

Un carême dans l’espérance
Pour partir du bon pied
Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l’heure. Veille soigneusement, tout passe avec rapidité, quoique ton impatience rende douteux ce qui est certain, et long un temps bien court. Songe que plus tu combattras, plus tu prouveras l’amour que tu portes à ton Dieu, et plus tu te réjouiras un jour avec ton Bien-Aimé, dans un bonheur et un ravissement qui ne pourront jamais finir.
Sainte Thérèse d’Avila, Exclamations, 15, 3
À l’image de la vie humaine mais comme à rebours, le Carême est un chemin qui propose de passer de la mort à la vie. Tel est à proprement parler ce que l’on appelle la conversion.
Il ne s’agit pas alors seulement d’un changement d’état mais d’un changement de personne. Cette marche vers Pâques nous presse de passer à Dieu, d’aller en Lui, en passant par Jésus le Christ notre Seigneur. Dans l’année liturgique, le Carême prépare le moment, « l’Heure » où, avec Jésus, nous effectuerons cette Pâques, ce passage « de ce monde au Père » (Jn 13, 1). En affrontant l’adversité du péché, ce mal que nous commettons volontairement et qui nous éloigne de Dieu, nous chercherons surtout à nous attacher plus librement et fermement au Seigneur.
Car, nous voulons devenir ses disciples, marcher là où il a marché, découvrir et emprunter ses voies et sa manière de faire, de voir, de penser et d’aimer, mettre nos pas dans les siens, souffrir et espérer avec lui : telle est la grande aventure du pèlerin de l’espérance tracée sur la carte des psaumes. À première vue, c’est le relief escarpé de ce chemin avec ses peurs, ses chutes et ses victoires que nous parcourrons mais, en vérité, nous découvrirons que le dénivelé qui apparaît au premier abord s’atténue à mesure que l’on avance et que notre regard se fixe sur la lumière de l’espérance.
Avant d’être une vertu, une force pour tous ceux qui s’efforcent de marcher dès ici-bas à la rencontre du Dieu vivant, l’espérance est une personne – le Christ – qui fait route avec nous. Comment ? Il vient audevant de nous. L’espérance est l’attraction aimantée qui nous lie plus fermement à la personne de Jésus. En lui, nous qui sommes encore en chemin, nous possédons déjà la plénitude du sommet.
Qu’est-ce que le Carême ?
Le Carême – 40 jours sans compter les dimanches – fait référence aux 40 années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en Terre promise ; il renvoie aussi aux 40 jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique. Ce chiffre 40 symbolise le temps de préparation à de nouveaux commencements. Le Carême est un temps de conversion et de maturation. Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux. À sa suite, il ne s’agit pas de faire des efforts par nos propres forces humaines mais de laisser le Christ nous habiter pour faire sa volonté et nous laisser guider par l’Esprit Saint. Durant le Carême, nous sommes invités à nous donner des moyens concrets, dans la prière, la pénitence et l’aumône, pour nous aider à discerner les priorités de notre vie. Le Carême est un temps autre qui incite à une mise à l’écart pour faire silence et être ainsi réceptif à la parole de Dieu.
Pourquoi et comment jeûner ?
Le chrétien jeûne par amour. Pour lui, l’essentiel est d’aimer, et l’ascèse est un moyen d’aimer Dieu et ses frères. Jeûner, c’est se priver pour l’autre. Le jeûne contribue aussi à nous faire acquérir la maîtrise sur nos instincts et la liberté de cœur. Le jeûne consiste à faire un seul repas pendant la journée (un plat principal) avec une alimentation frugale le matin et le soir (café + pain/soupe + pomme par exemple). On ne doit rien manger entre les repas, sauf maladie. La loi de l’Église sur le jeûne oblige tous les majeurs jusqu’à 59 ans.
Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ?
Is 58, 6-7
En quoi consiste l’abstinence ?
L’abstinence est le fait de se priver de viande. La loi de l’abstinence oblige tous ceux qui ont 14 ans accomplis.
L’aumône ou le partage
Sans se tromper, on trouvera dans les œuvres de miséricorde la juste manière de pratiquer l’aumône. Un examen de conscience à partir des œuvres de miséricorde est proposé à la fin de l’ouvrage.
Et les fêtes ?
