Maternité sacrée

Justine Grondin & Dimitri Dutreix Préface de Yaël Catherinet-Buk

Maternité sacrée

Réinventer sa vision de la naissance

Sommaire

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

La maternité : portail de transformation

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

ཌ Se connecter à la sphère du sacré 12 ཌ Le vécu de la maternité transforme la vie des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Histoire de la naissance

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

ཌ La naissance ancestrale 17 ཌ La naissance de nos jours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

TEMPLE I

La préconception

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

ཌ Qu’est-ce que la préconception ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

ཌ Oser prendre soin de soi 27 ཌ Devenir une terre d’accueil 28 ཌ L’art de connaître et d’incarner vos cycles 38 ཌ L’incarnation de l’âme 41 ཌ Témoignages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 ཌ Concevoir en conscience 48

TEMPLE II

La grossesse

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

ཌ Clap de début vers une grossesse sacrée 53

ཌ Le trimestre de Théia : de 3 SA à 15 SA 59

ཌ Le trimestre de Vénus : de 15 SA à 28 SA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

ཌ

Le trimestre de Gaïa : de 29 SA à 41 SA 77 ཌ Le projet de naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 ཌ Des pistes pour écrire vos souhaits de naissance 90

TEMPLE III

La naissance

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

ཌ La naissance est un acte sacré pour la famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 ཌ Changer de regard sur l’intensité 94

ཌ Le rôle essentiel du partenaire 102

ཌ Enfanter entre terre et ciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

ཌ La délivrance de l’Yggdrasil 114

TEMPLE III

Un autre chemin

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

ཌ L’interruption naturelle de grossesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

ཌ Vivre une interruption naturelle de grossesse en conscience 120 ཌ Témoignages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

TEMPLE IV

Le postnatal

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130

ཌ Embrasser la golden hour 131 ཌ Le mois d’or 133 ཌ La grande porte du postnatal 134 ཌ La théorie de l’effondrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138

ཌ La gestation de la mère 139 ཌ Un partenaire engagé 142

TEMPLE V

L’allaitement

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146

ཌ Les enjeux de l’allaitement 146 ཌ Un don sacré qui s’apprend . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .148 ཌ Le soutien du partenaire 151 ཌ Les pics de croissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 ཌ Un élixir vivant 153 ཌ Le sevrage en douceur 156 ཌ Célébrer la fin de l’allaitement 160

TEMPLE VI

La renaissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

ཌ Un pas vers l’harmonisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .165 ཌ Canaliser l’énergie de la renaissance 166 ཌ La spirale d’élévation 170 Pour terminer cet ouvrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 À propos des auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175

Introduction

« J’honore l’espace en toi où tout l’univers réside. J’honore cet espace d’amour, de vérité, de paix et de lumière en toi. Et quand tu es dans cet espace en toi et que je suis dans cet espace en moi, nous sommes UN. »

Sagesse africaine

Si ce livre est entre vos mains aujourd’hui, ce n’est pas le fruit du hasard. Cela signifie que vous vous sentez étroitement concernée par le sujet de la maternité en pleine conscience. Que vous soyez désireuse de devenir mère, enceinte, prête à enfanter, en post-partum ou passionnée par le sujet de la naissance, ce livre a certainement des messages à vous livrer. Avoir donné la vie avec une vision sacrée de ce passage a transformé ma vision de la société. J’ai découvert que nous étions complètement déconnectés du fonctionnement de nos corps et souvent de nos propres aspirations de vie. J’ai subi des violences obstétricales par un gynécologue en postnatal immédiat lors de la mise au monde de mon premier bébé. Alors que mon placenta n’était pas né suffisamment vite et que mon périnée était déchiré, ce médecin m’a hurlé que je n’aurais jamais dû accoucher dans l’eau, encore moins sans péridurale ni épisiotomie. Il m’a également dit que je n’accoucherai plus jamais par voie basse vu l’état de ma yoni (terme sanskrit qui désigne la vulve). Lorsque j’ai fait face à cette situation à l’opposé de la naissance magique et intime que je venais de vivre accompagnée de deux sagesfemmes merveilleuses, j’ai compris qu’un bon nombre de femmes accouchaient dans cette posture de vulnérabilité. En discutant avec les femmes, je me suis rendu compte à quel point la plupart d’entre elles avaient soit une peur bleue de l’accouchement, soit un vécu de naissance traumatique.

