


Daniel Brochard, ancien élève de l’École d’Horticulture Du Breuil, est journaliste spécialisé. Il collabore régulièrement à plusieurs revues de jardinage, et a écrit de nombreux ouvrages de vulgarisation sur les techniques du jardinage dont Le Gazon avec succès et Choisir et planter un arbre aux éditions Rustica. Habitant à la campagne, il met régulièrement en pratique tous les conseils qu’il prodigue dans ses écrits.
Jean-Yves Prat est responsable du verger au Jardin du Luxembourg et donne des cours de jardinage au grand public. Il est auteur ou co-auteur de nombreux ouvrages aux éditions Rustica, dont Taillez tous les arbres fruitiers, et Greffez tous les arbres et arbustes.
Évocateur de saveurs sucrées, le verger fait rêver. Un simple balcon suffit pour installer un pêcher nain, mais vous vous régalerez davantage en réservant aux arbres fruitiers une place de choix dans votre jardin.
C’est en 1600 qu’Olivier de Serres, dans son ouvrage Le Théâtre d’agriculture, évoque pour la première fois l’art d’élever des arbres en pépinière. C’est d’ailleurs au XVIIe siècle que l’arboriculture fruitière (ou « pomologie ») prend son véritable essor.
La véritable naissance de la pomologie
Au début du XVIIe siècle, les Chartreux occupent à Paris un domaine d’une quarantaine d’hectares qui jouxte les jardins du palais du Luxembourg – construit par Marie de Médicis de 1615 à 1661. Ils y développent une pépinière qui devient célèbre au-delà des frontières du royaume.
Puis vient Jean de la Quintinie, créateur et directeur des vergers et potager du Roi à Versailles – qui sont le cadre de nombreuses expérimentations. De nouvelles techniques de culture y sont mises au point, comme par exemple la culture en espalier du poirier et celle de l’abricotier et du pêcher sur mur. La France devient le centre de la culture du pêcher en Europe : on dénombre plus de trente variétés différentes de pêche, dont les fameuses ‘Belle de Chevreuse’, ‘Belle de Vitry’ et ‘Téton de Vénus’.
Au XIXe siècle, de nouvelles techniques arboricoles permettent l’introduction et le développement de nombreuses variétés.
La pépinière Impériale du Luxembourg, créée en 1802 sur l’ancien domaine des Chartreux, devient la source
Né à Chabanais en 1626, Jean de La Quintinie entame une carrière d’avocat à Poitiers, qu’il abandonne très vite pour se consacrer à l’étude et à la culture des arbres fruitiers. Ses études portent sur la transplantation, la conduite et la taille des arbres fruitiers. Il invente quantité d’outils de jardinage et fait connaître la culture en espalier. Il travaille aux services de Colbert et du prince de Condé ; c’est à Vaux-le-Vicomte que Louis XIV le découvre et l’engage en 1670 pour créer le potager de Versailles dont les travaux d’aménagement s’échelonnent de 1678 à 1683.
où puisent les départements, les sociétés horticoles en plein essor et les particuliers passionnés de pomologie.
Ce siècle est également une période prospère pour les producteurs de fruits de Montreuil. Très renommée, la pêche de Montreuil est servie aux tables des plus grands, dont celle de la cour de la reine d’Angleterre, du tsar et des princes russes entre 1815 et 1917. Encore aujourd’hui, les variétés de Montreuil – ‘Alexis Lepère’, ‘Belle Beausse’, ‘Grosse Mignone’, etc. –sont très prisées par les collectionneurs.
Au XXe siècle
Grâce à l’amélioration des moyens de transport et de conservation par le
froid, la culture commerciale connaît une grande évolution, supplantant progressivement la production familiale. Les formes fruitières se modernisent : les formes de plein vent et à axe central sont détrônées par les gobelets basses-tiges et les formes plates comme l’arcure Lepage ou la haie fruitière inclinée.
La production fruitière est en constante progression. Sous l’impulsion des stations de recherche comme l’INRA et des pépiniéristes comme Delbard et Star Fruits, l’éventail de variétés s’agrandit : on en dénombre plusieurs milliers, mais seule une dizaine de variétés de poire et une trentaine de variétés de pomme –sélectionnées pour leurs qualités gustatives, leur résistance aux maladies, leur
rendement et leur aptitude au transport –ont une réelle importance commerciale.
Certains consommateurs, las de manger les mêmes fruits toute l’année, ont décidé de se regrouper pour donner aux variétés régionales une seconde jeunesse sur les marchés régionaux et éveiller chez de nombreux amateurs l’envie de cultiver des arbres fruitiers et de se constituer de véritables collections.
Les associations de sauvegarde du patrimoine fruitier
C’est en 1978 que Jean-Louis Choisel, passionné d’arboriculture, fonde dans le pays de Montbéliard-Belfort en FrancheComté l’association des « Croqueurs de pommes », dont le but est de sauvegarder
les patrimoines génétiques fruitiers locaux et régionaux en luttant en particulier contre la dégradation des vergers amateurs. L’association se développe très rapidement, grâce à l’action des premiers bénévoles, qui organisent des enquêtes fruitières, des cours gratuits de taille et de greffage, des bourses aux greffons… De nombreuses sections des « Croqueurs de pommes » ont depuis vu le jour dans toutes les régions de France.
D’autres associations se sont également créées : « Les mordus de la pomme » en Bretagne, « i z’on creuqué un’ pomm’ » dans l’Oise, la Société pomologique du Berry ou l’association « Fruits oubliés » à Saint-Jean du Gard, fondée en 1980 par Christian Catoire. Ce dernier dirige aujourd’hui le centre international de
recherche pomologique et de documentation fruitière à Alès, où se trouve conservé l’un des fonds bibliographiques les plus complets au monde en matière de pomologie. Ce mouvement de sauvegarde du patrimoine fruitier a provoqué au sein des régions la création de conservatoires régionaux travaillant en collaboration avec l’INRA et des pépiniéristes producteurs de variétés régionales et anciennes (voir le carnet pratique en fin d’ouvrage).
Sur les marchés, le consommateur trouve désormais des variétés colorées, d’un calibre régulier et dont la qualité gustative s’est fortement améliorée depuis quelques années, grâce aux efforts de sélection des obtenteurs.
