jaunes et bruns ont un aspect assez semblable avant et après cuisson. Il n’en va pas de même pour certains pigments qui se modifient en cours de cuisson. Il s’agit des couleurs à base d’or (carmin pourpre et violet) et les rouges, notamment, qui se « révèlent » au feu. Leur aspect ne sera donc pas le même après le défournement. Les pourpres sont à manier avec légèreté, car ces tons risquent de foncer en cours de cuisson et devenir violents. Le rose Pompadour et le prune, de la série 94 chez Peter Lavem, donnent des couleurs profondes et riches. Ne cherchez jamais à foncer un rose en y ajoutant du noir, préférez-lui un pourpre. Les rouges traditionnels sont des oxydes de fer qui peuvent virer au brun à la cuisson. Le meilleur moyen d’obtenir un beau rouge est de le broyer sur une plaque parfaitement nettoyée, d’utiliser un pinceau très propre et de le poser en couches fines. Ne mélangez jamais une autre couleur au rouge, que ce soit volontairement ou par mégarde, sauf dans le cas d’un vert qui, mélangé à une pointe de rouge, donnera un vert-de-gris ou un brun. Les orangés ne doivent pas être obtenus par mélange du rouge au jaune, car ce dernier « mangerait » le rouge à la cuisson. Il est possible, au mieux, de juxtaposer les deux tons. Si vous souhaitez réaliser un dégradé (pour peindre, par exemple, un fruit ou un pétale de tulipe), le pourpre viendra alors s’intercaler entre les deux autres. Pour foncer un jaune, n’ajoutez jamais de noir, mais ajoutez-y un peu d’ocre ou de brun-roux. Enfin, vous pouvez fabriquer de beaux orangés en mélangeant de la terre de Sienne et du Capucine (chez Schira). Il existe, dans le commerce, de belles gammes d’orange de cadmium, prêtes à l’emploi. Le cadmium. Dans les gammes modernes, on trouve des rouges vifs et des orange très denses, dans la composition desquels entre du cadmium. Ces gammes de cadmium ne se mélangent pas aux autres pigments et se posent davantage en épaisseur que les couleurs traditionnelles. Utilisez-les en putoisage pour des fonds, sans tenter de les nuancer ou de les dégrader. Ces tons se cuisent à 780 °C et ne sont pas destinés à un usage alimentaire, car il s’agit, comme le plomb, de métaux lourds. De plus, le contact d’aliments acides (vinaigre, citron…) en altèrerait l’aspect. Le noir est un ton délicat à manier lorsque vous posez de grandes surfaces, car il s’écaille facilement. Vous pouvez y ajouter un peu de bleu pour le stabiliser à raison d’un tiers ; une goutte d’or le rendra également plus profond, plus brillant. Pour les travaux de décor et quelle que soit la technique de peinture pratiquée, préférez fabriquer vous-même votre noir en le colorant avec du vert foncé, du pourpre et du brun. Quant aux fonds bleus, il est conseillé d’y ajouter du fondant (poudre blanche que l’on trouve dans les magasins spécialisés) pour obtenir de belles surfaces unies. Avant de poser un fond, et particulièrement s’il est bleu, la préparation doit reposer une journée afin que le pigment soit bien dissous. Deux couches rendront votre bleu encore plus uni.

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Réalisations

Duo aux tulipes L’ajustement des motifs Ce motif printanier peut se décliner dans diverses variétés de fleurs : coquelicots, marguerites ou églantines et sur des supports variés. Pour le duo à café, la fleur doit s’épanouir exactement dans le prolongement de l’anse de la tasse.

