ENCYCLOPÉDIE LA TERRE ET
















SES TRÉSORS




















































Les éditions Fleurus et l’autrice remercient Claire Peyre de Fabrègues, paléontologue, pour sa relecture et ses précieux conseils.
La Terre est une planète, c’est-à-dire un corps céleste qui tourne autour du Soleil.
Avec sept autres planètes, elle fait partie du système solaire. Ni trop loin ni trop proche du Soleil, elle en reçoit la lumière et la chaleur. Une épaisse couche d’air la protège de ses rayons brûlants et l’eau y abonde. Toutes ces conditions ont permis à la vie d’éclore sur notre planète. Ainsi, malgré sa petite taille (son rayon est 109 fois plus petit que celui du Soleil), la Terre est actuellement le seul lieu connu dans tout l’univers où existe la vie.
Ce sont des grains agglomérés par collision qui ont donné naissance à la Terre, il y a 4,56 milliards d’années (1). À force de tourner autour du Soleil, ces grains de poussières se sont attirés et soudés pour former la Terre (2). Celle-ci, alors bombardée de météorites, a vu sa température monter à plus de 2 000 °C, au point que la surface était un océan de magma (3). Elle a grossi puis s’est lentement refroidie, la température tombant à moins de 100 °C, permettant à la vapeur d’eau de se condenser pour créer les océans (4). De l’eau serait également arrivée des astéroïdes et des comètes.
On estime que l’univers s’est formé il y a 13,84 milliards d’années. Le système solaire, qui n’est qu’une petite partie de l’univers, date, lui, d’environ 4,56 milliards d’années.
Tout a commencé par l’effondrement d’un gros nuage interstellaire fait de gaz et de poussières.
Ce nuage s’est alors mis à tournoyer dans l’univers et s’est aplati en forme de disque. Les grains de matière situés au centre se sont agglomérés, donnant naissance à une étoile, une boule brûlante et lumineuse : le Soleil.
Dans le disque de poussières, de gaz et de glace, des grains se rencontrent, se collent entre eux et se mettent à tourner autour du Soleil, jusqu’à former de petits corps qui donnent naissance aux planètes. Les planètes géantes sont nées les premières : Jupiter, Saturne, attirant à elles des gaz (les géantes gazeuses), puis Uranus et Neptune, dont les noyaux renferment de la glace (les géantes glacées). Près du Soleil, les planètes rocheuses (dites « telluriques ») se sont formées par collisions successives. Les planètes géantes ont migré avant que le système solaire se stabilise et devienne tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Vue de l’espace, la Terre est une sphère aplatie au niveau des pôles. Son rayon moyen est de 6 371 km. La Terre est coupée en son milieu par un cercle imaginaire, l’équateur, qui divise la planète en deux parties égales : l’hémisphère nord et l’hémisphère sud.
La Terre fait un tour complet sur elle-même en 23 heures 56 minutes et 4 secondes, à la vitesse de 1 674 km/h. En même temps, elle fait le tour du Soleil, dont elle est éloignée de 150 millions de kilomètres, en une année ou 365,24 jours à la vitesse de 108 000 km/h. Quand l’une des faces de la Terre est éclairée par le Soleil, il y fait jour. La face opposée est alors plongée dans la nuit. Comme la Terre tourne aussi sur elle-même, chaque endroit de la planète passe successivement du jour à la nuit.
La Terre, comme tout le système solaire, se trouve dans un amas d’étoiles, une galaxie (la Voie lactée), où elle se déplace ; cette galaxie est elle-même en mouvement au milieu de milliards de galaxies dans l’univers.
Jupiter
Il faut plus de 8 minutes aux photons solaires pour parvenir jusqu’à la Terre. Mercure
Vénus
Mars
La Terre
La Lune
Un mur d’astéroïdes sépare les planètes rocheuses (telluriques) des planètes géantes (gazeuses et glacées).
