Le guide familial de la médecine chinoise

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SOMMAIRE

À PROPOS DE LA MÉDECINE

de l’Intestin

méridien de la Vessie (Zu Tai Yang) et ses 67 points

méridien du Rein (Zu Shao Yin) et ses 27 points

méridien du Maître Cœur

Jue Yin) et ses 9 points

Le méridien du Triple Réchau eur (Shou Shao Yang) et ses 23 points

Le méridien de la Vésicule Biliaire (Zu Shao Yang) et ses 44 points

Le méridien du Foie (Zu Jue Yin) et ses 14 points

Le Vaisseau Conception (Ren Mai) et ses 24 points

Le Vaisseau Gouverneur (Du Mai) et ses 28 points

ouvre ses ailes

de l’ours

quatre éléphants

La respiration par les os

Le massage taoïste des seins ou exercice du cerf pour les femmes

Les automassages : un exemple simplifié d’enchaînement

Qi Gong dur : une série simple de Yi Jin Jing 137

Qi Gong doux : harmoniser les Trois Foyers

diététique chinoise

Viandes, oeufs, produits laitiers

Condiments, épices, plantes aromatiques

Plantes chinoises comestibles

et divers

PRÉVENIR ET SOIGNER

Avant-propos

La Médecine Chinoise est un ensemble de théories et de pratiques en santé et en bien-être provenant de la Chine. Il s’agit d’un système de soins complet, éprouvé depuis des millénaires, qui considère l’homme comme un tout et consiste à rétablir l’harmonie entre le corps et l’esprit. Dans ce cadre, elle se concentre sur le bien-être global de la personne et non seulement sur le traitement des maladies, comme cela est le cas dans la Médecine Occidentale.

C’est donc une médecine holistique.

Le principe fondamental de la Médecine Chinoise est de prévenir plutôt que de guérir, d’améliorer son mode de vie en mangeant plus sainement ainsi qu’en pratiquant une activité physique régulière.

C’est donc une médecine d’abord préventive, mais aussi curative.

À l’aide de conseils précis et de remèdes naturels, vous pourrez en finir avec le stress, les angoisses, le surpoids, les insomnies, les troubles digestifs, les maux de tête… En préservant et en optimisant votre santé, vous pourrez bénéficier d’une énergie vitale retrouvée et d’un quotidien totalement serein.

NOTE POUR LE LECTEUR

La Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) plonge ses racines dans la Chine ancienne. Nous devrions parler plus simplement de « Médecine Chinoise », eu égard au sens originel du terme chinois correspondant : Zhong Yi (la « médecine du centre », c’est-à-dire de l’Empire du milieu). Nous emploierons dans la suite de cet ouvrage l’acronyme « MC », le cas échéant pour désigner la « Médecine Chinoise », et par contraste l’acronyme « WM », soit « Western Medicine », pour faire référence à la Médecine Occidentale.

Ce livre se construit comme suit :

• La première partie vous permet de découvrir la Médecine Chinoise : histoire et origines, grands principes, techniques de soins et piliers de la pratique vous sont expliqués en toute simplicité, pour une appréhension globale de la méthode et des réflexes à adopter.

• La deuxième partie détaille les techniques utiles au quotidien : Yang Sheng Fa, diététique chinoise, points d’acupression et méridiens, Qi Gong… Vous découvrirez les définitions utiles, les manières de pratiquer et les contre-indications le cas échéant, pour une conduite simple et sécurisée. 61 aliments sont détaillés dans des fiches,avec leurs indications thérapeutiques et des suggestions de recettes, pour bien connaître leurs atouts et mettre en pratique de façon efficace la diététique chinoise.

• La troisième partie vous explique comment prévenir et soigner les maladies. Plus de 350 troubles sont répartis en 8 grands systèmes (général, nerveux et émotionnel, cutané, respiratoire, cardiovasculaire, digestif, locomoteur et uro-génital).

Chaque trouble est abordé précisément, avec sa définition, ses causes et ses symptômes. Des solutions vous sont ensuite proposées par trouble, à l’aide de conseils hygiéno-diététiques et de formules naturelles.

