Ecume - Tome 1 - La quête des opales

QUADRI

Mouse a grandi à bord de la Chasseresse.

Rêvant au jour où elle deviendra capitaine, la jeune fille prend très à cœur son rôle protecteur envers son petit frère, Sparrow.

Mais tout son univers bascule le jour où son père disparaît. Tandis qu’un froid surnaturel s’abat sur Trianukka, le navire de Mouse devient la proie de créatures terrifiantes et sanguinaires et un mal terrible frappe Sparrow.

Le dernier espoir de Mouse réside dans une ancienne légende…

Elle part alors en quête de trois Opales mythiques, qui formaient autrefois la Couronne du roi de Trianukka, et dont la dispersion aurait divisé les tribus de la Mer, du Ciel et de la Terre qui se livrent depuis à une guerre sans merci.

En retrouvant les Opales, Mouse espère bien sauver sa famille, sa tribu et, peut-être même, le monde…

14,90 € TTC France

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Adaptation couverture : dpcom.fr Illustration © Joe McLaren

Mystère et magie s’entrelacent dans ce premier tome foisonnant d’action et d’aventure.

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Livre original paru en langue anglaise pour la première fois en 2017 sous le titre The Huntress: Sea aux éditions Egmont UK Limited, The Yellow Building, 1 Nicholas Road, London, W11 4AN, United Kingdom Copyright du texte : © Sarah Driver 2017 Illustrations fournies par Egmont UK Ltd Copyright des illustrations : © Joe McLaren 2017 Illustrations intérieures additionnelles par Janene Spencer Sarah Driver et Joe McLaren ont exercé leur droit moral.

Tous droits réservés.

Direction : Guillaume Arnaud, Guillaume Pô Direction éditoriale : Sarah Malherbe Édition : Estelle Mialon Mise en pages : Text’Oh Correction : Catherine Rigal Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Marie Guibert Adaptation de la couverture : dpcom © Fleurus, Paris, 2019, pour l’ensemble de l’ouvrage. www.fleuruseditions.com ISBN : 978-2-2151-6762-4 MDS : 592928 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. »

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Traduction de l’anglais par Camille Roze

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À Maman, Papa et Nick, Merci d’avoir affronté les tempêtes avec moi

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pêche sous glace

Trianukka Forteresse de la tribu des Collines

t an

Les Qu ais du Co uc h

chiens polaires

Chefs des clans de pierre Chantier naval Salage de hareng Mise en tonneau

Forêt d’Icebergs

Crépuscule : la Grande Ville du Brouillard

Lac

Trocville

Quais

défenses de morse

Forêt de Crépuscule Tribus des Arbres

Château du Cauchemar

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L’Île aux Os

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terrodyls

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grandgousier Les Déserts de Glace

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Campement du chef des Longues-Dents Mer Sauvage

cercle de pierres

Pic de la Mâchoire ts for tre con

Passes des Monts Orientaux

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Marais Gelés

Cap du R oc

canoës Ans e de sN aufr ageu rs

Gro ttes du T répa ssé

Crique du Mystère

S

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Baie du Tonnerre

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Fleuve

N

Repère des Pêcheurs

Foyer des Orphelins

Mer du Néant

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1 mât d’artimon

20 écoutille

3 balcon de la dunette

22 cabine du Capitaine

2 balbunichoir

4 nid -de-pie ou vigie

26 grand -voile

27 grand -mât

21 pont arrière

5 dunette

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6 poupe

7 cabinet de médecine 8 armurerie

9 cabine du charpentier

La

eresse s s a Ch

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10 follets de lune

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11 pont de tempête 12 écoutille

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13 cible de tir à l’arc

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14 pont avant

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37 39 15 bancs des rameurs 16 pont principal 17 escaliers

23 cantine

19 pont inférieur

25 cale

18 quartiers de l’équipage

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24 hamacs

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28 mât de misaine

30 proue

29 pont du gaillard d’avant

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31 gaillard d’avant

32 cabine des apprentis 33 étrave

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34 cabine du navigateur

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35 cuisines de Pip 36 fours à pain

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37 requin aux dents acérées 38 cambuse

39 chaudrons

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PARTIE 1

Nous

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voguons

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I Les terrodyls Les bêtes nous attaquent.

