Histoires pour mieux aimer

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Histoires pour mieux aimer

LES 5 LANGAGES DE L’AMOUR EXPLIQUÉS AUX ENFANTS !

SOMMAIRE

Vive les langages de l’amour !

INTRODUCTION

p. 6

Vive les câlins !

LE CHAGRIN DE CAPUCINE

p. 9

Vive les moments privilégiés !

COLOMBAN, PAPA ET LE BONHOMME D’HIVER

p. 19

Vive les cadeaux !

UNE SURPRISE POUR MAMAN

p. 29

Vive les paroles valorisantes !

LA CIGOGNE ET LE LUTIN

p. 39

Vive les services rendus !

MYSTÉRIEUX BONBON

p. 49

AIMER ET SE SENTIR AIMÉ

Certaines idées semblent si simples que l’on peut se demander comment on n’y a pas pensé plus tôt. À l’origine des conseils éducatifs de M. Gary Chapman et de M. Ross Campbell1, on trouve une idée lumineuse : si l’on aime quelqu’un, autant qu’il le ressente !

Pour grandir heureux, l’enfant a besoin de se sentir aimé, et de se sentir aimé sans conditions. Selon ces auteurs, le besoin d’amour est au fondement des autres besoins émotionnels et psychologiques de l’enfant : estime de soi, sécurité et protection, relations équilibrées, etc. La question « Suis-je aimé ? » signifie en fait « Suis-je digne d’exister, moi tel que je suis ? » On comprend l’importance d’une réponse explicite à cette question essentielle. Ne pas y répondre entraîne chez les enfants tristesse ou colère, anxiété ou révolte, indiscipline. À la longue, insidieusement, cela peut se transformer en blessures profondes, avec leur cortège de conséquences. Or, un enfant assuré d’être aimé grandit paisiblement et avec joie, en s’appuyant sur ses parents. Il deviendra capable à son tour de recevoir et donner de l’amour avec justesse, ainsi que de tenir debout dans les épreuves de la vie.

Mais comment aimer au jour le jour notre enfant, de telle sorte qu’il le sente ? C’est-à-dire, dans le vocabulaire de Gary Chapman et Ross Campbell, comment « emplir son réservoir émotionnel » ? L’enfant ressent l’amour de ses parents par cinq types d’actions, cinq « langages de l’amour » : le toucher physique, les paroles valorisantes, les moments privilégiés passés ensemble, les cadeaux, les services rendus. Les cinq sont utiles, mais chacun de nous est sensible à l’un ou à l’autre en particulier. Quel langage notre enfant utilise-t-il le plus souvent ? Et à quel langage est-il le plus sensible ? En effet, le langage qu’il aime utiliser n’est pas toujours celui qui le touche particulièrement, et, de plus, cela évolue au fil du temps. Soyons attentifs à « emplir son réservoir émotionnel » ! Nous constaterons alors que c’est un moyen sûr d’aider notre enfant à grandir heureux ! Et il sera plus réceptif à ce que nous voulons lui transmettre.

1• Gary Chapman et Ross Campbell, Langages d’amour des enfants, Les actes qui disent « je t’aime », éd. Farel, 2005.

Voir aussi : Gary Chapman, Les langages de l’amour, Les actes qui disent « je t’aime », éd. Farel.

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POURQUOI DES CONTES POUR ENFANTS ?

Chacun de ces cinq contes illustre l’un des cinq « langages d’amour », pour permettre à l’enfant de l’identifier et de s’en souvenir. En se familiarisant avec ces langages, il lui sera plus naturel de demander lui-même ce dont il a besoin. Cela l’aidera à sortir de la colère, de la mauvaise humeur, de la tristesse, plutôt que de s’y enfermer. Il pensera plus facilement, même petit, à demander un câlin, à solliciter de l’aide, ou à proposer un moment de jeu partagé. Et, puisque l’enfant apprend surtout par imitation, ces histoires l’inspireront pour poser à son tour des actes qui feront grandir son bonheur d’aimer.

COMMENT UTILISER CES CONTES ?

Chaque conte est suivi d’une page pédagogique avec trois rubriques. La première, à destination des adultes, donne des informations complémentaires. La deuxième propose des questions pour dialoguer avec les enfants, que ce soit en famille, ou en classe lors d’ateliers de philosophie. En effet, un tel dialogue permet de mettre en lien l’histoire écoutée et nos propres vies et de s’approprier ainsi les cinq langages de l’amour. Enfin, un petit refrain est proposé pour mieux les mémoriser.