Le livre est jalonné de pictogrammes pour repérer plus rapidement les éléments récurrents ainsi que les précautions d’emploi.

Enfin, vous trouverez en fin d’ouvrage des tableaux récapitulatifs, un glossaire des termes chinois et un index général pour une utilisation facile de ce livre.

PICTOGRAMMES UTILISÉS DANS LE LIVRE

Notre petit conseil en plus

Automassage ou acupression

Qi Gong

Remède populaire, de grand-mère

(usage externe)

Recette de diététique chinoise (usage interne)

Précaution d’emploi

Contre-indication grossesse

Préambule :

un mot sur le Pin Yin

Lorsque l’on s’intéresse à la Médecine Chinoise, on découvre toute une terminologie avec des termes chinois qui peuvent rebuter le novice. Qi, Fei, Zang Fu, Wu Xing traduisent autant que faire se peut les idéogrammes chinois en alphabet occidental.

La langue o icielle de la République populaire de Chine est le mandarin, dont l’écriture est basée sur les idéogrammes. Un autre dialecte est cependant utilisé dans la Chine du sud : le cantonais. Dans le cadre des relations sino-européennes, s’est posé le problème de translittération des mots chinois (idéogrammes) dans notre alphabet, autrement dit, la romanisation (transcription en alphabet occidental) du mandarin avec des règles de prononciation phonétiques.

Deux systèmes de translittération sont d’usage dans certains livres contemporains plus ou moins anciens : le système anglais Wade-Giles et celui de l’École Française d’Extrême-Orient, l’EFEO.

Le Wade-Giles est le système de romanisation adopté dans le monde anglo-saxon dès le milieu du XIXe siècle. Parallèlement et dans le même esprit s’est développé le système de romanisation de l’EFEO.

Pour ajouter à la confusion, des romanisations japonaises sont parfois utilisées dans certains textes pour évoquer des termes que l’on retrouve en Médecine Chinoise, par exemple pour le Qi (en Pin Yin) : « Ki » en japonais correspond au Ch’i du Wade et au K’i de l’EFEO.

En 1958, les Chinois ont décrété la forme o icielle de romanisation adoptée en France et en Europe : le Pin Yin. Le terme « énergie » s’écrit « Qi » et se prononce phonétiquement « tchi ».

Dans ce livre, ce sont les termes en Pin Yin qui sont de rigueur, sauf quelques rares exceptions dues à l’usage : nous parlerons par exemple de « taoïsme » (Wade) plutôt que de « daoisme » (son équivalent en Pin Yin).

L’histoire de la Médecine Chinoise

La Médecine Chinoise existe depuis plusieurs millénaires, mais les sources écrites (quelques dizaines de milliers d’ouvrages !) sont plus récentes : la plus ancienne est le Yi Jing qui remonte à la dynastie Zhou (1121-722 avant notre ère).

Elle a évolué au gré de di érentes périodes,dont certaines, dites impériales, sont caractérisées par la succession de dynasties, pour arriver jusqu’à la Chine actuelle.Elle s’est parallèlement développée hors des frontières chinoises, en Asie et en Occident.

Il est essentiel de comprendre que la MC a toujours conservé ses racines : il existe une continuité entre les théories originelles et le corpus théorique et pratique actuel. Contrairement à la Médecine Occidentale, qui a quelque peu oublié ses connaissances traditionnelles lors de l’essor de la chimie et des sciences fondamentales appliquées au corps humain,au XIXe siècle notamment,la MC n’a pas subi de rupture majeure dans son évolution.

Le long cheminement de l’évolution de la MC est divisé de façon simplifiée en cinq périodes distinctes : légendaire, pré-impériale, impériale, républicaine et enfin communiste.

La période légendaire ou proto-historique

La tradition chinoise évoque trois empereurs antiques, qui seraient à l’origine des premiers écrits initiateurs de la médecine et d’autres disciplines corollaires :

• Fu Xi, inspirateur du célèbre Yi Jing ou Livre des mutations

• Shen Nong,auteur présumé du Shen Nong Ben Cao Jing ou Traité de matière médicale de Shen Nong,l’une des plus anciennes matières médicales qui nous soit parvenue. Elle aurait transmis aux hommes les techniques de l’agriculture et les bases de la pharmacopée.