On rencontre également de plus petits producteurs qui vendent leur production sur les marchés régionaux ou qui proposent au consommateur de cueillir leurs fruits directement sur leurs terrains.
De plus en plus de propriétaires de jardin plantent ou replantent des arbres fruitiers. Cet engouement pour l’arboriculture fruitière se ressent lors des grandes expositions et congrès pomologiques nationaux, aussi bien par la qualité et le nombre de variétés exposées, que par le nombre de visiteurs. Les cours d’arboriculture fruitière dispensés dans les conservatoires régionaux, au sein des associations ou dans des institutions comme le Sénat – qui administre le Jardin du Luxembourg – , permettent également l’éveil d’une passion chez certains amateurs qui créent leur propre collection fruitière et viennent grossir les rangs des membres des associations.
Exposition à la Maison de la pomme et de la poire de Barenton, en Normandie.
Pour planter les espèces fruitières adaptées à votre région, commencez par observer quelles sont les espèces cultivées en production commerciale près de chez vous, et quelles sont celles implantées dans les jardins de votre voisinage. Certaines sont particulièrement adaptées à une région ou même à un département. Les conservatoires régionaux et les écomusées pourront aussi vous fournir de précieux renseignements pour bien choisir vos espèces et variétés.
• En production commerciale : pomme, prune et raisin (pour la vinification) ; fraise et framboise en Lorraine.
• Au verger de l’amateur : cerise, framboise, noisette, poire, pomme, prune ; en Alsace et en Lorraine, on peut aussi récolter des mirabelles et des quetsches. Dans les zones où des gelées printanières sont à craindre, plantez en situation abritée et en petites formes. Dans les départements de l’Est, préférez des variétés bien adaptées au froid : pour la pomme, ‘Bismarck’, ‘Bohn Apfel’, ‘Borovitsky’, ‘Graveinstein’ et
‘Rambour d’Hiver’ ; pour la poire, ‘Beurré Lebrun’, ‘Clapp’s Favourite’, ‘Conférence’, ‘Madame Ballet’, ‘Précoce de Trévoux’, ‘Soldat Laboureur’, ‘Triomphe de Jodoigne’ et ‘Triomphe de Vienne’.
• En production commerciale : fraise, nectarine, pêche, poire, pomme et raisin (de table et pour la vinification).
• Au verger de l’amateur : ces régions au climat chaud offrent la possibilité de planter toutes les espèces fruitières, dont les agrumes, le figuier, le néflier du Japon et l’olivier en pleine terre.
• Les variétés de pomme locales : ‘Admirable Jaune’, ‘Azéroli Anisé’, ‘Blanquette’, ‘Fustière’, ‘Nez de Veau’, ‘Pay Bou’, ‘Real d’Entraygues’, ‘Reinette d’Amboulne’, ‘Reinette Dorée’ et ‘Rose de Benauge’.
• Les variétés de poire recommandées : ‘Duchesse Bererd’, ‘Joséphine de Malines’, ‘Marguerite Marillat’, ‘Olivier de Serres’ et ‘Sucrée de Montluçon’.
• Les variétés de pêche locales : ‘Pêche Vineuse’, ‘Roussane de Rodez’ et ‘Sanguine’.
• Les variétés d’abricot locales : ‘Abricot Commun’, ‘Pêche de Nancy’ et ‘Rosé de Nicole’.
• En production commerciale : châtaigne ; pomme en Corrèze.
• Au verger de l’amateur : toutes les variétés de pomme et de poire, sans oublier les variétés de pomme de terroir, comme ‘Bonnet Carré’, ‘Calville Rouge du Mont d’Or’, ‘Reinette Blanche de Champagne’, ou les variétés de poire régionales, comme ‘Beurré d’Amanlis’, ‘Doyenné d’Hiver’ et ‘Sucrée de Montluçon’.
Alsace
Aquitaine
Auvergne
Bourgogne
Bretagne
Centre
Champagne-Ardenne
Corse
Franche-Comté
Île-de-France
Languedoc-Roussillon
Limousin
Loire (Pays-de-la-)
Lorraine
Midi-Pyrénées
Nord-Pas-de-Calais
Normandie (Basse-)
Normandie (Haute-)
Picardie
Poitou-Charentes
Provence-AlpesCôte d’Azur
Rhône-Alpes
cerise, framboise, myrtille, noisette, noix, poire, pomme, prune, raisin
abricot, agrumes, amande, cerise, châtaigne, figue, fraise, framboise, groseille, kaki, kiwi, nèfle du Japon, noisette, noix, olive, pêche, poire, pomme, prune, raisin
châtaigne, coing, fraise, framboise, groseille, nèfle commune, noisette, noix, poire, pomme, raisin
cassis, cerise, coing, framboise, groseille, nèfle commune, noisette, noix, poire, pomme, prune, raisin
agrumes, cerise, coing, figue, fraise, framboise, groseille, kiwi, nèfle commune, nèfle du Japon, poire, pomme
cassis, cerise, châtaigne, coing, fraise, framboise, groseille, kiwi, nèfle commune, noisette, noix, pêche, poire, pomme, prune, raisin
cerise, coing, framboise, groseille, nèfle commune, noisette, poire, pomme, prune, raisin
abricot, agrumes, amande, cerise, châtaigne, figue, framboise, kaki, kiwi, nèfle du Japon, noisette, olive, pêche, poire, pomme, prune, raisin
cerise, châtaigne, framboise, groseille, myrtille, noisette, noix, pomme, prune, raisin
abricot, agrumes, cerise, coing, fraise, framboise, groseille, nèfle commune, pêche, poire, pomme, prune, raisin
abricot, agrumes, amande, cerise, figue, kaki, kiwi, nèfle du Japon, olive, pêche, poire, pomme, prune, raisin
châtaigne, fraise, framboise, groseille, kiwi, nèfle commune, noisette, pêche, poire, pomme, prune, raisin
agrumes, cerise, coing, figue, fraise, framboise, groseille, kiwi, nèfle commune, noisette, noix, pêche, poire, pomme, prune, raisin
cerise, fraise, framboise, myrtille, noisette, poire, pomme, prune, raisin
abricot, agrumes, amande, cerise, châtaigne, figue, fraise, framboise, kaki, kiwi, nèfle du Japon, noisette, noix, olive, pêche, poire, pomme, prune, raisin
framboise, groseille, poire, pomme
agrumes, coing, framboise, groseille, nèfle commune, poire, pomme
cerise, fraise, framboise, groseille, pomme, prune
cerise, châtaigne, framboise, groseille, nèfle commune, pomme, raisin
abricot, agrumes, amande, cerise, coing, fraise, framboise, groseille, kiwi, nèfle commune, noisette, noix, pêche, poire, pomme, prune, raisin
abricot, agrumes, amande, cerise, châtaigne, figue, fraise, framboise, kaki, kiwi, nèfle du Japon, noisette, olive, pêche, poire, pomme, prune, raisin
abricot, agrumes, amande, cassis, cerise, châtaigne, figue, fraise, framboise, groseille, kaki, kiwi, nèfle du Japon, noisette, noix, olive, pêche, poire, pomme, prune, raisin
Ce tableau recense les principales espèces à implanter au verger de l’amateur. Les listes proposées ne sont pas exhaustives (il est par exemple possible de planter des fraisiers presque partout en France). Elles vous indiquent quelles sont les meilleures régions pour la culture des espèces citées.
