Revue du port 2014

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SOMMAIRE Contents

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EDITORIAL de Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez

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de Jean-François Tourret, Directeur du Port de Saint-Tropez

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L’équipage de la Capitainerie The Harbour Master’s Office team

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La belle carrière du commandant Juham, héros malgré lui The reluctant hero: Captain Juham

20 24 28 32

36 52 60

HISTOIRE Un illustre chirurgien de la Marine : Jean-Baptiste-Joachim Clémot A famous naval surgeon

Eugène Sue : Chirurgien de la Marine et écrivain maritime Naval surgeon and maritime author

Marine à voile et botanique Sailing and botany

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UNE HISTOIRE MALTAISE Qui frappe à la porte ? Who’s that knocking on the door?

ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES 72 Rodriguez Rendez-Vous 74 Les Voiles de Saint-Tropez 2013 84 Le Trophée du Centenaire 86 Dragon 92 Les rendez-vous de la Société Nautique 93 Festival Armen 94 Les Dames de Saint-Tropez 96 Le trophée Riva 97 Les Voiles d’automne 100 Riva et Boat Service groupe 102 Rencontre des propriétaires Jeanneau PATRIMOINE 104 La Bravade de Saint-Tropez Entre légende et histoire de France On legends and the history of France

La Corderie Royale de Rochefort Manufacture de projets ?

108 La Saint-Pierre

Manufacturing projects today

CINÉMA 110 Rencontres Internationales du Cinéma des Antipodes

ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Les Voiles latines 2014 Giraglia Rolex Cup 2014 13ème Trophée Bailli de Suffren

ENVIRONNEMENT 118 Déchets plastiques en milieu marin. Flore et faune impactées. Et l’humain ? Plastic waste in the marine environment. Flora and fauna affected. And humans

120 DCNS/Ifremer collaboration renforcée Bientôt un drone sous-marin ? Underwater drone in the pipeline?

124 Plancton et plastique en Méditerranée L’expédition Tara Méditerranée et l’observatoire océanologique de Villefranche sur Mer Plankton and plastic in the Mediterranean

129 Démarche “ Port propre “ Clean Port initiative

TRAVAUX 130 Port de Saint-Tropez Travaux en cours et embellissements Work in progress

AGENDA 132 Culture et activités Culture and activities

SNSM 112 Sauveteurs en mer par tous les temps ! “Sea recuers” In all weathers!

REVUE OFFICIELLE DU PORT DE PLAISANCE DE SAINT-TROPEZ - Réalisée par la commune de Saint-Tropez - Directeur de la publication : Jean-Pierre Tuveri - Directeur de la rédaction : Jean-François Tourret - Assistante de rédaction : Anne-Marie Dandin - Reportages et rédaction : www.presseedition.com, Dr Michel Sardet, Laurent Pavlidis, Alice Pieuchot, Chistian Sardet Traduction : Claire Lathbury - Conception graphique, mise en page : Thomas Sturm - Impression : Groupe Riccobono/Le Muy - Photo de couverture : Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez - Crédits photos : Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez - Capitainerie de Saint-Tropez - Corderie Royale Centre International de la Mer, RMN, Association Hermione La Fayette, Alice Pieuchot, S. Roussillon - Juerg Kaufmann - Christian Benoit - Yacht Club de France - Kurt Arrigo - Jésus Ronodo - Société Nautique de Saint-Tropez Riva Monaco Boat Service – Jeanneau - Classic Yacht Club - Ifremer - Morph - Pham CK et al. - A.Deniaud-Garcia, F.Latreille-Tara Expeditions Publicité : Capitainerie du Port de Saint-Tropez : Anne-Marie Dandin - Pour toute information concernant la publication, vous pouvez contacter la capitainerie : Quai de l’Epi - 83990 Saint-Tropez (France) - T : +33 (0)4 94 56 68 70 - F : +33 (0)4 94 97 31 02 - Mail : capitainerie@portsainttropez.com - Réservation de places au port : www.portsainttropez.com

Saint-Tropez

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LE MOT DU MAIRE A word from the Mayor

Madame, Monsieur, chers lecteurs, Par cette publication annuelle de quelque 130 pages, Saint-Tropez montre son attachement à son port et à la Méditerranée qui l’a façonnée et qui a permis son développement. C’est autour de la Mare Nostrum que s’est construite notre histoire, que s’est forgée notre identité et, en grande partie, ce mythe tropézien, entretenu par les artistes, d’abord peintres et écrivains, puis acteurs, réalisateurs, chanteurs, qui nous vaut encore aujourd’hui une notoriété internationale.

Jean-Pierre Tuveri

J’ai coutume de dire que nos racines sont notre futur et qu’il est important de bien comprendre notre passé, de bien savoir d’où nous venons, pour préserver notre singularité et notre patrimoine, tout en nous adaptant pour répondre aux nouveaux défis de notre époque.

Maire de Saint-Tropez Mayor of Saint-Tropez

C’est tout l’intérêt de ce musée que de retracer la véritable histoire de Saint-Tropez. La forte fréquentation qu’il connaît depuis son ouverture témoigne de l’intérêt et de l’attachement de nos visiteurs pour ce qui a trait au patrimoine, aux racines, à l’authenticité.

C’est dans cet esprit que nous avons inauguré en juillet 2013 un nouveau musée dédié à notre histoire maritime. Situé dans le donjon de la citadelle, cet espace muséal raconte l’époque où les Tropéziens allaient sur toutes les mers du monde. Qui se souvient que de nombreux marins tropéziens passaient alors la moitié de leur vie dans l’Empire ottoman ? Qui se souvient que les premiers Tropéziens qui franchirent le Cap Horn partaient pêcher la baleine ? Qui se souvient qu’au XVIIIe siècle, Saint-Tropez était le troisième port français en Méditerranée ?

Cet objectif est également poursuivi par cette Revue du port qui nous propose à travers de savants articles de nous immerger dans l’histoire maritime de notre cité. Bonne lecture à tous.

Dear Reader, Every year in this 130 page annual review, Saint-Tropez reveals the extent of the town’s attachment to its harbour and the Mediterranean which has shaped its destiny and allows it to grow. Our history has evolved around the Mare Nostrum which has forged our identity and to a large extent the Saint-Tropez myth perpetuated by artists, mainly painters and writers, directors and singers who are responsible for the international reputation we enjoy today.

the dungeons of the Citadelle, the museum tells the story of an era when Tropezians sailed the oceans. Who remembers just how many of our mariners spent half their lives in the Ottoman Empire? Who remembers that the first Tropezians to round Cape Horn left our shores to go whaling? Who remembers that in the 18th century, Saint-Tropez was France’s third biggest port on the Mediterranean? This is the raison d’être of the museum which retraces the real history of Saint-Tropez. The large number of visitors since its opening reflects their interest and affection for those connected to our heritage, our roots and our identity.

I have said before that our roots are our future and that it is important to understand our past, to really know where we come from, to preserve our heritage and the essence of what makes us unique, while adapting to meet the challenges of our times.

It is also the objective pursued by La Revue du Port which immerses us in the maritime history of our town through well-researched articles by the experts.

It was with this in mind that we inaugurated a museum dedicated to our maritime history in July 2013. Located in

We hope you enjoy reading it.

Saint-Tropez

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EDITO Editorial

Cap sur l’étrave ! Améliorer nos services reste notre priorité. Procurer à notre clientèle de passage un accueil de haut niveau au travers de services réactifs, un espace portuaire agréable et optimisé est notre objectif permanent. L’amélioration de nos performances reste donc une préoccupation majeure afin de satisfaire une clientèle exigeante et maintenir ainsi l’attractivité de notre port. Le chantier de la capitainerie verra le jour en 2015. Ces travaux répondront, en partie, à cette préoccupation. Ces nouveaux locaux permettront d’améliorer notablement nos conditions de travail mais aussi d’offrir à nos clients de nouveaux services, un espace d’accueil et de convivialité rénové et enfin, un espace de réception ouvert à la location.

Jean-François Tourret Directeur du Port de Saint-Tropez Manager of the Port of Saint-Tropez

Ces programmes d’investissements concrétisent l’attention que porte la municipalité à son port grâce à une politique volontariste et éco-responsable.

Le dragage du port reste d’actualité. Il devrait être conduit sur deux exercices et permettre non seulement le nettoyage du port mais aussi une augmentation notable de la profondeur sur l’ensemble de ce dernier. Ce chantier s’inscrira dans un plan pluriannuel plus large, concernant l’aménagement de toute l’esplanade du nouveau port.

L’équipe de la capitainerie est à votre écoute afin que le port de Saint-Tropez occupe encore pour longtemps une place à part dans le cœur des amoureux de la mer qui nous visitent.

La démarche « Port propre », gestion environnementale portuaire est maintenant dans sa phase ultime. Cette dernière étape doit, à l’issue d’un processus de certification, nous admettre dans le cercle des ports labellisés de la côte.

A tous les passionnés de nautisme, de traditions et de culture, nous souhaitons une belle lecture.

Staying on course!

depth of the whole port. The project is part of a bigger plan lasting several years to develop the esplanade of the new harbour area (Nouveau port).

Bons vents et bonne mer !

Improving our services remains a priority.

The Clean Ports initiative is in its final phase. At the end of the certification process we should be admitted into the group of harbours meeting specific environmental criteria.

Our goal has always been to welcome customers calling into Saint-Tropez with a high standard of facilities, providing responsive services and a pleasant environment. Improving our performance therefore remains a major preoccupation in terms of enhancing our harbour’s appeal for a discerning clientele whose requirements we need to satisfy.

All this investment shows just how much attention the town council pays to the port through a range of proactive and eco-responsible policies.

Work on the Harbour Master’s Office will begin in 2015, and is part of an overall plan to address these needs. The new premises will greatly improve working conditions for our staff, but will also provide new services to our customers, a refurbished foyer where people can meet, and lastly a reception area that people can hire.

The team at the Harbour Master’s Office remains at your service to ensure Saint-Tropez retains a place in the heart of sea lovers everywhere and that you will visit us for many more years to come. To those who are passionate about boats, traditions and culture we hope you enjoy reading La Revue.

Dredging the port is still on the agenda and the plan is to do it in two phases. Not only will it help with keeping the harbour clean, but will also significantly increase the

May we wish you fair winds and a following sea!

Saint-Tropez

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L’ÉQUIPAGE DE LA CAPITAINERIE The Harbour Master’s Office team PORT DE

SAINT-TROPEZ

Isabelle

Hélène

Alain

Anne-Marie

Pascal

François

Port de Saint-Tropez Terre Plein du Nouveau Port 83990 SAINT-TROPEZ TEL : 04-94-56-68-70 FAX : 04-94-97-31-02 capitainerie@portsainttropez.com Réservation de places de port : www.portsainttropez.com Julie

Jean-Louis

Nathalie

Stéphane

David

Sonia

Florent

Niels

Jean-Marc

Patrick

Christopher

Alexia

Emmanuelle

Etienne

Ewen

Pascal

Iliyan

Abir

Christian

Olivier

Thierry

Abdelaziz

Alexandre

Magali

Moumen

Adil

Aïcha

Benjamin

Plamen

Saint-Tropez

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MUSÉE DE LA CITADELLE Citadelle’s museum

L a belle carrière du commandant Juham, héros malgré lui

Par Laurent Pavlidis, Docteur en Histoire, Responsable du musée d’Histoire maritime de la Citadelle Le rêve, avouable ou non, de tout historien serait de pouvoir rencontrer les personnes qu’il étudie. Le commandant Juham fait partie de celles-ci. Sa carrière, presque entièrement passée sur la ligne transatlantique Le HavreNew York, est exemplaire et illustre à elle seule la rigueur de cet homme. J’aurai mille questions à lui poser. Mais ce capitaine est décédé à Saint-Tropez en 1935, la chose est donc naturellement impossible. Il n’est cependant pas interdit de rêver et d’imaginer cette rencontre intemporelle. Les archives retrouvées sur sa carrière permettent bien de reconstituer cet improbable dialogue.

The reluctant hero: Captain Juham By Laurent Pavlidis, PhD in History, Head of the Maritime History Museum in the Citadelle

Just a dream perhaps but what historian would not love to meet the people he studies. Captain Juham is one of them. His career spent almost entirely on the transatlantic Le Havre-New York line was exemplary and reveals the man’s disciplined nature. I would have a thousand questions to ask him. Yet this captain died in Saint-Tropez in 1935, so naturally that is impossible. However we are allowed to dream and to imagine this encounter. Our archives provide details of his career enabling us to reconstruct this only half-imaginary dialogue.

Saint-Tropez

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MUSÉE DE LA CITADELLE Citadelle’s museum A l’Ecole d’Hydrographie de Saint-Tropez

8 juin 1932, j’ai rendez-vous avec Dominique Juham, sur le port, au bar de l’hôtel Continental déjà appelé familièrement Sube. Je le vois marcher sur le quai, venant de son appartement de la rue Gambetta. L’homme est à l’heure, droit, élégant comme il l’a toujours été. J’ai amené avec moi l’édition du 5 mai 1917 de l’Excelsior qui rapporte la tentative de torpillage du paquebot Rochambeau, le 29 avril 1917. Juham le commandait, il est en photo, aussi droit et assuré qu’il l’est aujourd’hui. Lorsqu’il pénètre dans la salle, les quelques clients de l’hôtel qui ne sont naturellement pas d’ici n’ont pas conscience qu’ils ont devant eux une des grandes figures de la marine marchande.

J’avais une sœur et un frère. Il avait trois ans lorsque je suis né, lui aussi est devenu capitaine au long cours. Deux capitaines au long cours dans une famille de caboteurs, étonnant non ? Car nos destinées semblaient toutes tracées. La logique aurait voulu que nous suivions la voie du père, que nous pratiquions nous aussi le cabotage le long des côtes de Provence. Peut-être que certains voyages à la côte nous auraient menés plus à l’est en Ligurie, vers le grand port de Gênes ou plus à l’ouest en Languedoc, voire en Catalogne, mais c’était moins probable. Il n’en fut rien. Bons élèves, nos parents et notre instituteur sentirent que nous pouvions tenter l’Ecole d’Hydrographie de Saint-Tropez, non pour devenir capitaine marin à notre tour, mais capitaine au long cours et ainsi intégrer l’aristocratie des marins de la marchande.

Votre vie, votre carrière

Il me sourit et après une poignée de main vigoureuse, nous nous asseyons. Je commande un verre. - Alors, vous voulez que je vous raconte ma carrière. Vous savez, elle ressemble à des centaines d’autres. - Si vous permettez, Monsieur, chaque itinéraire est singulier dans le sens où la vie en mer est rarement monotone même si les voyages se passent bien. La routine n’existe pas, même si les tâches se répètent voyage après voyage. - Vous avez raison, mon voyage de 1912 sur le Niagara le prouve, mais nous en reparlerons sans doute. - Oui, je voudrais, si vous en êtes d’accord, que nous déroulions votre vie ou plutôt votre carrière dans une continuité des événements.

En mer, confronté à la réalité

- L’école se trouvait à ce moment-là place de la mairie, au premier étage de l’immeuble qui jouxte l’hôtel de ville ? - Oui, l’école était là. Sa fermeture en 1914 fut un désastre pour la commune. Il était si simple pour les jeunes Tropéziens d’y aller. Vous savez ô combien il est difficile d’aller suivre les cours à Marseille. Non pas que ce soit loin, il y a toujours un bateau ou le train pour nous y mener, mais quand on est jeune et qu’on a peu d’argent, il est difficile de se loger, à moins qu’un capitaine d’ici qui habite également Marseille nous accueille chez lui. Mais c’était rare. Comme toute formation qui mène à l’obtention du fameux brevet, celle-ci doit être aussi bien pratique que théorique. La théorie, c’est pour l’école, et la pratique, c’est en mer, là où l’on est réellement confronté à la réalité.

Gardons le cap !

Le commandant Juham sort une pochette dans laquelle se trouve divers documents, quelques notes, des papiers officiels, son brevet de capitaine au long cours et quelques coupures de journaux dont l’Excelsior. - Commençons par le début, voulez-vous. Vous êtes né à Saint-Tropez ? - Oui, je suis né à Saint-Tropez le 15 novembre 1865. C’était quelques mois avant que l’on inaugure la statue du Bailli de Suffren que l’on peut voir de dos depuis cette salle de bar. Sans doute mes parents assistèrent-ils aux festivités qui rendirent hommage à l’illustre marin. C’était, en avril 1866, j’avais à peine cinq mois. Une grande fête, mais ne commençons pas à dériver, gardons le cap ! Mes parents habitaient la rue Bourgade, aujourd’hui rue Allard. Mon père était capitaine marin, autrement dit capitaine au cabotage. Ma mère, Marie Clémence Bonfils, était elle aussi issue d’une famille de marins, tous tournés également vers le cabotage.

Tout change à partir de 1902

- Comme tous les marins, vous commencez à naviguer à l’adolescence ? - Je débute en effet ma carrière au début des années 1880. De 1885 à 1888, j’effectue mon service militaire à l’arsenal de Toulon comme il est d’usage pour les marins. A la fin de mon service, je reprends la mer au commerce en alternance avec les cours de l’école d’hydrographie et j’obtiens mon brevet de capitaine au long cours en mai 1891. De 1891 à 1902, je navigue sur divers navires comme officier. Tout change véritablement à partir de 1902, lorsque je poursuis ma carrière à la Compagnie Générale Transatlantique, tout d’abord comme lieutenant sur le Salvador, paquebot qui exploite aux Antilles la ligne Colon-Port-au-Prince.

8 June 1932: I have a meeting with Dominique Juham in the bar of the Continental Hotel already known to many as the Sube. I see him walking along the quay, coming from his apartment in Rue Gambetta. The man is on time, elegant as always. I have brought with me the 5 May 1917 edition of the Excelsior which reports on the attempted torpedoing of the Rochambeau liner on 29 April 1917. Juham was in command, he is in the photo, standing straight and looking assured as he does today. When we enter the room, several of the hotel’s customers who are not from here are not aware that they are in the presence of one of the Merchant Navy’s great figures.

- Can we start at the beginning: were you born in Saint-Tropez? - Yes, I was born in Saint-Tropez on 15 November 1865, a few months before they inaugurated the statue of the Bailli de Suffren that we can see from this bar. My parents probably attended the festivities in honour of the famous mariner. It was in April 1866 when I was barely five months old. A big celebration - but let’s not start drifting – we must stay on course! My parents lived in Rue Bourgade, now Rue Allard. My father was a sea captain, in other words a coastal shipping captain. My mother, Marie Clémence Bonfils, also came from a family of sailors, all of them involved in coastal shipping.

Life and career

At the School of Hydrography in Saint-Tropez

I had a sister and a brother. He was three when I was born and also became an ocean-going captain. Two master mariners in a family of coastal sailors, was pretty amazing given that our destinies seemed set – logically we should have wanted to follow in our father’s footsteps, as we were also sailing along the coast of Provence. Maybe some of those trips along the coast would have taken as further east to Liguria and the great port of Genoa or west to Languedoc, even to Catalonia, but that is less likely. It didn’t happen. As we were good students, our parents and teachers felt we should try to get into the School of Hydrography in Saint-Tropez, not to become sea captains but master mariners and join the merchant navy’s aristocracy.

He greets me with a smile and a firm hand shake. We sit down and I order drinks. - So you want me to tell you about my career. It resembles hundreds of others you know. - If I may say so, Sir, every route is different in the sense that life at sea is rarely monotonous even if a voyage goes without a hitch. There is no routine although there are the same tasks to do voyage after voyage - You’re right, my trip in 1912 on the Niagara proves it but I expect you remember that one. - Yes, if you agree I would like you to talk about your life and career as it happened.

At sea facing reality

Stay on course!

- At that time was the school in Place de la Mairie, on the first floor of the building adjoining the town hall? - Yes, the school was there. Its closure in 1914 was a disaster for the municipality. It was so easy for young Tropezians to go there. You know how

Captain Juham produces a pouch with various documents, official papers, his master mariner certificate and cuttings from newspapers including the Excelsior.

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MUSÉE DE LA CITADELLE Citadelle’s museum Continuité territoriale

n’a pas seulement Marseille comme port de départ. Nombre de navires de cette compagnie ont pour ports de départ Dunkerque et surtout Le Havre. Je fais partie des quelques Tropéziens qui ont finalement peu fréquenté les quais de la Joliette à Marseille.

Très vite, la même année, je prends le commandement du Tanger sur la même ligne. La mer Caraïbes est la plaque tournante du dispositif maritime de cette grande compagnie. J’étais alors affecté à des navires stationnaires, ce qui signifie que ces navires pratiquent le cabotage entre les îles de cette partie du monde par opposition aux transatlantiques qui relient l’Europe à cette partie du monde. Il en est de même avec d’autres compagnies comme les Messageries maritimes. Elle possède des navires qui relient l’Europe à quelques grands ports du monde. Mais si un passager ou des marchandises doivent poursuivre leur route vers des ports qui ne sont pas desservis par les grandes lignes, il faut prendre un stationnaire qui assure la continuité territoriale en quelque sorte.

Commandant du Niagara

- Quand prenez-vous conscience que votre carrière prend un nouveau tournant ? - Dans une carrière, il y a généralement plusieurs dates marquantes. L’année de l’obtention du brevet de capitaine en est une. Elle succède à la première qui est celle qui décide de notre vie professionnelle, à savoir qu’on va devenir marin. 1910 est l’année d’un nouveau tournant dans ma carrière. J’embarque comme commandant du Niagara, paquebot construit aux Chantiers et Ateliers de la Loire de Saint-Nazaire. La compagnie le destine à la ligne Le Havre-New York. Le navire avait été construit pour une autre compagnie et devait faire le tour de monde. Mais d’un point de vu commercial, ce ne fut pas un franc succès, d’où la vente de ce paquebot à la Transat.

Sans revoir la France

De nombreux tropéziens restent ainsi quelques années sans revoir la France. Parlez-en au commandant Marius Cérisola par exemple. Il est resté stationnaire dans l’océan Indien plusieurs années. - Rapidement, vous embarquez sur des transatlantiques. - Oui, je commande ensuite successivement le Gascogne, le Saint-Laurent, le Ferdinand de Lesseps et le Californien, navires reliant la France à différents ports des Antilles à l’image du Ferdinand de Lesseps attaché à la ligne Le Havre-Port-au-Prince. Vous savez, la Compagnie Générale Transatlantique

Deux moteurs à pilon, triple expansion, trois cylindres

Me voici commandant d’un grand transatlantique à l’âge de 45 ans, je suis alors à l’apogée de ma carrière. Car si ce n’était pas mon premier commandement pour une traversée de l’Atlantique, il faut bien avouer que les bâtiments que j’avais précédemment commandés ne sortaient pas du lot, si je puis dire. Le Niagara, c’était autre chose. Le navire mesure, je devrais dire mesurait car il a été démoli au Havre l’année dernière, le Niagara, donc, mesurait près de 150 mètres de long avec deux moteurs à pilon, triple expansion, trois cylindres. Mais ça ne vous dit rien sans doute. Disons qu’il pouvait aller en service à 16 nœuds, ce qui était une vitesse honorable à l’époque. Il assurait la ligne Le Havre-New York, via le Canada. Un des objectifs de la compagnie, avec ce navire, était bien de relier Le Havre au Canada.

Territorial continuity

Very quickly, that same year in fact, I was given command of the Tanger on the same line. The Caribbean Sea was the shipping hub for this great company. I was then assigned to short-sea line vessels, that’s to say those sailing between the islands in the region, as opposed to doing the transatlantic crossings linking Europe to this part of the world. It’s the same with other companies like Messageries Maritimes. It has vessels for the routes linking Europe to the world’s major ports, but if a passenger or merchandise has to continue their journey to ports not serviced by the main lines, they have to tranship to a short-sea line vessel which ensures a kind of territorial continuity.

Without seeing France

Many Tropezians spend years away without seeing France. For example they talk about Captain Marius Cérisola. He remained on short-sea lines in the Indian Ocean for several years. - Very quickly, you embarked on the transatlantic ships. - Yes, I was given command of the Gascogne, the Saint-Laurent, the Ferdinand de Lesseps and the Californien, all vessels linking France to ports in the French West Indies, such as the Ferdinand de Lesseps on the Le Havre-Port-au-Prince line. You know, Compagnie Générale Transatlantique didn’t just leave from Marseille. Many of their vessels departed from Dunkirk and particularly Le Havre. I was one of several Tropezians who in the end did not frequent the Joliette quays in Marseille very often.

difficult it is to do courses in Marseille. Not because it’s far, there is always a boat or train to take you there, but when you’re young with not much money it’s difficult to find accommodation, unless a captain from here who has a place in Marseille puts you up in their home. But that’s rare. Like any course, there is a practical as well as theoretical side to obtaining the famous certificate. Theory is for the classroom and the practical side at sea where you are really confronted with the reality.

Everything changed from 1902

- Like all mariners, did you start sailing as a teenager? - In fact I began my career in the early 1880s. From 1885 to 1888, I did my military service at the Toulon Arsenal as was the custom for sailors. At the end of my service, I went back out to sea as a merchant seaman alternating with courses at the School of Hydrography and obtained my ocean-going captain’s certificate in May 1891. From 1891 to 1902, I was on different vessels as an officer. Everything really change from 1902, when I pursued my career with CGT - Compagnie Générale Transatlantique - first as an officer on the Salvador, the liner operating on the French West Indies Colon-Portau-Prince line.

Captain of the Niagara

- When did you become aware that your career was taking a new turn? - In a career there are normally several landmarks. The year I obtained my captain’s certificate was one, as was the point when I decided to become a sailor. 1910 was another turning point in my career. I was appointed captain of the Niagara, a cruise ship built in the Chantiers et Ateliers de la Loire at Saint-Nazaire. The company earmarked it for the Le Havre-New York route. The ship had been built for another company and had been round the world. But from a commercial point of view, it was not a great success, hence her being sold for the transatlantic route.

Saint-Tropez

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MUSÉE DE LA CITADELLE Citadelle’s museum Two inverted, triple expansion, three cylinder engines

There I was in charge of a big transatlantic liner at the age of 45, I was at the peak of my career, for although it was not the first time I’d been in command of an Atlantic crossing, it has to be said that the vessels I’d sailed on previously did not stand out from the crowd. The Niagara was something else. The vessel measures - I should put that in the past tense as she was demolished in Le Havre last year - nearly 150 metres in length with two inverted, triple expansion, three cylinder engines. That probably doesn’t mean anything to you, but suffice to say she could do 16 knots cruising which was a good speed at the time. She was on the Le Havre-New York line via Canada, this being one of the company’s objectives with this ship to link Le Havre to Canada.

Very unpleasant incidents

The voyages followed on one after the other. I saw the Statue of Liberty more than once as I served on this line until 1920, the year I reached an age that by law prevented a captain from continuing to take command, as decreed in 1896. - Let’s not go too fast. I know your career was punctuated by two very unpleasant events. - Yes, I know what you are alluding to. I am not sure that the word unpleasant is the right one, as it is not strong enough given what could have happened. But I am going to tell you about not two but three events if you are interested.

Three days before the Titanic

The first occurred on the evening of 11 April 1912. We were going in the Le Havre-New York direction. We were crossing an icy sea when we hit an iceberg. At first I thought we had collided with another ship. The shock was violent, it was dinner time and passengers were thrown from their chairs, everything flew in the dining room. I went up on the bridge and sent an SOS signal. In the end the vessel didn’t sink and we arrived safely in New York. I must point out that this happened three days before the Titanic on the White Star line went down in the same icy sea on the night of the 14/15 April. It was undoubtedly why I was interviewed on 16 April by a journalist from the New York Herald about what had happened to the Niagara the evening of the 11th. The article appeared on 17 April. You realise that means there were nearly two similar tragedies at the same spot.

Des événements forts désagréables

“CQD” avant “SOS”

Les voyages se sont succédés. Je l’ai vue plus d’une fois la statue de la Liberté puisque j’ai servi sur cette ligne jusqu’en 1920, année ou j’ai atteint l’âge réglementaire qui empêche un capitaine de continuer à commander comme le prévoit la loi de 1896. - N’allons pas trop vite. Je sais que votre carrière a été ponctuée de deux grands événements forts désagréables. - Oui, je vois à quoi vous faites allusion. Je ne suis pas sûr que le mot désagréable soit le bon, il me paraît un peu faible au regard de ce qui aurait pu se passer. Mais je ne vais pas vous raconter deux, mais trois événements si vous le voulez bien.

Pour la petite histoire, j’ai été le premier à lancer un SOS. Je précise bien le premier SOS et non pas le premier appel de détresse par TSF. Vous connaissez l’histoire de ces appels de détresse ? - Non, pas dans le détail. - Le signal radio original de détresse était « CQD » proposé par Marconi et adopté en 1904, le « CQ » était un préfixe général demandant l’attention, suivi d’un « D » pour distress. Le « CQD » était souvent lu comme « come quick, distress » ce qui signifie « venez vite, détresse ». Ce signal n’a pas fait long feu car à la Conférence internationale de Berlin en novembre 1906 le standard allemand « SOS » était adopté, choix officiellement ratifié en 1908. Le signal « CQD » resta utilisé encore quelques années, surtout par les opérateurs britanniques qui l’avaient proposé initialement.

Trois jours avant le Titanic

Le premier survient dans la soirée du 11 avril 1912. Nous étions dans le sens Le Havre-New York. Nous traversions une mer de glace lorsque nous avons heurté un iceberg. Sur le coup, j’ai cru à une collision avec un autre navire. Le choc a été violent, c’était l’heure du dîner et les passagers furent projetés de leur chaises, tout vola dans la salle. Je suis monté sur le pont et j’ai alors vu que c’était un iceberg et que nous étions entourés de glace. Mes craintes ont alors grandi et j’ai lancé un SOS. Finalement, le navire ne coula pas et nous sommes arrivés à New York. Il faut dire, mais vous le savez, que cet événement s’est passé trois jours avant que le Titanic de la White Star line ne sombre dans la même mer de glace dans la nuit du 14 au 15 avril. C’est sans aucun doute suite à ce drame que j’ai été interviewé le 16 avril par un journaliste du New-York Herald sur ce qui était arrivé au Niagara le soir du 11. L’article est paru le 17 avril. Il a bien failli y avoir deux drames semblables au même endroit, vous vous rendez compte ?

Lorsque la guerre éclata

Le premier sauvetage à la suite d’un signal de détresse radio fut lancé en janvier 1909, après la collision du Republic avec le Florida, c’était un CQD. L’appel suivant et le premier SOS, c’est moi qui l’ai lancé. J’avoue que je m’en serai bien passé mais cette TSF était réellement une énorme avancée à l’époque, notamment pour la sécurité des équipages et des passagers. - Plus d’incident jusqu’à ce que débute la guerre en 1914 ? - Non, la fausse routine des traversées heureuses reprit son cours. Lorsque la guerre éclata, mon navire fut transformé un temps en éclaireur auxiliaire durant la campagne du 3 août au 23 décembre 1914. Rien de notable à relever. Je quittai ensuite ce beau navire pour prendre le 23 septembre 1915, le commandement d’un autre magnifique paquebot, le Rochambeau toujours sur la même ligne de New York.

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MUSÉE DE LA CITADELLE Citadelle’s museum “CQD” before “SOS”

A torpedo at 800 metres

For the record, I launched the first SOS. I stress the first SOS and not the first distress call by wireless. Do you know the history of these distress calls? - No, not in detail. - The original radio distress call was CQD proposed by Marconi and adopted in 1904, the CQ being a general prefix demanding attention, followed by a D for distress. The CQD was often read as meaning “come quick, in distress”. The signal did not last long as at the International Conference in Berlin in November 1906 the German standard SOS was adopted, a choice officially ratified in 1908. The CQD remained in use for a few more years, particularly by British operators who had proposed it initially.

- I heard about this from a Tropezian seamen called Pépino who was on board and told me about this tragic event that killed more than 50 people, including the famous journalist Albert Londres. - The third noteworthy event occurred on 30 April 1917, at the height of the submarine battle launched by the Germans. As the Rochambeau was approaching the French coast, at the end of a crossing that began in New York, the gunner Danielou, a remarkable man, in charge of a 75mm canon mounted on the liner’s aft deck, spotted a torpedo at around 800m from the ship and coming straight at her. The alarm was immediately given.

An event that could have turned into a tragedy

While Danielou opened fire on the spot where the submarine was, the liner changed course to avoid the torpedo which shot past only a dozen metres from the hull. At the same time, as it all happened so quickly, I ordered the crew to prepare for a possible evacuation of the ship in case of a direct hit. But our fire probably dissuaded the submarine from having another go, although we were a perfect target. The Rochambeau arrived in Bordeaux a few hours later. We’d no sooner docked and reporters were waiting to talk to passengers and crew about this event that could have turned into a tragedy. That’s how one of their number, Roger Valbelle from the Excelsior came to meet Mr and Mrs Quirot.

When the war broke out

The first rescue following a radio distress signal was in January 1909, after a collision between the Republic and the Florida, and it was a CQD. The next call was the first SOS and is the one I sent out that evening. I admit that it went well but wireless was an enormous step forward at the time, particularly for the safety of crew and passengers. - So, no more incidents until war broke out in 1914? - No, the routine crossings resumed without incident. When war broke out, my ship was converted into a dispatch vessel for the 3 August to 23 December 1914 campaign. I then left this beautiful ship to take command on 23 September 1915 of another magnificent liner, the Rochambeau still on the same New York route.

“I noticed it was bubbling”

Juham brings out the article in the Excelsior and says I should read it myself to get the full story. - I will read to you what Mr and Mrs Quirot said. “Oh, myself, I didn’t see the torpedo nor the submarine,” says Mr Quirot, “although it is very tempting to say that I saw everything, in a case like this. But ask Mrs Quirot. She had the “good fortune” to be watching the sea at the moment when we most needed to have our eyes open. We were on the rear deck, my wife leaning with her elbows on the railing. It was three o’clock in the afternoon. We had just been playing bridge as we did every day after lunch. The crossing had been a particularly jolly one, very entertaining. We were happy to be returning to France after ten days in New York. Our son is in class 18 and we wanted to accompany him.” Mrs Quirot: “I was in a day dream watching the sea which was calm when suddenly I noticed it was bubbling.

Fire in the coal bunker

Given the danger posed by German submarines, the company decided that ships should leave from Bordeaux, the sea in this region being considered less prone to attacks. Crossings continued one after the other without incident, apart from a fire in the coal bunker but without causing damage to the ship, crew or passengers. That was on 8 November 1915, around 03.00 that we noticed a smell of burning wood coming from the reserve bunker in hold n°3. In fact, after a thorough inspection we found that the fire had taken hold in the coal bunker. In the end the incident was not serious and only lasted a few hours. I had to tell you about this event after the disaster on the Georges Philippar in May.

Le feu dans la soute à charbon

L’événement aurait pu tourner au drame

Mais face aux dangers des sous-marins allemands, la compagnie avait décidé de faire partir ses navires de Bordeaux, la mer étant considérée dans cette zone comme moins sujette aux attaques des sous-marins allemands. Les traversées s’enchainèrent sans histoire si l’on excepte une où le feu prit dans la soute à charbon mais sans incidence pour le navire, l’équipage et les passagers. C’était le 8 novembre 1915, vers 3 heures du matin que nous avons ressenti une odeur de bois brûlé qui se dégageait de la soute de réserve de la cale n°3. En fait, après avoir ordonné une inspection minutieuse, nous nous sommes aperçus que le feu avait pris dans la soute à charbon. L’incident fut sans gravité au final et ne dura pas plus de quelques heures. Je ne pouvais m’empêcher de vous raconter cet événement après la catastrophe du Georges Philippar au mois de mai dernier.

Pendant que Danielou ouvre le feu sur l’endroit où pouvait se trouver le sous-marin, le paquebot vire de bord pour tenter d’éviter la torpille qui passe seulement à une dizaine de mètres de la coque. Dans le même temps, car tout va très vite, j’ordonnai à l’équipage de préparer une éventuelle évacuation du navire en cas de coup au but. Mais nos tirs dissuadèrent sans doute le sous-marin de tenter une seconde attaque malgré la cible de choix que nous étions. Le Rochambeau parvint quelques heures après à rejoindre Bordeaux. A peine avions-nous terminé nos manœuvres d’accostage que déjà les journalistes attendaient les passagers et l’équipage afin de recueillir les récits de cet événement qui aurait pu tourner au drame. C’est comme ça que, parmi eux, Roger Valbelle de l’Excelsior tomba sur Monsieur et Madame Quirot, passagers de cette traversée.

“Je remarquai un bouillonnement”

Une torpille à environ 800 mètres

Juham sortit alors l’article de l’Excelsior et me dit que le mieux était encore qu’il me le lise, même si je le connaissais car il permet de bien prendre la mesure des événements. - Je vous lis les déclarations de Mr et Mme Quirot. Lui : « Oh moi, je n’ai vu ni torpille, ni sous-marin, dit Monsieur Quirot, bien qu’il soit fort tentant d’avoir tout vu dans ces cas-là. Mais demandez à Madame Quirot. « Elle a eu la bonne fortune » de regarder la mer au moment où il était le plus nécessaire d’ouvrir les yeux. Nous étions sur la plage arrière du navire, ma femme était accoudée au bastingage. Il était trois heures cinq de l’après-midi. Nous venions de jouer au bridge comme chaque jour après le déjeuner. La traversée avait été particulièrement heureuse, joyeuse même, très animée. Nous étions contents de rentrer en France après dix années de séjour à New-York. Notre fils est de

- J’ai recueilli auprès d’un des matelots tropéziens du bord, un dénommé Pépino, le récit de ce triste événement qui causa quand même la mort de plus de 50 personnes dont le célèbre journaliste Albert Londres. - Le troisième événement remarquable survint le 30 avril 1917, en pleine guerre sous-marine à outrance lancée par les Allemands. Alors que le Rochambeau approchait des côtes françaises, terminant une nouvelle traversée débutée à New York, le canonnier Danielou, un homme remarquable, chef du canon de 75 mm installé sur le pont arrière du paquebot, aperçut une torpille à environ 800 mètres du paquebot et filant droit vers lui. L’alerte est immédiatement donnée.

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MUSÉE DE LA CITADELLE Citadelle’s museum Le monstre était touché !

la classe 18 et nous avions tenu à l’accompagner ». Elle : « je rêvais devant une eau très calme lorsque tout à coup, je remarquai un bouillonnement.

Prétendre que les nerfs n’étaient pas tendus ce serait trop dire mais on sentait que, dans cet ordre, chacun avait tout son courage et son sangfroid. Mon fils était même si calme qu’il prenait des photographies comme la plupart de ses camarades américains. Il était pourtant visible que le sousmarin nous poursuivait. Nous attendions une seconde torpille. Après les quatre premiers coups de canon, il y en eut quatre autres. Cette deuxième salve visait un remous à l’origine du sillage que ma femme vous a signalé. Le second coup provoqua une « explosion noire ». On eut dit que le projectile avait éclaté dans une masse de charbon. Le monstre était touché ! « Pas de nappe d’huile ? » demanda le journaliste ? « Non, en vérité, pas de nappe d’huile, une tâche d’encre. »

Une torpille !

Une lame s’était formée et quelque chose avait jailli. Comme nous avions rencontré deux baleines au large et de beaucoup plus près l’escorte de quelque marsouins, dont vous connaissez le jeu autour d’un navire, je n’eu pas la moindre émotion. Mais j’entendis le capitaine s’écrier : « Les voilà ! » d’une telle voix d’alerte et de commandement que j’eu immédiatement le sentiment de la réalité. Un sous-marin venait sur nous. Et je vis nettement une sorte de poisson d’acier briller sous l’eau : une torpille !

Instants dramatiques

Générosité des passagers

On distinguait le sillage qu’elle laissait derrière elle… Mais ici les mots ne vont plus assez vite pour permettre de raconter. Je voyais cette torpille se créer mécaniquement sa route. J’entendais les commandements se multiplier à bord et je me rendis compte que le navire changeait brusquement de direction, abandonnait la ligne droite pour éviter l’engin. De fait, celui-ci, prolongeant son sillage passa à dix mètres de l’arrière et disparut sans laisser de trace. Nous l’avions échappé belle. Juham marque un temps d’arrêt, semblant d’un coup revivre ces instants dramatiques. Puis il reprit la lecture avec le sourire comme s’il répétait une pièce de théâtre.

Elle : « C’est une traversée que je n’oublierai pas. Elle laisse dans ma mémoire des souvenirs qui n’ont pas de prix. » Lui : « Ils sont d’autant plus précieux, qu’un concert que nous avions organisé trois jours auparavant – c’est bien cela, ceci a eu lieu lundi dernier, et le concert a été donné le vendredi – avait produit 2143 francs 45 au bénéfice de nos blessés. Cette fête à bord avait montré quel élan patriotique animait tous les passagers. La somme de 384 francs a été recueillie auprès des convives dans la salle à manger. Une vente aux enchères a procuré le reste. Nous avions vendu le buste du maréchal Joffre, des drapeaux alliés, une poupée lorraine etc. Et bien ! Cette fête avait si peu tari la générosité des passagers qu’après l’alerte du sous-marin, nous fîmes une quête qui rapporta 1736 francs.

