Une pratique en 7 O photos-gestes et des vidéos bonus


LE TRAITÉ


Une pratique en 7 O photos-gestes et des vidéos bonus
LA BIBLE INDISPENSABLE
• Comprendre les mécanismes d’apprentissage
• Construire une belle relation
• La vie au quotidien avec son chiot et son chien
Selon certains scientifiques, la domestication du chien nous a considérablement permis d’évoluer.
Grâce à lui, nous avons réussi à explorer des zones inconnues ou encore à mieux nous protéger… Le rôle du chien a considérablement changé depuis quelques années, c’est pourquoi il est important de comprendre d’où il vient pour comprendre ce qu’il est aujourd'hui.
L’hypothèse de la domestication du chien
Le chien nous accompagne depuis plusieurs milliers d’années, mais vous êtes-vous déjà demandé comment nous avons réussi à le domestiquer ? Plusieurs hypothèses existent sur la domestication du chien, mais la plus admise de nos jours est celle de Raymond Coppinger
Raymond Coppinger était un professeur de sciences cognitives et de biologie . Son hypothèse sur
la domestication du chien vient de ses observations sur le terrain de groupes de chiens errants
En observant des chiens errants dans des villes comportant des décharges ouvertes, Raymond Coppinger a réussi à identifier un comportement particulièrement intéressant qui lui a inspiré son hypothèse de la domestication du chien .
En effet, il s’est rendu compte que les chiens errants venaient chercher des déchets de nourriture dans ces décharges et que lorsqu’un humain arrivait pour y jeter de nouveaux déchets, ceux-ci prenaient cela comme un danger et fuyaient
face à cette potentielle menace pour revenir ensuite, une fois le danger écarté
Son observation se base sur la fuite de ces individus Raymond Coppinger s’est rendu compte que les individus d’un même groupe ne fuyaient pas tous à la même distance et que, par conséquent, certains chiens revenaient plus vite que les autres Ces chiens avaient donc accès en priorité aux déchets fraîchement laissés On nomme cela la distance de fuite, qui correspond au temps nécessaire et à la distance parcourue pour fuir un danger
Ainsi, certains individus ont une distance de fuite plus courte, ce qui révèle probablement un tempérament moins craintif et donc plus propice à la familiarisation .
L’hypothèse de Raymond Coppinger a été de transposer cette observation à ce qui aurait pu se passer au temps de la domestication du chien . À cette période, l’homme a commencé à se sédentariser, et donc à laisser des déchets autour de son campement Déchets qui ont logiquement attiré les animaux sauvages, dont l’ancêtre
du chien De là, il est fortement probable que les individus ayant une distance de fuite plus courte auraient été les plus aptes à la domestication .
Il est intéressant de savoir que le chien est la première espèce à avoir été domestiquée Plusieurs scientifiques s’accordent même à dire que sa domestication nous a permis de domestiquer d’autres espèces par la suite Il est donc nécessaire d’envisager
que la domestication nous a permis d’évoluer considérablement en tant qu’êtres humains
La domestication : qu’est-ce que c’est ?
En une phrase, la domestication, c’est la rupture progressive avec l’état sauvage . À partir de cette domestication des modifications physiques et comportementales se produisent . L’un
des points intéressants de la domestication du chien, si nous nous amusions à le comparer à son « cousin » le loup, c’est la conservation des caractéristiques juvéniles comme la pratique du jeu à l’âge adulte
Ce point est parti culièrement intéressant car le jeu permet une plus grande malléabilité de l’individu . Nous aurons grandement l’occasion d’étudier ce point par la suite
• Pour Raymond Coppinger, les individus ayant une distance de fuite plus courte seraient ceux qui sont aptes à la domestication.
• La domestication, c’est la rupture progressive avec l’état sauvage.
