Actu'Pêche89 #2 - Année 2023

ACTU’ PÊCHE 89

CONNAISSANCES

BROCHET : habitat et thermie

Des variables esssentielles pour une bonne dynamique de population

LE BRANLIN À MÉZILLES

Une restauration prometteuse portée par l'EPAGE du Loing

ZOOM SUR...

L'ÉTANG DE MOUTIERS

Un site remarquable au coeur de la Puisaye

La revue de la Fédération de l’Yonne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Thierry ARMAND

COMITÉ DE REDACTION

Olivier BLATTER

Matthieu MOËS (EPAGE du Loing)

Aurélien PEYRET

COMITÉ DE RELECTURE

Gilles CHAT

Jean-Luc JURY

Daniel LULIC

Didier ROUAU

Flavienne BERNELAT

CONCEPTION RÉALISATION

Olivier BLATTER

PHOTOGRAPHIES

FD 89 - FNPF

Laurent MADELON

IMPRESSION

Voluprint

Perrigny 89 000

3 000 ex.

ÉDITO

Après une année 2022 conjuguant sécheresse et canicule importante, les niveaux d’eau n’ont jamais été aussi bas.

2023 s’annonce déjà comme très difficile, les nappes d’eau n’ayant pas été reconstituées durant la période hivernale. Le réchauffement climatique est aujourd’hui de plus en plus visible et inquiétant.

De nouveaux problèmes s’ajoutent à ce constat :

- Projets d’implantation de parcs de panneaux photovoltaïques flottants sur nos plans d’eau !

- Lobbying de certaines associations visant à restreindre certaines pratiques de pêche !

La Fédération reste vigilante face à ces menaces qui impactent nos milieux aquatiques et le loisir pêche.

Malgré tout, 2023 est la saison où l’on va pouvoir retrouver «normalement» les berges de nos cours d’eau et de nos étangs.

Le nombre de cartes de pêche vendues est en légère hausse.

De nombreux aménagements de parcours de pêche sont réalisés, d’autres sont en projet (ex : canal de Bourgogne – plans d’eau du département).

La Fédération de Pêche 89 est présente à vos côtés et au côté des AAPPMA pour mener à bien de nombreuses actions : favoriser l’accès aux berges, valoriser la protection des milieux aquatiques, sensibiliser et éduquer les futurs jeunes pêcheurs, redonner une nouvelle dynamique au loisir pêche (une réglementation qui évolue avec la fenêtre de capture, organisation de concours, etc…).

C’est à nous, pêcheurs, d’être acteurs de notre loisir, de le représenter et de le défendre.

Thierry ARMAND

Président de la Fédération de l'Yonne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.

Bonne saison 2023

4 LES INDICATEURS CLÉS DANS

L'YONNE

Organisation institutionnelle et tendances départementales.

6 ET AU NIVEAU NATIONAL

Orientations nationales et chiffres clés du loisir pêche en France.

8 BROCHET : habitat et thermie

Rappel sur l'importance des variables thermiques et habitationnelles dans la dynamique des populations.

12 LE BRANLIN À MÉZILLES

Analyse d'une restauration de cours d'eau prometteuse pour la fonctionnalité de l'écosystème.

16 APPRENDS EN T'AMUSANT

Pages "jeunesse" pour découvrir les poissons et la pêche.

18 ZOOM SUR... : l'étang de Moutiers

Mise en lumière d'un étang de Puisaye particulièrement adapté au loisir pêche.

22 L'ACTU EN BREF

L'actualité dans le département de l'Yonne.

Indicateurs clés dans l'Yonne

15 Membres élus

Répartis sur l'ensemble du département de l'Yonne

Thierry ARMAND Président

AAPPMA « La Gaule Maillotine » de Joigny

Christian LELOUP (Trésorier)

AAPPMA « La Gaule » de Villeneuve l'Archevêque

William GEORGES (1er Vice-Président)

AAPPMA « Les Pêcheurs Brienonais » de Brienon-sur-Armançon

Gilles Chat (2e Vice-Président)

AAPPMA « Le Martin Pêcheur de Charny »

Patrick TESTARD (Trésorier adjoint)