Neptune
Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune sont les huit planètes du système solaire.
Axe (imaginaire) de la Terre Champ magnétique terrestre
La Terre tourne sur elle-même, autour d’un axe invisible qui passe par les pôles. Mais cet axe n’est pas vertical : la Terre tourne donc comme une toupie penchée, inclinée sur sa trajectoire. À cause de cette inclinaison, certains endroits de la Terre se trouvent, selon les périodes de l’année, tantôt plus exposés, tantôt moins exposés au Soleil, ce qui correspond aux saisons.
Notre Terre est entourée d’une couche d’air épaisse d’environ 600 km : l’atmosphère (mélange principalement composé d’azote et d’oxygène). Cette atmosphère gazeuse permet aux êtres vivants de respirer. Elle les protège du froid de l’espace, de la chaleur et des radiations solaires, ainsi que des météores qui bombardent la Terre.
La Terre agit comme un aimant. Elle est enveloppée par un champ magnétique, produit par une masse de fer et de nickel en fusion située à l’intérieur de la planète.
Saturne UranusLa Terre est une planète vivante où tout évolue sans cesse. Les mouvements qui agitent ses profondeurs ont fragmenté la surface terrestre en une multitude de plaques qui bougent les unes par rapport aux autres. À l’origine de phénomènes spectaculaires comme les éruptions volcaniques et les tremblements de terre, ces mouvements sont aussi la cause de phénomènes plus lents qui façonnent le paysage depuis des millions d’années : des montagnes et volcans surgissent, des failles apparaissent, des océans naissent et s’élargissent.
En partant de la surface, on trouve d’abord la croûte terrestre, formée de roches solides. Elle est épaisse de 15 à 80 km sous les continents et de 5 à 7 km sous les océans. Au-dessous se situe le manteau, fait de roches visqueuses et épais de près de 2 900 km. Puis on arrive au centre, divisé en deux : le noyau, liquide, composé de fer et de nickel en fusion à 4 000 °C, et d’une épaisseur de 2 260 km ; au centre, la graine, véritable cœur de la Terre, est surtout composée de fer solide. Il a 1 220 km de rayon, et la température y atteint 6 000 °C, proche de celle régnant à la surface du Soleil.
La surface de la Terre, tel un énorme puzzle, est découpée en une dizaine de grandes plaques et d’autres plus petites, faites d’une couche rocheuse rigide, la lithosphère (croûte terrestre et partie superficielle du manteau), profonde de 150 km environ. Certaines plaques portent les continents (plaques continentales), d’autres les océans (plaques océaniques). Elles reposent sur le manteau visqueux et bougent de quelques centimètres par an, emportant les continents. Elles peuvent s’écarter, se rapprocher ou encore glisser les unes sous les autres. C’est la dérive des continents, qui se poursuit aujourd’hui.
6 370 km séparent la surface du centre de la Terre. Le plus grand forage percé dans la croûte terrestre n’a atteint, jusqu’à maintenant, que 12 262 m, dans la péninsule de Kola, en Russie (soit environ 2 millièmes de la profondeur de la Terre). La chaleur et la pression trop élevées à ce niveau a empêché de poursuivre le forage. Les Japonais étudient un projet de forage sous la croûte océanique avec le navire de forage Chikyu, visant à atteindre pour la première fois le manteau terrestre (vers 2030).
Il y a 200 millions d’années
Quand deux plaques entrent en collision, la croûte terrestre se déforme et des montagnes se dressent. Il y a 45 millions d’années environ, la plaque indoaustralienne est passée sous la plaque eurasienne, faisant surgir l’Himalaya. Parfois, c’est une plaque océanique qui heurte une plaque continentale.
Beaucoup de volcans actifs sont situés dans des zones où une plaque océanique plonge sous une plaque continentale, plus légère. Cela entraîne la fusion de la croûte terrestre et la remontée à la surface de la Terre du magma (roche en fusion) venu du manteau terrestre.
