Taillez tous les arbres fruitiers

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JEAN-YVES PRAT

TAILLEZ TOUS LES ARBRES FRUITIERS

ESPÈCE PAR ESPÈCE

GESTE PAR GESTE

© 2022, Éditions Rustica, Paris

© 2015, Éditions Rustica, Paris

© 2001, Éditions Rustica/FLER, Paris

Dépôt légal : janvier 2022

ISBN : 978-2-8153-1928-7

Code MDS : 48324N3

www.rusticaeditions.com

Introduction

Tout possesseur d’un jardin, même de petite superficie, ne peut résister à l’envie de planter des arbres fruitiers pour pouvoir savourer sa propre récolte.

La culture de tels arbres nécessite une bonne connaissance des différentes espèces fruitières et de leurs variétés, de leurs exigences quant au sol, à l’exposition, au climat…

Mais il est surtout important de bien choisir la forme sous laquelle les conduire et d’apprendre les gestes de toutes les étapes de la taille, depuis l’achat de l’arbre ou de l’arbuste jusqu’au moment où, à cause de son âge ou d’un entretien négligé, il donne de moins en moins de fruits.

Acheter et planter au bon moment

L’achat

Achetez chez un pépiniériste près de chez vous, qui vous proposera des variétés élevées sous le même climat, des variétés locales greffées sur les porte-greffe les mieux adaptés à la forme choisie et au sol. Suivez ses conseils lors de l’achat de vos arbres car certaines espèces (cerisier, pêcher, poirier, pommier, prunier…) ne fructifieront bien que si vous avez planté deux variétés se pollinisant entre elles.

Les arbres fruitiers de plein vent et les palmettes s’achètent le plus souvent à racines nues. Les arbres destinés à la vente sont arrachés dès la fin octobre, à la descente de la sève, et les racines coupées à environ 40cm autour du tronc, en conservant un bon chevelu, mais sans terre autour. Vous les trouverez en pépinière ou en jardinerie dès le début du mois de novembre et jusqu’à la fin mars, mis en jauge, c’est-à-dire enterrés dans une tranchée, rangés les uns contre les autres, par espèces.

Même si votre terrain n’est pas prêt, n’attendez pas le dernier moment pour acheter vos arbres. Vous éviterez ainsi le désagrément d’une rupture

de stock dans les variétés que vous aviez choisies et vous obtiendrez des arbres de meilleure qualité qu’en fin de saison. Vos fruitiers pourront attendre la plantation en jauge.

N’achetez que des arbres bien formés, aux branches bien coursonnées, indemnes de blessures, au point de greffe bien soudé et aux racines non cassées, possédant un bon chevelu de radicelles.

La plantation

La plantation des arbres à racines nues s’effectue également de début novembre à fin mars, pendant la période de repos de la végétation, à condition qu’il ne gèle pas. En sol sablonneux et bien drainé, plantez le plus tôt possible, en novembredécembre, comme le conseille le dicton «à la Sainte-Catherine tout prend racine». En revanche, attendez la fin de l’hiver si votre terrain est lourd et argileux.

Les arbres, et surtout les arbustes élevés en pots ou en conteneurs, peuvent éventuellement se planter en dehors de cette période. Dans ce cas, veillez à la régularité de l’arrosage la première année suivant leur plantation.

Le sol fruitier idéal est composé de 70% de sable, 20% d’argile ou de limon, 5% d’humus, 2à 5% de calcaire actif.

Choisir l’emplacement, l’espèce et la forme

Le choix de l’emplacement des espèces à cultiver et des formes dépend pour beaucoup de la surface de votre jardin.

Dans un grand jardin

Vous pouvez planter des arbres de plein vent tels que cerisier, poirier, pommier, prunier dans un verger séparé du reste du jardin. Ou encore organiser une plantation de palmettes de poiriers et pommiers en contre-espalier, c’est-à-dire plantés en ligne sur des plates-bandes, séparées ou non par des bandes de gazon, et maintenus par une armature non adossée à un mur. Les arbustes fruitiers comme le groseillier, le cassissier, le framboisier peuvent s’installer en bordure du potager.

Dans un petit jardin ou sur une terrasse

Vous pouvez intégrer au jardin d’ornement des arbres fruitiers de plein vent tels que cerisier, cognassier, kaki, néflier, noisetier, noyer, pommier ou prunier, dont le port, la floraison et la fructification seront du plus bel effet tout en restant intéressants pour leur fructification. Prévoyez une distance de 6 à 7 mètres entre chaque arbre ou tout obstacle, afin de ne pas entraver leur développement. Les arbustes fruitiers, quant à eux, se mêlent aisément aux arbustes d’ornement.

Dans tous les jardins, mais surtout ceux de petites dimensions, pensez à utiliser les murs pour planter des arbres en espalier, c’est-à-dire cultivés à plat, les branches étant palissées et dirigées différemment suivant les formes à établir.

Vous pouvez former des palmettes d’abricotier, amandier, kaki, pêcher, poirier, pommier ou encore cultiver une vigne en treille. Cette forme de culture est très recommandée au nord de la Loire pour les arbres à noyau de floraison précoce (abricotier, amandier, pêcher), à l’abri d’un auvent posé en haut du mur. Vous pouvez installer des rideaux que vous déroulerez la nuit pour protéger la floraison contre les gelées printanières. Profitez de vos clôtures pour planter des arbustes fruitiers grimpants comme le kiwi, le kiwaï ou même des mûres.

Si votre jardin se résume à une terrasse, plantez en caisse ou en bac des agrumes, des fruitiers nains, des arbustes fruitiers ou encore palissez sur un treillage décoratif, le long d’un mur, kiwaï, ronce ou framboisier.

Les formes des fruitiers

■ Sous quelle forme acheter

La plupart des fruitiers sont vendus déjà formés par le pépiniériste. On les trouve sous plusieurs conditionnements selon leur type et leur forme.