En racontant mes enfantements physiologiques et à quel point ce que j’avais vécu avait été révélateur, j’ai compris que le regard sur la naissance était complètement désaccordé du son de ma mélodie. J’ai surtout pris conscience de la désinformation qui règne autour du monde de la naissance.

J’ai la conviction que toutes les femmes ont le pouvoir de se libérer de la peur qui les tétanise depuis des générations. Le dogme médical a pris possession de ce pouvoir inné que les femmes portent dans leur ventre depuis toujours. À vouloir contrôler à tout prix le processus de la mise au monde, nous avons perdu sa plus belle essence : sa nature primitive.

L’accueil d’un enfant est une expérience précieuse, c’est la force originelle de notre Terre. Les femmes, qui sont l’enveloppe physique du flux de la vie, méritent amplement d’être célébrées. Elles portent en elles les clés de la pérennité de notre espèce. La société dans laquelle nous vivons a oublié la dimension spirituelle de l’accouchement. Les mères sont « prises en charge » médicalement, sans prendre en considération que la grossesse se vit en réalité sur tous les plans de l’être. Aujourd’hui, de plus en plus de femmes ont le désir de vivre leur maternité en prenant conscience de leurs ressentis. Elles sont désireuses de se reconnecter à leurs racines qui ont été coupées depuis tant d’années. La vision sacrée de la naissance se réveille doucement d’un long sommeil.

La naissance est l’un des plus grands passages de notre vie terrestre.

L’arrivée d’un enfant et la naissance d’une mère sont un processus sacré. C’est un voyage quantique* et physiologique.

C’est une invitation à rencontrer sa pleine puissance.

C’est une invitation à accueillir un nouvel être.

Et si on faisait évoluer notre regard ?

Ce livre est le fruit de mes expériences en tant que femme, mère et doula. Je l’ai écrit pour vous inviter à faire tomber le voile qui trouble peut-être encore votre vision de la maternité. Tout au long de ces pages, je vous invite à prendre le temps de plonger vers ce que la naissance pourrait être si on lui redonnait toute la magie qu’elle mérite. Je vous invite simplement à vous reconnecter à votre dimension holistique et cosmique. J’ai la conviction que la beauté et la splendeur de l’accouchement ne doivent plus être cachées. Je crois au plus profond de moi que toutes les femmes ont des capacités innées à mettre au monde leurs bébés.

Nous sommes toutes reliées par ce pouvoir universel.

Il est temps de ralentir le rythme, de ritualiser et sacraliser chaque étape de ce voyage unique.

De l’union au devenir-parent, de l’âme lumineuse au corps d’un bébé, de femme à mère puis de mère à femme.

Honorons toutes les étapes de la maternité.

Honorons la vie, tout simplement.

Belle lecture, Aho !

*  L’approche quantique de la naissance désigne la partie impalpable, non visible dans la matière physique, et qui a un grand impact sur le processus de l’enfantement. Vivre une naissance quantique emmène la femme qui la vit à rencontrer sa plus grande force créatrice ainsi qu’à se laisser porter ici, et là-bas, sur les plans terrestre et céleste.

La maternité : portail de transformation

« C’est à partir de toi que j’ai dit oui au monde. »

Paul Éluard

Se connecter à la sphère du sacré

Tout ce qui existe relève du sacré. Tout ce qui est naturel est sacré. La terre, le ciel, les minéraux, les oiseaux qui chantent, les êtres humains. Nous sommes tous reliés par cette force de vie.

Si vous vous demandez si le sacré est fait pour vous, voici ma réponse : imaginez un pont qui sépare le quotidien au rythme effréné de notre société et le sacré. De l’autre côté de ce pont, c’est la promesse d’un monde qui vous permet de vous connecter à votre essence la plus intime. Ce monde vous permet de vivre votre vie dans l’instant présent. Si vous souhaitez incarner le principe même du sacré, il vous suffit d’emprunter ce pont et de vous laisser porter vers cette fabuleuse rencontre.

maternité : portail de transformation

Vivre une maternité sacrée n’est pas dédié à un type de personne en particulier ! C’est un merveilleux cadeau accessible à toutes les femmes qui souhaitent s’ouvrir à la pleine conscience. Parfois, il suffit d’un pas pour changer d’angle de vue.

Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, le sacré n’a rien à voir avec la religion ! C’est plutôt l’origine de tout ce qui est, la communion avec la nature sacrée du vivant.

Se connecter au pouvoir du sacré signifie que vous allez ralentir le rythme. La dimension sacrée de l’existence est un voyage où vous allez éclore du brouillard que peut créer notre système. Vous allez savourer toute la beauté et la préciosité de ce que vous allez vivre. Vous allez prendre le temps de visiter votre monde intérieur pour comprendre qui vous êtes.

Vivre une maternité sacrée, c’est ouvrir tous vos sens et prendre pleinement conscience de la nature si précieuse de tous ces moments. Faire le choix d’une maternité consciente, c’est vous donner la force de vivre l’intensité de ces expériences avec émerveillement.

Lorsque les femmes ouvrent ce portail, elles se connectent à leur intuition et leur spiritualité. Elles retrouvent la puissance illimitée de cette énergie qui circule et qui revitalise leur corps. Elles prennent conscience de leur propre puissance de femmes et de mères. Elles marchent vers leur souveraineté.

T Choisissez un endroit dans la nature.

T Marchez pieds nus et nourrissez-vous de la chaleur de la terre.

T Respirez l’air sacré qui renouvelle votre souffle de vie.

T Laissez les pensées se dissiper.

T Écoutez les sons de la nature en conscience.

T Sentez l’espace sacré de votre cœur s’ouvrir et s’apaiser.

T Remerciez-vous pour ce moment.

Marche consciente pour renouer avec votre nature sacrée

Le vécu de la maternité transforme la vie des femmes

En vous parlant d’incarner le sacré dans la maternité, il est important pour moi de vous partager ces observations qui m’ont émue à plusieurs reprises lors de mes accompagnements. J’ai souvent remarqué à quel point le vécu de la maternité pouvait être soit un tremplin, soit une épine dans l’épanouissement des femmes. Je m’explique : la femme qui devient mère ouvre en grand l’espace de son cœur, de son corps et de son esprit. C’est certainement la période la plus intense de sa vie. Une odyssée où elle est à la fois d’une force incommensurable et dotée d’une vulnérabilité palpable. La maternité peut lui permettre de renouer avec des forces enfouies dont elle n’avait pas conscience auparavant et ainsi lui donner des ailes. Néanmoins, cette rencontre est fragile et peut dépendre de la façon dont elle est préparée et accompagnée lors des étapes de la maternité. Une femme dont les choix et les envies sont respectés et qui sent que sa parole est considérée par son entourage et les personnes qui l’accompagnent accède plus facilement à l’expansion de sa confiance en elle. Une femme qui est entendue mais qui n’est pas écoutée et dont la parole ou le vécu est remis en question en permanence peut voir partir en fumée le peu de confiance qu’elle avait acquise. Bien entendu, chaque femme est différente dans ses réactions, mais cette observation touche un grand nombre de femmes. Le vécu de l’accouchement influence fortement l’estime que les mères ont d’elles-mêmes et, par ce biais, leur lien avec leurs enfants. Leurs expériences entraînent des conséquences sur de nombreux sujets tels que l’assurance en tant que mère, la sexualité, la prise de position, l’estime de soi.

J’ai la conviction que la dimension sacrée et spirituelle de la maternité est une main tendue vers votre boussole intérieure. Celle qui vous permet de vous poser les bonnes questions, de faire des choix consciencieux qui vous permettent d’explorer votre potentiel immense. Vous autoriser à vous défaire des nœuds créés par les croyances limitantes de notre société, c’est vous offrir l’empuissancement qui vous permettra d’oser manifester vos rêves.

La maternité : portail de transformation

Honorer la maternité sacrée Regardez-la, Cette déesse de la création, Son ventre rond comme la lune illumine la terre de ses rayons, La brise du vent caresse ses joues rosées et son sourire enchanteur. Cette déesse de la création a besoin d’être écoutée, Dans sa joie, ses peurs, ses questions. Les choses ne sont pas comme elles devraient être, il est temps de nous réveiller.

Regardez-la, Cette déesse sacrée qui enfante l’humanité, Elle danse au creux des vagues et épouse l’intensité. Écoutez son chant de naissance qui fait trembler l’éther, Son bassin se balance au rythme de l’infini. Regardez-la, cette déesse sacrée qui appelle son bébé. S’approprier le passage sacré de la naissance, c’est piller l’origine du monde.

