Revue du port 2015

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SOMMAIRE Contents

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EDITORIAL de Jean-Pierre Tuveri, Maire de Saint-Tropez

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Promoting maritime heritage

de Jean-François Tourret, Directeur du Port de Saint-Tropez

HISTOIRE Louis Joseph Langomazino, un Tropézien du monde Louis Joseph Langomazino, a Tropezian of the world

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Tahiti | Saint-Tropez L’idylle entre les îles et la presqu’île se poursuit The love story between islands and a peninsula continues

Ces fleurs symboliques de la Polynésie française aux Voiles de Saint-Tropez

These flowers symbolise French Polynesia at the Voiles de Saint-Tropez

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HISTOIRE Gênes et Venise entre le XIIIe et le XVe siecles Genoa and Venice: 13 to 15 century th

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th

Le Chirurgien embarqué au XVIIIe siècle

The ship’s surgeon in the 18 century th

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L’équipage de la Capitainerie The Harbour Master’s Office team

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Académie des Arts & Sciences de la Mer La promotion du patrimoine maritime

Grand largue vers l’Amérique du Sud avec l’explorateur Jules Crevaux

On the high seas to South America with explorer Jules Crevaux

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HISTOIRE Joshua Slocum Circumnavigateur en solitaire du XIXe siècle L’Hermione Il était une fois, en 1780 Once upon a time in 1780

ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES 50 Les Voiles latines 2015 62 Giraglia Rolex Cup 2015 70 14ème Trophée Bailli de Suffren 74 Les Voiles de Saint-Tropez 2015 88 Le Trophée du Centenaire 90 Dragon 96 Les rendez-vous de la Société Nautique 96 900 nautiques 97 Coupe de l’hippocampe 98 Festival Armen 99 Régate des Bravades 99 SL16 100 Les Dames de Saint-Tropez 104 Riva et Boat Service groupe 106 Rencontre des propriétaires Jeanneau PATRIMOINE 108 La Bravade de Saint-Tropez Une page de l’Histoire de France

110 La Saint-Pierre Une fête méditerranéenne séculaire A Mediterranean festival

CINÉMA 112 Rencontres Internationales du Cinéma des Antipodes SNSM 114 Des bénévoles sur le pont 24h/24 ENVIRONNEMENT 118 HROV Ariane En quête sous-marine avec ou sans fil ! On an underwater quest with or without a cable!

121 Démarche “ Port propre “ Clean Port initiative

TRAVAUX 122 Port de Saint-Tropez 16 mois de travaux 16 months of works

ÉVÉNEMENTS 124 Noël à Saint-Tropez Christmas in Saint-Tropez

126 Délices Sonores à Saint-Tropez AGENDA 127 Culture et activités Culture and activities

A page in the History of France

REVUE OFFICIELLE DU PORT DE PLAISANCE DE SAINT-TROPEZ - Réalisée par la commune de Saint-Tropez - Directeur de la publication : Jean-Pierre Tuveri Directeur de la rédaction : Jean-François Tourret - Assistante de rédaction : Anne-Marie Dandin - Reportages et rédaction : Dr Michel Sardet, Laurent Pavlidis, Henri Lameyre www.presse-edition.com, Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel, Fred Jacq, Maguelonne Turcat, Ifremer - Traduction : Claire Lathbury - Conception graphique, mise en page : Thomas Sturm - Impression : Groupe Riccobono/Le Muy - Photo de couverture : Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez - Crédits photos : Jean-Louis Chaix / Ville de Saint-Tropez - Capitainerie de Saint-Tropez - Danee Hazama - Fred Jacq - P. Duval, JP Brault, D. Boone/Musée national de la Marine - Gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France - L. Bailliard, LF. Latreille/Association Hermione La Fayette - Philip de Koning - Horst Hennig - Isabelle Journiac - Gilles Martin-Raget - Antoine Beysens - Sean Purdy - Juerg Kaufmann - Société Nautique de Saint-Tropez - Riva Monaco Boat Service – Jeanneau - SNSM Saint-Tropez - Classic Yacht Club - Olivier Dugornay/Ifremer - Publicité : Capitainerie du Port de Saint-Tropez : Anne-Marie Dandin - Pour toute information concernant la publication, vous pouvez contacter la capitainerie : Quai de l’Epi - 83990 Saint-Tropez (France) - T : +33 (0)4 94 56 68 70 - F : +33 (0)4 94 97 31 02 - Mail : capitainerie@portsainttropez.com - Réservation de places au port : www.portsainttropez.com

Saint-Tropez

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LE MOT DU MAIRE A word from the Mayor

Madame, Monsieur, Chers lecteurs, Par l’édition, chaque année, de sa Revue du port, la ville de Saint-Tropez montre son attachement à la Méditerranée et à l’activité portuaire qui a été beaucoup plus importante qu’on ne l’imagine. Au-delà du cliché réducteur de « charmant petit port de pêche provençal », Saint-Tropez a été un grand port de commerce, le troisième de la Méditerranée française à la fin du XVIIIe siècle après Marseille et La Ciotat, puis, dans la première moitié du XIXe siècle, un site réputé pour la construction navale traditionnelle, le deuxième plus important du littoral méditerranéen. Il faut imaginer à l’époque, que malgré la modestie des installations, les chantiers tropéziens des familles Bory, Anrigou et Sevoule, répondaient aux commandes de puissants armateurs marseillais en produisant des bâtiments impressionnants, tels que, en 1860, le trois-mâts La Reine des Anges de près de 45 mètres de long et plus de 720 tonneaux, l’un des plus beaux de la Marine marchande française.

Jean-Pierre Tuveri Maire de Saint-Tropez | Mayor of Saint-Tropez

du Var en termes de fréquentation, avec près de 100 000 entrées enregistrées en 2014. C’est dire si le sujet passionne nos visiteurs, au moins tout autant que la remarquable scénographie qui intéresse des publics différents, parents, enfants, scolaires.

C’est tout le mérite de la Revue du port d’évoquer non seulement l’actualité portuaire, nautique et événementielle de notre cité, mais aussi de faire revivre des pans de notre histoire peu connus ou oubliés de manière à rappeler son glorieux passé maritime.

Enfin, pour revenir à l’actualité, je signale aux usagers du port que des travaux d’extension et de rénovation de la capitainerie débuteront après les Voiles de Saint-Tropez, vers la mi-octobre. D’une durée de 16 mois, le chantier devrait permettre à la ville de disposer d’une capitainerie à la hauteur de la réputation de son port : plus moderne, plus fonctionnelle, et offrant de nouveaux services à la hauteur d’une vitrine maritime 5 étoiles.

Je vous invite d’ailleurs, afin d’avoir une information plus globale sur le sujet, à visiter notre musée d’histoire maritime dans le donjon de la citadelle. Inauguré en juillet 2013, il se classait déjà, à la fin de l’année dernière, après seulement un an et demi d’exploitation, au premier rang des musées payants

Bonne lecture à tous.

Dear Readers, I invite you to learn more about this subject by visiting our maritime history museum in the Citadelle’s dungeon. Inaugurated in July 2013 and having been open just 18 months, it already ranks among the most-visited museums in the Var which charge entry, with nearly 100,000 visitors recorded in 2014. In other words, the subject interests our visitors at least as much as the setting, as it does for different audiences, parents, children and pupils.

In this annual La Revue du Port, Saint-Tropez can reveal its commitment to the Mediterranean and activities in the harbour, which are much more significant than one might imagine. Behind the simplistic cliché of a “charming little Provencal fishing port”, one should not forget that Saint-Tropez was once a major trading port: the third largest in the French Mediterranean in the late 18th century after Marseille and La Ciotat, then in the first half of the 19th century was renowned for building traditional ships and was number two on the Mediterranean coast. You have to imagine that at the time, although the facilities may have been modest, the boatyards belonging to the Bory, Anrigou and Sevoule families were kept busy building impressive vessels for powerful ship owners from Marseille. Take for example, the three-mast La Reine des Anges in 1860, around 45m in length and over 720 tonnes, which was one of the Merchant Navy’s finest ships.

Finally, to return to what is happening today, may I draw the attention of those who use the harbour to the work in progress to extend and renovate the Harbour Master’s Office after the Voiles de Saint-Tropez, starting around mid-October. It should last about 16 months and will give the town a Harbour Master’s Office worthy of the port’s reputation: more modern, more functional and providing new services worthy of a five-star maritime showcase.

It is to the credit of La Revue du Port that it covers not only what is happening in the harbour today, together with regattas and events in the town, but also brings to life elements of our history that are not so well-known or have been forgotten and remind us of our glorious maritime past.

I hope you enjoy reading this latest edition.

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EDITO Editorial

Toujours garder le cap, vent debout ! Cette année le chantier de la nouvelle capitainerie débute à l’issue des Voiles de Saint-Tropez. Il durera dix sept à dix huit mois. L’inauguration interviendra en début de saison 2017. Nous attendons beaucoup de cette nouvelle structure ! Amélioration notable de nos conditions de travail grâce à des locaux modernes, spacieux et fonctionnels mais aussi, locaux mieux adaptés pour satisfaire une clientèle exigeante et maintenir ainsi, l’attractivité de notre port. En effet, tout en améliorant les services existants, ces locaux nous permettront d’en proposer de nouveaux. Espace « Accueil » revisité, conciergerie, salon intérieur feutré avec ambiance, terrasse-salon extérieure avec vue sur le port, espace traiteur. Le terre-plein autour de la capitainerie sera aussi repensé et réaménagé en fonction des nouveaux besoins.

Jean-François Tourret Directeur du Port de Saint-Tropez | Manager of the Port of Saint-Tropez

L’amélioration de nos performances à votre service reste notre préoccupation majeure. Vous procurer un accueil de haut niveau, des services réactifs, un espace portuaire agréable sont autant d’objectifs que nous nous efforçons d’atteindre.

La démarche « Port propre », gestion environnementale portuaire est désormais dans sa phase opérationnelle. Cette étape portera sur la sensibilisation des usagers du port à la protection de notre environnement, en général et de notre port, en particulier. Dans les faits, elle se traduira par des procédures déclaratives d’entrée de port, une amélioration de l’information par de l’affichage, une série de documents d’information ludiques et le passage de nos hôtesses qui porteront la bonne parole sur les bons gestes et bons reflexes.

L’équipe de la capitainerie est à votre écoute afin que le port de Saint-Tropez occupe encore et pour longtemps une place à part dans le cœur des amoureux de la mer qui nous visitent. A tous les passionnés de nautisme, de voile de tradition et de culture nous souhaitons une belle lecture.

Ces programmes d’investissements concrétisent l’attention que porte la municipalité à son port grâce à une politique volontariste et éco-responsable.

Bons vents et bonne mer !

Still on track heading upwind! This year work begins on the new Harbour Master’s Office as soon as Les Voiles de Saint-Tropez is over. It will take 17 to 18 months, with the official opening planned at the start of the 2017 season.

improving the information on display, the production of a series of light-hearted but educative documents, and having hostesses walk round the port delivering the message about adopting ecofriendly actions and reflexes.

We are so looking forward to having this new facility!

All this investment shows how much attention the town council pays to the port through a proactive and eco-responsible policy.

A notable improvement on our working conditions with modern premises, spacious and functional, but also better suited to satisfy the requirements of a discerning clientele without impacting on our beautiful harbour. In fact not only will they improve existing services, these premises will enable us to provide new ones, including a refurbished “Welcome” area, a concierge service, a comfortable cosy indoor lounge, an outdoor terrace-lounge with view of the harbour, and a catering area. The quayside around the Harbour Master’s Office will also be redesigned with a layout suited to the new requirements.

Improving our performance to provide a better service remains a major preoccupation. We strive to achieve our objectives which are to provide you with a quality reception, reactive services and a pleasant environment. As always, the team at the Harbour Master’s Office remains at your disposal to ensure Saint-Tropez retains a place in the heart of sea lovers everywhere and that you will visit us for many more years to come. To those who are passionate about boats, tradition and culture, we hope you enjoy reading La Revue.

Meanwhile, the Clean Ports initiative is now in its operational phase which will focus on raising harbour users’ awareness of the need to protect the environment and our harbour in particular. This will result in declaration procedures on entering the port,

We wish you fair winds and a following sea!

Saint-Tropez

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L’ÉQUIPAGE DE LA CAPITAINERIE The Harbour Master’s Office team

Isabelle

Hélène

Alain

Anne-Marie

Nathalie

François

Sonia

Nicolas

Jean-Louis

Emmanuelle

Alexia

David

Port de Saint-Tropez Terre Plein du Nouveau Port 83990 SAINT-TROPEZ TEL : 04-94-56-68-70 FAX : 04-94-97-31-02 capitainerie@portsainttropez.com Réservation de places de port : www.portsainttropez.com

Laila

Sébastien

Léo

Jean-Marc

Patrick

Christopher

Stéphanie

Magali

Isabelle

Ewen

Pascal

Iliyan

Léa

Christian

Olivier

Thierry

Abdelaziz

Alexandre

Guillaume

Moumen

Adil

Aïcha

Florian

Plamen

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HISTOIRE History

Langomazino

Louis Joseph

Un Tropézien du monde

Par Laurent Pavlidis, historien et responsable du musée d’histoire maritime de la Citadelle de Saint-Tropez Cher lecteur de la Revue officielle du port de Saint-Tropez, saviez-vous que Victor Hugo, l’un des plus grands écrivains français de tous les temps, Flora Tristan, figure majeure du débat social dans les années 1840, et Paul Gauguin, peintre, un des plus grands de l’histoire de l’art, avaient un point commun. Lequel ? Il est tropézien, Tropézien même. Son nom ? Louis Joseph Langomazino, forgeron de son état, né en 1820, mort en 1885. Voici son histoire. Insolite. L’ouvrier forgeron devenu journaliste

Louis Joseph Langomazino était le fils de Joseph Jérôme, né et mort à Saint-Tropez (1793- 1870). Sa mère, Marie-Thérèse Laumas, née également à Saint-Tropez en 1787, était sans profession. Les hommes de la famille Langomazino exerçaient presque tous des professions maritimes. Joseph Jérôme était maître d’équipage dans la Marine de guerre. Son oncle François, marin, avait deux fils, l’un, charpentier aux chantiers navals de Saint-Tropez, l’autre, marin au commerce, il décédera en mer en 1856, à l’âge de 26 ans. C’est donc tout naturellement que Louis Joseph s’oriente vers un métier de la mer.

