

LA CÉLÉBRATION DES SACREMENTS
présentée par PIERRE JOUNEL (†) avec la collaboration de JEAN EVENOU
Pour les textes liturgiques : © AELF :
Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, 1997.
Rituel du Baptême des enfants en âge de scolarité, 1977.
Rituel du Baptême des petits enfants, 1984.
Missel Romain, 2021.
Prières eucharistiques pour la réconciliation, 1975.
Prière eucharistique pour des circonstances particulières, 1996.
Rituel de l’Eucharistie en dehors de la Messe, 1983.
La Célébration de la Confirmation, 1976.
Rituel romain de la célébration du Mariage, 2020.
L’Ordination de l’Évêque, des Prêtres, des Diacres, 1996.
Les institutions aux ministères, 1996.
Célébrer la Pénitence et la Réconciliation, 1978.
Sacrements pour les malades, 1977.
La Célébration des obsèques, 1972.
Prières pour les défunts à la maison et au cimetière, 1972.
Livre de bénédiction, 1995.
Lectionnaire du dimanche, 2014
Lectionnaire des saints et messes rituelles, intentions diverses, messes votives, défunts, 2016.
Pour les introductions et la présentation des textes : © Mame, Desclée, Paris 2006.
Pour les chants (pp. 1295-1299 et 1315-1316)
Autorisation S.E.C.L.I. n° 2006008
Nihil obstat
J. Lecouvert
Can. cens. libr.
Imprimatur
Tornaci, die 9 martii 1983
J. Thomas, del. ep.
Illustration de couverture : Rogier Van der Weyden, L’Annonciation (détail), Musée du Louvre
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre)/Gérard Blot
ISBN : 978-2-7189-1073-4
MDS : 751659N3
Préface
La célébration des sacrements appelle la participation de la communauté des baptisés. Elle ne consiste pas seulement dans la rencontre du ministre de l’Église et de ceux ou celles qui reçoivent le sacrement, car cette rencontre se fait normalement au sein d’une assemblée. Toute l’assemblée accueille la parole de Dieu, chacun de ses membres revit sa propre rencontre avec le Seigneur, toute l’assemblée unit sa prière à celle du ministre pour que « la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint » soient accordés en abondance à ceux qui sollicitent le don de Dieu.
Il arrive que des laïcs soient appelés à exercer euxmêmes dans la célébration les fonctions du ministre, en l’absence d’un prêtre ou d’un diacre, qu’il s’agisse non seulement de baptiser un enfant ou un adulte en péril, mais aussi de célébrer les étapes du catéchuménat, de donner l’Eucharistie dans la Messe ou de la porter aux absents, de présider une liturgie de la Parole (assemblée dominicale ou célébration pénitentielle), de visiter les malades, d’assister les mourants, de diriger la prière des funérailles.
Pour faciliter la participation des fidèles à la célébration des sacrements et pour aider chacun de ceux qui y remplissent un ministère, prêtre ou laïc, il a semblé bon de recueillir dans un volume l’ensemble des textes qui règlent la liturgie. On trouvera donc dans ce livre tous les passages de l’Écriture proposés pour la célébration de chaque sacrement, ainsi que les prières qui préparent, accompagnent et concluent les gestes porteurs de la grâce. Un tel recueil veut
offrir le fondement d’une catéchèse des sacrements et aider à leur célébration dans la foi. Ne sont-ils pas les « sacrements de la foi », comme l’a rappelé le Concile Vatican II à la suite des Pères (Const. sur la Liturgie, 59) ? La présentation qui est faite de chaque sacrement à partir de l’Écriture et des rites de leur célébration a pour but d’aider à son approche théologique.
À la liturgie des sacrements on a joint celle de divers rites qui leur sont proches. Après l’Ordre on trouvera l’Admission parmi les candidats au diaconat, puis l’Institution pour les services de la Parole et de l’Eucharistie. L’onction des malades s’insère dans l’ensemble du ministère liturgique des malades. Le livre s’achève sur la Mort du chrétien et les Funérailles.
Pour la première édition (1983), P. Jounel a composé les diverses introductions et J. Evenou a présenté le déroulement des rites de manière à en faciliter la célébration, tandis que R. Lesueur établissait le répertoire des chants. Ils ont été assistés dans leur travail des conseils de R. Mouret et V. Montfort, ainsi que de la collaboration technique de E. de Haan.
Le présent ouvrage reprend la seconde édition mise à jour par le père Evenou en 2006 en la mettant en cohérence avec le nouveau Missel romain – paru en 2021 –et les nouveaux Lectionnaires publiés sous l’égide de la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques – tout particulièrement le Lectionnaire du dimanche, paru en 2014, et Lectionnaire des saints et messes rituelles, paru en 2016 –, à l’exception des lectures relatives à la Réconciliation.
INTRODUCTION
Pour introduire un adulte ou un enfant dans le peuple de Dieu, pour le faire membre du corps du Christ, on le plonge dans l’eau ou bien on lui verse de l’eau sur la tête. Pour lui conférer le don de l’Esprit, l’évêque lui fait sur le front une onction d’huile sainte. Pour participer au sacrifice du Seigneur, communier à son corps et à son sang, les chrétiens prennent part au repas du pain et du vin consacrés. Pour conférer à un baptisé le ministère du sacerdoce dans l’Église, l’évêque lui impose les mains. Pourquoi ces gestes, pourquoi cette eau et cette huile, ce pain et ce vin ? Les paroles qui accompagnent les actions rituelles et en précisent la signification ne suffiraient-elles pas ? Plus profondément, pourquoi Dieu use-t-il des sacrements pour se donner à l’homme ?
Disons d’abord que Dieu agit constamment dans le monde en dehors des sacrements : il illumine, il guide, il remplit de son amour tout homme qui ne se refuse pas à lui. De plus, il n’agit par les sacrements que dans la mesure où ceux-ci sont reçus dans la foi. Mais il reste que les sacrements sont le mode privilégié selon lequel Dieu atteint l’homme au plus intime de lui-même, tant dans sa vie personnelle que dans sa vie sociale. Pourquoi cela ? – Parce que le Verbe s’est fait chair et qu’il a établi sa demeure parmi nous (Jn 1, 14).
Le Christ, sacrement de Dieu
Si le sacrement est un signe visible de l’action de Dieu dans l’homme, le Christ est par excellence le sacrement de Dieu.
Des hommes ont vu de leurs yeux Jésus de Nazareth, ils l’ont entendu, ils l’ont touché de leurs mains et, ce faisant, ils ont vu, ils ont entendu, ils ont touché le Verbe de vie (1 Jn 1, 1). Jésus a souffert sa passion, il a été cloué au bois,
il est mort sur la croix, il est ressuscité et s’est montré à ses Apôtres. Or, dans son corps meurtri il a effacé le péché de l’homme, et de son corps ressuscité il a fait une source de vie pour les hommes de tous les temps. C’était Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui (2 Co 5, 19).
Voilà comment le Christ est le sacrement de Dieu.
L’Église, sacrement du Christ
Lors de son ascension, Jésus est entré dans le monde invisible, mais il a voulu pourtant continuer à vivre visiblement au milieu des hommes. Il le fait par son Église, ayant dit à ses Apôtres, le soir de Pâques : Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis (Jn 20, 21-23). Il leur avait dit auparavant : Qui vous accueille m’accueille, et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé (Mt 10, 40).
L’Église est donc le sacrement du Christ. Là où les yeux voient une institution, une société avec ses chefs, ses membres, son organisation, ses lois, la foi nous fait découvrir le nouveau peuple de Dieu, le corps du Christ, la réalisation du dessein d’amour caché depuis les siècles en Dieu, à savoir que tous les hommes sont admis au même héritage, appelés à devenir membres du même Corps dans le Christ Jésus (Éph 3, 6).