Matériel Isabey série 6227, Kolinsky n° 2, 4 et 7 Pinceau fin Isabey série 6228, Kolinsky n° 2 Sifflet Isabey série 6715, n° 6 Essence de girofle Tournette Traçoir Papier-calque et papier carbone Patron p. 138

Couleurs Gammes sans plomb ! (usage alimentaire) : Jaune (Albert véritable, Schjerning) Ocre (Schjerning) Rouge vif (rouge écarlate, Schjerning) Pourpre (Céradel) Violet (violet foncé, Schjerning) Vert clair (vert pré, Schjerning) Vert foncé (vert prairie, Schjerning)

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Mise en place Décalquez le patron des motifs et reportez-le sur les pièces à l’aide de papier carbone. Pour chaque tasse, orientez la tulipe par rapport à l’anse qui lui servira de tige en la plaçant bien dans son prolongement (le haut de la fleur se situe à 1,5 cm du bord de la tasse). Posez ensuite la tasse sur la soucoupe double et ajustez le patron du pétale isolé à l’endroit exact où il se rattache à la fleur. Les modèles du duo doivent se répondre symétriquement, les deux anses se plaçant chacune à droite (pour les droitiers).


Réalisations

La compagnie des Indes La frise géométrique Ce modèle de frise a été transmis par une ancienne spécialiste du « Chine » chez Samson. Il s’agit d’un style de décor propre aux porcelaines du XVIIe et XVIIIe siècles décorées en Chine spécialement pour le commerce européen. La construction du motif demande de la rigueur et du soin afin que les symétries se répondent et que l’ensemble soit équilibré. Le geste doit être régulier.

Mise en place Matériel Isabey série 6227, Kolinsky n° 4 Sifflet Isabey série 6715, n° 6 Porte-plume et plume Médium serti Essence de girofle Tournette Papier-calque, papier carbone et traçoir (ou crayon spécial porcelaine) Patron p. 140

Couleurs Gammes sans plomb ! (usage alimentaire) Orange (Céradel) Rouge vif (rouge écarlate, Schjerning) Violet (Céradel) Bleu (bleuet, Schjerning)

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À main levée

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Avec un peu d’habitude, vous pouvez diviser le bol en huit parties égales. Commencez par le diviser en quatre, puis divisez chaque partie en deux parts égales.


Réalisations

Réalisations

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À 0,5 cm du bord, tracez au crayon à porcelaine un trait qui fera le tour du bol. En dessous, tracez-en un second parallèle, à 2,5 cm du premier. Vous obtiendrez ainsi les repères de la frise comprenant huit sections. Doublez chacune des horizontales d’un trait extérieur.

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À l’aide du patron Adaptez le patron de la frise à la taille de vos bols. Décalquez-le et reportez-le sur chaque bol à l’aide de papier carbone.

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Exécution Lorsque le dessin est mis en place sans surcharge ni bavure, passez à la plume du rouge dilué au médium serti sur les contours des losanges. Effectuez le tracé rectiligne en commençant par les diagonales des bordures externes orientées dans le même sens, puis retournez le bol et tracez les diagonales opposées. Les pointes des figures géométriques doivent bien se rejoindre.

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À l’intérieur de chaque losange, peignez (avec le n° 4) les pétales des fleurs en violet en utilisant la technique du barbeau. Pour chaque pétale tridenté, démarrez la base en écrasant légèrement les poils du pinceau, puis tirez la couleur en remontant sa pointe. Repartez de la base pour former, à gauche et à droite de l’axe central, les deux pointes annexes, plus courtes. La pression du pinceau se fait subtile, celui-ci étant tenu assez verticalement pour obtenir des traits fins. Peignez tous les pétales orientés dans le même sens, puis retournez le bol pour exécuter les pétales opposés (voir étapes p. 20).

Avec le pinceau n° 4 ou bien la plume (le rendu sera plus sec), peignez les frises de feuillages en bleu en regroupant les feuilles deux par deux, la deuxième du dessous étant plus petite. Peignez également les points en prenant soin de les centrer.

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Diluez du rouge avec du médium serti pour achever à la plume le travail des pistils et tracer les petits points dans les feuillages.

Mélangez de l’orange avec une goutte d’essence de girofle pour tracer les filets. Commencez par les deux du pied en posant le bol à l’envers sur la tournette, puis retournez la pièce pour achever ceux qui cernent la frise. Faites cuire jusqu’à 450 °C en 120 min, puis jusqu’à 840 °C en 15 min.