Mars 1848, nommé capitaine par les ouvriers qui ont constitué leur propre compagnie de la Garde nationale, il se présente aux élections législatives complémentaires (en juin), sans succès. En octobre, sa vie change d’orientation. Il entre comme rédacteur à La Voix du Peuple, quotidien républicain tiré à 3000 exemplaires essentiellement dans les Bouches-du-Rhône et le Var. Il part ensuite à Digne travailler au journal qui paraît également dans les Basses et les Hautes Alpes. Mais en août 1849, il est jugé pour “incitation à la haine et au mépris du gouvernement.” Après une plaidoirie pro domo, il est acquitté par le jury d’assises. L’ouvrier forgeron est devenu journaliste.

Meneur de grève

Un certain Emile Ollivier

Et comme son père est marin à Toulon, c’est à l’arsenal que le jeune Louis Joseph entre comme apprenti forgeron. On est en 1835. D’une intelligence au dessus de la moyenne, il apparaît vite comme un meneur d’hommes dans un milieu très syndicalisé, notamment au sein de la Société d’union et d’encouragement. Et c’est dans ce cadre qu’il invitera en 1844 Flora Tristan, premier personnage commun, qui restera enthousiasmée par sa visite toulonnaise. L’année suivante, comme le rappelle Frédéric Lecoeur dans une biographie consacrée à Langomazino qui évoque les événements importants de la vie du Tropézien, il est licencié après avoir été l’un des meneurs d’une grève qui a mobilisé près de 2000 ouvriers.

En 1850, il est un des journalistes républicains les plus actifs du Sud-est de la France avec la création de L’Indépendant des Basses-Alpes. C’est un journaliste engagé qui poursuit son activité de militant politique en parcourant le département afin d’y relancer les sociétés populaires créées en 1848. En juillet 1850, son journal est interdit. En octobre, il est arrêté avec d’autres républicains dans l’affaire du faux complot de Lyon et jugé en août 1851 par un conseil de guerre. Parmi ses défenseurs, un certain Emile Ollivier (qui n’a pas encore acheté le château des Salins à Saint-Tropez, futur château de la Moutte !).

Louis Joseph Langomazino, a Tropezian of the world By Michel Sardet Former Naval Physician PhD in History

Did you know that Victor Hugo, one of the greatest French writers of all time, Flora Tristan, an activist and key figure in the social struggles of the 1840s, and Paul Gauguin one of the finest painters in the history of art have something in common? A Tropezian called Louis Joseph Langomazino, a blacksmith born in 1820 who died in 1885. Here is his unusual story. Strike ringleader

Louis Joseph Langomazino was the son of Joseph Jérôme, who was born, raised and died in Saint-Tropez (1793-1870) and Marie-Thérèse Laumas, also born here in 1787. Almost all the menfolk in the family had maritime-related professions. Joseph Jérôme was a bosun in the Navy. His uncle, François, was a sailor and had two sons, one a carpenter in the Saint-Tropez shipyard, the other a merchant seaman who would die at sea in 1856 at the age of 26. It was therefore only natural that Louis Joseph was inclined to take up a trade linked to the sea.

Like his father who was a seaman in Toulon the young Louis Joseph joined the Arsenal as an apprentice blacksmith. This was in 1835. Of above average intelligence, he soon emerged as a leader of men in what was a highly unionised environment, notably in the “Société d’union et d’encouragement”. It was in this context that in 1844 he invited Flora Tristan to Toulon who would remain enthusiastic about her visit. The following year, as Frédéric Lecoeur recalls in his biography of Langomazino covering significant events in his life, he was fired for being a ringleader in a strike that saw over 2,000 people down tools.

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HISTOIRE History Blacksmith turned journalist

Discours contre la loi de déportation

In March 1848, having been appointed captain by workers who had set up their own National Guard unit, he stood for legislative elections (in June) without success. In October, his life took a different turn as editor of La Voix du Peuple, a Republican daily with a print-run of 3,000 distributed mainly in the Bouches-du-Rhône and the Var. He then left for Digne to work on a newspaper in the lower and higher Alps (Basses-Alpes and HautesAlpes). But in August 1849, he was tried for “inciting hatred and contempt for the government”. After a pro domo plea, he was acquitted by the crown court jury. The blacksmith became a journalist.

Hélas, le pouvoir de Napoléon, encore président mais préparant déjà son coup d’Etat, est le plus fort et Langomazino et ses amis sont condamnés à la déportation avec leur famille sur l’île de Nuku Hiva, aux Marquises. Et c’est là que Victor Hugo, deuxième personnage commun, entre en scène. L’écrivain est aussi un homme politique brillant, convaincu de l’intérêt de la démocratie dans une période où la France hésite entre République, Royauté et Empire. Au début de la Révolution de 1848, il est nommé maire du 8e arrondissement de Paris. Député de la Deuxième République, il siège parmi les conservateurs. Il fonde un journal, l’Evénement, et soutient la candidature de Louis Napoléon Bonaparte. Alors député, avant de rompre avec le premier président de la République française, Victor Hugo prononce, au cours de l’une de ses nombreuses interventions à l’Assemblée (il y a 164 ans) un discours contre la loi de déportation dans l’enceinte fortifiée de Nuku-Hiva dont sont victimes plusieurs républicains. Parmi eux, Louis Joseph Langomazino, le Tropézien.

A certain Emile Ollivier In 1850, he was one of the most active Republican journalists in the South East of France, setting up the Indépendant in the Basses-Alpes. He was a committed reporter who continued his militant political activities by travelling all over the department to re-launch the working class people’s societies created in 1848. In July 1850 his newspaper was banned. In October he was arrested along with other Republicans in the false Lyon conspiracy and tried in August 1851 by a council of war. Among his supporters was a certain Emile Ollivier (who had not yet bought the Château des Salins in SaintTropez which would become the future Château de la Moutte!).

Coup d’Etat Car, par une “innovation cruelle”, le pouvoir de ce temps ajoute à la prison l’exil. Langomazino est victime de ce qu’on appelle la guillotine sèche, nom donné en 1797 par l’avocat Tronson du Coudray à la déportation dont il sera lui-même victime. Sèche parce qu’elle ne fait pas couler de sang, contrairement à la vraie guillotine, mais qui provoque toutefois un grand nombre de morts du fait des terribles conditions de vie dans des terres aux climats difficiles pour les Européens. Ironie de l’histoire, quelques semaines plus tard, alors que Langomazino est déporté, Victor Hugo choisira l’exil après le coup d’Etat de ce président qui prendra le nom de Napoléon III.

Speech against deportation Alas Napoléon, still president but already preparing his coup d’état, was too powerful and Langomazino and his friends were sentenced to be deported with their families to the island of Nuku Hiva in the Marquesas. And it is here that Victor Hugo enters the stage. The writer was also a brilliant politician and convinced of the value of democracy in a period when France was hesitating between Republic, Royalty and Empire. At the start of the 1848 Revolution he was appointed Mayor of Paris’s 8e arrondissement, and elected an MP in the Second Republic as a conservative. He founded a newspaper, the Evénement, and supported the candidature of Louis Napoléon Bonaparte. As an MP, before breaking away from the first president of the French Republic, Victor Hugo in one of his many speeches to the Assembly (164 years ago) argued against deportation of people to Nuku-Hiva jail which included several Republicans - among them a man from Saint-Tropez, Louis Joseph Langomazino.

Changer les choses de l’intérieur La déportation ne vint toutefois pas au bout du déterminé Langomazino. Aux îles Marquises, il travaille comme forgeron. Peu à peu, il s’éloigne de ses compagnons, se concentre sur son métier, convaincu (dans sa tête) qu’il est inutile d’espérer combattre l’Empire par une vaine résistance et plus utile d’essayer de changer les choses de l’intérieur. Le républicain Emile Ollivier ne choisira-t-il pas la même voie en ralliant en 1865 le gouvernement de Napoléon III ? Toujours est-il que le 23 juin 1853, Louis Joseph voit sa condamnation commuée en bannissement avec l’autorisation de résider provisoirement à Tahiti.

Coup d’état Indeed the powers-that-be had effectively introduced a cruel innovation by sending people to prison in exile. Langomazino was a victim of the “dry guillotine”, the name given to it in 1797 by the lawyer Tronson du Coudray who had himself been a victim. Dry because no blood flowed, as it does with the guillotine, yet many lost their lives in the terrible living conditions and a climate that Europeans found hard to bear. Ironically, a few weeks later when Langomazino had been deported, Victor Hugo chose exile after the coup d’état by France’s president who adopted the name Napoléon III.

Magistrat, directeur d’imprimerie, juge d’instruction, avocat… Débute alors pour ce Tropézien du bout du monde une nouvelle vie. Il s’installe à Papeete et devient défenseur au tribunal de la ville mais, on ne se refait pas, connaît une nouvelle fois l’exil, cette fois à Valparaiso. Le gouverneur de l’île demande son amnistie en janvier 1858. Il s’établit alors à Tahiti malgré une autorisation d’aller à Gênes en Italie. Il devient magistrat, rédige la Codification des actes du gouvernement, est successivement directeur de l’imprimerie gouvernementale en 1862, juge d’instruction de 1864 à 1870 et de nouveau avocat en 1870 avant de mourir en 1885. Et Gauguin, alors ?

Changing things from within However, deportation was not the end for the determined Langomazino. In the Marquesas Islands he worked as a blacksmith. Gradually he distanced himself from his companions to concentrate on his trade, convinced (in his mind) that there was no point hoping to resist the Empire and more useful to try and change things from within. Didn’t the Republican Emile Ollivier choose the same course of action by rallying the government of Napoléon III in 1865? On 23 June 1853, Louis Joseph saw his sentence commuted to simple exile with permission to reside temporarily in Tahiti.

Le monde est petit Et oui, et Paul Gauguin, direz-vous ? Le monde est petit comme vous l’allez pouvoir constater encore une fois. Louis Joseph Langomazino eut deux enfants dont un fils, Hegesippe, né à Toulon en 1844 et déporté avec ses parents en 1851. A Tahiti, ce fils devient serrurier. Mais à l’image de son père, cet amoureux du travail manuel est

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HISTOIRE History également fin intellectuel. Il devient avocat à son tour et, un court temps, maire de Papeete (1902 à 1904). Premier élément. Le second s’appelle Flora Tristan, nous en avons parlé (lire plus haut). Car Flora Tristan n’est autre que la grand-mère de Paul Gauguin.

Ollivier, chef du gouvernement sous Napoléon III, défenseur de Louis Joseph Langomazino…

Concerts et visites guidées Le château de la Moutte fut la dernière demeure d’Emile Ollivier, époux de Blandine, fille de Franz Liszt, mais c’est une autre histoire. Propriété du Conservatoire du littoral, le château est aujourd’hui le cadre de concerts qui s’y tiennent chaque été. Depuis quelques jours, des visites guidées du château sont organisées sur réservation (sauf en juillet-août). Profitons de cette transition musicale pour terminer notre propos en disant un mot sur le frère de Louis Joseph, Alphonse Vincent. Dominique Amann, auteur d’une biographie sur le célèbre musicien toulonnais Adolphe Guiol, nous éclaire sur la carrière de cet autre Tropézien, oublié de ses concitoyens.

Fuir l’artificiel et le conventionnel Quand Paul Gauguin arrive aux îles Marquises en 1891, cela fait bien longtemps que Flora a disparu (1844). Mais qui accueille un demi-siècle plus tard le petit-fils de Flora Tristan ? Le fils de Louis Joseph qui lui trouvera une maison. La boucle est bouclée. Les deux hommes qui avaient une partie de leur passé en commun se fréquentent. Gauguin s’installe ainsi à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation occidentale et tout ce qui est artificiel et conventionnel. Désormais, sa vie se passe dans ces régions tropicales, d’abord à Tahiti puis dans l’île de Hiva Oa dans l’archipel des Marquises. Il y mourra en 1903 et il y est enterré au cimetière d’Atuona.

Un baryton tropézien sur la scène aixoise Alphonse Vincent Langomazino est le frère cadet de Louis Joseph. Né à Saint-Tropez en 1824, il entre à l’arsenal comme apprenti ajusteur, la voie est tracée. Mais Alphonse Vincent, c’est surtout une… voix. Dès sa seizième année, il est admis dans la société chorale Piffard, la plus réputée de l’époque. Sa jolie voix de baryton lui permet après de solides études musicales de tenir les soli. Il apprend en même temps quelques ouvrages classiques et est admis dans les chœurs du théâtre. Sa voix d’un registre étendu et d’une émission harmonieuse est remarquée par Guiol qui lui prodigue ses conseils. Le baryton tropézien se produira avec succès sur la scène aixoise. Les gens de mer de Saint-Tropez n’ont pas fini de nous surprendre !