De même que l’humanité du charpentier de Nazareth voilait à certains sa divinité au point d’être un obstacle à leur démarche de foi, ainsi les taches et rides de l’Église empêchent-elles parfois les hommes d’y découvrir le visage du Christ, mais celui-ci n’en est pas moins vivant et agissant en elle.
Les sacrements de l’Église
L’Église entretient sa vie, elle se perpétue par des actions accompagnées de paroles, dont le Christ lui a confié la célébration. Ce sont les sacrements : « Ce qui était visible en notre Rédempteur a passé maintenant dans les mys-
tères » (saint Léon le Grand). Ces actions, accomplies dans l’Église et par l’Église, sont des actions du Christ : « Quand Pierre baptise, c’est le Christ qui baptise. Quand Paul baptise, c’est le Christ qui baptise. Que Judas baptise, c’est le Christ qui baptise » (saint Augustin). Mais, de même que le Christ ne pouvait accomplir ses gestes de salut s’ils n’étaient accueillis dans la foi (cf. Mc 6, 5-6), ainsi les sacrements n’opèrent-ils que dans la mesure où ils sont reçus dans la foi, la foi de l’Église suppléant à la foi du baptisé lorsqu’il s’agit du baptême et éventuellement de la confirmation d’un petit enfant.
Les sacrements qui donnent, font grandir ou restaurent la vie divine, se modèlent en quelque sorte dans leur action sur les phases successives de la vie humaine. Il y a d’abord les sacrements de l’initiation chrétienne, c’est-à-dire de l’entrée progressive dans le peuple de Dieu (Baptême, Confirmation, Eucharistie), puis les sacrements constitutifs de ce peuple de Dieu lui-même comme corps social (Mariage et Ordre), et enfin ceux dont le but est de communiquer à nouveau la vie divine perdue par le péché (Réconciliation des pénitents) ou de réconforter l’homme aux prises avec la maladie (Onction des malades).
Le Saint Sacrement
Tels sont les gestes que le Christ accomplit dans l’Église pour atteindre les hommes à travers la matière même d’où ils émergent et les faire participer à la vie de Dieu. Mais il est un sacrement qui ne consiste pas seulement dans un geste du Christ ; il rend le Christ présent d’une manière permanente sous le signe du pain et du vin offerts en nourriture aux croyants : c’est l’Eucharistie, que l’on appelle à juste titre le Saint Sacrement. Elle n’est pas seulement l’achèvement de l’initiation chrétienne, mais le sacrement du perpétuel renouvellement de l’alliance des hommes avec Dieu.
SIGLES UTILISÉS
⇒ : indique la suite de la célébration.
≈ : Texte que l’on peut utiliser avec souplesse.
Շ : Geste, parole ou chant proposé à titre facultatif.
⁋ : début d’une lecture biblique à l’intérieur d’un texte plus étendu.
¶ : arrêt d’une lecture biblique à l’intérieur d’un texte plus étendu.
L’INITIATION CHRÉTIENNE
LE BAPTÊME I
LA BONNE NOUVELLE DU BAPTÊME
Le baptême de Jésus
Quand l’heure fut venue pour Jésus de quitter Nazareth et d’inaugurer l’annonce du Règne tout proche, Jean baptisait les foules sur les bords du Jourdain (Mc 1, 5). Jésus prit lui aussi le chemin du fleuve pour s’y faire baptiser.
Baptiser veut dire laver, purifier, plonger dans l’eau. Toutes les religions connaissent des bains rituels dans lesquels le croyant estime être régénéré. Les eaux ne sont-elles pas le grand abîme où tout se dissout et le sein maternel de la vie ? Le baptême conféré par Jean était, de la part de celui qui le recevait, une démarche d’accueil à la parole du prophète invitant à la conversion, un signe de purification.
Jésus, la Parole faite chair, n’avait pas à recevoir un message ; le Saint de Dieu n’avait pas à être purifié. Il ne pouvait rien recevoir de Jean. C’est lui qui, en descendant dans les eaux, en a fait une source de vie divine. Lorsqu’il remonta sur la rive, la voix du Père proclama qu’il était son Fils bien-aimé et l’Esprit plana sur lui sous une forme corporelle (Lc 3, 22). Le baptême de Jésus est la révélation du lien unique qui existe entre lui et le Dieu vivant. Il est pour les hommes une illumination.
La mission de baptiser
La démarche qu’il accomplit au seuil de sa vie publique, Jésus appelle tous les hommes à la faire à sa suite pour devenir en lui des enfants de Dieu et recevoir en lui l’illumination de l’Esprit. Après sa résurrection, il donna mission à ses Apôtres d’aller porter la Bonne Nouvelle à
tous les hommes et de les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Mt 28, 19). La foi en son message et le baptême sont indispensables à qui veut avoir accès au peuple des sauvés : Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné (Mc 16, 16). Jésus avait déjà dit à Nicodème, le pharisien qui était venu de nuit le consulter : Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu (Jn 3, 5).
Le baptême au temps des Apôtres
Les paroles de Jésus étaient claires. Aussi, dès le jour de la Pentecôte, Pierre déclare-t-il à la foule : Convertissez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés. Vous recevrez alors le don du Saint-Esprit (Ac 2, 38). Les Apôtres et leurs collaborateurs offrent le baptême à quiconque croit en Jésus : baptême de membres du Peuple juif (Ac 2, 41), de sympathisants du Judaïsme (Ac 8, 36), de païens (Ac 10, 47-48) ; baptêmes individuels, mais aussi baptême de toute une famille (Ac 16, 15.33 ; 1 Co 1, 16). Chaque fois le baptême apparaît comme le prolongement mystérique de l’acte de foi : Crois au Seigneur Jésus ; alors tu seras sauvé, toi et toute ta maison, déclare Paul à son geôlier de Philippes. Le récit continue : À l’instant même, le gardien reçut le baptême avec tous les siens (Ac 16, 31-33).
Le mystère du baptême
L’apôtre Paul devait aider les chrétiens à découvrir la signification du rite baptismal et la profondeur du renouveau dont il est l’instrument.
L’insertion dans la Pâque du Christ
Pour l’Apôtre, en se laissant immerger dans les eaux, le croyant communie à la mort du Christ ; en remontant des eaux, il reproduit et revit la résurrection du Seigneur : Nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans
sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts (Rm 6, 3-4). Paul devait reprendre la même idée en disant aux Colossiens : Par le baptême, vous avez été mis au tombeau avec le Christ, avec lui vous avez été ressuscités (Col 2, 12). « Le baptême peut être ainsi défini : une imitation rituelle de la mort et de la résurrection du Christ, qui en opère l’effet réel. Le symbole de l’eau constitue l’imitation rituelle et la puissance de l’Esprit opère l’effet réel » (J. Daniélou).
L’entrée dans le peuple de Dieu
Le baptême fait de l’homme un fils adoptif de Dieu (Ga 4, 5), il le fait entrer dans son peuple. Paul use de deux images pour exprimer cette insertion dans la nation sainte, le peuple de Dieu (1 P 2, 9-10), celles du corps social et de l’édifice en construction : Tous, nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps (1 Co 12, 13) ; vous êtes le temple de Dieu, et l’Esprit de Dieu habite en vous (1 Co 3, 16) ; dans le Christ, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu (Ep 2, 22).