Il arrive que la fête de la Chaire de saint Pierre (22 février), la solennité de la Saint-Joseph (19 mars) et l’Annonciation (25 mars) tombent pendant le Carême. Les psaumes des deux premières de ces fêtes mobiles ont été placés au jeudi de la première semaine et au mardi de la cinquième semaine du Carême.
Un Soutien quotidieN
Pour aider à vivre ce Carême et soutenir votre prière personnelle, nous avons organisé chaque jour de la manière suivante :
Dieu inspire une parole d’espérance
Les psaumes sont par excellence la prière du pèlerin en marche vers le Royaume. Nous avons choisi le psaume du jour ou son extrait.
Dieu me parle, je l’écoute
Une méditation plus personnelle à prendre comme une invitation à grandir avec le Christ.
Je lui réponds
La réponse personnelle est une adaptation de la bénédiction spéciale « sur le peuple » accordée à la fin de la messe chaque jour du Carême. Elle est un appel à recevoir des bienfaits singuliers dans sa vie.
Je m’engage à sa suite
Une proposition d’actions charitables centrées sur les trois piliers du Carême : prière, pénitence, partage.
Nous avançons dans l’espérance
Un bref examen de conscience pour grandir en espérance.
Nous invitons aussi le pèlerin à réciter chaque jour l’acte d’espérance : Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que vous me donnerez, par les mérites de Jésus Christ, votre grâce en ce monde et, si j’observe vos commandements, le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis et que vous êtes fidèle à vos promesses. Amen.
Saint Carême dans l'espérance !
Mercredi des Cendres
Jour de jeûne et d’abstinence
Dieu inspire une parole d’espérance
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton Esprit Saint. Ps 50, 12-13.
Dieu me parle, je l’écoute
Mon enfant, je t’ai créé à mon image et à ma ressemblance, je t’ai façonné pour un face-à-face éternel. Je continue toujours à te créer, désormais avec ta participation. C’est pourquoi j’aime t’entendre me demander de créer en toi un cœur pur ! L’Esprit Saint que je t’ai offert te travaille de l’intérieur de manière à renouveler ton esprit par le mien afin qu’il devienne, en définitive, le nôtre. Le cœur pur, celui qui voit Dieu, c’est le cœur qui me cherche et cherche ma ressemblance par imitation. L’organe qui permet de me voir, c’est le cœur.
En ce Carême où je veux te manifester ma grande proximité et t’aider à effacer ce qui défigure notre ressemblance, je te demande de bien vouloir affermir ton cœur et soigner son acuité par une plus grande contrition, pas un simple remord mais un vrai regret. Il s’agit seulement pour toi de vouloir te détourner du péché et de te disposer à recevoir ma grâce pour revenir à moi. Je veux te conduire sur le chemin d’éternité dès aujourd’hui. Merci de ta confiance. Moi aussi, j’ai confiance en toi.
Je lui réponds
Dans ta bonté, Dieu souverain, répands sur moi un esprit de contrition afin que ta miséricorde m’obtienne la récompense promise à ceux qui font pénitence.
Je m’engage à sa suite
Prière : je me regarde dans un miroir et, lentement, je cherche à croire que le visage que je vois et l’être tout entier qu’il dévoile est profondément aimé et voulu par Dieu. Qu’est-ce qui m’empêche de me regarder en face ? Qu’est-ce qui dans ma vie ou mon regard vient ternir la ressemblance divine ?
Pénitence : quels sont les péchés que je ne regrette pas vraiment au point de m’en accommoder ? Certains marqueraient-ils mon cœur au point de rejaillir sur mon visage ?
PARTAGE : j’aborde la question de la confession pascale en famille ou avec mes amis, je prends date et essaie d’entraîner les autres. Si je ne connais pas par cœur l’acte de contrition, je mets le Carême à profit pour l’apprendre. Pourquoi pas tous ensemble ?
Nous avançons dans l’espérance
« Ne me chasse pas loin de ta face » : quelles sont les personnes que j’exclus ou rejette radicalement a priori ? Qu’est-ce qui m’éloigne de la présence de Dieu ?
« Ne me reprends pas ton Esprit Saint » : à qui ai-je retiré ma confiance, mon intérêt, mon amour ? À Dieu ou à quelqu’un ?