Ceinture de sauvetage près des canots

- « Mais vous n’aviez pas tremblé, Madame ? » lui demanda Valbelle. « Monsieur, je suis Française. Quel courage faut-il pour regarder le danger en face ? D’ailleurs, je puis vous dire que personne n’eut peur auprès de moi. Lui : « Je puis en témoigner à mon tour , dit Monsieur Quirot. J’ai vu le capitaine en second se précipiter à la barre. C’est grâce à son sang-froid que nous sommes ici ce soir. La surveillance qui s’exerçait à bord était bien faite pour nous donner du calme. J’ai vu également le canonnier à l’arrière mettre sa hausse au point et prendre dans son tir le sillage révélateur. Il y eut quatre coups de canon dont on ne peut dire s’ils ont porté. Le premier a été un « qui vive » impressionnant. Tous les hommes de l’équipage étaient à leur poste. Quant aux passagers, ils avaient revêtu, comme eux, une ceinture de sauvetage et, près des canots afin d’être groupés sans panique, ils attendaient. »

Trois jours et trois nuits sans dormir

« Cette nouvelle somme fut distribuée au canonnier, aux marins et aux hommes de la chaufferie, à ceux qui avaient veillé à notre sécurité et à leurs compagnons qui avaient exécuté des manœuvres si promptes et si précises que nous leurs devions d’être hors de danger. » Elle : « Je vous en prie, monsieur, si vous racontez nos impressions à vos lecteurs, n’oubliez pas le canonnier Emile Danielou, un jeune homme qui porte l’étoile d’or des pointeurs émérites. On l’aurait cru à l’exercice. Dites en tout cas combien nous avons admiré le capitaine Juham, qui est resté trois jours et trois nuits sur la passerelle, déjeunant et dinant là, ne dormant pas. L’ordre qui régnait à bord, c’était son œuvre. Notre confiance, c’est lui qui nous la donnait. »

A torpedo!

The monster had been hit!

A wave was forming and something emerged. As we had seen two whales and been escorted by some porpoises, you know how they play around a ship, I didn’t feel the least anxious. But then I heard the captain shout: “There it is!” in such a voice of alarm and command I immediately sensed the reality of the situation. A submarine was coming towards us. And I clearly saw a kind of shining steel fish underwater: a torpedo!

“It would be too much to claim that our nerves were not on edge, but because it was all so orderly we felt everyone had their own reserves of courage and cool headedness. Even my son was so calm that he was taking photographs like most of his American comrades. However it was clear that the submarine was following us. We expected a second torpedo. After the first four canon shots, there were four others. The second salvo was into the eddy left in the wake that my wife mentioned. The second shot caused a “black explosion”. It was as if the projectile had exploded into a mass of coal. The monster had been hit. “No oil slick then?” asked the reporter. “No, no oil slick but like an ink stain.”

Dramatic moments

We saw the wake it left behind… But here words cannot come out fast enough to explain. I saw this torpedo making its way straight as an arrow. I heard many more commands and was aware that the ship had suddenly altered course, abandoning a straight line to avoid the device and saw from the wake it left behind that it passed ten metres from us and disappeared without leaving a trace. We had had a narrow escape. Juham paused, as if suddenly reflecting on those dramatic moments. Then he resumed his speech with a smile, as if rehearsing a play.

Generosity of passengers

Mrs Quirot: “It was a crossing I shall never forget. My memories are priceless.” Mr Quirot: “They are all the more valuable, as the concert we had organised three days earlier – that’s right, as this happened on Monday and the concert was on the Friday – raised 2,143 francs for our wounded. It showed what a patriotic spirit there was among the passengers. They collected 384 francs from guests in the dining room and the rest through an auction. We sold a bust of Marshall Joffre, flags, a Lorraine doll, etc. The passengers’ generosity was not exhausted, as after the submarine alert we made another appeal and collected 1,736 francs.

Lifebelts near the lifeboats

- “But weren’t you trembling with fright, Madame!” asked Valbelle. “Sir, I am French. What courage does it take to stare danger in the face? Moreover I can report that no-one around me was afraid.” Added her husband: “I can testify to that. I saw the captain rush to the helm in a second. It’s thanks to his sang-froid that we are here this evening. The increased surveillance to keep us calm. I also saw the aft gunner raise his sights and take a shot at the wake. They were four canon shots. The first was impressive. All the crew were at their post. As for the passengers, we were all made to don lifebelts and wait in groups near the lifeboats without panicking.

Three days and nights without sleep

“These proceeds were distributed between the gunner, sailors and men working in the boiler room, to those who had ensured our safety and their colleagues who had reacted so promptly and precisely in carrying out the manoeuvres.” Mrs Quirot: “Please do tell your readers about our impressions,

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MUSÉE DE LA CITADELLE Citadelle’s museum Juham, homme modeste

- Nous avions à bord M. Whiteney Warren, le comte Eugène d’Harcourt, la comtesse Zoubeff, Mme Groutch, femme de l’ambassadeur de Serbie. Au moment du danger, nous prîmes immédiatement conscience du lien de solidarité qui nous faisait plus voisins encore des uns et des autres : nous ne formions plus qu’une seule famille devant la même menace, le même ennemi. Et nous avons compris la guerre sous-marine en voyant de près les dévouements qu’elle exige et les très simples, très sincères héroïsmes qu’elle suscite, même parmi ceux qui ne prennent pas directement part à la lutte. » Juham est un homme modeste, comme nombre de ces capitaines. Il ne revint pas sur les éloges mais insista plus sur le concert donné en précisant qu’à chaque voyage, des collectes de fonds étaient organisées pour les blessés de guerre lors de concerts.

Les Américains chantent la Marseillaise

- Une fois les opérations d’accostage terminées et après avoir pris congés des passagers, j’ai naturellement établi un rapport dont je vous lis un extrait : « Position du Rochambeau au moment de la tentative de torpillage : 45°30 N 01°35 W, à 15 milles dans le sud ouest du phare de La Coubre à l’embouchure de la Gironde. (Traversée New York-Bordeaux). La torpille a été lancée à 800 m sur tribord, par le travers du grand mât. Dès que j’ai entendu le sifflement causé par le lancement de la torpille, je suis venu en grand sur bâbord pour effacer l’arrière. Je venais de faire rallumer la petite chaudière pour obtenir une vitesse maximum de 19 nœuds. Le sous-marin a mal calculé la vitesse du Rochambeau qu’il a sous-estimée de 1 nœud environ. La torpille est passée à 8 mètres sur l’arrière. Nous transportions 229 hommes d’équipage et 200 passagers dont de nombreux Américains qui ont chanté la Marseillaise sitôt après l’attaque, quand ils entendirent le canon. »

Vigilance d’un homme et cohésion de l’équipage

- Le canon arrière de 75 mm était commandé par Emile Danielou, quartier maître canonnier inscrit à Morlaix, et servi par Edouard Remond, matelot canonnier, Joseph Le Reste, fusilier, Edmé Poisson et Auguste Dault, matelots

was launched 800m to starboard, abeam of the main mast. As I heard the hissing sound caused by a torpedo, I turned the ship hard over to port. I had just ordered the small boiler to be fired up to give us a maximum speed of 19 knots. The submarine had miscalculated the Rochambeau’s speed by about a knot. The torpedo passed 8 metres from the rear. We were carrying 229 crew and 200 passengers, many of them Americans who sang the Marseillaise just after the attack when they heard the canon.

and don’t forget to mention the gunner, Emile Danielou, a young man who wore a gold star of merit. We might have thought it just an exercise. Tell them how much we admired Captain Juham, who went three days and nights without sleep on the bridge, taking his lunch and dinner there. The orderly conduct that prevailed was all down to him. It was he who gave us confidence.

One man’s vigilance and a well-coordinated crew

“On board were Mr Whiteney Warren, Count Eugène of Harcourt, Countess Zoubeff and Mrs Groutch, wife of the Serbian ambassador. In that moment of danger we were aware of the bonds of solidarity there were between us: we were like one family facing the same enemy. And now we understood the submarine war having seen at such close hand the dedication it requires, the acts of sheer heroism it demands, even by those who are not directly involved in the battle.” Juham is a modest man, like so many captains. He doesn’t comment on the praise but is keen to focus on the concert, explaining that on every voyage fundraising events to help the wounded were organised during these concerts.

“Emile Danielou, a master gunner enrolled in Morlaix, was in charge of the 75mm gun which was manned by Edouard Remond, seaman gunner, Joseph Le Reste, rifleman, and Edmé Poisson and Auguste Dault, gunner’s mates. These men deserve the highest praise as they were the first to see the torpedo’s wake and took the initiative to open fire without delay. I must also mention the conduct, cool headedness and spirit of initiative displayed by Mr Miossec, the Engineer Officer in charge of the engine watch, and his assistant Officer Cadet Mr Polpre. At the sound of the first shot, they closed all the watertight doors and instigated procedures in case we had to abandon ship, while maintaining perfect order.” Our ship returned safely to port thanks to the vigilance of one man, the actions of a well-coordinated crew, drilled regularly in how to deal with this type of situation, and also, it has to be said, a poor estimate of our speed by the commander on the German submarine.

Americans sing the Marseillaise

Letter to the Minister of the Navy

Juham, a modest man

- Once the docking procedures had been completed and having taken leave of the passengers, I of course prepared a report from which I will read you this extract: “Position of the Rochambeau at the moment of the torpedo attempt: 45°30 N 01°35 W, 15 nautical miles south-west of the La Coubre lighthouse at the mouth of the Gironde. (New York-Bordeaux crossing). The torpedo

- You are modest Mr Juham, not forgetting that without the change in direction, the liner would now be lying on the seabed. In 1917, the Germans sank around 450,000 tonnes of ships a month on average. Tell me now about the decorations and other awards you received after this attack. Juham takes several papers from his pocket.

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MUSÉE DE LA CITADELLE Citadelle’s museum 515 of the Allies’ vessels, a total of 860,000 tonnes. I was mentioned in the Ordre de la Division on 24 May in the following statement: “Commendation for the decisiveness and composure he demonstrated during an attack on his vessel by a submarine”. On 1st June, the government awarded me the Croix de guerre with silver star. I went on to do many more Bordeaux-New York crossings. The liner opened fire on another submarine the following year. Some months after the war, on 12 February 1919 to be precise, I was the first to board the Rochambeau to go to Le Havre, port of departure for the America line before the war for many vessels. A few days earlier, the minister had signed an order appointing me a Chevalier in the Légion d’honneur. My career ended on 15 December 1920. I was captain of a cruise liner and this was the last time a disembarked at Le Havre, having reached the age limit.

- On the following 11 May, the Gironde prefect sent a letter to the Minister of the Navy which reads as follows: “I have the honour to inform you that the port police department at Bordeaux received the following information from the Rochambeau: on 30 April at 15:15 the Rochambeau was 15 miles south-west of La Coubre, at the mouth of the Gironde, when the gunners on board saw a torpedo at a distance of 700 to 800m that had been launched against the ship.

No panic

“Almost immediately, they fired several shots at the point where the device appeared to have gone. The 17,000-tonne liner was going at 19 knots. The captain, immediately realising the danger to his vessel, by a skilful manoeuvre avoided the torpedo which passed 8 metres to the rear. As for the gunners, they continued to fire to protect the vessel whose progress was not interrupted by any other incident. No-one saw the submarine. However, at one point some believe they saw its wake, but it was actually the wake of the Rochambeau which executed numerous swerves to the left and right. All crew members kept a cool head. They was no panic among the passengers who remained on deck to follow the torpedo’s progress which continued on its route for over a kilometre. The wireless officer having sent out a distress call, a destroyer arrived on the scene within half an hour of the torpedo attack attempt and three others just after.”

The rise of Fascism

- You did not however leave the company? - No, I was put in charge of crew management in Fort de France, where I had started my career with this great company. I took my retirement in 1930. That year I was made an Officier du Mérite Maritime. Finally I could return to my birthplace in Saint-Tropez to enjoy my retirement, or at least I hoped so. But the rise of Fascism in Europe does not give me much confidence in the future. I believe I have told you almost everything there is to tell, or at least the basics. Captain Juham stands up, we shake hands and he leaves the hotel. I look again at the photo of him with his officers from the Rochambeau after the torpedo attack. That was the day they nearly did not return.

Croix de guerre and Légion d’honneur

- It was really a very stressful time for crews. - During the month of April 2017 alone, the German submarines sunk

du bord, pourvoyeurs. Ces hommes méritent les plus grands éloges car ils ont été les premiers à voir le sillage de la torpille et ont eu l’initiative d’ouvrir le feu sans retard. Je signale aussi la belle conduite, le sangfroid et l’esprit d’initiative de Monsieur Miossec, officier mécanicien de quart à la machine, et de son assistant Monsieur Polpre, élève officier. Au premier coup de canon, ils ont fermé toutes les portes étanches et ont organisé le service en cas d’abandon tout en maintenant l’ordre le plus absolu. » Vous voyez, si nous sommes rentrés à bon port, c’est grâce à la vigilance d’un homme, à la cohésion de l’équipage régulièrement entraîné à affronter ce genre de situation et il faut bien le dire aussi, à une mauvaise estimation de notre vitesse de la part du commandant du sous-marin allemand.

conservèrent leur sang-froid. Il n’y eut pas de panique chez les passagers qui restèrent sur le pont pour suivre de l’œil la torpille qui continua sa route pendant plus de 1000 m. Le poste de TSF du bord ayant lancé des appels de détresse, un premier destroyer arriva sur les lieux une demiheure après la tentative de torpillage, et trois autres peu après.

Croix de guerre et Légion d’honneur

- C’était vraiment une période stressante pour les équipages. - Durant ce seul mois d’avril 1917, les sous-marins allemands ont envoyé par le fond 515 bâtiments alliés pour un total de 860 000 tonnes. J’ai été cité à l’Ordre de la Division dès le 24 mai avec la mention suivante : « Citation à l’Ordre de la Division pour l’esprit de décision et de sang-froid dont il a fait preuve lors de l’attaque de son navire par un sous-marin ». Le 1er juin, le gouvernement m’attribuait le Croix de guerre avec étoile en argent. Je repris les voyages entre Bordeaux et New York pour encore de nombreuses traversées. Le navire ouvra une nouvelle fois le feu sur un sous-marin l’année suivante. Quelques mois après la guerre, le 12 février 1919 exactement, je fus le premier à bord du Rochambeau, à rejoindre le Havre, port de départ de la ligne d’Amérique avant guerre pour nombre de navires. Quelques jours auparavant, le ministre avait signé l’arrêté qui me nommait Chevalier de la Légion d’honneur. J’ai terminé ma carrière de commandant sur ce paquebot le 15 décembre 1920, date de mon dernier débarquement au Havre, ayant atteint la limite d’âge.

Une lettre au ministre de la Marine

- Vous êtes modeste, Monsieur Juham, n’empêche que sans un changement de direction, le paquebot serait aujourd’hui par le fond. En 1917, les Allemands coulaient en moyenne près de 450 000 tonnes de navires par mois. Parlez-moi quand même de vos décorations et autres récompenses que vous avez eues après cette attaque allemande. Juham sortit de sa pochette quelques papiers. - Le 11 mai suivant, le préfet de la Gironde envoyait une lettre au ministre de la Marine dont voici les termes. « J’ai l’honneur de vous faire connaître que le service de police du port de Bordeaux a recueilli à bord du Rochambeau les renseignements suivants : Le Rochambeau se trouvait le 30 Avril à 15h15 à 15 milles au sud-ouest de La Coubre, à l’embouchure de la Gironde, lorsque les canonniers du bord s’aperçurent qu’une torpille venait d’être lancée à une distance de 700 à 800 m contre le navire.

Montée des fascismes

- Vous n’avez toutefois pas quitté la compagnie ? - Non, je fus nommé commandant d’armement à Fort de France, là où j’avais débuté ma carrière dans cette belle compagnie. Je pris définitivement ma retraite en 1930. Cette année là, je fus fait officier du Mérite maritime. Je pouvais enfin regagner mon Saint-Tropez natal pour y vivre une belle retraite, du moins je l’espère. Mais la montée des fascismes en Europe ne m’inspire pas une grande confiance pour l’avenir. Voilà, cher Monsieur, je crois que je vous ai, sinon tout dit, au moins raconté l’essentiel. Le commandant Juham se leva, nous nous serrâmes la main et il quitta l’hôtel. Je regardai de nouveau la photo sur laquelle il apparaît face à son Etat-major du Rochambeau après le tir de la torpille. Ce jour-là, me dis-je, ils ont vraiment failli ne pas revenir.

Pas de panique

Presque aussitôt, ils tirèrent plusieurs coups de canon sur le point d’où paraissait être parti l’engin. Le paquebot de 17000 tonnes marchait à 19 nœuds. Le commandant s’étant immédiatement rendu compte du danger que courait son navire put, par une manœuvre habile, éviter la torpille qui passa à 8 mètres sur l’arrière. De leur côté, les canonniers continuèrent à tirer afin de protéger le navire dont la marche ne fut interrompue par aucun autre incident. Personne ne vit de sous-marin. A un certain moment, certains crurent cependant voir son sillage, mais il s’agissait en réalité du sillage du Rochambeau qui faisait de nombreuses embardées à droite et à gauche. Tous les membres de l’équipage

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HISTOIRE History

J

Un illustre chirurgien de la Marine :

ean-Baptiste-Joachim

Clémot

Dr Michel Sardet, ancien médecin de la Marine, docteur en Histoire

Jean-Baptiste-Joachim Clémot appartient à une famille de chirurgiens de la Marine implantés à Rochefort depuis le XVIIIe siècle dont il fut le représentant le plus marquant. Il naquit à Rochefort le 17 juin 1776 alors que son père, Joachim Clémot, était chirurgien ordinaire au port. Entré à l’Ecole de chirurgie en qualité d’aide-chirurgien à l’âge de 16 ans, il est nommé aide-major le 1er janvier 1793 dans le nouvel hôpital de la Marine ouvert en 1788 puis embarque sur l’Agricole le 9 juillet 1794.

Portrait anonyme de Jean-Baptiste Clémot, dit Clémot fils (1776 – 1852) Huile sur toile, vers 1830 Ce portrait est présenté dans la Salle des Actes de l’école de médecine navale de Rochefort, où se déroulent les cérémonies officielles et les examens. Clémot y figure en compagnie d’une quinzaine d’autres officiers de santé qui ont marqué l’histoire de cette école.

Musée national de la Marine Ecole de médecine navale, Rochefort

Anonymous portrait of Jean-Baptiste Clémot, the son (1776 - 1852) Oil on canvas, around 1830 This portrait hangs in the Salle des Actes at the Naval Medical School in Rochefort where official ceremonies and examinations take place. Clémot is among a dozen medical officers featured here who left their mark on this school.

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HISTOIRE History

A famous Navy Surgeon: Jean-Baptiste-Joachim Clémot Dr Michel Sardet – former Naval Physician with a PhD in History

Jean-Baptiste-Joachim Clémot belonged to a family of naval surgeons living in Rochefort in the 18th century, of which he was the most prominent representative. He was born on 17 June 1776 and his father Joachim Clémot was the port’s surgeon. Having entered the School of Surgery as an assistant at the age of 16, he was appointed assistant medical officer on 1st January 1793 for the new Naval Hospital that opened in 1788, and then embarked aboard the Agricole on 9 July 1794. He then spent a period in Paris where he continued his studies at the Faculty of Medicine for two years, from February 1795 to April 1797. He attended the last classes given by Pierre-Joseph Desault (17441795), was also taught by Xavier Bichat (1771-1802) and forged a close friendship with Guillaume Dupuytren (1777-1835). Without a doubt this period of his life in Paris was a turning point in his career.

to the Academy of Medicine in 1836. He used this apparatus for fractures of the femur and head of the femur, and even for certain lower leg fractures. Thanks to this invention they were able to optimise immobilisation and extension of the limbs. He also devised a suspension system for patients in hospital to prevent rolling movements, which would later be universally adopted.

Surgeon 2nd Class

“He terrified the wolves”

On his return, he embarked aboard the Vaillante as auxiliary Surgeon 3rd Class, although this episode was cut short by a forced five-month stay in England from 8 August 1798 to 21 January 1799. Returning to Rochefort, he was posted to the corvette Bergère on 22 June 1799 which was on its way to Guiana. He was promoted to Surgeon 2nd Class on 2 June 1801 and on 26 December of that year married the Cayenne Angélique d’Audiffredi who belonged to one of the colonies high ranking families.

On 30 June 1807 and now a Surgeon 1st Class, Jean-Baptiste-Joachim Clémot returned to the Naval Hospital in Rochefort where he would stay for the rest of his career. He went on to become the professor to hold the Chair of Anatomy (1st January 1808) then deputy surgeon in chief and finally chief surgeon until 4 May 1847. A strong and energetic man, he was passionate about horses, dogs and hunting. It was even said of him that “he terrified the wolves he was hunting, throwing himself off his horse to take them by the throat and strangle them once they had been cornered”.

Resection of the wrist

Vast knowledge of anatomy

In March 1802, Jean-Baptiste-Joachim Clémot is to be found in the Naval Hospital in Rochefort. He embarked on the Majestueux in 1806 and accomplished his first major operation on 9 November. A ship’s boy had presented with a complex open fracture of the wrist and rather than amputate, he performed a resection of the wrist, a procedure he went on to describe in detail.

Clémot rapidly established himself as one of the most skilled surgeons in the Navy’s medical corps, greatly admired by his assistants for his manual dexterity and precision. He was able to successfully perform the most difficult and delicate of operations, often in record time, to the point that his reputation spread far beyond his region from Nantes to Bordeaux. Whether it was his temperament or desire for perfection, he often exceeded the limits of what was deemed possible at the time. The numerous autopsies he performed during his training had given him a vast knowledge of anatomy.

A universally adopted system

It was about this time that he also concieved the idea of a doublelevel inclined bed for fractures of the upper thigh, which he presented

Résection d’extrémités osseuses

Vient alors la parenthèse de Paris où il va suivre les cours de la Faculté de Médecine durant plus de deux ans, de février 1795 à avril 1797. Il assiste aux dernières leçons de Pierre-Joseph Desault (1744-1795), suit les cours de Xavier Bichat (1771-1802) et se lie d’amitié avec Guillaume Dupuytren (1777-1835). Ce séjour parisien aura bien entendu un effet déterminant sur sa carrière.

En mars 1802, Jean-Baptiste-Joachim Clémot se retrouve à l’hôpital de la Marine de Rochefort. Il embarque en 1806 sur le Majestueux et réalise alors sa première grande opération le 9 novembre, en pratiquant sur un jeune mousse la résection des extrémités osseuses de l’avant-bras pour une luxation compliquée dont il consigna les temps de façon détaillée dans son protocole opératoire.

Chirurgien entretenu de 2e classe

Un système universellement adopté

C’est aussi à ce moment-là qu’il conçoit l’idée du lit à double plan incliné - réalisant une contre-extension - pour les fractures de la cuisse au tiers supérieur dont il présentera le procédé à l’Académie de médecine en 1836. Il utilisa cet appareil dans les fractures du fémur, tant du col que du corps, et même dans certaines fractures de jambe. Cette invention permettait en effet d’obtenir des conditions optimales d’immobilité et d’allongement des membres. Il imagine par ailleurs un système de suspension des patients hospitalisés pour les soustraire aux mouvements de roulis à bord, qui sera ensuite universellement adopté.

A son retour, il embarque sur la Vaillante comme chirurgien auxiliaire de 3e classe mais cet épisode tourne court, interrompu par un séjour forcé de cinq mois en Angleterre du 8 août 1798 au 21 janvier 1799. Revenu à Rochefort, il est affecté le 22 juin 1799 sur la corvette Bergère qui est envoyée en Guyane. Promu chirurgien entretenu de 2e classe le 2 juin 1801, il épouse le 26 décembre suivant à Cayenne Angélique d’Audiffredi appartenant à l’une des meilleures familles de la colonie.

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HISTOIRE History

Fragments de radius et de cubitus provenant de la résection du poignet d’un jeune mouse par Clémot fils, le 9 novembre 1806. Cette ablation a fait date dans l’histoire de la chirurgie comme la première réussite de ce type d’opération. Contrairement à ce qu’indique le cartel de la fin du 19e siècle, c’est bien de Clémot fils et non de Clémot père, lui-même chirurgien à Rochefort, dont il s’agit ici.

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Fragments of the radius and ulna from the resection of the wrist performed on a ship’s boy by Jean-Baptiste Clémot (the son) on 9th November 1806. A milestone in surgical history, it was the first time this type of procedure had been successful. Contrary to what the cartel said at the end of the 19th century, it was performed by Clémot the son, and not Clémot the father who was the port’s surgeon in Rochefort.

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Des résultats étonnants

Grâce à cette habileté opératoire, il réalisa des interventions chirurgicales aussi diverses que les hernies étranglées, l’extirpation de tumeurs évoluées, la taille vésico-vaginale (en préservant le canal urétral), les autoplasties dans lesquelles les lambeaux taillés par saccades comme par des échappées du bistouri servaient entres autres à combler la brèche observée après l’opération du bec de lièvre ou encore ces cathétérismes exécutés d’une seule main. Il excellait dans les opérations de la cataracte dont il pratiquait l’extraction en ouvrant d’un même coup cornée et capsule cristallinienne à l’aide d’un appareil qu’il avait créé lui-même, avec des résultats étonnants. Après la résection articulaire du poignet, il effectua plus tard deux interventions sur des cals osseux angulaires du fémur qu’il rapporta à l’Académie de médecine le 24 mai 1836.

“Il était la terreur des loups”

Le 30 juin 1807, le chirurgien entretenu de 1re classe Jean-BaptisteJoachim Clémot revient à l’hôpital de la Marine de Rochefort qu’il ne quittera plus désormais. Il va en effet y exercer successivement la fonction de professeur titulaire de la chaire d’anatomie (le 1er janvier 1808) puis celle de second chirurgien en chef et enfin celle de premier chirurgien en chef jusqu’au 4 mai 1847. Doté d’une force physique prodigieuse, il était passionné pour les chevaux, les chiens et la chasse. On dit même “qu’il était la terreur des loups qu’il poursuivait, se jetant à bas de cheval pour les prendre à la gorge et les étrangler quand ils se trouvaient acculés”.

Un talent d’observateur et de physiologiste

Ce surdoué de l’acte chirurgical était aussi un clinicien avisé. Dès 1811, il avait observé un cas d’introduction de l’air dans les veines en opérant une femme d’un cancer évolué du sein et fut ainsi le premier à identifier l’embolie gazeuse. Il en rapporta en tout trois cas, démontrant ainsi son talent d’observateur et de physiologiste. Il prononça plusieurs discours et publia dans différentes revues son expérience sur la taille vésico-vaginale (1817 et 1836) et sur les fractures de la cuisse et du col du fémur (1838).

Une grande connaissance de l’anatomie

En tout cas, Clémot va rapidement s’imposer comme l’un des plus habiles opérateurs du Corps de santé de la Marine. Son adresse manuelle, la précision de ses gestes faisaient l’admiration de ses assistants. Elles lui permirent d’effectuer avec succès les opérations les plus difficiles et les plus délicates, souvent dans un temps record, au point que sa réputation s’étendit bien au-delà de la circonscription, de Nantes à Bordeaux. Par tempérament ou par goût de la perfection, il dépassait même souvent les limites du possible. La pratique de nombreuses autopsies au cours de sa formation lui avait donné une grande connaissance de l’anatomie.

Une imagination ardente

Jean-Baptiste-Joachim Clémot partit en retraite le 4 mai 1847 à l’âge de 71 ans. Ce grand chirurgien, habile et brillant, homme de caractère et de conviction, participa au progrès de la chirurgie, non seulement par sa valeur technique propre mais aussi par son génie inventif et son esprit créateur. Nul ne posséda mieux que lui la présence d’esprit, l’intrépidité et la confiance en soi, ces qualités maîtresses en chirurgie. Doué d’un jugement sûr, d’une grande force de volonté,

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d’une imagination ardente, il laissa sa marque dans plusieurs secteurs de la chirurgie française et s’inscrit parmi les figures du monde scientifique de l’époque.

Au demeurant, son énergie et sa prestance naturelle cachaient une grande sensibilité ainsi qu’une bonté et une générosité sans faille. Le

technicien était aussi un être profondément humain. Il eut un bref parcours politique comme député à la Chambre des Représentants en 1815 et resta toujours fidèle à l’Empire. Il s’éteignit dans sa campagne de La Salle le 11 juin 1852. Resté 26 ans comme chef de la chirurgie au port de Rochefort et 18 ans comme président du Conseil de santé, il avait été admis en 1836 comme membre correspondant de l’Académie de médecine. Il était officier de la Légion d’honneur.

Astonishing results

A vivid imagination

Président du Conseil de santé

Using his surgical skills, he accomplished a diverse range of operations from strangulated hernias, removal of advanced tumours, vesicalvaginal fistulas (preserving the urethral canal), skin grafts used to close the gap in harelip operations, and he performed catheterisations with one hand. He excelled in cataract operations which he performed by opening the cornea and extracting the lens capsule in one movement using an instrument he had devised himself, with astonishing results. After the wrist resection, he went on to perform two operations on the angular bony calluses of the femur that he presented to the Academy of Medicine on 24 May 1836.

Jean-Baptiste-Joachim Clémot retired on 4 May 1847 aged 71. A skilled and brilliant surgeon, a man of character and conviction he contributed much to the advancement of surgery, not only because of his technique but also his genius for invention and his creative mind. No-one possessed this same presence of mind and confidence in his own abilities so important in surgery. Blessed with sound judgement, a strong will and vivid imagination, he left his mark on several areas of French surgery professions and remains one of the leading figures in the scientific world of that era.

President of the Health Council

A talented observer and physician

Furthermore, his energy and presence hid a man who was also sensitive, generous and essentially a good man. The technician cared deeply for humanity. He had a brief fling with politics as an MP in the Chamber of Representatives in 1815 and remained loyal to the Empire. He died at his country home La Salle on 11 June 1852. Head of surgery at Rochefort port for 26 years and 18 years as President of the Health Council, he was admitted into the Academy of Medicine as an associate member in 1836. He was an officer of the Légion d’honneur.

This exceptionally gifted surgeon was also an astute physician. In 1811 he observed a case where air had entered the veins while he was operating on a woman with advanced breast cancer making him the first to identify an air embolism. He made reports on all three cases, demonstrating his talent as an observer and physiologist. He gave several lectures and published his experience of the vesicalvaginal fistulas (1817 and 1836), femur and head of femur fractures (1838) in several publications.

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HISTOIRE History

E ugène Sue

Chirurgien de la Marine et écrivain maritime Par Michel Sardet, ancien médecin de la Marine, docteur en Histoire Qui connaît l’itinéraire maritime d’Eugène Sue, essentiellement célèbre pour ses romans feuilletons Les Mystères de Paris et Le Juif errant ? Il débuta pourtant sa production littéraire en publiant des romans maritimes et exotiques directement inspirés par son cursus de chirurgien de la Marine entre 1825 et 1830. Ces derniers furent d’ailleurs alors très bien accueillis tant par le public que par la critique. Marie-Joseph Sue est né à Paris le 26 janvier 1804. Il est le fils de JeanJoseph Sue, médecin en chef de la garde des Consuls et de Marie-Sophie Derilly. Son parrain est Eugène de Beauharnais, colonel, commandant des chasseurs à cheval de la garde, sa marraine Marie-Rose-Josèphe Tascher de la Pagerie, épouse du Premier Consul Napoléon Bonaparte, qui avait épousé en 1779 en premières noces Alexandre de Beauharnais. Si l’enfant reçoit à sa naissance les prénoms de sa marraine, il prendra plus tard de lui-même le prénom de son parrain. La famille Sue, honorablement connue, compte au moins quatorze chirurgiens, répartis sur quatre générations, chargés de titres, de fonctions et d’honneurs.

Marie-Joseph Sue was born in Paris on 26 January 1804. He was the son of Jean-Joseph Sue, chief physician of the Consular Guard, and Marie-Sophie Derilly. His godfather was Eugène de Beauharnais, colonel and commander of the horse-guards, and his godmother Marie-RoseJosèphe Tascher of Pagerie, wife of Napoleon Bonaparte’s First Consul who in 1779 married her first husband Alexandre de Beauharnais. Although named after his godmother at birth, he would later adopt his godfather’s first name. The Sue family were well known and honoured, having brought forth no less than 14 surgeons over four generations, all recipients of titles, functions and honours.

Eugène Sue

Naval Surgeon and maritime author By Dr Michel Sardet – former Naval Physician with a PhD in History

Who has heard about the expeditions made by Eugène Sue, famous mainly for his serialised novels Les Mystères de Paris and Le Juif errant? Yet he started his literary career publishing exotic maritime novels inspired by his surgical studies for the Navy from 1825 to 1830. These were also very well received, as much by the public as the critics.

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HISTOIRE History Double choc

Double shock

Une mémorable farce

A memorable prank

Eugène grandit donc dans un milieu aisé. En 1816, il est inscrit au collège Bourbon (l’actuel lycée Condorcet) situé non loin de la résidence familiale. C’est à cette époque que le prénom du parrain est adopté. Il suit le programme mais n’en fait pas plus qu’il faut. A vrai dire Eugène est un détestable écolier, moqueur, ne travaillant pas et empêchant les autres de travailler. Ce galopin dissipé et facétieux s’oppose à la personnalité autoritaire et suffisante de son père. En 1820, il subit un double choc, le décès de sa mère, le 14 février, et le remariage de son père, en décembre.

En 1821 il est en classe de rhétorique mais ne termine pas son année. Son père le retire du collège pour l’admettre comme chirurgien surnuméraire dans son propre service à l’hôpital de la maison militaire du roi, rue Blanche. Il lui faut assister aux leçons de clinique et aux travaux des préparateurs mais il privilégie chahuts et distractions. A la suite d’une mémorable farce consistant en la consommation avec des camarades de précieux vins de la cave du chevalier Sue, la partie bue étant remplacée par un substitut, Eugène est chassé de la maison paternelle. Il participe alors à la campagne royaliste menée en Espagne en 1823 pour rétablir le roi Ferdinand VII menacé par les Libéraux, qui se solde par la prise le 31 août 1823 du fort du Trocadéro à Cadix. Eugène va rester sur place un an, en service à l’hôpital.

Nouveau scandale

Le 24 janvier 1825, Eugène est affecté à l’hôpital de la Marine de Toulon mais auparavant il fait un saut à Paris et retrouve avec délices les boulevards, les cafés ou les théâtres. Il fait même l’acquisition d’un cheval et d’un cabriolet en contractant des dettes considérables que le docteur découvre avec effarement. A la suite de ce nouveau scandale, Eugène rejoint Toulon le 22 mars 1825. Il est accompagné par Deforges, un ancien condisciple du collège Bourbon, qui a décidé de s’exiler avec lui. L’hôpital de la Marine était alors implanté sur le site de Saint-Mandrier, de l’autre côté de la rade. Eugène dispose bientôt d’un domestique qui n’est autre qu’un forçat, auteur de nombreux vols et abus de confiance mais bénéficiant d’une remise de peine pour bonne conduite. Ce dernier assurera son service avec zèle jusqu’à ce qu’il s’évade sous un uniforme d’emprunt.

Ennui mortel

Toulon, ville maritime de douze mille habitants et sous-préfecture, vivait au rythme de la Marine. A cette époque, après dix heures le soir, les rues étaient désertes. Restaient la vie de société et les réceptions bourgeoises mais pour

Eugène grew up in a wealthy environment. In 1816, he went to Bourbon Collège (now the Lycée Condorcet) not far from the family home. It was at this time that he adopted his godfather’s name. Although he went to school he did the minimum to get by. Indeed it’s fair to say that he hated school, was a tease, didn’t work and prevented others from working. Inattentive and mischievous he was a scamp who came up against his father’s authoritarian personality. In 1820, he received a double shock; the death of his mother on 14 February and his father’s remarriage in December.

In 1821 he was in sixth grade but did not complete the year. His father took him out of school to admit him as a supernumerary surgeon in his department at the King’s military hospital, rue Blanche. Although he had to attend clinical classes he played the fool and was constantly distracted. After a memorable prank when he and some friends drank valuable wines from the chevalier Sue’s cellar, replacing it with a substitute to hide the fact, Eugène was banished from his father’s house. He took part in France’s royalist campaign in Spain in 1823 to restore King Ferdinand VII threatened by the Liberals, which led to the Trocadero fort in Cadiz being captured on 31 August 1823. Eugène stayed for a year working in the hospital.

New scandal

On 24 January 1825, Eugène was assigned to the Naval Hospital in Toulon but before going he stopped off in Paris to enjoy the delights of the boulevards, cafés and theatres. He even bought a horse and cabriolet, racking up considerable debts that the doctor discovered to his dismay. Following this latest scandal, Eugène arrived in Toulon on 22 March 1825. He was accompanied by Deforges, an old classmate from Bourbon Collège who had decided to go into exile with him. At the time, the Naval Hospital was on the Saint-Mandrier site, on the other side of the harbour. Eugène employed a servant who was a convict out on parole for good behaviour but was behind numerous thefts and abuses of confidence. He performed his duties diligently until he escaped wearing a borrowed uniform.

Bored stiff

Toulon was a naval town with around 12,000 inhabitants and a subprefecture, and life there revolved round the Navy. At the time the streets were deserted after 10pm. Sue and Deforges were bored stiff by society life and the bourgeois receptions, finding it all very provincial after Paris. Fortunately there was a theatre. The local troupe included the gorgeous


HISTOIRE History

La Florival, conquise, partage équitablement ses charmes et privilèges entre les deux amis mais Deforges part bientôt pour Bordeaux et Eugène s’ennuie tellement qu’il pose sa démission le 29 octobre 1825. A Paris, il retrouve la grande vie mais il n’a plus de solde et le chevalier a fait “interdire” son fils auprès des créanciers. Il organise donc avec ses amis une fête le Mardi Gras 1826 dans la propriété familiale de Bouqueval. Malheureusement, on y égorge un mérinos de la collection paternelle et le chevalier fait aussitôt réintégrer son fils dans la Marine.

bleues, fraîches et transparentes de la Méditerranée. […] A dix heures, on appelle au poste de combat. Les armes sont montées sur le pont et on ouvre la soute aux poudres. Je descendis alors dans la batterie de trente-six. […]. Les matelots entouraient silencieusement leurs pièces. Les mèches brûlaient et chaque pointeur, appuyé sur la culasse du canon, tenait la longue corde qui fait jouer la batterie. […]. Il était alors midi. On vira de bord afin de doubler la pointe qui cache les fortifications de Navarin et forme l’entrée de la baie. A ce moment, le porte-voix transmet aux canonniers de la batterie l’ordre de se tenir prêts à leurs pièces mais de ne faire feu que sur ordre. On doublait alors la pointe et l’on apercevait la ville et les forts qui s’élevaient en amphithéâtre. Sur la côte, l’escadre turco-égyptienne était embossée en fer à cheval. […] Jamais, je crois, de mémoire de marin, on avait vu un tel nombre de vaisseaux de guerre resserrés dans un aussi petit espace, dans une baie qui n’avait pas une lieue de profondeur. Le plus grand silence régnait parmi les matelots qui regardaient attentivement les vaisseaux anglais mouiller bord à bord des Egyptiens à une portée de pistolet.”

Intervention navale combinée

Epouvantable carnage

Sue et Deforges, habitués au tumulte de Paris, cette vie provinciale est d’un ennui mortel. Heureusement il y a le théâtre. La troupe locale compte la délicieuse Melle Florival, malheureusement attachée au sous-préfet. Pour se rapprocher des artistes, nos deux compères montent alors une petite pièce intitulée A-propos dramatique sur le sacre de Charles X qui est jouée au théâtre de la ville avec un franc succès.

Mardi Gras

Au cours de ce combat meurtrier entre bâtiments immobiles et tout proches, il semble que Eugène, maintenant chirurgien auxiliaire de 2e classe, se soit convenablement comporté puisqu’un témoin affirma que “ce jeune chirurgien fit les amputations nécessaires avec toute la maladresse d’un novice jointe à l’aplomb d’un vieux chirurgien”. En fait, cette victoire est un épouvantable carnage et Sue est horrifié par ce massacre. Il dira plus tard que ce n’est pas un crime d’être musulman et louera même le charme de l’Orient basé selon lui sur la poésie du tabac, du café, de l’opium et… du harem. Le Breslaw regagne Toulon le 26 décembre.

Eugène, dorénavant chirurgien auxiliaire de 3e classe, embarque le 21 février 1826 sur la corvette de charge Le Rhône et navigue pendant plus d’un an dans les mers du Sud. Le 7 avril 1827, il passe sans transition sur la frégate Le Foudroyant, visite les Antilles, en particulier la Guadeloupe où il s’intéresse au commerce, à l’économie et à la vie des colons. Après avoir quitté les Antilles le 1er juin, Sue est désigné le 14 juillet 1827 pour le vaisseau à voile Breslaw qui appareille pour la Grèce en septembre avec la Flotte française placée sous les ordres de l’amiral de Rigny. Il s’agit d’une intervention navale combinée associant Anglais, Français et Russes destinée à soutenir les Grecs en lutte depuis 1821 contre l’Empire Ottoman. Les flottes alliées vont alors s’attaquer aux escadres turques et égyptiennes concentrées dans la baie de Navarin.