L’homme nouveau
Le baptême est une nouvelle naissance, a dit Jésus. Le baptisé est donc un homme nouveau. Ressuscité avec le Christ, il appartient au monde régénéré que le Seigneur a inauguré en se levant d’entre les morts. Incorporé au nouvel Adam, il échappe à l’emprise du péché et de la mort, que la transgression du premier Adam a fait peser sur le monde (Rm 5, 12). Paul développe ce thème tout au long de ses lettres. Ayant revêtu le Christ dans son baptême (Ga 3, 27), le chrétien doit adopter le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité à l’image de Dieu (Ep 4, 24) ; devenu lumière , il doit se comporter en fils de lumière (Ep 5, 8). Mais le chrétien ne vit pas en isolé ; c’est la communauté des baptisés qui doit témoigner de la vie nouvelle dont elle est animée,
en ayant à cœur de garder l’unité dans l’Esprit. Il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous (Ep 4, 3-6).
II
L’INITIATION CHRÉTIENNE
Par le baptême, le chrétien est entré dans la Pâque du Seigneur. Comme les Apôtres, il doit avoir part aussi à une nouvelle effusion de l’Esprit, qui lui communiquera le dynamisme indispensable pour œuvrer à la construction de l’Église parmi les hommes. La confirmation sera sa Pentecôte.
Membre du corps ecclésial du Christ, il achèvera d’être incorporé au Seigneur en prenant part à sa table, en communiant à son corps et à son sang. C’est dans la fraction du pain que la communauté des premiers chrétiens puisait son allégresse et reprenait force pour le témoignage (Ac 2, 42-47)
Baptême, confirmation, eucharistie sont donc intimement liés. Ils constituent les trois moments de l’initiation chrétienne, c’est-à-dire de l’intégration progressive à la vie de la communauté des disciples de Jésus. Dès le 2e siècle, Tertullien soulignait combien cette progression s’accorde profondément à la nature humaine, où l’esprit et le corps, le sensible et le spirituel, sont en perpétuelle interaction : « La chair est lavée, pour que l’âme soit purifiée ; la chair est ointe pour que l’âme soit consacrée ; la chair reçoit l’ombre faite par l’imposition des mains, pour que l’âme soit illuminée par l’Esprit ; la chair est nourrie du corps et du sang du Christ, pour que l’âme se remplisse de Dieu ». Plus tôt encore, la Lettre aux Hébreux faisait vraisemblablement allusion à cette initiation progressive au mystère du Christ, lorsqu’elle parlait de ceux qui ont reçu la lumière, qui ont goûté au don du ciel, qui sont devenus participants de l’Esprit Saint (He 6, 4).
LA CÉLÉBRATION DU BAPTÊME
La célébration du baptême comporte, comme rite essentiel, l’immersion du candidat dans l’eau ou l’effusion d’eau sur sa tête, accompagnée des paroles du ministre : « N., je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Mais le rite reçoit une ampleur toute différente selon qu’on baptise des adultes ou des enfants. Le baptême d’un enfant ne connaît pas d’autre cheminement que la préparation des parents, tandis que celui d’un adulte n’est conféré qu’au terme de plusieurs années de catéchuménat. Il convient donc d’exposer successivement l’un et l’autre. Comme l’adulte reçoit les trois sacrements du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie dans la même célébration, on traitera d’abord de l’Initiation chrétienne des adultes, ou des enfants en âge de scolarité, puis du Baptême des petits enfants.
L’INITIATION CHRÉTIENNE DES ADULTES
PRÉSENTATION Ι
LE CATÉCHUMÉNAT
Si les Apôtres et leurs collaborateurs ont pu baptiser des hommes et des femmes sur leur simple profession de foi en Jésus, dès le siècle suivant on prit conscience de la nécessité d’une préparation à la profession de foi des candidats et à leur participation aux sacrements. D’une part, il s’agissait de les aider à expliciter leur foi, en leur proposant l’enseignement de Jésus ; de l’autre, il était indispensable de les introduire dans le mode de vie qui est imposé aux chrétiens. Saint Paul insiste souvent sur la transformation radicale que le baptême suscite dans la vie du croyant. Enfin les chrétiens sont des enfants de Dieu qui prient leur Père du ciel. Quiconque veut devenir chrétien doit apprendre à prier. C’est à cette illumination progressive de l’esprit et du cœur, à cette ouverture à Dieu, à ce changement dans la manière de vivre que sont consacrées les années du catéchuménat. En grec, catéchumène veut dire : celui qui écoute. Le candidat au baptême a beaucoup à apprendre. Il doit se mettre à l’écoute de l’Église, de ceux qui y enseignent, mais aussi de ceux qui y vivent au jour le jour leur vie familiale et professionnelle.
La Présentation des rites de l’Initiation chrétienne des adultes décrit avec soin les étapes du catéchuménat. On se contentera ici d’en noter l’essentiel et d’aider à entrer dans l’intelligence des textes de la célébration.
L’entrée en catéchuménat
L’entrée en catéchuménat marque déjà une étape décisive dans la marche vers l’incorporation au Christ de celui qui a perçu l’appel de l’Esprit dans les circonstances les plus diverses. S’il est des conversions instantanées, la découverte du Christ et de son Église vient souvent au terme d’un long mûrissement. Pour celui qui veut aller jusqu’au bout dans sa quête de la lumière, demander à entrer en
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catéchuménat, c’est entrer dans une aventure. De la part de la communauté qui le reçoit, c’est faire confiance à un homme, mais plus encore faire confiance à l’Esprit qui œuvre en lui, c’est assumer une responsabilité devant Dieu.
La première découverte que fera le candidat sera peutêtre inattendue. Il percevra qu’on entre en relation avec le Christ à travers une médiation, celle de la communauté des chrétiens, de l’Église locale. Une famille s’ouvre à lui qui l’accueille avec joie. Elle délègue près de lui l’un de ses membres, souvent déjà connu de lui, pour qu’il soit son initiateur et son répondant devant la communauté.
La célébration de l’entrée en catéchuménat consiste dans un rite d’accueil, qui est suivi d’une liturgie de la parole de Dieu. L’accueil culmine dans la signation des catéchumènes (p. 35). Tandis que le prêtre marque chacun d’eux de la croix, le Seigneur en prend possession. Désormais ils sont membres de l’Église. Ils ont leur place dans l’assemblée des frères pour écouter la parole de Dieu et prier avec eux. Ils entendront, par exemple, Jésus inviter André et son compagnon à entrer dans sa maison : Venez et voyez (Jn 1, 39). Parfois on aime à signifier l’entrée en catéchuménat en remettant aux catéchumènes une croix ou le livre des Évangiles.
Le temps du catéchuménat
La durée du catéchuménat varie selon le cheminement de chacun des aspirants au baptême. Elle est habituellement de deux ou trois ans. Durant ce temps, le catéchumène fait l’apprentissage de la vie en Église dans l’esprit de l’Évangile. Avec l’aide de la communauté catéchuménale, il approfondit sa connaissance du Christ et prend peu à peu conscience des exigences apostoliques de la vie du chrétien.
Tout au long de ce temps, les catéchumènes participent à des célébrations liturgiques, où ceux qui accompagnent leur démarche se joignent à eux. Chacune d’elles comporte une célébration de la parole de Dieu, qui est suivie d’une prière sur les catéchumènes : prière d’exorcisme, demandant à
Dieu de les arracher aux forces du mal, appel à la tendresse du Seigneur pour qu’il les aide dans leur montée vers lui (pp. 44-51). Le prêtre ou le diacre qui préside étend les mains sur eux en disant cette prière, et il peut ensuite leur imposer les mains individuellement dans un geste de prise de possession renouvelée de la part du Seigneur. Lorsque le catéchumène a pu comprendre les implications majeures de la foi en Jésus Christ, deux célébrations plus marquantes se déroulent, séparées l’une de l’autre par l’intervalle qui convient. L’Église lui remet successivement le Symbole ou résumé de sa foi (Symbole des Apôtres ou de Nicée-Constantinople) et la Prière qu’elle a reçue de Jésus lui-même, le Notre Père. Chacun de ces rites est précédé d’une célébration de la Parole appropriée (pp. 53, 60).