• En production commerciale : cassis et raisin (pour la vinification).
• Au verger de l’amateur : toutes les variétés de pomme et de poire ; dans le haut Jura et le haut Doubs, plantez de préférence des variétés d’altitude. Autres fruits à privilégier : cerise, framboise, groseille, prune et raisin.
• Les variétés de pomme de terroir de Franche-Comté : ‘Arboisine’, ‘Belle Fille de Salins’, ‘Museau de Chien’ et ‘Reinette Grise Comtoise’.
• Les variétés de pomme de terroir de l’Yonne : ‘Avrolles’, ‘Jolibois’ et ‘Reinette de Montbard’.
• Les variétés de poire adaptées : ‘Beurré Bosc’, ‘Beurré Dumont’, ‘Fauvanelle’ et ‘Soldat laboureur’.
• En production commerciale : pomme à cidre.
• Au verger de l’amateur : le climat doux et bien arrosé de la Bretagne permet de planter pratiquement toutes les variétés de pomme et de poire, à l’exception des variétés recommandées pour le nord de la France ou le Midi ; évitez néanmoins de planter les poiriers et les pommiers en bord de mer. Si votre verger est bien abrité, vous pouvez également cultiver l’abricotier ou le pêcher, en sélectionnant les mêmes variétés qu’en Île-de-France, ou des variétés plus récentes cultivées dans le Sud-Ouest. Autres fruits à privilégier : cerise, framboise et groseille.
• Les variétés de pomme de terroir : ‘Chailleux’, ‘Galeuse’ et ‘Reinette d’Armorique’.
• En production commerciale : poire et pomme.
• Au verger de l’amateur : cette région offre la possibilité de planter de nombreuses variétés de pomme et de poire ; optez de préférence pour des variétés à la floraison plus tardive. Pour l’abricotier et le pêcher, vous pouvez plus facilement oser des formes libres qu’en Îlede-France. Autres fruits à privilégier : cassis, cerise, châtaigne, framboise, groseille, noisette, noix, prune et raisin.
• Les variétés de pomme locales : ‘Bec d’Oie’, ‘Bondon’ et ‘Bonnet Carré’.
• Les variétés de poire adaptées : ‘Beurré Précoce Morettinii’, ‘Curé’, ‘Épine du Mas’ et ‘Grand Champion’.
• En production commerciale : exploitations de production locale de poires et de pommes.
• Au verger de l’amateur : à peu près toutes les variétés de pomme et de poire peuvent être plantées, ainsi que le cerisier, le prunier et les petits fruits (fraise, framboise et groseille). L’abricotier, le pêcher et la vigne doivent être plantés en espalier contre un mur.
• Les variétés de pomme de terroir de Seine-et-Marne : ‘Belle Joséphine’, ‘Faros’, ‘Gendreville’ et ‘Vérité’.
• Les variétés incontournables : pour la pêche, ‘Grosse Mignonne Hâtive’ et ‘Reine des Vergers’ ; pour l’abricot : ‘Luizet’, ‘Rouge Tardif Delbard’ et ‘Royal’ ; pour le raisin, ‘Chasselas Doré de Fontainebleau’.
• En production commerciale : abricot, nectarine, pêche et raisin (de table et pour la vinification) ; pomme dans l’Aude, l’Hérault et le Gard, et poire dans le Gard.
• Au verger de l’amateur : ne vous privez pas de planter des arbres à noyaux ; de nombreuses variétés sont à votre disposition. Réservez la plantation de pommes et de poires pour l’intérieur des terres, à l’abri du vent.
• Une variété de pomme régionale : ‘Cabusse’.
• Une variété locale d’abricot : ‘Rouge du Roussillon’.
• En production commerciale : on
trouve beaucoup de pommes, un peu moins de poires. On trouve également quelques vergers épars de pêchers dans la vallée de la Loire et du raisin (pour la vinification).
• Au verger de l’amateur : il est possible de planter les mêmes variétés de pomme et de poire qu’en Bretagne, dans le Centre et en Île-de-France. Pour l’abricotier et le pêcher, plantez en situation abritée et de préférence des variétés à floraison tardive. Autres fruits à privilégier : cerise, figue, fraise, framboise, groseille, kiwi, prune et raisin.
• Les variétés de pomme de terroir : ‘Chailleux’, ‘Cœur de Bœuf’, ‘Fustière’, ‘Patte de Loup’ et ‘Reinette du Mans’.
- Peu de production commerciale.
• Au verger de l’amateur : vous pouvez adapter les grandes variétés classiques de pomme et de poire ; évitez les variétés sensibles au climat humide et celles demandant des températures plus élevées pour arriver à maturité. De nombreuses variétés de poire sont d’origine belge.
• Les variétés de pomme du nord : ‘Belle Fleur Double’, ‘Cabarette’, ‘Calville Étoilée’ et ‘Reinette Descardre’.
• En production commerciale : pomme à cidre.