Visite guidée Achevé ce court récit, ne laissons pas Louis Joseph Langomazino sur les bords d’une île. Si vous souhaitez en savoir plus à propos de ce Tropézien du monde, vous lirez l’ouvrage de Dominique Lecoeur, Louis Langomazino (1820-1885). Un missionnaire républicain, de la Provence aux îles Marquises” (Editions Alpes de Lumière). Vous vous rendrez aussi au musée d’histoire maritime de la Citadelle de Saint-Tropez, c’est à côté, pour découvrir (notamment) un buste de Louis Joseph Langomazino réalisé en 2014 par l’artiste Michel Mourier. Et puis, vous pourrez toujours poursuivre la visite au château de la Moutte. Souvenez-vous, le château de la Moutte, future propriété d’Emile

Magistrate, printer manager, investigating judge, lawyer…

Guided tour Having finished this brief résumé, you must not leave Louis Joseph Langomazino on his island. If you would like to know more, do read Dominique Lecoeur’s book, “Louis Langomazino (1820-1885): Un missionnaire républicain, de la Provence aux îles Marquises” (Editions Alpes de Lumière). And if you go to the Maritime History Museum in the Citadelle in Saint-Tropez, you will see a bust of Louis Joseph Langomazino created by the artist Michel Mourier in 2014. You can also continue the journey by visiting Château de la Moutte, the château that would become the property of Emile Ollivier, head of the government under Napoléon III, and a supporter of Louis Joseph Langomazino.

It was the start of a new life for this Tropezian at the other end of the world. He settled in Papeete and worked as a defence lawyer in the courts but, some things never change, and he was exiled again this time to Valparaiso. The island’s governor requested an amnesty for him in January 1858. He then settled in Tahiti despite having authorisation to go to Genoa in Italy. He became a magistrate, drew up the Codification des actes du gouvernement, was head of the government’s printing works in 1862, an investigating judge from 1864 to 1870 and finally a lawyer again in 1870 before he died in 1885. So what about Gauguin?

Concerts and guided tours

Small world

Château de la Moutte was the last residence of Emile Ollivier, husband of Blandine, daughter of Franz Liszt… but that’s another story. Now the property of the Conservatoire du littoral, it is an ideal setting for summer concerts. Guided tours are also available if you book ahead (except in JulyAugust). The musical reference leads us nicely on to a final word about Louis Joseph’s brother, Alphonse Vincent. Dominique Amann, author of a biography on the famous Toulon musician, Adolphe Guiol, sheds some light on the career of this other Tropezian, largely forgotten by his fellow citizens.

It’s a small world, as you are again about to find out. Louis Joseph Langomazino had two children, including a son, Hegesippe, born 1844 in Toulon and deported with his parents in 1851. In Tahiti, this son became a locksmith. But like his father, this man who loved manual work also had a fine intellect. He too became a lawyer and for a short time was Mayor of Papeete (1902 to 1904). That’s the first element, the second being the aforementioned Flora Tristan who was none other than the grandmother of Paul Gauguin.

A Tropezian baritone on the stage in Aix

Escaping artifice and convention

Alphonse Vincent Langomazino was the younger brother of Louis Joseph. Born 1824 in Saint-Tropez, he joined the Arsenal in Toulon as an apprentice tool fitter, his life mapped out. But Alphonse Vincent had a voice. At 16 he was accepted into the Piffard choral society, the most famous of the time. After studying hard his soaring baritone voice earned him the chance to perform solos. He learned major classical works and was admitted into the theatre’s chorus. His vocal register and mastery of harmony attracted the attention of Guiol who advised him. The baritone from Saint-Tropez would go on to be very successful on stage in Aix. The Saint-Tropez seafaring community never fails to surprise us!

When Paul Gauguin arrived in the Marquesas Islands in 1891, Flora had been dead for a long time (1844), but who was it who welcomed Flora Tristan’s grandson half a century later: the son of Louis Joseph who would find him a house. The circle was complete and the two men who shared something from their past met each other. Gauguin settled in Tahiti where he hoped to escape western civilisation with all its artifices and conventions. From then on he lived in the tropics, first in Tahiti and then on Hiva Oa Island in the Marquesas. He died there in 1903 and is buried in the cemetery at Atuona.

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ECHANGE Exchange

Tahiti • Saint-Tropez

’idylle entre les îles et la presqu’île se poursuit

Tahiti • Saint-Tropez

The love story between islands and a peninsula continues In 2008, Saint-Tropez and Tahiti entered a renewable exchange agreement effectively linking two prestigious events: Les Voiles de Saint-Tropez and the Tahiti Pearl Regatta. The idea is for a Tahitian crew who perform well in the Tahiti Pearl Regatta to come to Saint-Tropez to race and vice-versa: a team from Saint-Tropez who makes an impression at the Voiles get the opportunity to go to Tahiti to compete. Of course the end result is a joint effort to promote the Pacific’s finest regatta and the biggest gathering of sailboats in the Mediterranean. Saint-Tropez

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Lors de la cérémonie officielle, salle de la Glaye, le maire de Saint-Tropez, Jean-Pierre Tuveri a offert le buste de Louis Langomazino à Christiane Chaine, directrice administrative et commerciale de l’Epic, port autonome de Papeete.


ECHANGE Exchange En 2008, Saint-Tropez et Tahiti ont lié une convention renouvelée qui régit des échanges entre deux manifestations prestigieuses : les Voiles de Saint-Tropez et la Tahiti Pearl Regatta. Le principe est de permettre à un équipage tahitien s’étant illustré lors de la Tahiti Pearl Regatta de venir régater à Saint-Tropez et à un équipage tropézien ayant brillé aux Voiles d’aller courir les régates tahitiennes et, par la-même, partager les efforts réciproques de promotion et d’animation au cours de la plus belle régate du Pacifique et du plus grand rassemblement de toutes les Voiles en Méditerranée. du buste de Louis Langomazino, militant républicain français du 19ème siècle, né à Saint-Tropez, décédé en exil à Tahiti, et symbole des liens historiques qui relient le petit port varois aux îles polynésiennes. Et dont on découvrira l’étonnant parcours de sa vie (voir page 12). Tahiti-Saint-Tropez, les plus belles mers, les plus beaux bateaux. Et réciproquement.

L’équipage de Windfall, tous résidents de Raiatea et Tahaa, avait remporté à Tahaa la Tahiti Pearl Regatta 2014 dans la catégorie monocoque. C’est lui qui fut ainsi en octobre dernier invité à régater lors des Voiles à bord d’un des voiliers de la SNST. Comme les années passées, la Tahiti Pearl Regatta 2014 était dirigée sur l’eau par Georges Korhel, également directeur de course des Voiles. L’équipage de la SNST était cette année celui du bateau Arobas de Gérard Logel, classé 11ème en catégorie cruising sur un catamaran offert par The Moorings et toujours avec le soutien d’Air Tahiti Nui. Tahiti participe activement aussi à l’animation des Voiles avec son stand dédié au tourisme et garni de produits locaux. Et toujours Stéphanie Betz, sur le Village des Voiles, et son groupe de danseurs qui accueille de manière traditionnelle le retour des voiliers au soir des régates.

Tahiti-Saint-Tropez, des liens renforcés

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Danee Hazama

© DR

Chaque année, de nouveaux liens viennent consolider une histoire d’hommes et d’amitié. Jean-Pierre Tuveri, maire de Saint-Tropez, a ainsi reçu Christiane Chaine, directrice administrative et commerciale de l’EPIC Port Autonome de Papeete, afin d’échanger sur les problématiques communes liées au domaine portuaire que Papeete développe avec l’aménagement de son nouveau port de plaisance. Plus symbolique peut-être, mais néanmoins tangible sur le plan historique, la très officielle remise par la municipalité à la délégation tahitienne

In 2014, it was the crew on Windfall, all residents of Raiatea and Tahaa, who won the Tahiti Pearl Regatta in the mono-hull category, and were invited last October to compete in the Voiles on one of the SNST’s boats. As in past years, the competition on the water at the Tahiti Pearl Regatta 2014 was run by Georges Korhel, who also heads the race committee running the Voiles. The SNST team chosen to go to Tahiti was that on Gérard Logel’s Arobas, who came 11th in the cruising category on a catamaran provided by The Moorings, always with the support of Air Tahiti Nui. Tahiti also participates in the entertainment ashore at the Voiles with a stand promoting tourism and local produce. And in the Voiles Village you will find Stéphanie Betz and her dance troupe who welcome sailors at the end of a day’s racing in the traditional way.

Aloha, le chant des îles

Tahiti-Saint-Tropez strengthens ties

This is the title of a 1937 film directed by Léon Mathot in SaintTropez - and name of one of the Tahiti archipelago’s numerous beaches which gave its name to the Ramatuelle beach where the filming took place. Aloha, le chant des îles tells the story of an aviator who during a race from London to Melbourne crash-lands on an island in the Pacific. There he finds a British competitor. They fall in love and return to England to marry. But the young girl’s father is opposed to the marriage. Disappointed, the aviator leaves for Morocco where he is seriously injured. The wild beauty of the Pampelonne beaches provided the ideal setting to evoke exotic Pacific islands. The set designed for the film then stayed on the beach.

C’est le titre d’un film tourné par Léon Mathot à Saint-Tropez en 1937. Et le nom d’une des nombreuses plages de l’archipel de Tahiti qui a donné le sien à la plage de Ramatuelle sur laquelle eut lieu le tournage. Aloha, le chant des îles raconte l’histoire d’un aviateur qui, lors de la course entre Londres et Melbourne, s’écrase sur une île du Pacifique. Il y retrouve une concurrente britannique. Ils tombent amoureux et rentrent en Angleterre pour se marier. Mais le père de la jeune fille s’oppose au mariage. Déçu, l’aviateur part pour le Maroc d’où il reviendra grièvement blessé. Les plages sauvages de Pampelonne étaient alors le décor idéal pour évoquer l’exotisme des îles du Pacifique. Les décors conçus pour le film sont ensuite restés sur la plage.

Every year new links are formed, adding more chapters to this history of men and friendship. Saint-Tropez Mayor Jean-Pierre Tuveri received Christiane Chaine, Commercial Director of Papeete’s EPIC Port Authority to discuss issues they both share, as Papeete is in the process of developing a new marina. More symbolic, yet with a tangible historic significance, was the official presentation by SaintTropez’s town council to the Tahiti delegation of a bust of Louis Langomazino. A 19th century French Republican activist born in SaintTropez, he died in exile in Tahiti and symbolises historic ties between the small Var port and the Polynesian islands. You can read all about his fascinating life on page 12.

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Ces fleurs symboliques de la Polynésie française aux Voiles de Saint-Tropez Par Fred Jacq, Consultant - Ingénieur écologue

© Fred Jacq

La magie émanant de la Polynésie française est indubitablement liée aux fleurs (« Tiare » en tahitien). Dans l’ancienne société polynésienne, la tradition orale relate que l’homme était intimement lié à la Nature, et tout particulièrement au règne végétal. Offerte en guise de bienvenue, le « Tiare Tahiti » est la première fleur que les visiteurs peuvent découvrir en arrivant en Polynésie française. Considérée comme l’une des plus belles des fleurs tahitiennes en raison de ses pétales d’une blancheur éclatante et de son parfum particulier, elle était réservée aux rois et aux princes selon les anciennes traditions polynésiennes. Aujourd’hui, elle est devenue la fleur « nationale » de la Polynésie française. Elle se retrouve dans la plupart des colliers, couronnes à fleurs, et sert notamment à parfumer le mono’i après macération des pétales dans l’huile de coco. Paradoxalement et contrairement à son nom d’espèce, Gardenia taitensis (Rubiaceae) est originaire de Micronésie d’où elle a été rapportée par les navigateurs polynésiens durant leurs migrations en pirogue à voiles dont les plus anciennes traces sont datées de 1000 ans. Son nom latin fait référence à sa découverte sur l’île de Tahiti par les botanistes européens de la seconde circumnavigation de James Cook en 1773, puis par Dumont d’Urville en 1824. La plus grande partie des fleurs observées par les visiteurs dans les différentes îles polynésiennes appartiennent à des espèces introduites par l’homme et sélectionnées justement pour leurs fleurs de grande taille, très colorées ou très odorantes. L’hibiscus rouge ou « ‘aute » en tahitien (Hibiscus rosa-sinensis, Malvaceae) orne régulièrement l’oreille des « vahine » (femme en tahitien) et bons nombres de tissus voir même certains spynnakers. Elle provient également de ces premières introductions polynésiennes et est toujours très largement cultivée pour son côté ornementale, mais aussi ses vertus médicinales. Colliers de fleurs fait à partir de Tiare Tahiti et de feuille de Pandanus Flower leis made from Tiare Tahiti and pandanus leaves

The magic emanating from French Polynesia is undoubtedly linked to flowers (“Tiare” in Tahitian). In ancient Polynesian society, oral tradition tells that the man was closely linked to nature, especially to the vegetable kingdom. Offered as a welcome, the “Tiare Tahiti” is the first flower that visitors discover on arriving in French Polynesia. Considered one of the most beautiful Tahitian flowers because of its petals of a brilliant whiteness and its particular scent, it was reserved for kings and princes according to ancient Polynesian traditions. Today, it has become the “national” flower of French Polynesia. It is found in most flower necklaces and crowns, and serves in particular to perfume the mono’i after maceration of its petals in coconut oil. Ironically, and contrary to its species name, Gardenia taitensis (Rubiaceae) it is a native of Micronesia from where it was brought by Polynesian navigators during their migrations in sailing canoes, whose oldest traces date back 1,000 years. Its Latin name refers to its discovery on the island of Tahiti by European botanists of James Cook’s second circumnavigation in 1773, then by Dumont d’Urville in 1824.