AAPPMA « Des Etangs de Puisaye »

Jean Luc JURY (Secrétaire)

Jean Marc BRETON (Secrétaire-adjoint)

AAPPMA « L'Amicale des Pêcheurs » de Villeneuve-sur-Yonne

Alain ZLOCH

AAPPMA « Avallon Morvan pour la Pêche »

Daniel LULIC

AAPPMA « L'Union des Pêcheurs de l’Auxerrois »

Didier ROUAU

AAPPMA « L'Entente des Pêcheurs du Sénonais »

Jean Claude CIOLECK

AAPPMA « La Brème Tonnerroise » de Tonnerre

Chantal LAROCHE GARDET

AAPPMA « La Gauloise » de Migennes

Patrice VECCO

AAPPMA « Le roseau du Serein » de Guillon

Bernard CLERC

AAPPMA « L’union des Pêcheurs de la Haute Yonne et d’Andryes »

Gérard RAVELLI

Cartes de pêche Evolution depuis 5 ans

Evolution du nombre de cartes de pêche (tous types de cartes confondues) dans le département de l'Yonne entre 2017 et 2022.

Evolution du nombre de cartes de pêche journalière, moins de 12 ans, mineure, découverte femme et hebdomanaire, dans le département de l'Yonne entre 2017 et 2022.

Répartition des ventes de cartes entre les dépositaires et les adhérents internautes en 2022.

Répartition par tranches d'âge pour la carte personne majeure et EHGO.

Les indicateurs au niveau national

1 477 981 Pêcheurs en France en 2021

"L'année 2021 se solde avec une hausse de 3 % pour les cartes personne majeure et retrouve le niveau de 2018, avant la pandémie de Covid-19. Les pêcheurs continuent à plébisciter en très grande majorité (78 %) la carte annuelle, signe d’une forte communauté de pratiquants de la pêche de loisir."

Source: F.N.P.F

Répartition des ventes de cartes au niveau national

Commandes directes internautes

Commandes auprès des dépositaires (revendeurs ou AAPPMA)

Brochet: Habitat et thermie, deux variables essentielles dans la dynamique des populations.

Texte O.B, photos FD89, FNPF

Les populations de brochets sont actuellement soumises à une importante pression halieutique, avec une recherche spécifique de l’espèce par de nombreux pêcheurs, mais aussi et surtout, à de fortes pressions environnementales : des périodes de hautes eaux qui ont baissé en fréquence et en intensité, une accessibilité aux zones de reproduction limitée voire inexistante, l’artificialisation des berges, etc…

Les efforts de conservation et de protection de l’espèce réalisés par les gestionnaires des milieux aquatiques à travers les acquisitions foncières et la création de frayères, doivent se poursuivre et s’intensifier, tout en intégrant les données relatives à l’habitat des cours d’eau.

En effet, la productivité globale d’un écosystème dépend avant tout de la qualité et de la quantité d’habitats disponibles. Sur des cours d’eau largement anthropisés, comme la rivière Yonne, le « bon état » d'une population de brochets sera fortement corrélée à l'hétérogénéité et l'accessibilité des habitats présents sur les différents biefs. Cette diversité est essentielle pour assurer, aux espèces piscicoles, la réalisation de leurs cycles vitaux dans de bonnes conditions.

LE BROCHET ET SON HABITAT

Le brochet est une espèce piscicole qui a besoin, tout au long de son existence d’une importante diversité et quantité d'habitats. A chaque stade de développement correspond un besoin spécifique. Dès son plus jeune âge, il est nécessaire pour les brochetons,

Les jeunes brochets, âgés de 1 à 2 ans vont se développer préférentiellement en eaux peu profondes, à proximité des berges, présentant une végétation immergée et flottante importante. Le brochet est un prédateur qui chasse en poste, à l'affût, et qui a besoin de se confondre dans son environnement pour être efficace. Ainsi, avec un taux de recouvrement de 60% par la végétation aquatique, la capacité d’accueil du site sera quasiment maximale. En cours d’eau, il a été démontré que la limite

aquatiques. Les biomasses de poissons et la diversité des espèces sont plus importantes dans les cours d’eau présentant des embâcles, des bois immergés, que dans des cours d’eau exempts de tout habitat.