• L’une des conséquences de la domestication est la conservation de caractéristiques juvéniles chez le chien adulte, comme le jeu, rendant le chien plus malléable que son « cousin » sauvage le loup.
chapitre 2 :
POSITIVE
Avoir recours à l’éducation positive, c’est entrer dans un processus d’apprentissage en étant attentif à l’émotion de son chien. Cela ne signifie pas forcément utiliser des friandises à outrance, et en être dépendant. Mais cela ne signifie pas non plus avoir des résultats moindres. Cela signifie comprendre réellement son chien et le respecter dans ses apprentissages.
C’est ce dont nous allons parler dans ce chapitre !
Vous avez peut-être déjà entendu que pour éduquer un chien nous devions être son chef de meute, ou encore que si notre chien avait tel ou tel comportement, cela signifiait qu’il était dominant Reprenons ensemble ces notions et essayons de comprendre d’où viennent cette analyse et ces répercussions sur la relation que nous avons avec notre chien Au départ, cette notion de hiérarchie vient d’une étude
réalisée par des scientifiques chez des loups n’appartenant pas au même groupe familial
Cette étude menée par David Mech a largement contribué à répandre cette notion de l’alpha chez les loups, puis chez les chiens .
De ces observations, les scientifiques ont déduit qu’une hiérarchie linéaire se mettait en place pour l’organisation du groupe et qu’étant donné que le chien descendait du loup, cette même logique s’appliquait
Or, l’une des personnes responsables de cette étude, David Mech, est revenue sur ses
propres analyses pour indiquer que les loups observés ne correspondaient pas au modèle naturel et que par conséquent les conclusions de ses observations ne pouvaient pas se généraliser à l’ensemble de l’espèce À partir de cette nouvelle analyse, David Mech ne parle plus de hiérarchie chez les loups, mais d’organisation familiale mise en place pour la survie, la sécurité et le bien-être du groupe De plus, nous savons maintenant que le chien ne descend pas du loup mais que le chien et le loup ont un ancêtre commun . Et pour finir, nous savons que l’organisation familiale présente chez les loups est mise en place principalement pour gérer la chasse et la reproduction Or nos chiens n’ont plus vraiment à gérer ces éléments dans leur vie
Ainsi, imaginer que le chien fonctionne selon un modèle hiérarchisé est fondamentalement erroné, et ramener ce modèle de fonctionnement à la relation maître/chien entraîne souvent des déviances éducatives et de mauvaises interprétations
Instaurer une organisation dans le groupe familial est bien entendu nécessaire mais cette organisation ne devrait pas
se baser sur des notions de dominance .
En effet, si vous pensez que lorsque votre chien vous saute dessus il vous domine, et que par conséquent vous devez le mettre en « position de soumission » pour rétablir la hiérarchie, vous êtes simplement en train d’appliquer une punition positive (notion que nous détaillerons largement par la suite dans cet ouvrage) . La punition positive permettra en effet d’arrêter
ou de raréfier le comportement en question, mais aura pour conséquence de stresser votre chien
Vous l’aurez compris, l’important n’est pas uniquement d’obtenir un résultat mais de prendre en compte le chemin parcouru pour obtenir ce résultat . Aussi, ce n’est pas parce qu’une chose fonctionne qu’elle est bonne Et en effet, obtenir des résultats ne doit jamais vous conforter dans l’idée que votre
théorie est bonne Pour savoir si votre analyse est adaptée, c’est l’ensemble du processus qu’il convient de prendre en compte
Pour comprendre ce point, nous pouvons nous baser sur une expérience réalisée par Martin Seligman, qui met en lumière la notion d’impuissance acquise Seligman a tenté son expérience sur des chiens qu’il avait préalablement placés dans des cages dont le sol pouvait émettre des décharges électriques Une de
La notion d’impuissance acquise est un état de renoncement induit par des méthodes punitives dont le chien ne peut échapper.
ces cages disposait d’un levier qu’il fallait actionner pour en permettre l’ouverture, et la seconde cage était également accompagnée d’un levier, mais qui ne permettait aucune ouverture Le chien placé dans la cage qui ne permettait aucune sortie finissait par se coucher et par accepter son sort
Puis, les chiens ont été placés dans une seconde cage où un muret séparait deux parties, dont l’une était constituée d’un sol qui émettait des décharges électriques et l’autre ne l’était pas .