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© Fred Jacq

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These flowers symbolise French Polynesia at the Voiles de St Tropez


ECHANGE Exchange © Fred Jacq

Most flowers observed by visitors to the different Polynesian islands belong to species introduced by man and selected precisely for their large, colorful and very fragrant flowers. The red hibiscus or “aute” in Tahitian (Hibiscus rosa-sinensis, Malvaceae) regularly adorns the ears of “vahine” (women in Tahitian) and numerous fabrics or even spinnakers. It also comes from these early Polynesian introductions and is still widely grown for its ornamental properties, but also its medicinal properties. While women wear the full-bloomed Tiare Tahiti on their ear, like the hibiscus flower, men only wear Tiare Tahiti buds. Moreover, if the Tahiti Tiare is worn on the left ear, it means that the person is not looking for company. If it is worn on the right, it means that the person is available or in search of company. Since the arrival of the Europeans, the abundance of species and ornamental cultivars has increased considerably. Thus the vast majority of flowers admired today in Polynesian gardens and on crowns are often modern introductions: frangipani or “basket Ti” (Plumeria spp.), Bougainvillea (Bougainvillea spp.), Anthurium (Anthurium spp.), birds of Paradise (Heliconia spp.), jasmine (Jasminum spp.) ... Along with these introduced plants, native species (present before the arrival of man) were also more or less domesticated for their fragrant or shimmering flowers. Among these native flowers, one of them is known to have given its name to a renowned alcoholic beverage in French Polynesia. The “Hinano” is actually the imposing white and very fragrant inflorescence produced only by the male Pandanus plant. French Polynesia’s native flora is known for its high rate of endemism (plants native to a given region, in this case 62%). One of them, known as the “Tiare ‘apetahi”, apetahia raiateensis (Campanulaceae) is a legendary plant in Tahitian culture. Symbol of eternal love, oral traditions tell us that it was born of a woman’s hand who killed herself for the love of her beloved who disappeared forever into the sea. This strictly endemic shrub on top of the Te Mehani plateaus (308 ha) in the island of Raiatea in the Leeward Islands archipelago (200 km west of Tahiti) is also the symbol of an endemic flora threatened with extinction in French Polynesia. Because of its beautiful flowers this sacred and very fragile flower suffers excessive pickings and much accidental damage by visitors who try to find and approach it without being well supervised. It has been protected since 1996 by law, and is the subject of conservation measures. Emblem of the island of Raiatea, it is also the symbol of the Tahiti Pearl Regatta (TPR), Leeward Islands regatta twinned with the Voiles de Saint-Tropez. Twinning has also given birth to a partnership in 2014 between the Port of Saint-Tropez and the port of Papeete (Tahiti). This year a new marina was inaugurated in Papeete that will also accommodate sailboats and superyachts just like Saint-Tropez. Thus each year the colors and scents of French Polynesia are present at the Voiles de Saint-Tropez.

Fleur de Tiare Tahiti (Gardenia taitensis) à la rosée du matin Tiare Tahiti (Gardenia taitensis) flomer in the morning dew

Si les femmes portent le Tiare Tahiti épanoui à l’oreille, de même que la fleur d’hibiscus, les hommes portent le Tiare Tahiti uniquement en bouton. De plus, si le Tiare Tahiti est porté sur l’oreille gauche cela veut dire que la personne ne cherche pas de compagnie. Si celui-ci est porté à droite, cela signifie que la personne est disponible ou à la recherche de compagnie. Depuis l’arrivée des Européens, l’’abondance des espèces et des cultivars ornementaux s’est considérablement accrue. Ainsi la grande majorité des fleurs admirées aujourd’hui dans les jardins polynésiens et souvent en couronnes sont bien souvent des introductions modernes : frangipaniers ou « Ti panier » (Plumeria spp.), bougainvilliers (Bougainvillea spp.), anthurium (Anthurium spp.), oiseaux de paradis (Heliconia spp.), jasmins (Jasminum spp.) … Parallèlement à ces plantes introduites, des espèces indigènes (présente avant l’arrivée de l’homme) ont également été plus ou moins domestiquées pour leurs fleurs odorantes ou chatoyantes. Parmi ces fleurs natives, l’une d’elle est connue pour avoir donnée son nom à la boisson alcoolisée renommée de Polynésie française. La « Hinano » est en fait l’inflorescence blanche imposante et très odorante produite uniquement par les pieds mâles des Pandanus spp.. La Flore indigène de Polynésie française est connue pour son fort taux d’endémisme (plantes propre à une région donnée, ici de 62%). L’une d’elle, plus connue sous le nom de « Tiare ‘apetahi », Apetahia raiateensis (Campanulaceae) est une plante légendaire dans la culture tahitienne. Symbole de l’amour éternel, les traditions orales racontent qu’elle est née d’une main de femme qui se serait donnée la mort pour l’amour de l’être aimé disparu à tout jamais en mer. Cet arbuste strictement endémique des hauts plateaux Te Mehani (308 ha) de l’île de Raiatea dans l’archipel des îles Sous-le-Vent (à 200 km à l’ouest de Tahiti) représente également le symbole de la flore endémique menacée d’extinction de Polynésie française. Du fait de la beauté de ses fleurs cette fleur sacrée et très fragile subit des cueillettes excessives et de nombreuses dégradations accidentelles par les visiteurs qui tentent de la chercher et de l’approcher sans être bien encadrés. Elle est protégée depuis 1996 par la réglementation du Pays, et fait l’objet de mesures de conservation. Emblème de l’île de Raiatea, elle est également le symbole de la Tahiti Pearl Regatta (TPR), régate des îles Sous-le-Vent jumelée avec les Voiles de Saint-Tropez. Jumelage qui a donné naissance à un partenariat en 2014 entre le port de Saint-Tropez et le port de Papeete (Tahiti). D’ailleurs cette année a été inaugurée à Tahiti la nouvelle marina de Papeete qui permettra d’accueillir des voiliers et super Yacht comme à Saint-Tropez. Ainsi, chaque année depuis 7 ans, les couleurs et les senteurs de la Polynésie française sont présentes aux Voiles de Saint-Tropez.

© Fred Jacq

Fleurs de Tiare ‘apetahi (Apetahia raiateensis), symbole de la Tahiti Pearl Regatta et de l’île de Raiatea où se déroule la régate; espèce protégée en Polynésie française Tiare ‘apetahi (Apetahia raiateensis) flower, symbol of the Tahiti Pearl Regatta and of the Island of Raiatea where the regatta takes place; a species protected in French Polynesia

Couronne de tête en fleurs de frangipaniers et fougères Tiatiamou’a (D. solida) Head crown of plumeria flowers and Tiatiamou’a ferns (D. solida)

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HISTOIRE History

Gênes et Venise entre le XIIIe et le XVe siecles

eux puissances maritimes rivales en Méditerranée Par le docteur Michel Sardet, ancien médecin de la Marine, docteur en Histoire

La rivalité entre les deux grandes cités maritimes - si différentes l’une de l’autre par la géographie, l’environnement, les groupes sociaux, les mentalités et les intérêts - est un phénomène lié à une farouche concurrence commerciale dont il convient de remonter à la source. On sait en effet que la quatrième croisade (1202-1204), soutenue par les Vénitiens, avait abouti à la prise de Constantinople par les croisés en avril 1204. Le 9 mai suivant, était fondé l’Empire latin d’Orient. Intérêt stratégique majeur

Pour autant, l’Empire Grec n’avait pas disparu et son siège s’établit bientôt à Nicée où se maintint la tradition impériale. Malgré tout, certaines provinces périphériques échappèrent à son autorité et s’érigèrent en états grecs byzantins indépendants comme l’empire de Trébizonde et le despotat d’Epire. L’empire de Nicée eut donc à lutter à la fois contre les dynastes locaux et contre les Latins.

Cette évolution ne se fit pas sans heurts. En effet, Gênes et Venise se livreront quatre guerres en un peu plus d’un siècle : de 1261 à 1270, de 1294 à 1299, de 1351 à 1355 et de 1377 à 1381. On verra l’amiral Lampa Doria défaire la flotte vénitienne en 1298 au cours d’un affrontement naval au large de l’île de Curzola qui opposa 90 navires vénitiens à 80 génois. Dans ces conflits, la possession du détroit des Dardanelles, lieu de passage des flottes de commerce vers Constantinople et la mer Noire, revêtait naturellement un intérêt stratégique majeur.

La Crète, nœud vital du nouvel empire vénitien Après leur victoire, les Vénitiens établirent des relais pour leur trafic maritime et des places de négoce pour leurs marchands. Ils s’installèrent à Corfou, à Durazzo en Epire, à Coron et à Modon en Morée, à Egine et à Salamine, dans les Cyclades, à Nègrepont en Eubée et dans les positions stratégiques que sont Gallipoli et Rodostro sur les détroits. Ils occupèrent encore l’île de Crète qui deviendra le nœud vital du nouvel empire vénitien. Les réseaux commerciaux étaient ainsi en place.

Lutte sans merci En 1379, la flotte génoise s’empara même de Chioggia aux portes de Venise et bloqua le port de celle-ci. Il faudra attendre 1381 pour obtenir la paix de Turin entre les deux cités rivales que tout oppose : Gênes, ville marchande et financière, disputée entre des clans familiaux puissants et indépendants comme les Doria, les Spinola, les Fieschi, les Grimaldi et Venise, la CitéEtat, intimement liée à Byzance. Dans cette lutte sans merci que se livrèrent les deux républiques maritimes, en marge de la confrontation avec l’adversaire commun islamique, la maîtrise de la mer et la puissance navale joueront un rôle déterminant. Elles s’en donneront les moyens.

Soutien naval et financier Toutefois, cet empire latin fondé en 1204 ne put jamais s’imposer et dominer ses rivaux. Un peu plus d’un demi-siècle plus tard, le général Michel Paléologue, devenu empereur de Nicée en 1258, s’allia à l’empereur de Trébizonde dans le but de regrouper les forces grecques puis avec les Génois (traité de Nymphée) en mars 1261. Il put alors s’emparer de Constantinople en juillet 1261. L’empire latin avait vécu et l’empire byzantin était restauré. Du même coup, Venise perdit les positions qu’elle avait précédemment acquises dans le nord de la mer Egée et surtout, avec Constantinople, l’accès à la Mer noire. A l’inverse, les Génois, alliés des Grecs, prirent la place des Vénitiens et développèrent leurs implantations dans ces mêmes régions, en particulier en mer Noire. Plus tard, Venise essayera bien de reprendre Constantinople pour restaurer un nouvel empire latin mais ce n’est guère qu’au milieu du XIVe siècle qu’elle réussira vraiment à se réimplanter à Constantinople et en mer Noire après avoir apporté son soutien naval et financier à l’état byzantin menacé.

Les enjeux commerciaux La restauration de l’empire byzantin en 1261 permit aux Génois, nous l’avons vu, de s’implanter solidement à Constantinople (Pera) et en mer Noire. Le bastion principal en est la côte méridionale de Crimée. Là, sont les vraies colonies que Gênes possède et administre directement. D’abord Gaffa (12731475) qui est le principal centre commercial mais aussi Soudak et Cembalo. Ces trois places fortifiées contrôlent toute la côte et le détroit de Kertch qui donne accès à La Tana au fond de la mer d’Azov à l’embouchure du Don. Caraque. D’après un tableau de Carpaccio à l’Académie de Venise

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HISTOIRE History

Genoa and Venice: 13th to 15th century

Two rival maritime powers in the Mediterranean By Michel Sardet Former Naval Physician PhD in History

The rivalry between two great maritime republics, so different from each other in terms of geography, environment, social groups, mentalities and interests, is a phenomenon so closely related to fierce competition over trade that it is useful to go back to the source. We know that the Fourth Crusade (1202-1204), supported by the Venetians, led to the capture of Constantinople by the Crusaders in April 1204. This was followed by the founding of the Latin Empire on 9 May.

Grande galère équipée pour un pélerinage vers 1485

Great strategic interest

However, the Greek Empire had not disappeared and soon established its seat of power in Nicaea where it carried on the imperial tradition. In addition, some peripheral provinces broke away and set themselves up as independent Byzantine Greek states such as the Empire of Trebizond and the Despotate of Epirus. The Empire of Nicaea therefore had to battle against local dynasties as well as the Latins.

These developments did not go smoothly. Indeed, Genoa and Venice were involved in four wars in just over a hundred years: 1261-1270, 1294-1299, 1351-1355 and 1377-1381. They would see Admiral Lamba Doria all but destroy the Venetian fleet in 1298 during a naval battle off the Island of Curzola (today Korula) which opposed 90 Venetian vessels against 80 Genovese ships. Naturally in these conflicts, possession of the Dardanelles Strait, the passage for merchant fleets heading to Constantinople and the Black Sea was of great strategic interest.

Crete: vital junction in the new Venetian empire After their victory, the Venetians went on to establish shipping routes and trading posts for their merchants. They settled in Corfu, Durazzo in Epirus, Coron and Modon in the Kingdom of Morea, Aegina and Salamina in the Cyclades, and Negroponte in Euboea, and took up strategic positions on the straits at Gallipoli and Rodostro. They also occupied Crete which would become a vital junction in the new Venetian empire.

Tug of war In 1379, the Genovese fleet even captured Chioggia at the gateway to Venice and blocked the port. It was not until 1381 that the Peace of Turin was concluded between these two totally opposite rivals: Genoa, a commercial and financial hub fought over by powerful independent families like the Dorias, Spinolas, Fieschis and Grimaldis, and Venice, a city-state closely linked to Byzantium. In the tug of war between these two maritime republics, outside the confrontations with their common Islamic enemy, mastery of the sea and naval power were the keys, as it gave them the resources.

Naval and financial support However, the Latin Empire founded in 1204 could never win and dominate its rivals. A little more than half a century later, General Michel Palaeologus, who became Emperor of Nicaea in 1258, allied with the Emperor of Trebizond to consolidate Greek forces and then with the Genovese (Treaty of Nymphaeum) in March 1261. As a result he was able to recover Constantinople in July 1261. The Latin Empire had almost had its day and the Byzantine Empire was restored. At the same time, Venice lost the positions it had acquired in the Aegean Sea and, with the loss of Constantinople, access to the Black Sea. Conversely, the Genovese, Greek allies, took the place of the Venetians and went on to establish their settlements in the same regions, notably on the Black Sea. Later Venice would try to recapture Constantinople to reinstate another Latin Empire, but it was only in the mid-14th century that Venice would succeed in re-establishing itself in Constantinople and the Black Sea after providing naval and financial support to the threatened Byzantine state.

