IDÉES
19 réalisations pour réduire sa consommation d’énergie et gagner en autonomie
Se passer du four et du frigo
Une chose dont l’être humain ne peut pas se passer, c’est de se nourrir. Nous avons développé l’agriculture, l’élevage, la potabilisation de l’eau et en devenant de plus en plus efficaces dans ces domaines, nous nous sommes retrouvés confrontés à un problème : comment conserver toutes ces denrées au fil des saisons ?
L’évolution de nos capacités cérébrales nous a permis d’inventer tout un système de machines capables de nous aider à cuire, conserver et prolonger la durabilité des aliments. Fours, réfrigérateurs, congélateurs, autant de belles innovations mais qui sont extrêmement énergivores.
Dans notre société actuelle, nous prenons (enfin) conscience que les ressources énergétiques de notre planète s’amenuisent mais également que leur coût dans notre vie quotidienne ne fait qu’augmenter. Et si on apprenait à se passer du four et du réfrigérateur tout en ayant un autre type… de four et de réfrigérateur ?
Dans le chapitre qui suit, vous allez découvrir (ou re-découvrir) des techniques d’un autre siècle ou d’une autre culture. Wonderbag et Zeerpot n’auront bientôt plus de secrets pour vous. Vous allez adorer les utiliser en constatant qu’ils peuvent aisément remplacer une partie de votre électroménager tout en vous faisant gagner du temps, de l’argent, de l’énergie et tout cela en mangeant mieux.
le garde-manger
Mettre un maximum de nourriture dans le réfrigérateur, voilà une habitude assez courante. Or, ce n’est pas toujours le meilleur moyen de conserver les aliments. Tout en étant énergivore, un frigo ne préserve pas toujours au mieux leurs qualités nutritives et gustatives.
De plus, un réfrigérateur n’est pas forcément fait pour accueillir tous les aliments.
Avec ce garde-manger, vous allez pouvoir :
• créer les bonnes ambiances de conservation par type d’aliment ;
• favoriser la bonne visibilité des produits ;
• les rendre plus facilement accessibles ;
• garder la qualité nutritionnelle et gustative des aliments ;
• permettre une bonne aération, indispensable à la bonne conservation des fruits et légumes ;
• ne pas dépenser d’électricité.
Vous avez sûrement remarqué qu’une fois votre légume cueilli et exposé à l’air libre, son vieillissement s’accélère si on le compare à celui de ses homologues restés en terre. Le garde-manger vise à « recréer » l’ambiance où s’est développé le fruit ou le légume, pour ralentir sa maturation et retarder son pourrissement. On définira donc plusieurs zones, correspondant à des « ambiances », et qui accueilleront spécifiquement des espèces différentes d’aliments.
MATÉRIEL
◾ 5 cagettes en bois (nombre à ajuster en fonction des cagettes et des besoins).
◾ 4 tasseaux.
◾ Du tulle ou de la moustiquaire.
◾ De la toile de jute.
◾ 2 planches en bois.
◾ 1 pot en terre d’environ 21 cm de diamètre, sans trou de drainage au fond.
◾ Du sable.
◾ 4 baguettes ou champs plats.
◾ Velcro autocollant.
OUTILS
◾ 1 agrafeuse murale.
◾ 1 paire de ciseaux.
◾ 1 perceuse/visseuse.
◾ Vis et foret bois pour les pré-perçages.
◾ 1 tenaille pour enlever les agrafes.
◾ Papier ponce.
◾ 1 scie égoïne et/ou scie sauteuse et une boîte à onglets.
◾ 1 support de découpe : établi, palette ou porte-à-faux avec serre-joints sur une grande table.
◾ 1 machine à coudre ou fil et aiguille (pour les rideaux).
◾ Mètre ruban, crayon, équerre, règle.
◾ Gants, lunettes et casque de protection.
Posé sur le meuble : on mettra toutes les plantes aromatiques dans un récipient plein d’eau, comme un bouquet. Dans un pot plein de sable, sans lumière, on plantera tous les légumes poussant dans ce milieu (carottes, poireaux, radis, etc.). Dans les deux étages du haut, en « ambiance sèche », et facilement visibles : tous les fruits et légumes « fragiles » qui poussent dans les arbres ou hors terre tels que les cerises, les abricots, les fraises. Mais aussi les courges, les citrouilles et les citrons.