• Au verger de l’amateur : c’est le terroir de prédilection de la pomme, et en particulier des variétés suivantes : ‘Api Rose’, ‘Bénédictin’, ‘Châtaignier’, ‘Cramoisie de Gascogne’, ‘Gros Locard’, ‘Peasgood Non
Such’, ‘Reinette de Bailleul’ ou ‘Reinette Blanche du Canada’, ‘Reinette de Caux’ ou ‘Reinette Orange de Cox’.
• Les variétés de poire recommandées : ‘André Desportes’, ‘Bergamotte Esperen’ et ‘Duchesse d’Angoulême’.
• En production commerciale : dans l’Oise, sont présentes de nombreuses exploitations de production locale de poires et de pommes.
• Au verger de l’amateur : vous pouvez planter de nombreuses variétés de poire et de pomme. Autres fruits à privilégier : framboise et groseille.
• Les variétés de pomme de terroir : ‘Colapuy’, ‘Jacques Lebel’, ‘La Clermontoise’ et ‘Reinette Jules Labitte’.
• Les variétés de poire de terroir : ‘Beurré Durondeau’, ‘Beurré Lebrun’, ‘Beurré Superfin’, ‘Clapp’s Favourite’, ‘Comtesse de Paris’, ‘Jeanne d’Arc’, ‘Notaire Lepin’, ‘Pierre Corneille’, ‘Triomphe de Vienne’ et ‘Williams Duchesse’.
- Peu de production commerciale, à l’exception du raisin pour la vinification.
• Au verger de l’amateur : vous pouvez planter toutes les variétés de poire et de pomme citées précédemment pour la Bretagne et le Pays-de-la-Loire, ainsi que les variétés recommandées pour l’Aquitaine. La plantation d’abricotiers et de pêchers en forme libre est également possible avec des variétés du nord de la Loire et celles conseillées pour le Sud-Ouest. Autres fruits à privilégier : amande, cerise, fraise, framboise, gro-
seille, kiwi, noisette, noix, prune et raisin.
• Une variété régionale incontournable : ‘Reinette Grise de Saintonge’’
• En production commerciale : abricot, nectarine, pêche, poire, pomme et raisin (de table et pour la vinification). En Corse : clémentine et orange.
• Au verger de l’amateur : tout est permis. Seul critère de réussite : l’irrigation, en profitant éventuellement d’une source à proximité. Grande possibilité d’adaptation des agrumes, soit au jardin en pleine terre, soit en pot ou en bac sur terrasse : citron, clémentine et orange dans toute la région, même dans les jardins de bord de mer.
• Les variétés de pomme locales : ‘Bouquepreuve’ et ‘Vauriasse’.
• Les variétés de poire adaptées au climat : ‘Duchesse Bererd’, ‘Marguerite Marillat’ et ‘Président Héron’.
• En production commerciale : abricot, cerise, châtaigne, fraise, nectarine, pêche, poire, pomme et raisin (de table et pour la vinification).
• Au verger de l’amateur : aucun problème d’adaptation pour toutes les espèces et leurs nombreuses variétés.
• Les variétés de pomme de terroir : ‘Bec de Lièvre’, ‘Calville Rouge d’Oullins’ et ‘La Nationale’.
• Les variétés de poire de terroir : ‘Poire Martin Sec’ et ‘Précoce de Trévoux’.
Qui n’a jamais rêvé d’un jardin gourmand ? D’un petit coin de paradis qui mette en éveil tous ses sens : la vue d’une pomme rougissante sous le soleil, le goût d’une cerise sucrée, l’odeur d’un abricot bien mûr, le velouté d’une peau de pêche et le craquement des noix que l’on écrase dans la paume d’une main… ? Un bonheur à portée de balcon ou de grand terrain.
Le mot verger peut en lui-même inquiéter, évoquant de grandes étendues d’herbe ponctuées d’arbres croulant sous les fruits. Ce n’est pas pour moi, direzvous, parce que vous n’avez qu’une terrasse ou une dizaine de mètres carrés de jardin ? Rassurez-vous, il n’est point besoin d’être un grand propriétaire terrien pour que quelques fruits viennent titiller vos papilles gustatives. Un seul arbre, même de petite taille, dans un pot, suffit pour constituer un jardin des délices.
L’installation d’un verger répond en priorité aux besoins que l’on cherche à satisfaire en ayant des arbres fruitiers à portée de main. Veut-on seulement grappiller, de temps à autre, quelques framboises au détour d’une promenade parmi ses massifs fleuris, ou souhaitet-on offrir à sa famille, tout au long de l’année, des desserts pleins de saveurs ? De ce choix découle la place que l’on va
Ne croyez pas qu’il suffit de planter un arbre fruitier et d’attendre qu’il donne des fruits pour vous régaler. Sachez que vous devrez lui consacrer du temps, pour le soigner, l’entretenir, le tailler. Si vous ne disposez pas de loisirs suffisants, mieux vaut revoir vos ambitions à la baisse !
y consacrer, le nombre d’arbres à planter, la diversité des espèces et des variétés, l’outillage qu’il faudra acquérir, les
Un arbre fruitier ? Quel meilleur moyen de découvrir le goût, et d’appréhender la nature ?
locaux et le matériel dont on disposera pour la conservation, sans oublier le temps à accorder aux tailles, à l’entretien courant, aux traitements. C’est donc affaire de réflexion : on ne change pas d’arbre fruitier comme on modifie ses parterres de fleurs ou choisit les légumes chaque année. La première récolte survient parfois après de longues années d’éducation de l’arbre, et une décision insuffisamment mûrie risque d’entraîner des déceptions bien regrettables.
Une fois la décision prise d’aménager un coin verger, il faut déterminer quelles espèces fruitières planter. Ce Traité du verger est là pour vous montrer l’extrême diversité qui existe en ce domaine et vous aider dans votre choix et dans la conduite à mener afin d’arriver jusqu’à la cueillette. Mais vous pouvez déjà imaginer ce que vous installerez en fonction de vos goûts personnels ou de ceux de votre entourage. Si vous raffolez des fruits rouges, fraisiers, framboisiers, cerisiers, groseilliers sont à placer en priorité dans votre sélection. Si vous aimez croquer une pomme chaque matin et que vous ne disposez pas d’un très grand jardin, limitez-vous à cette espèce tout en choisissant des variétés de maturités différentes pour en déguster tout au long de l’année. Enfin, si vous préférez la diversité, adaptez les formes fruitières à l’espace que vous allez leur consacrer.