Il est primordial, pour les gestionnaires des milieux aquatiques, de se mettre à la place des espèces piscicoles et de considérer la végétation aquatique, les embâcles, les arbres morts, les blocs rocheux etc…comme fondamentaux

d'avoir accès à une végétation aquatique (hélophytes 1 et hydrophytes 2) relativement dense, sur des secteurs peu profonds. Cela permet de disposer d'une nourriture abondante et de se protéger notamment du cannibalisme qui peut atteindre près de 10% de la population, lorsque les densités de brochets sont fortes et l'habitat faible. Cette même végétation va servir de support de ponte, essentiel aux cyprinidés (gardons, rotengles…) qui constituent les premières proies du brochet.

entre l'eau libre et la frange végétalisée était capitale pour la prédation, notamment des brochets adultes. Ces grands brochets, qui craignent moins d'être attaqués par leurs congénères, peuvent devenir « pélagiques » et s'aventurent, plus aisément, en eaux libres dans le chenal des cours d’eau. Malgré tout, en période de repos, même les brochets de tailles importantes chercheront un habitat approprié (arbres morts, embâcles, végétation aquatique etc…).

L'importance de l’hétérogénéité de l'habitat n'est pas seulement bénéfique pour les brochets, mais pour l'ensemble des espèces inféodées aux milieux

pour la dynamique des populations. La vision anthropocentriste qui consiste à éliminer tous les habitats dans le but de faire « propre » n'a pas de sens d’un point de vue écologique, et, in fine, nuit aux organismes aquatiques notamment aux poissons.

THERMIE ET REPRODUCTION DU BROCHET

La thermie des cours d’eau dans le département de l’Yonne est suivie depuis une vingtaine d'années par la

PAGE DE GAUCHE

Un milieu encombré, difficile à pêcher mais particulièrement poissonneux.

PAGE DE DROITE

Thermie de l'Yonne à Auxerre en 2022.

Les biomasses de poissons et la diversité des espèces sont plus importantes dans les cours d'eau présentant des embâcles, des bois immergés, que dans des cours d'eau exempts de tout habitat.

1 - Plantes semi-aquatiques

2 - Plantes totalement ou partiellement immergées

Fédération de Pêche. Mais depuis 3 à 4 ans, cette thématique est revenue sur le devant de la scène, avec notamment les épisodes caniculaires extrêmes qui se sont succédés au niveau local, national mais aussi mondial. Les différents rapports du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), interrogent aussi sur l’avenir de nos cours d’eau quand les modèles prédictifs annoncent des augmentations de l’ordre de 1,5°C à 4,4°C suivant les scénarios. Ces modifications environnementales, si elles se concrétisent, vont profondément impacter les milieux (cycle de l’eau, processus physico-chimique) et les dynamiques de population des organismes qui peuplent les écosystèmes aquatiques.

La thermie est une variable essentielle pour les différentes espèces piscicoles qui peuplent les cours d’eau du département. La température du milieu influe sur le métabolisme des poissons, comme la vitesse de croissance, la digestion des proies, le cycle de reproduction etc…

Des rivières tempérées, comme la rivière Yonne, offrent un spectre thermique convenable pour le brochet. L’optimum thermique pour la reproduction de l’espèce, se situe entre 6°C et 12°C avec un préférendum compris

entre 8 et 10°C. Le développement des juvéniles est optimal pour des thermies comprises entre 12 et 21°C. Pour les brochets adultes, l’idéal se situe entre 10°C et 24°C avec un préférendum compris entre 19 et 21°C. A partir de 25°C, l’activité des brochets est fortement réduite et à partir de 29°C-30°C, les conditions deviennent létales pour l'espèce.

Le suivi thermique des cours d’eau initié par la Fédération de Pêche, fournit des informations essentielles pour le suivi de la reproduction du brochet et permet de mettre en évidence de possibles dysfonctionnements. A titre d’exemple, sur la rivière Yonne à Auxerre, en 2022, la période de ponte la plus probable était comprise entre le 1er février et le 12 avril, en prenant en considération le spectre thermique le plus important (6°C - 12°C). Plus finement, si la fenêtre thermique observée est comprise entre 8°C et 10°C, alors la période de ponte optimale était comprise entre le 16 février et le 19 mars.

