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mame Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sophie Cluzel Édition : Camille Icole Direction artistique : Armelle Riva Conception graphique : Thérèse Jauze Mise en page : Pixellence Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Marie Dubourg © Mame, Paris, 2020 57, rue Gaston Tessier, CS 500 61, 75 166 Paris Cedex 19 www.mameeditions.com ISBN : 9782728928033 MDS : MM 28033 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. »
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À Élisabeth « Seigneur, en voilà assez de batailles que j’ai livrées pour toi. Je voudrais mon congé. Mais si tu veux que je serve encore sous ton étendard, j’oublierai mon grand âge. » Saint Martin
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Prénom : François Âge : 8 ans Domicile : Sainte-Foy-lès-Lyon S’il était un personnage historique : Bayard, le chevalier
sans peur et sans reproche, car il est courageux, honnête et aime l’action.
S’il était un tableau : Saint Georges et le Dragon, de Paolo
Uccello, parce qu’il est prompt à se battre contre les méchants et à défendre les plus faibles. S’il était une odeur : celle du lait qui a débordé de la casserole,
car il est un peu « soupe au lait », prêt à s’enflammer assez vite. S’il était une musique : l’ouverture de Guillaume Tell,
de Rossini, entre douceur et chevauchée entraînante.
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Prénom : Jeanne Âge : 9 ans Domicile : Sainte-Foy-lès-Lyon Si elle était un personnage historique : Saint Louis, tant elle est attachée à la justice et à sa foi chrétienne. Si elle était un tableau : L’Hiver, peint par Arcimboldo, parce que c’est original, coloré et qu’on y trouve la nature qu’elle aime tant. Si elle était une odeur : celle du chocolat fondu,
tant elle est gourmande.
Si elle était une musique : « L’hymne de Jupiter »
dans Les Planètes de Gustav Holst : belle, élégante, émouvante, sensible.
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Prénom : Louis Âge : 9 ans et demi Domicile : Paris S’il était un personnage historique : le roi Salomon
car, lui aussi, aurait préféré la sagesse à la richesse.
S’il était un tableau : une œuvre de Georges de La Tour
car souvent, Louis, grâce à ses connaissances, est éclairant. S’il était une odeur : celle d’un vieux livre, car il a presque
toujours son nez, chaussé de lunettes, fourré dedans.
S’il était une musique : la première des Variations Goldberg
de Jean-Sébastien Bach jouée par Glenn Gould en 1981 : fin, juste, intelligent mais parfois trop lent.
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Prénom : Bushmills (un chien couleur châtaigne,
de la race des setters irlandais) Âge : 5 ans
Domicile : Sainte-Foy-lès-Lyon S’il était un personnage historique : Nessy, le monstre du Loch
Ness, car il est joueur et indépendant et, surtout, parce qu’il a une fâcheuse tendance à apparaître et disparaître. S’il était un tableau : le chien du tableau Suspense de Charles
Burton Barber, car il est de bonne compagnie et regarderait aussi avec gourmandise le plateau du petit déjeuner de sa maîtresse.
S’il était une odeur : celle de la saucisse qu’il vient de chaparder
sur l’étal d’un charcutier, car il est vif.
S’il était une musique : Whiskey in the Jar car, comme cet air traditionnel, il est d’origine irlandaise.
