Les vertus des Simples

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Prologue .............................................................................8 Avant-propos.................................................................9 La longue histoire des simples ................... 10 Absinthe ..........................................................................14 Achillée millefeuille .............................................. 17 Ail des ours ................................................................. 20 Alchémille ..................................................................... 23 Armoise vulgaire .................................................. 26 Arnica.............................................................................. 29 leuet ................................................................................ 32 Coriandre ...................................................................... 35 upatoire chanvrine ...........................................38 ramboisier ...................................................................41 Guimauve ..................................................................... 44 ysope.............................................................................. 47 avande .......................................................................... 50 Marjolaine .................................................................... 53 Marrube ........................................................................ 56 Mauve .............................................................................. 59 Mélisse .............................................................................62 Millepertuis ................................................................ 65 Ortie .................................................................................. 68 6
Sommaire

Pâquerette ......................................................................

Pensée sauvage .........................................................

Pimprenelle ..................................................................

Reine-des-prés .........................................................

Romarin ..........................................................................

Ronce ................................................................................

Rose de Provins.......................................................

Salicaire ..........................................................................

Sanicle..............................................................................95

Saponaire ......................................................................

Sauge officinale ......................................................

Serpolet .........................................................................

Souci des jardins ..................................................

Thym................................................................................

Tussilage ........................................................................

Valériane .......................................................................

Violette odorante ...................................................

Annexes........................................................................122

Des personnages célèbres.....................

Bibliographie ....................................................

Glossaire................................................................

Index .........................................................................

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La longue histoire des simples

Les plantes médicinales ont une longue histoire : certaines sont répertoriées depuis deux ou trois millénaires, et leurs effets sont connus. La science moderne leur a trouvé des principes actifs qui expliquent à leur manière leur efficacité sur les différents maux.

Les plantes médicinales et l’homme

Employer des plantes médicinales, ce n’est pas seulement préparer une tisane, c’est aussi se plonger dans notre histoire, dans les racines de notre civilisation, dans un univers où les plantes parlent depuis longtemps à ceux qui savent les observer avec des yeux sensibles.

Ainsi de nombreuses plantes reçurent un nom en fonction de leur aspect particulier – aspect qui « renseignait » les vieux herboristes et thérapeutes sur leurs propriétés latentes. Vous souriez ? Tel est pourtant le cas de la sanguisorbe, aux inflorescences rouge sang, qui assèche les flux sanguins inopportuns, ou celui de la pulmonaire aux grandes feuilles constellées de taches blanches faisant songer aux alvéoles des poumons, une plante qui soigne réellement les affections des organes respiratoires !

Il est rare toutefois qu’une plante n’ait qu’une seule vertu, souvent elle agit dans différents domaines. Je me suis

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néanmoins contentée ici de ne citer que les propriétés qui peuvent concrètement rendre service à l’utilisateur moderne. De même, toutes les recettes indiquées peuvent être réalisées sans appareils spéciaux ni ingrédients particuliers. En revanche, j’ai souvent cité les anciens herboristes « dans le texte », pour la saveur de leur style d’abord, et pour démontrer aussi que nous avons affaire à une très antique science dont la pertinence n’a rien perdu à travers les siècles.

Un peu de botanique

La brève description botanique que je propose met l’accent sur quelques éléments saillants de chaque plante. Il peut s’agir d’une couleur, d’une hauteur, d’un parfum ou encore de tout autre détail remarquable qui permettra au lecteur de la reconnaître aisément dans une plantation.

Pour de nombreuses espèces citées, le commerce propose des variétés horticoles, caractérisées par l’ajout d’un nom entre guillemets simples, par exemple Achillea millefolium ‘Colorado’ ou Origanum vulgare ‘Album’. Il s’agit en général de plantes sélectionnées pour leur intérêt décoratif, qui, hormis quelques rares exceptions, ne sont pas médicinales. Pour les usages médicinaux, on recherchera donc la forme botanique, dite aussi forme sauvage : Achillea millefolium, Origanum vulgare, etc.

La pratique des simples

Les propriétés médicinales d’une plante se manifestent parfois dans quelques-uns seulement de ses organes (fleurs, feuilles, racines, graines…), parfois dans toutes ses parties.

Il arrive aussi que ces organes présentent des propriétés différentes. Le moment de la cueillette influe enfin sur la teneur en principes actifs de certaines plantes.