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Ceci étant dit, que le plaisir des histoires reste premier !

Vive les câlins !

LE CHAGRIN DE CAPUCINE

Maman s’approche du lit. En boule sous la couette, Capucine se sent un hérisson plein de piquants. Hier, elle avait voulu casser le petit garage de Colomban, et ce matin, elle se souvient de la manière dont elle s’est fait gronder. Elle ne veut plus bouger : son gros chagrin risquerait de se réveiller aussi ! Est-ce que sa maman l’aime encore alors qu’elle s’était fâchée si fort ? Alors, se lever pour aller à l’école ?

Non ! Mettre cette robe a reuse ? Jamais ! Descendre dans la cuisine prendre le petit déjeuner ? Hors de question ! Elle pleure, elle râle, et finit par s’habiller et avaler deux tartines pendant que sa maman essaie de la coi er : « Aïe, maman, tu me tires les cheveux ! » Son cartable sur le dos, la voilà maintenant prête à sortir avec son petit frère Colomban. Capucine dit toujours « mon petit frère », mais en réalité Capucine et Colomban sont jumeaux : Colomban est né seulement onze minutes après elle ! Comme il est plus grand en taille, papa a rme que

c’est pour que tout le monde soit content que Capucine est née la première...

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Capucine et Colomban vont tout seuls à l’école, sauf au plus froid de l’hiver, quand le soleil souhaite dormir plus longtemps et se lève trop tard pour éclairer le chemin. Les jumeaux n’ont pas peur, mais ils se donnent quand même la main… Le village de Clochepied est juste de l’autre côté du bois, après la rivière.

Aujourd’hui, le soleil transforme la brume matinale en nuage de lumière. L’automne forme autour des enfants une ronde de couleurs. Les feuilles rouges, jaunes et vertes valsent autour des troncs rugueux et des houx brillants. Ce beau spectacle réjouit le cœur de Colomban. Dans le cœur de Capucine, il pleut encore.

D’ordinaire, à l’entrée du bois, les enfants entendent le cri grinçant du geai : « krreh, krreh ! ». Le bel oiseau guetteur de la forêt avertit tous les animaux du lieu que les jumeaux arrivent. Quand il s’enfuit, les enfants ont parfois la chance d’apercevoir entre les branches des chênes l’éclair bleu de son battement d’ailes. Pourtant, ce matin, au grand étonnement des enfants, le geai bavard se pose en travers du chemin, y sautille et cajole sous ses belles moustaches noires :

- Capucine et Colomban, je vous vois passer chaque matin. Aujourd’hui, Capucine, que se passe-t-il pour que ta bouche soit serrée ?

Vive les calins !
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- Mon cœur est triste, il est lourd à porter, j’ai envie de pleurer, peut-être même de crier et de taper du pied !

- Fais comme moi : chante ! D’autres chantent mieux que moi, il est vrai, mais quand je chante, je rassure tous les autres animaux, les petits et les gros. Et cela me su t pour être heureux.

Mais Capucine sent qu’un gros sanglot coincé dans sa gorge l’empêche de chanter. Elle pense à sa maman.

Parvenus au milieu de la forêt, tout-à-coup, une voix les appelle au pied

Vive les calins !
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Parvenus au milieu de la forêt, tout-à-coup, une voix les appelle au pied

d’un chêne : « Capucine ! Colomban ! » Les enfants ne voient qu’un tapis de feuilles rousses, et se tiennent plus fort la main. Voilà que les feuilles semblent avancer : c’est le renard couleur d’automne qui s’est relevé sur ses pattes !

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Chers enfants, je vous vois passer chaque matin. Aujourd’hui, Capucine, que se passe-t-il pour que tes sourcils soient froncés ?

- Mon cœur est triste, il est lourd à porter, j’ai envie de pleurer, peut-être même de crier et de taper du pied !

- Fais comme moi : je joue à cache-cache toute la journée, et quand personne ne me voit, la fierté d’avoir gagné me fait gambader !

À peine a-t-il fini sa phrase qu’il disparait silencieusement au milieu des feuilles.

Mais Capucine sait qu’elle n’a pas le temps de jouer, la porte de l’école risque de se fermer sans les attendre !risque de se fermer sans les attendre !

