


La ruche horizontale reprend des principes très anciens de l’apiculture telle qu’elle pouvait être pratiquée dans l’Antiquité. Elle aurait vu le jour il y a plus de 2000 ans en Crète. Les ruches traditionnelles de bien d’autres régions du monde utilisent encore aujourd’hui ce principe de l’horizontalité.
Les ruches horizontales ont progressivement bénéficié des connaissances modernes, qui ont mené à des améliorations techniques et à un meilleur savoir des besoins et spécificités des abeilles. Il s’agit d’une apiculture qui convient bien à la pratique amatrice ou pour les pays en développement, et séduit un public toujours plus nombreux, conquis par sa simplicité de fonctionnement et l’absence de matériel sophistiqué et coûteux. Simplicité est bien le maître-mot de cette ruche autant dans sa conduite que dans sa construction : la ruche horizontale peut être fabriquée de A à Z par l’apiculteur lui-même, pour peu qu’il ait un peu de temps et les outils nécessaires au travail du bois.
Plusieurs formats de ruches horizontales existent, de la ruche traditionnelle à la ruche à cadres, en passant par la ruche kenyane dont la forme trapézoïdale se reconnaît entre toutes. Les caractéristiques de chacune de ces ruches sont décrites dans la seconde partie de cet ouvrage. Néanmoins, les grands principes de la conduite de ruches à l’horizontal restent globalement les mêmes, du printemps jusqu’à l’hiver. Ceux-ci sont abordés dans la première partie.
Faite en bois ou en terre cuite, de forme rectangulaire, trapézoïdale ou ronde, équipée ou non de petites barettes pour guider les rayons afin de faciliter les manipulations, toute ruche horizontale voit la colonie y répartir généralement le couvain près de l’entrée et les rayons de miel vers le fond.
L’abeille s’adapte à son environnement immédiat
Les abeilles ont une capacité d’adaptation à leur habitat assez surprenante. C’est ainsi que l’on trouve des essaims réfugiés aussi bien dans des cheminées désaffectées, donc une cavité verticale, qu’entre un plancher et un faux plafond, autrement dit, dans un abri horizontal de parfois quelques centimètres seulement de hauteur. Dans les deux cas, si l’environnement permet de trouver suffisamment de ressources en nectar et pollen, les colonies se développent à merveille.
À partir de ce constat, l’apiculteur attache souvent plus d’importance aux
performances de la colonie, à sa qualité génétique et au potentiel mellifère de la région qu’au matériel. Le principal étant de se tenir au modèle de ruche choisi pour des raisons de standardisation au sein du rucher et faciliter ainsi les manipulations et le travail.
Nous savons qu’en apiculture, le problème du poids se pose. Les nombreuses manipulations au cours de la saison sollicitent le corps et entraînent chez la plupart des apiculteurs professionnels des pathologies lombaires. L’utilisation des ruches horizontales évite la manipulation de hausses de miel pouvant peser jusqu’à 30 kg une fois remplies. La récolte de miel se fait le plus souvent cadre par cadre en développant la colonie sur la
Visite d’une ruche horizontale de type kényane (KTBH). longueur. Les ruches horizontales peuvent très souvent se régler en hauteur, et n’ont pas pour vocation d’être déplacées. Cette apiculture est donc effectivement plus
adaptée à une apiculture de loisir, d’enseignement, de découverte, ou bien éventuellement pour une production de miel en rayon ne nécessitant pas d’extraction.
Il est tout à fait possible de construire soi-même ses ruches horizontales. Le bois semble la matière la plus facile à travailler et la plus durable dans le temps (20 ans environ selon les bois et l’entretien), même si d’autres matériaux de construction sont possibles (métal, plastique, polypropylène, etc.). Utilisez pour cela du bois neuf ou de récupération (à partir d’une palette par exemple) qui n’a pas subi de traitement.
Attache métallique « fixe-élément » pour assembler les différents éléments de la ruche entre eux.
Des clous, un marteau, une scie et un mètre mesureur suffisent comme outillage. En option, vous pouvez prévoir des attaches métalliques « fixe-éléments » afin de maintenir les différentes parties entre elles, notamment le fond et le corps de la ruche. Avec trois vis partiellement enfoncées dans le bois, ces attaches font office de ressort et peuvent s’enlever d’un geste simple.
Les poignées ne sont pas indispensables pour une ruche qui n’aura a priori pas besoin d’être déplacée.
Le toit peut être plat ou en forme « chalet ». Vous pouvez éventuellement ha-
biller le bois d’une tôle en aluminium en incurvant les extrémités pour ne pas vous couper lors des manipulations. Les plus bricoleurs peuvent aussi prévoir une partie vitrée afin de permettre l’observation sans déranger la colonie.
Pour confectionner une ruche à cadres horizontale, inspirez-vous des dimensions intérieures des ruches standards, et gardez toujours un cadre avec vous afin de vérifier que ces dimensions sont respectées. De toutes les ruches horizontales, la plus facile à construire est la ruche kenyane, dont les spécificités sont décrites plus loin.
La ruche horizontale puise ses origines dans les premiers pas de l’apiculture. Aujourd’hui, bien que modernisée, elle reste à la portée de tous : grand débutant comme passionné.
La ruche horizontale est simple à manipuler et très économique ! Les besoins en outillage et en stockage sont en effet réduits, laissant ainsi plus de place au plaisir de la pratique apicole et à la dégustation des produits de la ruche sous leur forme la plus naturelle.
Découvrez dans cet ouvrage tous les conseils simples pour acquérir ou construire et conduire vos premières ruches horizontales.