Une question de place
La plupart des essences courantes peuvent être cultivées sous des formes très variées qui vont du pot sur un balcon jusqu’au « plein vent », c’est-àdire un arbre qu’on laisse pousser à sa guise. Votre désir de cultiver des arbres fruitiers doit donc tenir compte de l’emplacement dont vous disposez et de la
taille adulte du sujet. S’il est possible de palisser contre un mur ou sur un fil de fer le long d’une allée, un pommier, un poirier, voire un pêcher ou un cerisier selon certaines conditions, il est impossible de réduire le développement d’un noyer ou d’un cognassier. Le plus simple est de reproduire, sur une feuille de papier, le plan de votre jardin et d’y disposer, à l’échelle, les arbres que vous souhaitez planter. Dessinez l’importance de la ramure et vous verrez ainsi combien d’espèces vous pourrez entretenir.
En vous limitant à quatre ou cinq espèces fruitières et à un ou deux arbres par essence, il vous faut consacrer environ 200 m2 de votre jardin au verger. Une telle superficie vous permet d’approvisionner votre famille en bons desserts.
Vivriers ou ornementaux, les arbres fruitiers s’installent n’importe où dans le jardin. Des « plein vent »
laissés libres de pousser à leur guise jusqu’aux « nains » installés dans un pot sur un balcon, ils s’adaptent à la place que vous leur réservez. Tout est question d’espace, de choix d’espèces et de variétés et du temps que vous pouvez consacrer à leur entretien.
Les hautes-tiges sont à réserver aux grands espaces.
Ces vergers sont ainsi nommés parce que les essences qui y poussent conservent généralement leur forme naturelle, à la différence des vergers palissés où les arbres sont plantés contre un mur ou suivent une structure de piquets et de fils de fer. Pleins de charme, les arbres de plein vent n’offrent pas toujours des conditions de cueillette aisées, surtout lorsqu’il faut atteindre les fruits situés au sommet de leur ramure… Et ils demandent beaucoup d’espace, en particulier pour les espèces à grand développement. Toutefois, en fonction du terrain dont on dispose, on peut très bien réduire leur volume.
• Des formes diverses
Sous la dénomination de « plein vent » sont regroupés les arbres dits de hautetige, de demi-tige ou de basse-tige.
Les premiers sont ceux que l’on ne touche que pour nettoyer les rameaux morts, malingres ou mal formés. La hauteur du tronc est d’environ 2 m. Les demi-tiges portent une récolte plus facile d’accès, car les premières branches se trouvent à environ 1,30 m de hauteur. Quant aux basses-tiges, ils ont un tronc très réduit, qui dépasse rarement 0,60 à 0,70 m. Ils sont souvent formés selon des silhouettes particulières, comme la quenouille, le gobelet, la pyramide, le fuseau, etc., et nécessitent une conduite spéciale lors des premières années de plantation.
• Une question d’espace Pour implanter un arbre fruitier, tenez compte de la surface qu’il occupera à l’âge adulte. À titre d’exemple, un pommier haute-tige couvre une superficie circulaire de 25 à 30 m2. Il en est de même pour
un poirier, un prunier ou un abricotier. Certaines variétés de cerisiers occupent une surface plus grande avec un diamètre qui dépasse les 12 m. Quant au noyer, il vous faut lui réserver un minimum de 100 m2 ! À l’opposé, un gobelet ou une quenouille couvre moins de 10 m2 – ce qui vous autorise à multiplier les espèces.
Pour obtenir de bonnes récoltes, les arbres ne doivent pas être trop serrés les uns contre les autres. Toutes les essences hautes-tiges sont à planter avec un espacement minimum de 15 à 20 m. Les basses-tiges se contentent de 3 à 4 m.
Ne plantez pas vos arbres fruitiers trop serrés.
On estime que la récolte obtenue sur un arbre fruitier palissé est d’environ le quart de ce qu’elle donnerait sur la même espèce élevée en plein vent. Toutefois, en comparaison de la surface qu’occupe l’arbre, on peut considérer que l’on est gagnant.
lattes et fils de fer, mais le support est accessible de chaque côté. On utilise cette forme comme clôture fruitière entre deux parties d’un jardin, ou on l’installe le long d’un parterre, d’une allée. On peut aussi la monter sur plusieurs rangées parallèles, comme on en rencontre dans les vergers de production.
• Une attention constante
De nombreuses formes, classiques ou originales, sont utilisées dans les vergers palissés. Certaines essences se prêtent plus facilement à l’une ou l’autre de ces silhouettes. Mais quelle que soit l’orientation que vous donnez aux tiges, la culture palissée exige du jardinier beaucoup de temps. Toute l’astuce consiste à réguler la végétation pour obtenir des fruits alors que la montée naturelle de la sève servirait plutôt à fabriquer des branches et des feuilles. Tailles à répétition et surveillance permanente sont le lot de ceux qui adoptent cette culture. Un arbre palissé contre un mur occupe un minimum de place.
Moins abondants, mais généralement plus gros, les fruits récoltés sur les arbres palissés n’en ont que plus de goût et de saveurs. Destinées aux jardins de poche, ces plantations sont pratiquement l’apanage des vrais mordus du verger : passion et loisirs sont indispensables pour réussir à produire pommes et poires, les principales espèces cultivées en palissage, ainsi que pêches et cerises quand le climat s’y prête.
• Des formes plates
Toute l’astuce des vergers palissés consiste à produire des fruits dans un minimum d’espace. Pour cela, les espèces fruitières sont menées à plat. Deux possibilités s’offrent à vous : l’espalier et le contre-espalier. Dans le premier cas, l’arbre est appuyé contre un mur dans lequel vous avez fixé des supports destinés à maintenir des lattes de bois et des fils de fer constituant une sorte de treillage ; vous y attachez les rameaux au fur et à mesure de leur développement. Le contre-espalier reprend
Le contre-espalier est accessible sur les deux faces.
La surface des jardins se réduit au fil des ans, le prix du terrain augmentant sans cesse, et séparer chaque espace de culture devient difficile. Dans l’absolu, il est déconseillé de planter un arbre parmi des légumes, car ses besoins en eau et en fertilisant sont importants et risqueraient de priver les légumes d’éléments nécessaires à leur croissance. Mais en les installant judicieusement, vous pourrez mener à bien cette association et produire en quantité fruits et plantes potagères.
