Evangile selon saint Luc

Tous les trois ans, l’évangile proclamé à la messe du dimanche est celui de saint Luc. Adressé au monde païen, ce texte offre un itinéraire pour reconnaître Jésus, messie miséricordieux.

L’objectif de ce livret est double : faire percevoir la manière spécifique dont saint Luc a mis en forme sa biographie de Jésus, et mettre en valeur la dynamique cohérente qui relie les textes du dimanche.

Évangile selon

saint Luc (Année C)

On trouvera ici une présentation structurée de l’évangile, des paragraphes introduisant chaque grande partie et des balises en marge permettant de saisir l’enjeu des passages proclamés dans la liturgie dominicale.

Un support idéal pour la lecture personnelle ou communautaire.

Lecture dominicale guidée par Jean-Philippe Fabre

3,50 € TTC France www.mameeditions.com

© Augustin Frison-Roche, Tétramorphe, huile sur bois. Chapelle Saint-Jacques, Agen.

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24/07/2018 16:48

Le texte de l’Évangile selon saint Luc est issu de l’édition de référence de La Bible, Traduction ­officielle liturgique, qui a fait l’objet de la présentation suivante : Le texte de cette édition en langue française a été élaboré par la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques (CEFTL), a été approuvé par les évêques des Conférences épiscopales de France (3 novembre 2012), de Belgique (8 novembre 2012), du nord de l’Afrique (22 novembre 2012), de Suisse (3 décembre 2012), du Canada (3 janvier 2013) et par l’archevêque du Luxembourg (12 novembre 2012).

Il a été confirmé par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements le 12 juin 2013.

(Prot. 341/13/L – 392/13/L – 393/13/L – 394/13/L – 395/13/L – 396/13/L) + Bernard-Nicolas AUBERTIN, Archevêque de Tours Président de la CEFTL Paris, le 16 août 2013 Jean-Philippe Fabre est prêtre du diocèse de Paris depuis 1998. Professeur au collège des Bernardins, il donne un cours d’initiation à la Bible ainsi que divers cours sur les écrits du Nouveau Testament.

Iconographie de couverture : Augustin Frison Roche, Tétramorphe (détail). © AELF, Paris, 2013, pour l’ensemble du texte biblique. © Mame, Paris, 2018, pour l’ensemble de l’ouvrage.

ISBN : 978-2-7289-2485-1 MDS : 531 725

Évangile selon

saint Luc (Année C)

Lecture dominicale guidée par Jean-Philippe Fabre MAME

Introduction générale La plus « occidentale » des années liturgiques Bien souvent, les prédications dominicales se ressemblent d’une année sur l’autre, quel que soit l’évangéliste mis à l’honneur. Il est vrai que le découpage « en épisodes » proposé par la liturgie voile la structure originale de chaque évangile. À l’inverse, ­l’option de ce petit livret annuel consiste à plonger dans l’intégralité d’un évangile, pour prendre conscience de sa spécificité théologique. L’année liturgique C nous emmène à la suite de Luc, qui livre à son lecteur un témoignage sur Jésus d’une rare beauté littéraire.

Luc est un compagnon de Paul. Il l’a rencontré lors de son deuxième voyage missionnaire, au moment où l’Apôtre allait traverser le Pont pour passer en Macédoine.

Luc, médecin de la diaspora juive, est un Grec cultivé ayant le souci que l’Évangile soit accessible aux nations païennes et hellénistiques. Ces circonstances marquent profondément son écriture.

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En effet, la véritable originalité de Luc réside dans son travail d’écrivain, qui lui permet de déployer sa théologie propre. Plus que Marc ou Matthieu, Luc écrit une authentique œuvre littéraire, avançant avec intelligence sur la ligne de crête entre les différentes contraintes à satisfaire : respecter les sources dont il dispose (témoignages oculaires, sources écrites…), proposer une vraie méditation théologique, utiliser la clé d’interprétation que constitue l’Ancien Testament et, enfin, agencer son ouvrage selon les critères d’une biographie hellénistique.

Un recours original aux sources C’est en écoutant le témoignage de Paul que Luc approfondit sa connaissance du Christ. Il a conscience qu’il n’est qu’un témoin « de troisième main ». Dès son prologue, Luc annonce qu’il a été sensible aux témoignages oculaires (Lc 1,1-4). Il a probablement mené son enquête auprès des premiers témoins. La Tradition dit qu’il a rencontré la mère de Jésus, ce qui lui permet de narrer les récits magnifiques de l’Annonciation et de la naissance de Jésus.