À l’approche du baptême, les futurs baptisés seront invités à proclamer solennellement le Symbole de foi reçu au cours de leur catéchuménat.
L’ultime préparation
Le baptême est normalement conféré au cours de la Nuit pascale. C’est là qu’il apparaît le mieux comme mort et résurrection dans le Christ. Le carême constitue donc pour les candidats le temps de l’ultime préparation.
L’appel décisif
Ce temps s’ouvre sur l’appel adressé par l’évêque (ou un prêtre délégué) à ceux qui, en toute conscience de leur faiblesse, se sentent aptes à répondre à l’appel du Seigneur et à y conformer leur vie. Mais l’Église ne saurait s’en tenir au jugement personnel des intéressés. Les membres de la communauté locale qui les ont suivis au long de leur préparation sont invités à rendre témoignage du sérieux de leur engagement. C’est parmi eux qu’on choisit pour chacun des catéchumènes le parrain ou la marraine qui l’aidera dans son ultime préparation.
L’appel décisif s’accomplit au cours de la messe du premier dimanche de carême. La présence de l’ensemble des
fidèles manifeste la prise en charge des catéchumènes par toute l’Église en prière. Le rite de l’appel comporte, après l’homélie de l’évêque, une démarche des candidats, un dialogue de l’évêque avec les parrains et les marraines, puis l’appel de chacun des catéchumènes et l’inscription de son nom sur le registre des candidats au baptême. L’inscription est faite soit par le catéchumène, soit par le parrain ou encore par l’évêque. Elle est suivie d’une prière. En principe, les catéchumènes se retirent ensuite, tandis que seuls les fidèles participent à l’eucharistie. Mais souvent les circonstances invitent à omettre ce renvoi, dont beaucoup ne comprendraient pas la signification (pp. 65-71).
Les scrutins
Les 3e, 4e et 5e dimanches de carême sont marqués par les scrutins. À l’origine, « les scrutins étaient destinés à vérifier la préparation des candidats, en particulier, à les présenter aux fidèles, qui pouvaient, au besoin, protester contre l’admission des indignes » (L. Duchesne). Bien que cet objectif n’ait plus de raison d’être, les trois scrutins ont conservé leur ensemble de lectures, de rites et de prières, qui associent l’assemblée des fidèles à la montée des « élus » vers Pâques. Chacun d’eux se développe autour des évangiles de ces dimanches, qui tiennent une place de choix dans la catéchèse pré-baptismale : pardelà la Samaritaine, c’est aux futurs baptisés que Jésus offre le don de Dieu et promet l’eau vive ; la guérison de l’Aveugle-né dans la piscine de Siloé rappelle que le baptême est une illumination ; la résurrection de Lazare révèle dans le baptême un passage de la mort à la vie offert par le Christ à qui croit en lui.
Le rite du scrutin intervient après l’homélie. Le prêtre commence par inviter l’assemblée à une prière silencieuse pour les catéchumènes. Celle-ci est suivie d’une prière litanique d’intercession. C’est ensuite l’exorcisme, qui a pour but d’obtenir aux futurs baptisés d’être victorieux de l’esprit du mal et de s’ouvrir à l’emprise de l’Esprit Saint. Le prêtre dit une prière, qui conclut en quelque sorte la litanie, puis il impose la main en silence sur chaque futur
baptisé. Enfin il étend les mains sur eux tous et dit une prière de conclusion. Tous les formulaires font référence à l’évangile du jour (pp. 72-104).
La préparation immédiate Aux approches de Pâques, de préférence le samedi saint, les futurs baptisés sont invités à une journée de recueillement et de pénitence. Il est bon que cette journée soit marquée par des rites, hérités de la tradition de l’Église. Là où l’on a célébré au cours du catéchuménat la remise solennelle du Symbole aux catéchumènes, ceux-ci peuvent être priés de le proclamer publiquement au cours d’une célébration (pp. 105-107). On peut aussi accomplir le rite de l’Effétah , après lecture du texte de l’évangile où l’on voit Jésus toucher les oreilles et la langue d’un sourd-muet (Mc 7, 31-37). Le futur baptisé ne va-t-il pas avoir à écouter la parole qui sauve et à professer sa foi (pp. 108-109) ? On peut enfin oindre les mains ou la poitrine du catéchumène avec l’huile sainte, signifiant qu’à l’instar du lutteur le chrétien est appelé à se garder souple et à tendre toutes ses forces pour suivre le Seigneur dans le combat de la Lumière contre les ténèbres (pp. 109-110).
II
LA CÉLÉBRATION DES SACREMENTS
DANS LA NUIT PASCALE
La Nuit pascale est aujourd’hui, comme aux premiers siècles, la grande nuit baptismale de l’Église. De par le monde, des milliers de catéchumènes reçoivent au cours de la Nuit sainte le baptême, la confirmation et l’eucharistie. La célébration des sacrements vient couronner une veillée de prière dans laquelle a jailli le feu nouveau et brillé la flamme du cierge pascal, avant que le diacre annonce joyeusement la Pâque et que l’assemblée se mette à l’écoute de la parole de Dieu. De la Genèse et du Déluge jusqu’au prophète Ézékiel, l’histoire du salut s’est déroulée
en vastes fresques, puis l’apôtre Paul a mis en lumière le caractère pascal du baptême, mort et résurrection en Jésus Christ. Ce fut enfin l’Alléluia et le message de l’ange : Il est ressuscité. L’heure est venue de rendre le Christ présent au milieu des siens dans ses sacrements.
Le baptême
Lorsque les catéchumènes, assistés de leurs parrains et marraines, se sont groupés près de la fontaine, on chante les litanies des saints, puis l’évêque ou le prêtre bénit l’eau baptismale dans une prière où il développe tout le symbolisme biblique des eaux, depuis celles des commencements du monde jusqu’à l’eau qui coula avec du sang du côté du Christ en croix et à la source du baptême.
Chacun des candidats est alors appelé à renoncer à Satan et à professer sa foi dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit. En réponse à cette profession de foi trinitaire, l’évêque l’immerge par trois fois dans l’eau ou bien il verse sur sa tête une triple effusion d’eau, en disant : « N., je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »
Les parrains revêtent les nouveaux baptisés d’un vêtement blanc, le vêtement du Christ transfiguré et des saints dans le ciel, et l’évêque remet à chacun d’eux un cierge allumé au cierge pascal : « Dans le Christ, vous êtes devenus lumière. »
La confirmation
Le baptisé est devenu chrétien dans l’eau et dans l’Esprit. Il doit pourtant encore, comme les Apôtres au jour de la Pentecôte, être affermi, « confirmé », dans sa fidélité au Seigneur. Ce sera encore l’œuvre du Saint-Esprit, le Don de Dieu.
Dès que les rites du baptême sont achevés, l’évêque, ou en son absence le prêtre qui a conféré le baptême, invite l’assemblée à la prière, puis il impose les mains sur le groupe des confirmands en invoquant la venue de l’Esprit, « l’Esprit qui reposait sur Jésus ». Les confirmands se présentent
ensuite individuellement devant lui. L’évêque marque alors le front de chacun d’eux d’une onction de saint chrême en forme de croix, en disant : « N., sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu ». Enfin dans un geste d’affection il lui donne la paix.
