LES ARAIGNÉES








Remerciements
Un grand merci à Christine Rollard, enseignante-chercheuse au Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris), biologiste et aranéologue, pour ses précieux conseils et sa relecture attentive.
Un grand merci à Christine Rollard, enseignante-chercheuse au Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris), biologiste et aranéologue, pour ses précieux conseils et sa relecture attentive.
Les araignées ne sont pas des insectes, comme beaucoup de personnes le croient. Elles font partie du groupe des arachnides qui comprend aussi les scorpions et les acariens. Elles possèdent huit pattes (alors que les insectes n’en ont que six), n’ont pas d’antennes, contrairement à ces derniers, et leur corps est divisé en deux parties (trois chez les insectes). La majorité des araignées produisent du venin pour tuer ou paralyser leurs proies.
Chez les araignées, tête et thorax sont réunis en une seule partie, le céphalothorax, sur lequel s’articulent pattes, pédipalpes et chélicères. La partie arrière du corps, l’abdomen, porte les filières et contient notamment le cœur, les organes respiratoires et les glandes productrices de soie.
Les quatre paires de pattes articulées de l’araignée sont terminées par de minuscules griffes, deux ou trois selon les familles, qu’elle utilise pour s’agripper sur différents supports et sur les fils de soie.
Les araignées possèdent entre 2 et 8 yeux. Certaines espèces vivant dans les grottes en sont dépourvues. Les araignées sauteuses (ci-contre), qui chassent à vue, repèrent leurs proies à une grande distance.
Ces deux appendices sont garnis de soies (sortes de poils) qui jouent un rôle sensoriel. Les pédipalpes servent aussi à maintenir et à manipuler une proie et jouent un rôle dans la reproduction (voir page 8).
Situés en avant de la bouche, les chélicères sont deux appendices articulés, formés d’une tige mobile munie d’un crochet à l’aide duquel l’araignée injecte du venin dans le corps de ses proies.
La disposition des crochets permet de distinguer deux grands sous-ordres d’araignées. Les Mygalomorphes (mygales, environ 3 200 espèces) ont des crochets qui s’enfoncent verticalement. Les Aranéomorphes (araignées autres que mygales regroupant plus de 47 000 espèces) ont des crochets qui s’ouvrent et se ferment latéralement.
À l’arrière de l’abdomen des araignées se trouvent de petits appendices, les filières (de 2 à 6 selon les espèces). Chaque filière est pourvue de minuscules tubes, les fusules, par lesquels sortent des fils de soie très fins. Assemblés, ces derniers forment un fil plus robuste que l’araignée étire avec ses pattes.
Les soies qui recouvrent notamment les pattes et les pédipalpes des araignées leur permettent de ressentir tout ce qui se passe autour d’elles. Ainsi, certaines soies réagissent aux moindres vibrations de l’air, comme le bruissement des ailes des insectes ou leur déplacement au sol, assurant les sens du toucher et de l’ouïe. D’autres soies captent les substances qui flottent dans les airs ou sont déposées sur les supports. L’araignée peut ainsi détecter les odeurs et les goûts.
Crochets verticaux des mygales Crochets en tenailles des autres araignéesOn connaît près de 51 000 espèces d’araignées. Elles sont réparties en 132 familles, dont 31 de mygales. Les araignées s’observent sous presque toutes les latitudes, la plus grande diversité peuplant les régions équatoriales et tropicales. Les calottes polaires sont les seuls endroits d’où elles sont absentes. Toutes les araignées produisent de la soie, destinée à différents usages.
Le plus ancien fossile d’araignée connu daterait d’environ 305 millions d’années, soit bien avant les dinosaures ! Ci-dessus une araignée âgée de 45 millions d’années, très bien conservée, prise dans l’ambre de la Baltique (une résine comme celle sécrétée par les pins, qui s’est fossilisée).
Les araignées se sont adaptées à des environnements extrêmement variés, de la haute montagne (jusqu’à 6 000 mètres d’altitude dans le massif de l’Everest) aux forêts tropicales, landes, prairies, zones humides en passant par les déserts ou les grottes. Il existe une seule espèce totalement aquatique ! (voir page 20)
La plupart des araignées ont une durée de vie de 1 à 2 ans. Les femelles vivent plus longtemps que les mâles. Certaines grandes mygales peuvent vivre jusqu’à 20 ans dans leur milieu naturel et parfois plus.
Près de la moitié des espèces d’araignées ne tissent pas de toile mais toutes produisent des fils de soie, aux usages variés. Certaines araignées s’en servent pour enrober leurs proies, d’autres pour se construire un abri. Les fils de soie sont utilisés par toutes les espèces comme fils de déplacement (dits aussi de survie) qui se dévident derrière elles. Les femelles tissent un cocon de soie d’épaisseur variable pour protéger leurs œufs.
Plus de la moitié des espèces d’araignées ont un corps ne dépassant pas cinq millimètres de long. À côté, les mygales surnommées « Goliath » (qui comptent 3 espèces) font figure de monstres. Elles peuvent mesurer jusqu’à 28 centimètres d’envergure, pattes étalées ; c’est grand comme une assiette ! Leur poids peut atteindre 150 à 200 grammes ! Discrètes, elles vivent dans les forêts pluviales d’Amérique du Sud, blotties dans un terrier dont elles ne sortent qu’à la tombée de la nuit pour chasser vers de terre, insectes, grenouilles ou serpents. Leur venin n’est pas dangereux pour l’homme.
Mygale à chaussette dans son tube de soie
Non. Il existe des mygales de toutes les tailles (un peu plus d’un millimètre pour la plus petite espèce) et on les rencontre dans de nombreuses régions du monde, y compris en Europe où la majorité des espèces ne dépassent pas 2 centimètres de long. C’est le cas des petites mygales à chaussette, qui apprécient les zones forestières et vivent notamment en France. Elles creusent des terriers et tapissent leurs parois de fils, formant ainsi un long tube, sorte de chaussette en soie qui leur sert à la fois de demeure et de piège.
QU’EST-CE QU’UNE ARAIGNÉE ? 2
LE MONDE DES ARAIGNÉES 4
UNE MAUVAISE RÉPUTATION 6
LA REPRODUCTION 8
NAÎTRE ET GRANDIR 10
TOILES D’EXPERTES 12
DE REDOUTABLES PRÉDATRICES 14
ENNEMIS ET DÉFENSES 18
PORTRAITS D’ARAIGNÉES 20
PROCHES PARENTS 22
© 2023, FLEURUS ÉDITIONS
57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19 www.fleuruseditions.com
Direction : Guillaume Pô
Direction éditoriale : Sarah Malherbe
Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche
Édition : Sélène Chateau assistée d’Akhésa Drougard
Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création de Élisabeth Hébert
Graphisme : Ambrine Angaud
Mise en page : Studio BDAG
Direction de fabrication : Thierry Dubus
Fabrication : Audrey Bord
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. Dépôt légal : août 2023
1ère édition – N° d’édition : 23L0153
ISBN : 978-2-2151-8289-4 • MDS : FS82894
Achevé d’imprimer en juin 2023 en Europe (par Rotolito en Roumanie).
Ce livre est imprimé avec des encres à base végétale et est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées PEFC™ et d’autres sources contrôlées.