Il y a 100 millions d’années
Il y a 50 millions d’années
Il y a plus de 200 millions d’années, il n’y avait qu’un seul continent géant, la Pangée. Petit à petit, celle-ci s’est divisée en deux. Il y a 100 millions d’années, l’océan Atlantique naît entre deux plaques et sépare peu à peu l’Amérique des autres terres. L’Antarctique dérive vers le pôle Sud, et l’Inde se déplace vers le nordest. Il y a 50 millions d’années, l’Afrique est séparée de l’Amérique du Sud et l’Inde se rapproche de l’Asie. Aujourd’hui, la Terre possède six continents (Afrique, Europe, Asie, Amérique, Océanie, Antarctique) et cinq océans (Pacifique, Atlantique, Indien, Arctique et Antarctique).
Quand deux plaques s’écartent, la croûte terrestre se fracture et s’amincit. Le magma remonte à la surface. Il se forme alors un fossé appelé « ri » (1). Au fur et à mesure que le fossé se creuse, ses bordures sont repoussées de chaque côté du ri et l’eau entre dans le fossé, créant ainsi une mer ou un océan (2). C’est le cas de la mer Rouge, séparant l’Afrique de l’Arabie, qui ne formaient qu’un seul continent il y a 20 millions d’années.
On appelle parfois la Terre « la planète bleue », car les mers et les océans couvrent 71 % de sa surface et représentent environ 97 % des réserves d’eau disponibles. Les cinq océans (Atlantique, Pacifique, Indien, Arctique et Antarctique) communiquent tous entre eux. Les mers sont plus petites et moins profondes que les océans. Certaines, comme la mer du Nord, s’ouvrent sur un océan ou sur une autre mer ; d’autres, comme la mer Caspienne, sont insérées au cœur des terres.
L’océan Pacifique
Il est bordé par les côtes américaines à l’est, par l’Asie et l’Australie à l’ouest. C’est le plus grand des océans, avec 180 millions de km2, soit près du tiers de la surface du globe terrestre. C’est aussi le plus profond (4 282 m en moyenne). On y trouve la fosse la plus profonde, celle des Mariannes, qui descend jusqu’à 11 034 m.
L’océan Atlantique
Il couvre 106 millions de km2, de l’Arctique jusqu’à l’Antarctique, soit un cinquième de la surface du globe. C’est l’océan le plus salé et le plus poissonneux. Ses marées sont les plus spectaculaires du monde (plus de 16 m dans la baie de Fundy, au Canada).
L’océan Indien
Il s’étend sur 75 millions de km2, est situé entre l’Afrique, l’Asie et l’Australie. Il est parsemé d’îles coralliennes ; le sens de ses courants s’inverse deux fois par an, lors des moussons. Le point le plus profond est la fosse de Java : 7 450 m.
L‘océan Antarctique (ou Austral)
Il forme un cercle autour du pôle Sud et relie les trois grands océans ; sa superficie est de 35 millions de km2. Ses eaux sont glaciales et il est balayé par les vents les plus violents du monde, qui soufflent parfois à la vitesse de 300 km/h.
Les coraux sont de minuscules animaux marins qui se regroupent en colonies de plusieurs millions d’individus et produisent des squelettes calcaires, les polypes coralliens. Au fil des années, ces derniers s’accumulent et finissent par former des îlots. Les récifs de corail peuvent, dans les mers chaudes, entourer des îles ou édifier des barrières dans l’océan, telle la Grande Barrière de corail située au large de la côte nord-est de l’Australie, longue de 2 500 km.
L’océan Arctique
Avec ses 14,8 millions de km2, il est le plus petit et le moins profond des océans. Il entoure le pôle Nord et borde l’Europe, l’Asie, le Groenland et l’Amérique du Nord. Son centre reste gelé en permanence. Il est recouvert d’une couche de glace de 3 m d’épaisseur, la banquise. Certains océans sont en formation : on estime que, dans plusieurs millions d’années, la mer Rouge, qui s’élargit de 4 à 5 cm par an, deviendra un océan entre l’Afrique et l’Arabie.