A question of trade Restoration of the Byzantine Empire in 1261 allowed the Genovese, as we have seen, to consolidate their presence in Constantinople (Pera) and the Black Sea. The main stronghold was on Crimea’s south coast where Genoa owned and directly administered several colonies, primarily Gaffa (1273-1475), the main trading centre, but also Sudak and Cembalo. These three fortified locations controlled the whole coast and the Kerch Strait, providing access to La Tana (Azov) at the far end of the Azov Sea at the mouth of the Don.

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HISTOIRE History

Routes de navigation des navires vénitiens

Cuirs, laine, safran et cire Ils possèdent encore, de l’autre côté du détroit, La Copa, un centre de pêcheries. Ils sont aussi implantés plus au sud sur la côte du Kouban et du Caucase d’où ils tirent cuir, laine, safran et surtout cire. Cette côte est aussi celle des esclaves provenant de la Caspienne et celle des bois en particulier de buis. Ils sont présents sur la côte nord de l’Asie mineure, à Trébizonde, qui est le port de la soie de Perse et de Caspienne. Sinope fournit bois, buis et poissons. Sur la côte Nord-Ouest, ils occupent Lérici à l’embouchure du Dniestr, Kostriz près de Varna et Kilia Vecchia au débouché du Danube.

Brousse (Bursa), au nord de l’Anatolie, est la nouvelle capitale de l’Orient musulman. Située au carrefour des routes d’Arabie, de Perse et de Chine, elle devient un centre commercial incontournable. En fait, elle prend le relais du commerce de la mer Noire et, si les Vénitiens restent fidèles à Alexandrie, les Génois affluent à Brousse.

La route dite Mongole

Epices, soie, mastic et alun

Dès le XIIIe siècle, ces comptoirs de la mer Noire constituent des relais pour le grand commerce d’Asie. C’est ainsi que les routes de Perse aboutissent à Trébizonde en passant par Tabriz. A Caffa et La Tana, arrivent les épices de l’Inde et de l’Asie du Sud-est. Cet itinéraire passe par l’Afghanistan, remonte par le Turkestan puis contourne la Caspienne par le Nord avant d’arriver à destination. La route dite Mongole adopte le même trajet au départ de La Tana jusqu’à Saraï au dessus de la Caspienne avant de s’enfoncer vers l’Asie centrale. Cette route, Génoise, est celle de la soie d’Extrême-Orient et de Chine, moins chère que celle du Moyen-Orient. Le trafic avec l’Orient passe donc principalement par la mer Noire, par Caffa et par La Tana, ou encore par Trébizonde.

De son côté, l’île de Chio, colonie génoise, s’affirme en mer Egée comme la plaque tournante des échanges commerciaux avec l’Anatolienne Bursa et bien entendu avec les établissements de la côte Turque. Les Génois exportent de Chio vers l’Italie les épices et la soie mais aussi le mastic et surtout l’alun (utilisé pour la teinture des draps) provenant des mines de Phocée en face de Chio, sur la côte turque. Bref, au XVe siècle, l’essentiel des cargaisons génoises provient de l’Asie Mineure et du monde Turc.

Commerce avec la Perse Avant 1261, Venise affrétait régulièrement de grands convois de galères vers la Romanie. Après son éclipse locale, vers les années 1320, elle commencera à retrouver une certaine influence en mer Noire grâce à un accord avec l’empereur de Trébizonde en 1319 qui lui ouvrit les portes d’un fructueux commerce avec la Perse. A la même époque, La Tana, en mer d’Azov, devenait une base vénitienne très active.

La Méditerranée, carrefour marchand Outre les épices et la soie, les navires génois ramènent vers l’Occident du blé, du sel, des bois, du chanvre, des peaux et des fourrures de Russie, des poissons salés et du caviar provenant des grandes pêcheries de Kouban et de la mer d’Azov. Ce sont d’ailleurs bien souvent les produits alimentaires de base qui s’imposent en priorité. Il y a aussi le commerce des esclaves pour les marchés italiens. A Caffa, on propose des esclaves très jeunes, de 12 à 14 ans, essentiellement à usage domestique. Si, à cette époque, la Méditerranée reste encore le carrefour marchand le plus actif de l’Occident, les circuits vont pourtant bientôt se modifier.

Sucre, blé, bois, métaux et esclaves L’autre grand axe commercial de Venise était la route vers les états chrétiens de Palestine, vers « L’au delà des mers ». Ses convois passaient par la Crête, Rhodes et Chypre, avant d’aboutir – du moins jusqu’à sa chute en 1221- à Saint-Jean-D’acre. Acre était le centre du trafic chrétien, le point de ralliement des caravanes et le carrefour des routes commerciales. Les produits venaient soit du Levant, soit de l’Inde et de l’Extrême-Orient. Les marchandises provenant d’Inde et d’Extrême Orient étaient acheminées jusqu’en Mer Rouge. Débarquées à Djedda, elles rejoignaient Acre par caravanes en remontant plein nord par la Mecque et Médine ou étaient dirigées vers l ‘Egypte et Alexandrie. Outre les épices, l’Egypte était une source importante d’approvisionnement en alun, en sucre, en blé, en bois, en métaux et en esclaves.

Au carrefour des routes d’Arabie, de Perse et de Chine En effet, la progression de l’Islam mais aussi la dislocation de l’Empire Mongol vers 1360, compromettent sérieusement la sécurité des routes mongoles, sans parler de la destruction de La Tana par Tamerlan en 1395. La “Paix mongole” a vécu et on doit se résoudre à retourner vers l’intermédiaire musulman. C’est un changement majeur ! Gênes entretient bien quelques relations avec l’Egypte, Chypre et la Syrie mais elle va alors surtout développer son commerce avec l’Empire turc. La ville de

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HISTOIRE History Leather, wool, saffron and wax

At a crossroads of routes from Arabia, Persia and China

On the other side of the strait they also had control of a fisheries centre, La Copa, and settled further south on the Kuban coast and the Caucasus from where they got leather, wool, saffron and wax. This coast was also where slaves from the Caspian could be found as well as wood, in particular boxwood. They were also present on the northern coast of Asia Minor, in Trebizond which was the silk port for Persia and the Caspian. Sinope supplied wood, boxwood and fish. On the northwestern coast they occupied Lerici at the mouth of the River Dniestr, Kostriz near Varna and Kilia-Vecchia at the mouth of the Danube.

Indeed the rise of Islam and disintegration of the Mongol Empire around 1360 seriously compromised security on the Mongolian routes, not to mention the destruction of La Tana by Tamerlan in 1395. The Pax Mongolica (Mongol Peace) had had an impact and they had to decide whether to turn again towards a Muslim intermediary. It was a major change! Genoa maintained good relations with Egypt, Cyprus and Syria but was now going to have to develop trade with the Turkish Empire. Bursa, north of Anatolia, was now the new capital of the Muslim East. At a crossroads of routes from Arabia, Persia and China it had become a major trading centre. In fact it had taken over from the Black Sea and, while the Venetians remained loyal to Alexandria, the Genovese flocked to Bursa.

The route dubbed Mongolian From the 13th century, these trading posts on the Black Sea were the main routes for goods from Asia. Thus the routes from Persia led to Trebizond via Tabriz. Spices from India and South East Asia arrived at Caffa and La Tana. The itinerary took them through Afghanistan, up via Turkestan then bypassed the Caspian to the north before arriving at the destination. The route dubbed the Mongolian Route followed a similar path, starting from La Tana as far as Sarai above the Caspian before pushing into Central Asia. This Genovese route was the Far East and China Silk Road, less expensive than that of the Middle East. Traffic with the East therefore passed mainly via the Black Sea, Caffa and La Tana, and also Trebizond.

Spices, silk, mastic and alum Meanwhile the Island of Chios, a Genovese colony, was establishing itself as a hub on the Aegean Sea for trading with Bursa and commerce on the Turkish coast. The Genovese were exporting spices and silk from Chios to Italy, but also mastic and above all alum (used for dyeing cloth) coming from Phocaea mines opposite Chios on the Turkish coast. In short, in the 15th century the main Genovese cargoes came from Asia Minor and the Turkish world.

Trade with Persia Before 1261, Venice regularly chartered big convoys of galleys to Romania. After its local eclipse around the 1320s it would begin to reassert its influence in the Black Sea as the result of an agreement in 1319 with the Emperor of Trebizond who opened the gates to healthy trade with Persia. At the same time, La Tana became an active Venetian hub.

Mediterranean: a crossroads Apart from silk and spices, Genovese ships were supplying the East with wheat, salt, wood, hemp, hides and furs from Russia, and salted fish and caviar from the big fisheries in Kuban and the Azov Sea. Often staple foods took priority. There was also a slave trade for Italian markets. In Caffa they offered young slaves, just 12 to 14 years old, mainly as domestics. While the Mediterranean was still the West’s busiest crossroads for trade, the circuits were about to change.

Sugar, wheat, wood, metals and slaves Venice’s other trade artery was to the Christian states of Palestine and “beyond the seas”. Its convoys went via Crete, Rhodes and Cyprus before arriving - at least until its fall in 1221 - at St-John-d’Acre. Acre was the centre of Christian trade, the rallying point for caravans and a crossroads for trade routes. Products came from the Levant, India and the Far East. Products from India and the Far East were brought as far as the Red Sea, then unloaded in Jeddah and reached Acre with caravans either heading north via Mecca and Medina or being directed to Egypt and Alexandria. As well as spices, Egypt was an important source of alum, sugar, wheat, wood, metals and slaves.

Pont d’une trirème. Reconstitution de l’Amiral Fincati.

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HISTOIRE History The influence of Venice

L’influence de Venise

In the early 15th century, after the loss of interest in Black Sea markets, Venice strengthened trade and maritime relations with Beirut’s port in Syria - which had taken over from St-John-d’Acre - and Alexandria in Egypt. There was also a link to the Holy Land. The main trade was in spices and other seasonings. Venice, being all-powerful in Alexandria, enjoyed a real monopoly. They also still used the Red Sea route for products from India and the Far East going to Alexandria or Damascus which had the Syrian ports of Beirut and Tripoli for exports. But Venice’s influence also extended into the Western Mediterranean in ports on the Spanish and Maghreb coasts.

Au tout début du XVe siècle, après la désaffectation des marchés de la Mer Noire, Venise va renforcer ses relations commerciales et maritimes vers le port de Beyrouth en Syrie- qui avait pris le relais de Saint-Jean-d’Acre- et vers celui d’Alexandrie en Egypte. Il existe aussi une ligne Terre Sainte. Le commerce concerne surtout les épices, les condiments et les aromates. Venise, toute puissante à Alexandrie, jouit dans ce domaine d’un véritable monopole. On utilise aussi toujours l’itinéraire de la Mer Rouge pour les produits de l’Inde et de l’Extrême-Orient vers Alexandrie ou vers Damas qui dispose des ports syriens de Beyrouth et de Tripoli pour l’exportation. Mais l’influence de Venise s’étend aussi en Méditerranée occidentale dans les ports de la côte espagnole et du Maghreb.

The fleets

Les flottes

The classic Mediterranean-type galley is the ideal length, being eight times longer than the height which was two metres. Light, easy to handle and quick, they could reach places known to be difficult to access. A vessel with oars, they could be used for fighting or trade. Usually a trireme (with three rows of oars) they had one mast with a lateen sail. The single deck was about two metres above the keel, and they could carry about 100 tonnes of cargo. Galleys were the first vessels trading with the East, and the oarsmen were free men - at least up until the end of the 15th century.

La galère est le bâtiment méditerranéen type. Sa longueur représente huit fois sa largeur. Légère, maniable, rapide, elle permet d’atteindre les endroits réputés difficiles d’accès. Navire à rames, elle peut être utilisée pour le combat ou le commerce. Le plus souvent trirème, elle est munie d’un mât avant pourvu d’une voile latine. Le pont unique se trouve à peine à 2 mètres au dessus de la quille. La capacité de charge est d’environ 100 tonnes. Les galères dont les rameurs sont des hommes libres, au moins jusqu’à la fin du XVe siècle, sont les premiers navires à avoir assuré le trafic vers l’Orient.

Venice Arsenal: a State enterprise

L’arsenal de Venise, entreprise d’Etat

But naval architecture was evolving rapidly and at the end of the 13th century the very large merchant galleys were already being built in Venice, about the same length (42m) but wider (7m) and higher (3m), with a L/W ratio of 6. The sail area was divided into two masts and they could carry up to 280 tonnes: the galeazza was the vessel used to ferry passengers (pilgrims and others) and high-value cargo. They were appreciated for their regular service and defence capabilities. These war and merchant galleys were built at the Venice Arsenal, a State enterprise which opened in 1104 and was modernised in the 14th century.

Mais l’architecture navale évolue rapidement et à la fin du XIIIe siècle on construit à Venise la grosse galère marchande, à peu près de même longueur (42 m) mais plus large (7 m) et plus haute (3m), avec un rapport L/l de 6. Sa voiture est déployée sur 2 mâts. Elle peut porter jusqu’à 280 tonnes de charge : c’est la galée ou la galeazza qui sert au transport rapide de passagers (pèlerins entre autre) ou de fret de valeur. Elles sont appréciées pour leur régularité et leur capacité de défense. Ces galères de guerre et de commerce sont construites à l’arsenal de Venise, entreprise d’Etat, ouvert en 1104 et modernisé au XIVe siècle.

Ensuring good defence

Assurer une bonne défense

As for the Genovese they used a Latin vessel designed for trade, with a capacity of about 100 to 240 tonnes. They were in action from the end of the 13th century and were rounded boats, two or three times longer than the beam, with two decks, high sides, and a castle aft and forecastle at the fore for defence. They had two side rudders and two masts with lateen sails.