“Sensualité brûlante”

Il profite de son congé de fin de campagne pour fréquenter l’atelier de Théodore Gudin (1802-1880) car il est lui-même doué pour le dessin et la peinture. A l’issue, il rejoint Toulon, part ensuite pour la Martinique et séjourne à Saint-Pierre où il contracte la fièvre jaune. Il célèbre alors “ces

“A une portée de pistolet”

Sue raconte : “Ce matin du 20 octobre, le soleil commence à dorer ces eaux

Miss Florival, unfortunately attached to the sub-prefect. To get closer to the artists, our two friends staged a short play entitled A-propos dramatique sur le sacre de Charles X which was put on in the town’s theatre and was a great success.

Completely won over, the lovely Miss Florival divided her attentions and charms between the two friends, but when Deforges departed for Bordeaux, Eugène became so bored he handed in his notice on 29 October 1825. In Paris, he found himself back in the swing of life there, but with no pay and his father having banned creditors from giving his son credit. Undaunted, he organised a Mardi Gras festival with friends in 1826 in the family property at Bouqueval. Unfortunately, they cut the throat of one of his father’s favourite merino sheep and the chevalier immediately signed his son up again for the Navy.

At ten o’clock, the call came to be ready for battle. Weapons were mounted on deck and the gunpowder magazines opened. I went down to a battery of 36. […]. Ordinary seamen stood silently round their devices. The fuses were burning, each one’s timekeeper, leaning on the canon’s breech, was holding the long cord that will activate the battery. […]. It was then midday. We tacked round the point that hid the Navarino fortifications and formed the entrance to the bay. At that moment, the messenger told the battery’s gunners to stand by their guns but only to open fire when the order was given. We were passing the point and could see the town and its forts which rose up the sides of the bay like an amphitheatre. On the shore, the TurkishEgyptian fleet was anchored in a horseshoe formation. […] I believe that never in a sailor’s living memory had they seen so many warships squeezed into such a small space, in a bay that was only one league deep. Complete silence reigned among the seamen who were watching the English ships anchored alongside Egyptians within pistol shot range.”

Combined naval intervention

Terrible carnage

Mardi Gras

Eugène, now an Auxiliary Surgeon 3rd Class, embarked on the corvette warship Le Rhône and sailed the southern seas for more than a year. On 7 April 1827, he moved to the frigate Le Foudroyant, visiting the French West Indies, in particular Guadeloupe where he became interested in trade, business and the settlers’ way of life. Having left the French West Indies on 1st June, Sue was appointed on 14 July 1827 to the sailing ship Breslaw which sailed for Greece in September with the French fleet under the order of Admiral de Rigny. It was a combined naval operation involving the English, French and Russians to support the Greeks who had been battling the Ottoman Empire since 1821. The allied fleets set out to attack the Turkish and Egyptian squadrons which were concentrated in the Bay of Navarino.

During the bloody battle between stationary ships so close together, it seems that Eugène, now an Auxiliary Surgeon 2nd Class acquitted himself well, as a witness reports: “This young surgeon did the necessary amputations with all the awkwardness of a novice but the self-assurance of an older surgeon”. In fact, this victory resulted in terrible carnage and Sue was horrified by the massacre. Later he would say that it is not a crime to be Muslim and even praised the charms of the East based in his opinion on the poetry, tobacco, café, opium - and the harem. The Breslaw arrived back in Toulon on 26 December.

“Smouldering sensuality”

He made the most of his leave at the end of this campaign to attend the studio of Théodore Gudin (1802-1880) as he was a talented artist. After this he returned to Toulon then left for Martinique and stayed in SaintPierre where he contracted yellow fever and was clearly enraptured by the

“Within pistol shot range”

Sue recounts the story: “On the morning of 20 October, the sun was beginning to cast its golden light on the limpid blue waters of the Mediterranean. […]

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HISTOIRE History beautés noires et fougueuses, farouches et emportées comme de jeunes tigresses dont la sensualité brûlante s’allume aux feux des tropiques”. Au total, Eugène Sue aura servi dans la Marine au moins 5 ans. Il sera placé en non-activité après avril 1830, sans être toutefois complètement rayé des cadres.

Romans maritimes et exotiques

“spirited black beauties, wild like young female tigers whose smouldering sensuality lights fires in the tropics”. All told, Eugène Sue would spend at least five years in the Navy. He would be stood down from duty in April 1830, without being completely struck off.

Exotic maritime novels

En tout cas, l’épisode maritime est terminé. C’est le retour définitif à Paris. Eugène a 26 ans. Il a beaucoup voyagé, visité des pays lointains, connu l’exotisme, vécu des événements et des drames. Il a approché des personnages de caractère, découvert la vie et les mœurs d’un monde vrai mais rude. Observateur curieux, il a gardé en mémoire des clichés, des sensations, des senteurs, des décors dont il va tirer matière pour ses romans maritimes et exotiques. Ce sont Kernok le Pirate (1830), El Gitano (1830), Atar Gull (1831), La Coucaratcha, un recueil de nouvelles (1832-1834), La Salamandre (1832), La Vigie de Koat-Vën (1833) et Le Morne-au-Diable ou l’Aventurier (1842). Sans parler de l’Histoire de la Marine française (18351837) et l’Histoire de la Marine militaire de tous les peuples – La Marine ottomane (1841).

However, it was the end of his time at sea and he returned to Paris for the last time. Eugène was now 26. He had travelled far, visited distant countries, dabbled in the exotic, and lived through some exciting events and dramas. He had met interesting people and discovered life and customs in the real if somewhat harsh world. A curious observer, he was able to remember and draw on all the images, sensations, feelings and scenery he had experienced for his exotic maritime novels. They include: Kernok le Pirate (1830), El Gitano (1830), Atar Gull (1831), La Coucaratcha, a collection of short stories (1832-1834), La Salamandre (1832), La Vigie de Koat-Vën (1833) and Le Morne-au-Diable ou l’Aventurier (1842). He also wrote L’Histoire de la Marine française (1835-1837) and L’Histoire de la Marine militaire de tous les peuples – La Marine ottomane (1841).

Socialisme militant

Militant socialism

A la suite des romans maritimes, viendront des romans historiques entre 1837 et 1841, les romans sociaux à partir de 1842, des romans de mœurs dispersés dans le temps mais aussi des ouvrages politiques de 1848 à 1857, année de son décès. Dans toute l’œuvre, son esprit de liberté lui a fait dénoncer l’injustice sous toutes ses formes mais il a pour autant toujours gardé le sens de la dérision, hérité de sa formation médicale. Il produisit enfin une vingtaine de pièces de théâtre. Cet écrivain attachant, au parcours étonnant passant par la médecine, la marine, la peinture, la vie mondaine et les cafés à la mode pour finir dans un socialisme militant inattendu mais apparemment sincère, fut indéniablement marqué par son expérience maritime qui imprégna une œuvre servie par une fougue, une générosité et une puissance littéraire hors du commun.

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After the maritime novels came the historic novels from 1837 to 1841, social novels from 1842, books on manners down the ages and political works from 1848 to 1857, the year he died. Throughout his body of work the free spirit in him denounced all forms of injustice but retained the mischievous side of his nature dating back to his medical training. By the end he had also produced around 20 plays. This endearing writer had such a chequered but amazing career, taking him into medicine, the Navy, painting, high society and fashionable cafes, only to end in a militant socialism that was apparently as sincere as it was unexpected. Without a doubt he was marked by his experiences at sea which permeate a body of work driven by passion, generosity and extraordinary literary prowess.


HISTOIRE History

Marineetà botanique voile Par Dr Michel Sardet, ancien médecin de la Marine, docteur en Histoire Les médicaments provenaient autrefois essentiellement des plantes. Aussi créa-t-on des jardins botaniques pour les cultiver, les désigner et en définir les vertus médicinales. Les premiers virent le jour au XVIe siècle à Padoue en Italie, à Pise, à Bologne, Leyde, Leipzig puis en France à Montpellier en 1593. A Paris, le Jardin royal des plantes médicinales fut créé par l’édit de janvier 1626. Il n’ouvrira toutefois ses portes qu’en 1640. C’est aux expéditions maritimes autour du monde que nous devons leur remarquable essor. Le rationalisme ambiant de l’époque conduisit à établir des classifications qui contribueront plus tard aux grandes théories de l’évolution. Dès 1694, Joseph Pitton de Tournefort invente le genre et crée un système régulier de classification selon la fleur et le fruit. Puis, le suédois Charles de Linné donne une classification méthodique fondée, cette fois, sur les organes sexuels des plantes. Antoine-Laurent de Jussieu expose de son côté une nouvelle classification où les végétaux sont rangés en familles naturelles. L’intérêt de ces classifications est pratique, thérapeutique, alimentaire (arbre à pain) voire industriel.

Echanges entre jardins

Le jardin botanique de Rochefort (sur les bords de la Charente) – ville où plane le souvenir de l’intendant Bégon à l’origine de l’implantation du Bégonia, pérennisé actuellement par le Conservatoire du Bégonia – fut inauguré en 1741. Il servait à l’enseignement de la botanique aux élèves de l’Ecole de chirurgie mais aussi de relais pour les végétaux en provenance des colonies d’Amérique destinés au Jardin des Plantes à Paris. Des jardins botaniques furent ensuite créés à Brest et à Toulon. La Marine apporta également son concours à des établissements analogues dans les colonies, à Pondichéry, à l’île de France, à l’île Bourbon, au Sénégal, à Saint-Pierre de La Martinique ou encore en Guyane. D’incessants échanges intervenaient entre ces différents jardins et avec ceux de la métropole.

Rechercher, identifier, collecter

Les expéditions maritimes, en découvrant outre-mer un nouveau et riche monde végétal, vont faire progresser grandement la botanique grâce à l’inlassable activité des naturalistes embarqués lors des voyages d’exploration (lire encadré). Munis d’instructions précises, les botanistes avaient pour mission de rechercher, identifier et collecter les plantes dans le but de ramener le plus possible d’espèces nouvelles en spécifiant leurs caractères et leurs éventuelles vertus thérapeutiques. Les envois, complétés de dessins et de croquis, étaient destinés au Jardin des Plantes à Paris qui deviendra en 1793 le Muséum d’Histoire naturelle. André Thouin (1747-1823), premier titulaire de la chaire de culture du Muséum, sera l’animateur de ce vaste réseau d’échanges et le correspondant privilégié des naturalistes embarqués.

Des naturalistes, officiers

C’est la section symbolique/peintre de la marine du service historique de Sous la Restauration (1814-1830), après l’éclipse de la Révolution et de l’Empire, les grands voyages de circumnavigation connaissent une ampleur nouvelle. C’est alors que la Marine décide de choisir les naturalistes parmi les officiers de santé, médecins ou pharmaciens, plus habitués aux longues navigations, à la cohabitation et au milieu militaire. Ceux-ci seront préalablement préparés à leur mission par le ministère de la Marine, les professeurs du Muséum ou les membres de l’Académie des sciences. Une quinzaine d’explorations seront organisées dans la première moitié du XIXe siècle.

Sailing and botany

In the past medicines were derived mainly from plants which led to botanical gardens being developed to Dr Michel Sardet, cultivate, cross-breed and refine their medicinal a former Naval Physician with a PhD in History properties. Botanical gardens first started emerging during the 16th century in Padua, Pisa and Bologna in Italy, Leiden, Leipzig and then in France at Montpellier in 1593. In Paris, the royal garden of medicinal plants (Jardin Royal des Plantes Médicinales) was decreed in January 1626, although it would not open its doors until 1640. We owe the remarkable growth of these gardens to the great circumnavigation expeditions of the era. As rationalism prevailed this led to classification systems being developed that would later contribute to the major theories on evolution. In 1694 Joseph Pitton de Tournefort was the first to define the genus as a concept and developed a system for classifying plants by their flowers or fruits. The Swedish botanist Carl Linnaeus bequeathed a method based on the plant’s reproductive organs. Meanwhile, Antoine-Laurent de Jussieu unveiled a natural classification of flowering plants that was to have a far-reaching impact. All were important from a practical, therapeutic, edible (bread fruit tree) and even industrial point of view.

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HISTOIRE History

Carte des voyage d’exploration dans l’océan Indien et le Pacifique au XIXe siècle

Exchanges between gardens

Falklands’ flora and the Uranie

In the town where memories of the quartermaster Michel Bégon, who brought us the begonia, live on in the Conservatoire du Bégonia, the Rochefort botanical garden on the edge of the Charente was inaugurated in 1741. The gardens were used to teach botany to medical students studying surgery, but also served as a relay station for plants from the colonies in America bound for the Jardin des Plantes in Paris. Botanical gardens were then established in Brest and Toulon. The Navy also supported similar institutions in Pondichéry, Île de France, Île Bourbon, Senegal, Saint-Pierre de La Martinique and Guiana. All these gardens were constantly exchanging plants with those in metropolitan France.

On the expeditions led by Louis-Claude de Freycinet on the Uranie then the Physicienne (1817-1820), the surgeons Jean-René-Constant Quoy and Joseph-Paul Gaimard were the surgeons on board, accompanied by pharmacist and botanist Charles Gaudichaud-Beaupré. Despite the sinking of the Uranie off the Falkland Islands (February 1820), the latter managed to bring back some 3,000 species of dried plants, of which 400 to 500 were not among the museum’s herbariums [systematically arranged collections of dried plants] and at least 200 were completely unknown. Gaudichaud wrote Flore des Malouines (1825) followed by Botanique de l’Uranie (1826).

Hundreds of species discovered

Another expedition, led by L.I. Duperrey on the corvette Coquille (18221825), had two naturalists aboard, the pharmacist René-Primevère Lesson and surgeon Prosper Garnot. Both brought back a rich harvest of animal, vegetable and mineral specimens and were warmly acknowledged by the Academy of Sciences. The number of plants totalled nearly 3,000 species, including 400 that were completely unknown, with supporting notes.

Seek out, identify and collect

The big circumnavigation expeditions of the time discovered a wealth of vegetation. This led to tremendous progress being made in botany, thanks to the tireless efforts of the naturalists who embarked on these voyages (see panel). Having been given explicit instructions botanists had a mission to seek out, identify and collect plants, the aim being to bring back as many new species as possible by identifying their characteristics and potential therapeutic value. Shipments arrived, complete with detailed drawings and sketches bound for the Jardin des Plantes in Paris which in 1793 became the Natural History Museum. André Thouin (1747-1823), the first to be given the title Chair of Museum Culture, was responsible for running this vast network of exchanges and corresponding with the naturalists on board.

Exceptionally interesting with 6,000 drawings

Naturalists Joseph-Paul Gaimard, Jean-René-Constant Quoy and PierreAdolphe Lesson (brother of René-Primevère) were part of the J.S.C. Dumont d’Urville expedition on the Astrolabe (1826-1829) that set off in search of the ill-fated La Pérouse expedition. The report that Cuvier presented to the Academy of Sciences emphasises the sheer size of these collections that were even richer than previous expeditions, and of tremendous interest with 6,000 drawings (and many copies) made. Although they comprised mainly zoological and geological specimens, the 1,600 plants gathered further enhanced the Natural History Museum’s herbariums.

Naturalists and officers

During the Restoration (1814-1830), after the Revolution and Empire had been eclipsed, voyages to circumnavigate the world took on a whole new dimension. That was when the Navy decided to appoint naturalists from their medical and pharmaceutical officer ranks who were used to long voyages and living cheek-by-jowl in a military environment. These men were probably prepared for their mission by the French Naval Ministry, professors at the museum, or members of the Academy of Sciences. At least 15 exploratory expeditions took place in the first half of the 19th century.

Dried plant herbariums

Other expeditions, other voyages followed. The one undertaken by A.N. Vaillant on the Bonite (1836-1837) included naturalists Charles Gaudichaud, Fortuné Eydoux and Louis Souleyet. According to the Academy of Sciences, Gaudichaud’s contribution to the museum numbered 3,500 plant species. Later he would go on to write his fourvolume botanical epic, Voyage de la Bonite.

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HISTOIRE History Flore des Malouines et Botanique de l’Uranie

précédentes, et l’intérêt exceptionnel des 6 000 dessins effectués (avec autant de copies). Même si les collections zoologiques et géologiques prédominent, la partie botanique s’impose avec le recueil de 1600 plantes qui enrichissent les herbiers du Muséum d’histoire naturelle

Au cours de celle menée par LouisClaude de Freycinet sur l’Uranie puis la Physicienne (1817-1820), les naturalistes étaient les chirurgiens Jean-René-Constant Quoy et Joseph-Paul Gaimard accompagnés du pharmacien et botaniste Charles Gaudichaud-Beaupré. En dépit du naufrage de l’Uranie aux îles Malouines (février 1820), ce dernier rapporta une collection de plantes sèches de 3 000 espèces dont 4 à 500 étaient absentes des herbiers du Muséum et au moins 200 totalement inconnues. Gaudichaud rédigea une Flore des Malouines (1825) suivie de la Botanique de l’Uranie (1826).

Herbiers de plantes desséchées

Autres expéditions, autres voyages. Celui qu’entreprit A.-N. Vaillant sur la Bonite (1836-1837) était composé des naturalistes Charles Gaudichaud, Fortuné Eydoux et Louis Souleyet. Selon l’Académie des sciences, les collectes de Gaudichaud adressées au Muséum furent évaluées à 3 500 espèces de végétaux. Il rédigea par la suite les quatre volumes de botanique du Voyage de la Bonite. Quant au second voyage de Dumont d’Urville sur l’Astrolabe et la Zélée (1837-1840), il était doté des naturalistes Jacques Hombron sur l’Astrolabe et Elie Le Guillou sur la Zélée. Les collections d’histoire naturelle étaient les plus riches jusque-là jamais réunies au cours d’une seule expédition. La partie botanique consistait en herbiers de plantes desséchées prélevées dans les différentes parties explorées.

Des plantes embarquées : une opération délicate Le transport des plantes en caisses était particulièrement délicat. Il fallait en effet conserver vivants les végétaux, parfois plusieurs mois, en les protégeant à la fois du soleil, de l’eau de mer et des intempéries. Ces précautions, parfaitement codifiées par les organismes commanditaires, s’avéraient indispensables pour les faire parvenir à destination en bon état.

Transporting plants : a delicate operation Transporting plants in crates was a particularly delicate operation. They had to keep the plants alive, sometimes for several months, protecting them from the sun, sea water and bad weather. The precautions taken were studied and standardised by the expeditions’ backers and were indispensable to ensuring plants arrived at their destination in good condition.

La Marine, un contributeur à l’essor de la botanique

Des centaines d’espèces inconnues

Ainsi par la création dès le XVIIIe siècle de jardins botaniques dans les ports largement ouverts sur les colonies et leurs fructueux échanges, par l’enseignement de la botanique dispensé dans les écoles de médecine mais surtout par ces grands voyages d’exploration de la première moitié du XIXe siècle qui enrichirent le Muséum d’innombrables végétaux et d’espèces nouvelles, la Marine contribua indéniablement à l’essor de la botanique. Le rôle de ses botanistes fut capital.

Une autre expédition, commandée par L.-I. Duperrey sur la corvette Coquille (1822-1825), était pourvue de deux naturalistes, le pharmacien René-Primevère Lesson et le chirurgien Prosper Garnot. Tous deux réalisèrent une abondante moisson minéralogique, zoologique mais également botanique chaleureusement saluée par l’Académie des sciences. Cette dernière comptait près de 3 000 espèces, dont 400 parfaitement inconnues, avec des notes à l’appui.

Progrès de la science

Les officiers de santé Quoy, Gaimard et Gaudichaud effectuèrent chacun deux voyages de circumnavigation. Ce dernier rapporta de tous ses voyages plus de 10 000 plantes dont 1 200 à 1 400 espèces nouvelles. Les rapports des collectes étaient présentés à l’Académie des sciences laquelle, outre les chaleureux hommages rendus en séance, accueillit en son sein plusieurs naturalistes de la Marine comme membres correspondants ou titulaires tandis que d’autres étaient admis à l’Académie de médecine ou à la Société de médecine de Paris. C’était la reconnaissance légitime de leur participation au progrès de la science.

6 000 dessins à l’intérêt exceptionnel

Les naturalistes Joseph-Paul Gaimard, Jean-René-Constant Quoy et Pierre-Adolphe Lesson (le frère de René-Primevère) étaient de l’expédition de J.-S.-C. Dumont d’Urville sur l’Astrolabe (1826-1829), parti à la recherche des traces de La Pérouse. Le rapport que présenta Cuvier à l’Académie des sciences souligne l’importance des collections rapportées, plus abondantes encore que celles des expéditions

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HISTOIRE History

Au XVIIIe siècle, les naturalistes des premiers voyages d’exploration étaient des civils

La Recherche et l’Espérance, aquarelle de François Roux. DR.

C’est après la Restauration alors que la circumnavigation prend une nouvelle ampleur que la Marine décide de choisir les naturalistes parmi les officiers de santé, médecins ou pharmaciens de formation. Auparavant, ils étaient civils. En voici quelques grands noms : • L’expédition de Bougainville sur la Boudeuse et l’Etoile (1766-1769) avait pour naturaliste Philibert Commerson. • L’expédition de La Pérouse sur les flûtes Boussole et Astrolabe, partie en 1785, avait embarqué le botaniste La Martinière et le naturaliste Dufresne. • L’expédition d’Entrecasteaux sur les frégates Recherche et Espérance, entreprise en 1791, comprenait les naturalistes La Billardière, Ventenat et Deschamps sur la première (assistés du jardinier-botaniste Lahaie qui ramènera en 1797 à Rochefort trois plants d’arbre à pain), les naturalistes Claude Riche et Blavier sur la seconde. • La dernière expédition du genre avec des naturalistes civils (bien que située au tout début du XIXe siècle) fut accomplie par Nicolas Baudin sur le Géographe et le Naturaliste (1800-1803) avec les botanistes Leschenault de La Tour, Michaux et Delisse.

In the 18th century, naturalists on the early expeditions were civilians

As for Dumont d’Urville’s second voyage on the Astrolabe and Zélée (1837-1840), the former was accompanied by naturalist Jacques Hombron and the latter by Elie Le Guillou. The natural history collections they amassed were among the most abundant ever for a single expedition. The botanical side comprised dried plant herbariums taken from all the different parts of the world they explored.

new species. There is no doubt the Navy contributed enormously to the development of botany as a science. The role played by the botanists was of course key.

It was after the Restoration when circumnavigation took on a whole new dimension that the Navy decided to appoint naturalists from their medical and pharmaceutical officer ranks. Before they were civilians. Here are a few of the big names : • Naturalist Philibert Commerson: Bougainville expedition on the Boudeuse and Etoile (1766-1769). • Botanist La Martinière and naturalist Dufresne: La Pérouse expedition on the Boussole and Astrolabe (from 1785). • Naturalists La Billardière, Ventenat and Deschamps on the frigate Recherche (assisted by gardener-botanist Lahaie who in 1797 would bring back three breadfruit plants to Rochefort) and naturalists Claude Riche and Blavier on the Espérance – both part of the Entrecasteaux expedition in 1791. • Botanists Leschenault de La Tour, Michaux and Delisse: on the last expedition involving civilian naturalists led by Nicolas Baudin on the Géographe and the Naturaliste (1800-1803).

Progress of science

Health officers Quoy, Gaimard and Gaudichaud each made two circumnavigation voyages, the latter amassing over 10,000 plants of which 1,200-1,400 were new species. The Academy of Sciences, apart from warmly acknowledging the contribution made by these collections, also welcomed several naturalists from the Navy into the Academy, either as an associate or full member. Others were admitted into the Academy of Medicine or Society of Medicine in Paris, all of which served to legitimise their contribution to scientific progress.

Navy’s contribution to botany

A combination of establishing botanical gardens in the 18th century, near ports that were open to the colonies and their fruitful exchanges; teaching medical students about the benefits of botany; and above all the big expeditions that took place in the first half of the 19th century all served to swell the museum’s content with countless plants and

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HISTOIRE History

La Corderie Royale de Rochefort Manufacture de projets ?

Par Emmanuel de Fontainieu

© RMN

Directeur du Centre International de la Mer (La Corderie Royale)

© S. Roussillon

“Faites vite, beau et grand !” C’est par ce mot expéditif et superbe que le ministre Colbert, fin 1665, amena son cousin Colbert de Terron, intendant général, à engager sans tarder la construction d’une corderie en bordure de Charente, dans la plaine marécageuse de Rochefort, à 15 milles à l’intérieur des terres. Cette interminable barre de pierres blanches (354 m d’enchantement pour l’œil) fait face au vide saisissant d’un “marais”, autrement dit un polder, une étendue herbeuse libérée par l’océan dans des temps plus anciens.

Centre International de la Mer | Corderie Royale Rue Jean Baptiste Audebert 17300 ROCHEFORT Tél. 05 46 87 01 90 contact@corderie-royale.com

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HISTOIRE History © Association Hermione La Fayette

La Corderie Royale de Rochefort, joyau d’architecture harmonieusement rythmé par des chaînages de pierre de taille en bossage, des dizaines de fenêtres, de portes, lucarnes et frontons coiffés de boules, répond en vérité à un programme très technique : la longueur du corps de logis principal permettait de filer, étendre et commettre sur environ 300 m, à l’abri et sur deux niveaux, les brins, fils, torons, aussières et grelins nécessaires à la fabrication de cordages (lire encadré) d’une encablure, soit 195 m de long (600 pieds d’autrefois).

L’arsenal de Toulon

Une fois commis (ou torsadé), le cordage perd un tiers de la longueur initiale de ses fils. C’est donc le “commettage au tiers” qui a dicté la forme du bâtiment. Flanquée de trois pavillons (deux aux extrémités pour le stockage des matériaux, un au centre pour le goudronnage), la corderie dessinée par l’architecte Blondel fut le premier atelier construit dans ce qui allait devenir l’arsenal maritime de Rochefort, gigantesque machine à fabriquer et entretenir les vaisseaux, à fondre, marteler, entreposer, stocker équipements, armes et matériaux, à préparer nourriture et expéditions, à soigner les hommes comme les navires du ponant. Notons au passage que la corderie de l’arsenal de Toulon, légèrement postérieure à celle de Rochefort, sera construite plus généreusement encore : elle mesure plus de 400 m.

Dans une mer de gazon

A Rochefort, la manufacture est littéralement “posée” sur les 30 m de vase molle du marais. Blondel contourna l’obstacle de l’instabilité du sol en immergeant à 5 pieds sous la prairie un radier (ou radeau) de forts madriers de chêne sur lequel on éleva les murs. Sept cents ouvriers répartis uniformément sur toute la longueur posèrent pierres et moellons au même rythme sur les deux grands côtés pour éviter le chavirage de cette nef. Encalminée dans la vase, depuis 1666 et pour des siècles, elle flotte toujours dans une mer de gazon, le chêne du radier étant parfaitement conservé en milieu humide.

La Corderie Royale at Rochefort Manufacturing projects today “Make it quick, beautiful and big!” That was the order rapped out by Minister Colbert at the end of 1665 to his cousin Colbert de Terron, the quartermaster, to proceed without delay to build a rope-works facility on the edge of the Charente on Rochefort’s marshy plain, 15 miles inland, to supply rigging for ships. This seemingly unending facade of beautiful white stone (354m) faces the startlingly empty “marshland”, otherwise known as a polder, a grassy area set free by the ocean thousands of years ago.

On a sea of grass

The Corderie Royale (literally “royal rope-works”) at Rochefort is an architectural jewel of gleaming limestone punctuated by rusticated dressed stone, dozens of windows, doors, dormer windows and pediments, and was built to meet a very specific need: the length of the main building allowed them to spin, stretch and twist over a length of about 300m, under cover and on two levels, the filaments, threads, strands, hawsers and warps required for making ropes a cable length, in other words 195m long (600 feet).

At Rochefort, the rope-works is literally sitting on 30m of soft marshy mud. Blondel overcame the problem of instability by building a frame like a raft of sturdy oak timber beams at a depth of five feet on which the walls were built. Seven hundred labourers worked in unison laying the stone and breezeblocks for both sides of the main building to avoid this “raft” from capsizing. Becalmed on the mud for centuries since 1666, the building still floats on this sea of grass, the oak frame being perfectly preserved by the mud.

The Toulon Arsenal

Marline, yarn, warps and hawsers

When twisted (or “laid up”) the length of the yarn being used to make the rope is reduced by a third, and it is this factor which dictated the building’s shape. Flanked by three pavilions (two on each end for storing materials, one in the centre for tarring), the rope-works facility designed by architect Blondel was the first workshop built for what would become the Rochefort maritime arsenal, a vast machine of facilities for building and maintaining vessels: smelting, hammering, storing, stocking equipment, arms and materials, preparing victuals for voyages and expeditions, taking care of the men as well as the ships. It’s worth noting here that the Toulon Arsenal that was built slightly later than the one at Rochefort would be even bigger, it measures over 400m.

The rope-works operated for two centuries, supplying all the rigging required by the “wind machines”, those vessels in the past that appeared like cathedrals of canvas on the ocean. More than 30km of rigging, of all sizes and lengths, were required to manoeuver a frigate like the Hermione, a fairly average size vessel at the end of the 18th century (a replica of this ship is being built a stone’s throw from the rope-works), much more for the mighty warships in the frontline. It manufactured marline, yarn, warps and hawsers for the shrouds, running boards, bolt ropes, halyards, etc. And every type of rope and manoeuvre has a name. The rope-works supplied ropes with diameters up to 22 inches (60cm in diameter) for the biggest anchor cables.

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HISTOIRE History Bitord, merlin, lusin, aussières ou grelins

La manufacture fonctionna pendant près de deux siècles, fournissant à la marine de guerre tous les cordages utiles à ces “machines à vent” qu’étaient les vaisseaux d’autrefois, cathédrales de toile sur la mer. Il fallait plus de 30 km de cordages de toutes tailles pour manœuvrer une frégate comme L’Hermione, navire de taille pourtant moyenne de la fin du XVIIIe siècle (aujourd’hui reconstruit à l’identique à deux pas de la corderie), beaucoup plus pour les gros vaisseaux de ligne, rois des batailles. On produisait donc à la corderie bitord, merlin, lusin, aussières ou grelins permettant de confectionner les haubans, marchepieds, cargues, ralingues, drisses, etc. A chaque type de cordage et à chaque manœuvre, son nom (Lire ci-dessous). La corderie fournissait jusqu’à 22 pouces de tour (60 cm de diamètre) pour les plus gros câbles d’ancres.

Sous les ronces pendant quelques années

© Alice Pieuchot

Considérée comme vétuste et en mauvais état à la veille de la Révolution, la corderie fut profondément modifiée au début du XIXe siècle. De remarquables machines y furent introduites vers 1820 mais le passage à la propulsion vapeur pour les navires, l’adoption de la chaîne d’ancre pour remplacer les câbles de chanvre, en un mot le progrès, déclassèrent la vieille manufacture. On n’y fabriquait plus de cordages à la fin du XIXe siècle. L’arsenal de Colbert fut finalement fermé par décret en 1927. On cessa donc d’y construire des navires de guerre bien que la Marine restât dans les lieux… provisoirement. A la fin de la guerre, un terrible incendie, imputé aux troupes allemandes d’occupation, détruisit entièrement la vénérable manufacture qui disparut sous les ronces pendant quelques années.

“L’idée maritime”

Aujourd’hui la Corderie Royale abrite plusieurs acteurs de la vie économique, administrative et culturelle : 250 personnes environ viennent y travailler tous les matins. Le Centre International de la Mer, association loi 1901, s’y est développé autour de la nécessité d’ouvrir le monument au plus grand nombre (120 à 140 000 visiteurs par an) et d’y promouvoir “l’idée maritime”. Désormais manufacture de projets, on ne cesse d’y inventer contenus, images et propositions ouvrant sur la mer comme espace de civilisation.

Renaissance de la cité

En 1964, un amiral visionnaire (Maurice Dupont) entreprit de dégager la ruine. Elle fut classée Monument Historique en 1967 puis rachetée par la ville de Rochefort qui lança en 1976 le spectaculaire chantier de sa reconstruction. Bien plus qu’une rénovation, ce chantier d’une dizaine d’années amorça une véritable renaissance de la cité qui, en discernant du sens où beaucoup ne voyaient que des ruines, fit retour vers ses origines fondamentalement maritimes. Le chantier de reconstruction de L’Hermione (qui s’achèvera en 2015) est d’ailleurs l’ultime effet de ce volontarisme inspiré.

Lorsque Jules Verne a cessé de voyager…

Le premier président du Centre, l’écrivain Paul Guimard, eut un jour cette jolie formule : “Beaucoup d’aventures de grand vent sont parties de la Corderie Royale. Beaucoup d’autres vont repartir, tout aussi importantes, celles de l’esprit. C’est lorsque Jules Verne a cessé de voyager qu’il est allé le plus loin…”

Covered in brambles for many years

significance of the site. The project to reconstruct the Hermione (which should be completed in 2015) is also the result of this inspired philosophy.

Before the Revolution, the rope-works were deemed to be outdated and in bad condition and although they introduced some remarkable machines around 1820, the advent of steam ships and anchor chains replacing hemp cables, in other words progress, made the old factory redundant. No more ropes were being made here by the end of the 19th century and Colbert’s arsenal finally closed by decree in 1927. They ceased to build warships, although the Navy remained on the premises – temporarily. At the end of the Second World War, a massive fire said to have been started by German troops after the occupation totally destroyed the rope-works facility which disappeared under brambles for many years.

The “maritime concept”

Today, the Corderie Royale is home to several key players in the economic, administrative and cultural life of the city: 250 people come here every morning to work. The international sea centre (Centre International de la Mer) is an association set up to attract as many people as possible into this wonderful living monument (120-140,000 visitors a year) and to promote the “maritime concept”. Today we are manufacturing projects in a neverending quest to come up with new content, images and propositions to show just how much the sea is part of our civilisation.

An urban renaissance

When Jules Verne stopped travelling…

In 1964, the visionary Admiral Maurice Dupont began to uncover the ruins. The building was classified as a Historic Monument in 1967 and purchased by the town of Rochefort which launched a massive project in 1976 to restore it. Much more than a renovation, the decade-long project sparked the renaissance of a run-down area. Where before people had only seen the ruins, now they could appreciate their maritime heritage and the historic

The Centre’s first president, the writer Paul Guimard, penned this delightful catchphrase: “Many of the great sailing adventures started in the Corderie Royale. Many others will set out on other adventures, all just as important, which is those of the mind. It was when Jules Verne stopped travelling that he went even further…”

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event

Voiles latines

Tout le patrimoine maritime de Méditerranée

2014, un grand cru !

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Pointus, felouques, gozzo, tartanon, tarquié, barques marseillaises ou catalanes… Les Voiles latines sont de retour dans le port de Saint-Tropez venues des rivages de Méditerranée par mer ou par voie terrestre. A chaque mois de mai, désormais, elles s’ébrouent en eaux tropéziennes. Une véritable institution, un moment de grande convivialité, un hommage rendu au patrimoine maritime méditerranéen. Et une foule de curieux et de passionnés toujours fidèles qui flânent de stand en stand sur le port pavoisé et les places du village.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

All our Mediterranean maritime heritage

2014: a great vintage! Pointus, feluccas, gozzos, tartanons, tarquiés, Marseille boats and Catalan boats – they were all back in Saint-Tropez’ harbour having come from all corners of the Mediterranean by sea or by land. Every May, Voiles Latines lights up the waters around Saint-Tropez, a veritable institution, a wonderfully social weekend when everyone pays tribute to our Mediterranean heritage. And as always there were crowds of curious onlookers, loyal enthusiasts who stroll round the stands set up along the buntingfilled harbour and in the Village.


VOILES LATINES Lateen sails

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Délégations de pointus

Officiels catalans

Lors de cette nouvelle édition, la commune a eu notamment le plaisir d’accueillir à nouveau les flottes de Saint-Raphaël, Cavalaire, l’association des pointus de Sanary, venus par mer et dont le retour s’est effectué en… deux étapes (lire encadré) et de nombreuses autres délégations comme celle de Tunisie ou de Perpignan la catalane dont le marché, installé place de la Garonne et inauguré par le Premier adjoint et les officiels catalans, a présenté de succulents produits de terroir fort appréciés.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

En 2013, malgré un environnement météorologique difficile et un mistral persistant, ce rassemblement international avait accueilli des embarcations venues de toute la Méditerranée participer à des parcours sportifs sous l’égide de la Société Nautique. Cette année, malgré un jeudi pluvieux, les conditions météorologiques sur l’eau ont été meilleures que l’an passé et un vent favorable a permis aux 70 embarcations engagées de régater et de rivaliser dans les meilleures conditions. Le Port de Saint-Tropez avait prévu un beau village de tentes près de la Capitainerie et programmé des animations festives, culturelles et traditionnelles, un programme aussi riche en mer qu’à terre et très suivi.

Pointu delegations

In 2013, despite difficult weather conditions and a persistent Mistral, this international gathering came from all over the Mediterranean to take part in races under the aegis of the SNST. This year, despite rain on the Thursday, conditions on the water were much better than in 2013 with 70 boats competing in ideal conditions and favourable winds. The Port of Saint-Tropez had set up a picturesque village of tents close to the Harbour Master’s Office and organised a programme of cultural and traditional entertainment, a programme as varied on the water as it was onshore.

Catalan officials

Gastronomy roundtables

The town was delighted to welcome back the fleets from Saint-Raphaël, Cavalaire and the pointu association, who came by sea from Sanary and had to make their return journey in two stages (see panel), and the many other delegations. They included our friends from Tunisia and the Perpignan Catalan delegation, which had a market selling delicious local produce in Place de la Garrone, opened by the Deputy Mayor and Catalan officials.

Yes, the Catalans were back in force, having come up trumps last year to create a wonderful atmosphere ashore when some races were cancelled. They were back, full of good humour with rowing demonstrations (the famous Llaguts) and folk singing and dancing (the famous Sardana dances). Musical entertainment was provided by a “cobla” of 12 musicians, while chefs from the association Toques Blanches du Roussillon organised gastronomy roundtables at the market in Place de la Garonne.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

VOILES LATINES Lateen sails

Tables rondes gastronomiques

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Les Catalans étaient en effet de retour. L’année dernière, ils avaient assuré l’ambiance après l’annulation de certaines compétitions. Ils sont revenus avec leur bonne humeur proposer des démonstrations de courses à l’aviron (les fameux Llaguts) et encore des chants et des danses folkloriques (les fameuses sardanes). L’animation musicale était assurée par une cobla de 12 musiciens tandis que, place de la Garonne, sur le marché traditionnel, les chefs Toques Blanches du Roussillon animaient des tables rondes gastronomiques.

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VOILES LATINES Lateen sails Ni winch ni matériel d’aide à la navigation

A quai ou en mer, chaque jour, la curiosité du public était aiguisée par les divers gréements latins. Chacun durant les Voiles latines peut assister à des animations gratuites et personne ne s’en prive, ou déguster des mets venus de toute la Méditerranée et visiter sur le port les divers stands de charpenterie, d’artisanat (lire encadré) et de savoir-faire traditionnels. Des expositions et des conférences animées par des historiens ont complété cette vitrine exceptionnelle du savoirfaire séculaire de ces Voiles latines bien-nommées. Côté navigation, les voiliers se sont retrouvés pour des rencontres nautiques sportives et musclées puisque, par définition, ces Voiles latines ne disposent ni de winch ni de matériel d’aide à la navigation (seules la vue, la mémoire, l’expérience et une bonne condition physique sont indispensables).

Aquarelles • Jean-Pierre Beroard

Le Village et ses artisans

Les équipages catalans, venus en force cette année, ont été appréciés pour leur exhibition de courses à l’aviron à bord des barques traditionnelles (lire plus haut). Comme l’an passé, le port de SaintTropez s’est transformé en arène navale afin d’accueillir le Club de Saint-Raphaël de joutes nautiques, un spectacle aux pavois jaune et bleu aussi technique que ludique. A proximité de la capitainerie, au Village, se sont rapprochés des artisanats français et tunisien qui ont pu comparer leurs techniques et participer à différents ateliers et expositions liés à la voile, à la construction navale ou à la tradition maritime. Sculpture sur bois • Jean-Marc Moussot

Mémoire vivante

La Tunisie, fidèle depuis bientôt dix ans, était représentée par l’atelier de charpenterie traditionnelle Dhaouadi (lire encadré). Tandis que le président du département Patrimoine Maritime tunisien de l’A.R.E.M.S (association recherche et étude mémoire de Sousse) présentait un nouveau défilé de costumes de pêcheurs traditionnels, folklore coloré mais aussi mémoire vivante de traditions locales ancestrales.