Regardez-la, Cette déesse Mère qui, de ses mains, accueille son bébé, Elle le serre contre son cœur et écoute son souffle de vie. Regardez-la, cette déesse-mère qui plonge son regard vers les yeux de son bébé, Regardez-le, ce miracle sacré, Ces premiers instants de vie si précieux où l’amour prend toute la place, Laissez-la prendre le temps d’atterrir, il est temps de suspendre le temps, le reste attendra.

Regardez-la, Cette déesse source de vie qui nourrit son bébé. Elle est fragile, pourtant elle veille toute la nuit, Regardez-la, cette déesse source de vie, elle a besoin d’être à son tour maternée. Ses besoins sont similaires à ceux de son bébé, Se sentir en sécurité, être aimée, bercée, nourrie. Tel est le voyage en terre de mère, Faisons le choix d’honorer la magnificence de la maternité sacrée.

Histoire de la naissance

« L’obstétrique traditionnelle consiste à surveiller un phénomène physiologique en se tenant prêt à intervenir à tous les instants. L’obstétrique moderne consiste à perturber ledit phénomène de telle sorte que l’intervention devienne indispensable à l’heure exacte où le personnel est disponible. »

Professeur

(gynécologue-obstétricien), Le Dauphiné libéré, 8 mai 1994

Malinas

La naissance est définitivement le premier et le plus grand passage de notre vie sur Terre. Là où d’autres cultures ont compris l’importance de célébrer, ritualiser et honorer les grandes étapes de la vie, la dimension sacrée de la naissance est presque inexistante en France. Je vous propose un voyage au cœur du berceau de notre humanité. C’est une initiation vers l’histoire de l’enfantement qui vous permettra de comprendre en quoi le monde d’aujourd’hui est si différent de celui d’hier. Je dépose ici des graines d’espoir d’un futur plus doux et respectueux de notre nature.

La naissance ancestrale

Nous sommes des femmes sauvages

Pourquoi sommes-nous les seuls mammifères à avoir besoin d’aide pour mettre au monde leurs bébés ? Notre nature sauvage s’est-elle perdue dans le temps ?

« Que de chemin nous avons fait ! Nous sommes sortis des eaux, nous avons pris pied sur terre. Le sombre domaine du poisson, de l’horizontalité, nous l’avons quitté. La terre nous porte. Elle nous porte, oui, mais aussi elle nous tient. Comme nous sommes lourds ! Il faut ramper. Le ciel est là, pourtant. De lui la lumière nous vient. C’est elle qui nous appelait. C’est d’elle que nous tenons la vie. C’est elle qui nous force à nous dresser vers lui. Cette route longue, longue… qui mène du minéral à l’homme, c’est celle que refait tout enfant en naissant. »

Frédérick Leboyer, Pour une naissance sans violence

Si aujourd’hui la naissance est perçue comme un processus nécessitant un suivi médical pointilleux, cela n’a pas toujours été le cas. Pendant des siècles, les femmes vivaient au rythme des saisons et de leurs cycles. Elles n’avaient pas toujours de repères spatio-temporels, de matériel, et encore moins d’examens médicaux. Pourtant, elles détenaient un savoir très puissant : leur intuition. Elles savaient quoi faire et comment faire. Elles étaient profondément connectées à leur instinct de femme sauvage. Je vous l’accorde, découvrir cette nature primitive peut être déroutant, mais elle mérite d’être dévoilée au monde ! Les femmes sont réduites au silence depuis bien trop longtemps. La société doit prendre conscience que les femmes qui mettent au monde leur bébé n’ont pas besoin d’être gracieuses ou de suivre des codes de conduite inventés.

La femme qui se réapproprie sa part sauvage vole instinctivement à la rencontre de sa pleine puissance.

La naissance sauvage

Depuis des milliers d’années, les femmes enfantaient à l’endroit où elles se sentaient le plus en sécurité, dans un lieu intime et propice au lâcher-prise. La plupart du temps dans leur chambre ou en pleine nature ; dans les rivières, souvent. Elles étaient seules ou accompagnées par les femmes de leur entourage : femmes de la famille, guérisseuse, sage-femme qui leur apportaient soutien et remèdes naturels. De ce fait, les hormones qui permettent l’avancée physiologique du travail étaient optimales.