Je suis dans la cuisine mal éclairée où j’aide Pipistrelle à saler un steak de renne cru quand le premier cri fend l’air. Mes doigts se figent, de petits cristaux de sel froid s’incrustent dans ma peau. Puis le cri s’éteint. Je sens mes os se liquéfier, mais hors de question que mes genoux me lâchent ! Pip arrête de siffloter, son regard s’assombrit. À peine un battement de cœur plus tard, le tintement de la cloche d’alarme brise le silence.

Grand-Ma me dit toujours que je n’ai pas le droit d’aller sur le pont quand les terrodyls à grandes ailes arrivent. Il y a deux étés, ils ont tué Grand-Pa. Mais, cette fois, il faut que je défende notre bateau.

Je coince mon couteau dans ma ceinture et pousse mon hurlement de bataille le plus féroce.

– Mouse ! s’exclame Pip en tentant de me rattraper.

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La Quête des Opales

Seulement, le sang de renne rend ses mains glissantes et je parviens à m’échapper en me tortillant.

Je sors en courant des cuisines, cavale dans les coursives sombres avant de déboucher dans l’armurerie. Ses relents familiers de pourriture et de rouille me frappent les narines.

Des lances, des dagues, des haches et des harpons étincellent dans l’obscurité. J’ouvre un coffre en orme, j’attrape mon arc et un carquois rempli de flèches trempées dans du poison de grenouille. Puis je grimpe l’escalier jusqu’au pont de tempête.

Là, je suis saisie par le bruit des bottes qui martèlent le plancher et des capes qui se frôlent. Les terrodyls nous ont pris par surprise : l’hiver approche, ils auraient dû être en train de préparer leur nid…

La corne de bataille mugit.

– Tous à vos armes ! Préparez les arcs et les lances ! s’écrie Grand-Ma, postée sur le gaillard d’avant. Dépêchez-vous, bande d’empotés !

– Bien, Capitaine ! tonne l’équipage.

Le soleil se couche, les ombres s’étirent. Les Capes noires de Grand-Ma sont alignées à bâbord et à tribord, le long du parapet. Elles sortent une flèche de leur carquois dans un grand wish. Les rameurs ont quitté leur banc et la Chasseresse dérive, battue par la mer. Je ne suis arrivée sur le pont que depuis quelques secondes, mais déjà une vague glaciale se fracasse contre la coque et me trempe des pieds à la tête.

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Écume

L’affreux croassement, entre grincement et craquement, se fait à nouveau entendre. Alors je titube et me jette à plat ventre sur le pont, les mains sur les oreilles. Mon arc heurte le bois.

Une ombre me survole, portée par deux vastes ailes poilues.

Leurs battements couvrent le bruit de mon cœur.

– Mouse ! s’écrie une voix tremblante.

Je tourne la tête vers la poupe. Par l’écoutille entrouverte, j’aperçois Sparrow qui a les larmes aux yeux. Je lance à mon frère : – Chante ! Chante pour les baleines !

Mon frère est né avec un don, celui de la mélopée des baleines. Grand-Ma dit que ce don est une offrande aux baleines, les dieux de la mer, en échange de leur protection.

Comme les terrodyls détestent leur chant mélancolique, c’est peut-être la seule chose qui peut nous sauver. Car nous sommes seuls, sans aucun autre bateau de commerce à l’horizon…

Sparrow prend une grande inspiration et sa Mélopée s’élève dans la nuit. Le vent emporte sa voix par-dessus la mer, puis vient à nouveau chercher des bribes de son chant. Les notes, d’un bleu vif, s’envolent en tremblotant.

Un autre cri me vrille le cerveau. Trois terrodyls de trois mètres de long tournent en rond au-dessus du bateau. Les cris qu’ils jettent en animalangue se mélangent en un appel hargneux : – Tuer, mort, mourir, faire mal, noyer, attaquer, mort, courir, tuer !

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La Quête des Opales

L’un d’eux plonge sur moi. Je roule sur le côté et ses griffes ne lacèrent que le pont. La bête pousse un cri strident et me vise à nouveau. J’essaie de me relever mais son aile me renverse et m’envoie valser dans un tonneau de harengs salés.

Soudain, l’écoutille claque dans un bruit sourd. La voix de Sparrow est à présent étouffée. Les baleines l’entendront-elles encore ?