• Huang Di,l’Empereur Jaune,référence fondamentale en MC, qui aurait notamment communiqué à son peuple les fondements de la MC et de l’acupuncture, particulièrement à travers le célèbre Huang Di Nei Jing ou Classique interne de l’Empereur Jaune,également appelé Nei Jing

Le règne de ces trois empereurs a pendant longtemps été situé au troisième millénaire av.J.-C.Aujourd’hui, leur existence même est très discutée et on considère généralement qu’ils représentent symboliquement di érentes étapes dans l’évolution des peuples qui sont à l’origine de la civilisation chinoise antique.

La période pré-impériale

Il s’agit de la période comprenant essentiellement les dynasties Shang (environ 1765-1122 av. J.-C.) et Zhou (1121-722 av. J.-C.).

Les modalités de la pratique de la médecine à cette époque ne sont guère connues, car aucun texte aussi ancien n’a pu être conservé. Seuls quelques instruments (aiguilles d’acupuncture notamment) témoignent de l’existence d’une MC primitive, il y a plus de 3000 ans. Un certain nombre d’idéogrammes médicaux anciens, gravés sur os ou sur carapace de tortue, remontant au XIIIe siècle av. J.-C., ont également été découverts.

Il est admis que dès le XXIe av.J.-C.,des connaissances empiriques sur la pathologie et la thérapeutique ont été accumulées dans les sociétés chinoises primitives. Ce savoir va s’approfondir et se perfectionner jusqu’au Ve siècle av. J.-C.

Sous la dynastie des Shang, la pratique de la médecine est assurée par les chamanes, sorciers et autres ermites, qui s’employaient à chasser les treize démons (Gui), considérés comme la cause de nombreuses maladies.

C’est à partir de la dynastie des Zhou que la MC se théorise de façon précise,avec l’apparition du taoïsme, de la théorie du Yin et du Yang, et de la théorie des Cinq Éléments. La profession s’organise avec di érents grades de médecins. La doctrine du taoïsme est illustrée par le Tao Te King : Le Livre de la Voie et de la Vertu attribué à Lao Tseu au VIe siècle av.J.-C.(période des Royaumes combattants ; 403-222 av. J.-C.).

LES TROIS PRINCIPAUX

COURANTS SPIRITUELS ET PHILOSOPHIQUES

Plusieurs grands courants philosophiques (plus ou moins religieux) ont influencé la culture chinoise. À la même époque que Lao Tseu, Confucius développait sa vision très orientée de la société, fondée sur le respect de la hiérarchie, de l’ordre et de la morale : c’est le confucianisme. Toujours à la même époque, mais en Inde cette fois-ci, Siddhartha Gautama inaugurait les bases du bouddhisme, approche mettant en avant le côté spirituel et cyclique de la vie humaine. C’est au Ier siècle apr. J.-C. que le bouddhisme fait son entrée en Chine : quelques siècles plus tard le moine

Bodhidharma (pour les Indiens) ou Da Mo (pour les Chinois) se rend en Chine et enseigne aux moines bouddhistes Shaolin des techniques pour renforcer le corps et l’esprit, avec notamment le fameux Yi Jin Jing (tonification des muscles et des tendons), un grand classique du Qi Gong.

Ces trois courants se sont plus ou moins mêlés au cours des siècles, si bien que lorsqu’on demande à un Chinois son orientation philosophique, il vous répond probablement qu’il est à la fois bouddhiste, taoïste et confucianiste !

Cela dit, si le Qi Gong intègre des pratiques issues de ces trois courants spirituels et philosophiques, la MC est en revanche surtout imprégnée du taoïsme.

Point majeur du système digestif, le 36E est aussi le grand point de tonification du Qi.