À l’étage du milieu, va naturellement se créer « l’ambiance humide ». C’est l’étage parfait pour entreposer tous les fruits et légumes contenant beaucoup d’eau comme les poivrons, les tomates, les pastèques ou encore les concombres. Cet étage à hauteur d’yeux vous permettra de contrôler régulièrement et facilement l’état de ces légumes qui sont les plus altérables. Les deux derniers étages, tout en bas du garde-manger, vont être conçus pour une ambiance « sombre et sèche » parfaite pour les tubercules et autres légumes poussant en pleine terre et « allergiques » à la lumière : pommes de terre, endives, asperges, etc.
■ Empilez vos 5 cagettes.
■ Mesurez la pile de haut en bas, pour connaître la hauteur totale de votre meuble. Grâce à cette mesure, vous allez pouvoir scier vos tasseaux à la bonne hauteur.
Conseil pratique
Une bonne aération est un paramètre très important pour la bonne conservation des fruits et légumes. Il ne faut pas que l’humidité stagne, au risque de faire pourrir plus rapidement les aliments. Il ne faut donc pas fermer les côtés et l’air doit impérativement circuler.
étape 1 : découper les tasseaux pour créer les montants de votre future structure.
étape 2 : découper 2 plateaux de même taille.
■ Pour faire votre structure, vous allez empiler vos 5 cagettes et mettre les 4 tasseaux aux 4 coins. Les plateaux vont couvrir le tout, dessus et dessous. Donc pour vos mesures, il faut bien que vous preniez en compte la taille des cagettes ET celle des tasseaux. Pour la largeur, mesurez simplement la largeur des cagettes. Pour la longueur, mesurez la longueur des cagettes, mais aussi celle des tasseaux. Additionnez les deux mesures pour avoir la largeur totale. Sur vos planches, dessinez un rectangle avec :
• Largeur = celle des cagettes
• Longueur = celle des cagettes + celle des tasseaux
■ Il ne reste plus qu’à découper les rectangles à la scie. Si vous le faites vousmême, stabilisez votre planche et prenez toutes les précautions nécessaires pour protéger surtout vos yeux et vos mains. Utilisez un papier à poncer pour que vos arêtes n’aient pas d’échardes et soient lisses.
étape 3 : préparer l’emplacement pour le pot en terre cuite.
■ Nous allons à présent nous occuper de la découpe du trou pour le pot en terre, sur le plateau supérieur. Retournez le pot en terre à l’envers sur le plateau où il sera installé. Tracez au crayon à papier le périmètre de ce pot. Ensuite, dessinez un deuxième cercle à l’intérieur : il doit y avoir 4 cm d’écart entre les deux cercles. Avec une gomme, effacez le premier cercle. Avec une perceuse, choisissez un gros foret pour percer l’intérieur du cercle. Vous pourrez ainsi passer la lame de votre scie et découper le tracé de votre cercle.
étape 4 : tapisser l’intérieur des 2 cagettes du bas avec de la toile de jute.
étape 5 : assembler le meuble avec les cagettes dans l’ordre.
■ Sur chacune des planches : avec un foret bien inférieur à la dimension de vos vis pour que votre bois n’éclate pas, percez un petit trou à chaque angle, à environ 1 cm des bords.
■ Prenez la première planche : celle qu’on a découpée pour accueillir le pot. Pendant que quelqu’un vous tient la planche
■ Découpez 2 carrés de toile de jute à l’aide d’une paire de ciseaux. Ils doivent recouvrir le fond et les côtés de chaque cagette. Fixez-les dans les 2 cagettes du bas à l’aide d’une agrafeuse murale.
« debout », prenez 2 tasseaux, et placezles chacun de part et d’autre d’un petit côté de la planche. La partie « large » du tasseau est vers le sol. Vissez une vis dans les petits trous que vous aviez faits. Empilez toutes les cagettes sur les tasseaux.
■ Prenez la deuxième planche. Pendant que quelqu’un vous tient cette planche
« debout », vissez une vis dans les petits trous que vous aviez faits, pour la fixer à son tour aux tasseaux.
Relevez l’ensemble en « position debout », ajustez les cagettes les unes sur les autres pour vérifier que tout va bien. Placez les deux tasseaux avant. Vissez une vis dans chaque petit trou du haut. Recouchez le meuble pour visser les vis dans les petits trous du bas.
■ Redressez votre meuble, il est terminé !
étape 6 : poser la moustiquaire.