Deux des terrodyls descendent en piqué sur le bateau.

De leurs têtes aussi pointues qu’une lance, ils tentent de percer la coque pour nous faire sombrer. Les flèches volent autour d’eux.

La voix de Grand-Ma domine l’agitation.

– Repoussez ces monstres, mais ne les faites pas tomber sur nous !

Elle arpente le pont, parée de son armure en écailles de sirène spectrale, ses cheveux argentés flottant dans le vent.

– Convoquez mon apprentie, il reste peut-être encore une goutte de Mélopée dans son bâton !

Les flèches fusent toujours vers les monstres. Alors les terrodyls attaquent les Capes noires en poussant des cris perçants et en faisant claquer leurs mâchoires. Puis Gerbil traverse le pont à grandes enjambées, son bâton de bois surmonté d’un cristal tournoyant au-dessus d’elle. Des volutes bleues de Mélopée s’échappent du cristal en gémissant, et cette nouvelle vague de notes repousse les terrodyls.

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Écume

Saisissant ma chance, je me relève et me précipite à tribord.

L’écume salée me fouette le visage. Le vent me plaque les cheveux sur les yeux. Grand-Ma ne m’a pas vue. Si je reste à sa gauche, elle ne me verra pas à cause de son œil de verre.

La mer houleuse s’étend devant moi. La lune monte dans le ciel et projette sa clarté sur les vagues qui roulent et déferlent autour de nous. Les flèches et le bâton de Gerbil ont réussi à mettre en fuite les terrodyls. Mais la mélopée de baleine contenue dans le bâton s’épuise déjà, laissant place à un silence qui me donne la chair de poule. Je sens que la Chasseresse retient son souffle avant la prochaine attaque.

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Seuls en mer Je jette un regard vers la mer et mon cœur manque de s’arrêter : un immense aileron gris fend les flots non loin de nous. Ce doit être le requin aux dents acérées qui rôde autour de notre bateau depuis des jours.

– Chasse, serpente, froid de mort, murmure-t-il dans l’eau.

Quête, croque, cherche os. Noyade bientôt, bientôt, bientôt.

Pip pense que c’est ce même requin qui a dévoré tout un équipage trois mois auparavant, quand les terrodyls ont coulé leur bateau. Son épave doit reposer au fond de la mer, à présent, pris d’assaut par les sirènes spectrales, ces noyés qui perdent la vue et se recouvrent d’écailles, et par les grandgousiers, capables d’avaler une personne entière en une seule bouchée.

Mais ce n’est pas aujourd’hui qu’on ira rejoindre cette épave, je le jure ! J’ai promis à Ma de protéger Sparrow et je tiendrai ma promesse.

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Écume

J’ai le cœur qui se serre en pensant à Ma. À ce moment-là, la voix de Sparrow s’élève à nouveau, aiguë et pure. Ses notes bleues glissent en scintillant sur l’eau.

Dieux de la mer, Qui étincelez comme les glaciers, Clair de Lune, le phare sur la côte…

Les terrodyls poussent un nouveau hurlement si puissant et si strident que j’en tombe à genoux, la tête entre les mains.

Je sens la douleur battre derrière mes yeux. C’est seulement quand le cri meurt que mon cœur se remet à battre et que je peux reprendre mon souffle.

Encore sonnée, j’attrape mon arc et je me hisse dans les haubans. Je grimpe sur le grand-mât, le plus haut des trois mâts. Le vent s’efforce de me jeter à l’eau mais je tiens bon.

Arrivée en haut, je saute dans la vigie et j’observe le pont, en contrebas. Les Capes noires crient et courent dans tous les sens. Elles cherchent la meilleure position pour tirer sur les bêtes, qui se dérobent avant de foncer sur nous. Les mains tremblantes, je prends une flèche dans mon carquois, je ­l’encoche et je ferme un œil en essayant d’assurer mon geste.

Soudain, un filament lumineux de Mélopée monte de la mer et un chant triste s’élève : une baleine est arrivée ! Sa voix 21

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se joint à celle de Sparrow et, ensemble, elles produisent le chant le plus étrange que j’aie jamais entendu, inquiétant et merveilleux à la fois.

Battements de tambour, Monts enneigés.