Les arbres

– tige et demi-tige : à racine nue;

– fuseau et gobelet : à racine nue;

– U simple ou double, palmette, palmette Verrier à 4 branches, palmette oblique : à racines nues ou en conteneurs;

– cordon horizontal : à racines nues.

Pommier palissé en cordon horizontal double

Les arbustes

– en plant de 1 ou 2 ans : à racines nues;

– en touffe de 3 à 8 branches : à racines nues;

– en plant de 2 ou 3 branches : en conteneur;

– en touffe de 5 ou 6 branches : en conteneur;

– en plant de 60cm à 1m de hauteur : tuteuré pour les grimpants;

– formé sur tige comme le groseillier, le cassissier. Vous pouvez aussi former vous-même vos arbres en achetant un scion, jeune arbre greffé en pied depuis un an et ne présentant qu’une seule pousse verticale.

La méthode de greffe employée est le plus souvent la greffe en écusson à œil dormant, effectuée entre juillet et septembre, en insérant sous l’écorce soulevée du porte-greffe, à 10cm du sol, un œil avec un lambeau d’écorce en forme d’écusson.

On peut aussi greffer à l’anglaise en mars-avril en imbriquant l’un dans l’autre le greffon et le sujet.

Tous deux doivent avoir à peu près le même diamètre et les greffons avoir été conservés en état de repos complet de végétation depuis leur prélèvement. Cette méthode est très employée pour le greffage de la vigne et même sur table (c’est-à-dire que le sujet est soit un jeune plant à racines nues, soit une bouture non encore racinée).

À partir d’un scion, toutes les formes fruitières sont possibles, même celles que l’on ne trouve pas dans le commerce.

Vous obtiendrez ainsi:

– une tigeou une demi-tige en 5 ou 6 ans;

– un U simple en 2 ans, un U double en 3 ou 4ans;

– un cordon horizontal en 2 ou 3 ans.

Plantez votre scion à l’emplacement définitif, en respectant les distances de plantation indiquées et donnez le premier coup de sécateur au-dessus d’un œil, à la hauteur de tronc voulue, ce sera le point de départ des branches charpentières.

Cerisier de plein vent

■ Les différentes formes

Les formes de plein vent

Ces formes, d’une hauteur de tronc variable, respectent le port naturel de l’espèce cultivée. On distingue:

– la tige : tronc de 1,80m à 2m de hauteur (distance de plantation: de 7 à 10m);

– la demi-tige : tronc de 1,20m à 1,50m de hauteur (distance de plantation: de 7 à 8m);

– la basse-tige : tronc de 40 à 60cm de hauteur (distance de plantation: de 5 à 6m).

Les arbres commercialisés en tige ou demi-tige sont déjà charpentés par une ramification plus ou moins importante suivant les espèces. L’achat de ce type d’arbre est avantageux car le pépiniériste producteur aura en principe tenu compte de la rusticité des espèces, de leur vigueur et de l’affinité entre le porte-greffe et la variété à greffer pour assurer à la fois un tronc vigoureux et une bonne répartition de la végétation dans la ramure.

Un arbre de plein vent s’obtient de trois façons:

– par un greffage en écusson en pied, généralement sur un porte-greffe issu de semis, appelé franc. Le scion est ensuite taillé à la hauteur voulue et la ramure formée à partir des rameaux obtenus après cette taille. L’arbre comprend dans ce cas deux parties, les racines provenant du porte-greffe, et la variété cultivée comprenant le tronc et la ramure;

– par un greffage en tête. Le sujet porte-greffe comprend dans ce cas les racines et le tronc, sur lequel, à la hauteur voulue, on greffe en fente ou en incrustation la variété à cultiver;

– par greffage avec un intermédiaire. C’est-àdire que l’on greffe une première fois en pied avec l’œil d’une variété sélectionnée pour sa capacité à pousser rapidement et bien droit, et pour sa compatibilité avec les racines et la variété qui compose la ramure, puis une seconde fois, en tête, avec un œil de la variété à cultiver.

Les formes dirigées

Ces formes à axe central (fuseaux, pyramides) ont leurs branches charpentières insérées sur le prolongement du tronc, soit en spirale, soit formant des étages de forme pyramidale. La distance de plantation est de 3 à 4m.

Les gobelets

Ces formes creuses sont composées d’un tronc court (30 à 40cm environ), au sommet duquel

2,50 m

latte de 15 x 15 mm

poteau intermédiaire

sont insérées des branches charpentières dont le nombre varie. Celles-ci sont ramifiées par bifurcations successives, d’abord inclinées, puis relevées pour former un gobelet. La distance de plantation est de 3m à 3,50m.

Les formes plates palissées

Ces formes, de 2 à 3m de hauteur, nécessitent l’installation d’une armature pour guider et palisser les branches charpentières, soit en espalier contre un mur, soit en contre-espalier dans une platebande. Profitez de l’ouverture de la tranchée de défoncement pour installer les armatures des plantations en contre-espalier.

Les poteaux de soutien peuvent être en bois, enfoncés dans le sol vierge, ou mieux, confectionnés en «fers à T», avec jambe de force

30 cm

Armature pour palmette à branches verticales en contre-espalier

tendeurs

fer plat fer plat

poteau d’extrémité

socle en béton (40 x 30 cm)

fer en T 4 x 4 cm fer en T 4 x 4 cm

Armature pour cordon horizontal

et poteaux intermédiaires, scellés dans des plots en ciment au fond de la tranchée. Des fils de fer sont alors tendus entre les poteaux de soutien, sur lesquels sont fixées verticalement des lattes en bois de 15 x 15mm. Celles-ci sont espacées de 30cm *, écartement normalisé entre les branches charpentières des formes définies ci-après. Pour une culture en espalier le long d’un mur, vous devez celer dans celui-ci des pattes de fixation qui supporteront les fils de fer nécessaires au palissage des palmettes et arbustes grimpants. On rencontre principalement:

– le cordon vertical : une seule branche charpentière garnie de coursonnes latérales. Distance de plantation: 30cm (un cordon planté en face de chaque latte);

– le U simple : un tronc haut de 30cm d’où partent 2 branches charpentières espacées de 30cm et se répartissant la vigueur de l’arbre de façon parfaitement équilibrée. Distance de plantation: 60cm;

– le U double : un tronc de 20cm d’où partent 2branches charpentières, divisées à nouveau en deux, formant ainsi 4 charpentières espacées de 30cm et se répartissant la vigueur de l’arbre de façon parfaitement équilibrée. Distance de plantation: 1,20m;

– la palmette Verrier : 4 branches charpentières dessinent un U central encadré d’un grand U extérieur et reposent sur un petit tronc de 20cm. Distance de plantation: 1,20m;

– la palmette oblique à 1 ou 2 étages : un ou plusieurs étages de branches charpentières espacées de 30cm, partent obliquement du prolongement vertical et reposent sur un petit tronc de 30cm. Distance de plantation: de 3 à 4m;

– la palmette à la diable : sur un tronc court de 30cm, les branches charpentières et leurs souscharpentières sont palissées contre le mur de façon à couvrir toute la surface définie pour la forme sans chercher de symétrie;

– les cordons horizontaux simples ou doubles : de 40 à 80cm de hauteur, formés d’1 ou 2branches charpentières attachées horizontalement sur des fils de fer. Forme réservée au pommier pour les variétés de faible vigueur et greffées sur porte-greffe faible (M9, M26 ou Pajam). Distance de plantation: de 1,50 à 2m.

Le rôle de la taille

■ La taille de formation

Elle commence dès que l’arbre est planté, que vous l’ayez acheté tout formé ou que vous deviez le former vous-même à partir d’un scion.

Le premier geste de taille à accomplir est la taille de plantation.

La taille de plantation et le pralinage des racines

Habillez les racines, c’est-à-dire supprimez toutes celles qui sont cassées ou blessées et raccourcissez celles qui sont trop longues pour favoriser le développement rapide d’un chevelu abondant.

Équilibrez le volume des branches par rapport à celui des racines: – en taillant de moitié celles des arbres tiges et celles des arbustes en touffe; – et à 20cm environ le prolongement de l’année sur les palmettes et autres formes dirigées.

Coupez net les rameaux cassés ou blessés et protégez les coupes avec un mastic cicatrisant.

Pralinez les racines au moment de la plantation pour assurer une meilleure reprise et provoquer l’émission de radicelles. Pour cela, préparez un pralin constitué de terre un peu collante et d’eau, éventuellement enrichi de bouse de vache. Des pralins déshydratés, tous préparés, sont proposés dans le commerce.

La taille de formation

Les années suivantes, la taille de formation structure l’arbre ou l’arbuste de façon à bien répartir la sève dans toutes ses parties pour obtenir un tronc bien droit et fort. Elle permet l’établissement des branches charpentières sur lesquelles naîtront des branches fructifères.

Dans certains cas, les branches charpentières seront conduites de manière plus stricte, palissées sur des armatures à mesure qu’elles se développent, jusqu’à l’obtention de la forme désirée.

L’allongement du prolongement de la branche charpentière doit être progressif. Il permet d’obtenir des ramifications secondaires, appelées coursonnes, réparties régulièrement sur toute la longueur de la branche charpentière.

Cette opération demande beaucoup de patience. Ne soyez pas tenté de tailler les prolongements

(*) Pour les arbres à noyaux en espalier, les lattes sont fixées tous les 10cm, de façon à pouvoir palisser un maximum de branches et garnir ainsi toute la surface occupée par la forme.

taille des branches

habillage des racines

trop longs sous prétexte de terminer rapidement votre forme. En pratiquant ainsi, vous risquez d’obtenir des portions de charpentières dénudées, sans coursonnes, et la production de votre arbre s’en trouvera largement diminuée.

Quand tailler

La taille de formation se pratique pendant la période de repos de la végétation, de novembre à début mars. Elle est suivie d’opérations complémentaires en cours de végétation tels les ébourgeonnements, pincements et palissages, comme nous vous l’indiquerons dans chaque chapitre, pour chaque espèce fruitière.

de plantation sur un arbre de plein vent à racines nues

■ La taille de fructification

Sur un arbre de plein vent

Si vous laissez un arbre fruitier se développer naturellement sans le tailler, livré à lui-même, il prendra une forme très encombrante. La ramure devient alors trop touffue, impénétrable à l’air et à la lumière. Des gourmands se développent, nuisant à la fructification. Les fruits restent petits, de qualité médiocre, et la fructification subit une alternance très prononcée; c’est-à-dire qu’après une année de forte production, l’année suivante et souvent aussi celle d’après, la fructification est

Taille
Taille de plantation sur un arbuste

pratiquement inexistante en raison du manque de renouvellement des boutons à fleur. La végétation et la fructification s’éloignent progressivement du centre de l’arbre pour ne plus se développer qu’en extrémité des branches. L’intérieur de la forme se dénude, portant de plus en plus de bois mort et l’arbre finit par décliner.

Sur les arbres de plein vent, la taille de fructification est plutôt une taille d’entretien se résumant en un élagage qui s’effectue tous les 5 ans environ selon les espèces.

Vous devrez tailler de façon à supprimer les branches mal placées, se dirigeant vers l’intérieur ou en surnombre, celles ayant longuement fructifié, et sélectionner des branches plus jeunes appelées à les remplacer. Par ces opérations, vous améliorerez la fructification et éviterez le vieillissement trop rapide des arbres.

Quand élaguer

Sur les arbres à noyaux, intervenez de préférence dès le début novembre, voire mi-octobre, au déclin de la sève, afin que les plaies de taille aient le temps de cicatriser; on évite ainsi des écoulements de gomme abondants qui ne manqueraient pas de se produire si l’élagage était effectué juste avant le démarrage de la végétation.