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Pour indiquer toutes les propriétés des plantes et toutes leurs utilisations possibles, il eût fallu un ouvrage dépassant nettement le cadre de celui-ci. Le lecteur trouvera donc ici les indications principales qui lui permettront d’utiliser à bon escient les simples qu’il a pu faire pousser dans son propre jardin, trouver lors d’une promenade ou acheter en herboristerie/pharmacie.

Il faut savoir qu’une plante mal séchée est sujette à des moisissures qui la rendent bien sûr impropre à l’usage herboristique. Par ailleurs, une plante même « bien séchée » renferme encore un certain taux d’humidité –une réalité qui détermine le contenant dans lequel on conservera la plante pour l’année. Les sachets en papier kraft brun sont parfaits, de même que les boîtes métalliques du type « boîte à sucre » ou « boîte à biscuits » parce qu’ils laissent passer l’air. En revanche, les boîtes en plastique sont à proscrire formellement, de même que

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les pots en verre, parce que trop étanches. Le summum pour la conservation s’avère bien sûr les anciens pots d’apothicaire en faïence !

Les recettes indiquées sont très variées : de la tisane classique à la décoction, de l’extrait huileux à la pommade, des compresses locales aux grands bains d’herbes. De nombreuses plantes médicinales peuvent aussi s’ajouter à la nourriture de tous les jours, suivant le principe : « Mieux vaut prévenir que guérir ! »

Il m’arrive de signaler parfois un usage ancien de la plante quelque peu étonnant (à nos yeux modernes). Loin d’une anecdote « amusante », il s’agit d’un élément qui prenait sa place dans une conception de l’univers complètement différente de la nôtre.

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Absinthe

Déjà mentionnée dans la Bible, l’absinthe est connue depuis plus de deux mille ans. Lucrèce et Virgile, deux poètes romains du ier siècle avant J.-C., évoquent son amertume, et Lucrèce indique même ses propriétés vermifuges. Coïncidence ? Le nom d’armoise dérive d’Artémis, la déesse grecque de la lune ; or l’action de la lune sur les vers est également notée de longue date.

Ses pouvoirs

L’absinthe passait aussi pour redonner des forces et la santé (ce qui est le propre des plantes amères) et était offerte en cordial aux vainqueurs des tournois de chariots chez les Romains. Au Moyen Âge, sainte Hildegarde consacre un grand chapitre à l’absinthe. Elle conseille entre autres un vin médicinal qui « apaise la douleur des reins et la mélancolie, éclaircit la vue, réconforte le cœur, empêche le poumon de s’affaiblir, purge les entrailles et assure une bonne digestion ». Donc presque une panacée, que l’absinthe !

Ses vertus

Les deux propriétés, vermifuge et tonique amer, ont été confirmées par la médecine moderne. L’absinthe combat efficacement la dyspepsie, les maux gastriques, le manque d’appétit et certaines constipations dues à des insuffisances hépatiques. En tant que vermifuge, la plante agit sur les ascaris et les oxyures. L’absinthe exerce également

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Artemisia absinthium (Linné)

des effets positifs sur certaines aménorrhées ; dans les campagnes, elle fut employée comme abortive.

Une certaine prudence dans l’usage de l’absinthe est donc recommandée, notamment chez la femme enceinte.

Ses signes particuliers

L’absinthe forme une large touffe feuillue, haute d’environ 0,80 à 1 m, aux feuilles vert pâle argentées, duveteuses, finement découpées. Les fleurs, petites, jaune-vert pâle, apparaissent entre juin-juillet et août. Toute la plante exhale un parfum très aromatique. Elle pousse spontanément dans les endroits secs et chauds, voire arides, mais est facile à cultiver dans n’importe quel jardin.

VIN DE SAINTE HILDEGARDE

Comme tonique général, on pourra préparer le vin médicinal préconisé par sainte Hildegarde :  « Quand l’absinthe est fraîche, on peut en recueillir le suc [pilez la plante dans un mortier en porcelaine] : faire cuire doucement du miel avec du vin, y ajouter le suc d’absinthe, de façon que son goût l’emporte sur celui du vin et du miel. Puis, de mai à octobre, pas tous les jours, mais tous les trois jours, boire à jeun ce liquide froid.  »

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Achillée millefeuille

En quelques mots, Platéarius (xiie siècle) résume admirablement la plus grande vertu de l’achillée, explique son nom vernaculaire d’herbe-au-charpentier et donne en même temps une recette : « L’achillée millefeuille vaut surtout pour ressouder et cicatriser les plaies récentes. Pour ce, appliquer un onguent composé de jus de cette herbe, térébenthine, cire et huile. »