Jeudi après les Cendres
Dieu inspire une parole d’espérance
Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit !
Ps 1, 1-2.
Dieu me parle, je l’écoute
Mon enfant, dès le premier des psaumes, je t’appelle au bonheur ou à la vie éternelle : c’est la même chose, c’est quelqu’un, c’est moi… M’as-tu réellement choisi ? Peut-être est-ce le choix de tes parents ?
Peut-être as-tu toi-même un jour fait le choix de me suivre ? Quoi qu’il en soit, je t’invite à renouveler ce choix personnellement et régulièrement, à chaque instant comme un murmure permanent. Tu es un pèlerin du Ciel et le chemin que je t’ouvre ne consiste en rien d’autre que de « marcher en ma présence » (Gn 17, 1). Marcher, c’est demeurer en moi au milieu de toutes tes activités. Chacune d’elles, comme chaque événement de ta vie, peut te rapprocher de moi ou t’en éloigner. Je sais que tu peux être tenté de suivre le chemin des méchants, le chemin sonore des jugements et des ricanements, celui de ceux qui se tiennent à distance au lieu de se faire proches. Au long du jour, fais-moi entendre ce murmure qui nous rappelle l’un à l’autre, fredonne-moi les mots du bonheur d’être ensemble.
Je lui réponds
Dieu tout-puissant, par le don de Jésus Christ venu du ciel, j’ai reçu ta bénédiction ; je t’en supplie humblement : qu’il ne cesse jamais de m’apporter à la fois ton pardon et le salut.
Je m’engage à sa suite
Prière : je cherche à donner un « fil rouge » à ma journée en murmurant intérieurement mon amour du Seigneur par une parole de Dieu ruminée, une pensée, une libre parole ou un élan du cœur. Je peux si besoin m'aider des oraisons proposées p. 95.
Pénitence : je fais une pause dans ma journée ou me lève la nuit pour penser au Seigneur.
partage : j’ai des attentions gratuites qui me rapprochent des autres.
Nous avançons dans l’espérance
« Ne siège pas avec ceux qui ricanent » : ne serais-je pas de ceux qui ricanent, qui rient d’une manière méprisante, sarcastique ou stupide ?
De ceux qui trônent sur la critique, le jugement et la moquerie ?
« N’entre pas au conseil des méchants » : je choisis de confesser mon espérance en m’ancrant fermement dans le bien. Je refuse de donner suite à une pensée ou une discussion vaines ou malsaines.
Vendredi après les Cendres
Dieu inspire une parole d’espérance
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Ps 50 (51) 5-6ab, 18-19.
Dieu me parle, je l’écoute
Mon enfant, dans ta marche, tu rencontres le péché, celui des autres mais aussi le tien. Ton péché est devant toi, à ta porte, comme une bête tapie qui te convoite. Sauras-tu le dominer (cf. Gn 4, 7) ? Laisser ton péché devant toi te plonge dans le désespoir. Alors tu te mets à désespérer de tout, de tous, et surtout de toi. Tu cherches à passer par-dessus en te justifiant ou en te rendant aimable ou abordable par des sacrifices ou des artifices qui ne satisfont personne. Cette vitrine ne sert en effet à rien. Celui qui espère n’est pas présomptueux ou vantard. Il laisse regarder la réalité en face. Moi, je te regarde de l’intérieur et je contemple ton cœur sans fard, humilié, brisé et broyé, accessible au salut. Comme le psalmiste, sauras-tu simplement le présenter à mon regard bienveillant et plein d’espérance à ton égard ? Je suis doux et humble de cœur.
Je lui réponds
Dieu de miséricorde, que je ne cesse de rendre grâce pour tes merveilles, et qu’au terme de mon pèlerinage sur la terre, fidèle aux observances transmises d’âge en âge, je puisse te contempler sans fin.
Je m’engage à sa suite
Prière : je récite un « Je confesse à Dieu » consciencieusement.
Pénitence : j’humilie mon cœur par un jeûne qui me coûte un peu et qui me révèle ma pauvreté, par exemple : en mangeant peu, j’expérimente que je suis affamé(e) ; en me privant d’alcool ou de tabac, je discerne ma dépendance ; en éteignant mon téléphone ou en me désabonnant de Netflix ou de tel réseau social, je prends conscience de ma peur de la solitude ; en parlant moins, je comprends que je peine à écouter…
Partage : je suis attentif(ve) à ce que mes proches attendent réellement de moi.