Maquette de madrague

Pour cette nouvelle édition, la corderie était à l’honneur avec trois nouveaux ateliers. L’association “Tonton Roger” a présenté une exposition sur l’histoire de la corderie et des maquettes : reconstitution d’un moulin à filer et d’une maquette d’un métier à commettre du 18e siècle. Des ateliers d’enfants leur ont par ailleurs permis de confectionner leur propre cordage grâce aux conseils de mateloteurs tels Moreau, Guérin et Elne qui ont expliqué les techniques des nœuds marins et autres épissures. Enfin, l’association “La Partègue” a mis en avant de vieux métiers tels le ramendage des filets de pêche, la confection de nasses et même la maquette d’une madrague (filet de pêche fixe conçu pour la pêche de thons). Pas-sion-nant.

Atelier Com.Un drapeau z • Isabelle Marmouse

Atelier Les Macarons de Frane Meilleur Ouvrier de France

Aquarelles sur bois • Carol Mariné

Artisan maquettiste • Claude Ferrito

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VOILES LATINES Lateen sails En hommage à Habib Dhaouadi Habib Dhaouadi, du chantier tunisien Dhaouadi, se faisait chaque année une fête d’assister aux Voiles Latines. C’était pour lui l’occasion de revoir à la fois la ville de Saint-Tropez et la “grande famille des Voiles Latines.” Il disait même qu’elles représentaient un “petit pèlerinage sur la rive nord de la Méditerranée”. Las, il nous a quitté en octobre dernier avec plein de projets en tête dont un, pédagogique, qui lui tenait à cœur : l’élaboration d’un “Guide de fabrication des barquettes traditionnelles bizertines” qu’il souhaitait faire éditer pour la 10e participation du chantier familial au rendez-vous tropézien de l’an prochain. L’idée n’est pas abandonnée. Pour Borhene, un de ses fils, et les frères du défunt, l’activité continue. “A notre tour de transmettre à nos enfants notre métier familial dont on est fier !” dit aujourd’hui cet architecte qui exerce entre Marseille et Bizerte tout en veillant à l’activité familiale. “Mon père m’a formé depuis mon très jeune âge. Il me trainait partout, dans les forêts d’eucalyptus, pour le choix et la découpe des arbres, dans les entrepôts de bois, dans les chantiers et les scieries. Dès 14 ans, je manipulais la plupart des machines et des outils de menuiseries avant d’obtenir en 2001 mon diplôme de charpentier de marine.” Pour l’édition des Voiles Latines 2014, le chantier naval Dhaouadi, “Charpentier de marine depuis 1890”, heureux de représenter sa région, Bizerte, et son pays, la Tunisie, alors que l’office de tourisme sera absent, présente une collection de maquettes plus élargie. Parmi les animations prévues : fabrication de rames en bois, de gouvernail et de calfatage de coque bois. Bon vent, Habib Dhaouadi !

Photographie • Laurent Herschtritt

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Atelier Neptunia - Créateur en coutellerie • Thierry Henriot

Tribute to Habib Dhaouadi Habib Dhaouadi from the eponymous Tunisian boatyard was a regular at the Voiles Latines. For him it was an ideal opportunity to return to Saint-Tropez and the big Voiles Latines family every year. He once said that it was like “a pilgrimage to the Mediterranean’s north shore” for him. Very sadly, he passed away last October with his mind still buzzing with all the projects that were so dear to him, including an educational Guide de fabrication des barquettes traditionnelles bizertines which he wanted to publish in time for the family’s 10th year participating in the rendezvous in Saint-Tropez. For his brothers and one of his sons, Borhene, the business continues. “It’s now our turn to pass on this family business which we are all so proud of!” said the shipwright who works between Marseille and Bizerte while keeping an eye on the business. “My father taught me from a very young age. He took me everywhere, how to select and cut trees in the eucalyptus forests, to the logging warehouses, and boatyards and sawmills. From the age of 14, I was handling most of the machinery and woodwork tools before obtaining my shipwright’s diploma in 2001.” For the 2014 Voiles Latines, the Dhaouadi boatyard, “traditional marine carpenters since 1890” were delighted to represent their region, Bizerte, and country Tunisia. They presented a more diverse collection of models than usual, and carved a pair of oars and a rudder on site, and also demonstrated the art of caulking. We wish Habib Dhaouadi a fair wind and following sea wherever he is now.

Matelotage • J. Guerin Association La Partegue

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VOILES LATINES Lateen sails Les navires classés au Patrimoine

Heritage class boats

Un navire du patrimoine peut faire partie de trois catégories distinctes, les navires protégés au titre des Monuments Historiques, les BIP (navires ayant reçu le Label Fondation du Patrimoine Maritime et Fluvial (FPMF) et les navires de conception ancienne, avant 1950. Si un même navire peut faire partie de plusieurs de ces catégories, ces dernières sont indépendantes les unes des autres. Chacune d’entre elles répond à des procédures particulières et apporte des prérogatives spécifiques.

In France, vessels deemed to be an important part of the heritage may belong to one of three categories (or even all three) that are quite independent and distinct: Historic Monuments; BIP (Bateau d’Intérêt Patrimonial), a label awarded by the Fondation du Patrimoine Maritime et Fluvial (FPMF); and vessels designed before 1950. Each category has its own procedures and prerogatives that have to be met.

Historic Monuments

Les navires classés Monuments Historiques

The Minister of Culture grants Historic Monument status or inclusion in the inventory of historic monuments to exceptional boats, both of which are accompanied by certain rights and duties.

Le Ministère de la Culture accorde le classement Monument Historique ou l’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques à des navires exceptionnels, ce classement ou cette inscription s’accompagnant de certains droits et de certains devoirs. Liste des navires classés MH sur le site : http://www.patrimoine-maritime-fluvial.org

The BIP label The FPMF can award the BIP label to any vessel meeting certain criteria if the owner makes an application. The label exonerates vessels from paying the annual DAFN (Droit annuel de francisation et de navigation) tax and can be useful, particularly where authorities are likely to give them advantages (subsidies, parking).

Les navires labellisés BIP la FPMF peut décerner un label dit Label BIP (Bateau d’Intérêt Patrimonial) à tout navire répondant à certains critères et dont le propriétaire en fait la demande. Ce label entraîne une exonération fiscale du Droit annuel de francisation et de navigation pour les navires qui y sont assujettis (DAFN) et peut être utile notamment vis-à-vis de certaines collectivités susceptibles de leur accorder des avantages (subventions, stationnement). Liste des navires sur site déjà cité.

Vessels designed before 1950 Vessels designed before 1950 or their replicas are subject to certain regulations that have been transposed into French law from a European regulation. For more information on all the above: http://www.patrimoine-maritime-fluvial.org

Les navires de conception ancienne

Sanary harbour stands out for its policy to safeguard heritage boats. It has three HM vessels, several in the process of applying for the ranking and 45 BIP-classed boats, making it the largest concentration in France (nearly 8% of the labelled fleet).

Les navires conçus avant 1950 ou leurs répliques font l’objet d’une réglementation administrative particulière (voir même site), traduction dans le Droit français d’une réglementation européenne. Le port de Sanary, par exemple, se distingue par une politique de sauvegarde des navires du patrimoine. Il compte 3 navires classé MH, plusieurs en cours de classement et 45 navires classés BIP, ce qui en fait la plus importante concentration de France (soit près 8% de la flotte labélisée).

Association Tonton Roger

No winches, no GPS, no nothing

On the quay or at sea there was plenty to interest the public in the diverse range of lateen sail rigs. Everyone was free to enjoy the entertainment provided. No-one was denied the chance to sample dishes from all over the Mediterranean and to visit the various crafts and carpentry stands on the harbour (see panel). Exhibitions and talks by historians completed this showcase of traditional skills at the aptlynamed Voiles Latines. On the water, there was racing for the sailboats, physically demanding by definition as lateen sail rigged craft have no winches, no GPS, nothing to help them. Keen eyes, a good memory, experience and a certain level of fitness are indispensable.

The Village and its craftsmen

Like last year, the harbour at Saint-Tropez was transformed into a naval arena to host the Saint-Raphaël Club’s nautical jousting contests, a real spectacle of yellow and blue flags that looks fun but is also very technical. Near the Harbour Master’s Office and Village, French and Tunisian carpenters and craftsmen compared techniques and participated in the various workshops and exhibitions linked to sailing, boat building and maritime traditions.

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Maquette réalisée par Monsieur Paul Gonnet et exposée sous le chapiteau des Voiles latines. Les chebecs furent, à côté de la galère, les voiliers les plus typiques et parmi les plus fins de la Méditerranée des XVIIe et XVIIIe siècles. Un modèle réduit du Chébec français est exposé au Musée Naval de Paris.

Accrovoile pour les plus jeunes

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Parmi les nombreuses animations qui se sont enchainées pendant ces quatre jours, les amoureux de la mer étaient invités à monter à bord de la Tartane Sant Troupes pour découvrir l’histoire de ce magnifique bateau appartenant au patrimoine tropézien. Et puis de nombreuses autres festivités ont également égayé les quais, comme les sonneurs du bagad de Lann-Bihoué et leur musique celtique, l’association Ports de Caractère, le groupe de musique gipsy “Los Amigos” sans oublier, en plus des tournois de joutes dans le port, l’accrovoile (nouveau) pour les plus jeunes.

En tête de mât à 8 m de haut

Revivre le temps de la Marine à voile fut en effet un vrai plaisir pour les centaines d’enfants qui se sont succédé durant les 4 journées. Au total, ce sont en effet 1220 enfants (sans compter les parents qui ont aussi grimpé !) qui étaient invités dans l’univers haut en couleur des matelots d’antan, une occasion d’éprouver son pied marin et retrouver les sensations des gabiers des Grands Voiliers : grimper en tête de mât à 8 mètres de haut n’est pas chose aisée pour finir debout à la parade sur la vergue de hunier sans oublier de sonner la cloche !

Living memory

A loyal regular for nigh on ten years, Tunisia was again represented by the Dhaouadi boatyard (see panel). While the president of the Maritime Heritage section of the Tunisian AREMS (Association Recherche et Etude Mémoire de Sousse) put on another very successful fashion show inspired by traditional fishermen’s clothing: colourful folklore but also a living memory of local ancestral traditions.

AtelierAccrovoile - Gilles Frenée

Climbing the mast for the kids

Among the many events and entertainment on offer throughout the four days, visitors were invited aboard the tartan Sant Troupes to discover the history behind this magnificent boat that is such an important part of Saint-Tropez’ heritage. Other festivities included Celtic music by members of the Bagad de Lann-Bihoué; the Ports de Caractère association; the Los Amigos gypsy group; jousting tournaments in the harbour; and, new for 2014, climbing the mast for the youngsters.

Model of a “madrague”

This year there was more focus on rope-work with three new workshops. The Tonton Roger association put on an exhibition of the history of rope-work complete with models: a reconstruction of a spinning mill and a model showing the 18th century trade of laying up (twisting) strands to make rope. There were workshops where children could make their own rope, and under the tutelage of experienced seamen like Moreau, Guérin and Elne learn the many sailors’ knots and how to splice rope. Lastly, the La Partègue association put the spotlight on trades from the past like mending fishing nets and making lobster pots, and even had a mock-up of a madrague trap (a fixed system of fishing nets designed to catch tuna).

On top of an 8-metre high mast

Hundreds of children enjoyed reliving the era when the Navy only had sailing boats. For the 1,220 kids (not counting the parents who also climbed it!) invited into this colourful universe of the ordinary seamen of yesteryear it was a chance to test their sea-legs and find out what it was like for those in charge of sails on the big ships. Climbing to the top of an 8-metre high mast is not an easy task particularly when you have to stand to attention on the topsail yard and ring the bell!

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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VOILES LATINES Lateen sails

La Tramontane 5 fois vainqueur de cette régate traditionnelle, la Tramontane de Cavalaire n’avait pas participé aux deux dernières éditions des Voiles Latines. C’est avec plaisir qu’on a pu retrouver cette année en eaux tropéziennes ce 13 m construit sans plan mais selon la technique dite du bâton de Joseph.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Five-time winner of this traditional regatta, La Tramontane from Cavalaire was back having not taking part in the last two years. Everyone was delighted to see this 13m again in Saint-Tropez, a sailboat built without plans employing the ancestral “bâton de Joseph” technique.

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VOILES LATINES Lateen sails

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La Tartane Sant Troupes La Tartane participe régulièrement aux nombreuses animations tropéziennes et a même servi de support de tournage pour France Télévision. Régulièrement utilisé par le Père Noël pour faire son entrée dans le port le 25 décembre au soir, cette figure de prou de la Société tropézienne des voiliers de tradition (STVT) s’est offert cet hiver quelques coquetteries (peinture, grand-voile, réfection de divers accessoires…), une vitrine bien vivante du patrimoine méditerranéen à admirer tout au long de l’année à sa place au môle Jean Réveille Sant Troupes participates in most of the activities at Saint-Tropez and even took part in a photo-shoot for France Television. Regularly used by Father Christmas to make his entry into the harbour on 25 December, this figurehead of the STVT (Société tropézienne des voiliers de tradition) association will be having a makeover this winter (paintjob, mainsail, various repairs…). A living showcase of Mediterranean heritage she is moored all year round on the Jean Réveille jetty.

Recherche Etude Mémoire de Sousse

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Défilé de couffins et chapeaux traditionnels tunisiens en collaboration avec la marina Cap Monastir. Vêtements dessinés par les stylistes L. Khaled et la célèbre artiste Baraa, lauréate tunisienne de la 1ère édition de la Maison Euro-méditerranéenne de la Mode en 2010.

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There was a parade of baskets and traditional Tunisian hats organised in collaboration with the Cap Monastir marina. Clothing designed by L. Khaled and award-winning artist Baraa, winner in the first Maison Euro-méditerranéenne de la Mode in 2010.

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VOILES LATINES Lateen sails © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Flottille de Sanary - Retour périlleux La première moitié de la flottille de Sanary partie dimanche matin est arrivée à bon port le soir même. En revanche, le deuxième groupe qui avait quitté Saint-Tropez lundi matin au petit jour a rencontré une forte tempête face aux Iles de Port-Cros et de Porquerolles et a dû se réfugier au port de Hyères où il restait quelque temps en escale forcée. Aucun accident humain ni dégât aux embarcations n’étaient toutefois à signaler.

Sanary flotilla - A perilous return! The first half of the Sanary fleet to leave on Sunday morning arrived safe and sound that evening. That was not the case for the second group which left Saint-Tropez at daybreak on the Monday only to hit a storm just off the islands of Port-Cros and Porquerolles. They had to take refuge in Hyères, but happily there were no injuries to crew or damage to boats.

Les partenaires Coininvest.com • Laboratoires Bouchara Recordati • Bière Leffe - Abbaye de Leffe • France Bleu Provence • Bateau Blue Bird • Riviera Limousine Boat • Cognac ABK6 /Vodka Equissolis • Vignobles Château Volterra • L’Opéra • Le Monde Festif • Imprimerie Riccobono • Pépinières Derbez • Riva Saint-Tropez • Sportmer • Mercurio • Les Bateaux Verts • La Délégation catalane - Les ports de caractère • La délégation tunisienne - Association Recherche Etude Mémoire de Sousse

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Hôtels sponsors : Le Yaca • Château de la Messardière • Saint Amour La Tartane • Résidence de la Pinède • Le Byblos • La Bastide de SaintTropez • Le Pan Deï Palace • Le White 1921 • L’Hôtel de Paris • L’Hôtel Sube • La Figuière

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VOILES LATINES Lateen sails Palmarès 2014 Moins de 7 m / Under 7m, type Tarquier : Niaricoco (1er), Ida (2e), Pastis (3e) Moins de 7 m / Under 7m, Tradition : Le Saint-Jean (1er), Dotze Vuit (2e), Rayon de Lune (3e) Moins de 7 m Classique / Under 7m Classic : Laureva (1er), Mastaniello (2e), La Barca (3e) Plus de 7 m / Over 7m, Tradition : Barracuda (1er), La Simone (2e), Tobie San Rafeu (3e) Plus de 7 m Classique / Over 7m Classic : Marthe Auguste (1er), La Belle Flamande (2e), Agathos (3e) Catalane / Catalan : Jeanine (1er), Aphrodite (2e)


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VOILES LATINES Lateen sails




Giraglia rolex cup Maxi sailing yacht race

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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race

Giraglia Rolex Cup Une course de légende, un spectacle rare ! Depuis ses débuts, cette grande classique méditerranéenne, imaginée après la Seconde Guerre mondiale en 1953 par des régatiers italiens et français aspirant à resserrer les liens entre les deux pays, a souvent changé de parcours. Pour la première et unique fois de son histoire, ce mercredi 18 juin 2014, la flotte de la 62e édition, partie de Saint-Tropez, ne fera pas cap sur l’Italie mais vers Monte Carlo. L’appel au large ! Pour la Giraglia Rolex Cup 2014, c’est encore une édition exceptionnelle.

A legend – a rare spectacle!

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From the start this great Mediterranean classic, conceived after the Second World War in 1953 by Italian and French sailors to renew ties between the two countries, has often altered its course. This year, for the first and only time in its history the fleet leaving SaintTropez on Wednesday 18 June 2014 will not be heading for Italy but Monte-Carlo. The call of the offshore regatta! And indeed the 2014 Giraglia Rolex Cup promises to be an exceptional edition.

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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Que chacun se rassure : cette entorse à la traditionnelle arrivée en Italie a recueilli le soutien des gentlemen du Yacht Club Italiano. Pourquoi le choix de ce port exceptionnel cette année ? Tout simplement parce que l’arrivée coïncidera avec l’inauguration du nouveau siège du Yacht Club de Monaco, célébrée le vendredi 20 juin, en présence du Prince Albert II.

Une course à suspense

Quels que soient leur tonnage ou leur voilure, des Swan traditionnels aux Wally ultramodernes en passant par les Maxis, les Beneteau 40.7, 47.7, les Corel 45 et les Farr 40, etc., voiliers de plus de 33 pieds, le nombre de 185 bateaux atteint en 2013 sera-t-il dépassé ? Tout comme le record de la course établi en 2012 ? La Giraglia est une course à suspense. Souvenons-nous de la dernière édition.

Une remontée compliquée

En franchissant la ligne d´arrivée à Gênes, le Wally Cento de Sir Lindsay Owen-Jones, Magic Carpet 3 (GBR) a remporté en temps réel la Giraglia, bien loin du meilleur temps à battre (lire encadré). Mais il s’en est fallu d’un fil. La remontée du rocher de la Giraglia a une fois de plus été très compliquée compte-tenu des conditions météorologiques. Le retour des mini maxis, plus à leur aise, ont failli créer la surprise. Et ce n’est que l’après-midi du vendredi alors qu’un grand nombre de participants était encore en mer que le nom du grand vainqueur, en temps compensé, était annoncé.

“Jusqu’à la ligne d’arrivée”

Laurent Camprubi sur Alizée, le XP44 de la Société Nautique de Marseille, savourait la chance ou le flair qu’il avait eu, juste avant de prendre le départ, de récupérer un dernier bulletin météo qui l’incitait à opter pour une route très sud. “Nous avons décidé de prendre le risque et, au petit matin du jeudi, nous nous sommes rendus compte que nous naviguions avec des bateaux plus grands. Nous n’avons rien lâché surtout lorsque nous avons doublé Natalia, le vainqueur des régates côtières. Là, nous nous sommes remotivés jusqu’à la ligne d’arrivée.”

“Un rêve extraordinaire”

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

La remise des prix qui s’est tenue au pied du Yacht Club Italiano à Gênes a été l’occasion pour l’équipage victorieux de se rendre compte du véritable impact qu’était le fait de remporter cette course légendaire. “Pour un passionné de voile, confiait Laurent Camprubi après l’annonce de sa victoire méritée, remporter la Giraglia c’est un rêve, c’est extraordinaire !” Le trophée 2014 de la Giraglia Rolex Cup lui était alors remis, à lui et à ses compagnons de fortune, par Gian Riccardo Marini, Directeur général de Rolex SA.

Just to reassure everyone: this detour from the traditional finale in Italy has received full support from the gentlemen in the Yacht Club Italiano. So why choose Port Hercule this year? Quite simply because the finish coincides with the inauguration of the Yacht Club de Monaco’s new clubhouse on Friday 20 June by Prince Albert II.

Where suspense rules

Regardless of tonnage or sail area, from classic Swans to the ultramodern Wally boats via Maxis, Beneteau 40.7, 47.7, Corel 45s and Farr 40s, etc. the only proviso is they have to be 33 feet (10m) or more. The question is will the number of entries exceed the 185 boats that took part in 2013? Like the record set in 2012? The Giraglia is a race where suspense rules the day. Remember the last edition.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race La Giraglia, un rocher stratégique La construction du phare de la Giraglia, visible à une distance de 30 milles nautiques, fut décidée en 1838 par le Service des Phares et Balises, créé sous l’impulsion de Napoléon. 10 années furent toutefois nécessaires à sa construction en raison de la complexité logistique et des conditions climatiques du site. Ce bout de rocher a toujours été un endroit stratégique. Dès 1573, les Génois y édifièrent une tour fortifiée à des fins militaires. Elle servit jusque sous Napoléon qui craignait les assauts de l’Amiral Nelson sur les côtes corses. Dressé à la pointe nord du Cap Corse, la Giraglia est un immense récif, une péninsule située à l’extrême nord de l’île de Beauté. Ce promontoire rocheux, situé à 1,5 mille nautique au Nord-Est du minuscule port de Tollare, est en réalité un îlot de 800 m de long et 50 m de large, s’élevant à 60 m de hauteur. Exposé de toutes parts au vent et isolé de la terre ferme durant une bonne partie de l’année, il représente un point de passage important pour toute embarcation circulant entre la mer Tyrrhénienne et la Méditerranée.

Giraglia, a strategic rock

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

The Giraglia lighthouse visible from a distance of 30 nautical miles was built in 1838 by the Lighthouse and Beacons Department set up under Napoleon. It took ten years to build due to the complex logistics and weather conditions associated with the location. The rock has always been a strategic point. In 1573, the Genovese erected a fortified tower for military purposes, which was useful to Napoleon who feared Admiral Nelson would attack the Corsican coast. Rising up out of the sea at the northern tip of Cape Corse, the Giraglia is part of a vast reef, a peninsula on the northernmost tip of the “Isle of Beauty”. This rocky promontory, 1.5 nautical miles north-east of the tiny Tollare harbour, is actually an islet 800m in length and 50m wide, rising to a height of 60m. Exposed on all sides to the wind and isolated from the mainland most of the year it’s an important passage point for any vessel sailing between the Tyrrhenian and Mediterranean seas.

A complicated beat in 2013

of which they opted for a very south route. “We decided to take the risk and in the early hours of Thursday morning we realised we were sailing with the really big boats. We didn’t let up especially once we’d overtaken Natalia, winner of the inshore races. Here we were motivated all the way to the finish.”

In crossing the finish in Genoa, Sir Lindsay Owen-Jones’ Wally Cento Magic Carpet 3 (GBR) took line honours, although a long way off beating the course record (see panel). But it was a long haul. The beat from the Giraglia rock was again complicated by the weather conditions. The strong showing by the Mini-Maxis who were more at ease failed to create a surprise. And it was not until Friday afternoon when the majority of participants were still at sea that the overall winner in corrected time was announced.

“An extraordinary dream”

It was only during the prize-giving ceremony outside the Yacht Club Italiano that the victorious crew realised the true impact of winning this legendary race. “For someone so passionate about sailing,” confided Laurent Camprubi after the announcement, “winning the Giraglia is a dream, it’s extraordinary!” The 2013 Giraglia Rolex Cup was presented to him and his crew by Gian Riccardo Marini, Managing Director of Rolex SA.

“All the way to the finish”

Laurent Camprubi on the XP44 Alizée from the Société Nautique de Marseille relished the luck, or was it the sixth sense kicking in which made them check the forecast one last time before the start, as a result

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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race

Podium 2013 Line honours for Magic Carpet 3 in 31 hours 35 minutes and 48 seconds 2nd over the line: Niklas Zennström on Ran, 4 minutes and 30 seconds behind the Maxi 3rd: Alegre 3 just 2 minutes adrift of Ran

Alizée, le XP44 de la Société Nautique de Marseille de Laurent Camprubi, remporte la victoire en temps compensé devant Tixwave et Natalia, vainqueur des régates côtières.

Alizée, Laurent Camprubi’s XP44 from the Société Nautique de Marseille was overall winner in corrected time ahead of Tixwave and Natalia, winner of the inshore races

Dans la catégorie des ORC, le voilier russe Symfony de Frolov Viacheslav remporte la victoire devant les italiens de Fra Diavolo.

In the ORC category, Frolov Viacheslav’s Russian boat Symfony beat the Italians on Fra Diavolo

Le temps de référence de l’épreuve 14h 56 min et 16s appartient toujours à Igor Simcic sur Esimit Europa 2. Un record établi en 2012.

Igor Simcic on Esimit Europa 2 still holds the course record of 14h 56m 16s set in 2012

Le trophée Rolex et le trophée Réné Levainville sont attribués au premier bateau classé en Temps Réel. La Coupe du Record est attribuée au premier classé en Temps Réel qui aura battu le Record

Rolex Trophy and Réné Levainville Trophy: awarded to the first across the line. Record Cup: for the first to cross the line and beat the existing record

Un trophée Beppe Croce est attribué au premier bateau qui doublera le rocher de la Giraglia

Beppe Croce Trophy: for the first to round the Giraglia rock

Le trophée Sergio Guazzotti est attribué au premier bateau de propriété d’un membre du Yacht Club Italiano classé Overall dans la Classe la plus nombreuse parmi l’IRC et ORC/ORC Club.

Sergio Guazzotti Trophy: for the first boat owned by a member of the Yacht Club Italiano in the largest class, the IRC and ORC/ORC Club.

Un prix spécial sera donné par le Yacht Club de France et le Yacht Club Italiano pour le bateau de la Marine militaire française ou italienne le mieux classé

Special prize awarded by the Yacht Club de France and Yacht Club Italiano for the highest placed French or Italian Navy boat

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Victoire de Magic Carpet 3 en temps réel avec un temps de course de 31 heures 35 minutes et 48 secondes 2e en temps réel : Ran de Niklas Zennström à 4 minutes et 30 secondes du maxi 3e : Alegre 3 à moins de 2 minutes de Ran

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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race Risée salvatrice

Les organisateurs / Organisers Le Yacht Club Italiano & la Société Nautique de Saint-Tropez

Quelle sera la météo cette année ? Seul Eole le sait. Chaque édition apporte son lot de surprises. Si 2012 était placée sous le signe de la vitesse (avec un record encore inégalé à la clé !) et d’interminables surfs, celle de 2013 tendait vers le calme. Ce n’est en effet qu’au petit matin, éclairé par les premiers rayons du soleil que Magic Carpet 3 arrondissait le célèbre rocher après avoir bataillé ferme dans des petits airs où seuls les équipiers perchés en haut des mâts arrivaient à apercevoir la risée salvatrice.

La Giraglia est organisée par le Yacht Club Italiano, fondé à Gênes en 1879, et la Société Nautique de Saint-Tropez, créée en 1866, sous l’égide de la Fédération italienne de voile et de la Fédération française de voile en collaboration avec la Ville de Saint-Tropez, le Yacht Club de France, le Yacht Club de Sanremo, le Yacht Club de Monaco et l’Union nationale pour la course au large.

Sportive et conviviale

Les deux dernières éditions ont montré les difficultés de cette course liées à une météorologie jamais certaine, ce qui contraint les équipages à savoir naviguer par tout temps. Raison pour laquelle, chaque année, les navigateurs du monde entier se retrouvent dans le célèbre port de Saint-Tropez pour cet événement qui marque le lancement de la saison estivale. La flotte, composée de près de 200 monocoques classiques ou modernes, réunit à la fois de majestueux maxis dont certains de 30 m exigent plus de 20 marins à la manœuvre ainsi que des voiliers de 10 m regroupant des amateurs passionnés. Tous naviguent dans un esprit de fair play et d’amitié, les valeurs qui animent cette course depuis sa création.

The Giraglia is organised by the Yacht Club Italiano, founded in Genoa in 1879, and the Société Nautique de Saint-Tropez, established in 1866. It is held under the aegis of the Italian and French Sailing Federations in collaboration with the town council of Saint-Tropez, the Yacht Club de France, Yacht Club de Sanremo, Yacht Club de Monaco and the French union for offshore racing.

Les temps forts

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Après le prologue entre Sanremo et Saint-Tropez, la flotte s’affronte au cours de trois journées de régates côtières dans la baie de SaintTropez sur un parcours quotidien (lire programme). Le point d’orgue de la Giraglia Rolex Cup est bien sûr la grande course qui s’élance de Saint-Tropez sur un parcours méditerranéen de 248 milles jusqu’à, cette année, Monte Carlo via le rocher corse de la Giraglia.

Monaco, une destination rêvée

Entièrement réinventé par l’architecte Lord Norman Foster, le somptueux écrin du Yacht Club de Monaco ouvrira ses portes en cette année 2014 le jour même de l’arrivée de la grande course méditerranéenne, le vendredi 20 juin. Festivités et feu d’artifice sont attendus au bout des 248 milles parcourus depuis Saint-Tropez en l’honneur des 2000 marins de la course lors de l’inauguration, sur cet autre rocher, de ce bastion historique du nautisme méditerranéen.

Race-saving gust

What will the weather throw at them this year? Only the wind god knows. Every edition brings its share of surprises. If 2012 stood out for speed (when a still unbeaten record was set) and interminable surfing, 2013 tended to be calm. It was only in the early hours, her sails lit by the first rays of the sun that Magic Carpet 3 rounded the famous rock after a close battle in light winds where only crew members perched high up in the masts saw the race-saving gust of wind ahead.

Fair-play and friendship

The last two years have shown just how unpredictable the conditions can be in this race which means teams have to know how to sail in all weathers. It’s why sailors from all over the world are to be found in the famous Saint-Tropez harbour for this event which marks the start of the summer season. The fleet comprises nearly 200 mono-hulls, some of them 30m in length requiring a 20-strong crew to manoeuvre them, as well as the 10m boats of enthusiastic amateurs. All sail in the same spirit of fairplay and friendship, values that this race has promoted from the beginning.

Monaco - a dream destination

Designed by the famous British architect Lord Foster, the Yacht Club de Monaco’s new clubhouse provides a sumptuous setting for the finish of this great Mediterranean race on Friday 20 June 2014 where participants are assured a rousing welcome. Festivities and fireworks are expected at the end of the 248 mile race from Saint-Tropez for the 2,000 sailors during the inauguration, on this other rock, a bastion of nautical activities in the Mediterranean.

Highlights

After the prologue between San Remo and Saint-Tropez, the fleet enjoys three days of inshore races in the bay of Saint-Tropez on a different course each day. The highlight is of course the big offshore race from Saint-Tropez which this year covers 248 miles to Monte-Carlo via the Giraglia rock off Corsica.

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Programme 2014 Vendredi 13 juin Vers 23h : Prologue, course ralliement San Remo/St-Tropez

Friday 13 June Around 11pm – prologue race from San Remo to Saint-Tropez

Samedi 14 juin Inscriptions et contrôles des bateaux

Saturday 14 June Registrations and boat checks

Dimanche 15 juin Courses côtières à Saint-Tropez (Parcours « banane » ou triangulaire et parcours côtiers inférieurs à 35 milles) Soirée des équipages

Sunday 15 June Inshore races in Saint-Tropez (windward-leeward / triangle / inshore races under 35 miles) Crew Party

Lundi 16 juin Courses côtières à Saint-Tropez

Monday 16 June Inshore races in Saint-Tropez

Mardi 17 juin Courses côtières à Saint-Tropez Remise des prix de la Giraglia Rolex Cup (courses à Saint-Tropez)

Tuesday 17 June Inshore races in Saint-Tropez Giraglia Rolex Cup prize-giving (for the inshore races)

Mercredi 18 juin Départ de la Giraglia Rolex Cup et à 12h30, départ Régate Giraglia Rolex Cup pour deux (Parcours de 248 milles : Saint-Tropez/ La Fourmigue du Lavandou/ Le Rocher de la Giraglia/ Monte Carlo)

Wednesday 18 June Giraglia Rolex Cup departs 12.30pm (248 miles: Saint-Tropez / La Fourmigue du Lavandou / Le Rocher de la Giraglia / Monte-Carlo) Saturday 21 June Giraglia Rolex Cup prize-giving at the Yacht Club de Monaco in Monte-Carlo

Samedi 21 juin Cérémonie de remise des prix de la Giraglia au Yacht Club de Monaco à Monte Carlo

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race


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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race

Giraglia 2014 Victoire d’Esimit Europa 2 en temps réel et de Tixwave en temps compensé Après un départ plutôt sage de Saint-Tropez, le 100 pieds mené par Igor Simcic et son équipage a profité de la nuit pour s’éclipser bien en tête devant Robertissima III. Et c’est en 24 heures 35 minutes et 56 secondes que le maxi monocoque européen Esimit Europa 2 a couvert la distance de 241 milles, un peu plus vite que prévu, et remporté à Monte-Carlo la victoire en temps réel de la Giraglia Rolex Cup 2014. Au moment de franchir la ligne d’arrivée (12h30), plus de 100 monocoques n’avaient toujours pas arrondi le rocher de la Giraglia. Aussi a-t-il fallu s’armer de patience jusqu’au lendemain pour connaître le nom du vainqueur en temps compensé de cette nouvelle édition, le Swan 42 Tixwave de l’helvète Bernard Vananty devant un duo composé du Swan 45 Thetis de l’italien Luca Locatelli et Magic Twelve de François Pailloux. “C’est une grande satisfaction de remporter cette édition, se réjouissait Bernard Vananty, d’autant plus que nous avons terminé deuxième l’année dernière. J’ai le bateau depuis deux ans et nous avons cette année travaillé les réglages, le positionnement et surtout nous connaissons un peu plus le voilier “. Vainqueur de l’édition 2014, Bernard Vananty a assuré qu’il reviendra en 2015 pour défendre son titre.

Line honours for Esimit Europa 2 - Overall winner Tixwave After a conventional start from Saint-Tropez, Igor Simcic’s 100’ Esimit Europa 2 and her crew made the most of the night to slip ahead of her nearest rival Robertissima III. The European mono-hull Maxi covered the 241 nautical mile course in 24 hours 35 minutes and 56 seconds, a little faster than forecast, to take line honours in Monte-Carlo at the end of the Giraglia Rolex Cup 2014. When she crossed the line at 12.30pm, more than 100 boats had still not rounded the Giraglia rock. It was a long wait also for the announcement of the overall winner in corrected time, with the Swiss Bernard Vananty’s Swan 42 Tixwave triumphing over the Italian Luca Locatelli’s Swan 45 Thetis and François Pailloux’s Magic Twelve. “It was immensely satisfying to win this edition, particularly as we finished second last year,” said a delighted Bernard Vananty. “I have had the boat two years and this year we worked hard on trimming, positioning and really getting to know the boat.” He assures us he will be back in 2015 to defend his title.


ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event

Trophée Bailli de Suffren

© Kurt Arrigo / CAMPER & NICHOLSONS

Plaisir et élégance C’est la plus belle course de yachts de Méditerranée, c’est aussi la plus longue pour les yachts classiques. Elle est née, comme souvent, d’un pari entre amis : “Et si on inventait…”, “Mais, non…”, “Et pourquoi pas ?” Ils l’ont fait, c’est le Trophée du Bailli de Suffren, une course hauturière née en 2002, dont le célèbre “Sabre”, ouvrage ciselé, est remis chaque année sur le métier. Un métier ? Avant tout, du plaisir. Du plaisir et de l’élégance.


TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Mais qui ravira donc cette année le “Sabre de Satan” à Patrick Gibert, son actuel détenteur, commandant de Lelantina, Capitaine GardeSabre ? Il faudra d’abord vaincre les 580 milles nautiques de cette course croisière entre Saint-Tropez et Malte, une course jalonnée d’escales festives en Sardaigne et en Sicile avant l’arrivée au grand Port de Malte environ dix jours plus tard, close par le “Dîner des Corsaires” et la remise des prix.

De l’imagination de trois compères

Always a pleasure, always elegant This has to be one of the most beautiful races So who will have the pleasure of wresting the Admiral Satan’s Sword of Honour from the current holder Patrick Gibert, captain of Lelantina, in the Mediterranean and is also the longest for Guardian of the Sword? First they will have to cover 580 nautical miles Saint-Tropez and Malta, stopping off for parties in Sardinia classic yachts. As with so many, it emerged from between and Sicily, before arriving in Malta’s Grand Harbour some ten days later, a wager between friends: “And if we come up and ending in style with the Corsairs Dinner and prize-giving. with…”, “Impossible” – “And why not?” They did Three partners in crime come up with it, in 2002: it’s called the Trophée The first edition of the Trophée du Bailli de Suffren (TBS) was improvised received the enthusiastic support of André Beaufils, President of du Bailli de Suffren, the famous offshore race but the Société Nautique de Saint-Tropez; Gian Battista Borea d’Olmo, then with its infamous “Sword of Honour” trophy President of the Yacht Club Porto-Rotondo; Mario Russo, then President the Circolo Velico Marsala; and Arthur Podesta, then Commodore awarded each year for a job well done. A job? of of the Royal Malta Yacht Club. What followed was a race in June for Above all this race is all about pleasure. Pleasure classic yachts covering 600 nautical miles, the fruit of the imagination of three partners in crime who all had the same vision – they were and elegance. Henri-Christian Schroder, Christian Benoît and Pierre Hugo. Saint-Tropez

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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La première édition du Trophée du Bailli de Suffren fut initialement improvisée mais reçut le soutien enthousiaste et spontané d’André Beaufils (président de la Société Nautique de Saint-Tropez), Gian Battista Borea d’Olmo (alors président du Yacht Club Porto-Rotondo), Mario Russo (alors président du Circolo Velico Marsala) et Arthur Podesta (alors commodore du Royal Malta Yacht Club). S’en suivit une course inscrite en juin de yachts de tradition sur une distance de 600 milles nautiques, fruit de l’imagination de trois compères qui partageaient une vision commune, Henri-Christian Schroder, Christian Benoît et Pierre Hugo, car il faut bien les nommer.


© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee

Les prix / The prizes De nombreux autres prix récompensent les participants de cette course qui reprend le nom mais aussi l’itinéraire des “caravanes” en Méditerranée : le “Sabre d’Honneur de l’Amiral Satan” est réservé aux voiliers de Tradition. Il existe aussi un prix pour chacune des classes représentées (yachts d’époque, classiques, Esprit de tradition), un prix de la Ville de Saint-Tropez pour toutes les classes confondues, sur la totalité du parcours pour le meilleur ratio temps voile sur temps course, un prix du Yacht Club de France, un prix d’étape, un prix d’élégance, un prix du Fair Play, un prix de l’Art de Vivre, un prix “Phocea Cup” (défis), un prix de régularité, etc.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Participants are on the receiving end of many other awards in addition to the big prize: the Admiral Sword of Honour. There is also a prize for each of the classes represented (Vintage, Classic and Spirit of Tradition), the Ville de Saint-Tropez prize for all classes combined based on the best sailing time ratio over the whole course, and the Yacht Club de France prize. Then we have a stage prize, elegance prize, another for fair play, lifestyle aboard, challenges (eg. the Phocea Cup), regularity prize, etc.


TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee L’Amiral Satan

Il n’y avait pourtant qu’à regarder. Sa statue imposante était devant nous. Érigée en 1866, coulée dans des pièces d’artilleries prises à l’ennemi, elle fut offerte par Napoléon III à la ville de Saint-Tropez et donna lieu à de belles cérémonies officielles. Et cependant, personne jusqu’à présent n’avait eu l’idée de lui dédier un événement nautique. Bailli de l’ordre de Malte et vice-amiral de France, il fut un temps Commandant en chef des Armées navales. Formé dès l’âge de 15 ans, Suffren fut réputé (et craint) pour son intelligence tactique et stratégique au point que Napoléon 1er regrettera de ne pas l’avoir à ses côtés pour combattre Nelson. Sa terrible réputation lui valut le surnom d’Amiral Satan d’où le nom du sabre qui tient lieu de trophée.

Tables de lois

© Kurt Arrigo / CAMPER & NICHOLSONS

© www.classyachtclub.fr

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La dureté du personnage historique est toutefois à l’opposé de l’esprit de cette course-croisière qui se définit comme une “course de gentlemen”. La compétition doit rester amicale entre ces bateaux d’exception. Et si « la victoire est jolie », l’emphase est néanmoins mise sur le plaisir de naviguer ensemble, de faire escale et de créer la fête dans des sites privilégiés en Méditerranée et, ce, dans le respect du « Fair Sailing » (ISAF), de « l’Esprit corinthien » (IYCP), de la « Charte de la Belle Classe » (YCM), de l’environnement (« Ecogestes), de la “Citoyenneté de la Mer” (SNSM), des règles de sécurité (FFV, CIM, TBS), de l’Etiquette navale (YCF) et du “Décalogue du Gentleman Sailor” (TBS), autant de tables de lois que tout participant s’engage à respecter.