A partir de 14°C, la ponte est inhibée, donc dès le 15 avril 2022 la reproduction du brochet dans la rivière Yonne sur l’Auxerrois était quasiment finie. Si certaines femelles sont retrouvées, courant du mois de mai, porteuses d’œufs, cela n’est pas la résultante d’une

fraie tardive mais à des problèmes biologiques (dysfonctionnement physiologique) ou physiques (absence de zone favorable, problème thermique etc…).

Bien d’autres paramètres interviennent dans le déclenchement de la reproduction (débit notamment), mais cette approche thermique permet d’avoir une première idée de la période favorable suivant les cours d’eaux étudiés. La bonne santé d’une population piscicole repose sur de nombreux facteurs environnementaux qui doivent être réunis pour être efficients. Mais dans un contexte de changement climatique, qui impactera à terme, les masses d’eau d’un point de vue quantitatif et qualitatif, il est évident que ces évolutions sont préoccupantes et sont les premières menaces qui pèsent sur les peuplements piscicoles. Et ce ne sont pas les différentes mesures halieutiques qui permettront aux cours d’eau de retrouver une fonctionnalité écologique et biologique.

Le Branlin à Mézilles

Une restauration prometteuse pour retrouver un écosystème aquatique fonctionnel Texte

Les interventions humaines, sur les cours d’eau, sont très anciennes et remontent à plusieurs siècles dans certains cas. Cela a engendré des altérations géomorphologiques et géochimiques des hydrosystèmes, ainsi qu’une dégradation des communautés biologiques. La restauration des milieux doit permettre de retrouver une fonctionnalité physique (diversité d'écoulements, de substrats, d'habitats) et biologique (macro invertébrés, poissons etc…). Un inventaire piscicole a eu lieu quelques mois après les travaux de restauration du Branlin à Mézilles. Cet échantillonnage, particulièrement précoce et hors de tout protocole standardisé de suivi post travaux, a été comparé à des données antérieures. Cela a permis de mettre en évidence une réponse biologique particulièrement rapide notamment pour les espèces inféodées aux petits cours d’eau de tête de bassins.

UN ÉTABLISSEMENT PUBLIC UNIQUE PORTEUR DE LA GEMAPI SUR L’ENSEMBLE DU BASSIN VERSANT DU LOING – L’EPAGE

En réaction aux crues du Loing de juin 2016, et afin de répondre aux objectifs de reconquête du bon état des eaux, les élus de l’ensemble du bassin du Loing ont choisi d’unir leurs efforts pour assurer la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI). L'ensemble des syndicats de rivières et EPCI 1 du bassin du Loing, se sont entendus pour créer cette nouvelle entité.

L'Etablissement Public d’Aménagement et de Gestion des Eaux (EPAGE) du Bassin du Loing a ainsi été créé au 01 janvier 2019, il regroupe 266 communes et 273000 habitants du Loiret, de l’Yonne et de la Seine-et-Marne.

LES PRINCIPALES MISSIONS DE L’EPAGE

L’EPAGE réalise notamment des travaux de suppression ou d’aménagement d’ouvrages hydrauliques qui font obstacle à la continuité écologique et des travaux de restauration physique de

1-Etablissement Public de Coopération intercommunale

CONNAISSANCES

cours d’eau. L'objectif principal étant d’approcher un fonctionnement équilibré des rivières, de favoriser l’accueil d’une biodiversité riche et variée et de prendre en compte les usages et enjeux locaux.

L'EPAGE du Bassin du Loing doit ainsi répondre aux enjeux du territoire qui sont les suivants :

-Restauration de la continuité écologique et, hydromorphologique des cours d’eau

Durant les dernières décennies, même parfois bien avant, de nombreux aménagements ont été entrepris sur l'ensemble du bassin pour modifier les capacités hydrauliques des cours d’eau (assainissement et drainage de parcelles agricoles, suppression de zones humides, recalibrage des cours d’eau, implantation de seuils et barrages, rectification du lit des rivières).