L’ESSENTIEL

Le 36E est un point incontournable de l’acupuncture. Son nom évocateur indique sa capacité à relancer l’énergie pour marcher encore 3 lieues ou 3 villages plus loin. C’est en e et le grand point de tonification du Qi, du fait de sa capacité à renforcer la Rate et l’Estomac, le couple d’Organe-Entrailles (Zang Fu) qui est à l’origine de l’énergie acquise. Les acupuncteurs stimulent ce point quasi systématiquement. On gagne toujours à stimuler régulièrement ce point en prévention et pour renforcer l’énergie vitale, notamment avec la moxibustion : il renforce alors la constitution et favorise la longévité.

En Qi Gong, ce point est stimulé simultanément sur chaque jambe par percussions avec les phalanges des poings fermés, dans le cadre d’une série d’automassage par exemple.

Si Zu San Li renforce la Rate et l’Estomac, permettant ainsi un bon « Feu digestif » (meilleure digestion et assimilation des aliments), il est aussi actif dans les troubles des intestins (« les intestins sont sous l’autorité de l’Estomac ») : diarrhées, constipation, colopathies.

LOCALISATION ANATOMIQUE

Il se trouve sur la face antéro-latérale de la jambe, non loin sous la rotule. Il est à 3 cun de la base de la rotule, et 1 cun en dehors de la crête tibiale.

3 cun

Astuce : pour le trouver, remonter le long de la crête tibiale depuis la base de la jambe en direction de la rotule,jusqu’à«buter»surlepointdansunedépression.

CATÉGORIE

DE POINTS

Point mer (He) et point terre du méridien de l’Estomac.Point mer inférieur (Xia He) de l’Estomac.Point Maître de l’abdomen.

LES PRINCIPALES FONCTIONS DU POINT

Tonifie le Qi acquis, nourrit le Sang, calme le Shen, renforce la Rate et chasse l’Humidité.

INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES

Actions locales et régionales : douleurs du genou et de la hanche (arthrose), faiblesse des membres inférieurs.

Actions générales : perte d’appétit, gastralgies, ulcères, goût acide ou amer dans la bouche, constipation, diarrhées. Fatigue (vide de Qi). Prolapsus, ptôses.Prévention des mucosités,toux,vertiges,régulation de la tension artérielle, céphalées. Cardialgies avec anxiété.

Le méridien de la Rate (Zu Tai Yin) et ses 21 points

GRANDE CIRCULATION

Illustration du trajet du méridien

21Rt

13Rt

12Rt

6Rt

4Rt

1Rt

Description et caractéristiques

Le méridien de la Rate est un méridien Yin de jambe.

Son trajet est centripète: du gros orteil au flanc (sous l’aisselle), en passant par l’intérieur du membre inférieur, l’abdomen et le thorax.

Sa marée énergétique se situe entre 9 h et 11 h. Il reçoit son énergie du méridien de l’Estomac et la transmet au méridien du Cœur.

GRAND MÉRIDIEN

Avec le méridien du Poumon (qui est un méridien Yin de bras) il forme le grand méridien Tai Yin. La Rate en tant qu’Organe se nomme Pi.

Son méridien se nomme Zu Tai Yin.

Quelques points parmi les plus usités du méridien de la Rate

• 5Rt. Shang Qiu (colline Shang). Dans un creux à l’intersection de la ligne passant à la verticale du sommet de la malléole interne et de la ligne passant à l’horizontale du bord inférieur de la malléole interne.

Point Métal Jing fleuve de la Rate.

• 8Rt. Di Ji (mécanisme céleste). À 3 cun en dessous du 9Rt. Point Xi de la Rate. Active le Sang, favorise les règles.

• 6Rt. San Yin Jiao (réunion des 3 Yin). Voir fiche p. 87.

• 9Rt. Yin Ling Quan (fontaine de la colline Yin). Dans la dépression sous la tubérosité tibiale interne. Point eau He de la Rate.

• 10Rt. Xue Hai (Mer du Sang). 2 cun au-dessus de l’angle supéro-interne de la rotule, sur le sommet du muscle vaste interne.Point pour les syndromes du Sang et les troubles gynécologiques en rapport avec le Sang.