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Les enfants parviennent enfin au petit pont : ils sont presque arrivés. La brume s’est dissipée, et l’eau de la rivière est aujourd’hui si claire qu’on voit le fond où reposent quelques pierres. Colomban s’arrête en criant de joie : il a cru entrevoir une écrevisse ! Capucine lui dit avec mauvaise humeur de se

dépêcher : « Vite, nous allons être en retard ! » Mais à ce moment-là monte de la rivière le doux chuchotement de la discrète écrevisse :

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- Capucine et Colomban, je vous vois passer chaque matin. Aujourd’hui, Capucine, que se passe-t-il pour que tes poings soient serrés ?

- Mon cœur est triste, il est lourd à porter, j’ai envie de pleurer, peut-être même de crier et de taper du pied !

- Fais comme moi : danse ! Je glisse dans les eaux qui courent, je file d’une pierre à l’autre, je zigzague entre les rayons qui se reflètent dans les eaux, je m’amuse d’un rien !

Pour Capucine, ce sont les larmes qui menacent de couler, elle n’a guère envie de danser. Avec Colomban, elle court vers l’école qui est tout près maintenant.

Mais Capucine et Colomban se mettent à courir, car ils aperçoivent déjà l’école, et leurs camarades derrière le grillage de la cour.

Vive les calins !
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Quelle surprise, devant la porte d’entrée, maman les attend ! « Vous aviez oublié votre goûter, je suis venue en voiture vous le rapporter ! » Elle ouvre les bras et Capucine s’y précipite. La voilà soulevée et serrée contre sa maman, dans un grand câlin. Sous les baisers de maman, le cœur de Capucine devient léger, léger, léger, elle ressent avec force combien sa maman l’aime, même si elle se fâche parfois ! La cloche de l’école sonne, Capucine n’a même pas le temps de lui confier ce que le geai, le renard et l’écrevisse lui ont dit sur le chemin. Mais toute la journée, le cœur enfin joyeux, elle chante, joue et danse !

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Vive les câlins !

LE COIN DES PARENTS

Le toucher est le premier langage qu’un enfant comprend, avant les mots. Passer du temps à le câliner est donc la manière la plus directe de lui faire sentir qu’on l’aime, même quand il grandit ! Ce langage d’amour reste toujours indispensable, quel que soit le langage privilégié de l’enfant.

Chaque geste affectueux fait sentir à l’enfant qu’il existe pour nous, qu’il est important pour nous, car le corps manifeste la personne. Par nos corps, nous sommes présents les uns aux autres. La tendresse des gestes est alors une manière très simple de montrer à l’enfant que nous nous réjouissons de sa présence. Il ressent que son existence a de la valeur à nos yeux. La proximité des corps est un réconfort, elle manifeste la proximité des cœurs.

L’enfant pleurniche, boude, râle, réclame ? Alors, s’il n’a ni sommeil ni faim, commençons par nous poser cette question :

a-t-il eu sa dose de câlins ou de bisous ?

LE COIN DES ENFANTS

Quelle émotion ressent Capucine au début de l’histoire ? Pourquoi ?

Quelle émotion ressent Capucine à la fin de l’histoire ?

Que s’est-il passé pour que son cœur soit de nouveau empli de joie ?

Et toi ? As-tu besoin de câlins ?

Penses-tu à en demander à tes parents quand tu en as besoin ? Comment te sens-tu quand tu n’as pas eu de câlins depuis longtemps ?

Nous avons toujours le droit de refuser les caresses, les câlins, les bisous, surtout de la part d’autres personnes que nos parents. Pourquoi ?

MON PETIT REFRAIN

Une caresse, un baiser, un câlin, Nous voilà de nouveau pleins d’entrain !

Vive les moments privilégiés !

COLOMBAN, PAPA

ET LE BONHOMME D'HIVER

Colomban s’ennuie. Il n’a personne pour jouer avec lui. Maman et Capucine sont parties toute la journée pour rendre visite à la marraine de Capucine. Papa s’est enfermé dans le bureau, il a un rendez-vous par téléphone pour son travail. Colomban n’a pas le droit de le déranger. « Ce n’est pas juste ! Pourquoi papa ne veut-il pas s’occuper de moi ? Je suis tout seul : personne ne m’aime ! » En plus, sa marraine à lui habite si loin qu’il ne la voit jamais.

Papa a proposé à Colomban de jouer ou de dessiner. Le petit garçon a justement une petite table avec une boîte de feutres. Mais il n’en a pas du tout envie ! Il tire la table jusqu’à la fenêtre, grimpe dessus. Derrière le carreau, il fait très froid. Il a neigé un peu ce matin, mais la neige n’a pas tenu. Colomban regarde le jardin de Monsieur Piquedoux, le vieux voisin qui vit tout seul avec son chat.

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