Admiral Satan

Rule books

You only have to look at him. His imposing statue stands before us. Erected in 1866, cast from melted-down weapons taken from the enemy, it was given to the town of Saint-Tropez as a gift by Napoleon III and has been the focus of many an official ceremony since then. And yet no-one before had thought to dedicate a nautical event to his name. Bailiff of the Order of Malta and Vice-Admiral of France, he was once commander of the French naval forces. A sailor from the age of 15, Suffren was famous (and feared) for his tactical and strategic intelligence to the point that Napoleon 1st would regret not having him by his side to beat Nelson. His fearsome reputation earned him the nickname Admiral Satan from whence comes the idea for the name of the trophy.

However, the hard-headedness of the historic character is the exact opposite of the TBS which describes itself as a “gentlemen’s race”. The competition remains a friendly contest between exceptionally beautiful boats. And while victory may be sweet, the emphasis is on the pleasures of sailing together and parties in picturesque harbours at privileged locations in the Mediterranean. Between respect for Fair Sailing (ISAF), the Corinthian Spirit (IYCP), the La Belle Classe Charter (YCM), the environment (Ecogestes), Civic Duty at Sea (SNSM), safety regulations (FFV, CIM, TBS), naval etiquette (YCF) and the “Ten Commandments of the Gentleman Sailor” (TBS) there is a big pile of rule books that participants agree to respect.

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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee Etre sérieux sans se prendre au sérieux

Tout comme le code vestimentaire lors des réceptions le soir à terre : tenue uniforme bateau et blazer, chemise blanche, cravate club et pantalon blanc, figure imposée par les trois fondateurs. Henri-Christian Schroeder, le Commodore du Trophée Bailli de Suffren et administrateur de l’AFYT, est également l’auteur du roman à suspense L’Illusion de Malte et d’un livre sur les montres de yachting. Christian Benoît, cofondateur et président du Marenostrum Racing Club, a participé à de nombreuses courses en Soling. Pierre Hugo est quant à lui l’Amiralissime du Trophée Bailli de Suffren. Vice-président du Marenostrum Racing Club et membre du Yacht Club de France, il est en outre le président de la Cuisine des Cyprès, une académie gastronomique célébrant la cuisine en mer. L’éthique commune aux trois fondateurs peut se résumer par le souhait qu’ils ont eux-mêmes exprimé “d’être sérieux sans trop se prendre au sérieux”, ce qui n’est pas toujours aisé.

Sous l’égide des yachts fondateurs

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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Aujourd’hui encore, le Trophée du Bailli de Suffren demeure sous l’égide des yachts fondateurs tels l’Analia, Lelantina, Moonbeam III, Orion, Owl, Susanna II, Véronique, Voltera et sous l’égide de la Fédération Francaise de Voile (FFV), la Federazione Italiana di Vela (FIV), de la Malta Sailing Federation (MSF), du Yacht Club de France (YCF), de l’association Française des Yachts de Traditions (AFYT) et de l’Union Nationale pour la Course au Large (UNCL).

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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee

Just like the dress code for the evening receptions ashore - blazer, white shirt, club ties and white trousers which was imposed by the founders: Henri-Christian Schroeder, Commodore of the Trophée Bailli de Suffren and AFYT administrator who is also the author of a thriller L’Illusion de Malte and a book on timekeepers for yachting; Christian Benoît, cofounder and President of the Marenostrum Racing Club who has competed in numerous races on Solings; and Pierre Hugo, the “Amiralissime” of the Trophée Bailli de Suffren, Vice-President of the Marenostrum Racing Club, Yacht Club de France member and President of the Cuisine des Cyprès, an academy celebrating the art of gourmet cooking at sea. The common ethos shared by the three founders can be summarised in their own words: “to be serious without taking ourselves too seriously” - which is not always easy.

Under the aegis of the founding yachts

And still today the Trophée du Bailli de Suffren remains under the aegis of the founding yachts, Analia, Lelantina, Moonbeam III, Orion, Owl, Susanna II, Véronique and Voltera, and that of the French (FFV) and Italian (FIV) Sailing Federations, the Malta Sailing Federation (MSF), Yacht Club de France (YCF), Association Française des Yachts de Traditions (AFYT) and UNCL (national union for offshore racing).

A propos de Malte / About Malta 2013 fut une année particulière avec la célébration à SaintTropez de “L’année de Malte” illustrée par de belles festivités et hommages rendus. Cette année sera tout aussi particulière pour Malte et ses îles avec d’autres célébrations : Malte est devenue une République en 1974 et un état membre de l’Union européenne en mai 2004. Malte la Méditerranéenne aux influences phénicienne, carthaginoise, romaine et byzantine, chrétienne et arabe, qui dit mieux, française (un temps) et aujourd’hui britannique. In 2013, Saint-Tropez celebrated Year of Malta with some wonderful festivities and tributes. This year is also very special for Malta and its islands as the country celebrates Malta becoming a Republic 40 years ago in 1974 and a member of the European Union a decade ago in May 2004. Malta - the Mediterranean dame who has been under Phoenician, Carthaginian, Roman, Byzantine, Christian and Arab influences, as well as French and now British.

A change for one port of call

The course is in the “high seas” type A category according to the CIM rules, sailing offshore to European Union standards. The length of the course is 592 nautical miles with two ports of call. Each stage is a competition and earns a special prize: the Coppa dei Quattro Mori, presented in PortoRotondo; the Coppa dei Gattopardi presented in Trapani, and the Corsairs’ Cup in Malta. This year there might be an alteration to the course in Trapani to keep the maximum number of boats together on the run to the next port of call. It will depend on the forecast and decided at the briefing, but the course may be reduced with gates that everyone has to go through.

Why the TBS is so special

Leaving aside any assumptions as to how sailors rise to the occasion, we know they must always retain the panache and elegance associated with this competition. For example, the founders instituted a custom whereby the owner or captain of each boat arriving into harbour greets the one coming in behind them by offering them a bottle (“allowing for at least three” to ensure the custom is fully respected - a bottle of champagne of course, that goes without saying, but better to say it, or perhaps “a bowl of hot soup if it’s at night”). A cardinal rule is to “remain courteous even during the most desperate manoeuvres”, while another piece of advice is “a touch of elegance” but not too much as “arrogance will not be far behind”. Between exceptional boats, you have to be exceptional, we are gentlemen are we not? And that is what makes the TBS so special.

© Kurt Arrigo / CAMPER & NICHOLSONS

“Serious without taking ourselves too seriously”


TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee

Le trophée 2013

The 2013 Trophy

11 ans après sa dernière victoire en 2002, Lelantina a récupéré en 2013 “son” sabre de l’amiral Satan ! Vainqueur du 12e Trophée, Patrick Gibert, commandant de Lelantina, est le Capitaine Garde-Sabre pour son armateur nommé Amiral Satan ! Les gagnants de chaque catégorie pour les étapes de la course 2013 sont les suivants :

Eleven years after her last victory in 2002, Lelantina won back “her” Admiral Satan Sword in 2013! Winner of the 12th edition, Lelantina’s Captain Patrick Gibert has been Guardian of the Admiral Satan Sword for his owner ever since. Winners in each category for the race stages in 2013:

Etape 1 : Saint-Tropez/ Porto Rotondo, Sardaigne

Vintage gaff rigs: Moonbeam of Fife Vintage Marconi: Adria Classics: Hilaria Spirit of Tradition: Vittfarne La Coppa dei Quattro Mori: Moonbeam of Fife

Epoques Auriques : Moonbeam of Fife Epoques Marconi : Adria Classiques : Hilaria Spirit of Tradition : Vittfarne La Coppa dei Quattro Mori : Moonbeam of Fife

Etape 2 : Porto Rotondo/ Trapani, Sicile Epoques Auriques : Mariska Epoques Marconi : Eilidh Classiques : Noryema IV Spirit of Tradition : Udine 1000 La Coppa dei Gattopardi : Mariska

Etape 3 : Trapani/ Grand Harbour, Malte Epoques Auriques : Lelantina Epoques Marconi : Adria Classiques : Hilaria Spirit of Tradition : Udine 1000 The Corsairs’ Cup : Lelantina

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Prix attribués au cours du Diner des Armateurs (veille de la course) Le Prix d’élégance : Rose Joan Le Prix de l’Art de Vivre de La Belle Classe : Mariska Le Prix de Restauration : Adria

Stage 1: Saint-Tropez / Porto-Rotondo, Sardinia

Stage 2: Porto-Rotondo / Trapani, Sicily Vintage gaff rigs: Mariska Vintage Marconi: Eilidh Classics: Noryema IV Spirit of Tradition: Udine 1000 La Coppa dei Gattopardi: Mariska

Stage 3: Trapani / Grand Harbour, Malta Vintage gaff rigs: Lelantina Vintage Marconi: Adria Classics: Hilaria Spirit of Tradition: Udine 1000 The Corsairs’ Cup: Lelantina

Prizes awarded at the Owners Dinner (before the race) Elegance Prize: Rose Joan La Belle Classe Art de Vivre Prize: Mariska Restoration Prize: Adria


TROPHテ右 DU BAILLI Bailli Trophee


TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Modification d’escale

Le parcours est du type A “haute mer” selon les règles CIM, navigation “au large” selon les normes de l’Union Européenne. La longueur du parcours est de 592 nautiques avec deux escales. Chaque trajet donne lieu à une compétition dans la course, à l’origine d’une coupe particulière : la Coppa dei Quattro Mori, remise à Porto Rotondo; la Coppa dei Gattopardi, remise à Trapani, et la Corsairs’ Cup, remise à Malte sachant que l’escale à Trapani peut être modifiée. En effet, pour permettre à un maximum de bateaux de rallier l’escale suivante et en fonction des prévisions météo, des réductions de parcours à des portes de passages obligatoires peuvent avoir lieu. Elles sont décidées au briefing avant chaque départ.

Caractère particulier

Le trophée 2014 | 28 juin au 9 juillet Pour sa 13ème édition, le Trophée Bailli de Suffren se compose des trois mêmes étapes : Etape 1 : Saint-Tropez/ Porto Rotondo, Sardaigne (193 nm) Etape 2 : Porto Rotondo/ Trapani, Sicile (230 nm) Etape 3 : Trapani/ Valletta, Malte (169 nm)

The 2014 Trophy | 28 June to 9 July

© Kurt Arrigo / CAMPER & NICHOLSONS

© Kurt Arrigo / CAMPER & NICHOLSONS

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Mais laissons de côté ces suppositions auxquelles de toutes les manières ces marins sauront faire face et ne retenons que le panache et l’élégance liées à cette compétition. Les initiateurs du Trophée ont par exemple inscrit à l’usage des usagers que l’armateur ou le capitaine de chaque bateau arrivé à une escale accueillera le suivant en lui offrant une bouteille (“En prévoir donc au moins trois” pour que l’usage soit respecté, est-il précisé. Une bouteille de champagne, évidemment, cela va sans dire mais c’est mieux en le disant, ou “une assiette de soupe chaude, s’il fait nuit”). Une règle de comportement prévoit aussi de “rester courtois dans les manœuvres les plus désespérées”, une autre conseille “un brin d’élégance” mais point trop car “l’arrogance n’est pas loin”. Entre bateaux d’exception, il faut être exceptionnel, on est gentleman ou pas. Et c’est bien là le caractère singulier de ce trophée du Bailli.

For the 13th edition, the three stages remain the same: Stage 1: Saint-Tropez / Porto-Rotondo, Sardinia (193 nm) Stage 2: Porto-Rotondo / Trapani, Sicily (230 nm) Stage 3: Trapani / Valletta, Malta (169 nm)

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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee


MALTE Malta

Une histoire Maltaise

Qui frappe à la porte ? Texte et photos : Christian Benoit

Un bruit sourd et anonyme force le silence d’une porte, c’est le heurtoir que l’on vient de solliciter pour manifester une présence. C’est le droit d’entrer. Les heurtoirs, frappes et autres marteaux de porte sont un élément commun, une singularité propre à chaque demeure, de la plus modeste à la plus somptueuse.

A little Maltese history Who’s that knocking on the door? The silence broken by the anonymous thudthud of a door knocker is announcing the presence of someone outside. It is the right of entry. Door knockers in their various guises are common to all and yet each one is different to suit the residence, from the most modest to the most opulent.

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MALTE Malta

C

hacun est fier de sa porte et de son heurtoir, qu’il soit à l’image du dauphin, porte-bonheur, du lion, déesse, gorgone, poignée, main. Tous ont défié l’histoire et le temps. Impossible de rester indifférent à la beauté de cet art du métal, symbole d’asile, de présence et signe de bienvenue. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’éléments de décor, toujours par deux selon la tradition, mais ont perdu leur fonction depuis la fée électrique qui les a réduits au silence. Les échoppes pour touristes perpétuent la nostalgie des heurtoirs où la Croix de Malte a trouvé une place légitime... Ce reportage rassemble une collection des plus beaux heurtoirs de Malte saisis à la Valette, Médina, l’ancienne Capitale dont le palais Falson est unique : les heurtoirs sont même présents sur toutes les portes intérieures du Palais, ou Birgu, la ville des Chevaliers et leurs célèbres Auberges. Frappez aux portes de Malte et rentrez dans l’Histoire !

E

them to silence. Tourist shops keep the nostalgia for door knockers alive where The Maltese Cross has found its rightful home.

veryone is proud of their front door and especially the door knocker, be it in the image of a dolphin, a good luck charm, lion, goddess, gorgon or handle. All have stood the test of time. It is impossible to remain indifferent to the beauty of this craft, these symbols of sanctuary and welcome, a sign that someone may be there.

This page brings together a collection of the finest door knockers from Malta, taken from Valletta, Mdina, the former capital where Palazzo Falson is unique in that all the interior doors also have a door knocker; or Birgu, the City of Knights and their famous ‘Auberges’. To knock on the doors in Malta is to enter into its history!

Today they are merely decorative objects, always in two according to tradition, but have lost their role since the electric doorbell reduced

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event

Rodriguez

R

endez-vous

Prestige & grande plaisance

Dans le calendrier événementiel tropézien, le grand feu d’artifice, tiré depuis la baie et offert à l’ensemble des spectateurs et des acteurs du Rendez-Vous Rodriguez, reste l’apothéose de cette journée pavoisée. Le RendezVous Rodriguez est depuis près de 20 ans le rendez-vous de la grande plaisance à Saint-Tropez à laquelle s’allient charme, élégance et prestige.

Q

chantiers, avaient été exposées. Nul doute que cette année encore, le Rendez-vous Rodriguez apportera son lot de surprises et d’innovations pour les passionnés de la grande plaisance.

uel rapport y a-t-il entre les Voiles de Saint-Tropez et le Rendez-vous Rodriguez ? Aucun, sinon que la magie de Saint-Tropez opère dans ces deux manifestations prestigieuses. Le port peut en effet accueillir les voiliers les plus rapides sur les océans, transformer ses quais et les parer le lendemain de tentes et de tapis rouges pour recevoir les yachts les plus puissants du monde puis célébrer et fêter avec autant d’émotions et de grâce les plus petites unités de Méditerranée comme les Voiles Latines. Saint-Tropez magique, Saint-Tropez féérique, Saint-Tropez unique.

Un lieu de vie à son image

Car, au-delà des coques, des chromes, de leur forme et de l’accastillage, ce pionnier en matière de construction de yachts peaufine les intérieurs de chaque unité. “En matière de décoration, chaque client a des goûts uniques. Et l’aménagement intérieur de son yacht est le reflet de sa personnalité. Alors, pour répondre parfaitement à ses désirs, notre showroom présente à Golfe Juan les matériaux somptueux qui viendront habiller tout ou partie de son bateau afin de créer un lieu de vie à son image.” Pour l’heure, la vitrine au somptueux décor est ouverte. Mangusta ? Léopard ? Apreamare ? Pershing ? C’est à vous de choisir. Charme, élégance, prestige…

Surprises et innovations

La 18ème édition du Rodriguez Rendez-Vous avait été l’occasion de fêter les 40 ans de la prestigieuse enseigne. En présence de plus de 800 invités, propriétaires de yachts, acquéreurs potentiels, clients historiques et personnalités, près de 40 unités aux courbes aussi aérodynamiques que séduisantes, dont certaines récemment sorties des

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event

Prestige & superyachts

The magnificent firework display that lights up the skies for spectators and participants at the end of the Rodriguez Rendez-Vous remains a highlight of this colourful day. For nigh on 20 years, Rodriguez has organised the Luxury Yachting rendezvous in Saint-Tropez, a blend of charm, elegance and prestige. What is the relationship between Les Voiles de Saint-Tropez and the Rodriguez Rendez-Vous? None except for the magic worked by SaintTropez during these two prestigious events. One minute the harbour is welcoming the fastest sailing boats on the oceans, transforming the quays into a sea of flags; the next minute setting up tents and red carpets to receive the world’s most powerful yachts; and then also celebrating, as only Saint-Tropez knows how, the smallest of boats on the Mediterranean, like those who come to the Voiles Latines. All revel in the magical, enchanting, uniqueness of Saint-Tropez.

Surprises and innovations

The 18th Rodriguez Rendez-Vous was an opportunity to celebrate the 40th anniversary of this prestigious brand. Admired by over 800 guests, yacht owners, potential customers, long-standing clients and VIPs, 40 vessels were on display, some of which had only just left the shipyard,

their elegant aerodynamic lines there for all to see. No doubt, this year again the Rodriguez Rendez-Vous will bring with it a host of surprises and innovations for large yacht enthusiasts.

A living space in their own image

As it is not just on the outside in the hulls, chrome finishing, shape and deck fittings that this yachting pioneer excels but also on the inside with the interiors. “In terms of the décor, every customer has their own taste, and the layout for the interior of their yacht is a reflection of their personality. In order to meet their expectations and desires, we can show them all the sumptuous materials they can choose from for all or part of their boat in our showroom at Golfe Juan – to create a living space in their own image.” The window to luxury is open. Mangusta? Léopard? Apreamare? Pershing? It is up to you to decide. Charm, elegance and prestige await you.


événement nautique Nautical event

Les VoileS

... Avec une majuscule !

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

C’est sans conteste l’un des événements les plus importants si ce n’est le plus important parmi tous ceux qui se déroulent à Saint-Tropez et en Méditerranée. Une histoire un peu longue et racontée cent fois, mais c’est toujours bon. “Le port était désert en cette période de l’année…”Pride” était à quai lorsqu’entre “Ikra”. Patrice, le pari, la course sans lendemain, la coupe… Etc.” Cent fois, elle a été racontée. Cent fois déformée et embellie. On ne s’en lasse pas. Ce sont les Voiles, c’était la Nioulargue. Pas de pub, rien que de la voile, de la voile, de la… Les Voiles, seules et uniques, les Voiles, avec une majuscule.


ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event “Et les Voiles, vous y serez ?” Pour tous les amateurs de spectacle ou de sport nautique, c’est devenu le rendez-vous incontournable de ce mois d’octobre à Saint-Tropez. Féerie des gréements, régates extrêmes dans la baie, joutes sportives de haut niveau, ces rencontres sur les eaux de la baie tiennent à la fois de la beauté esthétique et de l’engagement physique et humain.

Les Trophées des Voiles Trophée Rolex 1 | Ikra Yves Marie Moreau 2 | Chinook Graham Walker 3 | Lelantina Patrick Gibert

Participer à cet événement

Trophée BMW 1 | Open season 2 | Hamilton 3 | Magic carpet 3

A la beauté de ces voiliers de tradition, de ces monstres des mers qui participent aux compétitions hauturières sur toute la surface du globe s’ajoute l’engagement total de ces marins dans des régates où ils n’ont à défendre que leur force, leur fierté et leur vaillance. Pendant une semaine, Saint-Tropez vibre et frémit, s’enthousiasme des différentes classes de voiliers Modernes et de Tradition qui s’affrontent (lire encadré) sans compter les Wally, Class J, Tofinou et Code O. Jusqu’à 300 yachts de toutes catégories. Une concentration de navigateurs, expérimentés ou non, tous unis pour participer à cet événement.

Les autres trophées / Other trophies • Trophée Silinger Grand Tradition : Moonbeam IV Mickael Creach • Trophée le Byblos : Chnook Graham Walker • Trophée GL Event : Seven seas of Porto Marcus Kemp • Trophée de la Ville de Saint-Tropez : Natalia (Swan 42) Natalia Brailoin, Roumanie • Trophée Edmond de Rothschild : Music (Baltic 50) James Blakemore (Afrique du Sud) • Trophée Kappa : Firefly (Proto Hoek) van Gelderen Pays Bas. • Trophée SFS : Desna (Desna 49) Suen Wackerhagen (Allemagne) • Trophée les marines de Cogolin : Turquoise (Dufour 40) Erik Aroux • Trophée SNSM : Give me Five(Farr 30) Adrien Follin

La presqu’île en ébullition

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Tous les jours, des parcours côtiers sont menés pour les Modernes (départ à l’extérieur du Golfe) et les Tradition (départ dans le Golfe de SaintTropez) mais aussi des parcours type “banane” pour les Wally et les Class J. A noter que les arrivées se font toutes (sauf raccourcissement de parcours) devant la Tour du Portalet pour un spectacle, un ballet, un vrai show nautique, grandiose et unique qui met la presqu’île en ébullition.

Les Voiles… With a capital V!

“And Les Voiles? You’ll be there won’t you?” For anyone who loves spectacle and sailing, this is the regatta no-one wants to miss out on in October in Saint-Tropez. An enchanting forest of gaff rigs, fast and furious modern boats battling it out in the bay, and all at a high level in terms of human physical endeavour and the show.

Without a doubt this is one of the biggest if not the Up to 300 boats biggest regatta of all those held in Saint-Tropez; even To the beauty of the classic yachts and those monsters of the sea which take part in offshore races around the globe is added the total in the Mediterranean. It’s a longish story, one that commitment of the crews, here to defend their strength, pride and has been told a hundred times, but it’s still a good courage. For one whole week Saint-Tropez thrills to the excitement and one: “The harbour was deserted at that time of year exhilaration of all the different modern and classic classes who battle it when… Pride was moored when Ikra entered the port. out including the Wally, J Class, Tofinou and Code O. Up to 300 yachts of all categories, a concentration of experienced and not-so-experienced Patrice, the challenge, the race with no future, the cup… sailors, all descending on the town to participate in this event. and so on.” A hundred times it’s been told. A hundred times it has become slightly distorted in the telling and Peninsula seething with sails embellished. We never tire of it. This is Les Voiles, it was Every day there are inshore races for the modern boats (starting lines set outside the Gulf) and the classics (set in the Gulf of Saint-Tropez) the Nioulargue. No need for publicity, nothing but a sail, but also windward-leeward races for the Wally and J Class. Note that then another sail, and another - Les Voiles, the one and all races finish (unless they are shortened) in front of the Portalet Tower for the public to enjoy the spectacle, a ballet on water, a grand show only, with a capital V. when the peninsula is literally seething with sails.

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event La journée des défis !

La sécurité

Ce jeudi-là est toujours une journée particulière dans la semaine des Voiles. C’est en effet le moment unique au cœur de la compétition et des festivités pour lequel les concurrents, en hommage à l’idée créatrice de la Nioulargue, se défient mutuellement. Dans la plus parfaite bonne humeur, un skipper lance ainsi un défi à un ou plusieurs autres voiliers et en informe la direction de course. C’est une journée Dick Jason/ Jean Laurin en mémoire des créateurs de la Nioulargue. L’organisation des Voiles se charge alors de mouiller un parcours et de donner les départs. Cette année, le défi “Club 55 cup” sera lancé par Moonbeam III, vainqueur 2013, à Lélantina. Pas de classement, juste le plaisir de participer et de gagner.

Safety first The Société Nautique de Saint-Tropez restricts the number of boats taking part to 300 (classic and modern combined) for logistical reasons (number of berths) and above all for safety reasons during the racing. SNST President André Beaufils would love everyone to share this great nautical festival, but remains intransigent when it comes to safety: “In briefing after briefing, we urge our sailors to always respect the ISAF racing rules. We show no mercy to anyone who seriously contravenes the basic rules of good conduct on the water, sometimes with a lifetime ban from Les Voiles…”

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

La Société Nautique de Saint-Tropez limite le nombre de voiliers en lice à 300 unités (classiques et modernes confondus) pour des raisons logistiques (places au port) et surtout pour des raisons de sécurité au niveau du plan d’eau lors des régates. André Beaufils, le président de la SNST, a beau partager l’enthousiasme de cette grande fête nautique, il reste intransigeant sur la sécurité : “De briefing en briefing, nous exhortons nos régatiers à respecter toujours et encore les règles édictées par l’Isaf. Nous sanctionnons impitoyablement par une radiation à vie aux Voiles tout contrevenant aux règles élémentaires de bonne conduite sur l’eau…”

Destination Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Une seule adresse, notez-la Latitude 43°16’10” N / Longitude 6°38’05” E

New friendships

The 15th Les Voiles de Saint-Tropez last year stands out for the climatic contrasts which added spice and a certain unpredictability to the battles on water that will remain for a long time in the memories of the 4,000 sailors taking part. From light to medium conditions on the first day of racing, the wind gradually picked up to provide two fabulous sunny days of competition on the Tuesday and Wednesday. Although the wrath of the wind gods led to racing being cancelled on Thursday and Friday, it didn’t stop some courageous souls, Altair and Moonbeam III in particular who braved a heavy swell and 30-knot gusts to pay homage to the Nioulargue. Les Voiles 2013 over, the next one awaits and now is the time to sign up. As every year, the festival sets the seal on new friendships between thousands of sailors eager to reconnect with this spirit of conviviality and sharing that survives the test of time.

Challenge Day!

The Thursday is always a very special day during Les Voiles. Indeed it’s a unique moment in the middle of the week-long festivities when competitors pay tribute to the idea behind the Nioulargue. It’s all done with good humour. A skipper will throw down the gauntlet to one or several other boats in their category and inform the race committee: a Dick Jason/Jean Laurin day commemorating the creators of the Nioulargue. The regatta organisers lay the course and start the race. This year, the Club 55 Cup will be launched by a challenge from the 2013 winner Moonbeam III to Lelantina. There are no rankings, just the pleasure of participating – and winning, of course!

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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

Advertising? No, no!

Avec l’autorisation de la Fédération Française de Voile, la publicité est interdite lors des Voiles et tout manquement au respect de l’article 20 du code de publicité Isaf pourra entrainer la disqualification et/ ou l’exclusion du bateau de l’épreuve. Que dit cet article 20 ? Est considérée comme une “publicité” : un nom, un logo, un slogan, une description, une représentation, une variation ou altération ou toute autre forme de communication qui promeut une organisation, une personne, un produit, un service, une marque ou une idée de sorte à attirer l’attention ou à persuader des individus ou des organisations de l’acheter, l’approuver ou le soutenir de quelque autre façon”.

With permission from the French Sailing Federation, advertising during Les Voiles is strictly forbidden and failure to comply with the ISAF Advertising Code Regulation 20 will lead to a boat being disqualified and/or excluded from the event. What does Regulation 20 say? Advertising is defined as “a name, logo, slogan, description, depiction, a variation or distortion thereof, or any other form of communication that promotes an organisation, persons, product, service, brand or idea so as to call attention to it or to persuade persons or organisations to buy, approve or otherwise support it”.

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Publicité ? No, no !

Nouvelles amitiés

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La 15e édition des Voiles de Saint-Tropez s’est singularisée la dernière semaine par ses nombreux contrastes climatiques qui ont donné aux joutes nautiques un relief et une saveur très particulière dont les 4 000 marins se souviendront longtemps. Au petit temps médium du premier jour de course, a succédé une lente montée en puissance de la force du vent, pour offrir mardi et mercredi deux somptueuses journées de régates sous le soleil. Si jeudi et vendredi ont vu la colère d’Eole interdire le déroulement des courses, elles ont néanmoins permis à quelques téméraires, Altaïr et Moonbeam III en particulier, de rendre hommage à l’esprit de la Nioulargue en bravant la forte houle et les bourrasques à plus de 30 noeuds. Les Voiles 2013 sont achevées. Les prochaines arrivent (c’est le temps de s’inscrire). La fête va bientôt sceller de nouvelles amitiés de milliers de marins, avides chaque année de renouer avec cet esprit unique de convivialité et de partage d’un yachting décidément éternel.

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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Témoignages Ils ont dit Bill Jayson, fils de Dick Jayson, Pride « Ma famille et moi-même avons reçu un accueil extraordinaire. La mémoire de mon père est bien vivante ici, au milieu de tous ses amis tropéziens. J’ai été très touché de l’accueil et suis toujours très fier de voir comment l’héritage de la Nioulargue continue de briller à travers les Voiles grâce à André Beaufils et à ses équipes… » Jan Dekker, Oracle team USA et Dark Ice « Je suis arrivé directement à Saint-Tropez en provenance de San Francisco. Cette victoire d’ORACLE TEAM USA, c’est le point fort de ma carrière, à l’évidence. Je viens aux Voiles depuis 1999 et je navigue avec un groupe d’amis réunis autour d’un propriétaire britannique Mark Godard Watt. Son bateau est Dark Ice, un 45 pieds signé German Frers. J’adore les Voiles. C’est pour moi l’occasion de revoir beaucoup d’amis qui naviguent comme moi aux quatre coins du monde sur des projets différents.»

What they said

André Beaufils, Président de la Société Nautique de Saint-Tropez “Chaque année, on cherche un qualificatif, un superlatif nouveau pour supplanter celui de l’année précédente. L’ambiance, la météo (malgré un passage venté), les régates, le spectacle, l’esprit de la Nioulargue… tout était réuni pour de longs et bons moments de plaisirs nautiques. Chaque année, le miracle se reproduit qui ne laisse aux marins qu’une seule envie, revenir au plus vite à Saint-Tropez…”

Bill Jayson, son of Dick Jayson, Pride “My family and I have received an extraordinary welcome. The memory of my father is alive and well in the midst of all his friends in SaintTropez. I have been really touched by the reception and am always proud to see how the Nioulargue legacy continues to shine through at Les Voiles thanks to André Beaufils and his team.”

Bruno Troublé, Jour de Fête “Une nouvelle édition des Voiles absolument formidable. Jour de Fête s’en est bien tiré (3ème) bien qu’étant un bateau de petit temps et de mer plate. Les régates ont été très excitantes et c’est toujours un enchantement que de voir ainsi tant de beaux bateaux tant modernes que classiques. Je reviendrai l’an prochain (2014) avec un voilier centenaire, Olympian, un P Boat qui s’est illustré en remportant en 1914 la Mackinac Cup à Chicago. Ce sera la première fois que cet aurique quittera les grands lacs américains. C’est là toute la beauté des Voiles de Saint-Tropez : nous permettre de découvrir chaque année des nouveaux trésors d’architecture navale…”

Jan Dekker, Oracle Team USA and Dark Ice “I came directly to Saint-Tropez from San Francisco. Obviously, the Oracle Team USA victory was the highlight of my career. I have been coming to Les Voiles since 1999 and am sailing with a group of friends brought together by a British owner, Mark Godard Watt. He owns Dark Ice, a 45-footer designed by German Frers. I adore Les Voiles. For me it’s a chance to see lots of old friends who like me are sailing all over the world in various projects.”

Bruno Troublé, Jour de Fête “Another absolutely fabulous event. Jour de Fête did well (3rd) even though she prefers light winds and a flat sea. The racing was very exciting and it is always a delight to see so many beautiful boats, both modern and classic, on the water at one time. I will be returning in 2014 on a hundred-year-old boat, Olympian, a P Boat which won the Mackinac Cup in Chicago in 1914. It will be the first time this gaff rig leaves the Great Lakes of America. That’s the beauty of Les Voiles de Saint-Tropez, every year it gives us an opportunity to discover new naval architectural gems.”

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

André Beaufils, President of the Société Nautique de Saint-Tropez “Every year we look for a new word to describe it, another superlative to replace the one of the year before. The atmosphere, the weather (despite too much at one point), the racing, the spectacle, the spirit of the Nioulargue… everything came together to produce some very enjoyable times on the water. Every year the miracle happens leaving sailors with just one desire, to return as soon as possible to Saint-Tropez.”


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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

Inscription 2014 Les courses auront lieu du 29 septembre au 4 octobre pour les voiliers modernes et la Classe Wally, du 30 septembre au 4 octobre pour les voiliers de tradition. Les dossiers d’inscription complets devront parvenir à la SNST avant le 31 août 2014.

Registration for 2014 Races take place from 29 September to 4 October for the modern boats and Wally Class, and from 30 September to 4 October for the classic yachts. Completed registration forms need to be with the SNST before 31 August 2014 to ensure a place.

Programme 2014 / for 2014 BATEAUX MODERNES IRC ET WALLY • 27 et 28 septembre : accueil et contrôle des bateaux de 9 à 12h et de 14 à 18h • 29, 30 septembre et 1er octobre : parcours côtiers • 2 octobre : journée des défis Dick Jason/Jean Laurain, Club 55 Cup • 3 et 4 octobre : parcours côtiers

MODERN IRC AND WALLY BOATS • 27 & 28 September: registration and boat checks 9am to midday and 2-6pm • 29, 30 September & 1st October: inshore races • 2 October: Dick Jason/Jean Laurain Challenge Day, Club 55 Cup • 3 & 4 October: inshore races

BATEAUX DE TRADITION CIM • 28 et 29 septembre : accueil et contrôle des bateaux de 9h à 12h et de 14h à 18h • 30 septembre et 1er octobre : parcours côtiers • 2 octobre : journée des défis Dick Jason/Jean Laurain, Club 55 Cup et Coupe des Centenaires • 3 et 4 octobre : parcours côtiers.

CIM RATED CLASSIC YACHTS • 28 & 29 September: registration and boat checks 9am to midday and 2-6pm • 30 September and 1st October: inshore races • 2 October: Dick Jason/Jean Laurain Challenge Day, Club 55 Cup and Centenarians Cup • 3 & 4 October: inshore races

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Quand Saint-Tropez tire la couverture

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La 15ème édition des Voiles de Saint-Tropez (2013) a accrédité durant cette semaine magique 260 journalistes exactement, tous média confondus (presse écrite, photographe, audio et TV) venus de toutes les régions de France mais aussi d’Italie, d’Allemagne, des Etats-Unis, d’Angleterre, d’Australie, d’Autriche, de Belgique, du Canada, du Danemark, d’Espagne, de Finlande, des PaysBas, du Luxembourg, de Suisse et de Turquie. Et de SaintTropez avec, notamment, la Revue du Port.

When Saint-Tropez dominates the media For the 15th Voiles de Saint-Tropez (2013) 260 journalists were given accreditation to attend this magical week. They spanned the spectrum from print to photographers, radio, TV and digital, who came not only from all over France, but also Italy, Germany, United States, England, Australia, Austria, Belgium, Canada, Denmark, Spain, Finland, Netherlands, Luxembourg, Switzerland and Turkey. And Saint-Tropez of course, with in particular your own La Revue du Port!


VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

Ils et elles étaient aux Voiles Des connus, des inconnus, des moins connus, des incognito, des avec lunettes noires, des sans, avec casquette ou pas…

Florence Arthaud, Sébastien Audigane (navigateur Tour du monde Orange), Alexia Barrier (navigatrice), Charles de Bourbon Sicile, Grace de Capitanie (comédienne), Yves Carcelle (ex Vuitton), Jean-Pierre Champion (Pdt FFV), Jacques Chirac, Sébastien Col (America’s Cup), Jan Dekker (South-Africa, America’s Cup, The Race, Volvo), Jean-Pierre Dick, (Vendée Globe, Transat Jacques Vabre), Leonardo Ferragamo (Ferragamo & Nautor Swan), Thierry Fouchier (America’s Cup), German Frers (Arg, Architecte), Bill Jayson, (Usa, fils de Dick Jayson), Bruno Jourdren (Transat AG2R), Simon Le Bon (chanteur Duran Duran), William Leymergie (présentateur Télématin), Pier Luigi Loro Piana (Loro Piana), Sir Lindsay Owen Jones (Uk, ex-président L’Oréal), Philippe Monnet (navigateur) Pierre-Antoine Morvan (Match Race, TFV), Philippe Mourniac (Tornado, All4one, America’s Cup), Marc Pajot, Kito de Pavant (navigateur), Lionel Péan (Tour du Monde Esprit d’Equipe), Eric Peron (Figariste), Loïck Peyron (America’s Cup), Luc Poupon (navigateur + Voiles de St Barth), Ken Read (Skipper Puma, Rambler), Marie Tabarly (navigatrice), Marc Thiercelin (navigateur), Armel Tripon (navigateur), Bruno Troublé (navigateur), Marcel Van Triest (Holl, navigateur et météo Groupama), et vous, peut-être…

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

They have participated in Les Voiles The famous, the not so famous, the incognitos, with or without sunglasses, with or without caps… and you, maybe, one day…


VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

M OONBEAM IV

1914

Par Mikael Créac’h, Capitaine du Moonbeam IV

© Jésus Ronodo

Le temps défile à toute allure. Nous traversons notre époque à la vitesse de l’éclair et déjà, entre aujourd’hui et il y a 20 ans, notre vie a été bouleversée. Il y a eu tant de changements, tant de modifications dans notre mode de fonctionnement, dans notre façon de penser, l’arrivée d’Internet, la possibilité de traverser la planète en 24 heures, les progrès de la médecine et tant de modernité qui font que tout devient pratiquement possible aujourd’hui.

Time is flying by. We are passing through our era at the speed of lightening; already in the last 20 years we have seen our lives turned upside down. There have been so many changes to the way we operate, the way we think, the Internet, the fact we can circle our planet in 24 hours, and the progress made in medicine and other fields which means almost anything is possible. Saint-Tropez

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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event Alors prenez un temps d’arrêt et imaginez quelques instants que vous soyez transporté en 1914, il y a 100 ans. Le cinéma vient de passer à la couleur après 20 ans de noir et blanc. La reine Victoria n’est plus depuis 13 ans déjà. La tragédie du Titanic est encore fraiche dans les mémoires (1912). Bientôt, en 1920, aux Etats unis, la prohibition de l’alcool débutera, Al Capone et les guerres de rue. 1926 : naissance du Commonwealth. Le Charleston… La Grande guerre… l’automobile… le Moulin rouge et ses fastueuses nuits Parisiennes. Des époques qui nous paraissent si loin, si floues et pourtant.

Maintenir la navigation traditionnelle

Aujourd’hui, en 2014, Moonbeam IV fait partie des rares témoins de ce siècle. En l’ayant traversé, il est devenu le connecteur, le fil d’Ariane entre nous et nos aïeuls, entre nous et leurs histoires. Pour moi, les vrais honneurs, en cette année du centenaire, sont à rendre bien évidemment au génie de William Fife III, l’un des architectes les plus brillants de son temps. Mais aussi et surtout, aux différents propriétaires, capitaines, marins et artisans qui de leur passion et leur savoir, ont donné le maximum d’eux-mêmes, à différentes époques, pour que Moonbeam IV continue de naviguer, continue à maintenir la navigation traditionnelle dans les régates de notre circuit classique malgré cette modernité qui nous consume à petit feu.

Une plaque commémorative

Je ne pourrais citer dans cet article le nom de toutes ces personnes. Quelques-unes pourtant sont devenues l’âme de Moonbeam IV. Comme le premier propriétaire, tout d’abord, Charles Plumtree Johnson né à Londres en 1854 et fils du médecin personnel de la reine Victoria. Le prince Rainier de Monaco et Grace Kelly qui en ont été propriétaires dans les années 50 et à qui j’ai voulu rendre un hommage cette année en apposant une plaque commémorative en bout de baume à leur effigie. John et Francoise Murray qui, en grand passionnés, ont su remettre Moonbeam IV dans sa configuration d’origine en 2000, dans un chantier en Birmanie.

A commemorative plaque

I could try to name all these people in this article. However there are some who have come to embody the soul of Moonbeam IV, like for example her first owner Charles Plumtree Johnson born in London in 1854, the son of Queen Victoria’s personal physician. Then Prince Rainier of Monaco and Princess Grace who owned her in the fifties and who I wanted to pay tribute to this year by fixing a commemorative plaque on the end of the boom in their likeness. And John and Francoise Murray who invested so much passion and energy in restoring Moonbeam IV to her original configuration in 2000 in a shipyard in Burma.

A l’occasion du centième anniversaire du bateau Moonbeam IV embout de baume en bronze réalisé par Christian Terreaux et représentant Grace de Monaco et le prince Rainier III.

So let us pause and reflect for a moment. Imagine that you have been transported back to 1914, a hundred years ago. The cinema has just turned to colour after 20 years of black and white. Queen Victoria has been gone from the throne for 13 years. The Titanic tragedy is still very fresh in people’s memories (1912). Meanwhile, prohibition is about to be introduced in the United States (1920) and Al Capone is on the warpath. 1926: birth of the Commonwealth. The Charleston… The Great War… The motor car… the Moulin rouge and those decadent Parisian nights. All periods of history that seem so far away, so hazy and yet so vivid.

To make the dream a reality

And then Mr Xavier Tancogne, who acquired her in 2006, a man who is passionate about the sea and with whom I have spent eight years on an extraordinary adventure. His kindness and confidence have allowed me to skipper Moonbeam IV without any problems, and to restore the gallant spirit which was dormant for so long in the veins of her planking. And then there are the sailors, the artisans who give so much of their time and indeed their lives so that all this is possible, to make the dream a reality.

