dans un EN MISSION leurVisvie
















La vie d’un équipage de sous-marin est un peu particulière : le sous-marin opère caché sous l’eau et ses activités sont souvent secrètes. On ne peut pas parler des missions qu’on conduit à sa famille ; de toute façon, comme tu le verras dans les pages suivantes, on ne peut presque pas échanger avec sa famille quand on est en mer.
L’équipage d’un sous-marin vit isolé du reste du monde pendant des semaines, voire des mois. Il doit se débrouiller pour tout faire tout seul, ce qui crée un esprit d’équipage très fort, en général !
Un sous-marin est un peu comme une toute petite ville. En mer, la vie ne s’arrête jamais : l’hélice tourne tout le temps, les machines fonctionnent sans arrêt, il faut en permanence surveiller qu’il n’y a rien de dangereux autour… Il faut donc que des marins travaillent à toute heure du jour et de la nuit, jour après jour, semaine après semaine.
Personne ne peut travailler comme ça sans s’arrêter. L’équipage est donc divisé en deux ou trois équipes, qui travaillent les unes après les autres.
Chaque équipe, qu’on appelle « un tiers » ou « une bordée », est constituée de marins de toutes les spécialités, pour être capable de tout faire : conduire le bateau, regarder les sonars, faire tourner les machines, etc.
Chaque équipe travaille pendant trois ou quatre heures : c’est ce qu’on appelle un « quart ». Puis c’est une autre équipe qui la remplace. Au bout de six à huit heures, la première équipe reprend le travail. Et ainsi de suite, jour après jour, de jour comme de nuit.
Quand une équipe ne travaille pas, elle a du temps pour se reposer ou prendre ses repas, mais aussi pour travailler ou préparer des activités à venir. Par exemple, conduire un sous-marin, c’est un peu plus compliqué que de conduire une voiture. Ce n’est pas une fois à la barre qu’on va réfléchir à la route qu’on va prendre, il faut l’avoir préparée à l’avance ! Il y a donc beaucoup de travail.
Comme on travaille à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit et qu’on ne voit pas le ciel, on pourrait facilement oublier l’heure qu’il est. Pour ne pas perdre ses repères, quand la nuit tombe à terre, la lumière dans le sous-marin devient rouge… mais il y a toujours une équipe qui veille et qui travaille !
Vocabulaire
Quart : période pendant laquelle une même équipe « conduit » le sous-marin. On divise la journée en période de trois ou quatre heures en général. Le plus dur, ce sont les quarts de nuit… surtout celui de minuit à 4 heures du matin : le « zérak » (zéro à quatre) !
Tiers/bordée : l’équipage est réparti en deux ou trois équipes. S’il est divisé en trois, on appelle les équipes des tiers, s’il est divisé en deux, on appelle les équipes des bordées.
Cap ou pas cap de vivre en communauté ?
Tu as déjà dormi dans un dortoir avec d’autres personnes ?
Oui Non
Tu es déjà parti en colonie ou en vacances organisées ?
Oui Non
En général, un sous-marin, c’est tout petit. Il y a peu de place à l’intérieur. Parfois, un marin ne fait que quelques dizaines de pas dans la journée. Sur certains sous-marins, seul le commandant a une chambre pour lui. Et encore, elle n’est pas plus grande qu’un lit double, et elle lui sert aussi de bureau. Les autres marins partagent la leur à cinq, dix ou douze, sans bureau et avec un placard par personne qui est à peine plus grand qu’un cartable !
Tu es capable de voyager avec peu d’affaires et de tout garder bien rangé ?
Oui Non
Tu es patient avec les autres ?
Oui Non
En général, à la maison, à l’école ou autre, tu fais attention aux gens qui t’entourent (ne pas faire de bruit, ne pas rester trop longtemps dans la salle de bains, nettoyer derrière soi, penser à partager, se montrer poli…) ?
Oui Non
En plus, dans une chambre, il y a toujours quelqu’un qui dort, parce qu’il a travaillé la nuit. Il ne faut donc pas faire de bruit… Une chambre de sous-marin, ça ressemble un peu à un compartiment de traincouchette : des lits de chaque côté et un tout petit couloir pour aller d’un bout à l’autre. Chaque lit a un rideau, pour permettre de rester dans le noir et se reposer même si c’est en journée. Et tout le monde fait très attention à ne pas déranger les autres car tous les marins ont besoin de se reposer à un moment ou à un autre…
Quand il est debout, un marin ne reste donc pas dans sa chambre, il sort, fait sa toilette (mais attention :
Il te faut au moins 3 « Oui » pour être cap !
il n’y a qu’une salle de bains pour 20 ou 25 personnes, alors il ne faut pas traîner…) et va dans la cafétéria. En fait, c’est bien plus
qu’une cafétéria : comme il n’y a pas de place sur un sous-marin, c’est dans cette salle à manger que tout se passe… ou presque. Elle est petite mais comme il y a toujours des marins qui travaillent et d’autres qui dorment, il y a toujours un peu de place. C’est là que les marins se détendent : ils jouent aux cartes ou à des jeux de société et ils regardent des films. C’est aussi une salle de réunion pour le travail car c’est le plus « grand » espace du sous-marin. C’est aussi le lieu de vie le plus important.
Des chambres, quelques salles de bains, un seul lieu de vie. Tout le reste, ce sont des espaces de travail !
Nous allons te faire découvrir dans ce livre le quotidien des femmes et des hommes embarqués à bord des sous-marins français, ces incroyables navires cachés dans les océans et qui partent en mission de longs mois, souvent isolés du reste du monde. Un quotidien difficile, mais fascinant et plein d’aventures !
Et si tu as envie de devenir un jour sous-marinier, ce livre est fait pour toi ! Avec ses quiz et ses défis, il t’aidera à te tester pour savoir si tu es fait pour ce métier, et si tu es vraiment prêt à accepter les efforts et les sacrifices demandés par cette carrière incroyable, qui te fera voyager aux quatre coins du monde et vivre des émotions assurément intenses !
Après des études d’ingénieur, Benjamin Rico est entré dans la Marine nationale. Il a navigué sur différents types de navires : patrouilleur, frégate ou porte-hélicoptères. Mais il a surtout beaucoup navigué sur sous-marins : de l’Atlantique à l’océan Indien, il a passé plus de 20 000 heures sous la mer. Il a commandé le sous-marin nucléaire d’attaque Émeraude.
MDS : VA06722