Regarde dans le feu, vois les batailles des aïeux…

On devine dans la mer une grosse masse grise. Si la baleine est seule, son chant ne suffira peut-être pas à nous sauver.

Le plus grand terrodyl repère le mastodonte et plonge vers lui.

– Non ! je crie.

Grand-Ma lève les yeux.

– Mouse !

Je suis trop loin pour voir son visage, mais il doit être effroyablement féroce.

– Descends de là ou c’est moi qui te fais descendre, mais en te tirant dessus, petite écervelée !

J’ose à peine regarder le terrodyl lacérer de ses griffes la baleine en laissant dans sa chair des plaies béantes. Je m’exclame : – Hors de question qu’elle meure pour nous !

Le terrodyl plane au-dessus de la mer. Je bande mon arc et tire. Au moment où ma flèche se plante dans son aile, la bête lâche un horrible cri. En bas, les Capes noires tombent à genoux en gémissant. Et si les cris de ces monstres pouvaient 22

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Écume

vraiment arrêter le battement de nos cœurs, comme le prétend la légende ?

– Mouse ! Ce n’est pas le moment de tester ma patience ! rugit Grand-Ma. L’estomac noué, j’attrape une autre flèche que j’encoche.

La créature fonce droit sur moi. Ses ailes sont si grandes que le déplacement d’air qu’elles provoquent fait battre les voiles.

Je vois ma première flèche profondément enfoncée dans son muscle. Le sang me cogne aux tempes.

Soudain, Bear, le chef rameur, se hisse dans la vigie et me toise de toute sa taille.

– Descends de là, et vite !

Ses doux traits sont déformés par la peur.

– Non !

Je m’appuie sur un genou pour diriger mon arc vers le ciel.

Le terrodyl pousse encore un cri perçant qui fait tituber Bear, mais je me concentre sur mon souffle pour respirer au même rythme que les vagues.

Une aile aussi tranchante qu’un rasoir me frôle, je l’évite et je tire. Ma flèche se plante en vibrant dans le cou sinueux du terrodyl où elle perce une veine épaisse. Du sang noir jaillit, éclabousse le bois en sifflant. Une petite goutte crépite sur mon bras. Elle creuse un méchant trou rouge dans ma chair.

Bear m’attrape par la taille et me jette dans les haubans.

Je dévale les cordages tellement vite que les mains m’en brûlent. Le terrodyl s’abat sur le nid-de-pie qui cède sous son 23

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poids, et un grand craquement de bois fait trembler la Chasseresse. Je franchis les quelques mètres qui me séparent du pont en sautant et j’atterris en roulé-boulé. Bear se réceptionne juste à côté de moi. Le nid-de-pie s’effondre presque ­entièrement, nous arrosant d’une pluie d’éclats de bois. Il ne reste bientôt plus qu’une partie du mât debout et le corps en sang du terrodyl. Celui-ci tressaute puis s’immobilise enfin.

Les deux terrodyls encore en vie poussent des hurlements furieux. Je reste couchée en rond sur le pont, le souffle coupé.

Des gouttes de sang couleur d’encre pleuvent du mât brisé et dévorent le bois dans un craquement et un nuage de fumée.

– Mouse, descends en cabine, maintenant ! m’ordonne Grand-Ma. Et allez chercher Pipistrelle ! Nous avons besoin de ses chaudrons pour récupérer cet immonde sang visqueux avant qu’il ne ronge toute la Chasseresse !

Bear m’aide à me relever et me force à avancer.

– Rameurs, à vos positions, dit-il à l’attention des bancs de rame. Que quelqu’un s’occupe du tambour en attendant que je revienne !

J’ai beau rouer Bear de coups, il me tire par les bras et mes bottes finissent par glisser sur le bois trempé.

L’écoutille du capitaine s’est encore refermée. Bear l’ouvre et la voix de Sparrow nous parvient du fond de l’obscurité. Une salve de chanson aussi froide que de la peau de baleine me gifle. Au même moment, un gémissement triste et grave monte de la mer.

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Au loin, éclairées par la lune jaune, j’aperçois les formes sombres de baleines arrivant par dizaines, un nombre incalculable de queues et de nageoires géantes, de jets d’eau qui s’élèvent dans les airs. Un voile bleu de Mélopée vibre au-dessus des baleines, et le chant de Sparrow s’envole pour les rejoindre.