Upholding traditional sailing

In 2014, Moonbeam IV is one of the few to have witnessed that century. She has become the golden thread, the link between us and our ancestors, between us and their stories. For me in this centenary year, the honours should go of course to the genius of William Fife III, one of the most brilliant naval architects of his day. But also especially to the various owners, captains and sailors who with their passion and knowledge have given so much of themselves during her history. It is thanks to them that Moonbeam IV continues to sail, continues to uphold traditional sailing at the regattas on our classic yacht circuit, despite all the modernity that is gradually consuming us.

The soul of Moonbeam IV

Finally, I would like to thank my crew, past and current, who have supported me in my task on Moonbeam IV, particularly the first mate Tristan Rouff. For me, our partnership for the last six years has been very successful, an example of team work, trust and mutual respect. Thierry Henriot, from marine knife specialists Neptunia, and Christian Terraux from Dryade have brought their artistic talents and knowhow to bear and also embody the soul of Moonbeam IV.

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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event Scotland where Moonbeam IV was born

Fabrice Hudelot from the Incidences sail loft has seen us through some difficult times, often working through the night to allow us to put to sea again the next day. And then all the friends who have been coming voluntarily to the regattas for the last eight years and have helped us to give the maximum, bringing with them their combative spirit, men like Alain Béroujon, our mainsail maestro. And my thanks for their sense of humour – and the music in the image of our own “octopus”, Dominique Salmon whose bagpipes resonate whenever we enter harbour to the sounds of Scotland where Moonbeam IV was born.

A final “Happy birthday”

Les Voiles de Saint-Tropez is the last regatta of the season on this circuit. It is here where we will be singing a final “Happy 100th Birthday” in this celebratory year. Moonbeam IV is ready and gleaming brighter than ever to enter her second century. In the company of Mr Xavier Tancogne and his crew, I am proud that we are the key players at this unique moment in her history. Here’s to a great week of sailing in Saint-Tropez to you all!

Eugenia Grandchamp Des Raux et Mikael Créac’h, Capitaine du Moonbeam IV : La Tradition

Que le rêve devienne réalité

Et puis, Mr Xavier Tancogne, actuel propriétaire depuis 2006, passionné et amoureux de la mer, et avec qui je vis depuis 8 ans une aventure extraordinaire. Sa gentillesse et sa confiance m’ont permis de mener Moonbeam IV dans une totale sérénité et, ainsi, de lui redonner le panache qui sommeillait depuis longtemps dans les veines de ses bois. Et il y a les marins, les artisans qui chaque jour donnent leur temps, leurs vies pour que tout devienne possible, pour que le rêve devienne réalité.

L’âme de Moonbeam IV

Enfin, je voudrais remercier mes équipiers, anciens et actuels, avec qui j’ai appris à mener Moonbeam IV, particulièrement, Tristan Rouff, le second. Notre binôme est pour moi, depuis plus de 6 ans, une vraie réussite, un exemple de travail d’équipe, de confiance et de respect mutuels. Thierry Henriot, de la coutellerie Neptunia, et Christian Terreaux, de Dryade, apportent leur talent artistique et leur sensibilité. Ils sont également l’âme de Moonbeam IV.

Cette Ecosse dont est né Moonbeam IV

Fabrice Hudelot de la voilerie Incidence nous a toujours sorti des moments difficiles en travaillant souvent des nuits entières pour nous permettre de reprendre la mer le lendemain. Et puis les amis qui, bénévolement, viennent depuis 8 ans à travers toutes les régates du circuit, nous aider à donner le maximum en navigation, à apporter leur combativité comme Alain Béroujon, notre maestro de la Grand voile, et aussi leur bonne humeur souvent… en musique à l’image de notre “poulpe”, Dominique Salmon, qui annonce nos arrivées et fait résonner les sons de cette Ecosse dont est né Moonbeam IV.

Dernier “Happy birthday”

Les voiles de Saint-Tropez sont les dernières régates de ce circuit classique. C’est aussi ici, après cette année de célébration, que nous ferons résonner le dernier “Happy birthday” de son centenaire… Moonbeam IV est prêt à rentrer dans son deuxième siècle d’histoire, plus rutilant que jamais. Je suis fier, en compagnie de Mr Xavier Tancogne et de son équipage, que nous puissions être les acteurs de ce moment unique. Bonne semaine Tropézienne à toutes et à tous !


© Juerg Kaufmann

TROPHÉE DU CENTENAIRE GYC Centenary Trophy

Toujours à bord de Marigold En 2014, pour la quatrième année, le Gstaad Yacht Club organise la Coupe des Centenaires. Une course qui se joue pendant la journée des défis. Le challenge est à la hauteur : sportivité, convivialité, festivité sont de rigueur. L’année dernière, les yachts classiques centenaires étaient donc invités à disputer une course poursuite selon des départs donnés en fonction du handicap de chaque bateau spécialement étudié pour ce Centenary Trophy, le plus lent partant en premier. Las, les conditions météo en ont décidé autrement. 25 nœuds d’est et une mer formée ont contraint les organisateurs à annuler la 3e édition du Centenary Trophy, course regroupant les unités de 100 ans et plus. Ainsi, en l’absence de régate, Marigold (Cotre aurique, Nicholson 1892) et son propriétaire Glen Allan ont naturellement conservé le trophée créé par Wakely and Wheeler de Londres en… 1911. Les organisateurs, Gstaad Yacht Club en collaboration avec la Société Nautique de Saint-Tropez, espèrent bien se retrouver en 2014 pour une nouvelle régate des classiques.


TROPHテ右 DU CENTENAIRE GYC Centenary Trophy

Trophy C entenary stays with Marigold In 2014 the Gstaad Yacht Club will organise its fourth Centenary Cup, a competition held on challenge day at Les Voiles de Saint-Tropez where fair-play, friendship and festivities are the order of the day.

ツゥ Juerg Kaufmann

Last year classic yachts that are over a hundred years old were invited to take part in this race, under the usual CIM rating system, but with the slowest boat starting first in a format that was especially designed for this Centenary Trophy. Alas, the weather had other ideas. Heavy seas and a 25-knot wind forced organisers to cancel the fourth edition of this cup. In the absence of a race, naturally Marigold (gaff cutter, Nicholson 1892) and her owner Glen Allan were allowed to keep the trophy, designed by Wakely and Wheeler of London in 1911, for another year. All fingers are crossed among those co-organising this new classic yacht race at the Gstaad Yacht Club and Sociテゥtテゥ Nautique de Saint-Tropez that the weather will be on their side in 2014.


ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events

Du 14 au 18 octobre

Des Dragon dans la baie

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

L’épreuve des Dragon est désormais limitée à cinquante unités sur le plan d’eau de Saint-Tropez. Il y a 10 ans, en 2004, alors que l’esquif venu du Nord fêtait ses 75 ans, la manifestation anniversaire rencontra un tel succès qu’il fallut stopper les enregistrements. On en attendait 150, on arrêta à 260 ! Dragon ? Dragon ? Des p’tits quillards vifs comme l’éclair.

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événements nautiques Nautical events

14 to 18 October

Dragon in the bay! Today the number of Dragons on the water at Saint-Tropez is limited to 50 for this event. Ten years ago in 2004 when this nippy craft from the North celebrated its 75th anniversary the event was such a success they had to close the registrations. They expected to get about 150 and had to stop at 260! Dragon? What’s that? A small keelboat that goes like the wind.

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ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events Lorsqu’en 1929, le Norvégien Johan Anker traçait sur sa planche à dessin le premier Dragon, pensa-t-il une seconde qu’un jour son bébé flotterait dans la baie de Saint-Tropez 90 ans plus tard ? Son idée de base était de créer un “bateau de course et de croisière pour le week-end”. D’où cette petite cabine et ses deux couchettes nichées initialement sous le pont qui équipaient les premières éditions. Elles disparurent car, très vite, il devint un bateau de régate performant.

Voilier des rois et roi des voiliers

Lorsqu’en 1929, le Norvégien Johan Anker traçait sur sa planche à dessin le premier Dragon, pensa-t-il une seconde qu’un jour son bébé deviendrait le chouchou, la coqueluche des têtes couronnées du gotha international en les personnes de Sa Majesté le Roi Constantin (médaillé d’or aux Jeux Olympiques et président de l’International Dragon Association, IDA), le Prince Henrik du Danemark (Vice-président), le Roi Juan Carlos d’Espagne, le Roi Carl Gustav de Suède, la Princesse Anne d’Angleterre, la liste n’est pas exhaustive, ce qui valut au Dragon le titre de “voilier des rois et roi des voiliers”.

Un Comité d’Honneur royal

Rappelons-le : pour le 75ème anniversaire qui se déroulait en eaux tropéziennes, la liste d’engagés a du faire défaillir le responsable du protocole. Du protocole et de la sécurité ! Douze membres de familles royales européennes avaient en effet accepté d’être membres du Comité d’Honneur de la manifestation. Quatre d’entre eux avaient pris part aux régates, un véritable plan d’eau… royal !

Série olympique

En 1929, Johan Anker pensa-t-il une seconde encore que moins de 20 ans plus tard et jusqu’en 1972 (1972 !) son bébé obtiendrait définitivement ses lettres de noblesse en devenant “série olympique”, tirant indiscutablement le niveau vers le haut et s’éloignant davantage

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Classement (Palmarès 2013) Ranking (Winners in 2013)

1er GBR 761 JERBOA 21.00 points WILKINSON-COX Gavia | HART Mark | HARSHORN Nick 2ème RUS 32 JUST DO IT 24.00 points ALTUKHOV Leonid | MATVIIENKO Igor | APUKHTIN Michail 3ème MON 9 ACTIVISTS 30.00 points MALTE Philipp | IMBECK Thorsten | KUTZ Michael


ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Un sloop technique et très complexe Ce petit sloop de 8,90 m au tirant d’eau d’1,14 m a la réputation d’être technique et très complexe. Relativement peu toilé pour son poids, il ne faut en effet jamais l’arrêter. Pour cela, le barreur doit être extrêmement attentif et concentré. Ses deux équipiers disposent de plus de 32 taquets, soit plus de 32 points à contrôler et à régler en permanence.

A technical and very complex sloop This small 8.9m sloop with a 1.14m draft has a reputation for being technical and very complex to sail. With a relatively small sail area for its weight, it’s imperative not to stall the boat which means the helmsman has to be extremely focused and attentive. The other two crew members have more than 32 cleats to manage, that’s more than 32 points to control with no let up.

When the Norwegian Johan Anker was designing his first Dragon in 1929, did he think for one second that one day his baby would be floating in the bay of Saint-Tropez 90 years later? His idea had been to create “a boat for racing and cruising at the weekend”, hence the addition of a small cabin and two bunks in the earlier editions. They quickly disappeared when it became obvious that this was a very competitive boat.

Sailboat for kings and king of sailboats

And when Mr Anker was designing his first Dragon, did he ever imagine that his small boat would become the darling and first choice of crowned heads from the world’s elite, people like His Majesty King Constantine (gold medallist in the Olympics and President of the International Dragon Association, IDA), Prince Henrik of Denmark (Vice-president), King Juan Carlos of Spain, King Carl Gustav of Sweden, Princess Anne of England… the list is long and earned the Dragon the title: “sailboat for kings and king of sailboats”.

A Royal Honorary Committee

Remember that for the 75th anniversary which was held in Saint-Tropez, the list of entries presented the head of protocol with a right royal headache. Protocol and safety! No fewer than 12 members of European royal families accepted the invitation to be members of the event’s Honorary Committee. Four of them were participating, a royal regatta was in store!

Olympic series

And so in 1929, did Johan Anker believe for one second that less than 20 years later and up until 1972 his baby would finally win her spurs by becoming an Olympic series, taking the level even higher and further away from those early amateurs who raced at the weekend. Even today, during a recent French Championship, 62 Dragons were on the water. At three different events held in France, 100 Dragons were on the starting line for each of them.


(lire encadré). Si la forme de carène n’a pas été modifiée depuis 1929, le gréement est lui complètement moderne et entièrement réglable. Il exigea de ce fait un parfait savoir-faire additionné d’une bonne dose d’expérience pour parvenir à en tirer le maximum. Plus que jamais, c’est un bateau de “connaisseurs” que ce Dragon, destiné à ceux qui aiment vraiment la compétition au plus haut niveau, dans un esprit d’amicale rivalité et de parfait fair-play.

des premiers amateurs, régatiers du week-end. Ainsi lors d’un récent Championnat de France, 62 Dragon étaient présents. Lors de trois épreuves différentes organisées en France, 100 Dragon étaient à chaque fois au départ.

Compétition au plus haut niveau

L’attrait spécifique du Dragon tient à son mélange d’élégance classique et de performance sportive, ajouté au fait qu’il faut un équipage de trois personnes en parfaite coordination pour prétendre le mener au succès

Une très belle flotte

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Lors de la dernière édition à Saint-Tropez (2013), Français, Allemands, Anglais, Russes, Hollandais, Norvégiens, Finlandais, Suisses, Espagnols, Irlandais, Belges, Suédois, Monégasques, Américains… ont participé aux régates des Dragons. Une très belle flotte toujours composée des ténors de la classe. 2013 a vu la belle victoire pour Gavia WilkinsonCox (lire ci-dessous), Mark Hart et Nick Harshorn sur Jerboa (GBR 761), l’équipage s’est ainsi offert une seconde victoire quelques jours après les Régates Royales de Cannes.

10 courses au total

Non, non, en 1929, Johan Anker traçait seulement sur sa table de dessin les lignes de son Dragon pour sortir en famille le week-end. 85 ans plus tard, il est toujours d’actualité. Il se fabrique entre 40 et 50 Dragon par an (principalement dans 4 chantiers), toujours sans mylar, ni kevlar, ni carbone, matériaux interdits. Ce qui pour une série de plus de 80 ans est remarquable, vous en conviendrez. Quelle série actuelle aimerait atteindre ce chiffre ? Du 14 au 18 octobre, le programme prévoit quatre journées de régate avec un maximum de 10 courses au total si le vent le permet. Une belle épreuve à suivre dans le Golfe de Saint-Tropez puis sur les quais et sous la tente installée à côté de la Capitainerie après les régates.

Des concurrents hauts-gradés. Des ténors de la spécialité Comme chaque année, plusieurs ténors de la spécialité sont attendus à Saint-Tropez. Comme Christian Boillot, champion de France, Luc Pillot (double médaillé olympique en 470 (Atlanta & Séoul), Jean-Sébastien Ponce, le Portugais Patrick Monteiro De Barros, Russel Coutts (NouvelleZélande) vainqueur de l’America’s Cup, les Allemands Vincent Hoesch et Thomas Muller, l’Anglaise Gavia Wilkinson Cox. L’Ukrainien Igor Tcherny sans oublier les très redoutés équipages russes qui s’imposent de plus en plus dans la série. Le champion Danois Eriksen, Nicolas Abiven, Sébastien Audigane, Paul Richard Jensen, double médaillés d’or olympique en soling, ex-champion du monde-Gold Cup…, Xavier Rohart, double champion du monde de Star et médaillé olympique (présent à Pekin), le suisse Ulli Libor, double médaillé olympique en flying dutchman…

Top level competitors. Dragon specialists As they do every year, top names in this series are expected in Saint-Tropez. Names like Christian Boillot, French champion, Luc Pillot (double Olympic medallist in the 470 class (Atlanta & Seoul), Jean-Sébastien Ponce, the Portuguese Patrick Monteiro De Barros, Russell Coutts (New Zealand) winner of the America’s Cup, the Germans Vincent Hoesch and Thomas Muller, and the English sailor Gavia Wilkinson-Cox. That’s not forgetting Ukrainian Igor Tcherny and the redoubtable Russian teams who are making their mark on this series, the Danish champion, Frank Eriksen, Nicolas Abiven, Sébastien Audigane, Paul Richard Jensen, double Olympic gold medallist, former world Gold Cup champion, etc., Xavier Rohart, double world champion in the Star class and Olympic medallist (Beijing), the Swiss Ulli Libor, double Olympic medallist in the Flying Dutchman class – the list goes on.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events


ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events A blend of classic elegance and top sporting performance lies behind the Dragon’s special appeal, and the fact that three people working in total unison are required to be successful with this small craft (see panel). Although the hull shape may not have changed since 1929, the rig has been regularly updated and is fully adjustable. An in-depth knowledge of its capabilities and a lot of experience are required to optimise the boat’s performance. More than ever, the Dragon is a boat for connoisseurs, designed for those who really love competing at the highest level in a spirit of friendly rivalry and fair-play.

A beautiful fleet

At the last edition in Saint-Tropez (2013), French, German, English, Russian, Dutch, Norwegian, Finnish, Swiss, Spanish, Irish, Belgian, Swedish, Monegasque and Americans took part in the Dragon regatta. A beautiful fleet and as always with top names among them. Gavia Wilkinson-Cox pulled off a superb victory with Mark Hart and Nick Hartshorn on Jerboa (GBR 761), just days after winning at the Régates Royales de Cannes.

10 races in total

So no, back in 1929, as Johan Anker traced the lines of his Dragon on the drawing board, he was only designing a boat for family outings at the weekend. Eight-five years later that initial drawing is still current. Every year they make between 40 and 50 Dragons (mainly in four boatyards), still without using Mylar, Kevlar or carbon. Which you will agree for a series that is over 80 years old is remarkable. What series nowadays would not love to reach that figure? From 14 to 18 October, the programme schedules in a maximum of 10 races over the four days, weather permitting, and it is always a great event to watch in the Gulf of Saint-Tropez, then on the quays and in the tent beside the Harbour Master’s Office.

Gavia Wilkinson-Cox,

owner Jerboa, GBR 761 • Winner in 2013 “We loved the regatta, nice to come back after two years! We had an excellent race committee who did a good job with a total of nine races in lovely conditions…. Today with three races and a second discard (with a total of nine races), it was a challenge to work out the points!” Nous avons adoré la régate, c’est super de revenir après deux années d’absence ! Nous avons bénéficié d’un excellent comité de course qui a fait du bon boulot et nous avons eu de belles conditions. Aujourd’hui, avec les trois courses du jour (et donc un total de neuf courses), il allait y avoir une seconde course supprimée pour le classement général. C’était donc un challenge de faire en sorte de rester premiers !

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Competition at the highest level


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La SNST sur le pont SNST on deck 900 Nautiques - Édition salée pour la 5e !

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Les 900 nautiques de Saint-Tropez est une course sans escale en Méditerranée conçue pour les mordus du large. La cinquième édition a montré, s’il le fallait encore, que si la Méditerranée est une mer fermée, elle n’en réserve pas moins des surprises de taille. Six voiliers ont pu franchir la ligne d’arrivée, ils étaient dix au départ. Pas vraiment la balade romantique mais au programme 2014 “du grain, de la houle, de beaux surfs, certes, mais surtout des vents violents avec des rafales allant parfois jusqu’à 50 nœuds”. Résultat : de multiples casses et l’abandon de leaders comme les figaristes sur “Lafont Presse” ou encore “Pondoro” (cher au président de la SNSM) dont un blessé a dû être hélitreuillé à Bastia. Reste que la victoire est revenue à l’équipage de “Patitifa” (Pierre Ortolan) en temps compensé et que le record en temps réel a été battu par SFS (Lionel Péan) en 80 heures.

900 Nautiques - Salty edition for the 5th! The Saint-Tropez 900 Nautiques is a non-stop race in the Mediterranean for offshore fanatics. The fifth edition proved, as if it were necessary, that the Mediterranean may be a closed sea but it can still throw up some big surprises. Six boats managed to make it to the finish line out of the ten who set out. Far from being a romantic trip, the 2014 programme saw “big swells and great surf, but above all strong winds gusting up to 50 knots at times”. The result: numerous breakages and leaders abandoning the race, like the Figaro sailors on Lafont Presse and Pondoro (costly for the SNSM president) where one crew had to be helicoptered to Bastia. The crew on Patitifa (Pierre Ortolan) won in corrected time, while the record in real time was broken by SFS (Lionel Péan) in 80 hours.


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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Créé en 1978 par René Perrier, alors président de la SNST, le festival Armen est une manifestation reconnue et prisée qui rassemble 70 voiliers en moyenne. Au programme : régates en mer doublées d’épreuves de ski alpin à Isola 2000 et d’une exposition d’art à Saint-Tropez, d’où l’acronyme Armen pour Art, Mer, Neige et le clin d’œil au phare breton du même nom. La 37ème édition (7 au 16 mars) a bénéficié de tous les ingrédients pour une parfaite réussite à commencer par un premier week-end de régates aller-retour Saint-Tropez/ Cavalaire suivi d’une journée de ski à Isola 2000 pour finir en beauté avec des courses côtières dans le Golfe, le tout sous un soleil omniprésent pour les soixante-neuf équipages en lice. Au final et en comptabilisant tous les points de voile, de ski et d’art, c’est le voilier tropézien Jaro 7 (Alberto Musso) qui a remporté le trophée 2014. Le Challenge André Hermann (combiné ski-voile) a été remporté par le voilier maximois Petit Prince (Jean-Michel Gobba) qui gagne une semaine de ski à Isola 2000 et lui permet de garder la magnifique Coupe dans son Club pendant un an. Go Elan (Alain Imbert) du club de la Napoule remporte le Challenge René Perrier (combiné Art-Voile).

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Festival Armen Art, mer et neige : plaisirs extrêmes

ARMEN Festival - Art, Mer et Neige: the extremes Brainchild of René Perrier, then SNST president, who launched it in 1978, the Armen Festival is a well-known event highly rated by the 70-odd boats that take part. On the programme we have regattas on the sea, combined with skiing contests in Isola 2000 and an art exhibition at Saint-Tropez, hence the acronym Armen for Art, Mer, Neige and a nod to the Breton lighthouse of the same name. The 37th edition (7 to 16 March) had all the ingredients required for a highly successful event. It started on the first weekend with Saint-Tropez/Cavalaire return races, followed by a day skiing and finishing with some excellent inshore races in the Gulf, the sun shining down on the 69 teams competing. At the end, taking into account points for sailing, skiing and art, the Tropezian Jaro 7 (Alberto Musso) lifted the 2014 trophy. The André Hermann Challenge (ski-sailing combined) was secured by Petit Prince (Jean-Michel Gobba) from Sainte-Maxime who won a week’s skiing in Isola 2000 and gets to keep the magnificent cup in his Club for a year. Go Elan (Alain Imbert) from the La Napoule Club won the René Perrier Challenge (art-sailing combined).


ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event Coupe de l’Hippocampe 2014 : victoire de Gryphon Créée en 2006, la Coupe de l’Hippocampe est réservée, sur invitation, aux voiliers “Smeralda 888”, des voiliers de 9m environ, basés à Monaco. La présence de grands compétiteurs de voile fait que ces régates qui se déroulent sur trois jours en eaux tropéziennes ne manquent jamais de piment. Parmi les habitués, le fameux “Vamos Mi Amor” de Charles de Bourbon, “Botta Dritta” d’Adalberto Miani, “Mascalzone Latino” d’Achille Onorato, “Bear Essentials” d’Ian Ilsey, “I Vitelloni” de Nicola et Max Stimamiglio, mais aussi “Myst”, “Another Affair”, “Extravaganza” et, pour la première fois l’an passé, le bateau “Socca” avec Pierre Casiraghi à bord. Après six manches disputées cette année, c’est le Smeralda 888 “Gryphon”, barré par Peter Grut avec Max Grut, François Brenac, Philippe Buchart et Olivier Roinson qui l’emporte haut la main. Second au classement, le fidèle “Bear Essentials”. En troisième position, “Botta Dritta” d’Adalberto Miani.

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Les ames de Saint-Tropez Women only Un rendez-vous unique où les femmes prennent la barre des plus beaux voiliers de Tradition de Méditerranée devant un comité de course essentiellement féminin. En 2012, la première édition avait réuni huit voiliers. En 2013, véritable succès, on n’en comptait pas moins de 16 (avec plus de 70% de navigatrices). Plaisir en mer avec des courses inoubliables par 25 nœuds de vent, plaisir des yeux avec la présence des Tradition aussi historiques que majestueux tels que Moonbeam III, Moonbeam IV, Lélantina, L’Oiseau de Feu, Mariska, Amadour, Skylark of 1937 Savannah, Manitou, Palynodie II, Nagaina, Havsoernen, Eilidh, Rum, Maria Giovanna et Djinn. Et quelques pointures à bord telles que Marie Tabarly.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Coupe de l’Hippocampe 2014: victory to Gryphon Started in 2006, the Coupe de l’Hippocampe (literally “seahorse cup”) is an invitation-only event for Smeralda 888s, sailboats nearly 9m in length, based in Monaco. The attendance of big names in sailing adds spice to this three-day regatta on Saint-Tropez waters. Regulars include the famous Charles de Bourbon’s Vamos Mi Amor, Adalberto Miani’s Botta Dritta, Achille Onorato’s Mascalzone Latino, Ian Ilsley’s Bear Essentials, Nicola and Max Stimamiglio’s I Vitelloni and also Myst, Another Affair, Extravaganza and for the first time last year Socca with Pierre Casiraghi on board. After six races, the trophy was lifted by the Smeralda 888 Gryphon helmed by Peter Grut with Max Grut, François Brenac, Philippe Buchart and Olivier Roinson. Second in the ranking was regatta regular Bear Essentials, with Adalberto Miani’s Botta Dritta in third.

The Ladies of Saint-Tropez - Women only This is the only meeting where ladies take the helm of some of the most beautiful classic yachts in the Mediterranean in front of a mainly female race committee. In 2012, the first edition attracted eight boats. In 2013, there were no fewer than 16 (70% women sailors). It was fun on the water, with unforgettable races driven by 25-knot winds, and pleasing on the eye with so many majestic historic queens of the classic scene participating: Moonbeam III, Moonbeam IV, Lélantina, L’Oiseau de Feu, Mariska, Amadour, Skylark of 1937, Savannah, Manitou, Palynodie II, Nagaina, Havsoernen, Eilidh, Rum, Maria Giovanna and Djinn. And big names on board such as Marie Tabarly.

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event Trophée Pourchet - La fête de la famille

Régate des Bravades En phase avec l’actualié

En 2013, le Trophée Pourchet n’a manqué de rien. Tous les ingrédients étaient en effet réunis : du soleil, un petit vent pour accompagner la quarantaine de voiliers en lice, la famille, les amis et beaucoup de bonne humeur pour encadrer ce beau week-end de régate et de festivité. Créée il y a plus de 15 ans, ce trophée selon son initiateur, devait être un événement autour d’un week-end limité à 30 bateaux invités. Cela commençait par une paella familiale le samedi midi avant d’aller tirer quelques bords dans le Golfe de Saint-Tropez. Une deuxième manche le dimanche, cette fois sans agapes préliminaires, permettait d’établir un classement sur deux jours. Avec quelques aménagements, elle se perpétue avec bonheur, soutenue invariablement par la famille du fondateur. A l’ombre des pins et des parasols, sur le terrain de la Prud’homie de pêche, plus de 300 personnes ont ainsi savouré le repas champêtre alors que 50 voiliers ont pu s’affronter pendant les deux jours de régate.

A l’occasion de la traditionnelle Bravade de Saint-Tropez, il est évident pour la Société Nautique d’organiser la “régate des Bravades” afin de contribuer à l’actualité des activités locales. Ouverte à tous les bateaux, cette régate reste néanmoins l’épreuve des Tropéziens. Comme toutes les régates organisées par la Société Nautique de Saint-Tropez, la clôture de cette compétition et l’annonce des résultats demeurent un moment de réjouissances et de festivités. C’est l’occasion de lever le verre de l’amitié en présence des élus de Saint-Tropez. C’est bon. Bravade Regatta - Contributing to the festivities When Saint-Tropez holds its traditional annual Bravade festival, it seemed only natural to the Société Nautique to organise a Bravade Regatta as its contribution to the festivities. Although open to any boat, this regatta remains an essentially Tropezian affair. As with all events organised by the SNST, the prizegiving bash at the end is always a very sociable occasion, an opportunity to raise a glass with friends and the civic leaders of Saint-Tropez.

Trophée Pourchet - Fun for all the family In 2013, the Trophée Pourchet lacked nothing: all the ingredients were there for a fabulous weekend: sun, sea, families, friends, a stiff breeze for the 40-plus sailors, and a generous helping of good humour. Created more than 15 years ago, it should in theory be limited to 30 invited boats - according to its founder. It begins with a paella en famille at midday on the Saturday before a few tacks in the Gulf of Saint-Tropez. A second race on the Sunday, this time without the preliminary feast, establishes the ranking. With few alterations it continues every year, always with good humour and invariably supported by the founding family. Beneath the shade of the pine trees and umbrellas at the premises of the fishermen’s union, this year more than 300 people enjoyed the picnic-style meal while 50 boats fought it out on the water.

Nouvelle épreuve 2014 : La Golf Voiles Cup Encore une épreuve originale à ne pas manquer ! Le principe de cette nouvelle course (31 mai/1er juin 2014) consiste à faire se mesurer sur un parcours de golf (Beauvallon/ Grimaud) puis sur un parcours de régate, des équipages mixtes, quel que soit le niveau des uns et des autres. Les voiliers jaugés selon les règles du HN ou de l’IRC doivent comprendre au moins 4 équipiers. Tous les golfeurs, quel que soit leur niveau, sont admis mais seuls 4 membres, inscrits spécifiquement, prendront part effectivement au parcours de golf sous les règles du scramble. L’équipe qui aura obtenu le plus petit nombre de points sera déclarée vainqueur.

Challenge Interclubs - Tous ensembles ! Créé dans les années 90, le Challenge Interclubs a pour intérêt de rassembler les bateaux des Clubs organisateurs que sont les clubs nautiques de Saint-Raphaël, de Sainte Maxime, l’International Yacht Club de Port-Grimaud, le Yacht Club de Cavalaire et la Société Nautique de Saint-Tropez. Le challenge rassemble environ 50 bateaux. Dix régates, réparties tout au long de l’année, constituent ce Challenge convivial. Chaque club organise, sur son plan d’eau, deux régates. Les bateaux doivent, pour figurer au classement final, participer au moins à une d’entre elles, afin d’augmenter le nombre de participants, faire se rencontrer les uns et les autres et consolider les liens entre les clubs. Les 7 premières rencontres se sont achevées en avril. Prochains rendez-vous : 26 octobre/ CIC n°8 Saint-Tropez, 16 novembre/ CIC n°9 Sainte-Maxime, 30 novembre/ CIC n°10 Port-Grimaud où se tiendra la soirée de remise des prix.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

New event for 2014: Golf Voiles Cup Another original event not to be missed! The principle behind this new regatta (31 May/1st June 2014) is to compete against others on the golf course (Beauvallon / Grimaud) as well as on the water, with teams of any level. Sailboats are rated according to the HN or IRC rules and must have at least four crew. Four golfers, whatever their level, sign up for the scramble golf match on the Saturday and should also be part of the crew. The team which gets the lowest number of points is the winner.

Challenge Interclubs - All together! Started in the nineties, the Challenge Interclubs aims to bring together on the water boats from the sailing clubs of Saint-Raphaël and Sainte Maxime, the International Yacht Club de Port-Grimaud, the Yacht Club de Cavalaire and the Société Nautique de SaintTropez. This friendly challenge usually attracts around 50 boats for ten regattas that take place at regular intervals all year round. Each club organises two regattas, and to make it into the final ranking, boats must take part in at least one of them. The aim is to increase the number of participants, for people to meet, and to consolidate links between clubs. Seven of the first meetings were held in April. The next ones are: 26 October / CIC n°8 Saint-Tropez, 16 November / CIC n°9 Sainte-Maxime, and 30 November / CIC n°10 Port-Grimaud when the prize-giving will take place.

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“Classic Runabout Cup” Grande parade nautique Chaque année, des dizaines de Riva de toutes les époques, participent à cette Riva Runabout Cup et envahissent le port de Saint-Tropez pour un week-end de fête. Cette manifestation d’élégance, organisée par Marcel Biales et Alain Moreu, célèbre l’esprit Riva qui souffle à Saint-Tropez depuis le début des années 60. Florida, Ariston, Olympic, Aquarama côte à côte... autant de Riva aux lignes toujours aussi pures se retrouvent dans le bassin d’honneur pour une grande parade nautique comme au temps où il n’y avait qu’eux dans le port. Rendez-vous : dernier week-end de juillet.

Classic Runabout Cup - A very big parade Every year dozens of Riva boats from every period descend on Saint-Tropez to take part in the glorious Riva Runabout Cup for a weekend of partying. This always superbly elegant event, organised by Marcel Biales and Alain Moreu, celebrates the spirit of Riva which has been blowing through Saint-Tropez since the early sixties. Florida, Ariston, Olympic and Aquarama models side by side - so many Rivas with their elegant lines are to be found in the main harbour for a big parade as they did in the days when there were only Rivas in the port. Rendez-vous: last weekend of July.


Voiles d’Automne Un événement incontournable Après quatre courses dont trois comptabilisées, les voiliers tropéziens Cachou de Guy Curnillon avec Lionel Péan, Vito II de Gian Carlo Magrini, Pen Kalet 9 de Georges Le Troquer ont dominé l’édition 2013 en IRC B. Dans le groupe des IRC A, c’est le voilier de Jean-Claude Bertrand, Tchin Tchin, qui l’emportait suivi de Firsty de Pascal Muller et de Nutella de Max Laout. Du côté des voiliers jaugés HN, Moto83 skippé par Muriel Richelet suivi des tropéziens Brise du Roi de Philip de Koning et de Jade de Jean-Claude Laborde ont pris la tête de leur groupe. Dans la classe HN verte, le voilier tropézien Jacaranda de Jean-François Pascal sortait victorieux devant Green Zone (René Flamand) et de Yoldan (Daniel Diligenti) de Saint-Tropez. Créée en 1997, l’épreuve n’a cessé de croître depuis, attirant de plus en plus de concurrents. Malgré une météo souvent capricieuse à cette époque de l’année, le professionnalisme en mer et la convivialité du Club en font l’un des événements incontournables en Méditerranée.

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Voiles d’Automne - Not-to-be-missed After four races, three of which counted, the Tropezian sailors Guy Curnillon on Cachou with Lionel Péan, Gian Carlo Magrini’s Vito II, and Georges Le Troquer’s Pen Kalet 9 dominated the 2013 edition in the IRC B group. In the IRC A category, Jean-Claude Bertrand on Tchin Tchin won, followed by Pascal Muller’s Firsty and Max Laout’s Nutella. In the HN rated class, Moto83 skippered by Muriel Richelet followed by the Tropezian Brise du Roi of Philip de Koning and Jean-Claude Laborde’s Jade led their group. In the green HN class, the Tropezian boat, JeanFrançois Pascal’s Jacaranda, came out victorious ahead of Green Zone (René Flamand) and Yoldan (Daniel Diligenti) of Saint-Tropez. Launched in 1997, the event continues to grow and attract ever more entrants. Despite the often unpredictable end-of-season weather conditions, the professionalism at sea and the friendly atmosphere in the Club have made this one of the Mediterranean’s not-to-be-missed events.

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Riva et Boat Service groupe

ancement du 122’ Riva Mythos

En ce début de saison estivale, le groupe Riva Monaco Boat service (Monaco, Cannes, Saint-Tropez) vient de présenter le nouveau 122’ Riva Mythos au cours d’une conférence de presse organisée avec le groupe Ferretti en même temps qu’était inauguré sur la terrasse du Yacht Club de Monaco l’Aquarama Lounge by Riva dédié à Carlo Riva. Tradition, style, service sur-mesure et glamour, telle est la signature du groupe Riva Monaco Boat service. Depuis 1959, la célèbre marque et la Principauté de Monaco forment un couple unique et gagnant. Concessionnaire exclusif de Riva pour la France et Monaco, avec son débarcadère, ses quais et son tunnel, Monaco Boat Service est le berceau des bateaux de qualité et des services personnalisés dédiés aux propriétaires les plus exigeants.

A Saint-Tropez, Riva au rendez-vous des Voiles latines

“Prenez un jour de congé, disait déjà le slogan en 1969, venez à Cannes et vous trouverez le soleil, la mer et les bateaux à moteur Riva”. L’invitation est toujours de mise aujourd’hui. Le magnifique bureau se trouve à une encablure de la Croisette et du Palais des Festivals avec à droite le port Pierre Canto où les bateaux et les yachts les plus prestigieux du monde sont amarrés. Riva Saint-Tropez - dernière adresse du groupe Riva Monaco Boat service- offre au client Riva un service de “conciergerie Yacht” personnalisé, raffiné et unique : amarrage et affrètement quotidien ou hebdomadaire avec skipper à bord des prestigieuses unités et de l’Apreamare.

Dîner de gala dans “le” tunnel

Ici, à Saint-Tropez, Riva présente et promeut de nombreux événements de société, de mode, culturel et artistique, comme le rendez-vous des Voiles latines. Le 14 juin, l’association humanitaire Monaco Aide et Présence célébrait son 35e anniversaire par une soirée spectaculaire sponsorisé par Riva Monaco Boat service avec l’appui généreux de Lia Riva, fille du créateur, présidente du groupe et ambassadrice impliquée dans l’association. Le dîner de gala se tenait dans “le” magnifique tunnel en présence de SAS le prince Albert II de Monaco.

Lia Riva Ferrarese and Aquarama

122’ Riva Mythos

Cette année, Riva s’est donc surpassé avec le lancement du 122’ Riva Mythos, une évolution extraordinaire du Riva Domino 86’. Mythos devient ainsi le plus grand yacht sur plan jamais construit par la prestigieuse maison. Cette nouvelle série, entièrement construite en alliage aluminium, est tout élégance, style et sobriété avec les lignes inimitables de Riva. Riva Mythos avec ses plus de 37 m de long affiche des lignes extérieures très raffinées, un intérieur spacieux qui permet au propriétaire ou à son hôte de profiter d’une croisière en tout confort.

Vedette du Monaco Yacht Show

L’édition 2014 du trophée Riva, organisé par Monaco Boat service, aura lieu cette année la première semaine de septembre, trois jours de compétition en mer avant la remise du prestigieux trophée dans les salons de l’Aquarama Lounge by Riva. Ce sera un rendez-vous spécial qui réunira tous les propriétaires de Riva sur la French Riviera, de Monaco à Saint-Tropez en passant par Cannes. Une occasion unique de découvrir la longue histoire de Riva, avec la présence des Riva classiques, jusqu’à la nouvelle collection Riva Yachts représentée par le Mythos 122’, nouveau fleuron de l’historique chantier naval. Pendant le Monaco Yacht Show (24-27 septembre), le 122’ Mythos sera la vedette de toute la collection Riva exposée aux pontons de Riva Monaco Boat service, témoignage d’un héritage et d’une marque associée à l’image du sud de la France.

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aunch of the Riva 122’ Mythos

At the start of the summer season, the Monaco Boat Service group (Monaco, Cannes, Saint-Tropez) launched the new 122’ Riva Mythos at a press conference with the Ferretti Group. The launch was at the same time as the opening of the Aquarama Lounge by Riva dedicated to Carlo Riva on the top terraces of the Yacht Club de Monaco’s new building. Tradition, style, tailor-made service and glamour have long been the hallmarks of the Riva Monaco Boat Service group. Since 1959, this famous brand and the Principality of Monaco have made a unique and winning couple. As the exclusive Riva dealer for France and Monaco with its pontoons, quays and tunnel, Monaco Boat Service is the cradle of quality and personalised service, focused on meeting the needs of the most demanding owners.

Riva at the Voiles Latines in Saint-Tropez

“Take a day off,” was already the slogan in 1969. “Come to Cannes and you will find sun, sea and Riva motorboats.” The invitation still applies today. Their magnificent office is a stone’s throw from the Croisette and Palais des Festivals with Port Pierre Canto to the right where some of the world’s most prestigious yachts are moored. Riva Saint-Tropez – the last address for the Riva Monaco Boat Service - offers clients the fullon “yacht concierge service” - personalised, sophisticated and unique: berths and daily or weekly charters with skipper on prestigious Rivas and the Apreamare.

Gala dinner in “the Tunnel”

series, constructed entirely of aluminium alloy, is all you would expect from Riva with its clean lines, elegance and understated style. Over 37m in length, the 122’ Riva Mythos boasts clean lines and sophisticated interiors with meticulous attention to detail, offering optimum comfort to owners and their guests when cruising.

Star of the Monaco Yacht Show

The 2014 edition of the Riva Trophy, organised by Monaco Boat Service, will take place this year in the first week of September: three days of competition at sea before the prestigious prize is awarded in the Aquarama Lounge by Riva. It promises to be a very special rendezvous bringing together all Riva owners in the Côte d’Azur, from Monaco to Saint-Tropez via Cannes. It will be a unique opportunity to discover Riva’s long history represented by the classic Rivas through to the new Riva Yachts collection led by the 122’ Mythos, the new jewel in the crown of this historic boatyard. During the Monaco Yacht Show (24-27 September), the 122’ Mythos will be the star of the Riva collection on display along Monaco Boat Service’s pontoons, testimony to a heritage and brand that will be forever associated with the image of the south of France.