En outre, Luc avertit dès ses premières lignes qu’il a connaissance de l’existence de plusieurs récits racontant les événements de la vie de Jésus. Les biblistes s’accordent pour affirmer que Luc, à l’instar de Matthieu, disposait du récit plus ou moins complet de Marc. Luc respecte profondément cette source en étant fidèle à son intention profonde : raconter le ministère public de Jésus jusqu’à sa Passion et sa résurrection, en gardant l’aspect « successif » des événements et en reprenant les épisodes de Marc avec fidélité.

Il faut être conscient de ce respect de Luc pour l’œuvre de Marc pour goûter à sa profonde originalité. Luc n’a pas hésité à retravailler le récit de Marc à sa façon, 8

intégrant les résultats de sa propre enquête. Il a augmenté, réorganisé, modifié…

On note bien sûr l’ajout des récits de l’enfance ou des paraboles de la miséricorde, et son traitement original de la Passion de Jésus, déployant sa théologie propre : celle d’un messie miséricordieux. Tout en conservant la trame de Marc, Luc a donné une part plus importante à l’enseignement de Jésus, intégrant des éléments absents de Marc tels le Notre Père ou les Béatitudes. Luc a distillé ces enseignements tout au long du ministère de Jésus, notamment au cours de sa montée vers Jérusalem.

L’utilisation de l’Ancien Testament comme une grammaire Luc se démarque radicalement de Marc et de Matthieu dans son rapport à l’Ancien Testament. Comme narrateur, il ne cite quasiment jamais les Écritures. Avec beaucoup de finesse, il laisse Jésus en être l’interprète. Jésus utilise l’Ancien Testament pour se faire reconnaître. Lorsque le narrateur se réfère aux Écritures, il le fait de manière extrêmement subtile, utilisant notamment le style « anthologique » (cf. Luc 1 – 2 ­rappelle 1 Samuel 1 – 3) : l’œuvre de Luc est tellement pétrie du vocabulaire et du style de la Septante1 que l’Ancien Testament n’est pas seulement le point de référence de son évangile, il en est la grammaire. On pourrait penser que Luc, avec cette stratégie allusive, n’est pas au niveau de la puissance démonstrative de Matthieu. Précisément, Luc ne cherche pas à persuader, mais à faire parcourir un itinéraire de reconnaissance progressive de Jésus.

1. Traduction grecque de l’Ancien Testament à disposition des juifs au ier siècle.

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Une authentique biographie hellénistique L’un des aspects les plus originaux de son texte réside dans le fait que Luc suit les canons de la littérature grecque, plus particulièrement du genre biographique. Là encore, il se distingue de Marc et de Matthieu. Son option fondamentale consiste à s’adresser au monde païen en employant ses propres codes, en choisissant une forme littéraire qui lui est familière. Luc est radicalement orienté vers le monde profane ­(oserais-je dire « vers le monde occidental » ?), parce qu’à la racine de son projet, il y a l’intention de faire une œuvre « pagano-compatible ». Comment s’y prend-il ?

Tout d’abord, il déploie une réelle finesse stylistique et une authentique élégance.

Saint Jérôme dira : « Parmi les évangélistes, Luc se distingue par une connaissance remarquable de la langue grecque. » Ensuite, le projet « hellénistique » annoncé dès la préface est honoré par toute l’œuvre de Luc, aussi bien par la forme que par le fond. À la manière d’un biographe grec, Luc use de techniques littéraires qu’il est aisé de rapprocher de celles de Suétone ou de Plutarque : il déploie notamment une paideia, un récit d’enfance.

Le sublime projet de Luc est à la fois fidèle au genre « évangile » (qu’il a d’ailleurs contribué à définir) et profondément original. Il a su remettre en ordre les sources dont il disposait pour écrire une biographie selon les règles de l’art grec, tout en mettant en valeur l’unicité de son « héros » (à la fois ordinaire et tragique, exemplaire et unique).

Sa grande maîtrise du recours allusif à l’Ancien Testament et des procédés de la biographie profane lui ont permis de renouveler ce genre en profondeur. En faut-il plus pour démontrer que l’itinéraire évangélique de l’année C vaut la peine d’être apprécié pour lui-même ?