OCÉAN ATLANTIQUE OCÉAN ARCTIQUE OCÉAN ANTARCTIQUE OCÉAN PACIFIQUE Amérique du sud Afrique Europe MancheLa Manche est un large bras de mer situé entre l’océan Atlantique et la mer du Nord, entre la France et l’Angleterre. C’est l’une des plus grandes voies maritimes du monde.
La majorité des espèces animales et végétales sous-marines vivent dans les 200 premiers mètres sous la surface de l’océan, la zone la plus riche en lumière, oxygène et gaz carbonique. À mesure que l’on s’enfonce dans les profondeurs, la lumière disparaît et l’eau devient plus froide. Entre 200 et 1 000 m de fond se trouve la zone crépusculaire : il n’y a plus de végétaux. La zone abyssale, la plus profonde, va jusqu’au plancher de l’océan : malgré l’énorme pression, le froid intense et le manque total de lumière, des milliers d’espèces y vivent encore, comme le grandgousier, l’anguille pélican ou le poisson vipère. Beaucoup de ces poissons produisent de la lumière pour communiquer ou attirer leurs proies.
Sur le fond des abysses reposent d’énormes cheminées de plus de 20 m de haut, baptisées « fumeurs noirs ». Ces sources chaudes, où la température atteint 350 °C, rejettent un mélange d’eau sombre surchauffée et chargée en minéraux. On trouve autour de ces sources des vers géants de 2 m de long, des crustacés, des poissons et des moules géantes.
La mer Méditerranée
Située entre l’Europe du Sud, l’Afrique du Nord et l’Asie occidentale, elle couvre 2,5 millions de km2 environ. Son nom signifie « mer au milieu des terres ». Elle est plus salée que l’Atlantique, et ses marées sont de très faible amplitude.
Elle est bordée par Israël, la Jordanie et la Palestine. Elle couvre 637 km2. Sa salinité est si forte (30 %) qu’un humain peut flotter à sa surface mais que ni poissons ni algues ne peuvent y survivre.
Situé dans une magnifique baie de la Manche, le Mont-Saint-Michel est un îlot qui s’élève sur une grande plaine sablonneuse que la mer envahit deux fois par jour. Les marées y sont d’une grande amplitude, allant jusqu’à 15 m. Aux grandes marées, la mer remonte dans la baie à la vitesse d’un cheval au galop.
La surface de la Terre est faite de paysages variés : côtes, déserts, montagnes, plaines… Cette diversité des reliefs est due aux mouvements des plaques tectoniques, à la nature des roches du sous-sol, aux éruptions volcaniques, ainsi qu’au climat et à l’érosion. Il existe trois grands ensembles de reliefs : les vastes étendues planes et massifs anciens formés à l’ère primaire (1) ; les plaines et bassins sédimentaires provenant de l’accumulation de sédiments (débris de roches) déposés par les mers ou les vents aux ères secondaire (2) et tertiaire (3) ; les chaînes de montagnes jeunes, nées à l’ère tertiaire.
(1) Ère primaire : de – 540 à – 245 millions d’années.
(2) Ère secondaire : de – 245 à – 65 millions d’années.
(3) Ère tertiaire : de – 65 à – 2 millions d’années. Nous sommes actuellement à l’ère quaternaire.
Un plateau est une sorte de grande table, parfois entaillée de vallées encaissées. Il est formé par l’accumulation de sédiments empilés depuis des millions d’années ou de coulées de lave.
Les plaines sédimentaires se sont formées il y a des millions d’années, lorsque les mers se sont retirées et ont laissé apparaître les fonds recouverts de sédiments (calcaire, argile, sable). D’autres plaines, dites alluviales, sont constituées de sables ou de limons déposés par les rivières ou les fleuves.
Elles sont nées il y a moins de 65 millions d’années. Ce sont des montagnes élevées avec des sommets en forme de pic. Parmi elles, on compte l’Himalaya, la plus haute chaîne de montagnes du monde (14 sommets de plus de 8 000 m), et la cordillère des Andes, la plus longue chaîne du monde (8 000 km). Les Alpes et les Pyrénées, en Europe, sont des chaînes de montagnes jeunes.
