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CONCLUSION

Ainsi, mon approche de l’architecture se caractérise donc par une pensée intégrée, portant une réflexion conjointement sur les trois dimensions de l’écologie interdépendantes et indispensables à une résolution globale des problèmes sociaux et environnementaux. En imaginant une architecture à la fois écologique, collective et culturelle, elle se tourne vers la résolution de problématiques actuelles, dans un acte politique engagé. A l’image d’un écosystème, l’architecture vers laquelle je me tourne est une architecture qui rassemble et connecte, que ce soit l’homme à la nature, les hommes entre eux ou l’homme à lui même. Avec la volonté de recréer une symbiose et une harmonie, elle intervient de manière simultanée à toutes les échelles d’existence de l’homme et cherche, dans l’intérêt de tous, à réconcilier les différentes composantes du vivant. Par le respect de l’environnement et de la nature, par l’invitation au partage et à la solidarité et par la promotion de l’art et de la culture pour tous, elle s’inscrit ainsi dans une attitude à la fois responsable, humaine et sensible. Orientée aussi bien vers les sciences humaines, que la pratique artistique et la question de l’architecture écologique, c’est en partie l’ENSAG qui m’as permis, durant ces trois années, d’affirmer ce discours architectural riche et holistique.

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Je n’ai aujourd’hui pas d’intentions particulières concernant ma future pratique mais simplement des inspirations. J’en retiens notamment deux, celle de mon maître de stage lors de mon stage de première pratique et celle plus générale des collectifs d’architectes. Déjà intéressée par la scénographie mais également par l’architecture responsable et durable en deuxième année de licence, mon choix de stage s’est porté sur un Architecte/Scénographe lyonnais, sensible à la question de l’éco-construction, travaillant seul dans

un atelier majoritairement dédié au travail manuel. Alliant engagement humanitaire, écoconstruction, architecture participative et scénographie, sa pratique, que j’appelle avec beaucoup d’intérêt «à petite échelle», est une pratique agréable qui m’a marquée par sa sobriété. « Petite échelle » signifie pour moi cette architecture si proche de l’architecte qu’aucune hiérarchie ne vient entraver l’expression de ses valeurs, cette architecture humaine et responsable. «Petite échelle», c’est cette manière qu’avait mon maître de stage d’être souvent proche de ses clients et de mettre toujours beaucoup d’intérêt dans ses projets, cette manière de s’accorder beaucoup de liberté dans la variété de son travail, cette manière de ne pas placer l’argent comme une priorité, un but en soi, mais plutôt de prendre le temps de vivre. Cette pratique m’a fascinée car elle retranscrit l’intégralité de mes valeurs. Elle m’a démontré que l’architecture pouvait être, et devait être, une expression permanente de nos valeurs personnelles et de nos choix. D’une autre manière, la pratique des collectifs d’architectes est également une pratique qui m’inspire. Souvent très engagés socialement, grâce à une vraie prise en compte des usagers par leur intégration directe au projet, ils sont très sensibles à des questions d’écologie, de respect de l’environnement, de réemploi... Ils s’orientent parfois vers une architecture à plus petite échelle par la création d’objets, de mobilier, et de scénographie urbaine et festivalière, et sont enfin engagés dans un fonctionnement alternatif de la ville et de la société.

La rédaction de ce rapport a pour moi été relativement contradictoire. Elle m’a d’abord permis d’établir une synthèse et un vrai état des lieux dans ma vie, créant en moi une satisfaction et une détermination encore plus grande qu’avant. Mais alors qu’elle m’a permis de mettre enfin des mots sur des pensées dissimulées, elle m’a également fait prendre conscience de mon manque d’expérience. En effet, après trois ans d’études très théoriques, clôturées par des heures de rédaction

sur ma signification de « l’Architecture », mon envie de me confronter à la réalité du métier n’a jamais été aussi forte. Avant de continuer dans cette aventure, je ressens aujourd’hui le besoin de tisser des liens entre l’idée que je me fais de l’architecture et ce qu’elle est vraiment, afin de ne pas perdre pied. A cela s’ajoute le fait qu’en me renseignant sur les masters existants, j’ai réalisé que je n’arrivais non seulement pas à savoir lequel me correspondait le mieux mais surtout, que je n’avais pas envie de choisir maintenant. Je me suis rendu compte que je voulais laisser le temps à ma vision de mûrir pour mieux choisir. Si ce besoin d’expérience, de recul et de maturité est donc apparu plus tôt dans l’année, définir mon approche de l’architecture, par le biais de ce rapport, a renforcé en moi l’envie de découvrir la ou les pratiques architecturales qui lui correspondraient avant de continuer mon cursus. Dans un premier temps, ces envies et interrogations m’ont ainsi amenée à faire le choix d’une année de césure l’année prochaine avant de commencer mon master. Elle s’organisera certainement en deux parties, une première consacrée à un stage longue durée (stage de master) dans une agence ou collectif tel Encore Heureux (Paris), le collectif Parenthèse (Montpellier), le collectif Fil (Nantes), Z’Architecure (Lyon), etc... La deuxième partie sera elle dédiée à un voyage, probablement en Amérique du Sud, et peut être à des missions humanitaires et/ou chantiers participatifs. Prendre le temps, prendre le large, me découvrir, fleurir un peu chaque jour, rencontrer des gens avec qui partager mes envies et convictions, être dépaysée, laisser place à l’imprévu, changer de navire, entrevoir d’autres rivages le temps d’une année, le temps d’une pause, c’est là que le vent me mène aujourd’hui. Dans un second temps, après mon diplôme, j’imagine peut être poursuivre mes études d’architecture avec le DPEA scénographie à l’école de Nantes, dans le but de pouvoir ensuite pratiquer dans ces deux milieux et à deux échelles en tant qu’architecte scénographe. J’ai été heureuse de prendre ce temps pour réfléchir car

celui-ci m’a manqué pendant ces trois années d’études intenses et contradictoires, qui nous demandent sans cesse de nous positionner mais qui ne nous laissent ni le temps ni le recul suffisant. L’architecture dont j’ai ici fait la description est aujourd’hui ce à quoi j’aspire, même si j’imagine, et j’espère, que depuis ces premières intentions, elle ne cessera d’évoluer et de s’épanouir. Ce que je sais, c’est que cette architecture est une architecture engagée, et qu’elle le restera. Le jour de la remise des notes de projet du semestre 5, mon enseignante, Julie Martin, a clôturer le semestre en affirmant la phrase «L’architecture doit toujours rester quelque chose d’engagé, sinon c’est impossible». Elle nous a ainsi fait comprendre que l’architecture était un milieu trop dur pour l’affronter sans conviction, et que si l’on n’y inscrivait pas une profonde motivation, il serait impossible de s’y accrocher. Alors j’ai décidé d’y croire, et ce rapport en témoigne, car je pense que si nous ne sommes pas un peu insoucients et ambitieux aujourd’hui, alors rien ne sera possible demain. Parce que espérer, c’est vivre.

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