L’eucharistie
L’eucharistie pascale commence, après la prière des fidèles, par la procession d’offrande du pain et du vin. Dans la Prière eucharistique, on prie pour les nouveaux baptisés. Ceux-ci font leur première communion au corps et au sang du Christ sous le double signe du pain et du vin. Le diacre peut alors renvoyer l’assemblée des chrétiens d’hier et de leurs nouveaux frères : « Allez, dans la paix du Christ, alléluia, alléluia ».
LE CATÉCHUMÉNAT
Le catéchuménat doit permettre à ceux qui demandent le baptême de se préparer à la vie chrétienne intégrale. Sa durée ne peut être déterminée d’avance, mais demande habituellement deux ou trois ans : cela dépend de l’initiative de Dieu, de la libre réponse du catéchumène, de son progrès dans la foi, de la maturité de sa conversion de vie, du soutien qu’il rencontre dans la communauté qui l’a accueilli.
Le rôle de l’Église est d’éclairer la foi des catéchumènes, de susciter une conversion toujours plus complète, de les initier à sa vie et aux mystères liturgiques, de les éveiller à l’action apostolique.
Par l’entrée en catéchuménat, le candidat au baptême est introduit dans l’Église : il est admis à la liturgie de la Parole, aux prières et aux rites que l’Église a prévus pour lui. Il a droit au mariage à l’Église et aux funérailles chrétiennes.
I L’entrée en catéchuménat
C’est la première rencontre officielle de l’Église et du candidat. Celui-ci exprime son désir de poursuivre sa découverte de Jésus Christ et de conformer sa vie à l’Évangile. L’Église, de son côté, manifeste ainsi que Dieu accueille le candidat dans son peuple.
L’entrée en catéchuménat suppose une première évangélisation, un début de conversion, un premier contact avec un prêtre ou des membres de la communauté. Elle ne doit donc pas être célébrée trop tôt.
Le candidat sera aidé plus particulièrement tout au long de sa démarche par un « répondant », membre de la communauté.
Au jugement de la communauté, on choisira pour chaque candidat le moment favorable pour l’entrée en catéchuménat. Pour que celle-ci ait tout son sens, elle aura lieu au sein d’une assemblée ecclésiale présidée par un prêtre. Si des non-croyants, amis ou familiers du candidat, sont présents, on veillera à ce qu’ils puissent percevoir la célébration comme un signe de ce dont témoigne l’Église.
La disposition des lieux doit correspondre au sens des diverses parties de la célébration : l’accueil (à l’entrée de l’église ou dans un autre local), l’entrée dans l’église (procession), la liturgie de la Parole.
1 L’ACCUEIL
« Je suis le Seigneur, celui qui t’appelle par ton nom, moi, le Dieu d’Israël » (Is 45, 3). Dieu appelle chaque homme d’une manière unique. L’Église exprime cette initiative de Dieu en appelant par son nom celui qui se présente pour devenir chrétien.
Le dialogue initial
Le prêtre et les chrétiens rassemblés accueillent avec joie ceux qui veulent devenir chrétiens (souhait de bienvenue, présentation mutuelle, chant adapté).
Puis, en appelant chacun par son prénom (et son nom), le prêtre invite les candidats à s’avance, ainsi que ceux qui les présentent. Il pourrait aussi leur demander leur nom. Chaque candidat peut répondre : « Me voici. »
Le prêtre interroge alors les candidats : Que demandez-vous à l’Église de Dieu ?
R La foi.
Que vous apporte la foi ?
R La vie éternelle.
Puis il poursuit le dialogue en fonction de la réponse des candidats. Celle-ci peut avoir été préparée à l’avance.
La première adhésion
Le prêtre propose globalement aux candidats l’essentiel du Mystère chrétien, et ceux-ci expriment leur adhésion. Le prêtre s’adresse aux candidats en s’adaptant le plus possible :
≈ Dieu donne sa lumière à tout homme qui vient dans le monde. À travers ses œuvres, il manifeste son mystère invisible, pour que l’homme apprenne à rendre grâce à son Créateur.
Vous avez suivi cette lumière, et maintenant s’ouvre pour vous le chemin de l’Évangile.
Entrez dans la foi : faites la connaissance du Dieu vivant qui a vraiment parlé aux hommes ; confiezvous à sa sagesse, en marchant à la lumière du Christ ; croyez en lui de tout votre cœur, en lui remettant chaque jour votre vie.
Sur ce chemin de la foi le Christ vous conduira, dans la charité, pour que vous ayez la vie éternelle.
Êtes-vous prêts à prendre aujourd’hui ce chemin, sous sa conduite ?
Les candidats : Oui (je suis prêt).
ou bien
≈ Dieu est le créateur du monde et notre créateur. En lui est la source de la vie. C’est lui qui donne la lumière à nos intelligences pour que nous le connaissions et l’adorions. C’est lui qui a envoyé Jésus, le Christ, son témoin fidèle, nous annoncer ce qu’il a contemplé : tout ce qui existe au ciel et sur la terre. Pour vous qui vous réjouissez de la venue du Christ, voici le temps de l’écouter. Avec nous, vous allez entendre sa Parole. Vous allez commencer à connaître Dieu et à aimer votre prochain comme Jésus l’a enseigné pour mener une vie sainte.
Êtes-vous prêts, avec la grâce de Dieu, à vivre ainsi ?
Les candidats : Oui (je suis prêt).
⇒ Autre formule, p. 143
Le prêtre interroge ensuite ceux qui présentent les candidats, et tous les fidèles :
≈ Vous qui accompagnez ces candidats et qui les présentez à l’Église, et vous tous aussi qui les entourez
fraternellement, voulez-vous les aider à découvrir le Christ et à le suivre ?
Tous : Oui (nous le voulons).
Le prêtre rend grâce, et toute l’assemblée après lui, pour cette première démarche en vue du baptême : Père très bon nous te rendons grâce pour tes amis (N. et N.) ; c’est toi qu’ils ont cherché sous ton inspiration et avec ton aide, et c’est à toi qu’ils ont répondu, devant nous, en ce jour où tu les appelles. Voilà pourquoi, tous ensemble, nous te louons, Seigneur, et nous te bénissons.
Tous : Nous te louons, Seigneur, et nous te bénissons. ou une autre acclamation de louange.
La signation
C’est de tout son être que l’on est saisi par le Christ. L’Église marque du signe de la croix le corps tout entier : les yeux et les oreilles, les lèvres et le cœur, tout ce qui vit et agit en l’homme ; il faut que l’être tout entier soit saisi et transfiguré par le Christ.
Maintenant, chers candidats (amis), approchez avec ceux qui vous présentent pour recevoir le signe de votre nouvelle condition.
Le prêtre signe alors chaque candidat. Traçant une croix sur le front, il dit :
N., recevez sur votre front la croix du Christ, c’est le Christ lui-même qui vous protège par le signe de son amour (ou de sa victoire). Appliquez-vous, désormais, à le connaître et à le suivre.
Les catéchistes et d’autres accompagnateurs peuvent faire le même geste après le prêtre
Շ Il signe chacune des parties du corps en disant :
Que vos oreilles soient marquées de la croix, pour que vous écoutiez la voix du Seigneur.
Que vos yeux soient marqués de la croix, pour que vous voyiez la lumière de Dieu.
Que votre bouche soit marquée de la croix, pour que vous répondiez à la parole de Dieu.
Que votre cœur soit marqué de la croix, pour que le Christ habite en vous par la foi.
Que vos épaules soient marquées de la croix, pour que vous portiez joyeusement le joug du Christ.