Nous avançons dans l’espérance
« Ma faute est toujours devant moi » : quelles sont les fautes que je trimballe devant moi comme un Caddie et dont je désespère secrètement ?
« Oui, je connais mon péché » : lorsque je me confesse, mes aveux sontils simples, francs et directs, ou bien est-ce que je cherche à enrober ou à « noyer le poisson » ?
Samedi après les Cendres
Dieu inspire une parole d’espérance
Écoute, Seigneur, réponds-moi, car je suis pauvre et malheureux.
Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu, sauve ton serviteur qui s’appuie sur toi.
Prends pitié de moi, Seigneur, toi que j’appelle chaque jour.
Seigneur, réjouis ton serviteur : vers toi, j’élève mon âme !
Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent, écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui te supplie.
Ps 85 (86), 1-2, 3-4, 5-6.
Dieu me parle, je l’écoute
Mon enfant, j’aime ta prière car elle rappelle que, dans ta pauvreté, tu restes bien à moi. La prière est un lieu essentiel d’apprentissage de l’espérance. Si personne ne t’écoute plus, moi, je t’écoute encore. Quand tu pries, tu n’es jamais totalement seul. J’entends ton besoin de ressentir et de percevoir ma présence. Tu aimerais qu’à tes appels quotidiens je réponde pareillement. Ta persévérance est belle et bonne car elle t’élargit le cœur. Sais-tu que tu ne supplierais pas ainsi si je ne priais pas moimême en toi ? C’est mon Esprit Saint qui gémit en toi (Rm 8, 26-27). Par tes supplications, tu t’appropries mon propre désir et tu te rapproches de moi : je suis plein d’amour pour ceux qui, en appelant, s’ajustent à moi. Chacun de tes appels s’apparente à un battement de mon cœur.
L’espérance désire les biens ardus, elle se hisse par les supplications, elle réjouit déjà l’âme qui s’élève. Réjouis-toi aussi de ta fidélité qui s’éprouve. Comme la veuve importune fut exaucée, combien plus je te comblerai !
Je lui réponds
Dans ta bonté, Seigneur, reste auprès de moi afin que nul danger me menace, moi qui ai mis ma confiance dans ta protection.
Je m’engage à sa suite
Prière : je récolte les intercessions de mon entourage et je les fais monter vers le Seigneur.
Pénitence : je reconnais publiquement une pauvreté ou une erreur.
PARTAGE : je m’efforce d’être bon(ne) et plein(e) d’amour pour tous.
Nous avançons dans l’espérance
« Dans la prière, l’homme doit apprendre ce qu’il peut vraiment demander à Dieu – ce qui est aussi digne de Dieu. Il doit apprendre qu’on ne peut pas prier contre autrui. Il doit apprendre qu’on ne peut pas demander des choses superficielles et commodes que l’on désire dans l’instant – la fausse petite espérance qui le conduit loin de Dieu. Il doit purifier ses désirs et ses espérances. Il doit se libérer des mensonges secrets par lesquels il se trompe lui-même : Dieu les scrute, et la confrontation avec Dieu oblige l’homme à les reconnaître lui aussi » (Benoît XVI, Spe Salvi, n° 33).
Lundi de la première semaine du Carême
Dieu inspire une parole d’espérance
La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples. Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard. Ps 18B (19), 8, 9.
Dieu me parle, je l’écoute
Mon enfant, mes paroles sont esprit et vie (Jn 6, 63). Beaucoup se nourrissent de paroles vaines et ne sont pas rassasiés, se laissent conduire par les besoins ou les modes du moment et sont à la merci de toutes les idées en vogue. Considères-tu vraiment mes lois telles que je te les donne à travers l’enseignement de l’Église comme justes et bonnes ? Cherches-tu à les comprendre plus qu’à les adapter ? Apprends-tu à t’en réjouir ? Suis-je réellement ta boussole ou t’arranges-tu pour te donner ta propre direction en vivant « à côté » ou en faisant « comme si ». Beaucoup autour de toi cherchent à occulter ton intelligence et ton regard et te plongent dans les ténèbres. Ne cherche pas à me changer ou à changer mon Église, sois simple, ne crains pas mon appel à la conversion, reste auprès de moi dans mon Église « comme un petit enfant contre sa mère ». Sinon, qui te consolerait de tes angoisses ?