Cette étape consiste à entourer tout le meuble avec une moustiquaire de façon à empêcher les insectes de rentrer dedans. La moustiquaire est fixée sur trois faces. La quatrième face sera couverte différemment pour permettre l’accès pratique aux casiers.
■ Pour fixer facilement votre moustiquaire, commencez à la positionner sur un des côtés de votre garde-manger. Placez une baguette ou un champ plat sur les tasseaux pour tenir votre moustiquaire « en sandwich » puis agrafez.
■ Faites le tour du meuble en fixant des baguettes à chaque angle, tout en prenant soin de tendre la moustiquaire. Une fois qu’elle est plaquée sur les côtés et l’arrière de votre meuble, aucune bestiole ne pourra s’y infiltrer.
Conseil pratique
Attention : le mieux étant l’ennemi du bien, ne tirez pas trop sur la toile pour ne pas la déchirer. N’hésitez pas, une fois le tout agrafé, à couper délicatement le surplus de moustiquaire s’il dépasse trop.
étape 7 : fabriquer et fixer
les rideaux de la face avant.
■ Vous allez fabriquer deux grands rideaux pour la façade :
• un avec de la moustiquaire pour les étages 1, 2 et 3 ;
• un avec de la toile de jute pour les étages 4 et 5.
■ Munissez-vous de la partie « scratch » de votre Velcro® adhésif. Positionnez-le sur tout le tour de l’armature de la façade pour qu’à la fin, cela fasse un grand rectangle plaqué à vos tasseaux. Pour plus de solidité, comme vous allez régulièrement les utiliser, agrafez vos bandes de Velcro® avec votre agrafeuse murale.
Découpez un carré de moustiquaire correspondant aux dimensions des étages 1, 2 et 3, et collez-le directement sur le Velcro®, en prenant soin de le tendre.
■ Pour occulter et protéger la seconde partie de votre meuble, découpez un morceau de toile de jute aux dimensions des étages 4 et 5. Positionnez et collez la partie « douce » du Velcro® sur votre tissu. Toujours dans un souci de durabilité et de solidité, vous pouvez ajouter une couture pour fixer le Velcro®. Il ne vous reste alors plus qu’à positionner la partie douce contre la partie « scratch » fixée au meuble et le tour est joué.
■ Étalez une couche de 5 cm de sable légèrement humide dans le fond du pot en terre. Ajoutez ensuite des carottes, des poireaux ou d’autres légumes racines. Terminez en ajoutant du sable autour d’eux en prenant bien soin de les recouvrir comme s’ils étaient encore plantés. Mouillez légèrement la surface. Installez le pot à l’emplacement prévu : dans le trou au sommet du garde-manger !
Et voilà, vous n’avez plus qu’à installer votre garde-manger, si possible éloigné de votre réfrigérateur et du four car ces appareils dégagent de la chaleur.
A savoir
La grande distribution nous a habitués à avoir des fruits « agréables à regarder » : sans défauts, avec de belles couleurs flashy et brillantes. Il est devenu naturel de penser que les fruits avec de petites irrégularités sont mauvais pour notre santé. C’est vraiment dommage car ces produits sont tout autant consommables. Et comme le disait ma mère, on peut avoir des petits défauts à l’extérieur et un trésor à l’intérieur, alors n’hésitez pas à aller au-delà des apparences.
Dans ce guide pratique largement illustré, nous vous proposons de découvrir 19 tutoriels pour fabriquer vous-même des systèmes de chauffage, de conservation des aliments ou encore de climatisation qui vont vous permettre de dépenser moins d’électricité, moins d’énergie… et moins d’argent !
Vous gagnerez ainsi en autonomie, tout en allant dans le sens d’un meilleur respect de notre environnement et de notre climat.
Alors armez-vous de vos meilleurs outils, d’un peu d’huile de coude, de beaucoup de matériel de récupération, et lancez-vous !
Camille Lamoureux a passé une partie de son enfance sur un bateau, à sillonner les océans. Elle a donc connu dès le plus jeune âge une vie quotidienne dans laquelle la gestion de l’eau potable, de l’électricité ou de la conservation des aliments demandait de la réflexion et de la ressource !
Grâce à ses voyages, elle a aussi découvert beaucoup de cultures et de modes de vie différents, dans lesquels l’entraide, l’autonomie et le lien avec la nature sont essentiels. Sa curiosité et ses formations sur le développement durable et l’environnement ainsi que sur les plantes aromatiques et médicinales lui ont ensuite permis de travailler dans plusieurs pays.