• 12Rt. Chong Men (porte d’attaque). Dans le pli de l’aine,à 4 cun de la ligne médiane antérieure,à la même hauteur que le bord supérieur de la symphyse pubienne.

La grue

Ce Qi Gong simple aide à renforcer le Poumon et à lâcher prise.

POSITION DE DÉPART

Pieds joints, genoux déverrouillés (c’est-à-dire très légèrement fléchis), paumes face au Dan Tian (bas-ventre).

PRATIQUE

• Sur une inspiration, avancez le pied gauche à 45 degrés sur la droite,et posez-le bien à plat.En même temps,ouvrez les bras vers le haut,l’avant et sur les côtés, les paumes toujours dirigées vers le corps, pour ouvrir la poitrine. Le regard est légèrement dirigé vers le haut, tandis que le talon du pied droit se soulève. Les deux jambes sont tendues. L’idée est de vous élever en direction du ciel, en gardant votre axe vertical et en ouvrant la poitrine.

• Puis, sur l’expiration, dans une manœuvre de repli, amener le pied droit à hauteur du pied gauche (pieds joints), tout en fléchissant les genoux et en entourant ces derniers de vos bras. Votre dos est enroulé, votre regard dirigé vers le bas.

• Réitérez le même processus pied droit en avant et ainsi de suite,à la manière d’une marche,une fois à gauche, une fois à droite.

EFFETS

Renforce le Poumon et Zong Qi,prévient les problèmes ORL.

RECOMMANDÉ POUR QUELS TROUBLES DE SANTÉ ?

A ections ORL, dépression légère.

Les quatre éléphants

Voici la description de deux Qi Gong : le premier, statique, est tiré du Wu Dang Qi Gong ; le second est une pratique en position allongée.

POSITION DE DÉPART

Debout, talons joints et pointes de pieds ouvertes vers l’extérieur.

PRATIQUE

• Fléchir sur les genoux en les écartant sur le côté et en ouvrant les hanches, sans cambrer les lombaires. Les mains se positionnent à hauteur du Dan Tian, paumes dirigées vers ce dernier, et forment un losange, coudes vers l’extérieur. La langue est collée au palais. La concentration se fixe sur Ming Men (le point sous l’apophyse épineuse de la deuxième lombaire, approximativement au niveau du nombril).

• À l’inspiration, remonter légèrement le périnée, en rentrant le ventre en direction de la colonne vertébrale, la poitrine se gonflant ainsi naturellement.

• À l’expiration, la poitrine se dégonfle, le ventre est progressivement relâché et redescend : c’est la respiration inversée.

Nota bene : En cas d’hypertension ou de tendance aux migraines, il vaut mieux pratiquer la respiration abdominale normale.

EFFETS

Traite les déficiences sexuelles, tonifie le Yang des Reins et le Jing.

RECOMMANDÉ POUR QUELS TROUBLES DE SANTÉ ?

Baisse de l’audition, baisse de la libido, baisse de l’immunité (infections diverses à répétition).

Cannelle

Nom latin : Cinnamomum verum

Nom chinois : Nom Gui Pi

Nature : Tiède

Saveur : Piquante, douce

Méridiens destinataires : Rate, Estomac, Cœur

Réchauffe par sa douceur douceur le Foyer Moyen. le

Indications thérapeutiques

La cannelle est l’une des épices les plus anciennes connues, que l’on retrouve utilisée dans de nombreuses civilisations. Étant de nature tiède, elle va réchau er la Rate et l’Estomac, tonifier le Yang et disperser le froid, surtout au niveau de l’abdomen, pouvant améliorer l’appétit et la digestion, traiter la frilosité, les diarrhées et vomissements liés au froid. Elle active aussi le Sang et désobstrue les méridiens, peut traiter les douleurs de règles, surtout si elles sont associées à une sensation de froid dans le basventre, les douleurs post-partum ou rhumatismales.