Je lui réponds
Je t’en prie, Seigneur, éclaire mon intelligence par la lumière de ta gloire, afin que je puisse voir ce que je dois faire et sache accomplir ce qui est droit.
Je m’engage à sa suite
Prière : au matin, je cherche à me nourrir de la parole de Dieu. Je peux la mettre dans la corbeille de pain du petit-déjeuner pour y penser…
Pénitence : au réveil, je ne me précipite pas sur mon téléphone. En journée, je ne reste pas rivé dessus. Je fixe des moments pour cela. Je fais de ma chambre une zone déconnectée.
partage : je change de fond d’écran : je regarde le monde et les gens avec un regard clair et bon.
Nous avançons dans l’espérance
« Les préceptes du Seigneur sont droits » : avec mon entourage et dans mes raisonnements, est-ce que j’entretiens des pensées ou des pratiques contraires à la foi et à l’enseignement de l’Église ?
« Le commandement du Seigneur est limpide » : quels sont mes arrangements personnels pour avoir à éviter de me convertir ou à repousser la conversion ?
« Ils réjouissent le cœur » : suis-je en communion de foi et de charité avec la hiérarchie de l’Église ou suis-je désespéré car rien ni personne ne semble plus me correspondre ?
Mardi de la première semaine du Carême
Dieu inspire une parole d’espérance
Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom. Je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre. Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses.
Ps 33 (34), 4-5, 6-7.
Dieu me parle, je l’écoute
Mon enfant, la vertu d’espérance, tu le comprends peu à peu, te demande un nouveau regard. Je ne te demande pas de croire que tout est rose, je le sais bien puisque j’ai enduré la Passion… Je te demande de voir le monde comme je l’ai toujours regardé jusqu’à travers des larmes de sang… toujours avec amour. « Dieu a tellement aimé le monde… » Je l’ai déjà regardé avec toi, je l’ai déjà pleuré pour toi. Je sais les peurs, les angoisses, le dégoût, la révolte, ou le « à quoi bon » qui peuvent t’habiter. Je sais la tentation de vouloir tout résoudre techniquement mais cette espérance-là est fallacieuse. Ce n’est pas la science qui rachète l’homme, c’est l’amour. C’est la science de l’amour, la science des saints. L’espérance humaine est celle d’un amour inconditionnel. La force que je te donne n’est pas de dénier la réalité mais de la voir en moi comme à travers un vitrail. Regardemoi et, à travers moi, tu verras la lumière de la résurrection briller sur le monde. L’espérance passe par tes propres yeux.
Je lui réponds
Que je trouve Seigneur en ta bénédiction une force nouvelle : sois pour moi consolation dans la tristesse, patience dans l’épreuve, secours dans le péril.
Je m’engage à sa suite
Prière : je laisse le Seigneur me regarder ; je cherche intérieurement son visage.
Pénitence : qu’est-ce qui nourrit mon pessimisme ? Je cherche à me détacher concrètement des sites, réseaux, fréquentations, pensées ou paroles qui troublent mon regard et abîment mon espérance sur l’Église, le monde, ma belle-mère, mon conjoint, mes enfants…
PARTAGE : je suis attentif au besoin d’un proche, je ne repousse pas ma réponse.
Nous avançons dans l’espérance
« Il le sauve de toutes ses angoisses » : est-ce que je présente au Seigneur mes angoisses pour le monde, l’Église, mon pays, ma famille, ma propre vie ? Est-ce que je pense parfois aux larmes de Jésus ?
« Exaltons tous ensemble son nom » : m’arrive-t-il de louer et de bénir Dieu avec d’autres ? Comment pourrais-je mieux vivre cette réalité ?
Mercredi de la première semaine du Carême
Dieu inspire une parole d’espérance
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Ps 50 (51), 3-4.