Ensemble, ils repoussent les terrodyls.

Bear, qui me traîne toujours, s’arrête pour scruter l’horizon.

Les terrodyls fuient le chant des cétacés et s’éloignent de notre bateau en poussant des hurlements furibonds. Des larmes de joie coulent sur mes joues, mais je les essuie du revers de la main : c’est bientôt ma treizième lune de Chasseresse et je ne suis plus un bébé.

Le tambour, le pouls de la Chasseresse, se remet à battre régulièrement. Nous repartons, cap à l’ouest. Les Capes noires rassemblent leurs arcs et une fine couche gelée de brume descend sur la mer. Frog saute de cordage en cordage, en caressant les lanternes pour qu’elles s’allument. Arrivé au grand-mât, il se trémousse et danse autour du terrodyl embroché. Je baisse les yeux : mes hauts-de-chausses sont déchirés aux genoux et du sang de terrodyl s’est incrusté dans mon bras. Je m’essuie le nez du revers de la main qui se tache de rouge.

Grand-Ma nous rejoint, Bear et moi, au moment où les terrodyls disparaissent dans un dernier coup d’aile. Son visage est menaçant. Sans un mot, elle m’attrape par ma cape trempée et me fait avancer sans ménagement sur le pont. Nous passons 25

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devant le balbunichoir où vivent les balbuzards et nous descendons l’escalier qui mène à notre cabine.

Sparrow a arrêté de chanter : il pleure, à présent, emmitouflé dans les fourrures qui recouvrent les lits. Mon frère est aussi blafard que les sirènes spectrales et il est toujours triste, surtout quand il chante avec les baleines. Et c’est encore pire depuis que Pa s’en est allé à la dernière pleine lune pour faire du commerce. Étincelle, le follet de lune apprivoisé de Sparrow, se tient perchée sur un oreiller. Elle parle doucement en animalangue.

Grand-Ma l’attrape et la glisse dans une bouteille en verre.

Elle suspend à un crochet cette lampe improvisée aux reflets de lune. La bouteille répand sa lumière argentée sur la table en chêne de Grand-Ma, sur laquelle est punaisée une grande carte décolorée recouverte de petites taches de cire à cacheter rouge sang. Des fourrures, des soieries et des velours sont entassés dans un coin, et les commodes débordent d’objets précieux en or, de coffrets de perles, d’onyx et de jade.

Ma combinaison de plongée en peau de phoque est suspendue à un clou, encore humide de ma plongée de ce matin.

C’est une de mes spécialités : plonger à la recherche de perles.

Lorsque j’en rapporte plus de trois dans la même journée, nous nous installons confortablement dans nos couvertures et Grand-Ma nous raconte ses plus belles histoires.

Mais là, je ne vais pas avoir droit à une belle histoire, je crois.

Juste à un sacré savon.

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Un savon et une histoire Grand-Ma m’attrape par le menton et examine les écorchures de mon visage.

– Tu n’auras pas besoin que je te recouse. Mais d’autres vont devoir y passer… Quand les terrodyls arrivent, les enfants n’ont rien à faire sur le pont, ma fille. Je te l’ai déjà dit au moins une centaine de fois !

– Mais je ne suis pas une enfant. J’ai quand même tué un des terrodyls !

Je repousse ses mains et me jette sur la couchette que je partage avec Sparrow.

– Et je suis la seule à avoir le don d’animalangue, alors il n’y a que moi qui peux comprendre…

Grand-Ma s’esclaffe.

– Tu crois vraiment qu’on a besoin du don d’animalangue pour comprendre leurs terro-cris pleins de haine ? À cause de toi, ce monstre nous est tombé dessus ! Estime-toi chanceuse 27

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La Quête des Opales

qu’on s’approche de la terre, avec les dégâts que tu as causés au mât. On devrait avoir accosté d’ici l’aube. Mais la nuit risque d’être mouvementée.

Sa voix est fatiguée et les rides de son front trahissent son inquiétude.

– Et qu’est-ce que je vais faire de mes flèches et de mon poison, alors ? Je les garde pour les sirènes spectrales, pour quand on aura coulé et que les poissons nous mangeront ?

Grand-Ma s’assoit à sa table. Elle mélange de la boue de mer, du varech et des herbes afin de réaliser un onguent pour mon bras.