• Sur le pourtour
La meilleure solution est d’implanter vos arbres sur le pourtour de votre potager et de choisir des formes palissées, soit en espaliers si le jardin est clos de murs,
soit en contre-espaliers. Dans ce cas, cette palissade d’arbres fruitiers pourra vous servir de brise-vent et protéger des légumes frileux ou de culture plus délicate. Faites toutefois attention à l’ombre portée et aux espèces que vous installez à leur pied. Excluez également des variétés très vigoureuses qui ont de gros besoins nutritionnels. Prévoyez enfin un accès facile à vos arbres, pour effectuer tailles et traitements sans toucher aux légumes.
• Utiliser l’espace au maximum
Les espaliers peuvent aussi être plantés le long des allées principales de votre potager. Mais l’idéal est de faire appel aux cordons, simples ou doubles. Ces formes fruitières sont conduites sur des fils de fer tendus à l’horizontale, d’où leur nom. Les cordons occupent peu de place et font un
minimum d’ombre aux végétaux voisins. Pommiers et poiriers se prêtent bien à ce type de palissage. Enfin, vous pouvez installer des pergolas au-dessus des allées de desserte, ou des pylônes à l’angle des carrés de culture, et y faire courir des espèces volubiles, comme la vigne, l’actinidia ou la ronce à fruits. La culture en trois dimensions apparaît comme la solution de choix pour les mini-jardins.
Cernez votre potager d’espèces à petits fruits comme les groseilliers, les cassissiers ou les framboisiers. Elles présenteront une parfaite transition entre la partie culture et l’espace ornemental. Et quel plaisir, entre deux coups de binette, de grappiller quelques baies bien rouges et parfumées !
Dans le potager, installez vos arbres fruitiers sur le pourtour, car ils sont gourmands en eau.On oublie parfois qu’un arbre fruitier est tout aussi décoratif – sinon davantage – que certaines essences arboricoles d’un jardin d’ornement. La floraison printanière d’un cerisier, la coloration automnale de nombreuses espèces n’ont rien à envier aux végétaux choisis… pour leur production fruitière décorative.
En zone urbaine, où les mètres carrés sont comptés, mélangez essences ornementales et fruitières. Demi-tiges et hautes-tiges, mais aussi espaliers s’harmonisent sans façon avec leurs cousins à fleurs et feuillage décoratif. Dans votre répartition, n’oubliez pas qu’ils sont à feuillage caduc : pour éviter un jardin dégarni en hiver, mélangez-les à des espèces persistantes ou à des conifères.
• Au gré de votre fantaisie...
L’emploi d’arbres fruitiers dans un jardin d’ornement répond à des règles d’aménagement identiques à celles des arbres et arbustes classiques. Vous pouvez remplacer un tilleul par un poirier, un érable par un cerisier, une clématite par un plant d’actinidia, installer un pommier près d’un coin repos ou une vigne sur une tonnelle pour bénéficier de leur ombre. Agissez selon vos goûts. Une treille habillera un vieux mur, masquant sa décrépitude, une ronce palissée sur un grillage rompra sa monotonie, un parterre de myrtilliers apportera une note originale comme plante couvre-sol dans un coin mi-ombragé.
• Les soins nécessaires
Les arbres fruitiers requièrent toutefois de votre part une attention plus soutenue et des soins un peu plus importants qu’une plantation d’arbres classiques. Leurs particularités peuvent vous guider dans le choix des espèces et de leur
emplacement. Attention aux fruits qui attirent les guêpes, surtout si vous avez de jeunes enfants. Ceux qui tombent sur le sol tachent : gare à la terrasse dallée ! Des traitements naturels réguliers sont nécessaires : si vous employez un produit cuivré, vous risquez de marquer la végétation alentour ou les constructions proches.
Plutôt que les trop traditionnels thuyas et autres troènes ou lauriers, plantez des noisetiers. Il en existe à feuilles vertes, d’autres à feuillage brun rouge, qui constitueront une haie fournie, productrice de délicieuses noisettes à consommer sur place.
Le noisetier est à la fois décoratif et productif.
Si votre jardin ne devait accueillir qu’un seul arbre, il faudrait qu’il soit fruitier. Ornemental, vivrier, il satisfait à tous nos désirs. C’est d’ailleurs avec les rosiers, la haie et la pelouse, l’une des premières plantations à laquelle on procède dans son nouveau jardin. Priorité bien naturelle car comment résister à l’abondance de saveurs qu’il nous apporte ?
Un simple pied de fraisier peut procurer un plaisir intense : la cueillette du fruit, déjà, fait venir l’eau à la bouche. S’ensuivent des sensations que l’on se plaît à prolonger : un goût sucré qui ravit notre palais, des arômes qui remontent dans la bouche et font fermer les yeux tandis que, lèvres pincées, on aspire par le nez pour faire descendre le parfum au plus profond de nous-même…
Du bonheur pour petits et grands
Un verger, c’est de la joie pour toute la famille, des enfants qui parent leurs oreilles de boucles-cerises aux parents qui croquent à belles dents dans une pomme juteuse. Il n’est qu’à voir l’impatience des plus jeunes lorsque vient le temps de la cueillette, joie prolongée par la dégustation d’une belle tarte dorée ou d’une tartine de confiture. Plaisir des yeux aussi, à l’épanouissement des fleurs du cerisier et du pommier, ou avec les sarments porteurs de grappes qui courent sur la façade de la maison. Images d’un jardin du soleil possible en toutes régions si l’exposition l’autorise.
Les fruits du travail
Mais ne nous y trompons pas : ce tableau idyllique comporte son revers, celui des soins constants que nécessitent les arbres fruitiers. Pensez-y lorsque
vous choisirez les espèces et la forme de vos arbres. Dès la plantation, vous devez vous en occuper. Plus les formes sont sophistiquées, plus les contraintes sont importantes. Tailles de formation, d’entretien, de fructification sont des opérations à réaliser tout au long de l’année. À ces tâches, ajoutez la fertilisation, les soins préventifs à appliquer pour limiter les attaques de parasites, les traitements à base de produits naturels et biologiques s’ils sont indispensables.