Créer votre autel de maternité sacrée

L’autel est un espace dédié à votre spiritualité, à votre moi intérieur et éthérique au sein de votre foyer. Il peut être un lieu de recueillement, une source d’inspiration, un canal énergétique. L’essentiel est de vous y sentir apaisée et de le créer en fonction de ce qui vous fait vibrer. Dans l’idéal, créez votre autel dans une pièce intime, un endroit propice à la méditation. Il est tout à fait possible de faire votre autel sur une table, un coin de table de chevet, au sol ou sur une bibliothèque.

Ce lieu sacré dans lequel vous allez puiser des ressources doit être de la taille de votre choix. L’autel préconceptionnel est un merveilleux endroit pour canaliser des messages de l’univers.

Voici une proposition d’autel préconceptionnel :

Q un bol avec de l’eau, symbole de la mer/mère, à changer régulièrement pour poser vos nouvelles intentions ;

Q des bougies ;

Q de la sauge, de l’encens ou du palo santo pour purifier régulièrement votre espace ;

Q une statuette représentant une déesse de la fertilité (vous pouvez la fabriquer vous-même) ;

Q des mantras inspirants ;

Q des minéraux (pour la fécondité : pierre de lune, quartz rose, jaspe rouge) ;

Q des fleurs ou feuilles séchées ;

Q une photo qui vous apaise (un paysage, vous et votre partenaire…) ;

Q un oracle ;

Q un objet qui vous est cher.

Laissez votre créativité s’exprimer : vous êtes la seule à savoir ce dont vous avez réellement besoin. Cet autel est votre cocon : il peut évoluer au fur et à mesure du temps et de vos expériences. Il vous suivra dans votre cheminement de femme à mère puis de mère à femme.

Manifestez vos rêves !

Je vous partage un rituel de pleine conscience à pratiquer seule ou en duo. L’idée de ce moment sacré est d’appeler l’enfant que vous aimeriez recevoir. Bien sûr, il ne s’agit pas de bloquer vos idées en espérant avoir un enfant qui corresponde exactement à vos critères, mais simplement d’ouvrir le champ des possibles à se réaliser, d’oser imaginer, demander, rêver. Ce moment de conscientisation nécessite de faire le choix d’être en pleine conscience et de vivre ce processus. Faites-le uniquement si vous vous sentez prête.

1

| Préparez une ambiance propice au rituel (bougie, encens, tisane, musique…) .

2

| Prenez le temps de vous asseoir et d’observer la flamme de la bougie danser en silence pendant quelques minutes . Vous pouvez être en contact l’un de l’autre

3

| Discutez ensemble de votre désir d’enfant (« Moi, en tant que père, j’aimerais… », « Moi, en tant que mère, j’aimerais… », « J’aimerais que notre enfant soit… ») .

4

| Faites prolonger le dialogue et les bienfaits du rituel Je vous invite à rester dans cette belle atmosphère, sans écrans ni perturbations . Allez dormir, faites-vous un câlin, un massage, ou bavardez simplement sur l’oreiller .

Au cœur de la magie liée à l’allaitement, il y a aussi l’évolution du lait au cours de la tétée : les premiers jets sont transparents et liquides, riches en lactose et très hydratants, puis le reste de la tétée devient blanche et plus crémeuse. Riche en gras, elle rassasie. Au-delà de sa fonction nourricière, vous pouvez en verser dans le bain de votre bébé et fabriquer avec des savons pour sa peau délicate. Le lait maternel possède des vertus médicinales excellentes : cicatrisantes, antibactériennes, hydratantes, antifongiques… Et tout ça, sans toxicité ! Vous pouvez grâce à lui apaiser certains maux tels que l’eczéma, l’érythème fessier, les conjonctivites, les otites, les rhumes ou les griffures. Sans conteste, cet or blanc est bel et bien la première merveille du monde.

Cellules musculaires | L’ocytocine les fait se contracter

Cellules sécrétoires | La prolactine leur fait secréter du lait Canaux lactifères

Sinus lactifères | Le lait s’y collecte

Aréoles Glandes de Montgomery

Tissus de soutien et adipeux Colostrum : le tout premier lait de bébé

Alvéoles

Le lait : transparent, les premiers jets blanc, les derniers jets

Mamelon

Célébrer la fin de l’allaitement

Nous avons survolé plusieurs fois l’importance des rituels pour marquer les grands passages de vie. Le sevrage en fait intégralement partie.