Seligman a constaté que le chien qui avait précédemment
réussi à sortir de la première situation avait le réflexe de sauter de l’autre côté de la cage et de se mettre en sécurité, alors que l’autre chien, dans ce même environnement, ne faisait rien pour entreprendre une action et restait prostré à subir le choc électrique C’est ainsi que Seligman explique que l’impuissance acquise correspondrait à l'incapacité d’un individu à échapper à une situation aversive alors même qu’il en a la possibilité . Et c’est ce que les méthodes coercitives peuvent provoquer
Pour conclure, il n’est scientifiquement pas prouvé aujourd’hui que la hiérarchie est ou n’est
pas applicable aux chiens Néanmoins, vous saurez que cette logique ne s’applique pas au chien en tenant compte des mécanismes d’apprentissage . À vous de faire preuve de logique et de réflexion pour essayer de comprendre la véritable nature de vos chiens
Quand un chiot vient au monde, il doit apprendre lors de ses premières semaines de vie à être un chien. Mais ce n’est pas tout ! Un grand nombre d’apprentissages se mettent en place durant les premiers mois de vie et sont essentiels à son développement. Il est donc important de les connaître !
À la naissance, les chiots ne sont terminés ni physiquement, ni comportementalement Ainsi, durant les premiers mois de vie, des étapes indispensables de son développement devront être franchies pour lui permettre de devenir un adulte stable et équilibré Nous allons voir ici les points clés du développement du chiot afin d’être conscients de l’impact que son éducation pourra avoir sur l’ensemble de sa vie
Intéressons-nous aux grandes étapes de la construction d’un chiot, semaine par semaine Bien entendu, les périodes décrites
ci-dessous le sont ici à titre
indicatif, chaque être vivant évoluant à son propre rythme
De la naissance à 14 jours
À la naissance, les chiots naissent sourds, aveugles, incapables de se déplacer ou de réguler leur température Ils sont donc totalement dépendants de leur mère Ils survivent grâce à sa présence et grâce à des réflexes innés.
Les nouveaux-nés sont totalement dépendants de leur mère.
Le chiot est pourvu de plusieurs réflexes qui progressivement disparaîtront au profit de comportements acquis et donc volontaires .
Voici les différents réflexes que l’on peut observer chez un chiot à la naissance :
y le réflexe labial : le chiot tète tout ce qui s’approche de sa gueule ;
y le réflexe de fouissement : ne régulant seul sa température, le chiot reste instinctivement proche d’une source de chaleur ;
y le réflexe périnéal : les chiots sont incapables de faire leurs
besoins seuls La mère lèche donc les parties génitales de ses chiots pour leur permettre de faire leurs besoins ;
y le réflexe de soutien : les chiots ne se déplacent pas à la naissance mais ont le réflexe d’essayer de se maintenir sur leurs pattes ;
y le réflexe de pétrissage : ce réflexe consiste à pétrir les tétines de leur mère durant l’allaitement
Durant cette période, les chiots ne sont pas très actifs et passent le plus clair de leur temps à dormir
Les explorations physiques se font progressivement et impactent le développement physique des chiots.
Cette période de transition est caractérisée par l’ouverture des yeux, entre 10 et 14 jours en moyenne, et par l’apparition de l’audition entre 14 et 21 jours On notera un nouveau réflexe durant cette période, qui est le réflexe de sursaut. Cette période est très importante car elle est celle où les chiots sont capables de voir et d’entendre Ils commencent ainsi leur socialisation au monde extérieur
Dès 3 semaines
À partir de 3 semaines, les chiots commencent donc à socialiser avec le monde extérieur On nomme cette période la socialisation primaire . Les chiots seront également en mesure de commencer à explorer leur environnement . Ils le feront progressivement et plus leur développement physique sera important, plus leur exploration le sera aussi Cette phase est très caractéristique car les chiots appliqueront une exploration en étoile Leur comportement exploratoire sera ponctué d’allers-retours vers leur mère pour se rassurer émotionnellement Pour finir, dès 3 semaines, nous
commencerons à entendre les premières vocalises .