La récolte est un moment de plaisir sans pareil.
Pour déceler le moindre problème, pour repérer les différentes productions fruitières, apprenez à connaître vos arbres. Regardez-les souvent, inspectez régulièrement branches et tronc. Soulevez les écorces, grattez la mousse, retournez les feuilles : la récompense est au bout de vos efforts.
Un jardin sans terre, c’est un rêve accessible ! Un balcon, une terrasse, une cour intérieure sont autant d’emplacements sur lesquels on peut installer un ou plusieurs arbres fruitiers. Verger miniature, bien sûr, car il vous sera difficile d’élever un pommier haute-tige dans une simple potée ! Mais il suffit de choisir des espèces à petit développement et de les cultiver dans des bacs ou de grands pots.
Les fruits des arbres nains sont tout aussi savoureux que ceux des hautes-tiges.
Pommiers, poiriers, pêchers, cerisiers sont proposés en variétés naines, ne dépassant pas 1,20 m à 1,50 m de hauteur à l’âge adulte. Il est ainsi possible de les cultiver dans de grands pots et de les installer sur un balcon ou une terrasse et, pourquoi pas, dans un coin du jardin d’ornement pour créer une touche originale, ou parmi les légumes du potager. Vous pouvez alors les déplacer au gré de votre fantaisie, pour changer de décor. Ces arbres nains produisent des fruits du même calibre que ceux des sujets de taille normale. Proportionnellement à la hauteur, ils sont aussi plus nombreux. En revanche, ils s’avèrent un peu plus sensibles aux maladies, et vous devrez les surveiller très attentivement pour intervenir de façon naturelle à la moindre alerte.
Dans toutes les jardineries, vous trouverez des contenants spéciaux, sortes de grosses jarres comportant des ouvertures sur les côtés, dans lesquelles il est possible de planter des fraisiers. On obtient ainsi une cascade d’appétissants fruits rouges. Framboisiers, groseilliers, cassissiers, myrtilliers s’élèvent très bien en grandes jardinières de 30 à 50 cm de profondeur. Il faut simplement les arroser régulièrement et en abondance, car le support de culture sèche plus vite qu’un terrain normal. De telles plantations peuvent habiller une rambarde, délimiter
une terrasse aux abords de la maison… Rien ne s’oppose à ce que vous les accompagniez de plantes condimentaires ou de légumes, créant ainsi un mini-jardin gourmand.
Pour conserver bien portants vos arbres fruitiers nains et vos plantations en jardinières, nourrissez-les régulièrement avec un fertilisant pour arbres fruitiers et, à chaque printemps, renouvelez une partie de la terre en la remplaçant par un compost riche en éléments organiques.
Un bel exemple de verger en terrasse.
Voici venue la récompense après de longs mois de soins attentifs : la cueillette des fruits de votre travail. Rien ne vaut la dégustation sur place. Mais dans les temps d’abondance, il faut tout ramasser pour conserver ou transformer le produit de votre labeur. De l’attention que vous y apporterez dépendra la prolongation de votre plaisir.
Le saviez-vous ?
Pour conserver vos pêches plusieurs jours, ne les cueillez pas lorsqu’elles sont trop mûres. En les détachant du rameau, le pédoncule, très court, reste accroché et arrache une partie de la chair et de l’épiderme. Le fruit moisit alors très vite.
Le maniement des fruits, si fragiles, requiert un maximum de soins. S’ils sont cognés, blessés, ils risquent de pourrir vite, au mieux de devenir blets. Cueillez-les avec précaution.
Le plus difficile, dans la récolte des fruits, est de déterminer le juste moment pour la cueillette. Il existe deux types de maturité. La maturité physiologique marque le stade où le fruit n’évolue plus dans sa croissance mais n’est pas encore consommable parce qu’il lui manque la phase de maturité gustative, période durant laquelle il va continuer à se gorger de sucres et prendre toute sa saveur. Elle peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, et il vous faut attendre pour le ramasser. Toutefois, dans certains cas, lorsque vous devez transporter les fruits ou les placer en conservation, il peut être nécessaire de les cueillir avant qu’ils ne soient trop mûrs. Enfin, certaines espèces se mangent blettes, comme les kakis, ou une fois les premières gelées passées, comme les nèfles.
Évitez de cogner vos fruits pour bien les conserver.
Pour être certain de récolter des fruits qui n’ont subi aucun choc, tâchez de les cueillir à la main. Pommes, poires, pêches, abricots, cerises et, bien sûr, petits fruits sont à prendre avec délicatesse. Soulevez-les ou donnez un petit mouvement de torsion pour que le pédoncule se détache de la branche. S’il ne vient pas du premier coup, c’est qu’il n’est pas complètement mûr. Pour les fruits placés très haut dans l’arbre ou hors d’atteinte même avec une échelle, munissez-vous d’un cueille-fruits dans lequel ils tomberont sans être choqués. Des peignes spéciaux que l’on passe dans le buisson permettent de recueillir les baies des myrtilles.
Ils peuvent aussi servir à la récolte des cassis et des groseilles, mais pour ces fruits, ainsi que pour le raisin, la cueillette à l’aide de petits ciseaux pointus est préférable. Seuls les fruits secs comme les noix, noisettes, châtaignes ou amandes peuvent être gaulés et ramassés sur le sol. Les arbres qui donnent des fruits destinés à la transformation (cidre, poirée, liqueur, confiture, etc.) peuvent aussi être secoués. Il est alors préférable d’étendre une toile ou de constituer un tapis de paille pour amortir leur chute et éviter qu’ils n’éclatent.
Il vous faut ensuite transporter les fruits jusque chez vous ou dans le local de conservation. Munissez-vous de paniers qui ne les blessent pas. Ceux en métal à claire-voie (sorte de grillage fin) sont parfaits. Si vous préférez les paniers en osier, garnissez-les d’un linge. Vous pouvez aussi disposer les fruits en cagettes tapissées de feuilles de papier. L’important est qu’ils ne s’entrechoquent pas et soient manipulés le moins souvent possible. Évitez aussi de les entasser : ils risqueraient de s’écraser. Mieux vaut faire plusieurs voyages. Ne les secouez pas. Si vous utilisez une échelle, accrochez bien votre panier pour qu’il ne tombe pas. Enfin, ne laissez pas vos fruits en plein soleil une fois cueillis, transportez-les aussitôt dans un local frais et aéré.