Ils se forment lorsque des fissures de la croûte terrestre permettent aux gaz et aux roches en fusion contenus dans les couches plus profondes de la planète de remonter à la surface. Quand le magma jaillit et s’écoule, il durcit et entraîne la formation d’une montagne de roches volcaniques. Certains volcans sont éteints, d’autres se réveillent de temps en temps et entrent en éruption.
Nées il y a plus de 300 millions d’années, elles sont peu élevées et ont des sommets arrondis, aplanis par l’érosion (eau, gel, vent). Le Massif central, en France, ou le Hoggar, en Afrique, sont des montagnes anciennes.
La neige qui tombe en altitude s’accumule, se tasse et devient compacte pour former un fleuve de glace qui avance lentement vers la vallée, entraîné par son propre poids. En s’écoulant le long des pentes, il creuse des vallées à fond plat en forme de U, tandis que les eaux des torrents et rivières creusent des vallées en forme de V.
Une île est une étendue de terre entourée d’eau. Les îles continentales sont des morceaux de continent dont elles ont été séparées par la mer. Les îles océaniques sont nées dans les fonds marins : ce sont soit des volcans, soit des îles coralliennes (formées par l’accumulation de coraux).
Ce sont des morceaux de terre reliés au continent par une étroite bande de terre, appelée « isthme ».
Les falaises qui surplombent la mer apparaissent lorsque la mer attaque les côtes, les creuse, les découpe et sculpte des parois rocheuses.
Elles sont formées par l’accumulation de différents matériaux : fragments de roches arrachés à la côte par les vagues, débris sableux et sédiments apportés par les fleuves. Le sable des plages est le plus souvent formé de quartz, parfois de coraux (sable blanc), ou d’origine volcanique (sable noir).
Le vent qui vient du large pousse le sable en direction de la terre. Quand le vent rencontre des reliefs et de la végétation, les grains de sable s’arrêtent, s’accumulent et créent de petites collines appelées « dunes ».
L‘image ci-dessous illustre les différents types de reliefs ; elles ne représentent en aucun cas un paysage réel.
Les roches recouvrant la surface de la Terre sont constamment usées et transformées par le ruissellement de l’eau, le vent, la glace, le gel ou la chaleur du soleil. La combinaison de tous ces phénomènes s’appelle « l’érosion ». Au fil du temps, cette usure a creusé des vallées, des gorges et des canyons, sculpté des arches et découpé des falaises. Sont aussi apparues des grottes souterraines et d’étonnantes sculptures de pierre. Les fragments de roches sont emportés le long des pentes par les pluies ou par les torrents pour se déposer plus loin.
Les eaux, lorsqu’elles ruissellent sur les pentes, entraînent avec elles de petits morceaux de roches et creusent le sol. En Turquie, agissant sur des couches de cendres et de projections volcaniques, elles ont produit des tours et pitons, créant les paysages spectaculaires de Cappadoce.
Les cheminées de fées, ou « demoiselles coiffées », peuvent se former sur des sols volcaniques ou dans d’anciennes moraines glaciaires, là où des blocs de pierre dure surmontent des sédiments de sable ou de gravier plus fragiles. L’érosion (eau et vent) enlève peu à peu ces sédiments pour n’en laisser subsister qu’une colonne, protégée par une grosse pierre au sommet, la coiffe, qui joue le rôle de chapeau. Certaines de ces cheminées peuvent atteindre plusieurs mètres de haut. Au fil du temps, la coiffe elle-même finit par tomber et la cheminée se détériore alors rapidement. On peut admirer des cheminées de fées en Cappadoce (Turquie), dans le Valais suisse, dans le Queyras, en Savoie, et dans les Pyrénées orientales.
Les grottes calcaires se forment lorsque les eaux s’infiltrent dans les roches calcaires, friables. Elles les rongent et au bout de millions d’années finissent par creuser des salles souterraines plus ou moins grandes. L’eau qui suinte du plafond de la grotte est chargée de calcaire, qui se dépose soit sur le plafond, soit sur le sol. Ainsi apparaissent des stalactites (colonnes qui descendent du plafond de la grotte) et stalagmites (colonnes s’élevant du sol vers le haut). Il existe aussi des grottes marines, quand les vagues qui se brisent contre une falaise creusent la roche.