Enfin il trace seul un signe de croix sur tous les catéchumènes :
Je vous marque tous du signe de la croix au nom du Père, et du Fils, ✠ et du Saint Esprit, afin que vous ayez la vie pour les siècles des siècles.
Les candidats : Amen.
On chante une acclamation, par exemple :
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
L’un des membres de la communauté peut remettre à chaque catéchumène une croix. On pourra souligner comment, à travers ce geste, s’exprime l’accueil de la communauté.
« Que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. Je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus » (S. Paul, Lettre aux Galates 6, 14-17).
La prière qui accompagne le geste
La signation terminée, le prêtre introduit un temps de silence, puis il conclut :
Dans ta bonté, Seigneur, exauce nos prières pour ces catéchumènes, N. et N., que nous avons marqués de
la croix du Sauveur. Garde-les par la puissance de cette croix. Ils ont commencé à connaître ta lumière, qu’ils demeurent fidèles au commandement nouveau, et qu’ils parviennent à l’illumination de la nouvelle naissance. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Tous : Amen.
ou bien
Dieu tout-puissant, par la mort et la résurrection de ton Fils, tu as donné la vie à ton peuple ; nous te prions pour ces catéchumènes, N. et N., que nous avons marqués du signe de la croix : en marchant sur les traces du Christ, qu’ils gardent dans leur vie la force de la croix et qu’ils en témoignent dans leurs actes. Par Jésus, le Christ notre Seigneur.
Tous : Amen.
L’entrée dans l’Église
Le prêtre invite les catéchumènes à prendre place dans l’assemblée liturgique :
≈ N. et N., entrez dans l’église pour prendre part avec nous à la table de la parole de Dieu.
ou bien
≈ N. et N., vous êtes maintenant catéchumènes, entrez, pour écouter la parole de Dieu.
Le prêtre et les catéchumènes se rendent en procession vers le lieu de la liturgie de la Parole. On peut chanter par exemple : Gloire à Dieu, notre Père (L 50), Seigneur, que ta Parole (A 51, c. 1 et 2), ou le Psaume 33 (p. 1171).
2 CÉLÉBRATION DE LA PAROLE DE DIEU
Les catéchumènes prennent leur place dans l’assemblée pour y entendre la parole de Dieu proclamée et participer à la réponse qui lui est donnée par l’Église en prière. Cette première proclamation liturgique de l’Écriture est introduite par le prêtre qui fait ensuite l’homélie. On peut apporter solennellement le livre des Saintes Écritures.
Lecture de la Parole
PREMIÈRE LECTURE
« Quitte ton pays et va vers le pays que je te montrerai »
Lecture du livre de la Genèse
12, 1-4a
En ces jours-là, le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. »
Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit.
PSAUME 32
R Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu !
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous, comme notre espoir est en toi !
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ; il est fidèle en tout ce qu’il fait. Il aime le bon droit et la justice ; la terre est remplie de son amour.
Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu, heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine ! Du haut des cieux, le Seigneur regarde : il voit la race des hommes.
Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur : il est pour nous un appui, un bouclier. Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi !
ÉVANGILE
Alléluia. Alléluia. cf. Jn 1, 41.17
En Jésus, nous avons trouvé le Messie, le Christ : par lui sont venues la grâce et la vérité. Alléluia.
« Voici l’Agneau de Dieu. Nous avons trouvé le Messie »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 35-42
En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent :
« Rabbi « ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? »
Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ
40 Le catéchuménat des adultes quatre heures de l’après-midi). André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.
Puis a lieu l’homélie.
Remise de l’Évangile
Շ On peut remettre à chaque catéchumène le livre des Évangiles :
≈ Recevez l’Évangile de Jésus Christ, le Fils de Dieu.
Շ On peut chanter, pendant ce geste, les Béatitudes (HL 2).
Prière litanique
Ensuite toute l’assemblée prie pour soutenir les catéchumènes dans leur démarche.
Le prêtre dira, par exemple :
≈ Nos frères et sœurs catéchumènes ont déjà fait un long parcours. Remercions Dieu. Dans sa bonté, il les a conduits jusqu’à ce jour. Prions maintenant pour eux : qu’ils aillent jusqu’au bout du chemin, pour avoir part avec nous à la plénitude de la vie chrétienne.
Un(e) baptisé(e) :
Pour que le Père des cieux les fasse progresser de jour en jour dans la connaissance de son Christ, ensemble prions.
R Seigneur, exauce-nous. (♪, p. 1299)
Pour qu’ils adhèrent véritablement et de tout leur cœur à l’entière volonté de Dieu, ensemble prions.R
Pour que, sur leur chemin, ils nous trouvent disponibles à les aider et les soutenir, ensemble prions. R
Pour qu’ils rencontrent dans notre communauté un vrai désir de charité et d’union fraternelle, ensemble prions. R
Pour que leur cœur et le nôtre s’ouvrent de plus en plus aux besoins du monde, ensemble prions. R
Pour que, le temps venu, ils soient prêts à être baptisés, afin de renaître de l’eau et de l’Esprit Saint, ensemble prions. R
Prière sur les catéchumènes
Le prêtre, tenant les mains étendues vers les catéchumènes, prononce ensuite l’oraison suivante :
Dieu créateur de toutes choses, nous te prions humblement de regarder avec amour ces catéchumènes, N. et N. : Rends-les toujours fervents dans l’Esprit, joyeux dans l’espérance et fidèles à te servir. Conduis-les au bain de la nouvelle naissance, pour qu’ils puissent vivre avec tes fidèles et porter les fruits en abondance ; qu’ils parviennent ainsi aux biens éternels que tu as promis. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Tous : Amen.
ou bien
Dieu éternel et tout-puissant, Père de toute la création, toi qui nous as faits à ton image, reçois avec amour ceux qui approchent du baptême : Ayant
42 Le catéchuménat des adultes
écouté parmi nous la parole du Christ, étant renouvelés par sa puissance, qu’ils parviennent, avec ta grâce, à la parfaite ressemblance de ton Fils bienaimé. Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles.
Tous : Amen.
Renvoi
≈ Nous avons accueilli avec joie N. et N. (nos frères catéchumènes). En attendant de nous retrouver, allons, dans la paix du Christ.
Tous : Nous rendons grâce à Dieu.
Si l’eucharistie est célébrée, les seuls catéchumènes se retirent. Le prêtre peut leur dire :
≈ Chers catéchumènes, que le Seigneur demeure avec vous.
Allez, dans la paix du Christ.
Les catéchumènes : Nous rendons grâce à Dieu.
II
Le temps du catéchuménat
L’accueil dans l’Église a manifesté le germe de foi du catéchumène. Pour que cette foi grandisse, il doit poursuivre sa recherche de Jésus Christ au sein d’une assemblée chrétienne, stimulé par les membres de cette assemblée et les stimulant dans leur propre recherche, jamais achevée, du Seigneur.
La catéchèse s’épanouira en des célébrations liturgiques appropriées : liturgie de la Parole, prière sur les catéchumènes, traditions du Credo et du Notre Père. Ces célébrations ont pour but d’affermir la foi des catéchumènes, de parachever leur conversion, de les introduire à la prière chrétienne, de les initier aux signes, aux actions et aux temps de la liturgie, de les préparer à y entrer pleinement.
1. CÉLÉBRATIONS DE LA PAROLE
Elles ont lieu avant ou après la catéchèse et en lien avec elle. Elles comportent essentiellement une ou plusieurs lectures, une homélie ou un échange, une prière d’intercession, la prière d’exorcisme sur les catéchumènes (pp. 44-48). On peut y ajouter une prière d’action de grâce, sous forme de préface, entrecoupée d’une acclamation, et la bénédiction des catéchumènes (pp. 49-51). D’autres rites peuvent s’y intégrer, comme la tradition du Symbole et celle du Notre Père. Il est bon, pour former les catéchumènes à sanctifier le dimanche, que ces célébrations aient lieu ce jour-là, et, pour les introduire peu à peu dans la communauté chré-
tienne locale, que les liturgies de la Parole se fassent dans des assemblées plus vastes que le groupe constitué autour des catéchumènes.