Elle sera intéressante pour les personnes âgées qui ont une mauvaise circulation, des douleurs et toujours froid aux mains et aux pieds. D’après les études actuelles, ce serait un des meilleurs antioxydants : elle se situe à la 4e place parmi les 50 aliments renfermant le plus d’antioxydants,ceci grâce à sa forte teneur en fibres. Elle serait donc intéressante en prévention de maladies dégénératives, de cancers et contre le diabète de type 2. Pour la petite histoire : elle est très utilisée en hiver et dans les régions où il fait froid, comme en Alsace, dans le vin chaud, les tartes, les confitures, le pain d’épices, au Maroc dans les tajines ou pastillas, en Inde dans le thé Chaï. En Chine, elle fait partie de ce mélange particulier « 5 épices ». Ma grand-mère vénitienne en parfumait sa sauce tomate bolognaise.

Contre la frilosité des personnes âgées

Faire chau er du vin et ajouter 1 à 3 g de poudre de cannelle. À boire 1 fois par jour.

On pourrait ajouter un peu de sucre,1 clou de girofle, un peu de gingembre, 1 anis étoilé et 1 lamelle de vieille écorce de mandarine Chenpi pour en faire un vin chaud, en cas de coup de froid. Le cuire dans ce cas-là au moins 15 min.

Contre la lombalgie et les dysménorrhées par Froid

Mettre dans une bouteille 50 g d’écorces de cannelle chinoise, sinon 9 bâtons de cannelle avec du sucre blanc (selon le goût), recouvrir de 1 l d’alcool à 50° ou de rhum. Laisser infuser pendant au moins 2 semaines dans l’obscurité.

À boire en cas de mal de dos ou de douleurs de règles par petites quantités (c. à c.).

Attention toutefois à ne pas en abuser en cas de Chaleur ou plénitude, de sueurs nocturnes ou de bou ées de chaleur: on a l’impression que c’est une épice douce,moins échau ante que d’autres,mais elle chau e quand même !

Vin chaud à la cannelle
Alcoolature à la cannelle

Ciboule chinoise et oignon vert

Nom latin : Allium tuberosum

Nom chinois : Nom Cong Bai ou Jiu Cai

Nature : Tiède

Saveur : Piquante, douce

Méridiens destinataires : Rate, Estomac, Foie, Poumon

Le bon condiment pour chasser le Froid. le Froid.

Indications thérapeutiques

La ciboule chinoise est une variété de ciboule à longues feuilles plates que l’on trouve facilement dans les épiceries chinoises. On peut la remplacer chez nous par l’oignon vert, la civette ou même le blanc de jeune poireau. On utilisera aussi les tiges vertes qui ont une saveur encore plus piquante et dispersante que l’oignon classique. La ciboule chinoise est très intéressante pour libérer la surface et favoriser la transpiration, pour évacuer le Froid du corps, en cas de coup de froid. Elle réchau e le Foyer Moyen, Rate-Estomac, ce qui permet de chasser le Froid sur la zone digestive,traiter les douleurs abdominales ou gastriques par Froid sur l’Estomac, ou les syndromes Shan,les hernies.Elle tonifie aussi le Yang en général, mais surtout le Yang des Reins, traite les lombalgies, les œdèmes, l’impuissance. De saveur piquante, elle mobilise le Qi,le met en circulation et active le Sang, en cas de stase.

Pour calmer la nausée et les vomissements (causés par le stress)

Jus de ciboule chinoise et de gingembre

Presser le jus de 200 g de ciboule chinoise et 100 g de gingembre frais. Sucrer légèrement avec du sucre de canne blanc.

Prendre 1 ou 2 fois par jour, plusieurs jours d’a lée.

Contre le coup de froid, le rhume ou l’état grippal

(voir Rhume p. 298)

Soupe de nouilles aux oignons verts

Préparer une soupe de nouilles avec un bouillon, ajouter de l’oignon vert et du poivre blanc. Boire chaud,puis se mettre sous la couette pour transpirer.

Contre l’impuissance

(voir Libido p. 389)

Crevettes sautées à la ciboule chinoise

Laver et couper 120 g de ciboule chinoise (civette ou oignon frais) en morceaux de 2,5 cm de longueur. Faire revenir au wok 240 g de crevettes, dans un peu d’huile avec la ciboule. Saler.