Dès 4 semaines
À partir de 4 semaines, les chiots vont bien entendu continuer d’explorer leur environnement Ils vont également commencer à jouer entre eux . C’est alors que nous remarquerons le début de l’apprentissage de l’autocontrôle, avec l’apprentissage
de la morsure inhibée (voir plus loin « L’apprentissage de l’autocontrôle » p 29)
Dès 5 semaines
La 5e semaine est marquée par plusieurs apprentissages essentiels Tout d’abord, les chiots vont continuer l’apprentissage des autocontrôles avec l’acquisition du contrôle de la motricité volontaire, visible dès que les
chiots se mettent à jouer en courant (voir plus loin « L’apprentissage de l’autocontrôle » p 29)
En parallèle, nous observons l’apparition de comportements liés à la peur . En effet, jusqu’alors les chiots étaient dépourvus de sentiments notables de peur, mais autour de 5 semaines, leur attraction pour la nouveauté diminuera Il sera intéressant de noter les
différences de comportements entre les chiots face à de nouvelles situations Celles-ci indiqueront les divergences de tempérament des chiots .
Pour finir, à partir de 5 semaines, les interactions entre chiots et adultes se feront plus nombreuses Ils commenceront à maîtriser les attitudes à avoir et à éviter en fonction du contexte
Leur apprentissage des règles de communication sera donc de plus en plus développé
Dès 6 semaines
À partir de 6 semaines, les chiots sont assez matures pour entrer en relation avec de nouvelles espèces . Ainsi, plus leur environnement leur proposera des expériences riches et positives, plus leur socialisation sera intéressante et construite
•
•
Dès 8 semaines
C’est l’âge légal de vente Avant cette 8e semaine, il est interdit d’adopter un chiot .
Questions courantes
Adopter un chiot à 8 semaines, n’est-ce pas trop tôt ? Ne faudrait-il pas le laisser plus longtemps avec sa mère ? Il n’y a honnêtement pas de bonne réponse à cette question car tout dépend de la situation
En effet, pour savoir quel est le meilleur moment pour séparer
une mère de ses petits, nous devrions regarder au cas par cas . Quoi qu’il en soit, il faudra étudier l’ensemble de la situation
Par exemple, si la mère a des soucis de comportement, il sera intéressant d’en séparer assez tôt les chiots afin de les replacer avec d’autres chiens équilibrés
Inversement, si la mère est une « bonne mère », il sera bon de laisser les chiots avec elle le plus longtemps possible Or, dans ce cas, le point à étudier concerne l’environnement En effet, nous l’avons vu, toutes les expériences vécues avant 12 semaines sont
Dès 7 semaines
Dès 7 semaines, les chiots sont capables de découvrir de nouveaux environnements Ils sont encore trop jeunes pour être séparés de leur mère et devront attendre encore 1 semaine pour être légalement adoptables .
On peut adopter un chiot dès lors que ce dernier a atteint 8 semaines.
déterminantes pour le développement du chiot . Ainsi, si le chiot évolue dans un environnement faible en stimulations, il aura des difficultés à s’adapter plus tard lors d’autres situations Mais si l’éleveur est en mesure de sortir les chiots et de répondre correctement à leur socialisation, il serait intéressant de les laisser avec leur mère le plus longtemps possible
En résumé, n’oublions pas que chaque situation est unique et chaque chiot aura sa propre sensibilité . À retenir qu’il est possible d’adopter à 8 semaines un chiot parfaitement équilibré à condition de le sortir et de continuer sa socialisation de façon positive
La meilleure réponse reste celle qui s’adapte à votre situation et à votre chiot .