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1 BON PAPA CASCADEUR – Alors, c’est pour aujourd’hui Bon Papa ? demande François avec une curiosité mêlée d’impatience. – C’est vrai, Bon Papa : on attend depuis trop longtemps et ils ont prévu de la pluie aujourd’hui ! ajoute sa sœur Jeanne. Chez Bon Papa et Maminou, le petit déjeuner est synonyme de rassemblement familial, autour de la grande table de la cuisine. À la veille du 14 juillet, les parents des trois cousins ne sont pas là : ils sont partis à un mariage, laissant Jeanne et son frère François, ainsi que leur cousin
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Louis, chez leurs grands-parents en Dordogne. Les trois enfants sont d’humeur maussade, car ils auraient aimé, eux aussi, se rendre à ce mariage. – Allez ! Suivez-moi ! dit Bon Papa, les cheveux en bataille, encore chaussé de pantoufles et vêtu d’un pyjama sous sa robe de chambre en coton. Alors qu’il est sur le seuil de la pièce, Maminou lui adresse la parole : – Mon chéri, lui dit-elle, déjà vêtue et le chignon en place. Ne voudrais-tu point t’habiller auparavant ? – Que nenni, gente dame ! L’aventure n’attend pas ! clame-t-il en quittant la pièce, suivi des trois cousins intrigués. Le groupe remonte la petite pente du jardin qui domine la rivière de la Dordogne en contrebas. Le ciel est gris et le vent humide. Le chien Bushmills sent qu’il y a de l’excitation dans l’air et court dans
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BON PAPA CASCADEUR
tous les sens autour de Jeanne, sa jeune maîtresse. – Où nous mènes-tu, Bon Papa ? demande Louis. Dans la Tour de Passe-Passe1 ? – Bien vu, jeune oison ! lui répond son grand-père un peu essoufflé. Arrivé au pied de la tour abandonnée, Bon Papa pousse la porte vermoulue, qui grince sur ses gonds. Plus loin, devant une porte du rezde-chaussée, il sort de sa poche une longue et lourde clé. – Cette tour me rappelle de très bons souvenirs ! chuchote François à l’oreille de sa sœur. Qu’a pu donc devenir Hochelaga2 ? – Ta-taaaa ! s’exclame alors Bon Papa en pointant, au milieu de la pièce, un grand trampoline. À vous, 1. Voir Les Orphelins de Paris, une autre aventure des trois cousins. 2. Hochelaga est un jeune garçon qu’ils ont rencontré au cours de leur aventure racontée dans Les Orphelins de Paris.
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mes petits oiseaux, les envols dans les nuages ! À votre tour, mes chers spationautes, l’expérience du zéro gravité ! À vous, les futurs saints, une montée vers le Ciel ! Les trois enfants battent des mains : cela fait si longtemps qu’ils espéraient un tel trampoline pour s’amuser les jours de pluie ! – Je vais vous montrer comment on fait ! s’enhardit le grand-père qui se déchausse, lançant du pied ses pantoufles à l’autre bout de la pièce avant de monter sur la toile. – Mais… Bon Papa : il manque le filet de sécurité ! s’étonne Louis, tout en essuyant les verres de ses lunettes sur sa chemisette. – Prends garde à toi ! implore Jeanne. – Prends garde à toi ! Si tu ne m’aimes pas, si tu ne m’aimes pas, je t’aime. Prends garde à toi ! Lalilala… chante Bon Papa en rebondissant comme une balle.
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– Bon Papa est un peu foufou ce matin… constate, amusé, Louis. Et, chantant à pleins poumons l’air de Carmen1, Bon Papa fait des bonds de plus en plus haut sur le trampoline. Sa robe de chambre se gonfle comme un parachute et François explose de rire. Et hop ! Et hop ! Et ce qui devait arriver arrive… Bon Papa tente de s’asseoir en tailleur avant un nouveau rebondissement quand un crac sonore retentit ! Et les enfants voient leur grand-père grimacer de douleur, s’envoler dans les airs et retomber durement sur le sol en poussant un cri…
1. Carmen est un opéra de Georges Bizet.
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2 LA CATHÉDRALE DE CRISTAL – Mademoiselle ! Vous ne pouvez pas entrer ici avec votre chien ! aboie la réceptionniste, à l’humeur aussi grise que le temps. – Mais, madame, je suis aveugle et j’ai besoin de mon chien, implore Jeanne pendant que son cousin Louis, gêné par ce mensonge, regarde ailleurs. – C’est bon, c’est bon ! se reprend la réceptionniste en rougissant. Venez par ici alors pour prendre la nacelle gratuite : ce sera plus simple pour vous ! dit-elle en menant les enfants vers une sorte d ’ascenseur grillagé qui doit les faire
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descendre dans le gouffre de Proumeyssac. En effet, Maminou a mené les trois cousins voir « la cathédrale de cristal » de la Dordogne. L’occasion pour eux de faire du tourisme pendant qu’elle conduit Bon Papa aux urgences hospitalières. « Je l’avais bien dit ! Avec ses folies, il a fini par se casser le dos ! » Tchac ! La porte se ferme et la nacelle amorce sa descente dans les profondeurs du gouffre. Les stalactites et stalagmites sont illuminées de mille couleurs, et la musique résonne sur les parois. – Il ne faut pas jouer les aveugles quand on ne l’est pas, dit Louis. Cela n’est pas respectueux je trouve ! – Ohhhh ! Que c’est beau ! s’exclame Jeanne. – Elle fait semblant d’être sourde cette fois, s’amuse François.