Comme l’oignon, ne pas en abuser en cas de prurit urticaire ou d’allergie.

LE SYSTÈME DIGESTIF

Description du système

L’appareil digestif comprend tout d’abord une partie buccale, dont le rôle est de démarrer la digestion. Dans la bouche, on dénombre quatre types de dents : les incisives qui coupent les aliments, les canines dont le rôle chez l’homme est assez mineur, les prémolaires qui sont des dents broyeuses coupeuses, et les molaires qui sont des dents broyeuses. Mentionnons enfin que la langue perçoit les saveurs par les papilles gustatives,ce qui donne des informations au cerveau, puis à l’estomac, sur la composition des aliments à digérer. Les aliments déglutis sont véhiculés par l’œsophage, en franchissant la barrière du diaphragme jusqu’à l’estomac. Celui-ci est un organe dont la paroi est fortement musculeuse,et dont la muqueuse produit des enzymes digestives et de l’acide chlorhydrique. Les glandes à bicarbonate de l’estomac permettent de moduler l’acidité stomacale.

L’estomac débouche sur le duodénum, via le pylore, qui fait séparation. Lorsque l’aliment est digéré, le bol alimentaire sous forme liquide est orienté vers le duodénum, en passant par le pylore. Au niveau du duodénum, on trouve une poche qui s’appelle l’ampoule de Vater, et qui est le point de jonction des canaux pancréatiques et biliaires.Le canal biliaire (ou cholédoque) véhicule les sels biliaires,en provenance de la vésicule biliaire et produits par le foie, jusqu’au duodénum. Ces sels permettent d’émulsionner les lipides alimentaires. Le canal pancréatique, quant à lui, transporte les sécrétions digestives du pancréas,

qui contiennent des enzymes digestives des protéines, des amidons et des lipides. Ces sucs terminent le travail démarré par la salive et par l’estomac. Les nutriments cette fois totalement digérés (excepté ce qui n’est pas digestible : les fibres et le collagène principalement), sont absorbés par le duodénum, puis le jéjunum et l’iléon, qui sont les grandes parties de l’intestin grêle. Enfin, ce qui n’est pas digéré, accompagné des cellules mortes de l’intestin grêle, est orienté vers le côlon, où se formeront les selles.

Le côlon se présente comme un canal large, comprenant un côlon ascendant, un côlon transverse et un côlon descendant. Ce dernier s’achève par le sigmoïde et le rectum.

Le point de vue de la MC

Le système digestif dépend du couple Rate-Estomac. Si l’on explique la digestion du point de vue plus énergétique, la bouche capte les saveurs et dirige vers l’estomac les aliments à transformer en microparticules plus assimilables. On parle d’un chaudron qui a besoin du Feu de Ming Men, du Feu des Reins mais aussi de l’énergie de la Rate pour permettre une bonne digestion. La Rate (en réalité le pancréas et l’intestin grêle) va sélectionner le « pur » des aliments et faire remonter celui-ci vers le Poumon et le Cœur pour fabriquer de l’énergie et du Sang. On va dire plus communément que la Rate est la source de production de l’énergie et du Sang. Le reste des nutriments non nécessaires ou toxiques seront rejetés par le Gros Intestin sous forme de selles et

par la Vessie sous forme d’urine. Toutefois, le Foie et la Vésicule Biliaire vont soutenir le travail d’assimilation, mais surtout grâce à leur rôle de mise en mouvement : faire monter les nutriments essentiels par la Rate et faire descendre pour leur assimilation et évacuation par l’Estomac. Lorsque ces mouvements sont perturbés par un manque d’énergie du système digestif ou trop de stress ou contrariétés, il va se créer des désordres au niveau du ventre avec sensation de douleur épigastrique, ballonnements, colites… On parlera de dysharmonie Foie-Rate. Pour favoriser une bonne digestion, vous pourrez suivre les principes de base p. 146 (Règles de bon sens pour une bonne hygiène alimentaire), mais aussi pratiquer des automassages du ventre.

TROUBLES ABORDÉS

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