Si le développement du chiot n’est pas optimisé, est-ce irrécupérable par la suite ?
Logiquement, plus nous attendons, moins cela est possible . De plus, nous pouvons nous trouver dans des situations bien différentes d’un cas sur l’autre . En effet, si votre chiot a vécu de gros traumatismes et s’il est de nature plutôt sensible,
la réponse à cette question sera différente de si votre chiot a eu seulement quelques manquements et a un tempérament plutôt équilibré . De façon générale, nous avons tendance à estimer une potentielle récupération du trouble avant l’âge d’un an, mais cela doit être bien évidemment adapté à la situation
L’environnement et la présence de la mère sont donc deux critères déterminants. Sont-ils les seuls ?
Les autres critères viennent de la génétique . Ce point est également important dans l’apparition de certains comportements . Les comportements génétiques apparaîtront davantage à partir de la puberté, soit vers 6-8 mois .
Les comportements génétiquement programmés viennent d’une sélection réalisée sur la lignée de votre chien Il faut savoir que les instincts sont des comportements automatiques et adaptés à chaque individu pour en assurer la survie . Ces comportements sont innés et sont ensuite renforcés par les expériences et donc par l’acquis .
Il existe plusieurs niveaux à ces comportements : les compor -
tements innés de nos chiens vont être par exemple l’instinct de survie (autrement dit le fait de réagir aux dangers par la fuite, l’attaque ou l’immobilité) ou encore l’instinct de prédation Les chiens sont aussi pourvus d’un instinct grégaire, c’est-à-dire le besoin d’appartenir à un groupe sécuritaire À cela, s’ajoutent l’instinct de socialisation à travers le jeu, et la communication Pour finir, nous pouvons aussi parler de l’instinct de reproduction et de l’instinct maternel nécessaire à la survie de l’espèce, là aussi .
D’autres types de comportements sont davantage modelés en fonction des races et des lignées Nous avons les chiens de chasse, avec plusieurs catégories de comportements, comme les chiens courants, les chiens de sang, les rapporteurs, les chiens d’eau ; les instincts de garde ou de défense, que nous retrouverons chez certains chiens de bergers par exemple De plus, n’oublions pas que certaines lignées sont sélectionnées pour leur tendance comportementale au travail, alors que d’autres le sont davantage sur des critères physiques C’est la différence entre les lignées de beauté et les lignées de travail .
Tous ces éléments doivent vous amener à comprendre que le chien que vous adopterez aura des comportements instinctifs et adaptatifs, et que la lignée, ainsi que son individualité, sans oublier ses apprentissages dessinent le chien qu’il deviendra . L’idée est d’adopter un chien compatible avec nos attentes et notre sensibilité .
• Il est indispensable d’adopter un chiot ayant un bon développement afin d’éviter des problèmes de comportement à l’âge adulte.
• Les premières semaines de vie de votre chiot sont déterminantes.
• L’environnement dans lequel grandit le chiot et la présence de la mère sont donc deux critères à ne pas négliger.
• Il est interdit d’adopter un chiot avant ses 8 semaines révolues.