2. PREMIERS EXORCISMES
Les premiers exorcismes, ou exorcismes mineurs, sous forme de prière, montreront aux catéchumènes la véritable condition de la vie spirituelle, le combat entre « la chair et l’esprit », l’importance du renoncement pour vivre selon les béatitudes du Royaume de Dieu, et la constante nécessité du secours divin.
Ces prières signifient aux futurs baptisés l’amour de Dieu et la sollicitude de l’Église : elles leur permettent de trouver force, courage, joie et paix dans leur marche vers les sacrements, malgré les échecs et le découragement toujours possible.
Ces prières sont dites par le prêtre (ou le diacre) qui étend les mains vers les catéchumènes, inclinés ou à genoux. Ceux-ci peuvent ensuite s’approcher du prêtre (ou du diacre), qui impose les mains à chacun.
Chaque prière est accompagnée d’une référence biblique, ce qui pourra aider à organiser une liturgie de la Parole.
1 (cf. Ep 1, 4)
Seigneur notre Dieu, toi qui révèles la vraie vie et détruis la corruption, toi qui fortifies la foi, relèves l’espérance et ranimes la charité, nous te supplions au nom de ton Fils bien-aimé, Jésus, le Christ, notre Seigneur, et dans la puissance de l’Esprit Saint.
Enlève du cœur de tes serviteurs l’incrédulité et le doute, (l’attachement aux idoles, à la magie, aux incantations et aux invocations des morts), l’amour de l’argent et l’attrait des passions, les haines, les querelles et toute sorte de mal.
Et, puisque tu les as appelés à être saints et sans péché devant ta face, renouvelle en eux l’esprit de
foi et de piété, de tempérance et de pureté du cœur, de patience et d’espérance, de charité et de paix. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
2 (cf. I Co 3, 16-17)
Dieu éternel et tout-puissant, par ton Fils unique et bien-aimé tu nous as promis l’Esprit Saint. Nous te supplions pour ces catéchumènes qui se tournent vers toi : éloigne d’eux tout esprit mauvais, garde-les de toute erreur et de tout péché, afin qu’ils puissent devenir le temple du Saint-Esprit. Confirme cette prière que nous dicte la foi, fais que nos paroles ne soient pas vaines mais prononcées avec la puissance et la grâce par lesquelles ton Fils a sauvé le monde. Lui qui règne pour les siècles des siècles.
3 (cf. Mt 5, 1-12)
Seigneur Jésus Christ, quand tu instruisais tes disciples sur la montagne, tu voulais leur révéler les béatitudes du Royaume et les détourner de toute autre voie ; donne aux catéchumènes qui accueillent ton Évangile de vivre le bonheur que tu promets. Préserve-les des richesses des nantis, de l’orgueil des dominateurs, de la jouissance des égoïstes. Devenus eux-mêmes tes disciples, qu’ils se trouvent heureux de vivre en esprit de pauvreté, d’avoir faim de justice, de partager le pardon ; qu’ils soient artisans de paix, et qu’ils se réjouissent dans la persécution à cause de ton nom, de sorte qu’ils participent à ton Royaume. Ayant obtenu la miséricorde promise, qu’ils aient au ciel le bonheur de voir Dieu, pour les siècles des siècles.
4 (Ep 2, 1-10)
Seigneur tout-puissant, toi qui as créé l’homme à ton image et à ta ressemblance, dans la justice et la sainteté, toi qui ne l’as pas abandonné après la faute,
mais qui as merveilleusement pourvu à son salut par l’incarnation de ton Fils, sauve tes serviteurs ici présents. Délivre-les de tout mal et de l’esclavage de l’ennemi ; éloigne d’eux l’esprit de mensonge, de cupidité et de méchanceté ; reçois-les dans ton Royaume. Ouvre les yeux de leur cœur à l’intelligence de ton Évangile, pour que, devenus enfants de lumière, ils soient membres de ton Église, rendent témoignage à la vérité, et mettent en pratique la charité selon tes commandements. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
5 (Ps 138)
Dieu qui scrutes les cœurs et donnes sans mesure le juste salaire, regarde avec bonté les efforts et les progrès de tes serviteurs. Affermis leurs pas, augmente leur foi, accueille leur pénitence. Ouvre-leur largement ta justice et ta bonté, pour qu’ils puissent participer à tes sacrements et jouir éternellement du bonheur d’être avec toi. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
6 (cf. I Jn 4, 7-16)
Dieu, créateur et sauveur de toute chair, tu as façonné avec amour ces enfants bien-aimés, tu les as accueillis avec miséricorde et, dans ta bienveillance, tu les appelles à toi. Aujourd’hui tu sondes leur cœur : vois comme ils sont tournés vers ton Fils. Garde-les par ta providence et achève le dessein de ton amour : en adhérant fermement au Christ, qu’ils soient inscrits dès cette terre au nombre de ses disciples et se réjouissent dans le ciel d’être reconnus par lui, qui règne pour les siècles des siècles.
7 (cf. Ph 2, 1-11)
Seigneur Jésus Christ, ami et rédempteur du genre humain, c’est par ton nom que chacun doit être
sauvé, c’est devant toi que tout genou fléchit, au ciel, sur terre et aux enfers ; nous te prions et te supplions pour tes serviteurs ici présents qui t’adorent, toi, le vrai Dieu : illumine et pénètre leur cœur, éloigne d’eux toute tentation et toute attaque de l’ennemi, guéris leurs péchés et leurs faiblesses. En voyant combien ta volonté est bienfaisante et parfaite, qu’ils obéissent toujours à ton Évangile et puissent devenir les temples de l’Esprit Saint. Toi qui règnes pour les siècles des siècles.
8 (cf. Is 61, 1-3.10 ; Lc 4, 16-30 ; Ep 2, 1-10)
Seigneur Jésus Christ, toi que le Père a envoyé et que l’Esprit a consacré, tu as voulu accomplir dans la synagogue de Nazareth la parole du prophète Isaïe, en annonçant aux captifs leur libération et une année de paix de la part de Dieu. Nous te supplions pour tes serviteurs qui tournent vers toi leurs oreilles et leur cœur. Rends-les accueillants à ce temps de grâce : qu’ils ne restent pas prisonniers de l’angoisse, ni asservis aux désirs de la chair, ni étrangers à l’espérance de la promesse, ni soumis à l’esprit d’incroyance. Mais que, bien au contraire, croyant en toi, Jésus, à qui le Père a remis toute chose et qu’il a établi au-dessus de tous, ils se soumettent à l’Esprit de foi et de grâce. Ainsi, fidèles à l’espérance de leur vocation, ils accéderont à la dignité du peuple sacerdotal et seront comblés de joie dans la nouvelle Jérusalem. Toi qui règnes pour les siècles des siècles.
9 (cf. Mt 8, 23-24 ; Mt 9, 1-13)
Seigneur Jésus Christ, toi qui apaises la tempête et libères les possédés, tu as appelé à ta suite Matthieu, le publicain, pour qu’il soit un signe de ta miséricorde et ne cesse de rappeler ton commandement
d’aller enseigner toutes les nations ; nous te supplions humblement pour tes serviteurs qui se reconnaissent pécheurs devant toi : Daigne maîtriser la puissance de l’ennemi et permets qu’en éprouvant ta miséricorde ils soient guéris des blessures du péché, trouvent la paix du cœur, savourent la nouveauté de l’Évangile et répondent de tout leur cœur à ton appel. Toi qui règnes pour les siècles des siècles.