– Assez de tes satanées questions ! Qu’est-ce que je dirai à ton pa s’il revient et que tu reposes au fond de la mer, hein ?

– Tu lui diras que je suis morte comme tout bon capitaine : en essayant de sauver mon équipage.

Je lui jette un regard noir. J’arrache un bout de peau toute dure autour de mon ongle et j’aspire la petite perle de sang rouge vif qui jaillit.

– Tu n’as que douze lunes et tu te crois déjà capitaine ? Je ne pense pas, non. J’espère bien que les dieux m’accorderont encore quelques lunes, ma fille. Et aucun capitaine ne mettrait en danger tout son équipage juste pour se faire remarquer.

Grand-Ma prend mon bras et étale l’onguent sur ma peau brûlée. Ses doigts bardés de bagues en argent me font mal alors j’essaie de m’écarter, mais sa main s’accroche à mon bras aussi fort qu’une bernique à son rocher.

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Écume

Je sens la colère monter.

– Je ne l’ai pas fait pour me faire remarquer, je l’ai fait pour venger Grand-Pa et pour nous protéger ! Et le soleil vient à peine de se coucher. Demain soir, j’aurai treize lunes. Sparrow n’en a que huit et il n’est même pas encore couché !

Un sourire étire la bouche de Grand-Ma. – Ne t’occupe donc pas de ce que fait ton frère, même s’il devrait déjà être en train de ronfler, à l’heure qu’il est. On aura peut-être encore besoin de sa voix avant le lever du soleil.

Allez, hop ! file aux latrines, Sparrow.

– Oui, file, je répète en lançant un sourire moqueur à mon frère. Et fais attention à ce que le requin aux dents acérées ne te morde pas le derrière pendant que tu fais pipi !

Sparrow pousse un cri avant de plonger sous les couvertures.

Grand-Ma me fixe de son œil de verre. À ce qu’il paraît, son œil est devenu aveugle quand elle a failli se transformer en sirène spectrale, le jour où le bateau de son enfance a été coulé par des naufrageurs et où elle a échappé de peu à la noyade.

Je soutiens son regard et plonge mes yeux dans les profondeurs vert marine de son œil dur qui ne cligne jamais.

Soudain, son visage perd toute sa férocité et elle se met à rire.

– Que les dieux aient pitié de nous, finit-elle par haleter quelques instants plus tard, en se tenant les côtes. Sparrow, file aux latrines et que je ne t’entende plus. Mouse, saute dans tes vêtements de nuit. Ensuite, je veux que tu te couches et que tu restes au lit pendant que je m’occupe de mes blessés.

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La Quête des Opales

Elle fait demi-tour et monte pesamment l’escalier, en poussant Sparrow devant elle.

– J’ai les os bien trop vieux pour m’occuper de ces fichus enfants, s’exclame-t-elle. Comme si ce n’était pas déjà suffisant d’être capitaine et faiseuse de médecine et…

Elle s’engouffre dans l’écoutille et ses marmonnements s’éloignent.

J’enlève ma chemise de toile, je me sèche avec un bout de tissu en lin et je me glisse dans ma chemise de nuit. La corde de mon arc a mis le bout d’un de mes doigts à vif. Je le lèche pour le nettoyer et j’applique dessus un peu de l’onguent de Grand-Ma. Puis je saute dans notre couchette. Lorsque j’ouvre le hublot, j’entends les pchiiiii et les pffff des baleines retentir dans la nuit.

Les grands esprits de feu verts qui habitent la voûte céleste dansent et ondulent à l’horizon. Grand-Ma dit que leurs étranges dessins sont des cadeaux, pour nous montrer ce qui sera et ce qui a été. Elle dit que, avant même que je sois née, ils ont montré à notre Tribu que je serais capitaine. À la naissance de Sparrow, les esprits auraient dit qu’il chanterait comme les baleines… Et c’est vrai, il chantait avant même de savoir parler ! Je cherche un vague signe de Pa parmi les esprits de feu qui serpentent si gracieusement. Mais je ne vois rien qui puisse venir de lui et mon cœur se serre. J’appelle dans un murmure : – Pa ?

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Écume

Mais je n’entends que les petits pieds de Sparrow dans ­l’escalier de la cabine.