Here in Saint-Tropez, Riva hosts numerous society, cultural and arts events, for example at the Voiles Latines in May. Meanwhile in Monaco, on 14 June, the humanitarian association Monaco Aide et Présence celebrated its 35th anniversary with a spectacular party sponsored by Riva Monaco Boat Service with the generous support of Lia Riva, daughter of the great man himself, the group’s president and a committed ambassador for the association. The gala dinner was held in the magnificent Riva tunnel under the Rock attended by SAS Prince Albert II of Monaco.

The Riva 122’ Mythos

So this year Riva has excelled itself yet again with the launch of the 122’ Riva Mythos, an extraordinary evolution of the Riva Domino 86’. Mythos is the largest Riva ever built by this prestigious firm. The new

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Jeanneau Yachts

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Week-end à

aint-Tropez

Les propriétaires de Jeanneau Yachts ont pris l’habitude de rallier Saint-Tropez depuis une dizaine d’année maintenant et d’organiser une “journée-rencontres” en mer et sur terre comme celle qui se tenait l’an passé. Exceptionnellement cette année, nouveau bateau amiral en chaîne de fabrication oblige, les propriétaires Jeanneau seront absents. Ce n’est que partie remise. Souvenirs de la dernière édition. Les habitués de l’événement comme les novices se sont amarrés sur le quai de la capitainerie pour rejoindre le village Jeanneau installé sur le célèbre port pour le week-end. Malgré des prévisions météorologiques instables, chaque propriétaire avait pu en effet quitter son port d’origine avec son équipage à bord pour arriver à bon port ce vendredi 26 avril.

Se mesurer

Inscriptions, briefing et brunch sont au rendez-vous sous la tente. L’humeur est à la détente avant d’aller hisser l’après-midi les voiles. Au signal, la flotte des Jeanneau Yachts composée de Jeanneau 53 et de Jeanneau 57, les plus grands voiliers de la marque, s’ébroue et fait route devant Sainte Maxime avant d’aller enrouler la marque de la “Sèche à l’huile”. Cette première sortie est l’occasion pour chacun de se mesurer aux autres concurrents le temps d’une navigation en flotte et de découvrir la baie sous voiles.

Carte postale

Naviguer dans le golfe durant tout un week-end est l’occasion de partager un moment sportif et convivial. Dès leur retour au port, les marins estampillés Jeanneau se retrouvent pour débriefer de la navigation du jour autour du nécessaire aussi bien qu’utile cocktail d’ouverture, moment privilégié d’échanges entre propriétaires, prospects et partenaires et l’équipe Jeanneau. Carte postale : vue magique sur le clocher de Saint-Tropez à la tombée de la nuit.

Chassés-croisés

Le lendemain est une autre affaire. Place à la grande journée : le rallye Jeanneau Yachts dans la baie ! Le parcours est annoncé lors du petit-déjeuner à terre, suivi de l’avitaillement effectué sur les bateaux. Ensuite, les équipages peuvent larguer leurs amarres et aller prendre le départ sur la ligne mouillée entre le clocher du village et le bateau du comité Jeanneau. Dans la baie, on assiste alors à des chassés-croisés entre Jeanneau 53 et Jeanneau 57 pour gagner la meilleure place.

Arrivée devant la citadelle

L’animation est à son comble. Première manche, coup final, direction la baie des Canebiers où les équipages vont jeter l’ancre, reprendre des forces pour une halte déjeuner et même pour les plus courageux en ce mois d’avril tenter une fraiche baignade ! L’après-midi, deux autres manches seront courues pour le plaisir des équipages Jeanneau. Conditions de vent idéales entre Sainte Maxime, la plage de Pampelonne et la tourelle de la Basse Rabiou, avant une arrivée devant la citadelle.

A l’an que ven !

Le soir, un dîner de gala réunit les participants dans un restaurant au cadre exceptionnel sur les hauteurs du village. Ce moment convivial se déroule au rythme d’un orchestre de jazz. Chaque propriétaire se voit remettre la célèbre casquette de Capitaine au cours de la remise des prix avec en toile de fond les photographies prises au cours de cette intense journée. Dernier jour, dimanche 28 avril, la pluie qui s’invite n’empêche pas les marins Jeanneau de sortir en mer et le brunch pris pour profiter d’un moment au sec est fort apprécié, avant que chacun ne reprenne le large tropézien vers son port d’attache. C’était un week-end à Saint-Tropez, a l’an que ven, les Jeanneau ! Saint-Tropez

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Weekend in Saint-Tropez

For more than 12 years now Jeanneau yacht owners have looked forward to descending on Saint-Tropez for “day meetings” both at sea and ashore like the one held last year. This year will be an exception to the rule as the brand is in the throes of building a new flagship, but they should be back in 2015, it has just been postponed. Here’s a look back at the last edition. Regulars and newcomers were moored along the quay by the Harbour Master’s Office within easy reach of the Jeanneau Village set up on the famous harbour for the weekend. Despite a forecast predicting changeable conditions, all were able to leave their home ports with a full complement of crew aboard to arrive in fine fettle on Friday 26 April.

boats having been refuelled and provisioned, the teams cast off and headed for the starting line between the clock tower and Jeanneau committee boat. It was a wonderful sight as the Jeanneau 53s and 57s went back and forth across the bay, each one vying for first place.

To compete

Arrival in front of the Citadelle

On arrival, registrations, briefing and brunch awaited them in the tent, with everyone very relaxed before hoisting sails for an afternoon of sailing. At the signal, the fleet of Jeanneau 53s and Jeanneau 57s, the brand’s biggest boats, set sail to Sainte Maxime before rounding the “Sèche à l’huile” mark. This first outing was a chance for everyone to compare their performance with others in the fleet and discover the bay under sail

Picture postcard

Sailing in the Gulf of Saint-Tropez for a whole weekend is a wonderful way to enjoy a bit of competition and socialise with like-minded people. On their return to harbour, the Jeanneau sailors met for a debriefing at the obligatory always very welcome cocktail, a chance for owners, prospective new owners, partners and the Jeanneau team to discuss their favourite pastime against the picture postcard backdrop of Saint-Tropez’ clock tower as night fell.

Back and forth

The next day was a different story. The ‘Big Day’ when Jeanneau yachts rally in the bay! The course having been announced during breakfast and the

The weekend was at its peak. This first race of the day over, the final blast saw them heading for Canebiers Bay where the crews dropped anchor for lunch, the bravest even taking a dip in the bracing April sea temperatures! Two more races followed in the afternoon, much to the delight of all the teams. Conditions were ideal between Sainte Maxime, Pampelonne beach and the Basse Rabiou tower, before they finished in front of the Citadelle.

See you next year! In the evening participants gathered for a gala dinner in a restaurant on the upper slopes of the village with a superb view. A jazz band set the tone, as all the owners donned their famous Captain’s caps during the prize-giving against a panorama of photographs taken during this very intensive day. On the last day, Sunday 28 April, rain effectively stopped play but everyone appreciated a good brunch in the dry before heading out to sea and back to their home ports. That was a weekend in Saint-Tropez: a l’an que ven, which in Provencal means “See you next year!”


Š Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

PATRIMOINE Heritage

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PATRIMOINE Heritage

La Bravade

Quand Saint-Tropez célèbre son histoire When Saint-Tropez celebrates its history

Parce qu’au 16e siècle et pendant de nombreuses années, les pirates écumaient les côtes méditerranéennes, le modeste village de Saint-Tropez se dota d’une milice chargée de défendre la population. Ainsi naquit la Bravade et ses bravadeurs dont les tromblons résonnent chaque année au mois de mai.

456e année des Bravades ETAT-MAJOR 2014

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Le Capitaine de Ville/Town Captain : René Rocchietta L’Enseigne/Standard Bearer : Loïc Amann Major/Major : Jean-Rémi Rocchietta Le Major de l’Enseigne/Standard Bearer Major : Tom Folco C’est en 1558 que le Conseil de la Communauté décida de désigner sous le nom de Capitaine de Ville, le chef de la milice locale chargé de recruter et commander les hommes nécessaires à la défense de la Cité. Pendant plus d’un siècle, les Capitaines de Ville et leurs milices tropéziennes assurèrent ainsi la défense locale et s’opposèrent victorieusement aux nombreuses attaques venues notamment de la mer.

Des habitants zélés

Les pouvoirs attribués à cette milice dans la ville de Saint-Tropez furent confirmés par les lettres patentes de tous les Rois de France de Charles IX à Louis XIII. Sous Louis XIV, la milice locale fit place à une garnison royale installée à la citadelle. Mais en cessant de faire usage de leurs armes pour la défense de leur cité, les Tropéziens les conservèrent pour honorer leur Saint Patron. Et le Capitaine de Ville continua à se mettre à la tête de la Bravade, grande fête patronale du 17 mai, et les habitants ne furent que plus zélés à reprendre, ce jour-là, le costume et les armes qu’ils avaient jusqu’alors portés.

Abandonné aux courants de la mer

Au début de notre ère, nait à Pise en Toscane dans une famille patricienne le chevalier Torpès. Brillant officier, l’empereur Néron le nomme intendant de son palais. Mais lors d’une fête que donne l’empereur, Torpès récemment converti par Saint Paul, fait une profession de foi solennelle et refuse comme le lui demande Néron de se rétracter. Après plusieurs péripéties et tractations, il est finalement décapité à l’embouchure de l’Arno en l’an de grâce 68. Son corps est mis dans une barque avec un chien et un coq puis abandonné aux courants de la mer.

Une fête originale et grandiose

Poussée par les vents d’Est, l’embarcation vint accoster dans le golfe de la ville d’Héracléa. On y édifia un lieu de culte en l’honneur de Torpès, Tropez, Saint-Tropez et la translation de ses restes eut lieu le 17 mai. Ainsi fusionne l’histoire de Saint-Tropez, du village, et de son patron avec l’Histoire de France. Depuis, cet événement est magnifiquement commémoré chaque année à la même date : c’est la fête originale et grandiose, intime et joyeuse, la fête des Bravades.

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PATRIMOINE Heritage

For many years from the 16th century onwards pirates roamed the Mediterranean Sea, which is why the humble village of SaintTropez appointed a militia responsible for defending the population. These then are the origins behind the Bravade corps and its bravadeurs whose blunderbusses resonate throughout the town every year on May. It was in 1558 that the village council decided to appoint a Town Captain to head up a local militia and be responsible for recruiting and commanding the men required to defend the town. For more than a century the Town Captains and their militias of loyal Tropezians kept the area safe, successfully fending off numerous attacks from the sea.

La Bravade issue des libertés de Saint-Tropez, communion de toute une population dont l’histoire lointaine ou récente n’est qu’héroïsme et fidélité, s’est perpétuée intacte jusqu’à nos jours. The Bravade represents freedom from tyranny for Saint-Tropez, a communion involving the whole population whose distant and recent history is one of heroism and loyalty, and which has survived intact down the centuries to the present day.

Eager inhabitants

The powers invested in this militia by Saint-Tropez’ Town Council was in turn ratified by all the Kings of France from Charles IX to Louis XIII. Under Louis XIV, the local militia gave way to a royal garrison billeted in the Citadelle. But while they may have ceased to use their weapons to defend their people, the Tropezians kept them to honour their patron saint. The Town Captain continued to lead the Bravade, a major festival every 17 May and the locals became even more eager to don the uniforms and weapons they had worn up to that time on this day.

A little bit of history

So who is this patron saint? Born in Pisa, Tuscany early AD into a patrician family, the knight Torpès was a brilliant officer chosen by Emperor Nero for a trusted position in his palace. One day during a party given by the Emperor, Torpès who had recently been converted by St Paul made a declaration of his faith and refused in front of Nero to renounce it. After several attempts at negotiation, he was eventually beheaded at the mouth of the River Arno in 68 AD. His body was put into a boat with a dog and a cockerel and set adrift on the sea.

A grand festival rooted in the past

Driven by easterly winds, the little boat landed in the Gulf at the town of Heraclea. The locals built a place of worship in honour of Torpès, Tropez, Saint-Tropez and his remains were transferred to this holy place on 17 May. Thus the history of Saint-Tropez, the village and its patron saint merges with the history of France. Every year on that date the townspeople commemorate their saint on the same date with a grand yet intimate and joyous festival rooted in the past - the Bravade.

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PATRIMOINE Heritage

La Saint-Pierre, en Provence La fête de la mer et des pêcheurs Saint Peter in Provence Feast day for the sea and fishermen

The Feast of Saint Peter (Saint-Pierre) in Saint-Tropez ends in the evening at La Pesquière when a pointu is burned as an act of purification on a large bonfire on the shore, the only pagan aspect of this festival that for centuries has been strongly influenced by Christianity. Peter, the apostle, Peter the protector, Peter the bedrock of a stable society.

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La fête de la Saint-Pierre s’achève à Saint-Tropez à la Pesquière, la nuit, par le grand feu purificateur d’un pointu sur le rivage, seul aspect païen d’une réunion populaire fortement marquée depuis des siècles par la religion chrétienne. Pierre, apôtre. Pierre, protecteur. Pierre, socle d’une stabilité sociale.


PATRIMOINE Heritage

Figure emblématique et protectrice

Saint-Tropez reste fidèle à ces traditions même si les festivités durent moins longtemps. En l’église paroissiale, l’office, célébré en l’honneur de saint-pierre, est suivie par l’association des amis de la Bravade et des traditions tropéziennes, par le Cepoun (lire page XX), le Capitaine de ville, les bravadeurs mais aussi des marins de la SNSM, la société nationale de sauvetage en mer, et les pêcheurs locaux. Autant d’émotions partagées car la fête de la Saint Pierre célèbre la figure emblématique et protectrice des pêcheurs en Méditerranée. Protectrice à double titre puisqu’elle était censée protéger autrefois ces hommes de la mer qui, tous les jours, affrontaient en période de pêche les éléments mais aussi leur embarcation, outil précieux de leur travail.

A la lueur des lampions multicolores

Moment d’émotions, moments de liesse aussi. De rires, de danses et de chants. Au son des fifres et des tambours de la clique en l’honneur du saint, tous participent ensuite avec les villageois et villageoises en costume provençal à la procession, statue du saint en tête, qui s’étire dans les ruelles du village. Cette fête populaire, qui n’a rien perdu de sa force dans un monde qui va très vite aujourd’hui, permet peut-être de ralentir le temps, de se rapprocher de la nature et de ses cycles immuables. Le soir, à la Pesquière, la barque qui brule se reflète dans les yeux brillants des enfants. Et le jour s’achève par le bal de la SaintPierre. Et l’on danse longtemps, sur les quais, dans la nuit à la lueur des lampions multicolores.

It is one of many traditional summer solstice festivals in Provence, that time of year when the days are longest, the nights shortest, when the sound of cicadas reverberates in the pine trees and the air is balmy. In days gone by on the day before, leaders of the fishermen’s corporation, dressed in their full regalia, would pick up the statue of the saint and lead a procession to take it to their headquarters. Here the officiating priest would sprinkle a log with holy water before setting light to it. The next day, all the fishermen led another procession, a prelude to three days of festivities.

An emblematic figure and protector

Saint-Tropez has long remained faithful to these traditions even though the festivities do not last as long. The friends of the Bravade and Saint-Tropez traditions association, with the Cepoun, Town Captain, the bravadeurs and seamen from the national lifeboat organisation, SNSM, accompanied by fishermen from the Gulf all attend the service in the parish church. So many emotions are shared as the Feast of Saint Peter celebrates an emblematic figure and protector of fishermen in the Mediterranean: a protector with a dual role, as not only did he protect these men of the sea who during the fishing season battled the elements every day, but also their precious tools of the trade – their boats.

Beneath the glow of multi-coloured lanterns

It’s a day of mixed emotions, and yet also highly enjoyable, a time for dancing and singing. To the sound of the fifes and drums in honour of their saint, everyone joins the villagers who are dressed in Provencal costumes in a procession which winds its way through the town’s narrow streets. This feast day has lost none of its power in a fast-moving world, as it offers a moment of reflection, when time stands still, as it brings us closer to nature and the timeless changing of the seasons. In the evening at La Pesquière, the light cast by the burning boat is reflected in the eyes of the children - the future. The day ends with Saint Peter’s ball, with dancing into the early hours along the quays beneath the glow of multi-coloured lanterns.

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Photographies : © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Elle fait partie en Provence des grandes fêtes traditionnelles du solstice d’été, le moment de l’année où les journées sont les plus longues, les nuits les plus courtes, où l’on entend les cigales chanter dans les pinèdes, où l’air est chaud. Autrefois, la veille, les prud’hommes en grande tenue, allaient chercher la statue du saint qu’ils amenaient en procession au tribunal de pêche. Devant celui-ci, l’officiant aspergeait d’eau bénite un bûcher auquel il mettait ensuite le feu. Le lendemain, tous les pêcheurs organisaient une procession, prélude de réjouissances qui duraient trois jours.


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CINÉMA Cinema

encontres Internationales du Cinéma des Antipodes 4

Du 13 au 19 octobre 2014 à Saint-Tropez

Chaque année, Bernard Bories vient à Saint-Tropez avec, sous le bras, des bobines-pépites glanées de par le monde au cours de l’année écoulée. Amateur éclairé et totalement bénévole, il va d’un festival à une autre projection, à Sundance, Créteil, Melbourne ou Cannes et sélectionne ce qui à ses yeux est le plus représentatif du cinéma des Antipodes. Avec, à chaque fois, quelques perles qu’il nous fait partager !

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1 “2014 s’annonce une belle année, vivifiante et éclectique pour le cinéma des Antipodes en France”, annonce Bernard Bories, l’infatigable président. Même si, à l’heure où nous mettons sous presse, rien est encore fixé, comme le nom du président du jury ou celui des jurés qui seront révélés bientôt.

Cinéma fantastique australien

“Nous devrions pouvoir montrer en avant-première, poursuit Bernard Bories, le très remarqué premier long métrage de Jennifer Kent “The Bababook” (présenté lors du festival de Sundance) que Saint-Tropez avait reçu en 2008. Et découvrir aussi, toujours dans la catégorie cinéma fantastique australien, la nouvelle version (35 ans après) du célébrissime “Patrick”. Après Richard Franklin, c’est en effet au tour de Mark Hartley de s’attaquer à l’histoire de Patrick, un jeune qui a tué sa mère et l’amant de celle-ci et qui est depuis plongé dans un état végétatif…

Hommage à Craig Lahiff

Diversité des genres

Un hommage sera rendu cette année au réalisateur australien récemment décédé Craig Lahiff à travers son dernier film “Swerve”, une superbe course poursuite à travers le désert australien sous le soleil et la lumière magique de l’Australie. Un film à cent à l’heure.

Jamais deux sans trois, pourrons-nous découvrir ce qui se passe en Australie lors des douze dernières heures avant la fin du monde grâce à l’époustouflant “These Final Hours” de Zak Hilditch, en sélection officielle à la Quinzaine des Réalisateurs et candidat à la Caméra d’Or ? L’édition 2014 fera une belle place à la diversité des genres en proposant le percutant et subtil film australien “Galore” de Rhys Graham, véritable immersion au cœur de l’adolescence. Autre univers, celui plus burlesque et décalé d’Annika Glac qui nous propose de suivre, en plein Varsovie, un lapin et un renard ou plutôt Blanka et Alexander. Elle est enceinte et distribue des prospectus, lui sort de prison. Ils se rencontrent par hasard, ou presque ! C’est “Bunny”.

Tribute to Craig Lahiff

In a tribute to Australian director Craig Lahiff who passed away recently, there will be a screening of his last film Swerve, a nailbiting chase through the desert beneath the burning sun and magical light of Australia. A film at a hundred miles an hour.

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CINÉMA Cinema Vers un 3e Grand prix pour Rolf De Heer ?

Quant à “Charlie’s Country”, présenté lors du Festival des Cannes dans le cadre de Un Certain Regard, souhaitons qu’il sera à Saint-Tropez. Rolf De Heer serait alors en compétition pour un troisième Grand Prix des Antipodes après ceux de “10 Canoës” et de “The King Is Dead”.

Premier film de Daniel Joseph Borgman

Coté Nouvelle-Zélande, c’est le premier film de Vincent Ward “Vigil” qui en sera le joyau avec la toute nouvelle version numérique de ce sublime film qui fût en 1984 le premier film néo-zélandais, “magnifique, mystérieux et envoûtant”, en Compétition Officiel dans le Festival de Cannes. Nous devrions aussi découvrir le premier film du natif de Dunedin, maintenant installé au Danemark, Daniel Joseph Borgman “The Weight of Elephants”, en compétition à Cannes dans le cadre d’Ecrans Juniors.

Des documentaires, des classiques et des inédits

Nous partirons de nouveau à la découverte des voisins des Antipodes avec une fenêtre sur l’Indonésie et un voyage du coté de la Nouvelle Calédonie avec Gilles Dagneau et ses “Horizons Chimériques”. Enfin, c’est à travers le regard du bout du monde que nous participerons à cette année de commémoration de la Première Guerre Mondiale. Bien sûr, nous retrouverons à Saint-Tropez la section Antipodes Junior destinée au jeune public tout comme la compétition de courts métrages ainsi que des documentaires, des classiques, des inédits des Antipodes et plusieurs belles expositions.

1 | The fence 2 | The weight of elephants 3 | Bunny 4 | Galore 5 | Kharisma 6 | Vigil Toss on hill top col flat

www.festivaldesantipodes.org

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Every year Bernard Bories comes to Saint-Tropez with gold nuggets under his arm, spools of film gleaned from the past year’s offerings from Down Under. A highly knowledgeable movie fan, he goes from one festival to another, totally voluntarily, to the Sundance, Créteil, Melbourne or Cannes festival and selects those films which in his opinion are most representative of Antipodes cinema. And every year what pearls he brings to share with us! “2014 promises to be a great year, bracing and eclectic for Antipodes cinema in France”, says its indefatigable president Bernard Bories, even though at the time of going to press nothing had yet been confirmed, such as the name of the jury president or members on the jury.

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Annika Glac who invites us to follow a rabbit and a fox, or rather Blanka and Alexander, in the middle of Warsaw. She is pregnant and distributing flyers, he is just out of prison. They meet by chance – or nearly! It’s Bunny.

A 3rd Grand Prix for Rolf de Heer?

As for Charlie’s Country, presented at the Cannes Film Festival in the Un Certain Regard category, we hope to see it in Saint-Tropez. Rolf de Heer would then be in competition for a third Grand Prix des Antipodes after those he won for 10 Canoës and The King Is Dead.

First film by Daniel Joseph Borgman

Australian horror movies

From New Zealand, the debut film by Vincent Ward Vigil will be the jewel in the Kiwi crown. A brand new digital version of this sublime movie, the first New Zealand film in official competition at Cannes in 1984, it’s described as “magnificent, mysterious and spellbinding”. We should also be seeing the debut feature film by Dunedin native, now settled in Denmark, Daniel Joseph Borgman, The Weight of Elephants, in competition in Cannes in the Ecrans Juniors category.

“We are hoping to have the premier in France of the remarkable first feature length film by Jennifer Kent The Bababook (world premiere was at the Sundance Festival) who came to Saint-Tropez in 2008. And to discover in the Australian horror film category the new version (35 years on) of the famous Patrick. After Richard Franklin, it is the turn of Mark Hartley to tackle the story of Patrick, a young man who murdered his mother and her lover and who is in a coma in hospital…

Documentaries, classics and new releases

Diversity of genres

Once again we will be embarking on a voyage of discovery to the neighbours with a glimpse of Indonesia and a trip along the New Caledonia coast with Gilles Dagneau in his Horizons Chimériques. We will also be participating in this, the centenary commemoration year of the First World War, through the eyes of those Down Under. And of course, as always in Saint-Tropez there is the Antipodes Junior section for the kids, a short film competition, documentaries, some classics, a few new releases and several exhibitions.

There’s always three: so will we be able to see what happens in Australia 12 hours after the end of the world with Zak Hilditch’s breathtaking These Final Hours, screened at the Cannes Film Festival’s Directors’ Fortnight and up for a Caméra d’Or? The 2014 edition looks set to showcase a diversity of genres, offering the striking yet subtle teen drama from Australia, Galore by Rhys Graham. And in another world, the more burlesque out of kilter universe of

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

SNSM France’s lifeboat organisation

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SNSM France’s lifeboat organisation

Sauveteur en mer par tous les temps Bénévole… tout le temps Activité :

Signe particulier :

Job description: sea rescuer in all weathers Key quality: volunteer 24/7 Ils sont environ 5 000 sur tout le littoral français, hommes et femmes, à se tenir prêts. Prêts ou disponibles dans les 20 minutes qui suivent les 2 coups de sirènes. 24 h sur 24, 365 jours par an, + un, les années bissextiles. Répartis sur 223 stations le long des côtes, les Sauveteurs interviennent jusqu’à 20 milles du littoral (soit environ 40 km), uniquement sur demande des CROSS, les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage, par tout temps. In total there are around 5,000 of them all along the French coast; men and women who are on standby to act. All are ready or available to respond within 20 minutes at the sound of two blasts on the siren – 24/7, 365 days a year + leap years. Divided into 223 stations along the coast, sea rescuers intervene up to 20 nautical miles off the coast (about 40km), only on the orders of the CROSS (Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage), in all weathers.

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SNSM France’s lifeboat organisation Des chefs d’équipage formés en Bretagne

Pour avoir un aperçu de ce que vécurent les premiers Sauveteurs en Mer, il faut se reporter aux illustrations ou photographies de la fin du 19e siècle. Pas de canot moteur à cette époque, pas de canot insubmersible. Les villageois tiraient les canots à la mer, les chevaux aidaient à les mettre à l’eau. Ensuite, il fallait ramer, ramer, ramer. Avec une seule volonté chevillée au corps, celle de sauver des vies humaines. Sans mettre la sienne en danger.

La pièce essentielle de l’équipe est le “Patron”. Électricien de profession, 39 ans, père de deux enfants, François Schettino (aucun lien avec son homonyme italien) a succédé à Jean-Pascal Bruno et Claude Ganguet qui avait assuré l’intérim. 14 ans qu’il est engagé à la station, d’abord comme canotier puis comme sous patron durant deux ans et Patron du Bailli depuis 2010 après un stage intensif à Saint-Malo. En 2013, le Bailli de Suffren II et son équipage ont réalisé 42 sorties sauvetage (moitié voile, moitié unités moteur) et 35 sorties pour exercices (hélitreuillage, secourisme…). Deux sous patrons, formés en Bretagne à Saint-Brieuc sur simulateurs, complètent l’équipe. Oui, la SNSM SaintTropez se porte bien et a même plein de projets.

Sauvetages au large et surveillance des plages

Créée sous la forme d’une association loi 1901, la SNSM, dont la vocation première est de secourir bénévolement et gratuitement les vies humaines en danger en mer et sur les côtes, a été reconnue d’utilité publique en 1970. Sa première mission comprend les sauvetages au large, assurés par les Sauveteurs embarqués bénévoles, et la surveillance des plages, prise en charge par les nageurs-sauveteurs volontaires.

Une tombola avec des lots prestigieux

Le premier, c’est le renouvellement repoussé et attendu de l’actuel canot, remisé deux mois cet hiver pour travaux. 2017 devrait être la bonne année. Son coût : 1,2 M€, pris en charge en partie par le Conseil régional, le Conseil général, la Ville, les dons. Cette année, la Ville de SaintTropez a alloué 20 000 € de fonctionnement à la SNSM et 30 000 € d’investissement. Suncap a prévu en juillet un rallye dont les bénéfices iront intégralement à la SNSM. Lors des prochaines Voiles, une tombola (tirage en mars 2015) sera organisée avec des lots prestigieux dont un 1er Prix, une voiture de marque allemande à trois lettres, et des séjours dans des hôtels de luxe de la presqu’île...

Canotier avec spécialisation

La SNSM Saint-Tropez se porte bien. Actuellement 7 candidats (dont 5 garçons) forment la relève de l’équipe. Ils le resteront au moins un an afin de bien connaître le bateau et le matériel, apprendre, évaluer et appréhender les manœuvres de sauvetage, acquérir des réflexes avant leur prochain rôle de canotier et se spécialiser, qui sait, selon leurs affinités comme mécanicien, radio, plongeur, infirmier avec stages de formation à la clé donnés au centre SNSM de Saint-Mandrier. Tous réalisent régulièrement 2 heures de plongée, 2 km avec palme et masque et combi si nécessaire entre la Ponche et la Rabiou.

Opération d’envergure

La station s’apprête à présenter un nouveau site internet réalisé en interne par une canotière. Comme chaque année, la SNSM recevra des classes de colonies de vacances pour les sensibiliser aux activités de la mer : visite de pointu, de la tartane, des pêcheurs et des vieux gréements. En octobre, elle participera à l’Opération triton, comme en avril 2013. Une vaste opération simulant une catastrophe. Le principe : “Quelque chose se passe sur l’eau entre Cavalaire, Fréjus et SaintRaphaël”. En 2013, le sujet était “deux bateaux sont entrés en collision avec 2 blessés à bord.” Une opération d’envergure organisée par le CROSS en présence du 35 F, de la gendarmerie maritime, des douanes.

Se rendre disponible lorsque la sirène retentit

La SNSM Saint-Tropez se porte bien. Elle entretient de bonnes relations avec la Mairie comme avec la Société Nautique à laquelle elle prête régulièrement main forte lors des courses organisées tout au long de l’année dans la baie. Ses effectifs sont actuellement de 28 membres, moyenne d’âge : 30/ 35 ans. Bien sûr, avec quelque 5 ou 6 candidats supplémentaires, elle se porterait encore mieux. Chacun a une activité professionnelle, pas toujours facile de se rendre disponible dans la minute lorsque la sirène retentit.

Canotier with specialisation

its crew carried out 42 rescues (half sailboats, half motorboats) and 35 training exercises at sea (with helicopters, first aid etc.). Two deputies, trained in Brittany at Saint-Brieuc on simulators, complete the team. Yes, the SNSM Saint-Tropez is well supported and has several projects in the pipeline.

The Saint-Tropez SNSM is well supported with back-up. There are seven candidates at the moment (five of them men) preparing to pick up the baton one day. They will spend at least a year getting to know the boat and its equipment. They are learning how to assess situations and execute rescue manoeuvres, and will acquire automatic reflexes, before specialising in a role depending on their strengths, either as mechanic, radio operator, diver, nurse, etc. with training courses at the SNSM centre in Saint-Mandrier. All are required to do two hours of diving regularly, and to swim 2km with mask, snorkel and if necessary a wetsuit between La Ponche and La Rabiou.

Tombola with prestigious prizes

The first is a long-awaited replacement for the current lifeboat which spent two months this winter in dock for maintenance. 2017 looks like being the year. Cost: €1.2 million with contributions from the region, the Var department, town council and donations. This year the SaintTropez town council allocated €20,000 towards SNSM running costs and €30,000 for investment. Suncap has planned a rally in July, the proceeds of which will go to the SNSM. At the next Voiles des SaintTropez a tombola (the draw will be in March 2015) is being organised with some fabulous prizes up for grabs, the first being a German brand car with three letters, as well as nights in luxury hotels on the SaintTropez peninsula.

Available to act when the siren goes

The Saint-Tropez SNSM is well supported. It maintains good relations with the town council and SNST, regularly lending a hand at events organised throughout the year in the bay. It currently has 28 members with an average age of 30-35, although of course it would be even better if they had an extra five or six. As they all have day jobs, it’s not always easy to drop everything when the siren goes.

Big scale operation

Coxswains trained in Brittany

The station is ready to launch a new website created by one of the ladies in the team. Every year the SNSM welcomes classes from summer camps to raise awareness of the sea and all the activities associated with it: visits to see pointus, tartanes, fishing boats and rigs from the past. In October it will take part in a major simulated disaster exercise, code named Operation Triton, as it did in April 2013. The principle: “Something happens on the water between Cavalaire, Fréjus and SaintRaphaël” – it could be anything. In 2013, it was a collision between

At the head of the team is the coxswain (patron). An electrician by trade, age 39 and father of two, François Schettino (no link to the Italian captain who shares his surname) took over from Jean-Pascal Bruno and acting coxswain Claude Ganguet. He’s been with the station for 14 years, first as a canotier (in charge of the inflatable), then as deputy coxswain for two years and now coxswain of the Bailli since 2010 after an intensive course at Saint-Malo. In 2013, the Bailli de Suffren II and

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

SNSM France’s lifeboat organisation

Quelle plus noble mission ?

un, les années bissextiles. . “Nous faisons de notre mieux, disent ces Sauveteurs en Mer, avec beaucoup de passion.” Qui en effet a envie de sortir en bateau à 2 h du matin alors que notre bon mistral souffle à travers les campaniles et que tout le monde reste à terre bien au chaud. Quelle plus noble mission que celle de bénévole ?

Et puis cet été, des jeunes arborant un t-shirt aux couleurs de la SNSM et formés par elle, veilleront sur la population estivale sur les plages des Cannebiers, à la Bouillabaisse, aux Salins. La SNSM Var réalise 63% des sauvetages au large, de jour, dans le Var et 98% de nuit. Elle n’intervient que sur ordre du CROSS. 24 h/ 24, 7 j/7, 365 j/ an, +

two boats resulting in two people being injured. This is a wide scale operation organised by the CROSS and attended by 35 F, the maritime police and customs.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

What nobler mission?

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And then this summer, young girls and boys trained by the SNSM and wearing the association’s T-shirts will be patrolling the beaches keeping a watchful eye on the summer holidaymakers from Cannebiers to Bouillabaisse and Salins. The Var SNSM is behind 63% of offshore rescues in the day and 98% at night. “We do the best we can and are passionate about what we do,” say the sea rescuers. Indeed who would want to go out in a boat at 2am when there’s a strong Mistral blowing and everyone else is safe and warm. What nobler mission can there be than to be a volunteer?


ENVIRONNEMENT Environment

Flore Etet l’humain faune impactées. ?

Sac plastique trouvé dans l’Arctique, à 2500 m de profondeur (Alfred-Wegener-Institut Helmholtz-Zentrum für Polar- und Meeresforschung, Allemagne)

Plastic waste in the marine environment.

Flora and fauna affected. And humans? La Revue du Port de Saint-Tropez doesn’t only have a recreational vocation. It also seeks to provide a voice to those who serve the sea, for example the great captains of the past who were born in Saint-Tropez or nearby. It is also always questioning and pricking people’s consciences about our marine environment and conservation. For example in the last edition we had articles on “Ocean acidification and its consequences for the Mediterranean”, “The Deep Arvor Profiler” and “Molluscs at the service of Ifremer (French Research Institute for Exploitation of the Sea)”. This year plastic waste is the topic, a scourge of our planet that mankind must tackle - if it is not already too late.

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© Pham CK et al.

Déchets plastiques en milieu marin


ENVIRONNEMENT Environment

© Pham CK et al.

Déchets récupérés dans les filets de pêche au Blanes canyon à 1500 m (Institut de Ciències del Mar (ICM-CSIC), Espagne)

La Revue (officielle) du Port de Saint-Tropez n’a Il existe un “7e continent”. Certains l’ont rencontré, d’autres, non, la pas qu’une vocation récréative. Elle souhaite aussi plupart des terriens, l’ignorent. Parce qu’il est en dehors des circuits maritimes commerciaux. Il atteindrait, selon des observations menées témoigner de certains grands serviteurs des mers depuis plus de 15 ans, une surface de près de 3,5 millions de km². comme le furent ces capitaines nés à Saint-Tropez ou alentours. Elle veut encore interroger et éveiller les Population littorale parfois démesurée consciences à propos de notre environnement marin L’image d’un “continent” est exagérée, elle permet toutefois d’illustrer la présence de densités importantes de déchets issus des activités et de sa préservation. Comme dans notre dernière humaines et acheminés là par les courants marins. 3,5 millions de édition à propos de “l’Acidification des océans et ses km², près d’un tiers de la superficie de l’Europe, cinq fois celle de la conséquences en Méditerranée” ou du “Profileur Deep France. Son lieu : Nord-est du pacifique, entre la Californie et Hawaï. Arvor” ou “Des mollusques au service d’Ifremer”… Les Et en Méditerranée ? Parce que les eaux de surface ne peuvent sortir à Gibraltar, parce que les apports de déchets, et notamment ceux en déchets plastiques sont partout. C’est un fléau que les plastique (en raison d’une population littorale parfois démesurée), les humains devraient prendre en considération. Si ce n’est densités de déchets flottants, très présents dans nos eaux, sont aussi importantes si ce n’est plus. pas déjà trop tard. Exposition.

There is in fact a “seventh continent”. Some have come across it, others have not, and the majority on land simply do not know it is there. That’s because it is not on any of the major shipping routes. And yet, based on observations made over the last 15 years, it covers an area of nearly 3.5 million km².

plastic (due to too many people living on the coast), and the sheer density of floating waste ever-present in our waters.

Not just rubbish

Earlier this year, 14 January 2014 to be precise, MEPs adopted three key measures to reduce the amount of plastic waste in the environment. They aim to increase the amount that is collected and recycled, and to ban the most dangerous plastics and the most resource-intensive. In their report, our MEPs recognise that the “problem of plastic waste cannot be specifically addressed by European Union legislation and must be considered as part of the general flow of waste, despite its particularities”. Waste of this nature should no longer be thought of as “just rubbish” but rather “as a resource” by supporting “its reuse, recycling and recovery” and promoting development of a “suitable environment market”.

Too many living on the coast

The image of a continent is perhaps a little exaggerated, but it does serve to illustrate the significant density of waste from human activities which is borne by the currents to this area: 3.5 million km² is nearly a third of the surface of Europe, five times the size of France. Its location: northeast Pacific between California and Hawaii. So what about the Mediterranean? The problem is big, if not bigger because surface water cannot get out at Gibraltar, because of the waste generated, particularly

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ENVIRONNEMENT Environment Pas de simples ordures

Meilleure gestion des déchets à terre

Polluants organiques persistants

Macrodéchets, source des micros

En ce début d’année 2014, le 14 janvier, les eurodéputés ont adopté trois principales mesures destinées à réduire les déchets plastiques dans l’environnement. Elles visent à augmenter leur collecte et leur recyclage, à interdire les plus dangereux ainsi que les plus gourmands en ressources. Dans leurs “considérant”, nos eurodéputés reconnaissent que “les déchets plastiques ne sont pas spécifiquement abordés par la législation de l’Union européenne et qu’ils sont considérés comme faisant partie du flux général de déchets en dépit de leurs particularités”. Les déchets de cette nature ne devraient plus être considérés “comme de simples ordures” mais devraient plutôt être envisagés “comme une ressource” en soutenant “leur réutilisation, leur recyclage et leur valorisation” et en favorisant la création d’un “environnement de marché adéquat”.

Les matières plastiques sont de plus en plus diversifiées, notent encore les élus européens, et leur utilisation augmente. Selon les dernières estimations, il flotterait près d’un million de tonnes de macro et microdéchets dans les océans Pacifique et Atlantique. Autant de déchets qui persisteront dans l’environnement pendant des centaines d’années tuant la vie marine, provoquant des réactions toxiques et libérant dans l’environnement, et donc dans les chaînes alimentaires, des perturbateurs endocriniens, des agents cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, des nanoparticules ainsi que des polluants organiques persistants.

Pour François Galgani, responsable à l’Ifremer de projets environnementaux en Méditerranée, “on parle de microplastique à partir de 5 mm, c’est-àdire la taille à partir de laquelle on ne perçoit plus les macrodéchets à l’œil nu. Or, la dégradation des plastiques est très variable selon le type de polymère qui les constitue et selon leur épaisseur. Certains restent en surface, d’autres coulent. Les microplastiques sont plutôt issus de la dégradation progressive des premiers”. “La prise en compte de ce problème par les gestionnaires de l’environnement est récente, ajoutet-il. Elle a conduit les instances internationales, les gouvernements et les associations à la mise en place de programmes en vue de préciser l’ampleur du problème et d’établir des mesures relatives à une meilleure gestion des déchets à terre, une limitation des apports au niveau des sources principales et des actions d’information et d’éducation du public.”

“Les mesures touchent souvent les macrodéchets, source des micros, précise-t-il. Elles peuvent être préventives. Un bel exemple est celui des sacs de caisse de la grande distribution dont les volumes ont baissé de 90% en 12 ans. Ou alors curatives, avec des opérations de collecte en mer, notamment pour les engins de pêche abandonnés (filets, caisses...) auxquelles contribuent les marins professionnels. Il y a aussi des opérations de nettoyage de plage.”

Des effets…

On sait depuis des années que les déchets peuvent étrangler certaines espèces animales et qu‘ils sont ingérés par plusieurs centaines d’entre elles. Depuis peu, on s’aperçoit qu’ils peuvent également servir de “radeaux” et transporter des espèces qui se fixent dessus. Parfois sur des milliers de kilomètres. Et sur l’humain ? Au delà des risques pour la santé liés à la présence de seringues, morceaux de verre, médicaments et autres produits chimiques sur les plages causant chaque année des réactions sur l’homme, on sait depuis peu que les filets abandonnés peuvent aussi piéger des nageurs et que certains micro-organismes pathogènes pourraient être dispersés par ces déchets.