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Réalisations

Plateau chinois Matériel Isabey série 6227, Kolinsky n° 7 Queue de morue Raphael série 916, n° 18 Pinceau brosse ordinaire Raphaël série 1636, n° 2, réservé à l’or Pinceau fin synthétique pour le vernis de réserve Tampon à putoiser (voir p. 13) Porte-plume et plume Sucre en poudre Médium 54 Essence de lavande Or mat Agate pour l’or Ruban adhésif de réserve (5 mm) Vernis de réserve Traçoir Papier-calque et papier carbone Patron p. 142

Couleurs Gammes sans plomb ! (usage alimentaire) Jaune clair (jaune pâle, Céradel) Ocre jaune (ocre, Schjerning) Rose (pourpre de rose, Schjerning) Pourpre (Céradel) Rouge vif (rouge écarlate, Schjerning) Bordeaux (rouge terracotta, Céradel)) Vert clair (vert pré, Schjerning) Vert foncé (vert Copenhague, Schjerning) Turquoise (vert turquoise, Schjerning) Bleu clair (bleu ciel, Céradel) Brun clair (brun bois clair, Schjerning) Brun-roux (brun jaune, Schjerning) Brun foncé (brun chocolat, Schjerning) Noir

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Le serti au sucre Ce modèle allie la naïveté d’une chinoiserie dans l’esprit du XVIIIe siècle au travail sophistiqué des bordures. Le serti au sucre permet de dessiner les contours d’un motif puis de le colorer en une seule cuisson, l’eau et le sucre ne se mélangeant pas aux couleurs préparées à la térébenthine.

Mise en place Agrandissez les patrons du décor. Décalquez-les et reportez-les sur le plateau à l’aide de papier carbone en prenant soin de bien les centrer. Reportez le motif vertical sur chaque bord du plat. Tendez de l’adhésif de réserve le long des deux bords latéraux en continuant sur l’épaisseur du plat.


Réalisations

Duo enfantin Matériel Isabey série 6227, Kolinsky n° 4 Isabey série 6223, martre pure n° 5 Putois Raphaël série 772, n° 6 Sifflet Isabey série 6715, n° 6 Crayon spécial pour porcelaine Porte-plume et plumes Médium serti Sucre en poudre Caoutchouc (Wipe-out) ou feutre effaceur spécial porcelaine

Le jeu des couleurs La couleur est un langage. Clown garçon ou clown fille, vous pouvez, à partir d’un même dessin, modifier le résultat final en choisissant des couleurs différentes : chaudes ou froides, pâles ou sombres, vives ou pastel…

Tournette

Mise en place

Traçoir Papier-calque et papier carbone Patron p. 137

Couleurs Gammes sans plomb ! (usage alimentaire) Jaune pâle (Céradel) Jaune (Albert véritable, Schjerning) Ocre (brun clair, Céradel) Rose clair (carmin, Schjerning) Rose vif (pourpre de rose, Schjerning) Pourpre (clématite, Johnson Matthey) Rouge (cerise, Johnson Matthey) Ocre rouge (rouge automne, Peter Lavem) Vert clair (vert printanier, Céradel) Vert foncé (vert sapin, Peter Lavem) Bleu turquoise (bleu-vert, Céradel)

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Décalquez le patron du clown et à l’aide de papier carbone, reportezle bien au centre de chacune des deux assiettes. Le ventre doit se placer à peu près au milieu de l’assiette.


Patrons

Patrons

Patrons

Trompe-l’œil, p. 98 (taille réelle)

Duo enfantin, p. 90 (taille réelle)

Bleu café, p. 48 (taille réelle)

Plat Liancourt, p. 64 (taille réelle)

Les pins parasols, p. 60 (taille réelle)

Coquetiers basse-cour, p.86 (taille réelle)

Chocolatière, p. 30 (taille réelle) Trompe-l’œil, p. 98 (taille réelle)

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