Pour les autres espèces, vous pouvez intervenir jusqu’à fin février, avant la montée de la sève. Ne taillez pas quand le bois est gelé.

Sur les autres formes

La taille de fructification proprement dite est surtout appliquée aux formes dirigées et palissées, principalement sur l’actinidia, le poirier et le pommier, le pêcher, la vigne.

Le but de cette taille est d’établir et de renouveler les branches fructifères, tout en poursuivant la formation, d’obtenir des fruits plus gros et plus beaux que ceux produits par les arbres de plein vent, et de régulariser une production sans alternance.

Sur les arbustes fruitiers, la taille de fructification se limite à une taille d’entretien et de rajeunissement des touffes.

Quand tailler

Exécutez cette taille en sec durant tout le repos de la végétation, dès le mois de novembre et jusqu’à fin février, sauf quand il gèle.

La taille en sec est complétée, sur certaines espèces, par des opérations d’été, tels pincements, ébourgeonnements, taille en vert, éclaircissage des fruits et palissage.

■ La taille de restauration

Sur des vieux arbres négligés pendant plusieurs années, ou après des accidents climatiques provoqués par le vent ou le gel ayant engendré une destruction partielle ou totale de la ramure, vous pouvez effectuer une taille de restauration si leur vitalité est suffisante.

La forme peut être reconstituée par une taille sévère des branches charpentières près de leur point de naissance, voire par un recépage complet à 10 ou 15cm du sol sur certaines espèces.

Ces opérations réussissent bien sur les arbres à pépins, la vigne et quelques autres espèces fruitières, mais sont aléatoires sur les arbres à noyaux. Elles risquent de provoquer des écoulements de gomme importants et l’apparition de chancres, notamment sur le cerisier et le pêcher. Quand tailler

Intervenez de préférence dès le début novembre, voire à partir de la mi-octobre, au déclin de la sève, sur les arbres à noyaux, afin que les plaies de taille aient le temps de se cicatriser.

Pour les autres espèces, vous pouvez intervenir jusqu’à fin février, avant la montée de la sève. Ne taillez pas quand le bois est gelé. N’oubliez surtout pas de protéger les plaies avec un mastic cicatrisant et, pour bien réussir toutes vos opérations de taille, suivez attentivement les conseils donnés ci-après.

Outils de taille

Les outils et leur utilisation

Le greffoir

Indispensable à tout jardinier, il est composé d’un petit manche portant une lame à l’une de ses extrémités et une spatule arrondie, fixe ou articulée, à l’autre bout.

Vous l’utiliserez non seulement pour greffer, mais aussi pour ébourgeonner, pincer et effectuer des barrages de sève.

La serpette

Elle est composée d’un manche épais et d’une lame de 12cm de longueur environ et de 2cm de largeur, en forme de croissant. Elle sert à parer les plaies de taille exécutées à la scie et éventuellement à effectuer les pincements d’été.

contre-lame

nant une lame et une contre-lame. Le sécateur à enclume, muni d’une lame en D qui vient s’appuyer sur une enclume d’un métal moins dur en maintenant la branche fermement, n’est pas à recommander car la coupe n’est jamais très nette. Préférez le sécateur à lame incurvée et convexe, qui vient couper contre la contre-lame fixe. Recherchez un modèle léger, pas trop petit, à coupe franche, réglable, aux pièces changeables et vous permettant d’approcher l’organe à conserver sur l’arbre sans risquer de l’endommager. Il existe des modèles pour gauchers.

Bien tenir le sécateur

Placez la branche à la base de la lame tranchante, celle-ci devant se trouver du côté de la partie de rameau à conserver, contrairement à la contrelame, qui elle appuie sur la partie à détacher, permettant de laisser sur l’arbre une coupe franche et nette. Coupez légèrement en biais à 2 ou 3mm de l’organe à conserver, de façon à ne pas entraîner son dessèchement ni de garder un chicot qui favoriserait l’installation d’insectes ou de spores de champignon.

Son entretien

Avant le début de la saison de taille, pendant l’hiver:

– graissez les articulations; – affûtez la lame coupante à la meule et à la pierre à huile ou changez-la si elle trop usée.

C’est l’instrument le plus utilisé au verger pour couper des branches jusqu’à 3cm de diamètre. Il est constitué de 2 poignées articulées compre-

À noter: désinfectez les lames à l’alcool à brûler lorsque vous passez d’un arbre à un autre, pour éviter la propagation d’éventuelles maladies.

Taille d’un actinidia à 2 feuilles
lame

Scie égoïne

Scie égoïne à douille

La scie à branches

Il s’agit d’une scie égoïne permettant de couper des branches d’un diamètre de 5 à 6cm et plus. De nombreux modèles sont proposés, mais choisissez de préférence une scie à lame étroite et légèrement arquée, qui se glissera mieux dans la ramure de l’arbre. Sa dimension doit être adaptée au diamètre des branches à couper et à la situation: dans l’arbre ou depuis le sol. Vous trouverez des scies à main, à lame pliante, à lame rétractable, égoïne classique, avec étui et ceinture.

Pour élaguer depuis le sol, utilisez une scie égoïne à douille, une scie à moteur ou une petite tronçonneuse adaptable sur un manche télescopique de 3 à 6m de longueur, en multifonctions avec un échenilloir.

Les trois étapes de la coupe

Vous devez éviter l’éclatement longitudinal de la branche sous son propre poids et effectuer la coupe juste au-dessus à la branche porteuse. Coupez légèrement en oblique, presque parallèlement à celle-ci, sans laisser de chicot.

e Donnez d’abord un trait de scie de quelques millimètres de profondeur sous la branche à couper.

r Effectuez la coupe directe sur la partie supérieure à la rencontre du trait de scie inférieur.

t Parez ensuite la plaie à la serpette pour éliminer toutes les aspérités. Recouvrez-la avec un mastic ou un baume cicatrisant, à base de résine et de cire d’abeille ou d’huile végétale et de résine ou encore d’huile de pin.