Dieu me parle, je l’écoute
Mon enfant, comme le roi David et Pierre, tu finis par éprouver le besoin d’être lavé tout entier : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! »
Je lui répondis : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
Simon-Pierre me répondit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » (Jn 13, 8-9). C’est à saint Pierre que j’ai expliqué le sens de cette demande qui est aujourd’hui la tienne. Être lavé tout entier signifie entrer en communion totale avec moi qui me suis offert tout entier au monde entier, « en rançon pour tous » (1 Tm 2, 6). Être en communion avec moi signifie être en communion avec tous. Le veux-tu ? Veux-tu être en communion avec l’ensemble de mon Corps ?
La purification de ton péché, du plus petit au plus gros, ne te concerne pas uniquement. Elle concerne le Corps tout entier dont tu es membre. Ne cherche pas à te purifier tout seul mais dans, par et pour l’Église qui est mon amour. Je te purifierai d’autant plus que tu te plonges avec les autres : je suis mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur moi, qui suis mort et ressuscité pour eux (2 Co 5, 15).
Je lui réponds
Protège-moi, Seigneur ; dans ta miséricorde, purifie-moi de tout péché, car nul malheur ne peut nuire à celui qu’aucun mal ne domine.
Je m’engage à sa suite
Prière : au long du jour, je dis régulièrement : « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour. »
Pénitence : je choisis un des membres de mon corps par lequel je pèche plus aisément et je m’efforce aujourd’hui de le « couper » pour le « laver » (mon regard, mes gestes, mes humeurs, mes paroles, mon écoute, mes pensées…).
PARTAGE : peut-être que laver ou ranger ma chambre, ma maison, mon bureau ou tout autre endroit m’aiderait aussi et me redonnerait courage !
Nous avançons dans l’espérance
« Selon ta grande miséricorde, efface mon péché » : comment est-ce que je vis ces demandes de Jésus : « Pardonnez et vous serez pardonnés », « La mesure dont vous servez pour les autres servira pour vous » ?
« Lave-moi tout entier de ma faute » : quels sont les membres de ma famille, de l’Église, de l’humanité que je n’aime pas et dont je ne me sens pas un tant soit peu solidaire ? Avec qui dois-je chercher à entrer en communion pour être lavé tout entier ?
Jeudi de la première semaine du Carême
Dieu inspire une parole d’espérance
Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.
Ps 22 (23), 1-2b, 2c-3, 4.
Dieu me parle, je l’écoute
Mon enfant, ce psaume fut probablement celui de ton baptême et il sera peut-être celui de ton enterrement. Toute ta vie est ici résumée : je suis avec toi et je te deviens de plus en plus familier au point que tu finisses par me tutoyer. Ta familiarité me rassure. Et je constate que c’est dans la difficulté que se scelle notre amitié et se renforce notre proximité. Mais, de manière générale, c’est sur le chemin de la vie, lorsqu’ensemble nous agissons et contribuons au bien de tous, que se dévoile l’espérance. Chercher à combler les autres et à leur procurer le repos et l’herbe verte, c’est nourrir l’espérance du Ciel. Tes bonnes œuvres font advenir le Royaume. Continue sans te décourager à faire le bien. Ta souffrance aussi et tout ce que tu fais pour atténuer celle des autres appartiennent à l’espérance.
Elle te donne le courage d’être du côté du bien lorsque le mal t’environne et que tu ne vois plus le jour. Tu comprends ainsi qu’espérer, ce n’est pas esquiver la souffrance mais la traverser avec moi. Avance et sois toi aussi un bon berger pour les autres ! Je suis là pour toi et pour eux.
Je lui réponds
Je t’en prie, Seigneur, fais venir sur ceux qui te supplient la miséricorde qu’ils espèrent ; que leur soit accordée en abondance la grâce de reconnaître ce qu’ils doivent demander et de voir leurs prières exaucées.
Je m’engage à sa suite
Prière : je me repose auprès du Seigneur, je peux intérieurement lui donner la main et le suivre.
Pénitence : je m’efforce d’accorder le repos à mes proches (je me pose, me tais, patiente, je rentre plus tôt pour aider…).
partage : je donne à ceux qui manquent (aumône, offrande de Carême), je cherche à apaiser ou à honorer une personne en particulier.
Nous avançons dans l’espérance
« Je ne manque de rien » : est-ce que je fais confiance au Seigneur et me satisfais de tout ?
« Ton bâton me guide et me rassure » : suis-je un vrai soutien pour mes proches ? Est-ce que je cherche à montrer l’exemple et la voie ?