Depuis les années 2000, dans le cadre des réglementations européennes et nationales, des travaux de restaura -

Face à ce constat, la restauration de la continuité écologique et la recharge granulométrique du lit ont été étudiées au droit d’ouvrages infranchissables pour la faune piscicole tels que le déversoir du Moulin Corneil.

Les travaux ont consisté à créer une rivière de contournement d’environ 200 mètres linéaires au niveau de l’ouvrage de répartition amont et également à restaurer la morphologie du lit dans la traversée du bourg avec la suppression des seuils existants et le rétrécissement

-Gestion et préservation des milieux aquatiques et des zones humides

-Restauration des zones d’expansion de crues

-Définition d'une stratégie territoriale de gestion du risque d'inondation

-Mise en œuvre d'actions d'adaptation au changement climatique

-Amélioration de la connaissance du fonctionnement des écosystèmes

-Animation pour la mise en œuvre des actions

-Sensibilisation et communication « Eau/Climat/Biodiversité » du grand public.

DE MULTIPLES PRESSIONS HYDROMORPHOLOGIQUES SUR LE BASSIN

tion et d'entretien sont entrepris pour reconquérir « une bonne qualité chimique et écologique des milieux aquatiques ». Ils répondent en cela à la DCE, Directive Cadre sur l’Eau.

LE PROJET RÉALISÉ À MÉZILLES

Le Branlin est un cours d'eau de tête de bassin versant qui se caractérise par une succession de faciès d'écoulements variés (fosses, courants, chenaux lentiques). La mise en place de seuils artificiels tend en revanche à dégrader ces milieux (colmatage), à « banaliser », voir détruire les mosaïques d’habitats initialement présentes. Le Branlin dans la traversée de Mézilles était ainsi très artificialisé, et peu biogène.

du lit mineur par la mise en place de banquettes végétalisées

DES MODIFICATIONS PHYSIQUES FORTES

En plein cœur de la commune de Mézilles le cours d’eau se caractérisait, avant travaux, par une largeur importante, une hauteur d'eau élevée (effet de retenue dû à la présence de poteaux en travers du Branlin), et une vitesse d'écoulement quasi nulle. Les modifications physiques réalisées, ont permis de retrouver une fonctionnalité hydrogéomorphologique indéniable. En passant d’une largeur moyenne de 6 mètres avant travaux, à 2,5 mètres de large, le cours d’eau a très vite retrouvé

La densité observée après travaux est 438 fois supérieure à la densité avant travaux.

une hétérogénéité de faciès, de vitesses d'écoulements et de substrats.

La recharge granulométrique conséquente et diversifiée, a remplacé avantageusement les particules fines. Ainsi, après travaux, le substrat de type galets-graviers représente plus de 80% du substrat de la station. A contrario, les particules fines (sables fins et grossiers), qui étaient majoritaires sur la station, sont maintenant marginales. (Voir figure des substrats).

Les modifications physiques ont engendré, dans le même temps, une modification de la profondeur moyenne, qui est passée de 27 cm à 18 cm.

Les vitesses d'écoulements ont été, aussi, profondément modifiées. Avant restauration, l'intégralité de la zone d’étude présentait une vitesse d'écoulement inférieure à 10 cm/s.

Suite aux aménagements, 77% de la surface de la station se retrouvent avec une vitesse d'écoulement comprise entre 11 cm/s et 40 cm/s.

RÉPONSE DES PEUPLEMENTS PISCICOLES

La réponse du peuplement piscicole a été particulièrement rapide suite aux fortes modifications physiques. La pêche d'échantillonnage réalisée après les travaux, met en évidence une modification globale du peuplement, mais surtout «l'explosion» de juvéniles de certaines espèces. (Voir figure de comparaison des densités spécifiques).

L'évolution de la densité de chabots est hautement significative, avec une densité multipliée par 119, passant de 404 individus/ha à 48 050 individus/ha.

Observation identique pour la loche

PAGE DE DROITE HAUT

Comparaison des différents substrats composants la station, avant et après travaux.

PAGE DE DROITE BAS

Comparaison des densités de 4 espèces pisicoles avant travaux et quelques mois après travaux.

