9782728922956 les orphelins de paris

Cyril Lepeigneux

À Madeleine.

« Laissons Dieu conduire notre petite barque, il la gardera du naufrage. » Saint Vincent de Paul

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Prénom : François Âge : 8 ans Domicile : Sainte-Foy-lès-Lyon S’il était un personnage historique : Bayard,

le chevalier sans peur et sans reproche, car il est courageux, honnête et aime l’action.

S’il était un tableau : Saint Georges et le dragon, de Paolo Uccello,

parce qu’il est prompt à se battre contre les méchants et à défendre les plus faibles.

S’il était une odeur : celle du lait qui a débordé de la casserole

car il est un peu soupe au lait, prêt à s’enflammer assez vite.

S’il était une musique : l’ouverture de Guillaume Tell, de Rossini,

entre douceur et chevauchée entraînante.

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Prénom : Jeanne Âge : 9 ans Domicile : Sainte-Foy-lès-Lyon Si elle était un personnage historique : Saint Louis,

tant elle est attachée à la justice et à sa foi chrétienne.

Si elle était un tableau : L’Hiver, peint par Arcimboldo,

parce que c’est original, coloré et qu’on y trouve la nature qu’elle aime tant.

Si elle était une odeur : celle du chocolat fondu

tant elle est gourmande.

Si elle était une musique : « L’hymne de Jupiter »

dans Les Planètes de Gustav Holst : belle, élégante, émouvante, sensible.

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Prénom : Louis Âge : 9 ans et demi Domicile : Paris S’il était un personnage historique : le roi Salomon

car, lui aussi, aurait préféré la sagesse à la richesse.

S’il était un tableau : un tableau de Georges de La Tour

car souvent, Louis, grâce à ses connaissances, est éclairant.

S’il était une odeur : celle d’un vieux livre

car il a presque toujours son nez, chaussé de lunettes, fourré dedans.

S’il était une musique : la première des Variations Goldberg,

de Jean-Sébastien Bach, jouée par Glenn Gould en 1981 : fin, juste, intelligent, mais parfois trop lent.

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Prénom : Bushmills

(un chien couleur châtaigne, de la race des setters irlandais) Âge : 5 ans Domicile : Sainte-Foy-lès-Lyon S’il était un animal historique : Nessy, le monstre du Loch Ness, car

il est joueur et indépendant et, surtout, parce qu’il a une fâcheuse tendance à apparaître et disparaître.

S’il était un tableau : le chien du tableau Suspense, de Charles Burton Barber, car il est de bonne compagnie et regarderait aussi avec gourmandise le plateau du petit déjeuner de sa maîtresse.

S’il était une odeur : celle de la saucisse qu’il vient de chaparder

sur l’étal d’un charcutier, car il est vif.

S’il était une musique : Whiskey in the jar

car, comme cet air traditionnel, il est d’origine irlandaise.

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1 La chasse est ouverte

La Dordogne coule au pied des châteaux forts de Castelnaud et de Beynac. Un merle chante, caché dans un arbuste. Il est encore tôt. Surtout pour une journée de vacances d’été mais, comme à son habitude, Maminou, le chignon impeccable, est debout depuis longtemps.

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– Bonjour, Maminou !

La grand-mère se retourne et se trouve nez à nez avec Jeanne qui promène son chien, Bushmills.

– Bonjour, mon trésor ! Hé, quelle jolie fille de 9 ans ! Viens donc dans mes bras, que je t’embrasse !

Les uns après les autres, les habitants de la maison s’éveillent. Avec plaisir, chacun retrouve la grande table de bois couverte de miches de pain croustillant, de confitures maison, de fruits frais.

– Chez toi, Maminou, c’est comme si c’était tous les jours dimanche ! se réjouit François, 8 ans, le petit frère de Jeanne, la joue barbouillée de confiture.

Mais ce matin, il se passe quelque chose. Bon Papa a l’air préoccupé. Tout à coup, il demande le silence.

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La chasse est ouverte

– Mes chers enfants, l’heure est grave ! Avec votre grand-mère, nous pensons qu’il y a un chapardeur dans la maison.

– C’est quoi un chapardeur, Bon Papa ? demande Nicolas, du haut de ses 5 ans.

– C’est comme un voleur. Quelqu’un qui se sert de quelque chose sans en demander la permission, lui répond, en le regardant par-dessus ses lunettes, son grand-frère Louis.

– Un peu comme Bon Papa quand il prend du chocolat dans la réserve de Maminou ? ose, le regard coquin, Nicolas.

– Oui, répond en souriant le grand-père. Mais là, c’est plus grave. Le chapardeur est venu plusieurs fois se servir de pain et de fromage. Et cette nuit, des bonbons ont aussi disparu…

– Ooooh ! entend-on autour de la table.

– C’est intolérable ! poursuit Bon Papa, qui a quand même un drôle d’air.