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Plan de l’évangile

Prologue : Le projet de Luc (1,1-4) I. UNE PRÉPARATION DEPUIS JEAN BAPTISTE JUSQU’À JÉSUS (1,5 – 4,13)

1. Annonce des naissances de Jean Baptiste puis de Jésus (1,5-56) 2. Naissance de Jean Baptiste puis de Jésus (1,57 – 2,52) 3. Prédication de Jean Baptiste et préparation du Messie (3,1 – 4,13) II. MINISTÈRE PROPHÉTIQUE DE JÉSUS EN GALILÉE (4,14 – 9,50)

Épisode prophétique de la prédication de Jésus à Nazareth (4,14-30) 1. Un ministère de compassion à la manière des prophètes (4,31 – 6,49) 2. Le temps de l’interprétation de l’activité prophétique de Jésus (7,1 – 8,21) 3. Puissance du Prophète : signes et perspective de la Passion (8,22 – 9,50) III. LA MONTÉE VERS JÉRUSALEM ET LES ANNONCES DU REJET (9,51 – 19,27)

1. La préparation des disciples à la prière et à la vigilance (9,51 – 13,21) 2. Le plan du salut : prophète rejeté et miséricorde du Père (13,22 – 17,10) 3. L’approche du Roi en sa ville et le rejet par les siens (17,11 – 19,27) IV. À JÉRUSALEM : INTRONISATION, PASSION ET RÉSURRECTION (19,28 – 24,49)

1. L’intronisation du Fils de l’homme dans l’adversité (19,28 – 21,38) 2. La Passion et la mort du roi de miséricorde (22,1 – 23,56) 3. La reconnaissance du Ressuscité d’après les Écritures (24,1-49)

Finale : L’enlèvement de Jésus au ciel (24,50-53) 11

Évangile selon saint Luc Prologue : Le projet de Luc (1,1-4) Dans ce prologue que la liturgie associe, non sans raison, au début du ministère de Jésus (Lc 4,14-21), Luc expose les tenants et aboutissants de son projet. À la manière des œuvres hellénistiques, il dévoile ses sources, ainsi que la méthodologie qu’il a suivie pour ordonner son récit. Son but consiste à confirmer des enseignements que son auditeur a déjà reçus oralement.

Prologue

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Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, 2d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole. 3C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, 4afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus.

1

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Luc 1,5

I. UNE PRÉPARATION DEPUIS JEAN BAPTISTE JUSQU’À JÉSUS (1,5 – 4,13)

Luc livre ici parmi les plus belles pages des évangiles. Il utilise un style qui rappelle les récits de l’enfance de Samuel. Il met en parallèle les événements de la conception, de la naissance et de l’assise du ministère de Jean Baptiste et de Jésus. Utilisant la technique littéraire de la synkrisis (parallélisme narratif), il invite le lecteur à découvrir la supériorité de Jésus sur Jean Baptiste : conception virginale, naissance annoncée par les anges, baptême de celui qui est plus fort que Jean Baptiste et qui vainc le diable.

1. Annonce des naissances de Jean Baptiste puis de Jésus (1,5-56) Le récit de Luc livre deux « annonciations », concernant les naissances de Jean Baptiste et de Jésus. La comparaison entre les deux met en lumière l’inconcevable origine du second et son inégalable dignité. Jean Baptiste naîtra de parents âgés et stériles ; Jésus, d’une conception virginale. Jean Baptiste sera un enfant consacré à Dieu ; Jésus, le Fils même de Dieu. Jean Baptiste sera le messager, Jésus est déjà le divin Fils. Il sera roi pour toujours, là où Jean Baptiste est prophète pour un temps.

Annonce à Zacharie

Il y avait, au temps d’Hérode le Grand, roi de Judée, un prêtre du groupe d’Abia°, nommé Zacharie. Sa femme aussi était descendante d’Aaron ; elle s’appelait Élisabeth. 6Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur de façon irréprochable. 7Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile et, de plus, ils étaient l’un et l’autre avancés en âge.

8 Or, tandis que Zacharie, durant la période attribuée aux prêtres de son groupe, assurait le service du culte devant Dieu, 9il fut désigné par le sort, suivant l’usage des prêtres, pour aller offrir l’encens dans le sanctuaire du Seigneur. 10Toute la 5

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Luc 1,25

multitude du peuple était en prière audehors, à l’heure de l’offrande de l’encens.

11 L’ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l’autel de l’encens. 12À sa vue, Zacharie fut bouleversé et la crainte le saisit.