Le navire génois, lui, est la nef latine destinée au commerce dont la capacité est de l’ordre de 100 à 240 tonnes. Elle est conduite dès la fin du XIIIe siècle. C’est un bateau rond, deux à trois fois plus long que large, doté de deux ponts, de hauts bords, d’un château arrière et d’un gaillard d’avant permettant d’assurer une bonne défense. Il comporte deux gouvernails latéraux et deux mâts gréés de voiles latines.

Carracks designed for trade

Des caraques destinées au commerce

In the early 14th century the first coccha started to appear. These boats were bulkier (30m x 12m x 4m), with a L/W ratio of 2.5, enabling them to carry cargos up to 240 and 600 tonnes. They had at least two decks and two or three masts rigged with square sails. The castles were now integrated, making them like floating fortresses. The appearance of the sternpost rudder made manoeuvres easier, but a relatively deep draft required deep-water ports and offshore sailing with wider spaced ports of call. After 1450, we will see slightly smaller carracks, still designed for trade with a 150-400 tonne capacity, but more manoeuvrable due to sail improvements combining a large mainsail on the central mast with one or two lateen sails on the mizzen at the back.

Au début du XIVe siècle, apparaîtra la coque (ou coccha) qu’on appellera tout simplement nave au milieu du XVe. Ce sera l’orgueil de la Commune. Ces bateaux, plus volumineux (30 m x 12 m x 4 m), d’un rapport L/1 de 2,5, assurent le transport des pondéreux jusqu’à 240 et 600 tonnes. Ils comportent au moins 2 ponts et 2 ou 3 mâts portant des voiles carrées. Les châteaux sont maintenant intégrés, ce qui en fait de véritables forteresses flottantes. L’apparition du gouvernail d’étambot facilite les manœuvres mais son relatif fort tirant d’eau nécessite des ports en eau profonde et sous-entend une navigation hauturière avec des escales plus espacées. Après 1450, on verra aussi des caraques, toujours destinées au commerce, de taille légèrement inférieure (d’une capacité de 150 à 400 tonnes) mais plus maniables à cause du perfectionnement de leur voilure alliant une grande voile carrée sur le mât central et une ou deux voiles latines sur le mât d’artimon en poupe.

Compasses and directions Genoa did not use the merchant galleys. The Genovese only built the carrack type, but from the 16th century owners preferred smaller tonnage ships. For trade, Venice used merchant galleys which were a big success around the 1420s before disappearing, having been around for two centuries, in the early 16th century. Sailing under the protection of war galleys, their voyages were seasonal and in convoy, starting early spring with a second trip in August. With the discovery of the compass in the mid-13th century, together with cardinal directions, would allow them to go to sea in any season. However, Venice only had merchant galleys. Several decades behind Genoa, Venice built rounded boats, usually of a private design. It would also use the carrack.

Premières tables de direction Gênes n’utilise pas de galère marchande. Elle ne construit que des nefs mais, à partir du XVIe siècle, les armateurs Génois préféreront des navires de plus faible tonnage du type caraque. Venise, pour le commerce, utilise surtout les galères marchandes qui connurent un grand succès vers les années 1420 avant de disparaître, après deux siècles d’existence, dans les toutes premières années du XVIe siècle. Navigant sous la protection de galères de combat, leurs trafics étaient saisonniers avec un convoi au début du printemps et un second au mois d’août. La découverte de la boussole (ou compas) au milieu du XIIIe siècle, associée

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HISTOIRE History Lepanto (1571) - a sudden halt

aux premières tables de direction, permettra, en navigant à l’estime, de prendre la mer en toute saison. Pourtant Venise ne posséda pas que des galères marchandes. Avec un décalage de plusieurs décennies sur Gênes, elle construisit, pour le commerce, des bateaux ronds, des coques, en général de conception privée. Elle utilisera également la caraque.

As a result of this fierce struggle between the two cities, leading to the destruction of both their trading infrastructures and shipping routes, the two protagonists started to run out of steam. In the 16th century we witness the slow decline of these two maritime republics although the battles are probably not the only reason. One must not forget Arab expansion in the Mediterranean, contained by the Christian world during the Crusades, which took a decisive turn towards the end of the 13th century with the capture of St-John-d’Acre in 1291, signalling the end of the eastern Latin States. The Turkish advance, which further intensified in the 14th century, was consolidated by the fall of the Byzantine Empire under Mehmed II (1451-1481). However, it was in the 16th century during the reigns of Selim I (1512-1520) and Suleiman the Magnificent (1520-1566) that there was a significant push by the Turks to the west, but also on the sea and it was not until the Battle of Lepanto in 1571 that it was brought to a sudden halt.

Lépante (1571), le coup d’arrêt Cette guerre acharnée entre les deux cités, par les destructions réciproques des infrastructures commerciales et des circuits maritimes, provoqua l’essoufflement des deux protagonistes. On assista alors au lent déclin des deux républiques maritimes au XVIe siècle mais ces conflits n’en sont sans doute pas la seule raison. Il ne faut pas oublier en effet que l’expansion arabe en Méditerranée, un moment contenue par les chrétiens au moment des croisades, prit un tour décisif à la fin du XIIIe siècle avec la prise de Saint-Jean d’Acre en 1291 qui mit fin aux Etats latins d’Orient. Cette avancée turque, encore accrue au XIVe siècle, se concrétisa en 1453 par la chute de l’Etat Byzantin sous l’assaut de Mahomet II (1451-1481). Pourtant, c’est surtout au XVIe siècle, sous les règnes de Sélim 1er (15121520) et de Soliman le Magnifique (1520-1566), qu’on assistera à une poussée significative des Turcs sur terre vers l’ouest mais aussi sur mer et il faudra attendre Lépante en 1571 pour marquer un coup d’arrêt.

Reinforcing activities in Western Mediterranean Clearly this Muslim advance was going to disrupt business and trade for the Italians in the Eastern Mediterranean. It would lead, particularly for the Genovese after the loss of Constantinople, to a reinforcement of maritime and trading activities towards the Western Mediterranean, Spain, Portugal and the Atlantic coast as far as England and Flanders. In fact, these relationships were initiated in 1270 by Genoa and in the early 14th century to a lesser extent by Venice.

Renforcement des activités vers la Méditerranée Occidentale Cette progression musulmane perturba bien évidemment l’activité et le commerce des Italiens en Méditerranée Orientale. Elle aboutit, en particulier après la perte de Constantinople, surtout chez les Génois, au renforcement des activités maritimes et commerciales vers la Méditerranée Occidentale, l’Espagne, le Portugal et la façade Atlantique jusqu’en Angleterre et en Flandres, ces relations ayant été initiées dès 1270 par Gênes et au début du XIVe siècle, dans une plus faible proportion, par Venise.

Bataille de Lépante 1571 • Huile sur toile, anonyme National Maritime Museum, Greenwich, Londres

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C

Le

HISTOIRE History

hirurgien embarqué e au XVIII siècle Par le docteur Michel Sardet, ancien médecin de la Marine, docteur en Histoire

Le rôle des officiers de santé « navigants », quelque peu méconnu ou oublié, a pourtant eu indirectement une influence non négligeable sur les opérations militaires en temps de paix mais surtout en temps de guerre au cours des principaux conflits survenus au XVIIIe siècle lors de la guerre de succession d’Autriche (1744-1748), de la guerre de Sept-ans (1756-1763) et bien sûr lors de la lointaine et coûteuse guerre d’Amérique (1778-1783). Tous ces engagements impliquèrent un effort considérable au plan miliaire, logistique, financier et un besoin accru en personnel. Cette approche s’appuie pour une large part sur les archives du port de Rochefort. Jean Cochon-Dupuy, fondateur de la première Ecole de chirurgie navale, à Rochefort, en 1722. Founder of the first Naval School of Surgery in Rochefort, 1722 École de Médecine navale, Rochefort | Rochefort School of Naval Medicine © Musée national de la Marine.

The ship’s surgeon in the 18th century By Doctor Michel Sardet, former Naval Physician with a PhD in History

The role of “seafaring” health officers, often overlooked or forgotten, nevertheless had a significant influence on military operations in peacetime and especially during the major conflicts that occurred in the 18th century: War of the Austrian Succession (1744-1748), Seven Years’ War (17561763) and of course the distant and costly American war (1778-1783). All these engagements involved considerable planning and commitments from a military, logistical and financial point of view but also of staff. This article is based mainly on the archives at Rochefort Port. Vessels from that period

Surgeons’ vocation and training

In 1765 the fleet numbered 225 vessels including 85 ships, 64 frigates and 30 corvettes. On 1st January 1789 - according to G. Lacour Gayet in his book ‘La Marine militaire de la France’ in the reign of Louis XIV the navy had, either on the water or in the yard, 71 ships, 64 frigates, 45 corvettes and 32 flutes. The number of vessels had slimmed down after the American war. On the same date (1st January 1789), there were in Rochefort seven ships of 74 afloat and another in the yard, plus one of 64 frigates. In this port 252 vessels of all categories were built between 1666 and 1789 (including 105 ships of the line, 58 frigates, 15 corvettes and even 15 galleys). In all 550 ships passed through the Rochefort shipyard up to 1918.

Can we talk of the ship’s physician as being a vocation? Generally they were young lads from the maritime regions of France. For example one entry (undated) in Rochefort port of 445 naval surgical students reveals that 58% came from the West Atlantic coast, mainly Aunis and Saintonge. Apart from being nearby in a family environment and with a more or less direct involvement in the navy, the fact of having town surgeons in their entourage could also have had some influence. Many of these would have received training at naval surgical schools in one of the three main ports. The first was opened in Rochefort in 1722 at the behest of Jean CochonDupuy, the port’s chief physician from 1712. Set up in the Charente hospital, which opened in 1683, it then moved in 1788 to a new hospital designed by the engineer Toufaire. The other two schools were in Toulon and Brest and opened in 1725 and 1731, respectively.

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HISTOIRE History Les bâtiments de l’époque En 1765 la flotte était de 225 unités dont 85 vaisseaux, 64 frégates et 30 corvettes. Au 1er janvier 1789 - selon G. Lacour Gayet dans La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XIV - la marine comptait dans ses ports, à flot ou en chantier, 71 vaisseaux, 64 frégates, 45 corvettes et 32 flûtes. Le nombre de vaisseaux avait fondu après la guerre d’Amérique. A la même date (1er janvier 1789), il y avait à Rochefort 7 vaisseaux de 74 canons à flot et autre en chantier, plus 1 vaisseau de 64 canons. On construisit dans ce port 252 bâtiments entre 1666 et 1789 toutes catégories confondues (dont 105 vaisseaux de ligne, 58 frégates, 15 corvettes et même 15 galères). En tout, il y eut 550 navires mis en chantier à Rochefort jusqu’en 1918.

Vocation et formation des chirurgiens Mais pouvait-on parler de vocation ? Il s’agissait en général de garçons appartenant à des régions maritimes. Ainsi une série (non datée) du port de Rochefort portant sur 445 chirurgiens de la marine révèle que 58% des élèves provenaient de l’Ouest Atlantique et principalement d’Aunis et Saintonge. Outre la proximité, l’environnement familial et son implication plus ou moins directe dans la marine, la présence de chirurgiens de ville dans leur entourage pouvaient aussi exercer une certaine influence. Ces chirurgiens étaient formés pour une part dans les écoles de chirurgies établies dans les trois principaux ports. La première d’entre elles fut créée à Rochefort en 1722 par Jean Cochon-Dupuy, premier médecin du port depuis 1712. Installée d’abord à l’hôpital Charente (ouvert en 1683), elle migra ensuite en 1788 dans le nouvel hôpital conçu par l’ingénieur Toufaire. Les écoles de Toulon et de Brest suivirent, respectivement en 1725 et en 1731.

Bibliothèque de l’Ecole de Médecine navale de Rochefort Library at the Rochefort School of Naval Medicine © P. Duval/musée national de la Marine

Élèves à la ration puis aides-chirurgiens et seconds-chirurgiens

Confection de drogues

Le nombre des élèves admis à l’école de Rochefort au XVIIIe siècle a été étudié dans une thèse de Nantes en 1971. Il a été comptabilisé 497 admissions entre 1717 et 1789 mais, compte-tenu d’une lacune de 1759 à 1775, les chiffres précédents permettent logiquement d’avancer le nombre de 700 élèves sur la période considérée soit une dizaine d’élèves par an. Une fois admis, les élèves progressaient en fonction de leur travail et de leur assiduité. D’abord surnuméraires, ils devenaient élèves à la ration (logés et nourris) puis aides-chirurgiens et seconds-chirurgiens (appointés). Ils ne pouvaient cependant accéder à la classe supérieure qu’en satisfaisant à un concours annuel. En cas d’échec, certains pouvaient alors stagner dans leur catégorie ou même abandonner en poursuivant leurs études ailleurs ou en s’embarquant sur les navires de commerce. Au total le nombre des élèves présents, toutes années de scolarité confondues, était de l’ordre de 30 à 40.

Le but était naturellement d’instruire ces jeunes gens pour leur donner un enseignement théorique en anatomie et en chirurgie mais surtout pratique grâce à l’intervention des démonstrateurs. C’est ainsi que les dissections à l’amphithéâtre revêtaient une importance primordiale. On leur enseignait également la botanique et des rudiments de thérapeutique en les faisant passer en stage à l’apothicairerie. Les jardins botaniques des ports étaient destinés à fournir les plantes nécessaires à la confection des drogues et à initier les élèves à cette matière. Celui de Rochefort, fondé en 1741, servira aussi de relais pour les végétaux exotiques provenant des colonies avant leur transfert vers le Jardin du roi à Paris. Le règlement de 1737 et surtout celui du 1er mars 1768 préciseront dans le détail la mission et le fonctionnement des écoles de chirurgie, les tâches du corps enseignant constitué du premier médecin, du chirurgien-major, de l’aide-major et du démonstrateur assistés de l’apothicaire.