Dans les régions désertiques, le vent, chargé de sable, use les roches et les modèle. Ainsi, au Sahara, l’action combinée du vent, du sable et de l’eau a sculpté, pendant des millions d’années, de spectaculaires pitons rocheux et des arches colossales dans des massifs de grès appelés « tassilis ». On peut admirer d’impressionnants exemples de ces arches naturelles dans les déserts sahariens de l’Akakus (en Libye) et de l’Ennedi (au Tchad), mais aussi dans l’Arches National Park, dans l’Ouest des États-Unis (Utah).
Dans l’Ouest américain, en Arizona, le fleuve Colorado a creusé dans la pierre rouge, pendant des millions d’années, un immense entrelacement de crevasses, de vallées vertigineuses et de gorges profondes. Le Grand Canyon, long de 446 km, a une profondeur moyenne de 1 300 m (maximum 2 000 m). C’est l’érosion due au fleuve, à l’action du vent, du gel et de la pluie qui, agissant depuis 2 milliards d’années, a façonné cet étonnant relief. Le Colorado, qui coule en contrebas, emporte chaque jour une énorme quantité de sédiments qui rongent les roches et font apparaître les couches horizontales où l’on peut lire l’histoire géologique de cette contrée.
À Étretat, en Normandie, le découpage des falaises, hautes de plus de 80 m, est le résultat d’un double travail. D’une part, les eaux de pluie s’infiltrent dans les roches au sommet et peu à peu les décomposent. D’autre part, à la base, les vagues rongent le pied des parois et emportent les matériaux effondrés.
La vie serait apparue sur Terre il y a 3,8 milliards d’années environ. Au cours des millénaires, de minuscules organismes très simples ont évolué pour devenir des êtres vivants très complexes. C’est à l’ère primaire qu’apparaissent les animaux à carapace, les vertébrés, les premières plantes terrestres et les premiers amphibiens et reptiles. L’ère secondaire voit naître les mammifères, les plantes à fleurs et les premiers oiseaux. Puis, à l’ère tertiaire, les mammifères connaissent un développement important qui mènera à l’apparition de l’Homme.
1 Il est possible que la vie soit d’abord apparue dans l’eau il y a 3,8 milliards d’années, sous forme de colonies de bactéries, des cellules sans noyau. Plus tard, il y a 2,2 milliards d’années, sont apparues des cellules plus évoluées, avec noyau, capables de se reproduire. Puis des algues de diverses formes et couleurs, bleues, rouges et vertes, se sont multipliées. C’est à partir de ce moment qu’ont évolué, de façon distincte, la lignée les plantes et celle des animaux.
2 Aux alentours de 535 millions d’années sont apparus sous la mer d’étranges animaux plats, à corps mou, en forme de feuilles ou de disques. Ils ressemblaient à des vers, des méduses ou des oursins. La vie a explosé dans les océans, où sont nés une grande diversité d’animaux de plus en plus complexes. Beaucoup étaient protégés par des coquilles. L’un des premiers mollusques connus, le latouchella, avait une coquille, se déplaçait en rampant et se nourrissait d’algues qu’il broutait. À côté se trouvaient des vers marins et des animaux portant de longs piquants sur le dos.
3 Les algues sortent de l’eau et envahissent la terme ferme, donnant naissance aux mousses (475 millions d’années), aux lichens et aux fougères (400 millions d’années).
La longue histoire de la vie sur Terre est jalonnée de disparitions massives d’êtres vivants, causées par l’Homme ou par des catastrophes naturelles.
Les dinosaures, apparus sur Terre il y a 230 millions d’années, se sont mystérieusement éteints voici 66 millions d’années. Les scientifiques expliquent l’extinction soudaine de la majorité d’entre-eux (les non aviens) par la collision d’une immense météorite avec la Terre et de violentes éruptions volcaniques. Seuls les dinosaures aviens, qui donnèrent naissance aux oiseaux, survécurent, ainsi que d’autres reptiles et de petits mammifères qui existaient déjà et ont continué de se développer.