– Tu ne verras pas Pa là-haut. Il attend avec les maraudeurs des terres, me dit-il en me donnant un coup de coude dans les côtes pour que je lui fasse de la place dans la couchette.

Je m’apprête à lui rendre la pareille lorsque je m’aperçois que ses cheveux sont aussi emmêlés qu’un nid… Je n’ai pas réussi à trouver le temps de le coiffer, aujourd’hui.

– Tu ferais mieux d’aller chercher la brosse dans…

– Chut ! souffle Sparrow.

Il s’avance sans faire de bruit vers le hublot et se dresse sur la pointe des pieds pour regarder dehors.

Un petit groupe de femmes passe sur le pont de tempête, juste en dessous de nous. Je chuchote : – Des charpentières !

J’entends tinter les petits marteaux en argent qui pendent à leurs ceintures tandis qu’elles traînent des morceaux de bois pour réparer les dégâts causés à la Chasseresse.

– Des gamins qui saignent, qui courent partout et qui ne font que nous attirer des problèmes, marmonne l’une d’elles.

Ils devraient rester enfermés en bas quand les bêtes arrivent !

Qu’elle soit petite-fille de capitaine ou pas, ça ne peut plus durer comme ça !

– Tu as bien raison, elle aurait pu nous saborder ! La nuit qui nous attend promet d’être longue.

Sparrow et moi échangeons un regard.

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La Quête des Opales

– J’essayais de protéger notre Tribu, et c’est comme ça qu’on me remercie ?

– J’ai froid, dit Sparrow en refermant le hublot d’un coup sec. On s’en fiche, de ces stupides charpentières. Je peux avoir une histoire ? m’implore-t-il.

Il se laisse tomber dans les fourrures du lit et passe sa main sous l’oreiller pour saisir une vieille étoile de mer toute sèche.

Je lui adresse un clin d’œil.

– Tu es un petit futé, toi, hein ? D’accord. Mais juste une !

Il enfourne dans sa bouche un des bras de l’étoile de mer et zozote : – Sans monstre du ciel ! Et sans ogre non plus, Étincelle a peur des géants parce qu’ils gobent les follets et qu’ils recrachent leurs ailes…

Le follet de lune sautille dans sa bouteille en verre, émettant le même petit bruit qu’un papillon de nuit qui se cogne contre une lanterne. Je me penche pour aller chercher sous la couchette la longue défense de morse toute douce sur laquelle sont gravés les dessins de l’histoire préférée de Sparrow.

Je soupire.

– Dieux ! Et après, tu vas me raconter que tu crois encore au fantôme du capitaine Cliquetis-Squelette…

– Non ! s’écrie Sparrow, le visage soudain livide. Racontemoi juste l’histoire de la Couronne aux Opales de Tempête !

Il se blottit contre moi et observe les dessins gravés sur la défense. Ses cheveux jaunes sentent la noix de muscade et ses 32

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Écume

pieds sont froids comme la pierre. J’attrape la lumière d’Étincelle en râlant.

– Arrête de coller tes pieds gelés sur moi ! (Puis je commence à réciter.) Il y a cent lunes et cent soleils, bien longtemps après que le premier rameur a frappé sur son tambour, alors que tu n’étais encore qu’une minuscule poussière de mer dans le vent…

– C’est pas vrai, j’ai jamais été ça !

– … la Couronne d’or du dernier roi de Trianukka a été avalée tout rond par une grande baleine. Trois puissantes Opales de Tempête devaient être montées sur cette antique couronne, pour mettre un terme aux guerres entre toutes les tribus de la Mer, du Ciel et de la Terre, et leur permettre de vivre ensemble dans la paix. La première Opale contenait de l’écume de mer, la deuxième un fragment de ciel, et la troisième un bout de terre. Mais après que la Couronne a été avalée…

– Ça fait mal ? murmure Sparrow d’une voix ensommeillée, en passant son doigt sur le dessin de la baleine.

– Quoi ? je lui demande, en chassant à nouveau ses pieds froids.

– D’avaler une couronne ?

Il rote et je chasse de la main la mauvaise odeur d’étoile de mer.