Chirurgiens agréés par le Premier médecin A la fin de leur parcours d’études, les chirurgiens ordinaires pouvaient servir à l’hôpital, au port ou être embarqués. Le statut de chirurgien entretenu, qui conférait des avantages et une sécurité d’emploi, était particulièrement convoité mais pour l’obtenir il fallait réussir l’épreuve du double chefd’œuvre de chirurgie et d’anatomie. Toutefois, surtout en cas de presse, on était souvent obligé de recruter des chirurgiens non formés par les écoles sous réserve qu’ils soient agréés par le Premier médecin qui était tenu de s’assurer de leur capacité et de leur aptitude. Ainsi, en pratique, les chirurgiens navigants ne provenaient pas tous des écoles de chirurgie.

Pavillon de l’Ecole de Médecine navale, au sein de l’hôpital de 1788, à Rochefort The pavilion at the Rochefort School of Naval Medicine in the 1788 hospital © JP Brault/musée national de la Marine

Le chirurgien à bord Le chirurgien-major d’un bâtiment était un chirurgien ordinaire breveté, de préférence entretenu. Les chirurgiens entretenus étaient toujours en nombre insuffisant, surtout en période de conflit. Celui des chirurgiens variait selon la “force” des navires et les besoins du moment. Au XVIIIe siècle, on comptait 5 ou 6 chirurgiens sur les vaisseaux et 3 ou 4 sur les frégates. Seul le chirurgien-major faisait partie de l’état-major, après l’écrivain et l’aumônier. Les rotations étaient fréquentes et leur durée variable. Ces chirurgiens embarquaient beaucoup et certains ont accompli jusqu’à 25 ans de campagne avec plus de 50 ans de service.

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HISTOIRE History Drug concoctions Naturally the goal was to instruct these young men in the theory of anatomy and surgery but above all to give them practical instruction with demonstrations; hence why dissections in an amphitheatre were of paramount importance. They were also taught the basics in botany and remedies by spending time with an apothecary. The ports’ botanical gardens provided the plants required to produce the drug concoctions and introduce students to this subject. The one in Rochefort, founded in 1741, also served as a stopping-off point for exotic plants from the colonies before they were transferred to the King’s garden in Paris. A law passed in 1737, and especially that of 1st March 1768, would specify in detail the mission and how the surgical schools would operate, the tasks of the faculty teaching staff being entrusted to the chief physician, the surgeon-major, his assistant surgeon and the demonstrator assisting the apothecary.

Board and lodging, then assistant surgeons and finally surgeon’s mate The number of students admitted to the Rochefort Academy in the 18th century was the subject of a thesis in Nantes in 1971. It established that there were 497 admissions between 1717 and 1789, but given that there was a gap from 1759 to 1775 these figures were revised to 700, it being estimated that there were around ten students a year during this period. Once admitted, students progressed depending on their diligence and the quality of their work. In the beginning there would be too many, those selected would be given board and lodging then go on to become assistant surgeons and then surgeon’s mate (salaried). However, they could not move to a higher level without passing an annual competition for places. For those that failed they would either stagnate at their level or leave to continue their studies elsewhere or to embark on merchant ships. In total, the number of students present, all school years combined, was around 30 to 40.

Surgeons approved by the Chief Physician At the end of their training, regular surgeons could go and work in a hospital, in the port or go to sea. The status of “entretenu” (maintained by the King), with all its benefits and implied job security, was particularly sought-after but they had to achieve the ultimate by passing both surgery and anatomy exams. However, especially when the pressure was on, they often had to recruit surgeons that had not been trained by the schools, provided they had been approved by the chief physician, the man responsible for assessing whether they had the abilities and aptitude for the job. So in practice, not all surgeons at sea came from the surgical schools.

Ship’s Surgeon The surgeon-major of a vessel was a regular qualified surgeon, preferably “entretenu”. There were never enough of the latter, particularly in wartime. The number of surgeons varied according to the vessels “force” and needs of the moment. In the 18th century there were five or six surgeons on ships and three or four on frigates. Only the surgeon-major was a senior staff officer, after the writer and chaplain. Rotations were frequent and their duration varied. These surgeons spent a lot of time at sea, with some doing up to 25 year campaigns with 50 years of service.

Theriac, ipecacuana, senna leaves, rhubarb… in the new Venetian empire On board they had a fairly well-stocked medicine chest, with 150 different items, a diverse range of products, as well as a linen chest. Remedies included honey, syrups, tablets and ointments, but also theriac, ipecacuana, senna leaves, rhubarb, powdered cinchona,

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HISTOIRE History De la thériaque, de l’ipécacuana, du séné, de la rhubarbe… Il y avait à bord un coffre à médicaments assez bien fourni, doté de 150 produits divers, assorti d’un coffre à linge. Parmi les médicaments figuraient miels, sirops, pilules, onguents mais aussi de la thériaque, de l’ipécacuana, du séné, de la rhubarbe, du quinquina en poudre, du camphre… Il y avait aussi un coffre de chirurgie pourvu selon l’importance du navire mais comportant pour le moins un arbre de trépan, un trépan perforatif, un trépan exfoliatif, un tire-fond, deux élévatoires, un couteau lenticulaire, 2 couteaux courbes, une scie pour les amputations, deux bistouris dont un droit et un courbe, une paire de ciseaux courbes, un spéculum et un davier.

La “boutique de chirurgie du port” Le chirurgien devait tenir un registre mentionnant le nom des malades, leur affection et le traitement. Les accidents dans la marine à voile étaient fréquents occasionnant chutes, fractures et traumatismes en tous genres. Sans parler des blessures de guerre. Au combat, il se tenait à son poste situé à l’avant du faux-pont pour secourir les blessés. L’arsenal jouait le rôle de vase communicant avec la flotte. C’était la base logistique. La population de Rochefort oscillait en 1698 entre 12 000 et 15 000 âmes dont une soixantaine d’officiers de marine, une trentaine de médecins ou chirurgiens, environ 300 militaires et au moins 700 ouvriers à l’arsenal. Outre sa fonction d’enseignement, le chirurgien-major du port régulait le service de tous les chirurgiens à l’hôpital, à l’arsenal ou à la mer. C’est lui qui fixait les tours d’embarquement. Ceux affectés à la “boutique de chirurgie du port” (l’infirmerie principale) prodiguaient leurs soins tant au personnel civil que militaire Outre le paludisme sévissaient variole, typhoïde, pneumopathies et tuberculose, dysenteries, scorbut ou maladies vénériennes…

Premiers hygiénistes Phénomène innovant, la pharmacie du port installée dans l’enceinte de l’arsenal disposait dès 1766 de boîtes de secours pour les noyés. Les postes d’infirmerie de l’arsenal, dénommés ambulances, étaient de véritables dispensaires. Les chirurgiens étaient tenus de vérifier la propreté générale, l’alimentation et la qualité de l’eau potable. Ils s’avérèrent d’ailleurs les premiers hygiénistes et les lointains précurseurs de la médecine du travail dans ce milieu maritime clos. Il leur faudra aussi prendre en charge les pensionnaires du bagne, actif du 1er octobre 1766 au 1er juillet 1852, qui accueillit au total 25 950 condamnés. L’importante mortalité qui y sévissait offrait aux élèves chirurgiens de l’hôpital une moyenne de 154 sujets par an pour les dissections.

Les fonctions du chirurgien embarqué Outre les soins prioritaires aux blessés et aux malades, le chirurgien avait à s’occuper des problèmes d’hygiène et ils étaient cruciaux. A l’époque, les locaux étaient particulièrement exigus. L’entassement (750 à 800 hommes sur les vaisseaux), la promiscuité, le manque de propreté étaient la source de réelles nuisances auxquelles le chirurgien était quotidiennement confronté. La cale, obscure, encombrée de denrées diverses, infestée d’animaux rongeurs, dégageait une odeur nauséabonde qui se répandait dans tout le navire. Elle était donc l’objet de la plus grande surveillance. On procédait à son lavage autant que faire se peut et on veillait à la propreté des fosses d’aisance. On assurait par ailleurs l’aération et la ventilation du faux-pont des vaisseaux ou de l’entrepont des corvettes par des manches à air et, les conditions météorologiques le permettant, on ouvrait les sabords dans les ponts supérieurs. L’air humide était évidemment un facteur aggravant. Dans les locaux occupés, on utilisait des fumigations aromatiques, des combustions de soufre ou encore du gaz muriatique oxygéné voire du gaz nitrique. Collection botanique de l’Ecole de Médecine navale de Rochefort Botanical collection at the Rochefort School of Naval Medicine © D. Boone/musée national de la Marine

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HISTOIRE History

Instruments de chirurgie | Surgical instruments © D. Boone/musée national de la Marine

Un hamac pour deux, utilisé en alternance…

Typhus, paludisme et fièvre jaune

La nourriture ne valait guère mieux. Si le nombre de calories était globalement satisfaisant (de l’ordre de 5 000 calories), la ration était déséquilibrée du fait de la prédominance du pain et du vin. La viande de bœuf ou de porc salée, la morue séchée, les légumes secs (pois, haricots, fèves), le riz, les fromages de gruyère ou de Hollande prédominaient au détriment des aliments frais. La conservation était un souci majeur car les produits étaient vite avariés, entre autres les biscuits de mer. L’eau douce était un autre sujet de préoccupation. Elle était en effet souvent croupie, polluée ou souillée. On désinfectait l’intérieur des fûts avec de la chaux ou du charbon en poudre avant de les remplir mais surtout on filtrait l’eau au moyen de filtres à charbon. La propreté corporelle enfin était désastreuse ou inexistante. Il n’y avait qu’un hamac pour deux, utilisé en alternance, qui gardait les odeurs de transpiration et l’humidité. Les rats, les puces et les poux étaient des compagnons attitrés.

Le service de santé eut également à faire face au XVIIIe siècle à de catastrophiques épidémies de typhus. Elles ravagèrent les escadres du chevalier de Piosin en 1745 (2 000 malades, 513 décès), du duc d’Anville en 1746, de Dubois de Lamotte en 1757 (4 000 malades, 1 078 décès) ou encore celle de l’amiral d’Orvilliers en 1779 (7 000 malades). On était alors totalement démuni et la mortalité s’avéra proprement effrayante. Au XIXe siècle, le paludisme se répandra sur les côtes d’Afrique, la fièvre jaune aux Antilles, le choléra en Asie et même en France en 1832, 1834 et 1849.

Une science toute nouvelle, l’hygiène navale Le rôle des chirurgiens embarqués à bord des vaisseaux au XVIIIe siècle, bien qu’obscure sinon méprisé, était pourtant aussi essentiel que varié. Tous ne provenaient pas des écoles de chirurgie, en particulier lors des conflits de l’époque qui demandaient beaucoup de monde sur les divers bâtiments. Outre les fractures, les blessures et les maladies qu’ils traitaient avec les moyens de l’époque, il leur fallut affronter les terribles épidémies de typhus qui entravèrent les activités militaires et contre lesquelles ils ne pouvaient malheureusement pas grand-chose. Ils étaient par ailleurs chargés de vérifier l’alimentation, l’état de l’eau potable mais encore la propreté et l’aération des locaux. A ce titre, ils accomplirent une œuvre d’avant-garde inaugurant une science toute nouvelle, l’hygiène navale, qui au fil du temps va s’imposer comme primordiale, non seulement pour la santé des hommes, mais encore pour une meilleure conduite des opérations navales.

Prise de conscience Le souci de l’hygiène à bord des vaisseaux s’affirma progressivement. Sa nécessité va s’imposer aux autorités compétentes comme en témoignent les différents règlements établis dans la 2e moitié du XVIIIe siècle. Celui de 1765, complété des instructions de Sartine en 1776, puis ceux de 1780 et de 1786 aborderont les principaux problèmes en traitant du lavage de la cale, de l’aération et de la ventilation des locaux, de l’alimentation, de la conservation de l’eau douce, de la propreté collective et individuelle. Cette prise de conscience de l’importance de l’hygiène pour maintenir la santé des équipages, garante de bonnes conditions opérationnelles, était aussi le fruit des travaux scientifiques réalisés par les savants de l’époque tels Duhamel de Monceau (1700-1782), membre de l’Académie des sciences, Bigot de Morogues (1705-1781), Chardon de Courcelles (1705-1775), médecin de la marine à Brest, ou Lind (1716-1794) qui préconisa la filtration de l’eau douce.

Collections de dentisterie Dentistry collections © D. Boone/musée national de la Marine

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HISTOIRE History camphor, etc. There was also a surgical chest stocked according to the ship’s size but containing as a minimum a trephine shaft, a holepunch trephine, an exfoliating trephine, a bolt pull, two elevators, one lenticular knife, two curved knives, a saw for amputations, two scalpels (one straight, one curved), a pair of curved blade scissors, a speculum and a pair of forceps.

The port’s “surgical boutique” The surgeon had to keep a record of patients’ names, ailments and treatments. Accidents on naval sailing ships were frequent resulting in falls, fractures and traumatisms of all types, and that’s without all the war wounds. In battle, he would be stationed on the lower fore deck to tend to the wounded. The Arsenal played the role of communicating vessel with the fleet, and was the logistics base. In 1698 the population of Rochefort oscillated between 12,000 and 15,000 people and included some 60 naval officers, around 30 physicians and surgeons, 300 soldiers and at least 700 workers at the Arsenal. In addition to his teaching duties, the port’s surgeon-major managed the surgeons in the hospital, Arsenal and at sea. It was he who decided their tours of embarkation. Those assigned to the main infirmary (the “port’s surgical boutique”) treated both civilians and military personnel. Besides malaria, there was small pox, typhoid, pneumonia and tuberculosis, dysentery, scurvy and venereal diseases.