Petite tronçonneuse

Les coupe branches ou ébrancheurs

Gros sécateurs munis de 2 manches de longueur variable, suivant le modèle choisi. Ils permettent de couper des branches de 4 à 5cm de diamètre d’une façon plus nette qu’avec une scie égoïne. Vous trouverez des petits modèles et des plus grands, certains à crémaillère, réduisant considérablement l’effort de fermeture. Choisissez de préférence un outil avec des manches en aluminium; il sera beaucoup plus léger pour la tenue à bout de bras.

L’échenilloir

Cette sorte de grand sécateur fixé au bout d’une perche de 3 à 6m de longueur, et actionné à distance à l’aide d’une cordelette, permet de couper des branches de 2 à 4cm sans avoir à monter sur une échelle. La perche peut se remplacer par un manche télescopique, plus pratique et moins encombrant.

Palissage d’une branche charpentière sur un fuseau en formation (poirier).

Des liens pour palisser

Le palissage en sec

Pour le palissage des branches charpentières et la pose de tirants sur les formes dirigées, utilisez des liens qui ne risquent pas de provoquer l’étranglement des branches.

Des liens souples et larges en matière plastique sont à votre disposition en jardinerie. Si vous désirez rester traditionnel, utilisez de l’osier (Salix viminalis), matériau le plus efficace et de plus esthétique, qui ne risque pas de provoquer des étranglements.

Cette espèce d’osier se bouturant très facilement, vous pouvez en planter un pied dans votre jardin. Il vous faudra seulement acquérir le petit tour de main permettant de réussir ces attaches.

Le palissage en vert

Il permet, sur les formes palissées, de diriger les rameaux de prolongement au fur et à mesure qu’ils se développent et de palisser les coursonnes de certaines espèces comme la vigne, l’actinidia et le pêcher sur les armatures. Pour effectuer ces palissages, utilisez du raphia naturel ou des liens en matière plastique.

Ce que vous trouverez dans chaque chapitre

Nom de l’arbre ou de l’arbuste

Chaque chapitre est consacré à une espèce qui apparaît, sous son nom courant, selon l’ordre alphabétique.

Caractéristiques et conditions de culture

Famille Nom scientifique

Groseillier àGrossulariacéesgrappes

Feuillage:caduc

Floraison: avril

Récolte:dejuinàaoût

Taille: février

Ribes rubrum

Le groseillier à grappes est un arbuste très rustique, haut de 1,50 m, peu exigeant quant à la nature du terrain, mais préférant un sol d’un pH de 5,8 à 6,8, moyennement argileux, riche en humus. Il redoute la sécheresse car ses racines sont superficielles. Dans le Midi, il préférera un endroit mi-ombragé. Le fruit se présente en grappes de couleurrouge, rose, blanche ou noire selon les variétés.

■ La taille de formation

Elle a pour but de former un arbuste bien ramifié et d’obtenir le nombre de branches nécessaire à l’édification d’une forme bien précise. Le groseillier à grappes se cultive le plus souvent entouffebuissonnanteouévaséede15à20branches.Vouspouvezaussipalisserlesbranches d’une touffe sur une armature tendue de fils de fer. Le palissage se fait soit en éventail, soit en Y (appelé également en « lyre »), en limitant le nombre de branches à 8 ou 10. La formation sur une tige est également possible.

■ La taille de fructification Ellepermetdemaintenirunefructificationannuellerégulière,parlerenouvellementdesbranches après 5 ans de production, et de stimuler l’émission de nouveaux rameaux. Une ramure taillée régulièrement, et bien aérée, doit pouvoir assurer une bonne production pendant 15 à 20 ans.

■ La taille de restauration Elle a pour but de redonner une nouvelle jeunesse aux arbustes trop âgés ou à ceux dont la taille a été négligée.

D’un seul coup d’œil, les principales informations sur l’arbre ou l’arbuste.

Fichetechnique

Durée ou fréquenceDifficulté

Type de taille

Touffe buissonnante

Formation pendant 2 à 4 ans ✘✘✘ p. 126

Fructification tous

Restauration après 10 ans

TigeFormation pendant 3 à 6 ans

Fructification tous les ans

Restauration après 10 ans

Palmette en éventail

Formation pendant 3 ans

Fructification tous les ans

Restauration après 10 ans

Palissage en Y ou lyre*

Formation pendant 3 ans

Fructification tous les ans

Restauration après 10 ans

(*) Forme peu courante, non décrite dans ce chapitre.

p. 134

p. 134

p. 132

p. 134

Formes schématisées

Une fiche technique qui récapitule: – les principales formes convenant à l’arbre ou l’arbuste; – la durée ou la fréquence de chaque type de taille, son niveau de difficulté, à partir de quelle page trouver l’information.

Fiche technique
Groseillier à grappes

Des bandeaux de couleurs différentes pour repérer immédiatement le type de taille décrit (formation, fructification ou restauration).

Groseillier à grappes

Taille de formation la première année e Plantez la bouture entre novembre et février en ne laissant dépasser que 2 yeux au-dessus du sol. en cours de végétation r Palissez sur un tuteur le rameau issu de l’œil d’extrémité au fur et à mesure de son développement. Pincez à 3 ou 4feuilles le rameau inférieur. la deuxième année t Supprimez complètement le rameau de la base. Palissez, mais ne taillez pas le rameau formant le futur tronc. en cours de végétation u Après le démarrage de la végétation, la tige continue de s’allonger et les yeux d’extrémité donnent naissance à de jeunes rameaux. Fin juillet, pincez à 2 ou 3feuilles les rameaux d’extrémité. Entre 60 et 80 cm de hauteur, greffez en écusson à œil dormant la variété convoitée. Continuez ensuite les pince- ments en extrémité et sur les éventuelles pousses apparais- sant sur le tronc. la troisième année Au démarrage de la végétation, l’œil greffé démarre. en cours de végétation i Supprimez progressivement les pousses situées au-dessus de la greffe ainsi que celles se développant sur la tige, qui sont elles, issues du porte-greffe. Palissez le rameau d’extrémité au fur et à mesure de son développement. la quatrième année o Taillez à 3 yeux le rameau issu de la greffe, départ des futures charpentières.