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Tout d’abord, les chiens n’ont pas une conscience innée de l’appartenance à leur propre espèce. Cela signifie que cette identification fait partie du domaine de l’acquis Autrement dit, votre chiot va devoir apprendre qu’il est un chien, c’est l’empreinte intraspécifique . Cela peut sembler anodin, pourtant il est révélateur de beaucoup d’éléments intéressants de la compréhension du comportement canin Il est également essentiel d’adopter un chiot ayant le développement le plus efficient possible afin d’éviter des problèmes de développement par la suite qui engendreront des comportements négatifs difficiles, voire impossibles à supprimer une fois le chien adulte
L’exploration en étoile est un des apprentissages les plus importants qu’un chiot réalise durant ses premières semaines de vie
Il faut savoir qu’à la naissance, le développement physique de
votre chiot n’est pas terminé, et que par conséquent, il aura un lien direct avec son développement comportemental Ainsi, à la naissance, les chiots sont incapables de se mouvoir, ils sont également aveugles et sourds C’est seulement à partir de la 3e semaine de vie que les chiots sont en mesure d’explorer leur environnement car leur développement physique et sensoriel leur permet de le faire
Ainsi, dès 3 semaines, nous commencerons à observer des comportements exploratoires chez les chiots De plus, cette découverte de l’environnement se fera de façon très spécifique. En effet, les chiots auront tendance à explorer en réalisant des allers-retours réguliers vers la mère
C’est pour cela que l’on nomme cette phase de découverte : l’exploration en étoile ; les chiots vont graviter autour de leur mère en revenant régulièrement auprès d’elle, formant ainsi un déplacement en étoile
Mais pourquoi les chiots reviennent-ils vers leur mère ? Tout simplement pour se rassurer . Durant le développement du chiot, ce dernier est totalement dépendant de sa mère pour survivre, il est donc attaché
Quand ils atteignent 3 semaines, les chiots explorent leur entourage en faisant des allers-retours vers leur mère.
à elle Cet attachement est bien entendu réciproque . Le besoin du chiot de revenir dans un état apaisé et réconfortant durant l’exploration est très important car il répond à son besoin de sécurité Son sens de l’exploration doit se construire dans ce sentiment de sécurité afin de lui permettre de vivre positivement cette étape de son existence .
Les chiots qui n’auront pas la capacité de venir se rassurer
auprès de leur mère durant cette période pourront développer des comportements d’hypervigilance, plus ou moins importants à l’âge adulte .
L’un des apprentissages essentiels qu’un chiot doit acquérir lors de ses premières semaines de vie est la gestion de ses états
d’excitation de la façon la plus autonome et saine qui soit . Cela se met en place avec sa mère qui lui apprendra le contrôle de la morsure inhibée et le contrôle de la motricité volontaire
Voyons ces deux apprentissages essentiels
y La morsure inhibée : dès l’âge de 4 semaines, les chiots jouent ensemble et durant ces séances, les états d’excitation peuvent être importants et entraîner parfois des morsures douloureuses pour l’un d’eux durant la séance Ces moments sont fréquents et la mère intervient auprès de ses petits quand ceux-ci se mordent au point de se faire mal C’est un apprentissage très important car il consiste à enseigner au chiot d’arrêter de mordre et donc de se calmer dès que l’autre individu se met à couiner À noter que les chiens apprennent en jouant, mais cet apprentissage sera généralisé et servira donc par la suite, lors des conflits entre chiens notamment .
y Le contrôle de la motricité volontaire : d’après le vétérinaire Joël Dehasse, le contrôle de la motricité volontaire consiste à apprendre au chiot
à se calmer et ainsi à maîtriser ses états d’excitation . Cela lui permet d’acquérir un ON/OFF entre les moments de calme et les moments d’excitation . Cet apprentissage se met en place dès 5 semaines, quand les chiots se mettent à jouer en courant . La mère interviendra alors de façon relativement aléatoire et stoppera l’un de ses chiots dans sa course-poursuite Elle pourra l’immobiliser et le chiot pourra alors couiner lors de cette prise
de contact Cependant, aucun comportement agressif n’est visible chez la mère à ce moment, le chiot ne développe aucun stress, aucune crainte vis-à-vis d’elle lors de cet apprentissage, mais cet exercice est indispensable pour son développement futur On notera également que les chiots seront immobilisés de plus en plus longtemps par leur mère Il y a donc une progression dans cet apprentissage
Il est essentiel de comprendre qu’avoir un chien calme ne consiste pas à avoir un chien qui ne s’excite jamais, mais bien à avoir un chien qui sait se calmer facilement, rapidement et positivement.