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– C’est vrai que c’est beau… Et la musique semble sortir des tuyaux d’orgue formés par les concrétions calcaires ! chuchote Louis. – C’est quoi des crétions calcaires ? demande François. – Les concrétions calcaires ? Hum… C’est un peu compliqué à expliquer mais, en gros, ce sont des formes créées par les gouttes d’eau qui déposent un peu de calcaire et finissent par construire, petit à petit, des stalactites et des stalagmites, explique Louis en remontant ses lunettes sur son nez. – Des galactiques ? s’interroge François en fronçant les sourcils. Y a-t-il un lien avec le football ? – Non, non, reprend Louis. Des sta-lag-mi-tes : « mites » comme « montent » : ce sont les petites colonnes qui montent du sol là-bas. Et puis il y a les sta-lac-ti-tes : « tites » comme « tombent » : ce sont ces autres colonnes qui tombent du plafond, là-haut. Tu comprends ?
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– Ben… commence François, pas tout à fait… – Chuuuuut ! les coupe Jeanne. Arrête avec tes leçons, Louis, on n’entend plus que toi ici ! Et… je commence à avoir le tournis… – Moi aussi… C’est l’altitude ! plaisante François. – Holà ! Que se passe-t-il ? s’écrie Louis, qui se tient aux grilles de la nacelle pour ne pas tomber. Bushmills se met à hurler à la mort. La nacelle tourne en effet de plus en plus vite sur elle-même et finit par faire sombrer nos trois amis et leur chien dans l’inconscience la plus profonde…
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3 FRANçOIS A LE FEU Jeanne, François et Louis se réveillent dans le brouillard froid d’un début d’après-midi hivernal. Quelques chiens aboient au loin. Les cousins se frottent les yeux et se redressent sur leurs jambes. – Où sommes-nous tombés, cette fois ? dit Jeanne en ôtant des brins de paille de ses vêtements. – Tu es drôlement habillée ! dit son frère en souriant. – Tu t’es vu, gros malin ? lui répond sa sœur. On dirait que tu as enfilé un sac de pommes de terre ! – Pff… On dirait plutôt le vêtement d’un moine avec cette capuche ! Aïe, ça me pique ! dit-il.
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Louis se met à quatre pattes et inspecte le sol. – Alors Louis, tu cherches un trésor, le nez comme ça au bord de la terre ? lui demande François. – J’observe, j’observe… Nous sommes sur un terrain cultivé où vont pousser des artichauts : ils ont mis de la paille dessus pour que cela ne gèle pas. Nous sommes donc en hiver, analyse Louis. Et vu nos habits, avec une tunique, cette
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sorte de manteau et ces sandales, je dirais que nous sommes à l’époque gallo-romaine ! – Merci, Sherlock Holmes ! lui répond François. Voilà une excellente nouvelle, mais que fait-on maintenant ? – Mmm… Je n’ai pas de réponse à cette question, Docteur Watson, lui répond son cousin. – Ben moi, j’ai froid… se plaint Jeanne en se serrant contre son chien tout chaud. Tu es mon hotdog1 préféré ! lui dit-elle en glissant ses doigts dans sa toison rouge feu. Rien que de te voir nous réchauffe ! – Waourf ! lui répond Bushmills en la regardant de ses yeux brillants. Les cousins se séparent. Louis part repérer les alentours. De son côté, François se dirige vers un 1. Sandwich chaud constitué d’une saucisse dans un morceau de baguette : mot anglais qui se traduit littéralement par « chien chaud ».