13 L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée : ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. 14Tu seras dans la joie et l’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance, 15car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte°, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ; 16il fera revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; 17il marchera devant, en présence du Seigneur°, avec l’esprit et la puissance du prophète Élie, pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants, ramener les rebelles à la sagesse des justes, et préparer au Seigneur un peuple bien disposé°. » 18Alors Zacharie dit à l’ange : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. » 19L’ange lui répondit : « Je suis Gabriel et je me tiens en présence de Dieu. J’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer cette bonne nouvelle. 20Mais voici que tu seras réduit au silence et, jusqu’au jour où cela se réalisera, tu ne pourras plus parler, parce que tu n’as pas cru à mes paroles ; celles-ci s’accompliront en leur temps. » 21 Le peuple attendait Zacharie et s’étonnait qu’il s’attarde dans le sanctuaire.

22 Quand il sortit, il ne pouvait pas leur parler, et ils comprirent que, dans le sanctuaire, il avait eu une vision. Il leur faisait des signes et restait muet°. 23Lorsqu’il eut achevé son temps de service liturgique, il repartit chez lui. 24Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth conçut un enfant. Pendant cinq mois, elle garda le secret. Elle se disait : 25« Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi, en ces jours où il a posé son regard pour effacer ce qui était ma honte devant les hommes. » 15

Luc 1,26

Annonce à Marie

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, 27à une jeune fille vierge°, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.

28 L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue°, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » 29À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. 30L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. 32Il sera grand, il sera appelé Fils du TrèsHaut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; 33il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 34 Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme° ? » 35L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. 36Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente°, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. 37Car rien n’est impossible à Dieu°. » 38Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.

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39-45 Dim 4 Avent C

Rencontre de Marie et d’Élisabeth

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse°, dans une ville de Judée. 40Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 41Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, 42et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles 39

Le quatrième dimanche de l’Avent est celui de l’imminence de la venue de Jésus en la chair. À la Visitation est mise en lumière

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Luc 1,56 la participation de est béni. 43D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? chacun aux mystères 44 Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a du salut : à Jean Baptiste 45 d’annoncer, à Élisabeth tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des de reconnaître, paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » à Marie de croire ! 46

Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, 47 exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

48 Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.

49 Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !

50 Sa miséricorde° s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.

51 Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.

52 Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

53 Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.

54 Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, 55 de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » 56 Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

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Luc 1,57

2. Naissance de Jean Baptiste puis de Jésus (1,57 – 2,52) Après les annonces de leur conception, Luc invite à comparer les naissances des deux enfants. La naissance de Jean Baptiste est à peine évoquée. Luc s’étend sur sa circoncision et le don de son nom, c’est-à-dire sur l’observance de la loi ancienne. Pour Jésus en revanche, la naissance est plus déployée que la circoncision : il est le Sauveur venu dans la chair, le Christ et Seigneur que les anges annoncent aux bergers. Sa présentation au Temple manifeste qu’il vient accomplir un dessein hors du commun : il sera « lumière pour éclairer les nations ».

Naissance et circoncision de Jean le Baptiste

Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. 58Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. 59Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. 60Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » 61 On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » 62On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. 63Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. 64À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. 65La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. 66Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.

67 Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques : 68 « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, 57

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Luc 1,79

qui visite et rachète son peuple.

69 Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur, 70 comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes°, depuis les temps anciens : 71 salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, 72 amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte, 73 serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte, 74 afin que, délivrés de la main des ennemis, 75 nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.

76 Toi aussi°, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins 77 pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, 78 grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut, 79 pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire° nos pas au chemin de la paix. » 19

Tous les trois ans, l’évangile proclamé à la messe du dimanche est celui de saint Luc. Adressé au monde païen, ce texte offre un itinéraire pour reconnaître Jésus, messie miséricordieux.

L’objectif de ce livret est double : faire percevoir la manière spécifique dont saint Luc a mis en forme sa biographie de Jésus, et mettre en valeur la dynamique cohérente qui relie les textes du dimanche.

Évangile selon

saint Luc (Année C)

On trouvera ici une présentation structurée de l’évangile, des paragraphes introduisant chaque grande partie et des balises en marge permettant de saisir l’enjeu des passages proclamés dans la liturgie dominicale.

Un support idéal pour la lecture personnelle ou communautaire.

Lecture dominicale guidée par Jean-Philippe Fabre

3,50 € TTC France www.mameeditions.com

© Augustin Frison-Roche, Tétramorphe, huile sur bois. Chapelle Saint-Jacques, Agen.

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