La station d'étude avant travaux, recouverte d'algues filamenteuses.

La même station après travaux.

franche, autre espèce benthique, qui voit sa densité multipliée par 14, passant de 851 individus/ha à 12 461 individus/ha.

Enfin, le vairon, petit poisson se développant préférentiellement dans les courants oxygénés, profite pleinement des modifications d'écoulements. La densité observée après travaux est 438 fois supérieure à la densité avant travaux.

La restauration des cours d'eau repose sur quelques principes fondamentaux : diversification des écoulements, recharge sédimentaire, héterogénéité des habitats etc...

Dans ces conditions la réponse biologique est rapide et confirme le succès de l'opération. Le cas du Branlin à Mézilles en est un parfait exemple.

PAGE DE GAUCHEGAUCHE

PAGE DE GAUCHEDROITE

Apprends les poissons en t'amusant

Text by John Doe, photos by Doe Johnson Texte A.P, O.B.

Zoom sur...

L'étang de Moutiers

John

Doe, photos by Doe Johnson Situé au coeur de la Puisaye, l'étang de Moutiers offre de nombreuses possibilités pour les pratiquants du loisir pêche.

Texte O.B, photos FD89.

L'étang de Moutiers se situe sur la commune du même nom, à l’Est du département de l’Yonne, à proximité des départements de la Nièvre et du Loiret. Localisé en Puisaye, territoire caractérisé par du bocage, des forêts de feuillus et de nombreux plans d'eau, l'étang de Moutiers s'étend sur 36 ha. La digue en terre qui s'élève à une hauteur maximale de 7,4 mètres permet de maintenir une profondeur en eau maximale de 5,25 mètres (cotes des plus hautes eaux) au droit de la digue.

Cet étang installé en travers de la rivière « le Loing » est particulièrement ancien. Le plan d'eau ainsi que de nombreuses

terres appartenaient au monastère de Moutiers, qui devint un prieuré dépendant de l'Abbaye de saint Germain située à Auxerre. En 1735, l’abbé vendit l'étang de Moutiers aux propriétaires du canal de Briare. Cette vente permit une navigation permanente sur le canal, alors qu'elle n'était possible que 5 à 6 mois de l'année avant l'adjonction des eaux de l'étang de Moutiers.

D e nombreux plans d'eau situés en Puisaye servent toujours à l'alimentation du canal de Briare, qui est l'un des plus anciens de France et le premier de type « canal à Bief de partage ». C'est en 1604, sous le règne d’Henry IV qu'est décidé la construction du canal, permettant de

COIN DE PÊCHE

PAGE DE GAUCHE

Jacky Fabre, un éminent pêcheur de Puisaye qui remplit régulièrement de belles bourriches à Moutiers.

PAGE DE DROITE

Localisation de l'étang de Moutiers situé en Puisaye.

Au pays de Colette et à proximité de Guédelon, les alentours de l'étang de Moutiers offrent des possibilités

relier la Loire à la Seine. Les travaux des 54 kilomètres de canaux commencèrent en 1605 et finirent en 1642.

UN IMPORTANT POTENTIEL HALIEUTIQUE

L'étang de Moutiers est un plan d'eau du domaine public, géré par l'AAPPMA des "Etangs de Puisaye" et accessible à toutes personnes possédant une carte de pêche en cours de validité. Le peuplement piscicole est caractéristique des étangs de la région. Les carpes, brèmes et carassins sont particulièrement bien représentés ainsi que les poissons carnassiers, notamment les sandres mais aussi les brochets, les silures et quelques perches. Les accès sont relativement aisés et les pentes douces permettent la pratique d'une pêche familiale en toute sécurité.

Ce type de plan d'eau se prête bien à la pêche à la grande canne ou à la pêche au moulinet (feeder et anglaise). La topographie peu marquée, permet de faire un amorçage précis et efficace, garantie d’une partie de pêche réussie.

Il faudra privilégier une amorce à base de chapelure, de farine de maïs, de chenèvis, à laquelle sera ajoutée des pellets, des casters, du maïs grains etc… Ce type de mélange permettra de faire rentrer les poissons de belle taille sur le coup comme les nombreuses brèmes communes, les carassins mais aussi quelques gros poissons chats qui peuplent le plan d'eau.