10 (cf. Ph 3, 8-13)
Seigneur dont la sagesse est insondable, tu as appelé l’Apôtre Paul pour qu’il annonce parmi les nations l’Évangile de ton Fils ; nous te supplions humblement pour tes serviteurs qui désirent le baptême : Fais qu’en imitant l’Apôtre des nations ils évitent les appels de la chair et du sang et soient capables de répondre à ta grâce. Pénètre leur cœur et purifie-le, afin que, délivrés de tout mensonge, oubliant ce qui est derrière eux et tendus vers les biens à venir, ils considèrent que tout est sans valeur à côté de la connaissance du Christ, ton Fils, qui surpasse toute connaissance, et qu’ils puissent enfin le saisir, lui qui règne pour les siècles des siècles.
11 (cf. Is 55, 1 ; Jn 4, 5-15)
Dieu, créateur et rédempteur de ton peuple saint, toi qui aimes ces catéchumènes et qui les as attirés à toi, aujourd’hui encore regarde-les, purifie leur cœur et conduis-les à la plénitude de ton mystère : qu’en suivant le Christ d’un cœur sincère, ils aient la grâce de puiser à la source du salut. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
3. BÉNÉDICTIONS DES CATÉCHUMÈNES
Les bénédictions manifestent l’amour de Dieu et la sollicitude de l’Église. Elles sont proposées aux catéchumènes pour que, dans l’attente de la grâce des sacrements, ils reçoivent cependant de l’Église courage, joie et paix dans leur effort et leur itinéraire.
Elles ont lieu habituellement à la fin des célébrations de la parole de Dieu. Elles sont données par le prêtre (ou un diacre, ou un catéchiste), qui étend les mains vers les catéchumènes. Ceux-ci peuvent ensuite s’approcher du ministre, qui impose la main sur chacun.
1
Seigneur, montre-toi favorable à ces catéchumènes : qu’une fois instruits des saints mystères, ils renaissent de la fontaine baptismale, et soient comptés à jamais parmi les membres de ton Église. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
2
Seigneur notre Dieu, par la voix de tes prophètes, tu as dit à ceux qui venaient vers toi : « Lavez-vous, soyez purifiés. » Et par le Christ, tu as institué la renaissance dans l’Esprit. Regarde maintenant tes serviteurs qui se préparent avec soin au baptême. N’oublie pas tes promesses, bénis-les, prépare-les et sanctifie-les : rends-les capables d’accueillir tes dons, afin qu’ils puissent recevoir l’adoption des fils et être de ton Église à jamais. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. 3
Seigneur, Dieu tout-puissant, regarde tes amis qui découvrent l’Évangile de ton Christ. Accorde-leur de te connaître et de t’aimer, donne-leur un cœur
empressé et généreux pour accomplir toujours ta volonté. Qu’ils tirent profit des étapes de l’initiation ; incorpore-les à ton Église, pour qu’ils aient part aux mystères divins, dès cette terre et dans l’éternité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
4
Dieu qui as voulu arracher le monde au mal et à l’erreur par l’avènement de Jésus Christ, ton Fils unique, exauce notre prière. Donne à tes catéchumènes une pleine intelligence de tes mystères, une foi sans faiblesse et une sûre connaissance de ta vérité, pour progresser de jour en jour. Et quand le temps sera venu du baptême pour la rémission de leurs péchés, qu’ils reçoivent la nouvelle naissance et glorifient ton nom avec tous les chrétiens. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
5
Seigneur notre Dieu, toi qui habites au plus haut des cieux mais qui regardes ce qui est le plus humble, toi qui as envoyé sur terre ton Fils, notre Dieu et Seigneur Jésus Christ, pour qu’il sauve l’humanité, regarde ces catéchumènes qui se présentent humblement devant toi. Rends-les dignes du bain de la nouvelle naissance, de la rémission de leurs péchés et du vêtement de l’immortalité. Incorpore-les à ta sainte Église catholique et apostolique, afin qu’ils puissent, avec nous, glorifier ton nom. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
6
Dieu et Seigneur de toutes choses, par ton Fils unique, tu as terrassé Satan, détruit ses chaînes, et libéré les hommes qu’il tenait prisonniers. Nous te
rendons grâce pour les catéchumènes que tu as appelés. Affermis-les dans la foi pour qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus, le Christ ; garde-les dans la pureté de cœur sur le chemin de la sainteté, afin qu’ils soient trouvés dignes du bain de la nouvelle naissance et de la participation à tes saints mystères. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
7
Dieu, notre Père, toi qui veux que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, répands la grâce de la foi dans le cœur de ceux qui se préparent au baptême, et incorporeles à ton Église sainte, pour qu’ils puissent recevoir le don de l’immortalité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
8
Seigneur, Dieu tout-puissant, Père de Jésus, le Christ, notre Sauveur, regarde avec bienveillance tes amis : arrache de leur esprit toute trace d’idolâtrie, enracine en leur cœur ta loi et tes commandements ; conduis-les à la pleine connaissance de la vérité et prépare-les à devenir, par la naissance baptismale, le temps de l’Esprit Saint. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
9
Seigneur notre Dieu, regarde tes amis ; ils s’attachent à ton nom et s’inclinent devant toi : aide-les à faire le bien ; tiens leur cœur en éveil, pour qu’en gardant mémoire de tes œuvres et de tes commandements, ils se hâtent avec joie vers tes propres dons. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
4. LES TRADITIONS
La transmission de la foi forme une longue chaîne qui nous relie aux Apôtres : Je vous ai transmis ce que j’ai moimême reçu, écrivait S. Paul aux Corinthiens (1 Co 15, 3).
La tradition, dit le dictionnaire, c’est une transmission de bouche à oreille. Dans la « tradition » du symbole et celle de, l’oraison dominicale, c’est encore ce qui se passe : l’Église transmet aux futurs baptisés les textes qu’elle regarde comme l’essentiel de sa foi et de sa prière. Chacune de ces traditions se fait après une liturgie de la Parole.
TABLE DES PRÉFACES ET DES PRIÈRES EUCHARISTIQUES
TABLE DES CHANTS
Baptême
En cas de danger de mort imminente, n’importe qui peut baptiser.
Il suffit que celui qui baptise, assisté de deux, ou tout au moins d’un témoin, verse l’eau sur la tête du candidat au baptême en disant :
Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.
Confirmation
L’évêque ou le prêtre compétent fait, sans plus, l’onction de saintchrême en disant :
N., sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu.
Pénitence
Si les circonstances le permettent, on doit toujours sauvegarder au minimum, avec l’aveu des fautes et la proposition d’un signe de pénitence, la demande de pardon du fidèle et l’intégralité de la formule d’absolution.
Mais, s’il y a danger de mort imminente, le prêtre pourra s’en tenir aux paroles essentielles de l’absolution :
Au nom du Père, ✠ et du Fils, et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés.
D’EXTRÊME URGENCE
Onction des malades
Le prêtre impose les mains sur la tête du malade, sans rien dire. Ensuite il prend de l’Huile des malades et en fait une onction sur le front, puis sur les mains du malade, en disant :
N., par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint.
R Amen.
Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève.
R Amen.
L’Onction sous condition
Si le prêtre doute que le malade vive encore, il peut donner l’Onction, avec les paroles sacramentelles adaptées de cette manière :
Si vous êtes vivant, N., par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint.
R Amen.
Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève.
R Amen.