Aider les états membres

L’Ifremer travaille depuis 1992 sur les macrodéchets et depuis 2009 sur les micros. “Nous réalisons des bilans océanographiques sur la densité des déchets plastiques, souligne François Galgani, et nous observons leur circulation en étudiant l’influence des courants. Un groupe de 40 experts s’est penché sur les protocoles pertinents et l’Ifremer coordonne la mise en œuvre du réseau. Nous conseillons les états et apportons un support scientifique. L’objectif de ce groupe est d’aider les états membres à la mise en place d’une surveillance opérationnelle concernant les quatre indicateurs de la directive relative aux déchets marins, dont un concerne les micros.”

© Pham CK et al.

Canette de bière Heineken dans le Whittard canyon à 950 m (Univ. de Gand, Belgique)

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Environnement Environment

© Pham CK et al.

Filet dans une colonie de coraux d’eau froide à 950 m, Darwin Mound. (National Oceanography Centre,U.K)

Macro the source of micro waste

“These measures often affect macro waste, the source of micro waste,” he explains. “The latter can be prevented. A good example is the ban on supermarkets supplying plastic carrier bags which has led to a drop in volume of 90% in 12 years. Or operations such as picking up waste at sea, particularly abandoned fishing gear (nets, crates, etc.) in which people in the fishing industry play a role. There are also the beach clean-up operations – they all help.”

Persistent organic pollutants

Plastics are becoming more and more diversified and our European MPs note that their use is increasing. According to latest estimates, nearly a million tonnes of macro and micro waste is floating in the Pacific and Atlantic Oceans. Waste that will remain in the environment for hundreds of years to come, killing marine life, causing toxic reactions and releasing into the environment, and therefore the food chains, endocrine disrupters, carcinogens, mutagens which have a toxic effect on reproduction, nanoparticles and persistent organic pollutants.

Effects…

It has been known for many years that waste can strangle certain species and be ingested by hundreds of them. More recently it has been noted that plastics can serve as “rafts” and carry species that attach themselves to them, sometimes thousands of kilometres away. And for humans? Apart from the health risks presented by used syringes, broken glass, drugs and other chemicals found on beaches, abandoned fishing nets can also trap unwary swimmers and pathogens can be dispersed by this waste.

Better waste management on shore

François Galgani, in charge of environmental projects in the Mediterranean at Ifremer (French Research Institute for Exploitation of the Sea), explains: “We talk about micro-plastic from 5mm; that’s the size when you can no longer see macro waste with the naked eye. However, the rate at which plastics break down is very variable depending on the type of polymer it’s made of and the thickness. Some remain on the surface, others sink. Microplastics are the result of the progressive breakdown of the macro”. He goes on: “Environment managers have only recently started to take this issue into account. It has led to international bodies, governments and associations implementing programmes with a view to establishing the extent of the problem and developing suitable measures for better waste management on land, limiting the supply at source, and educating and informing the public.”

Helping member states

Ifremer has been working on macro waste since 1992 and micro waste since 2009. “We produce oceanographic reports on the density of plastic waste and observe its circulation by studying the influence of the currents,” says François Galgani. “A group of 40 experts has examined the relevant protocols and Ifremer is coordinating the network. We advise states and provide scientific support. The group’s objective is to help member states put in place a monitoring system of the four indicators relating to marine waste, one of which concerns micro waste.”

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NOUVELLES TECHNOLOGIES SOUS MARINES New underwater technologies

un drone Bientôtsous-marin ?

DCNS, leader mondial du naval de défense, et l’Ifremer, Faciliter l’accès aux moyens Institut français de recherche pour l’exploitation de la “La mer est en effet encore largement inexplorée et riche en matières mer, ont signé cette année un accord de coopération premières, minéraux et biodiversité”, assurent les deux acteurs de la mer aux expertises internationalement reconnues. De plus, les océans qui permettra le développement conjoint de solutions constituent une source considérable d’énergie renouvelable, qu’elle innovantes répondant aux grands enjeux liés à la mer. provienne des vents marins, des mouvements des eaux ou du difTrois domaines sont concernés : la connaissance des férentiel de température entre fond et surface. Enfin, le troisième vise à faciliter l’accès aux moyens à terre ou en mer des deux contraintes du milieu maritime et sous-marin, la sûreté des volet partenaires. équipements et des systèmes, la maîtrise de l’assemblage Renseignement et exploration de technologies mécaniques et électroniques.

Le premier domaine vise à soutenir des coopérations technologiques innovantes comme, par exemple, le développement de navires du futur ou encore de systèmes électriques fonctionnant dans le milieu marin. Le deuxième, la sûreté des équipements et des systèmes, a pour objectif de développer des projets collaboratifs d’exploration pour une valorisation durable des ressources maritimes.

Par ailleurs va-t-on vers la réalisation d’essais avec un drone sousmarin de l’Ifremer ? Le projet technologique est dans les cartons, il sera mis en œuvre “dans les années à venir”. Il permettra d’accélérer le développement des systèmes de guidage et d’arrimage de ce type d’engins avec un sous-marin. En effet, qu’ils soient utilisés dans le domaine du naval de défense ou dans l’exploration des fonds marins, les drones sous-marins sont plus que jamais des outils de hautetechnologie au service de la connaissance. Connaissance du théâtre d’opérations et renseignement dans le cas militaire, exploration des fonds ou surveillance de l’environnement dans le cas civil.

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© Ifremer / MORPH

DCNS/ Ifremer Collaboration renforcée


NOUVELLES TECHNOLOGIES SOUS MARINES New underwater technologies

DCNS/Ifremer strengthen collaboration

Underwater drone in the pipeline? DCNS, a world leader in naval defence, and Ifremer (the French Research Institute for Exploitation of the Sea) signed an agreement to work together on innovative solutions to address major challenges facing the sea. It covers three areas: knowledge on the constraints imposed by the maritime and underwater environment; safety of installations and systems; and mechanical and electronic technology assembling expertise. Finally the third category aims to facilitate the two partners’ access to land-based and sea-based facilities.

The first aims to support technological innovation projects, such as developing vessels for the future, or electrical systems adapted to function in the marine environment. The second, safety of installations and systems, will target joint exploration projects related to sustainable development of maritime resources.

Information and exploration

Another project in the pipeline which could see the light of day “in the near future” is to trial an underwater drone developed by Ifremer. The project would speed up development of submarine-related guidance and stowage systems of this type. There is a growing interest in underwater drones as hi-tech research tools both in naval defence and deep-sea exploration. For the former it’s about improving knowledge of the theatre of operations and gathering information, and in the latter being able to monitor the environment.

Facilitate access to resources

“The seas remain largely unexplored and harbour a wealth of raw materials, minerals and biodiversity,” say these two key players employing world-renowned experts. The oceans also represent a substantial source of untapped renewable energy, be it derived from wind, tides or the differences in temperature between the freezing cold depths and warmer surface waters.

© Ifremer / MORPH

Les Medusas, robots de surface développés par l’institut portugais Instituto Superior Tecnico dans le cadre du projet européen MORPH.

Solutions innovantes

© Ifremer / Sylvain Vandoolaeghe

“Ce partenariat va permettre à DCNS d’accélérer ses développements dans la sécurisation et la valorisation des océans, a souligné Patrick Boissier, Président-directeur général de DCNS, en bénéficiant de l’expertise et des technologies de l’Ifremer dans l’exploration de l’environnement marin.” Les projets que DCNS va développer conjointement avec l’Ifremer permettront ainsi de proposer des solutions innovantes répondant aux besoins de ses clients du naval de défense ou de l’énergie.

Projets précurseurs

De son côté, François Jacq, Président-directeur général de l’Ifremer, a expliqué que “cet accord de coopération est en parfaite cohérence avec les priorités scientifiques et stratégiques de l’Ifremer. Grâce à cette coopération avec DCNS, l’Ifremer renforce ses partenariats avec le monde industriel et contribue à des projets de développement précurseurs dans le monde de la recherche, en France et à l’international.”

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NOUVELLES TECHNOLOGIES SOUS MARINES New underwater technologies Innovative solutions

“This partnership will enable DCNS to speed up developments being made in security of the seas and exploiting the oceans, by taking advantage of Ifremer’s expertise and technologies in marine environment exploration,” explains Patrick Boissier, DCNS Chairman and CEO. The projects DCNS is going to develop jointly with Ifremer will enable it to propose innovative solutions to meet the needs of its customers in the naval defence and energy sectors.

Projects in vanguard of progress

Speaking for Ifremer, the institute’s Chairman and Managing Director, François Jacq, says: “This agreement is very much in line with Ifremer’s scientific and strategic priorities. This cooperation with DCNS helps strengthen Ifremer’s partnerships with the industrial world and contribute to projects that are in the vanguard of progress in the research world, both in France and internationally.”

© Ifremer / MORPH

L’engin VORTEX de l’Ifremer participe au projet européen MORPH. Il s’agit d’un moyen d’expérimentation et de démonstration en robotique sous-marine.

DCNS : Sea the Future

A propos de l’Ifremer

DCNS est convaincu que la mer est l’avenir de la planète. Leader mondial du naval de défense et innovateur dans l’énergie, le groupe conçoit, réalise et maintient en service des sous-marins et des navires de surface. Il fournit également des services pour les chantiers et bases navals.

Créé en 1984 et fort de 1500 salariés (plus 334 chez l’armateur Genavir) répartis sur 25 implantations en France métropolitaine et en outre-mer, l’Ifremer contribue par ses travaux et expertises à la connaissance des océans et de leurs ressources, à la surveillance du milieu marin et du littoral et au développement durable des activités maritimes.

DCNS: Sea the Future

About Ifremer

DCNS is convinced that the future of our planet lies with the sea. A world leader in naval defence and an innovative player in the energy field, the group designs, builds and maintains submarines and surface vessels. It also provides services to shipyards and naval bases.

Founded in 1984, Ifremer has a workforce of 1,500 (plus 334 with the Genavir shipping group) across 25 facilities in metropolitan France and overseas. The institute contributes its knowledge and expertise on the oceans and its resources to monitoring the marine and coastal environment, and developing sustainable maritime activities.

www.dcnsgroup.com

www.ifremer.fr

© Ifremer / MORPH

Service Presse Ifremer 155 rue Jean-Jacques Rousseau 92138 Issy-les-Moulineaux Cedex Tél : 01 46 48 22 40 http://wwz.ifremer.fr/institut/Espace-medias

En avril 2014, 26 scientifiques allemands, portugais, italiens, espagnols et français dont l’Ifremer se sont réunis à la Costa Brava pour tester des robots sousmarins autonomes dans le cadre du projet européen MORPH.

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ENVIRONNEMENT Environment

L’expédition Tara Méditerranée Plancton et plastique en Méditerranée

et l’Observatoire Océanologique de Villefranche sur Mer par Christian Sardet,

directeur de recherche émérite au CNRS à l’Observatoire Océanologique de Villefranche sur Mer

Le plancton représente l’ensemble des organismes qui dérivent au gré des courants depuis les micro-algues et bactéries, krill, larves de poissons et jusqu’aux méduses. Le plancton végétal (phytoplancton) est la principale source d’oxygène et d’énergies fossiles sur la planète. C’est un puissant régulateur du CO2 atmosphérique et du climat. Le phytoplancton et le zooplancton (le plancton animal) constituent la base de la chaîne alimentaire océanique où les organismes les plus gros mangent les plus petits. Un plancton auquel est venu se mêler un nombre croissant de micro fragments de plastique, objet d’étude de la nouvelle expédition “Tara Méditerranée”. Depuis 10 ans, Tara Expéditions co-organise des missions scientifiques à travers le globe avec, pour principales thématiques, l’océan et le changement climatique. À bord de la goélette Tara, scientifiques, marins, journalistes et artistes sillonnent les océans. Ils travaillent ensemble pour collecter des données, récolter des échantillons et partager avec le grand public les connaissances sur le monde des océans. Tara vient de débuter une expédition en Méditerranée consacrée au micro-plastiques, de mai à novembre 2014, qui passera près de nos côtes cet automne (lire encadré).

35 000 échantillons

Deux expéditions, Tara Oceans et Tara Oceans Polar Circle, organisées de septembre 2009 à décembre 2013, ont permis de prélever 35 000 échantillons dans tous les océans sous l’égide du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) et de l’EMBL (Laboratoire Européen de Biologie Moléculaire).

“Oceanomics”, un projet fédérateur

Aujourd’hui, une centaine de scientifiques et une vingtaine de laboratoires internationaux analysent ces échantillons dans le but de comprendre la dynamique de l’écosystème planctonique et son évolution dans le cadre du changement climatique et de l’exploitation des océans. En France, le projet « Oceanomics », soutenu par le Programme des Investissements d’Avenir, fédère des laboratoires de recherche et des entreprises pour l’exploitation des données océanographiques, génétiques et d’imagerie.

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ENVIRONNEMENT Environment Tara Méditerranée à la rencontre du grand public

A Villefranche-sur-Mer, l’Observatoire Océanologique

En avril dernier, la goélette Tara est repartie en Méditerranée pour une nouvelle mission éducative et scientifique avec, comme directeur scientifique de cette nouvelle expédition, Gabriel Gorsky, directeur de l’Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer, l’un des hauts lieux de l’étude du plancton dans le monde depuis 150 ans. Cette nouvelle expédition a été consacrée à l’étude des débris en plastique dont la présence croissante dans le milieu marin est source d’inquiétudes (lire par ailleurs). Lors de ses nombreuses escales en France et dans les pays de la rive Nord et Sud de la Méditerranée, l’expédition Tara Méditerranée rencontre le grand public, notamment les enfants, les éducateurs et les décideurs.

Une goélette d’expédition appelée Tara

L’extraordinaire richesse et diversité du plancton le long de la Côte d’Azur et notamment du courant Ligure ont fait la réputation du site de la rade de Villefranche-sur-Mer et de la station marine qui s’y est établie dès 1882 avec les encouragements de Darwin. Chaque jour depuis la création du laboratoire, des pêcheurs et plongeurs ramènent des organismes qui sont recensés et étudiés, ce qui constitue l’une des plus anciennes collections de plancton au monde. De nos jours, plus de 200 personnes (chercheurs, enseignants, ingénieurs, techniciens et étudiants) travaillent à l’Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-Mer perpétuant ainsi sous la double tutelle du CNRS et de l’Université Pierre et Marie Curie la tradition d’excellence en recherche et enseignement. De nombreux chercheurs et personnels de l’Observatoire ont participé aux expéditions Tara. C’est dans ce lieu historique que la majorité des prises de vues du projet “Chroniques du Plancton” ont été réalisées.

Une pollution plastique croissante

Villefranche-sur-Mer’s Oceanography Observatory

Construite il y a une vingtaine d’années, la goélette a accompli depuis 10 ans de nombreuses missions sous l’égide de Tara Expéditions et Agnès b. En septembre 2009, Tara larguait une fois de plus ses amarres à Lorient, son port d’attache, pour un tour du monde de deux ans et demi dans le but de réaliser la première récolte mondiale d’organismes planctoniques. Soutenue par des organismes de recherche nationaux et internationaux, l’expédition Tara Oceans parcourt alors 115 000 km et prélève 27 000 échantillons dans 150 sites judicieusement choisis dans tous les océans du monde, excepté l’Arctique.

Entre avril et décembre dernier, l’expédition Tara Oceans Polar Circle complète la précédente en prélevant 7 000 échantillons au cours de son périple autour de l’Arctique. Ainsi, de la mer Méditerranée à l’océan Pacifique, en passant par les océans Atlantique, Indien puis Arctique, les scientifiques ont sillonné des provinces océaniques contrastées, des mers acides, des déserts océaniques mais aussi des zones de remontée d’eaux profondes riches en plancton (comme le long des côtes africaines et américaines) ou riches en déchets en plastique comme au centre du grand tourbillon du Pacifique Nord.

The extraordinary richness and diversity of plankton along the Côte d’Azur, particularly in the Ligurian current, are behind the world-wide reputation of Villefranche-sur-Mer’s deep-water harbour and marine research station established in 1882 with encouragement from Darwin. Since it opened, fishermen and divers have been bringing in organisms which are inventoried and studied, making it one of the oldest plankton collections in the world. Today, more than 200 people (researchers, teachers, engineers, technicians and students) work for the Villefranchesur-Mer Oceanography Observatory carrying on a long tradition of excellence in research and teaching under the supervision of the CNRS and the Pierre and Marie Curie University. Many researchers and personnel at the Observatory have taken part in the Tara expeditions. It was in this historic location that most of the filming for the “Plankton Chronicles” videos were shot.

Sensibiliser le grand public

Chaque escale a constitué pour l’équipage de Tara et les scientifiques l’occasion d’intenses rencontres et d’échanges fructueux. C’est au cours de ces escales que s’effectuent les rotations d’équipages, les 6 scientifiques à bord s’échangeant en moyenne une fois par mois contre une fois tous les 3 à 4 mois pour les marins. 2 ou 3 journalistes et artistes font également partie du bord. Les escales sont aussi et surtout

Plankton and plastic in the Mediterranean

Tara Mediterranean expedition and the Oceanography Observatory at Villefranche-sur-Mer

© F. Latreille - Tara expeditions

Plankton is a form of sea life embracing all organisms which drift with the currents. They can be as tiny as microscopic algae and bacteria, to being the size of fish larvae and as big as jellyfish. Phytoplankton (plant-based plankton) are the principal source of oxygen and fossil fuel sources on our planet. They are also powerful regulators of the atmospheric CO2 and the climate. Phytoplankton and zooplankton (animal plankton) are the foundation of the food chain where bigger organisms eat smaller ones. Increasing plastic pollution is under watch... For ten years now, Tara Expeditions has been co-organising scientific missions across the globe focused mainly on the oceans and climate change. Aboard the schooner Tara, scientists, sailors, journalists and artists ply the oceans, working together to gather data, collect samples and share their knowledge of the oceans with the public. In May this year Tara set out on yet another expedition, this time in the Mediterranean, ending November 2014, which will call into Saint-Tropez in October (see panel).

35,000 samples

From September 2009 to December 2013, two expeditions, Tara Oceans and Tara Oceans Polar Circle, saw 35,000 samples taken from all the oceans under the aegis of the CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), the CEA (Atomic Energy and Alternative Energies Commission) and EMBL (European Molecular Biology Laboratory).

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ENVIRONNEMENT Environment

l’occasion de faire visiter le voilier à la population locale et en particulier aux écoles, d’expliquer le travail des scientifiques et de sensibiliser le grand public aux problématiques des océans.

Une autre mission en 2015

Entre 2009 et 2013, plus de 5000 écoliers ont visité la goélette Tara. Ils ont ainsi pu découvrir le fonctionnement de la vie à bord tout en étant sensibilisé au monde planctonique. Parallèlement, des écoliers français ont suivi les expéditions Tara grâce au programme éducatif Tara Junior et au partenariat passé avec différentes organisations de l’Education Nationale.

En marge de ses opérations sur le terrain, Tara Expéditions continue d’agir pour que les océans soient mieux préservés en encourageant la mise en place d’une gouvernance internationale de la haute mer qui permettrait de réguler la pêche, d’arbitrer le partage des bénéfices issus des études génétiques et, bien sûr, d’encadrer les pratiques d’exploitation minière et de transport maritime, notamment en Arctique. Le combat pour la sauvegarde des océans ne fait que commencer. Après la Méditerranée, se profile déjà une autre mission en 2015, dans le Pacifique cette fois, qui sera destinée à l’étude des récifs coralliens.

“Oceanomics” - a unifying project

An expedition schooner called Tara

Tara Mediterranean on a mission to meet the public

Increasing pollution of plastic

Avec l’Education Nationale

Today around 100 scientists and 20 international laboratories are analysing these samples to understand the dynamics of the plankton ecosystem and how it is changing in the context of climate change and Man’s exploitation of the oceans. In France the “Oceanomics” project, supported by the “Programme des Investissements d’Avenir”, has brought together research laboratories and companies to exploit oceanographic data, genetics and images.

Tara’s latest educational and scientific mission is led by Gabriel Gorsky, director of the Oceanography Observatory at Villefranche-sur-Mer which for 150 years has been a leading light in the study of plankton. This new expedition will focus on the impact of plastic waste pollution on the marine environment (see panel). Tara Mediterranean will be calling into many ports in France and countries on the Mediterranean’s north and south coasts on a mission to meet the public, particularly children, teachers and decision-makers.

Built around 20 years ago, for the last ten years the schooner has carried out numerous missions under the aegis of Tara Expeditions and Agnès b. In September 2009 Tara set off from her home port in Lorient for a two and a half year world tour, the goal being to make the first global study of marine plankton. Supported by national and international research organisations, the Tara Oceans expedition covered 115,000km and collected 27,000 samples from 150 carefully chosen sites in all the world’s oceans, apart from the Arctic.

Between April and December last year, the Tara Oceans Polar Circle expedition completed the task by taking 7,000 samples during a voyage in the Arctic. From the Mediterranean Sea to the Pacific Ocean, via the Atlantic and Indian Oceans then the Arctic Sea, scientists have criss-crossed contrasting environments from acidic seas to oceanic deserts, and from areas rich in plankton rising up from the depths (along the African and American coasts for example) to those “rich” in plastic waste like the giant ocean gyre in the North Pacific [also known as the Great Pacific Garbage Patch].

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ENVIRONNEMENT Environment L’écosystème planctonique Le plancton marin est constitué par l’ensemble des organismes qui dérivent avec les courants. Chaque litre d’eau de mer comprend des millions de virus et de bactéries, des milliers d’êtres unicellulaires possédant un noyau (on les appelle les protistes), et une multitude d’animaux, à l’état d’embryons, de larves ou d’adultes. La majeure partie de la biomasse des océans est constituée par les organismes microscopiques mais le plancton comprend aussi des animaux de grande taille tels les cnidaires (méduses, siphonophores) ou les cténaires qui sont de grands prédateurs, au même titre que les poissons ou les mammifères marins qui eux, ne représentent guère plus de 2 % de la biomasse vivante totale. La respiration est un cadeau du phytoplancton qui, grâce à la photosynthèse, produit autant d’oxygène que toutes les forêts et plantes terrestres réunies. Le phytoplancton est constitué d’organismes photosynthétiques, unicellulaires ou coloniaux, et de bactéries, capables d’exploiter l’énergie lumineuse du soleil pour produire de l’oxygène, fixer du dioxyde de carbone (CO2) et, ainsi, produire de la matière organique vivante à partir les éléments inorganiques dissous dans l’eau de mer. Les bactéries et les protistes représentent le premier maillon d’une chaîne alimentaire complexe qui mène jusqu’aux poissons et aux hommes.

Plankton ecosystem Marine plankton includes all organisms which drift with the currents (are not able to swim). Every litre of sea water contains millions of viruses and bacteria, thousands of unicellular organisms with one nucleus (protists) and numerous embryonic, larval or adult zooplankton. The bulk of the oceans’ biomass comprises microscopic organisms, although plankton also includes larger animals such as the cnidaria (jellyfish, siphonophores) and also the ctenophores that are major predators, like fish or marine mammals which represent only about 2% of the total living biomass. The breath of life in the air is a gift from phytoplankton which produce more oxygen through photosynthesis than all the forests and vegetation on land combined. Phytoplankton are photosynthetic organisms, unicellular or in colonies, and bacteria that harness the energy from the sun to produce oxygen and sequester carbon dioxide, thereby producing living material from inorganic elements dissolved in sea water. Bacteria and protists represent the first link in a complex food chain leading to fish and Man.

Plancton Méditerranéen Tiré de « Plancton – aux origines du vivant » Christian Sardet / Editions Ulmer

Public awareness

For the scientists and crew on Tara every stopover is an opportunity for back-to-back meetings and constructive exchanges. This is when the crews change over, on average once every three to four months. The six scientists rotate about once a month, and there are often a couple of journalists and artists on board. Of course, stopovers are an ideal opportunity for the locals, particularly the schools, to visit the ship and for the teams aboard to describe their scientific work and raise awareness of the challenges facing our oceans.

With the Education Department

Between 2009 and 2013, more than 5,000 school children toured the schooner, discovering what life was like on board and learning how

vital plankton are to our world. In France, French children were able to follow tara expeditions through the Tara Junior programme set up in partnership with the Education Department’s various bodies.

Another mission in 2015

In addition to its field operations, Tara Expeditions continues the fight towards better preservation of our oceans by promoting the establishment of international governance of the high seas to regulate fishing, arbitrate in the sharing of results from genetic studies and of course to monitor the exploitation of minerals and shipping, particularly in the Arctic. The battle to safeguard the oceans has only just begun. After the Mediterranean expedition another mission is in the pipeline to study coral reefs in the Pacific in 2015.

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ENVIRONNEMENT Environment Nouvelle expédition “Tara Méditerranée” De mai à novembre 2014

© F. Latreille - Tara expeditions

Après plus de quatre ans à naviguer autour de la planète et en Arctique, Tara vient de débuter une expédition en Méditerranée qui durera jusqu’en novembre 2014. Auparavant, Tara sera présent à Saint-Tropez, du 30 septembre au 5 octobre, pendant les Voiles. Cette nouvelle mission comporte à la fois un volet de sensibilisation sur les nombreux enjeux environnementaux liés à la Méditerranée et un volet scientifique sur le plastique. Cette expédition, la dixième pour Tara depuis 2003, est l’occasion pour Tara Expéditions de promouvoir les efforts d’associations locales et régionales sur les nombreux enjeux environnementaux liés à cette mer quasi fermée. L’expédition Tara Méditerranée fera escale successivement à Vlora (Albanie), aux Cyclades (Grèce), à Beyrouth, Haïfa et Tel Aviv, La Valette (Malte), en août, à Bizerte, Alger, Marseille en septembre, à Saint-Tropez, Naples, Calvi et Gênes en octobre. Puis Palavas les Flots, Perpignan, Barcelone, Tanger, Faro avant son retour à Lorient prévu le 7 décembre.

New expedition: Tara Mediterranean • May to November 2014 After four years sailing round the world and in the Arctic, Tara is on an expedition in the Mediterranean which will finish in November 2014. She will be calling into Saint-Tropez and will stay there from 30 September to 5 October for Les Voiles. The mission has a dual purpose: to raise awareness of the environmental challenges the Mediterranean faces today and to focus its scientific study on plastic waste. The expedition is the tenth for Tara and is an opportunity for Tara Expeditions to promote all the work being done on environment issues related to this almostclosed sea by local and regional associations. The expedition will call into Vlore (Albania), the Cyclades Islands (Greece), Beirut, Haifa and Tel Aviv, Valletta (Malta) in August; Bizerte, Algiers, Marseille in September; Saint-Tropez, Naples, Calvi and Genoa in October; then Palavas-les-Flots, Perpignan, Barcelona, Tangier and Faro before she returns to her home port of Lorient around 7 December 2014.

Pour en savoir plus / To find out more C’est à lire : • E. Karsenti & D. Di Meo, « Tara Oceans - Chroniques d’une expédition scientifique », Tara expeditions-Actes Sud, 2012. • C. Sardet, « Plancton - aux origines du vivant », Ulmer, 2013

Christian Sardet

Sites Internet / photos et films : • Site de Tara Expéditions : http://oceans.taraexpeditions.org • Site des « Chroniques du plancton » : http://www.planktonchronicles.org • Site de L’Observatoire Océanologique de Villefranche sur Mer : http://www.obs-vlfr.fr

Directeur de recherche émérite au CNRS à l’Observatoire océanologique de Villefranche sur Mer (CNRS et Université P et M Curie), co-fondateur et coordinateur de l’expédition Tara Oceans, et auteur du livre “Plancton, aux origines du vivant”, Christian Sardet a initié le projet « Chroniques du Plancton » qui marie art et science pour partager la beauté et la diversité du plancton. En 2013, il a reçu le Grand prix des sciences de la mer de l’Académie des sciences. Emeritus Research Director at the CNRS in the Oceanography Observatory in Villefranche-sur-Mer (CNRS and Pierre and Marie Curie University), co-founder and coordinator of the Tara Oceans’ expedition, and author of Plancton, aux origines du vivant, Christian Sardet started the “Plankton Chronicles” project. It combines art and science to share stunning footage of the beauty and diversity of plankton. In 2013, he received the “Grand Prix des Sciences de la Mer” prize from the Science Academy.

Les films des « Chroniques du Plancton »

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Tara Expéditions

Observatoire Océanologique de Villefranche sur Mer


ENVIRONNEMENT Environment

Démarche “Port propre” Saint-Tropez dans la course !

Clean Port initiative Saint-Tropez on target! Bassin Jean Lescudier

PORT DE

SAINT-TROPEZ Quai de l'Épi - 83990 Saint-Tropez Tél. +33 (0)4 94 56 68 70 - VHF CANAL 9 Fax +33 (0)4 94 97 31 02 www.portsainttropez.com capitainerie@portsainttropez.com

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Saint-Tropez TRAVAUX Works

Port de

Travaux en cours et embellissements

Depuis 2010, le port de Saint-Tropez est engagé dans la démarche « Port Propre ». Afin de maintenir une qualité d’accueil des navires de passage (notamment entre avril et septembre), les entreprises mandatées sous le contrôle des services techniques de la Ville et du port, réalisent régulièrement des travaux importants d’infrastructures souvent invisibles parce que sous l’eau.

Depuis l’été dernier, il a ainsi été procédé, quai de l’épi, au remplacement d’un ponton flottant (25 m de long, 2 m de large) et de son système d’ancrage, équipé d’une borne multiservices (eau/ électricité). Dans le cadre de la rénovation et de l’entretien des voies communales, le revêtement du quai Amiral Guépratte a été rénové, du début de l’estacade (moitié du quai Trullet) jusqu’à la station d’avitaillement, soit une surface totale traitée de 2 600 m2 sur 260 mètres linéaires. En avril dernier, les alimentations d’eau et d’électricité de l’aire de carénage ont aussi été réhabilitées. Une borne multiservices supplémentaire a été posée.

Nouvelle capitainerie

Le projet est toujours d’actualité, la phase de consultation est initiée en vue de désigner la maîtrise d’œuvre

Préaux supplémentaires

L’estacade, située sur le quai Trullet, particulièrement fréquentée en période estivale, n’a pas été oubliée. Afin d’améliorer le confort des usagers, le port a mis en place une série de préaux supplémentaires afin

de doubler la surface ombragée. Sur ce même lieu et compte tenu de la vétusté de certains apparaux, des travaux de réhabilitation de l’ouvrage seront entrepris : réfection de bollards, remplacement des défenses d’accostage et des anodes sacrificielles des pieux et reprise partielle du platelage en bois exotique.

Rapport et étude

Lors d’un contrôle courant des infrastructures portuaires, il a été constaté que les pierres de couronnement situées à l’extrémité du quai de l’Amiral Guépratte semblaient de plus en plus disjointes. Afin de connaître exactement les raisons de ce dysfonctionnement et y pallier par la suite, des témoins ont été placés au niveau des fissures ou jointoiements. Un rapport initial est en cours de rédaction et d’ici moins d’un an, de nouvelles côtes seront prises afin de déterminer l’origine de ces désordres et y remédier.

Herbier de posidonies

Au cours de l’hiver prochain, un nouvel appontement flottant de 58 m par 2 m de largeur remplacera celui mis en place dans le port du Pilon il y a

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TRAVAUX Works plus de dix ans. L’emplacement et l’orientation du ponton seront conservés. Il sera équipé de 5 bornes multiservices (eau / électricité). A cause de la présence d’un herbier de posidonies à proximité, une attention particulière sera portée pendant la réalisation de ces travaux et, en particulier, lors de la mise en œuvre des ancrages sous-marins.

Esthétiques et respectueux de l’environnement

Enfin, en projet pour l’hiver 2015, l’éclairage public du périmètre portuaire sera entièrement réhabilité. Le choix des luminaires et le type d’éclairage est encore à déterminer. Les autorités portuaires prendront soin d’installer des éclairages à la fois esthétiques et respectueux de l’environnement en privilégiant une réduction de la pollution visuelle et une diminution de la consommation d’énergie.

Saint-Tropez harbour:

work in progress

Since 2010, Saint-Tropez harbour has been committed to a Clean Port process. To maintain standards (particularly during the busy months of April to September) companies, contracted by the town council and harbour’s technical services departments, regularly carry out significant infrastructure works that are often not visible to the eye as they are underwater.

Initial report and study

Since last summer, the mooring facilities on Quai de l’Épi have been replaced by a floating pontoon (25 m long, 2 m wide) equipped with a new anchoring system and multi-service (water/electricity) plugin terminals. As part of the ongoing renovation and maintenance of local roads, the surface of Quai Amiral Guépratte has been redone, from the landing stage (middle of Quai Trullet) to the refuelling point, that’s a total surface area of 2,600 sqm and 260 linear metres. Last April, water and electricity supply points in the careening area were also overhauled, and an extra multi-service plug-in terminal installed.

During a harbour inspection, it was noted that the upper layer of stones at the end of Quai l’Amiral Guépratte seemed to be breaking apart. Reference points have been created on a level with the cracks and grouting points to determine the origin of the problem and how to remedy it. An initial report is being prepared and within a year new reference points will be made to see how the fault is evolving.

Posidonia sea grass

Next winter, a new 58m by 2m floating jetty will replace the one that’s been in the Pilon basin for more than ten years. The pontoon’s location and orientation will stay the same. It will be equipped with five multi-service plug-in terminals (water/electricity). As there are Posidonia sea grass beds nearby, particular attention will be paid to how the work is carried out, especially when they install the underwater anchoring systems

New Harbour Master’s Office

This project is ongoing and now in the consultation phase with a view to appointing a main contractor and project managers.

More shade

The landing stage on Quai Trullet is particularly busy in summer and has not been forgotten. To make it a more comfortable experience for users, the area in shade has effectively been doubled with the installation of more cover. There are also plans to refurbish the bollards, replace some fenders and the sacrificial anodes on the struts, and repair part of the exotic wood decking.

Aesthetically pleasing and eco-friendly

Finally, this winter the street lighting on the edge of the harbour will be totally refurbished. The form and type of lighting has yet to be decided. The harbour authorities want to install lights that are both aesthetically pleasing and eco-friendly to reduce visual pollution and reduce energy consumption.

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AGENDA Schedule

Culture et activités Culture and activities

• Jeudi 24/07 Concert : Thirty Seconds To Mars

JUILLET • Du 4/07 au 17/07 Exposition : Peintures de Jean- François Carle • Du 5/07 au 13/10 Exposition : « La couleur sous la lumière de l’Orient : de Delacroix à Matisse » Musée de l’Annonciade • Vendredi 11/07 Evènement : Parade Polo 19h30 : passage des chevaux sur le port • Du 12/07 au 14/07 Sport : Classic Tennis tour

• Vendredi 25/07 Evènement : Foire artisanale de la Sainte-Anne • Du 26/07 au 08/09 Exposition : Brigitte Bardot

AOÛT • Vendredi 1/08 Conférence : Nuit des Étoiles • Du 1/08 au 7/08 Exposition : Peintures de Christiane Moures • Lundi 4/08 Sport : Saint-Tropez Fight Night - Combats de boxe et de free-fight à la Citadelle

• Du 12/07 au 3/08 Exposition : Peintures de Najuma • Lundi 14 juillet Evènement : Fête Nationale Bal populaire et feu d’artifice • Du 18/07 au 24/07 Exposition : Peintures et photos de Udo Rein

• Mardi 5/08 Concert : Festival des Nuits du Château de la Moutte Récital de piano à la plage par Mikaïl Rudy • Du 6/08 au 19/08 Exposition : Artistes et Associés

• Dimanche 20/07 Concert : Soirée de la Pesquière : « Le Choeur de l’armée française » • Lundi 21/07 Concert : Soirée de la Pesquière : Concert de Jazz Déborah de Blasi Quartet • Mardi 22/07 Concert : Soirée de la Pesquière : Triven Nuevo flamenco • Mercredi 23/07 Concert : Soirée de la Pesquière - Musique de chambre à la Pesquière Ani Kalaydjian, violoncelle et Sam Armstrong, piano

• Jeudi 7/08 Concert : Festival des Nuits du Château de la Moutte Soirée lyrique Les solistes de la chapelle musicale de la Reine Elisabeth • Vendredi 8/08 Concert : Festival des Nuits du Château de la Moutte Rencontre avec le public Nicolas Dufetel, conférencier et musicologue • Du 8/08 au 21/08 Exposition : Peintures et sculptures de Michaela Helfriech Galerie / collectif d’artistes peintres et sculpteurs

Chopard et Doux Joaillier s’installent au Château de la Messardière durant la saison estivale !

• Samedi 9/08 Concert : Festival des Nuits du Château de la Moutte Soirée « All Stars » Le Big Phat Band, grand orchestre de jazz californien, direction Gordon Goodwin • Lundi 11/08 Concert : Festival des Nuits du Château de la Moutte Soirée brésilienne Vitto Meireilles et ses musiciens brésiliens • Mercredi 13/08 Concert : Festival des Nuits du Château de la Moutte Les grands airs d’opéra Les grandes voix russes du théâtre Marïnsky de Saint- Petersbourg • Vendredi 15/08 Evènement : 70e cérémonie commémorative du débarquement en Provence du 15 août 1944 Concert : Soirée à la citadelle Récital Natalie Dessay et Michel Legrand Evènement : Feu d’artifice Sur le port - 23h30.

Place de la Garonne • Saint-Tropez +33 (0)4 94 97 04 00 douxjoaillier.com

• Du 22/09 au 5/10 Exposition : Peintures et photos de Gérard Simonet de Laborie • Du 26/09 au 5/10 Exposition : Artistes Contemporains • Du 28/09 au 5/10 Nautique : Voiles de Saint-Tropez

OCTOBRE • 11/10 au 12/10 Evènement : Paradis Porsche • 13/10 au 19/10 Cinéma : 15e Rencontres internationales du Cinéma des Antipodes • 14/10 au 19/10 Nautique : Epreuves des Dragons • 24/10 au 27/10 Evènement : Braderie des commerçants

• Du 20 au 22 août Sport : Pétanque Trophée Sénéquier

• 26/10 Nautique : Challenge interclubs 2e course à Saint-Tropez organisée par la SNST

• Du 23 août au 7 septembre Exposition : Sculptures de Béatrice Pothin-Gallard

NOVEMBRE

• Du 27 août au 18 septembre Exposition : « 2014, un siècle pour Louis de Funès »

SEPTEMBRE • Samedi 6/09 Concert : 12e festival d’automne de Saint-Tropez Orchestre de Chambre de Toulon et du Var • Du 8/09 au 21/09 Exposition : « La Bugade » Patrimoine Tropézien • Du 13/09 au 21/09 Sport : Tennis - Tournoi féminin WTA

Montre Dame Chopard Happy Sport Tourbillon

• 20/09 et 21/09 Evènement : Journées Européennes du Patrimoine

• Samedi 20 septembre Concert : 12e festival d’automne de Saint-Tropez Karine Deshayes et Delphine Haidan « 2 Mezzo sinon rien »

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• 8/11 au 11/11 Nautique : Voiles d’Automne Madraco Cup

DÉCEMBRE • 4/12 au 31/12 Evènement : Noël à Saint-Tropez • 5/12 au 6/12 Evènement : Téléthon national • 12/12 au 14/11 Evènement : Les Mystères du XXIe siècle • 24/12 Evènement : Arrivée du Père Noël par la mer • 31/12 Evènement : Feu d’artifice

INFORMATIONS Port de Saint-Tropez Capitainerie Quai de l’Epi 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 56 68 70 Fax : 04 94 97 31 02 capitainerie@portsainttropez.com www.portsainttropez.com Demande de réservation de places au port sur le site : www.portsainttropez.com Mairie de Saint-Tropez 2, place de l’Hôtel de Ville BP 161 - 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 55 90 00 www.sainttropez.fr Saint-Tropez Tourisme Informations 24h/24 Evènements et festivités, hôtels, restaurants, plages, vie nocturne, visites guidées 0892 68 48 28 (0,35 €/min) www.sainttropeztourisme.com Société Nautique Société nautique de Saint-Tropez BP 72 83992 Saint-Tropez Tél : 04 94 97 30 54 Fax : 04 94 97 87 00 E-mail : snsttropez@aol.com www.snst.com

INFORMATION Port de Saint-Tropez Harbour office Quai de l’Epi 83990 Saint-Tropez Tel : 04 94 56 68 70 Fax : 04 94 97 31 02 capitainerie@portsainttropez.com www.portsainttropez.com Reservations request for places in the harbour : www.portsainttropez.com Mairie de Saint-Tropez 2, place de l’Hôtel de Ville BP 161 - 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 55 90 00 www.sainttropez.fr Saint-Tropez Tourisme 24H/24 information Events and festivities, hotels, restaurants, beaches, night life, guided visits 0892 68 48 28 (0,35€/min) www.sainttropeztourisme.com Sailing Club Société nautique de Saint-Tropez BP 72 83992 Saint-Tropez Tel : 04 94 97 30 54 Fax : 04 94 97 87 00 E-mail : snsttropez@aol.com www.snst.com




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