À noter également que plus un chien aura un état d’excitation élevé, et que plus il saura se calmer rapidement et sans frustration, plus nous estimerons que ce chien sera stable et aura un bon autocontrôle.
Derrière ce terme alambiqué se cache un concept aussi simple qu’essentiel En effet, dès que les chiots commencent à explorer leur environnement (dès la 3e semaine de vie), ils commencent également à enregistrer leurs expériences Ainsi, ces expériences vécues serviront de référence dans leur vie future .
Pour bien comprendre cela, imaginons que votre chiot possède une sorte de « disque dur » dans lequel il enregistrerait toutes les expériences vécues à une période de sa vie Ce disque dur le suivrait toute sa vie et serait sa base de référence .
Toutes les nouvelles expériences qui ne seraient pas référencées dans ce fameux disque dur seraient donc inconnues et ainsi potentiellement dangereuses .
De même, lorsqu’un chien enregistre une expérience dans sa « base de données », il l’associe également à une émotion Ainsi, les expériences vécues négativement pour le chiot entraîneront logiquement l’émotion associée C’est pour cela que votre chiot
doit vivre un maximum d’expériences durant cette période, mais il faut avant tout qu’elles soient vécues positivement .
La grosse difficulté réside ici dans la capacité de chaque maître à reconnaître les états émotionnels de son chiot En effet, chacun possède sa propre sensibilité et il n’est pas rare de voir deux chiots vivre la même expérience sans pour autant être dans la même émotion Ainsi, une expérience peut être vécue positivement par un chiot et peut être très stressante pour un autre Il faudra s’adapter et apprendre à reconnaître les
comportements de son chiot afin d’obtenir le meilleur apprentissage possible
Pour finir, cette période durant laquelle le chiot enregistre toutes ses expériences pourra servir comme seuil de tolérance une fois qu’il sera adulte Elle commence dès qu’il est capable de voir et d’entendre et dure globalement jusqu’à 12 semaines Cependant, il est nécessaire de noter que la première année de vie de votre chiot sera marquée par cet apprentissage .
Peut-être vous êtes-vous déjà demandé comment nos chiens perçoivent leur environnement. Comment voient-ils ? Qu’entendent-ils ? Voyons ici les cinq sens de nos chiens et leurs particularités.
L’odorat est le sens le plus développé chez le chien On estime qu’il a un odorat environ 35 fois plus développé que le nôtre ! Dans cette logique, le chien est capable de détecter des pistes de plusieurs jours et de différencier plusieurs odeurs pour n’en suivre qu’une . Cette incroyable capacité est d’ailleurs largement utilisée dans plusieurs domaines tels que la recherche de personnes disparues, de drogues, d’explosifs et même plus récemment la recherche de certaines maladies comme le cancer
À noter que la morphologie de certains chiens rend ce sens moins développé que pour d’autres .
L’ouïe est le second sens le plus développé chez un chien . Elle lui permet d’entendre des sons inaudibles pour nous, comme les ultrasons . Le chien a également la capacité de localiser l’origine d’un bruit en pivotant les oreilles .
La vue d’un chien est très différente de la nôtre Tout d’abord, le chien a un champ de vision plus large que le nôtre, allant jusqu’à 250° environ Il verrait les couleurs de façon plus pâle, proche d’une vision monochromatique, et aurait la capacité de voir uniquement les couleurs allant du jaune au bleu En revanche, à l’instar du chat, sa vision nocturne serait bien plus développée que la nôtre
Son sens du toucher est développé Deux zones notamment restent très sensibles pour tous les chiens, à savoir la truffe et les coussinets
Dire que le chien n’a aucun goût n’est presque pas exagéré . C’est son sens le moins développé : il compte environ
La vision du chien est bien large que la nôtre.
1 700 bourgeons gustatifs contre 10 000 pour l’homme . À noter que ce sens est largement compensé par un odorat qui est, lui, très développé .