C’est pour cela qu’avec Dimitri, nous avons créé un rituel de célébration de fin d’allaitement. Entre photos et rituels, il permet à ce moment d’être vécu dans sa pleine intensité d’immense gratitude, de joie et d’intégration. Ce rituel dédié à la maternité sacrée que je suis heureuse de vous livrer dans ce livre a été un vrai tremplin pour ma fille et moi. Conscientiser et célébrer avec elle ma décision d’écrire la fin de cette histoire nous a permis d’en poser le point final ensemble, en toute sérénité.

Cela faisait quelques mois que je songeais à la fin de cette belle histoire, ressentant que c’était le moment juste pour moi et pour elle de tourner cette page précieuse. Les tétées étaient devenues de plus en plus compliquées pour nous deux. Ça avait été un long cheminement avant de ressentir l’appel de ce rituel un après-midi d’automne. Déjà, les choses avaient changé depuis que son papa avait pris le relais la nuit. Mais là, c’était différent, comme une pulsion. J’ai appelé Dimitri pour lui demander s’il était motivé pour partir en montagne le soir même et prendre des photos qui viendraient célébrer cette dernière tétée d’artistes !

Je me retrouve assise là, sur un petit autel dressé dans un coin sauvage. Une vue dégagée et splendide. Je prends le temps de respirer et de mettre de la conscience dans ce moment qui s’annonce. Et puis…

Ma fille arrive vers moi : « Tétée Maman ! » Je ne pensais pas ressentir un tel bouleversement, pensant m’être préparée. Le cadre, l’intention, son visage angélique, le regard bienveillant de mon conjoint. Les larmes montent et en même temps je ressens une profonde joie. Je suis quand même sur la retenue pour elle, car je veux que ça soit joyeux. Même si elle voit et ressent mes émotions, je l’accueille dans mes bras et lui explique avec amour ce qui l’attend. Elle est tout heureuse et se sent grande, privilégiée de vivre ce moment. Moi, j’ai l’impression de me noyer dans mes émotions ! Je suis partagée entre tristesse et soulagement, fierté et culpabilité, accomplissement et vide intersidéral… Ma doucette, 2 ans et demi de tétées à toute heure du jour et de la nuit. Des tétées de faim, de réconfort, de médecine, d’amour… Et là, on célèbre la fin ensemble sous cette lumière magnifique. Je me dis que je vais avoir l’air dépité sur toutes les photos tant je suis émue ! Pourtant, je serai surprise par la suite de voir qu’elles ont su figer dans le temps le bonheur de cet instant. Le lait s’en va de mon sein et la lumière entre en moi. Une fois que j’ai autorisé mes émotions à déborder, j’ai fermé les yeux et je me suis connectée à elle, accrochée à elle tel un petit kangourou.

Elle tétait paisiblement et je ressentais si fort son amour. On se soutenait l’une l’autre. Théa, toujours pleine d’humour, me décrochait des rires. Je savais que j’allais vivre la sortie de cette période de vie avec tant de peine, mais je me suis sentie pleinement alignée avec ce choix quand mes yeux se sont plongés dans les siens avec tant de sincérité. Nous étions là, elle et moi, et plus rien d’autre ne comptait hormis l’instant présent et le lien d’or qui nous unissait. J’intègre toute cette lumière qui rentre en nous et le bel avenir que cette transition pleine de douceur nous réserve. Ce n’est que le début ! Je m’autorise à être pleinement fière de moi dans mon histoire maternelle. J’accède à un sentiment de gratitude énorme, car avant Théa, j’ai allaité Aurore. Quatre ans et demi que mes seins donnaient du lait en abondance, un an et demi de gestation, deux naissances en pleine puissance.

Moi j’ai fait ça ? Moi ? Oui.