Un texte qui renvoie aux dessins légendés et explique année après année comment procéder pour chaque forme de l’arbre.

À partir d’une bouture de Ribes aureum comme porte-greffe

la cinquième année p Taillez les 3 branches obtenues à 2 yeux. Opérez au-dessus d’un œil dirigé vers l’extérieur de la touffe. En cours de végétation, supprimez systématiquement tous les rameaux qui se développent sur la tige. la sixième année a Taillez de nouveau les 6rameaux obtenus, à 2yeux, celui de l’extrémité dirigé vers l’extérieur. Supprimez les éventuels rameaux sur la tige ou ceux issus de la souche à la base. la septième année s Vous avez obtenu de 12 à 15branches et la formation est achevée. La fructification peut maintenant s’installer sur ces rameaux suffisamment forts. Taillez les rameaux trop grêles dans la ramure et supprimez tous les rameaux sous le point de greffe.

Pour palisser les jeunes pousses et les rameaux, utilisez des liens qui ne risquent pas de provoquer un (parétranglement exemple, raphia naturel, osier ou bandes plastifiées extensibles).

Des traits rouges qui montrent là où il faut couper. Une couleur plus claire pour signaler l’élément supprimé.

Des gros plans détaillant certaines opérations.

Des encadrés «Astuce», « À savoir» ou «Zoom» mettant en avant des informations techniques pour faciliter la taille.

La succession des dessins montre les différentes étapes de la taille au fil des années et l’évolution de l’arbre ou de l’arbuste.

Le vert clair, le vert foncé et le brun indiquent l’évolution du tronc et des branches après chaque taille.

Taille de formation Groseillier à grappes

Abricotier

Rosacées

Prunus armeniaca

L’abricotier est un petit arbre à feuilles caduques de 6 à 8 m de hauteur. Son port, d’abord sphérique, devient ensuite plus ou moins étalé. Sur le tronc, son écorce foncée est d’abord lisse, puis se crevasse ensuite longitudinalement. Il aime les sols qui ne sont ni trop lourds ni trop humides.

Ses jeunes rameaux brun rougeâtre portent des yeux à bois ou des boutons à fleur, qui peuvent être simples, doubles ou mixtes. En région parisienne, les fleurs apparaissent avant les feuilles, de fin février à fin mars. Cette floraison hâtive est souvent détruite par les gelées printanières tardives, surtout au nord de la Loire. Les fleurs sont détruites à – 2°C. La fructification s’échelonne de début juin à début août selon les variétés.

Feuillage: caduc

Floraison: de fin février à fin mars

Récolte: de début juin à début août

Tailles : de novembre àfin février, avril et mai, après la récolte

Les formes de l’abricotier – et donc leur taille –dépendent de la région de plantation. Au sud de la Loire, les arbres sont cultivés en formes de plein vent. Au nord de la Loire, ils sont plutôt cultivés à l’abri d’un mur, en palmettes à la diable en espaliers.

■ La taille de formation

Elle a pour but de créer l’ossature de l’arbre, d’obtenir un certain nombre de branches charpentières et de provoquer la naissance de branches fructifères.

■ La taille de fructification

Cette taille permet de maintenir la fructification sur les branches fruitières, tout en conservant la forme initiale.

■ La taille de restauration

Elle redonne une nouvelle jeunesse à la ramure des arbres trop âgés ou dont la taille et l’entretien ont été négligés, et permet de renouveler les branches fruitières devenues improductives.

Fiche technique

Les formes de plein vent

Type de taille Durée ou fréquenceDifficulté

Tige *

Formation pendant 4 à 5 ans ✘✘✘ p. 28

Élagage tous les 3 ans ✘✘✘ p. 34

Restauration après 20 ans ✘✘✘ p. 40

Demi-tige *

Formation pendant 4 à 5 ans ✘✘✘ p. 28

Élagage tous les 3 ans ✘✘✘ p. 34

Restauration après 20 ans

Gobelet basse-tige

p. 40

Formation pendant 3 à 4 ans ✘✘✘ p. 28

Élagage tous les 3 ans ✘✘✘ p. 34

Restauration après 20 ans ✘✘✘ p. 40

Les formes palissées

Type de taille Durée ou fréquenceDifficulté

Palmette à la diable

Formation pendant 6 à 7 ans ✘✘✘ p. 32

Fructification et opérations d’été tous les ans ✘✘✘ p. 35

Restauration entre 15 et 20 ans ✘✘✘ p. 40

(*) Forme vendue couramment en pépinières et jardineries.

Fiche

Les organes de l’abricotier

Avant toute opération de taille, il est indispensable de bien reconnaître les différents éléments ou organes que vous allez rencontrer sur les coursonnes de vos abricotiers.

La coursonne

Les coursonnes sont les petites branches issues des yeux insérés sur les rameaux de prolongement des branches charpentières de l’arbre. Elles portent la fructification.

Les éléments stériles

Le gourmand

e Ce fort rameau à bois, qui peut atteindre 2 m de longueur dans l’année, présente souvent des ramifications secondaires appelées rameaux anticipés.

En poussant, les rameaux anticipés entraînent les yeux stipulaires (voir pages216 et 333), de chaque côté de l’œil principal.

Le gourmand ne peut être utilisé qu’en prolongement ou en doublure d’une branche charpentière dénudée.