Le sens proprioceptif est la capacité que l’on a à avoir conscience de son corps dans l’espace. C’est un sens intéressant à développer à tout âge.
En somme, le chien est avant tout une « truffe sur pattes » . Son besoin d’identifier son environnement de façon olfactive est essentiel et, nous le verrons, doit être comblé pour son bienêtre De même, vous constaterez que l’ouïe d’un chien étant particulièrement développée, il ne sert à rien de lui crier dessus pour qu’il vous écoute .
Nos chiens communiquent de diverses façons : olfactivement bien entendu, mais aussi visuellement et à travers diverses vocalises. Nous allons nous intéresser ici à la communication visuelle qui est certainement la plus facile à interpréter pour nous, humains.
Tout d’abord, la posture de votre chien peut en dire beaucoup sur son état émotionnel . Le port de la queue, des oreilles, son regard sont autant d’indicateurs de son
humeur De façon assez triviale, nous avons tendance à dire que plus un chien prend de la place dans l’espace, plus il est assuré, et inversement
Chien agressif par peur chapitre 5 :
Les postures physiques
Le chien est par nature un animal social, capable d’empathie et surtout capable de communiquer avec nous . Évidemment, le chien n’a pas un langage verbal, pourtant il est capable d’exprimer son état émotionnel . Il suffit de l’observer et de comprendre son langage corporel
Chien confiant
Chien agressif avec assurance
Chien craintif
Chien apeuré
Chien en position de jeu
Un des aspects de la communication canine essentiel à connaître en tant que maître con cerne les signaux d’apaisement Ces signaux seront visibles quand votre chien voudra manifester un stress, un inconfort ou une irritation Ils sont l’un des fondements de la communication canine Autrement dit, il est essentiel de savoir reconnaître ces attitudes et de les mettre en lien avec la situation afin de comprendre dans quel état émotionnel est votre chien et pourquoi Vous pouvez aussi remarquer ces comportements dans une communication entre chiens Et il vous est possible de les utiliser en vous inspirant de votre chien
Certains signaux sont très rapides et très subtils. N’hésitez pas à filmer votre chien lors de rencontres ou séances d’entraînement, vous remarquerez beaucoup de ces comportements en visionnant votre film et vous apprendrez ainsi à mieux vous adapter à lui.
afin de calmer une situation. Par exemple, rejoindre un congénère de manière non frontale (en courbe) ou bâiller sont des signaux très souvent utilisés par les chiens pour essayer d’apaiser une rencontre ou éviter de provoquer une tension . Vous pouvez absolument faire de même quand vous rencontrez un chien, cela est particulièrement utile, notamment pour ceux vivant dans des refuges
L’ouvrage, très intéressant, de Trudie Rugaas, Les signaux d’apaisement : les bases de la communication canine , les explique très bien
Autrement dit, apprenez à observer votre chien et à lire ses comportements afin d’éviter
Éduquer un chiot ou un chien, c’est avant tout apprendre à le connaître et le comprendre pour gérer toutes les situations auxquelles vous devrez faire face.
Chaque chien ayant sa sensibilité et ses propres capacités d’apprentissage, une éducation bienveillante et positive est primordiale pour entretenir une relation apaisée. Dans cet ouvrage, vous découvrirez toutes les clefs pour répondre aux besoins de votre chien, ainsi que des exercices concrets et en images : capter son attention, maîtriser la marche en laisse, le suivi, le rappel, gérer la rencontre avec d’autres chiens, etc.
De l’éducation à la gestion des troubles du comportement, ce guide vous permettra d’acquérir les bons gestes et réflexes pour vous accompagner au quotidien et dans toute situation, dans le respect des mécanismes naturels d’apprentissage de votre chien.
Chloé Fesch est éducatrice canine comportementaliste depuis 2OO9. Elle est également formatrice au métier d’éducateur canin dans la société Nature de chien qu’elle a fondée, spécialisée dans l’éducation et la rééducation du chien.