Lorsque vous gaulez des fruits, évitez de frapper sur les branches avec votre outil ou votre perche en bois. Vous risquez de blesser l’écorce et d’ouvrir une plaie qu’il sera ensuite difficile d’aller panser. Mieux vaut utiliser une perche en Y pour secouer les branches en les soulevant. Si les fruits sont mûrs, ils se détachent tout seuls.
La récolte terminée, effectuez un tri parmi les fruits. Les plus beaux sont mis à conserver. Ceux qui sont abîmés, blessés, choqués, mal formés feront d’excellentes confitures, des tartes succulentes ou des boissons délicieuses. Éliminez les fruits qui présentent des traces de mala-
die, des parties liégeuses, des taches suspectes, ou sont entamés par des insectes ou des oiseaux. Les fruits qui se consomment secs doivent être étalés pour qu’ils ressuient, c’est-à-dire qu’ils perdent l’humidité qui les recouvre, cause d’apparition de moisissures.
Pommes et poires d’hiver se gardent jusqu’au printemps suivant leur récolte, et les fruits secs pratiquement d’une année sur l’autre. De quelques jours à plusieurs mois, les fruits se conservent dans des conditions bien précises, prolongeant le plaisir de la dégustation. Seuls ceux qui sont sains peuvent attendre si vous les avez préparés en prenant tous les soins appropriés. Et ne relâchez pas votre attention !
Pour préserver toutes leurs qualités physiologiques et gustatives, il faut placer les fruits dans un local spécialement aménagé. L’idéal est de disposer d’une cave, d’un grenier ou d’un cellier à température quasi constante et aux conditions d’hygrométrie équilibrées. Mieux vaut donc choisir un endroit peu fréquenté, dont l’atmosphère ne sera pas modifiée par des passages répétés. La température doit se situer aux alentours de 8 à 10 °C, et l’humidité de l’air avoisiner les 65 %. En dessous, vos fruits vont s’assécher et flétrir. Au-dessus, ils risquent de se couvrir de moisissures.
Attention, évitez aussi d’entreposer dans le même local des produits qui dégagent une odeur : bidon d’essence, pots de peinture, cuve à fioul, etc. Vos
Les fruits rouges, framboises, groseilles, etc., ainsi que les fraises et les fruits d’été, pêches, abricots, poires, ne se conservent que quelques jours. En les plaçant dans le bac à légumes du réfrigérateur, vous pouvez prolonger cette conservation, mais le froid risque de les dessécher. Seuls les fruits secs ou ceux qui sont récoltés en fin de saison peuvent être entreposés plusieurs semaines ou mois.
fruits s’en imprégneraient et deviendraient impropres à la consommation. Une bonne ventilation est également nécessaire, de façon à ce que les composés gazeux dégagés naturellement par
les fruits soient expulsés vers l’extérieur. À défaut, ils poursuivent leur maturation et pourrissent. Enfin, privez-les de lumière ou, tout au plus, offrez-leur un éclairage très tamisé.
Après récolte, vous avez sélectionné les fruits les plus sains pour une mise en conservation. Ne les rentrez pas tout de suite dans le local. Attendez une journée ou deux pour laisser l’humidité superficielle s’évaporer. Étalez-les sous un abri, à l’écart du soleil direct ou des premières gelées nocturnes si la récolte est très tardive. Triez-les ensuite par variétés (pensez à placer une étiquette à proximité lorsqu’ils seront rentrés) et par grosseur (pour faciliter le rangement dans les clayettes ou les cageots). Trempez ensuite le pédoncule des poires dans de la cire ou de la paraffine. Elles se conserveront
plus longtemps. Vous pouvez procéder de même pour les pommes, toutefois le pédoncule y reste rarement attaché.
Installez vos fruits dans des cageots ou sur des lattes de bois entre lesquelles l’air circule. Lorsque vous les prenez à la main, évitez de les serrer entre vos doigts, au risque d’écraser la chair qui blettira très vite. Ne les placez pas les uns contre les autres pour laisser l’air circuler ; si par hasard une maladie apparaît sur l’un des épidermes, elle aura moins de chance de se transmettre aux voisins. Les poires se disposent le pédoncule dirigé vers le
Les châtaignes peuvent se conserver une bonne partie de l’hiver. Pour cela, il suffit de les trier en les mettant à tremper dans une bassine d’eau : éliminez celles qui surnagent car elles sont véreuses. Séchezles ensuite puis placez-les dans une caisse sur un lit de sable. Recouvrez de 5 cm de sable et déposez une seconde couche de châtaignes. Et ainsi de suite.
haut. Les pommes sont placées l’œil du fruit au dessus. On peut entasser les fruits secs, mais en les remuant régulièrement pour les ventiler. Pour conserver des grappes de raisin, cueillez-les avec un morceau de sarment. Enduisez l’une des extrémités de cire et placez l’autre dans un grand verre d’eau ou une bouteille. Vous pouvez ainsi attendre plusieurs semaines avant de les déguster. Les kiwis, qui se gardent plusieurs mois, sont à déposer sur du papier journal ou de la paille bien sèche.
Placez vos cageots, clayettes ou tout autre contenant de façon à avoir une vue complète sur chacun des fruits et à pouvoir les atteindre sans rien déplacer. Durant les semaines et les mois suivants, il vous faudra assurer une surveillance constante. Dans l’idéal, passez chaque jour dans votre fruitier. Ainsi, à la moindre alerte, vous pouvez intervenir. II serait en effet étonnant que tout se déroule bien ! Certaines maladies ne se déclarent que bien après la cueillette. Aussi dès qu’un fruit vous paraît suspect, éliminez-le sans tarder, avant qu’il ne contamine les autres.
Les pommes se conservent plusieurs mois après la récolte.
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Daniel Brochard, ancien élève de l’École d’Horticulture du Breuil et journaliste spécialisé jardin, a écrit plusieurs ouvrages sur les techniques de jardinage aux Éditions Rustica.
Jean-Yves Prat, ancien responsable du jardin fruitier du jardin du Luxembourg à Paris, est l’auteur de nombreux ouvrages aux Éditions Rustica, dont Taillez tous les arbres fruitiers.