Le rameau à bois

r Cet élément de vigueur moyenne ne porte que des yeux à bois et sert à l’établissement et au rajeunissement des coursonnes.

œil à bois

anticipé

gourmand

gourmand

rameau anticipé

œil stipulaire

Astuce

Contrairement au pêcher, le développement des yeux à bois restés à l’état latent est possible sur le vieux bois de l’abricotier. Cela permet d’envisager une restauration facile des charpentes.

rameau
coursonne
branche charpentière

Les éléments fertiles

Le rameau mixte

e C’est l’élément idéal, car il porte des yeux à bois et des boutons à fleur. Il assure donc à la fois la floraison et le remplacement de la coursonne grâce aux yeux à bois situés à sa base.

La branche chiffonne

r Cette production de 15 à 30cm de longueur ne porte que des boutons à fleur et un œil à bois terminal. La floraison est donc assurée et les yeux latents présents à la base de la chiffonne permettent son rajeunissement.

Le bouquet de mai

t Cette production très courte (de 2 à 5cm) comporte un œil à bois entouré de 4 à 6boutons à fleur.

bouton à fleur
bouton à fleur
bouton à fleur
œil à bois
œil à bois
œil à bois

L’évolution des yeux sur les rameaux

Au débourrement, c’est-à-dire au démarrage de la végétation, les yeux évoluent différemment sur les rameaux. Certains verdissent et s’allongent, ce sont les yeux à bois, qui donneront naissance à de nouvelles pousses. Les autres se gonflent et laissent apparaître des pétales roses à leur sommet. Ce sont les boutons à fleur, qui donneront chacun une fleur unique. Les yeux à bois et les boutons à fleur peuvent se grouper en plusieurs combinaisons sur les rameaux de l’année.

1 œil à bois2 yeux à bois3 yeux à bois2 yeux à bois et 1 bouton à fleur

1 bouton à fleur

2 boutons à fleur3 boutons à fleur

1 œil à bois et 1 bouton à fleur

2 boutons à fleur et 1 œil à bois

■ La taille de formation

Vous pouvez planter un abricotier déjà formé en pépinière ou bien le former vous-même à partir d’un scion (voir pages 26-27). Quoi qu’il en soit, il est indispensable de poursuivre la formation des arbres de plein vent même si vous les avez achetés déjà formés par le pépiniériste, afin de terminer l’établissement des branches charpentières et des sous-charpentières. Cette taille de formation commence dès la plantation. Les arbres étant vendus le plus souvent à racines nues, n’oubliez pas de procéder à l’habillage des racines pour assurer une bonne reprise.

Les compléments indispensables à la taille

Pour vous aider à former vos arbres, des interventions complémentaires à la taille sont indispensables à connaître.

L’éborgnage

Supprimez totalement les yeux inutiles avec votre ongle.

L’ébourgeonnement d’une pousse

Supprimez les jeunes bourgeons inutiles à la formation ou mal placés: entre une charpentière et une latte de palissage par exemple.

Le palissage

Pour palisser les jeunes pousses et les rameaux, utilisez des liens qui ne risquent pas de provoquer un étranglement tels que le raphia naturel, l’osier ou les bandes plastifiées extensibles.

Quand tailler

Éborgnage

Pour couder et guider les branches, opérez toujours en milieu de journée, par temps chaud. La sève étant alors en plein mouvement, les risques de casse sont moindres.

Ébourgeonnement d’une pousse

• La taille en sec se pratique après la plantation, pendant le repos de la végétation, de novembre à fin février.

• Elle est complétée en cours de végétation par différentes opérations.

Comment obtenir un scion d’abricotier

Les formes de l’abricotier se réalisent à partir d’un scion, jeune arbre greffé en pied avec la variété choisie.

rameau tire-sève

rameau tire-sève

porte-greffe

greffe

onglet 10-15cm

e En juillet : écussonnage de la variété à œil dormant.

r En février : taillez le portegreffe en conservant 2rameaux tire-sève.

t En avril : les 2rameaux tiresève et le bourgeon issu de l’écusson se développent.

u En mai : taillez le portegreffe à 10-15 cm au-dessus du point de greffe et palissez le futur scion.

i En juillet : supprimez l’onglet.

o En septembre : la variété greffée se développe.

p De décembre à fin mars : le scion est prêt pour sa transplantation au verger.

À savoir

Le greffon de la variété choisie est constitué d’un seul bourgeon (écusson) muni d’un lambeau d’écorce. Il est prélevé juste avant d’être greffé, et en phase végétative décroissante (greffage à œil dormant).

désongletage

Les formes de plein vent

L’abricotier de plein vent est cultivé en tige, d’une hauteur de tronc de 1,80 m, en demi-tige (1m à 1,20m) ou en basse-tige, sous forme de gobelet libre (40 à 60cm).

Premier cas : le scion est vigoureux

la première année

e Après avoir planté un scion vigoureux (voir page 27), taillez au-dessus de 3yeux à bois, à la hauteur voulue suivant la forme désirée, pour provoquer 3départs.

en cours de végétation

Afin de favoriser le grossissement du tronc, conservez quelques rameaux anticipés comme tire-sève. Taillez audessus des yeux stipulaires et ne conservez qu’une jeune pousse.

Pincez ces rameaux tire-sève à 2ou 3 feuilles pendant l’été.

Second cas : le scion, plus faible, nécessite une reprise de flèche

la première année

e Choisissez un œil opposé au bourrelet de greffe, vers les trois quarts supérieurs du scion, pour obtenir une flèche bien droite.

Taillez à 3 yeux au-dessus de l’œil choisi pour conserver un onglet sur lequel la jeune pousse sera palissée. Éborgnez ces 3 yeux. Taillez les rameaux anticipés du tronc au-dessus des yeux stipulaires entraînés et ne laissez se développer qu’une jeune pousse. en cours de végétation

Pincez les rameaux tire-sève à 2 ou 3 feuilles dès qu’ils sont suffisamment développés.