Ses vertus

Vertu majeure, la cicatrisation ; par plaies récentes, on peut entendre toutes les blessures auxquelles furent exposées certaines professions du Moyen Âge comme de l’Antiquité : du charpentier au charretier, du paysan au militaire. Au point qu’on nomme aussi parfois l’achillée « herbe militaire » ou « herbe à coupures ». Il semble manifeste que l’herbe n’intervient pas directement sur les saignements, qui ont été arrêtés par d’autres moyens. Mais elle permet une cicatrisation accélérée et peut-être de plus belle apparence — grâce aux propriétés antiseptiques et astringentes de l’achillée.

Cette astringence agit également sur les hémorroïdes quand on boit le matin le suc (« jus ») de l’achillée, tandis que son principe amer constitue un excellent vermifuge. Les personnes qui trouveraient le suc trop amer à leur goût peuvent préparer une décoction de la plante entière et la boire le matin à jeun. Comme toutes les plantes à amertume prononcée, l’achillée millefeuille s’avère un bon tonique

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millefolium (Linné) 18
Achillea

général, un stomachique de premier ordre et un spasmolytique efficace.

Une plante aux vertus divinatoires

En Chine, les tiges de l’achillée servent depuis des millénaires à interroger l’oracle du Yi King. Ce très ancien livre de sagesse reflète toute une vision cosmogonique dans un système numérique. En tirant les 50 tiges d’achillée dans un certain ordre, le consultant de l’oracle obtient une réponse à ses questions du moment.

Ses signes particuliers

Le signe distinctif de l’achillée millefeuille réside dans ses innombrables feuilles (« mille feuilles ») plumeuses, très finement découpées, couleur vert cendré.

Les tiges droites, peu ramifiées dans leur partie supérieure, se lignifient rapidement. Elles portent à leurs extrémités des inflorescences blanc cassé, parfois rosées, composées d’une multitude de fleurs minuscules qui attirent de nombreux insectes.

La hauteur de l’achillée millefeuille peut varier entre 30 cm et 50 cm ; la floraison s’étend de fin juin à fin août.

Les préparations

Quand les jeunes feuilles d’achillée ne sont encore que des rosettes étalées au sol, ajoutez-en à vos salades sauvages ou cultivées, à vos sauces ou omelettes d’herbes ; hachez-les et parsemez-en de simples pommes de terre ou vos légumes cuits à l’étouffée.

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Ail des ours

Vanté par les différents herboristes à travers les temps, considéré par certains presque comme une panacée, l’ail des ours n’est malheureusement plus guère connu à l’heure actuelle. Cette désaffection est due entre autres au fait qu’il faut utiliser la plante fraîche, un impératif presque insurmontable quand plus de 80 % de la population habite dans un environnement urbanisé qui se prête peu à l’herborisation.

Ses vertus

Grâce à ses composantes sulfurées, l’ail des ours s’avère un dépuratif extraordinaire. Il est au sang ce que le pissenlit est au foie, aussi ces deux plantes sont-elles traditionnellement utilisées en « cures de printemps ».

Ce que l’on ne saurait trop conseiller aux bien portants devrait être le credo de tous ceux qui souffrent de dermatoses diverses, à savoir consommer tous les jours, aussi longtemps que l’herbe est disponible, une petite quantité de feuilles fraîches d’ail des ours.

L’ail des ours est également un bon antiseptique intestinal, à utiliser en cas d’infection gastro-intestinale. Et tout comme l’ail cultivé, il est un vermifuge efficace.

Ses signes particuliers

L’ail des ours se repère de loin grâce à une très fine odeur alliacée qui flotte dans l’air. Visuellement, il se caractérise par des feuilles ovales, lancéolées, longuement pétiolées, d’un vert bleuté, apparaissant au début du printemps et

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Allium ursinum (Linné) 21

Les Petits Précieux

Les vertus des simples

Au Moyen Âge, les plantes médicinales ou « simples » permettaient de soigner toutes sortes de maux. De nos jours, elles n’ont rien perdu de leurs vertus et servent à la confection de nombreux remèdes naturels. Découvrez ou redécouvrez comment utiliser facilement près de 40 plantes médicinales pour préparer tisanes, infusions et boissons aux multiples propriétés.

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