– Beurk ! Mais qu’est-ce que tu as dans le crâne, tête de piaf ? De toute façon, il fallait bien mettre les Opales en 33

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s­ écurité quelque part, non ? C’est ainsi que les vieux Mystiks ridés de l’Île aux Os les ont gardées, bien cachées entre les murs du Château du Cauchemar, où vivait le dernier roi.

Je me laisse emporter par l’histoire, mais j’entends à sa respiration que Sparrow est sur le point de s’endormir. Alors je passe directement à la fin du conte.

– … Et il a accusé le capitaine de la tribu de la Mer, Cliquetis‑­ Squelette, d’avoir caché la Couronne dans le ventre de la baleine, ce qui a marqué le début de cent années de guerre, en accordant tout le pouvoir à la Terre.

Ma voix s’éteint. Je passe le doigt sur le dessin du tambour du premier rameur, puis je range la défense sous notre couchette.

Bientôt, Sparrow se met à parler dans son sommeil. La Chasseresse craque et le vent souffle tellement fort qu’il pourrait presque faire exploser mon cerveau. Les baleines continuent de gémir. J’enfouis ma tête sous mon oreiller pour ne plus entendre leurs chants mais il est trop puissant. Des cris montent du cabinet de médecine de Grand-Ma : elle doit être en train de recoudre une plaie, et je sais qu’elle n’a plus de venin de raie pour endormir les membres…

– Tu es un Pur-Tribu ou un maraudeur des terres, hein ? gronde-t-elle au loin.

Lorsque j’entends les marches de la cabine grincer sous ses bottes, je me tourne vers le mur. Je l’écoute se préparer pour la nuit : elle enlève son œil de verre, se débarrasse de son armure, 34

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Écume

jette ses bottes mais garde sur elle sa tunique et ses hauts-dechausses, au cas où on aurait besoin d’elle sur le pont.

Elle se hisse dans son lit et j’aimerais bien lui dire que je suis désolée pour le terrodyl, sauf que je ne sais pas comment m’y prendre. Je m’enfonce dans le matelas. Si je réveille Sparrow, elle me grondera sûrement, alors je préfère me taire. Mais une autre pensée me traverse l’esprit et je me mords la langue.

C’est toujours la nuit que me viennent des tas de questions sur Ma. Ma était la propre fille de Grand-Ma, pourtant nous ne parlons jamais d’elle. Bien des fois, allongée dans mon lit, j’ai eu envie de lancer dans la cabine : « Est-ce qu’elle te manque ? » Parce qu’à moi, oui. C’est la seule chose qui nous sépare, Grand-Ma et moi. Ma qui me manque et dont je n’ai pas le droit de parler.

J’ouvre la bouche et je me retourne. Mais Grand-Ma se met à ronfler comme un morse et je lâche un soupir.

Quand je serai capitaine, j’aurai ma cabine à moi, sans grand-mère ou petit frère bruyant pour me déranger. J’ai tellement hâte de devenir capitaine…

Mes paupières sont lourdes. Demain matin, nous serons au port, Pa sera là. La tête sur l’oreiller, je souris, déjà à moitié endormie, en pensant à tous les trésors qu’il m’apportera peutêtre pour ma treizième lune de Chasseresse. Mais, mon plus beau cadeau, ce sera d’avoir Pa. Dès qu’il nous rejoindra, tout rentrera dans l’ordre.

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QUADRI

Mouse a grandi à bord de la Chasseresse.

Rêvant au jour où elle deviendra capitaine, la jeune fille prend très à cœur son rôle protecteur envers son petit frère, Sparrow.

Mais tout son univers bascule le jour où son père disparaît. Tandis qu’un froid surnaturel s’abat sur Trianukka, le navire de Mouse devient la proie de créatures terrifiantes et sanguinaires et un mal terrible frappe Sparrow.

Le dernier espoir de Mouse réside dans une ancienne légende…

Elle part alors en quête de trois Opales mythiques, qui formaient autrefois la Couronne du roi de Trianukka, et dont la dispersion aurait divisé les tribus de la Mer, du Ciel et de la Terre qui se livrent depuis à une guerre sans merci.

En retrouvant les Opales, Mouse espère bien sauver sa famille, sa tribu et, peut-être même, le monde…

14,90 € TTC France

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Adaptation couverture : dpcom.fr Illustration © Joe McLaren

Mystère et magie s’entrelacent dans ce premier tome foisonnant d’action et d’aventure.

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