Je me demande ce qui m’a pris de m’embarquer dans une telle soirée ! J’ai ressenti l’appel, et quand ça vibre très fort au fond de moi, je suis le chemin qui m’est présenté. Elle est là, contre moi, et je me sens si bien. J’aime mes enfants plus que tout. Cet amour-là, ce n’est pas une fin d’allaitement qui va l’abîmer. À la fin de cette tétée fraîche et réconfortante, ma fille a posé ces mots en riant : « Au revoir tétée, merci ! » Je lui ai expliqué encore une fois que le lait rejoignait la Voie lactée pour redescendre

nourrir d’autres bébés. Cette histoire lui plaît, elle aime se sentir grande. Ensuite, il y avait cette lettre intuitive que je lui ai écrite avec le cœur, sans me relire ou même chercher la perfection. Juste l’instant présent. Je n’ai pas réussi à la lui lire et, de toute façon, ça ne l’intéressait pas vraiment. Mais que c’était libérateur de poser ces mots sur cette lettre, je sais qu’elle sera heureuse de l’avoir entre les mains un jour. Une dernière petite chose me tenait à cœur : transformer notre lien du corps par un autre lien. Oh ! Comme Théa était fière que je lui attache ce ruban doré qui était auparavant de l’or blanc ! Elle m’en a mis un aussi ; c’était important pour elle, pour moi. Voir ce bracelet commun nous rappelle que le lien est encore là, scellé à tout jamais. Quand il se détachera, il restera toujours cette énergie dans l’air et les milliers d’heures passées ensemble entre les tétées de nouveau-né et celle d’une petite fille à quatre pattes sur moi, m’écrasant le cou au passage !

Tellement de rires, tellement de souvenirs, parfois de ras-le-bol, parfois de hâte, mais surtout Théa. Est-ce véritablement la dernière tétée ? Je n’en savais rien et à vrai dire, peu importait. L’essentiel était de venir officialiser la pente descendante de cet allaitement. Je suis soulagée, je me sens enfin entièrement prête sans avoir l’impression de dire oui, mais de vouloir non à l’intérieur de moi. Ce rituel est à la fois puissant, déterminant et guérisseur. C’est le câlin de l’éternité. Le rituel se termine en même temps que le soleil s’en va dormir. Je me suis nourrie de toute cette lumière et maintenant, on se serre si fort dans les bras que nos cœurs battent ensemble. Merci. Merci à toi, à moi, à nous. De retour à la maison, elle s’est évidemment jetée sur mon sein ! On a bien rigolé avec son papa. Quelque chose était différent en moi après ce rituel ; ma décision était enfin pleinement ancrée. Deux semaines se sont écoulées, il est 13 heures et je suis seule avec elle. Prise d’un coup de fatigue, elle s’allonge sur moi comme un bébé, mais ne me réclame pas le sein. Étrange sensation. Elle met son petit pouce dans sa bouche. Mon cœur se serre et en même temps je suis heureuse, car j’y vois une opportunité. Elle n’avait jamais fait ça avant ! Alors je l’ai félicitée et bercée au creux de mes bras, elle s’endort paisiblement. Ce jour-là, j’ai su que l’allaitement était terminé. Soulagement, peur et amour. Ce soir-là, pour la première fois, Théa n’a pas insisté pour le sein. Je sors de la chambre, je n’en ai pas encore parlé à Dimitri. Il me tend un cadeau que j’ouvre timidement. Je pleure à l’infini devant l’album de ces photos que je vous partage. Je les découvre sur papier, c’est tellement plus puissant qu’un écran. Et quel alignement entre nous de me l’offrir précisément ce soir-là, sans savoir ! Je me sens remplie de tellement d’émotions différentes. Ça fait tellement de bien de pouvoir évacuer tout ce débordement avec lui.

Il m’aura fallu beaucoup de temps pour infuser cette nouvelle étape. Comme tout bébé allaité longtemps, elle garde ses réflexes au quotidien de vouloir se rassurer en apposant ses petites mains sur ma poitrine lorsqu’elle a besoin de réconfort ! On se marre beaucoup. Je ne pouvais pas prononcer les mots « j’ai fini d’allaiter » ou même regarder ces photos au tout début, même si j’étais très heureuse de cette fin magnifique ! De l’ambivalence dans cette étape de vie, mais beaucoup d’amour.

Temple VI la renaissance

La maternité sacrée ne se cantonne pas à la sortie du postnatal : c’est le chemin de toute une vie. La mère parfaitement accomplie et dévouée à son enfant n’est qu’une image construite par la société. Comme tout, cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas être épanouie des années en portant principalement votre rôle maternel. L’ouverture de ce temple invite nos esprits à voir au-delà : rencontrer les multivers* qui composent notre histoire. Cette introduction peut vous paraître brute de pomme voire affabulatrice si vous êtes actuellement en pleine fusion mamatoto. Notre Terre fonctionnant de façon prodigieuse avec des cycles qui se succèdent les uns après les autres, il existe une renaissance peu connue. Le cœur secret de la mère qui vibre l’appel de sa féminité sauvage.

« Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c’est de passer de la peur à l’amour. »

Frédéric Lenoir

*  Les multivers sont un ensemble d’univers réunis dans un seul système. Par le mot multivers, je désigne toutes vos planètes intérieures, avec leurs similitudes et leurs différences, capables de créer ensemble un cosmos vertueux et harmonieux. En somme, vous êtes plein d’univers réunis dans un seul corps.

Un pas vers l’harmonisation

Si aujourd’hui la femme sauvage qui vibre en vous vous semble inexistante, sachez qu’elle n’est jamais partie, elle attend juste le bon moment pour renaître.

Quand une femme devient mère, c’est sa personnalité tout entière qui se transforme. Pendant un temps indéfini, tout son être est dévoué à son ou ses enfants. Le statut de mère occupe une grande place dans son quotidien. Beaucoup de mères déclarent vivre une perte d’identité, ne plus savoir qui elles sont réellement. On entend souvent dire qu’il faut rester femme en étant mère, mais est-ce que cette injonction a un sens ? Dites ça aux jeunes mères qui n’ont plus une minute à elles et qui manquent cruellement de sommeil. Dans la réalité, retrouver rapidement sa féminité en étant maman est quasiment impossible. Cela ne devrait pas être un poids supplémentaire. Ce que j’ai envie de vous transmettre, c’est d’oser être vous, là où vous vous sentez bien. Faites ce qui vous fait vibrer, ce qui vous rend heureuse. Vous n’avez pas besoin de suivre des codes pour être une femme. Votre matrice en est le véritable témoin ! La mère en gestation a besoin de temps, puis un jour, son accomplissement en tant que mère pose de nouveaux désirs sur son chemin. Femmes et hommes confondus, nous sommes dotés de multiples facettes que nous choisissons d’ouvrir en fonction de la situation, des personnes, des moments de nos vies. Ces facettes sont souvent associées à des archétypes. Ces archétypes sont des mouvements d’énergie qui viennent et s’en vont, comme des cycles. Nous sommes donc des femmes multiples ! Et si, pendant un certain temps, l’archétype de la mère est au centre de tout, il se pourrait que d’autres archétypes aient besoin de participer au bal de printemps. Comprenez-vous où je vous emmène ? La femme sensuelle, sauvage et libre lovée au fond de vous émet des signaux qui vont faire vibrer vos cellules à un moment ou un autre de votre chemin. Cela fait tout simplement partie de la genèse d’harmonisation, le début de l’harmonisation entre la vie de femme et de mère.

Quelques archétypes possibles

Les archétypes sont nombreux et passionnants, ils permettent de mieux cibler vos besoins et de comprendre les périodes que vous traversez. N’hésitez pas à approfondir ce sujet si vous sentez qu’il résonne en vous.

Au masculin : le roi, le magicien, le guerrier, l’amant.

Au féminin : la mère, la guérisseuse, la prêtresse, l’amoureuse.

Maternité sacrée

Le vécu de la maternité transforme la vie des femmes

Si ce livre est entre vos mains aujourd’hui, ce n’est pas le fruit du hasard. Cela signifie que vous vous sentez étroitement concernée par le sujet de la maternité en pleine conscience. Que vous soyez désireuse de devenir mère, enceinte, prête à enfanter, en post-partum ou passionnée par le sujet de la naissance, ce livre a certainement des messages à vous livrer. Au fil des pages, Justine Grondin vous guide à travers ce voyage au cœur de l’être. En ouvrant ce portail de transformation, chaque femme se connecte à son intuition et à sa spiritualité, prend conscience de sa propre puissance de femme et de mère. Une marche vers sa souveraineté.

L’auteure

Justine Grondin est doula et accompagne les femmes sur le chemin de leur maternité. Passionnée par le monde de l’enfantement, elle souhaite aider les femmes à reprendre confiance en elles et en leurs capacités à devenir mère. Elle facilite également des retraites et organise des transmissions autour des rituels du féminin et de la maternité sacrée.

Photographies de Dimitri Dutreix Préface de Yaël Catherinet-Buk