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cabanon où il découvre de grosses jarres et de la paille sèche. Il en prend quelques poignées, attrape deux bouts de bois et sort retrouver Jeanne. – Peux-tu m’apporter des pierres pour faire un foyer, s’il te plaît ? lui demande François. Cela protégera les flammes du vent ! Sans dire un mot, Jeanne fait ce qu’il faut. Pendant ce temps, François fait une encoche avec une pierre dans un des bâtons posés au sol. Il s’applique ensuite à faire tourner l’autre bâton, en le faisant glisser dans ses mains à la verticale. Au bout de plusieurs minutes, toujours rien : le frottement des bâtons ne produit pas de fumée… – Ouille ! Je crois que j’ai des ampoules… dit François. – Souviens-toi, quand Bon Papa nous a appris cela, il a dit qu’il fallait retirer l’écorce pour éviter de se brûler la peau des mains, lui dit-elle. Et il avait un couteau, lui…
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– Bon, j’ai vite fait le tour, dit Louis, de retour de ses observations. Nous sommes coincés sur une petite île, et l’eau est bien trop froide pour que nous la traversions. Voyant François penché sur deux bâtons et de la paille, il s’approche : – Alors ? Tu y parviens ? – Pas trop… – La dernière fois, avec Bon Papa, on avait aussi eu du mal à faire une flambée, tu te souviens ? – Oui, oui… – As-tu pensé à mettre un peu de gravier dans l’encoche où tourne ton bâton ? – Oh zut ! J’avais oublié ! – Je vais essayer si tu veux… François, les paumes des mains douloureuses, laisse sa place à son cousin. – Le bout du bois est tiède : tu as bien frotté. Cela va être plus facile, dit-il en mettant de minuscules
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cailloux là où les deux bois vont se toucher. Comme ça, ça frotte davantage… Et le voilà, tel un homme des cavernes, à frotter, frotter, frotter et finir par fabriquer ainsi de toutes petites braises. Louis pose ensuite ces minuscules braises dans une poignée de paille sèche sur laquelle il souffle et voilà que, tout doucement, dans une épaisse et âcre fumée, l’ensemble commence à prendre feu. – Victoire ! s’écrie Jeanne. François est retourné dans l’abri prendre encore de la paille et quelques bâtons de bois pour nourrir le feu. Jeanne, tout sourire, approche ses mains pour se réchauffer. – Voilà qu’il se met à neiger maintenant ! regrettet-elle. Cela va étouffer le feu ! Au même moment, de vifs coups de pagaie doublés de cris féroces résonnent dans l’air. Les trois
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cousins et Bushmills, surpris, laissent tout en plan et entrent dans le cabanon, le cœur battant, se cacher dans la paille. – Mais où sont-ils ? Où sont-ils que je les étripe ? gronde une voix qui se rapproche. – Encore des maraudeurs, se plaint une autre. – Ils viennent voler nos châtaignes ! Notre travail ! – Ils risquent surtout de brûler nos biens : je ne me laisserai pas faire !
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Les enfants sont terrifiés. Les garçons résistent à la curiosité de jeter un œil pour voir ce qui se passe, de peur d’être repérés. De son côté, Jeanne s’efforce, tant bien que mal, de museler Bushmills qui, au moment où les deux hommes allaient entrer dans le cabanon, s’échappe comme une flèche enflammée. Bondissant sur les minuscules braises du feu de François, il disparaît dans une gerbe d’étincelles et de cendres. – Qu’est-ce que c’était ? – Par Odin, on aurait dit une flamme ! – Quelle vitesse ! Les deux hommes tombent à genoux. – C’était Njord ! Nous avons été visités par Njord, le dieu du Feu ! L’un des deux hommes rentre alors dans le cabanon et, ouvrant une des jarres, en tire deux grosses poignées de châtaignes qu’il lance dans les cendres, comme un sacrifice religieux fait à ses dieux.
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– Allez ! Retournons chez nous ! – Oui, et puis, avec ce froid, nous risquons d’attraper la mort par ici… Le calme est revenu. Une fois que les enfants n’entendent plus le bruit des pagaies, ils sortent enfin de leur cachette où ils ont eu bien chaud. – J’ai-j’ai eu vrai-vraiment très peu-peur ! bégaie François, de la paille dans les cheveux. Re-regardez, je-je tremble comme u-u-une feu-feuille ! – Moi aussi, reconnaît Louis. Bushmills nous a sauvés ! La neige tombe de plus en plus : de gros flocons duveteux qui étouffent tous les bruits. La lumière décline. – Aaaaah ! s’écrie alors Jeanne restée dans le cabanon. Les deux garçons courent la rejoindre. – Qu’y a-t-il ? demande Louis. Pourquoi as-tu hurlé comme ça ?
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– Je ne vois plus rien ! s’alarme Jeanne. Plus rien du tout ! Mon Dieu, je crois que je suis devenue aveugle !
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