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– A-t-on des soupçons ? demandent en cœur Louis et sa cousine Jeanne, qui craint déjà que l’on n’accuse son chien.

– Le coupable a laissé une trace sur le fromage, poursuit Bon Papa, l’œil brillant de malice. Deux grosses incisives qui font penser… qu’un mulot est dans la maison !

– Mais… Bon Papa, n’avez-vous pas votre chat Raminagrossebise qui surveille la maison ? demande Camille, 7 ans et demi, la petite sœur de Louis.

En entendant le nom du chat, Bushmills aboie.

Ce qui fait rire tout le monde. Le beau setter irlandais, à la robe rouge feu, saute sur place et vient se placer entre les pieds de Jeanne, sa maîtresse, tout en balayant le sol de sa queue touffue.

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– Oui, et c’est bien notre souci, Camille.

Raminagrossebise ne fait plus son travail. Nous ne savons même pas où il se cache dans la maison. Je vous charge donc de partir dès maintenant à sa recherche ! Si vous le retrouvez avant le déjeuner, nous irons manger des glaces !

– Hourra pour Bon Papa ! hurlent les enfants qui partent en courant avec le chien dans le jardin.

Seuls les trois grands, après un clin d’œil entre eux, se dirigent vers la Tour de Passe-Passe, cachée sous le lierre, au fond du jardin.

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2 Voyage dans le temps En soulevant le lierre, Jeanne, François et leur cousin Louis entrent dans une cabane en ruine et au toit percé : c’est leur lieu de réunion secret.

– Alors Louis, quelle est ton analyse de la situation ? demande, en souriant, la gourmande Jeanne qui songe au trophée glacé promis par leur grand-père.

Louis retire ses lunettes et en mâchonne une des branches dans sa bouche.

– Le chat n’est pas dans la partie habitée de la maison, sinon on l’aurait vu. D’habitude, il vit dans la cuisine, l’hiver à côté du poêle, l’été sur le

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dallage frais qui l’entoure. Il préfère donc être à l’abri d’une maison plutôt que d’être dans le jardin.

Il nous faut donc fouiller chaque partie inhabitée de la propriété et on va finir par le retrouver.

– Houlà… ça fait un peu peur… s’inquiète Jeanne.

– Bon, merci Sherlock Holmes ! On passe maintenant à la recherche du chat ?

– Comme on est tout à côté de la Tour de PassePasse, je propose qu’on commence par là ! dit François.

– C’est la première fois qu’on entre là-dedans, poursuit Jeanne. Je ne crois pas qu’on ait le droit…

– La chasse au Raminagrossebise nous force à visiter la Tour, grande sœur. En avant toute, Dominus nobiscum ! lance François en poussant une première porte qui grince.

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Dans la pénombre, ils marchent serrés les uns contre les autres.

– On n’y voit rien ! chuchote Louis en se tenant à Jeanne.

– Ce n’est pas grave, s’agace François. Avançons quand même !

Et le voilà parti dans l’étroit escalier. Une minute plus tard, un grand crac se fait entendre. François tousse à cause de la poussière et dit : – Ce n’est pas grave ! La porte vient de tomber.

Venez vite voir ! C’est incroyable !

Jeanne et Louis s’engagent aussitôt dans l’escalier pour rejoindre François. Ils parviennent alors dans une grande pièce ronde avec des meubles anciens couverts de poussière.

– Ça alors ! Mais qu’est-ce que c’est que ça ? dit Jeanne, les yeux grands ouverts en avançant au milieu de la pièce.

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Un petit courant d’air entre la porte et la cheminée soulève la poussière. Jeanne et Louis toussent un peu. Peu rassurés, les trois enfants se serrent les coudes.

– Vous avez remarqué ? Le tapis est rond et bleu comme le dessin au plafond, chuchote Louis.

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À peine a-t-il fini sa phrase qu’une belle lumière part du sol et rejoint le plafond. Des éclairs dorés partent du bord du tapis et touchent le bord du cercle dessiné au plafond. Les enfants sont bientôt comme dans une cage de lumière.

Jeanne pousse un petit cri de frayeur en sentant le tapis vibrer sous ses pieds. Son chien, Bushmills, déboule alors dans la pièce et la rejoint sur le tapis qui vibre plus fort et, comme dans un soupir, tous les quatre disparaissent d’un coup.

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Les

DISCIPLES

Les ORPHELINS de Paris Cyril Lepeigneux – Alban Marilleau

Avec Jeanne, François, Louis et Bushmills en route pour un fabuleux voyage dans le temps !

Jeanne, François et leur cousin Louis sont en vacances chez leurs grands-parents.

Mais, alors qu’ils sont partis à la recherche du chat de la maison, ils sont projetés dans le temps !

Les voilà plongés en 1619, à la rencontre de saint Vincent de Paul et d’un mystérieux trafic d’enfants…

Une formidable aventure dans le Paris de Louis XIII !

Dans la même collection

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