Ils vivaient en Europe occidentale et au Proche-Orient entre 400 000 et 30 000 avant Jésus-Christ. Le climat était froid ; ils chassaient et taillaient des outils.
Leur disparition il y a 30 000 ans reste mystérieuse. Ils ont été contemporains de l’Homo sapiens, premier humain ayant les caractéristiques de l’Homme moderne, qui les aurait peut-être supplantés.
4 Il y a 450 millions d’années, apparaissent des poissons cartilagineux recouverts de plaques osseuses. Les amphibiens, qui dérivent des poissons, sont les premiers vertébrés à se déplacer sur terre. Les premiers vivaient dans l’eau et s’équilibraient grâce à leurs membres terminés par des doigts. Certains, comme Ichthyostega il y a 360 millions d’années, pouvaient se traîner sur la terre, comme les phoques, mais ils vivaient essentiellement dans l’eau. D’autres, comme Balanerpeton, qui vivait il y a 335 à 330 millions d’années, étaient totalement terrestres. Mais tous revenaient pondre leurs œufs dans l’eau. Dans les airs, il y a 300 millions d’années, les insectes se sont diversifiés : des libellules géantes, d’une envergure de 70 cm, peuplaient les forêts chaudes et humides du Carbonifère.
En étudiant les fossiles, les scientifiques tentent de reconstituer les débuts de la vie sur Terre. Il y a 4 milliards d’années, l’atmosphère de la Terre, sans oxygène, était brumeuse, chargée de nuages de vapeur d’eau et de gaz volcaniques. L’énergie solaire, dans un premier temps, a transformé la vapeur d’eau et le gaz carbonique en oxygène, indispensable à l’apparition de la vie. Il y a 3,5 milliards d’années, l’atmosphère de la Terre était dense, des volcans crachaient de la lave et des gaz brûlants. La Terre fut également bombardée par des météorites et des comètes qui y auraient apporté des matières organiques, peut-être à l’origine des premières cellules vivantes. Puis la planète se refroidissant, l’eau s’est condensée dans l’atmosphère, créant les océans.
L’eau des océans, où seraient apparus les premiers êtres vivants, pourrait aussi avoir été apportée par des comètes et des astéroïdes, corps riches en eau (sous forme glacée ou gazeuse). ll y a 2,4 milliards d’années, des cyanobactéries sont apparues et ont commencé à libérer de l’oxygène dans l’atmosphère : les conditions favorables à l’apparition d’organismes plus complexes étaient réunies.
Ce curieux oiseau au bec de pélican et de la taille d’un dindon ne volait pas. Découvert par les Portugais au XVIe siècle, il a été chassé par les Européens lorsqu’ils ont envahi l’île Maurice, et attaqué par des animaux importés par l’Homme : chiens ou cochons sauvages. Le dernier dodo a disparu au XVIIe siècle.
Les mammouths ont cohabité pendant des milliers d’années avec les hommes de Neandertal et les premiers Homo sapiens. Ces grands herbivores, qui pouvaient peser 3 tonnes, ont disparu il y a environ 10 000 ans, suite à un changement climatique et aussi à cause des hommes. Les derniers se sont éteints sur l’île de Wrangler, en Sibérie, il y a 4 000 ans.
Ce marsupial carnivore vivant en Australie et en Tasmanie se nourrissait de kangourous et d’oiseaux coureurs. Chassé par les aborigènes, il a disparu d’Australie il y a 12 000 ans. En Tasmanie, le dernier est mort en 1936.
Photographiée ou filmée sous toutes les coutures, la Terre ne semble plus avoir de secrets pour nous. Pourtant, notre planète renferme des trésors insoupçonnés ou méconnus, que ce soit à sa surface ou sous terre.
Volcans, grottes, minéraux, phénomènes naturels spectaculaires, créatures étonnantes, paysages extraordinaires… Cette encyclopédie richement illustrée te propose de partir à la découverte des richesses de notre patrimoine naturel.