Palissez la nouvelle flèche sur l’onglet et continuez de pincer les rameaux anticipés pendant l’été.

taille à 3yeux

hauteur voulue

éborgnage

reprise de flèche

rameau anticipé

yeux stipulaires

Premier cas

rameau anticipé

Second cas la première année ➜

la deuxième année

Supprimez l’onglet et les branches latérales sur la partie basse du tronc. Taillez les rameaux anticipés qui se sont développés sur la nouvelle flèche au-dessus des yeux stipulaires, ne laissez qu’une jeune pousse se développer et pincez à 3 ou 4 feuilles pendant l’été.

Sélectionnez 3 yeux à la hauteur désirée et taillez au-dessus pour obtenir les 3 premières branches charpentières. en cours de végétation

Pincez à 2 ou 3 feuilles les rameaux tire-sève se développant sur le tronc. Faites de même pour la ou les éventuelles pousses sur la portion de flèche de l’année précédente

pincement d’un rameau anticipé

onglet

en cours de végétation

pincement d’un rameau tire-sève

taille à 3 yeux

taille d’un rameau anticipé

suppression de l’onglet

la deuxième année

rameau tire-sève

À savoir

• L’abricotier étant une espèce très vigoureuse, on peut en principe, pour obtenir une demi-tige ou une basse-tige, commencer la formation de la charpente dès l’année de plantation (voir premier cas ci-contre).

•Cependant, pour former une tige de 1,50m à 1,80m de hauteur de tronc, vous pouvez avoir besoin d’effectuer une reprise de flèche afin d’atteindre la hauteur voulue et d’obtenir un tronc plus fort. Vous devrez alors décaler d’unan les opérations de formation (voir second cas ci-dessus).

Taille

Les formes de plein vent (suite)

la deuxième année

(ou la troisième année si reprise de flèche)

r Taillez les 3 branches obtenues au-dessus d’un œil extérieur à 25-30 cm de longueur environ. Les 2 derniers yeux doivent se développer de façon à donner 6 branches l’année suivante.

la troisième année (ou la quatrième année)

t Taillez les 6 branches obtenues à nouveau au-dessus d’un œil extérieur, à 25-30 cm de longueur, et les branches inférieures à 2 yeux. L’année suivante, vous aurez obtenu 12branches charpentières; la formation de la ramure est terminée.

À savoir

Sur un arbre de plein vent acheté déjà formé en pépinière, adaptez votre taille de formation au nombre de branches qu’il possède au moment de l’achat, en vous référant à la formation de la ramure décrite précédemment (voir pages 28-29).

taille sur un œil extérieur

taille sur un œil extérieur

taille à 2 yeux

1m - 1,20m

40 - 60 cm

Gobelet basse-tige

Demi-tige
Taille de formation

Une forme palissée : la palmette à la diable

Cette forme présente des branches charpentières dispersées, palissées à environ 50 cm les unes des autres, mais sans chercher la symétrie. L’occupation de la surface du mur varie selon sa hauteur et la vigueur de la variété plantée. Les sujets sont espacés de 4 à 5 m.

La palmette à la diable permet aux jardiniers amateurs de la France septentrionale de cultiver l’abricotier devant un mur au sud-est ou au sud-ouest, enduit d’un mélange de plâtre et de chaux pour retenir la chaleur et surmonté d’un auvent. Des rideaux peuvent être tirés le soir pour protéger la floraison des gelées printanières. Pour l’abricotier, c’est la forme palissée la plus utilisée. Les autres formes telles que le U simple ou le U double sont éventuellement possibles, mais les trop nombreuses plaies occasionnées par la taille risquent de provoquer un écoulement de gomme et l’apparition rapide de chancres sur les branches.

Le palissage peut s’effectuer sur une armature de lattes espacées de 10 cm et fixées sur des fils de fer tendus ou «à la loque», méthode employée autrefois dans les pêcheraies de Montreuil, qui consistait à accrocher les branches au mur à l’aide d’un petit chiffon fixé par des clous.

la première année

e Après la plantation du scion, taillez à 30 cm du sol sur 2 yeux latéraux pour provoquer leur démarrage. Éborgnez les yeux de la base.

en cours de végétation

Palissez obliquement les 2pousses obtenues.

la deuxième année

r Taillez les 2 charpentières des deux tiers pour provoquer une ramification.

en cours de végétation

Palissez les rameaux de prolongement à mesure qu’ils se développent ainsi que ceux de la base des charpentières pour commencer à couvrir le plus de surface possible.

branche charpentière

la troisième année et les suivantes

t Effectuez une troisième taille pour diviser à nouveau les charpentières. Taillez les rameaux anticipés des prolongements de l’année sur les yeux stipulaires entraînés pour créer des branches secondaires.

Commencez la taille de fructification sur les coursonnes qui s’établissent de part et d’autre des branches charpentières secondaires.

en cours de végétation

Palissez tous les rameaux qui se développent afin qu’ils couvrent la plus grande surface possible.

Taille
Palmette à la diable
branche charpentière

Grâce à ce livre, découvrez tous les gestes, expliqués en pas à pas à l’aide de dessins en couleurs, pour tailler tous les arbres fruitiers (abricotier, cerisier, groseillier, poirier, pommier, vigne…).

Formation, fructification, restauration : maîtrisez toutes les étapes de taille et l’évolution de l’arbre d’année en année.

Pour chaque arbre, les formes les plus adaptées sont indiquées pour obtenir de belles récoltes et des fruits savoureux, et de nombreux conseils et photos sont donnés pour ne pas se tromper.

Jean-Yves Prat a été responsable du jardin fruitier des Jardins du Luxembourg. Spécialiste de la taille fruitière, il a écrit plusieurs livres sur le sujet.

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