La pêche de la carpe de nuit est autorisée uniquement sur un nombre de postes limité et réservés à l'avance auprès de la Fédération. Seule la berge située en rive gauche est autorisée à cette pratique. Le cheptel est particulièrement important et de très belles pêches se font en pleine journée avec des poissons présentant un poids moyen compris entre 8 et 16 kilogrammes.

La recherche des carnassiers se fera préférentiellement en wading dans la queue de l'étang, secteur ou la végétation rivulaire est la plus abondante. Les extrémités du jour sont à privilégier notamment pour les sandres qui n'hésitent pas à venir chasser très près du bord lors des pics d'activités.

HAUT

Vue des berges de l'étang de Moutiers.

Références :

Extrait de l'étude de René et Suzanne Pelissier. Actes du Congrés ABSS de Villeneuvesur-Yonne, 1986. 11p.

Dion Roger. A propos du canal de Briare. In: Les études rhodaniennes, vol. 13, n°3, 1937. pp161-173.

d'évasion pour toute la famille.

L'actu. en bref

Atlas des écrevisses en Bourgogne Franche-Comté

Un nouvel ouvrage dédié aux écrevisses en Bourgogne Franche-Comté vient de paraître et est désormais disponible dans la collection des «Hors-série» de la revue Bourgogne Franche-Comté Nature. Fruit d’un long travail, cet ouvrage met en valeur 20 années d'acquisition de données, à travers toute la Bourgogne. La Fédération de Pêche de l’Yonne a participé à cet atlas avec notamment la rédaction d'articles et de monographies. Cet ouvrage et toutes les publications sont à retrouver sur www.boutique. bfcnature.

Fenêtre de capture sur le Brochet

En 2023, la réglementation change et impose une remise à l'eau des Brochets, en deuxième catégorie, dont la taille est inférieure à 60 cm et supérieure à 80 cm. A l'instar de nombreux pays qui s'appuient sur les recherches en la matière, il en résulte que la fenêtre de capture favorise la protection des grandes femelles, qui sont par ailleurs les meilleurs reproductrices. Leurs fécondités plus importantes peuvent être fractionnées permettant une meilleure survie et donc un meilleur recrutement en juvéniles.

Atlas de la Biodiversité Inter communale (A.B.I) en Puisaye

Dans le cadre de l’A.B.I en Puisaye porté par la Communauté de communes de Puisaye Forterre, la Fédération de l'Yonne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a réalisé des prélèvements d’ADN environnemental. Cette technique consiste à filtrer une quantité d'eau afin de collecter les brins d'ADN dérivants et de déterminer les espèces piscicoles évoluant dans le milieu analysé. Huit prélèvements ont eu lieu sur les têtes de bassins du Loing, du Branlin, de la Vrille et du Bourdon. Retrouvez toutes les informations sur www.puisaye-forterre. com/atlas-de-la-biodiversite/

Pêche de sauvetage insolite

Une pêche de sauvetage particulièrement étonnante a été menée par la Fédération de Pêche de l'Yonne pour le compte d'E.D.F. Cette opération a eu lieu dans le bassin d'alimentation de la centrale hydroélectrique E.D.F Bois de Cure. De très nombreuses perches, brochets, carpes et gardons ont été pêchés et relâchés à proximité.

La Fédération de Pêche de l’Yonne a participé les 23 et 24 Juin 2022 au Récid’Eau de l’Armançon au jardin de l’Octroi à Saint Florentin.Organisé par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, cette grande manifestation à comme objectif principal de réunir les acteurs de la gestion de l'eau afin de sensibiliser les scolaires aux actions menées en faveur de la préservation des milieux aquatiques.

Lors de ces deux journées, prés de 1000 élèves du CP à la 5e ainsi que 150 professeurs et accompagnateurs sont venus découvrir une vingtaine de stands différents. La Fédération de Pêche de l’Yonne a présenté sa collection de poissons en résine et a encadré des ateliers d’initiations à la pêche sur l’Armance.

Retour sur les récits d'eau à Saint Florentin