The early hygienists A novelty, the port pharmacy which was within the walls of the Arsenal had 1,766 first aid boxes for drownings. The Arsenal’s infirmary posts, which were called “ambulances”, were proper dispensaries. Surgeons were required to monitor general cleanliness, the food and the quality of the drinking water. In fact they proved to be the first hygienists and distant pioneers of occupational health in this closed maritime environment. They were also responsible for prisoners in the penal colony, active from 1st October 1766 to 1st July 1852, which held a total of 25,950 prisoners. A high mortality rate gave student surgeons 154 subjects a year on average for dissections.

The Ship’s Surgeon’s duties In addition to his priorities of treating the sick and injured, the surgeon had to contend with hygiene problems and these were critical. At the time, space was at a premium on board. Overcrowding (750 to 800 men on one vessel), promiscuity and lack of hygiene were a source of all sorts of problems that surgeons were confronted with on a daily basis. The hold was dark, cluttered with supplies and infested with rodents, and the foul odour it produced spread throughout the ship. It was therefore the subject of constant monitoring. They tried washing it down as best they could and keeping the latrines clean. They also ensured some aeration and ventilation of the lower decks on ships and steerage on the corvettes with wind socks, and when weather conditions allowed would open the hatchways on the upper decks. Humidity was obviously an aggravating factor. In areas occupied by the men, they tried aromatic fumigations, burning sulphur or using oxygenated muriatic gas or even nitric gas.

One hammock for two people taking it in turns The food was not much better. Although in general they received enough calories (around 5,000 a day), it was an unbalanced diet dominated by bread and wine. Salt beef or pork, dried cod, pulses (peas, beans), rice, and Gruyère or Dutch cheeses were the norm at the expense of fresh food. A major concern was how to conserve food as produce rotted or spoiled quickly, including biscuits. Fresh water was another major concern. Often it was stagnant, polluted or contaminated. They disinfected the inside of barrels with lime or carbon powder before filling them, and filtered the water through carbon filters. And lastly, personal hygiene was dire to the point of being almost non-existent. There was one hammock for two people taking it in turns, so they retained the sweat and smell of the occupants. Rats, fleas and lice were regular companions.

Growing realisation Concern about the need for hygiene on board ship gradually increased, and forced the relevant authorities to take action as evidenced by the raft of legislation that came into force in the second half of the 18th century. Those in 1765, completing Sartine’s instructions from 1776, then those in 1780 and 1786 would tackle the main problems by dealing with washing out the hold, aerating and ventilating areas, food, storing fresh water, and general personal and group cleanliness. This growing awareness of the importance of hygiene to keep crews healthy and improve working conditions was also down to scientific research by scholars at the time such as Duhamel de Monceau (1700-1782), member of the French Academy of Sciences, Bigot de Morogues (1705-1781), Chardon de Courcelles (1705-1775), naval physician in Brest, and Lind (1716-1794) who advocated filtering fresh water.

Typhus, malaria and yellow fever In the 18th century, the health service also had to deal with disastrous typhus epidemics which rampaged through the squadrons of Chevalier de Piosin in 1745 (2,000 affected, 513 deaths), Duc d’Anville in 1746, Dubois de Lamotte in 1757 (4,000 affected, 1,078 deaths) and Admiral d’Orvilliers in 1779 (7,000 affected). Their squadrons were totally debilitated and the mortality rate was terrifying. In the 19th century, malaria would spread along the coasts of Africa, yellow fever in the West Indies, cholera in Asia and even in France in 1832, 1834 and 1849.

A whole new science: naval hygiene The role ships’ surgeons played in the 18th century, although little known and even despised was as vital as it was varied. Not all of them came from surgical schools, particularly during wartime which required so many of them on different vessels. As well as fractures, injuries and illnesses which they treated with what they had to hand at the time, they also had to face terrible typhus epidemics which hampered military actions and against which they could do very little. They were also responsible for checking on food, the state of the drinking water and also the cleanliness and ventilation of living areas on board. In this respect, they were ahead of their time in introducing a whole new science, that of naval hygiene, which over time would emerge as being essential not only for the health of the men, but also by creating conditions that led to improvements in naval operations.


J

Grand largue vers l’Amérique du Sud avec l’explorateur

HISTOIRE History

ules Crevaux

[1848-1882]

Par le docteur Michel Sardet, ancien médecin de la Marine, docteur en Histoire

On connaît peu l’activité des médecins ou des pharmaciens de la marine outre-mer au cours de la seconde moitié du XIXe siècle à l’époque des conquêtes coloniales. Et pourtant ils ont, là aussi, dans ce domaine, réalisé une œuvre considérable. Qu’ils soient affectés dans les stations navales ou dans des postes de brousse, ils avaient mission, parallèlement à leur activité médicale, de collecter des spécimens d’histoire naturelle et d’effectuer des observations scientifiques et climatiques. Certains, par choix ou motivation personnelle, participèrent à des explorations, oeuvrant alors en collaboration étroite avec le Muséum d’histoire naturelle, le Ministère de l’Instruction Publique ou la Société de géographie. Ces explorations pouvaient avoir un caractère géographique, politique, économique ou être orientées sur les sciences naturelles, l’anthropologie, l’ethnologie voire l’archéologie. Quelques uns deviendront même en fin de carrière de brillants diplomates. Portrait de Jules Crevaux par Édouard Riou - 1883

On the high seas to South America with explorer Jules Crevaux (1848-1882) By Doctor Michel Sardet, former Naval Physician with a PhD in history

Little is known of what naval physicians and pharmacists did at sea from the second half of the 19th century to the era of colonial conquests. And yet they too had much to contribute to this period. Whether assigned to a naval base or outreach post, they had a mission alongside their medical duties to collect specimens and make scientific and climatic observations. Some of them took part in explorations by choice or personal motivation, working closely with the Natural History Museum, the Ministry of Public Instruction and the Geographical Society. These expeditions were of a geographical, political or economic nature, or focused on natural sciences, anthropology, ethnology or even archaeology, and some of the men involved would go on to become brilliant diplomats, even at the end of their careers. Saint-Tropez

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HISTOIRE History Parmi ces hommes, l’un d’entre eux tient une place à part. Il s’agit de Jules Nicolas Crevaux né le 1er avril 1847 à Lorquin dans la Meurthe. Après des études secondaires au lycée de Nancy il entre à l’école de médecine navale de Brest en 1867, embarque en 1869 sur la frégate Cérès puis fait campagne au Sénégal et aux Antilles. En novembre 1870, il est affecté au 4e bataillon de fusiliers-marins, est fait prisonnier en décembre mais s’évade aussitôt. Blessé à Chaffois le 24 janvier 1871, il reste en opérations jusqu’au mois d’avril. Au retour, il termine ses études, soutient sa thèse en 1872 sur “L’hématurie chyleuse” et publie plusieurs articles dans les Archives de médecine navale et la Gazette des Hôpitaux.

Les forêts vierges tropicales Nommé médecin de 2e classe le 28 octobre 1873, Crevaux fait campagne sur le Lamotte-Picquet, appartenant à la division navale du Brésil, visite les ports d’Amérique du Sud et le rio de la Plata et rêve déjà d’explorer les forêts vierges tropicales. Rentré en France fin 1875, il présente une communication “Epizootie de la Plata” à la Société de Biologie, publie un mémoire géologique dans le Bulletin de la Société de géologie en mars 1876, un article sur le “Joborandi du Brésil” dans le Journal de thérapeutique en novembre et rédige un travail sur l’influence du climat sur la santé paru dans les Archives de médecine navale. Il travaille alors dans le laboratoire de physiologie au Collège de France.

Première expédition en Guyane Crevaux, promu médecin de 1re classe en novembre 1876, part le 7 décembre pour la Guyane. Il est chargé par le ministère de l’Instruction publique et celui de la marine d’explorer l’intérieur du pays. Il s’agit de rejoindre l’Amazone à partir de la côte en traversant les monts Tumuc-Humac qui départagent les eaux du Maroni et du Yari. C’est l’opération “Maroni-Yari”. Après un contre temps de 6 mois à cause d’une épidémie de fièvre jaune survenue aux îles du Salut, il part pour sa première expédition le 12 juillet 1877 de Saint-Laurent du Maroni. Il remonte le Maroni en pirogue, pénètre chez les Galibis puis chez les Bonis, remonte l’Itany, affluent du Maroni, traverse le territoire des Roucouyennes dont il apprend la langue et, le 21 septembre, atteint la crête des monts Tumuc-Humac où les géographes anciens plaçaient le légendaire pays de l’Eldorado. Un jeune noir Boni nommé Apatou va dès lors le suivre fidèlement dans toutes ses expéditions.

Deuxième voyage en Guyane Le 28 juillet 1878, il est à nouveau en Guyane et entame ce deuxième voyage d’exploration dès le mois d’août avec le fidèle Apatou. Il remonte donc l’Oyapock, traverse les territoires des Acoquas et des Oyampis et, après une vingtaine de jours de marche à travers la grande forêt équatoriale, parvient dans le bassin de l’Amazone. La descente du Parou sur un frêle canot, cascadant de chute en chute à une vitesse parfois vertigineuse, s’avère éminemment périlleuse mais au bout de quarante et un jours de navigation, il atteint l’Amazone et rejoint Belém le 9 janvier 1879. En dépit de sa fatigue, il envisage quand même une reconnaissance du bassin supérieur de l’Amazone en empruntant son affluent, le rio Iça ou Putumayo, long de 400 lieues (1 600 kilomètres), mais arrivé sur place il doit renoncer à cause de la mauvaise saison. A défaut, il remonte l’Amazone jusqu’à Tabatinga avant de revenir à Belém.

Dessins du cours des rivières et observations astronomiques Il atteint la source du Yary le 2 octobre et entreprend alors la descente du fleuve, franchit nombre de rapides et de chutes dont celle du Désespoir et rejoint l’Amazone le 5 novembre qu’il suit jusqu’à son embouchure. Il est à Belém le 1er décembre. Le voyage a duré 142 jours (dont 70 sur le Maroni et 47 sur le Yary). La distance parcourue dans la journée varie entre quinze et vingt-cinq kilomètres suivant les obstacles rencontrés. La nuit, les hommes entretiennent un feu destiné à boucaner le gibier et à chasser les animaux dangereux. Jules Crevaux, atteint par les fièvres, arrive à Belém épuisé et sans ressources mais il revient avec de nombreuses collectes entre autres ethnographiques et d’innombrables notes scientifiques, des relevés et des dessins du cours des rivières, des observations astronomiques. De retour en France, Crevaux reçoit la croix de la Légion d’honneur et est admis à la Société de géographie. Durant son congé de convalescence (six mois), il rédige des rapports, dresse des cartes et fréquente l’Observatoire de Paris. Surtout il conçoit un nouveau projet d’étude de partage des eaux entre l’Oyapock et l’Amazone en revenant par son affluent le Parou. Ce projet “Oyapock-Parou” vise à compléter l’expédition précédente “Maroni-Yari”.

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HISTOIRE History Among these men, one man stands out. He was Jules Nicolas Crevaux born 1st April 1847 in Lorquin, north-eastern France. After leaving secondary school in Nancy, he went to the naval medical school in Brest in 1867, was assigned to the frigate Cérès in 1869 and served in Senegal and the French West Indies. In November 1870, having been assigned to the 4th battalion of naval fusiliers, he was captured in December but escaped. Injured at Chaffois on 24 January 1871, he remained on operations until April. On his return, he finished his studies, presented his thesis on ‘Hematuria Chylosa’ in 1872 and published several articles in the Archives de médecine navale and the Gazette des Hôpitaux.

Tropical rain forests Appointed ‘2nd class’ physician on 28 October 1873, Crevaux did a campaign on the Motte-Picquet, belonging to Brazil’s naval division, calling into South American ports and Rio de la Plata, and was already dreaming about exploring the virgin rainforests. On his return to France at the end of 1875, he presented a paper on ‘Epizootic diseases in the Plata’ to the Biology Society, published a geological memoire in the Geological Society’s Bulletin in March 1876, an article on ‘Brazil’s Jaborandi’ in the Journal de thérapeutique in November and wrote a work on the climate’s influence on health which appeared in the Archives de médecine navale. He then worked in the physiology laboratory at the Collège de France.

First expedition to French Guiana In November 1876 Crevaux was promoted to ‘1st class’ physician and left on 7 December for French Guiana. He was charged by the Ministry of Public Instruction and the Navy to explore the hinterland. This involved reaching the Amazon from the coast by crossing the Tumuc-Humac Mountains which separate the waters of the Maroni and Jari, in what was called ‘Operation Maroni-Jari’. After a six-month setback due to

Dr Crevaux, l’explorateur aux pieds nus Photographie de Felipe Augusto Fidanza Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Un enfant coûte le prix d’un couteau mexicain Crevaux repart pourtant bientôt pour le Iça-Putumayo. Cette fois, il peut en remonter le cours jusqu’à sa source au pied des Andes, atteinte après vingt-cinq jours de course. Il lève la carte du cours supérieur sur 200 lieues, effectue là encore des relevés à la boussole et au théodolite, des observations astronomiques et de multiples sondages. Pour le retour, il décide de rejoindre l’Amazone par son affluent le plus redouté, le Yapura, long de 500 lieues, pratiquement inconnu. Il entreprend la descente de ce dernier le 26 mai. Il faut franchir en canot de nombreux sauts très dangereux. Dans cette région sévissent par ailleurs les indiens anthropophages Ouïtotos, parfois menaçants. Les indigènes vivent ici d’un trafic d’esclaves avec les négociants brésiliens. C’est ainsi qu’un enfant coûte le prix d’un couteau mexicain et une fillette celui d’un sabre mais un adulte peut atteindre la valeur d’un fusil. Cependant, après quarante-trois jours d’épreuves, l’explorateur atteint Teffé sur l’Amazone le 9 juillet 1879. De là, il prend le bateau pour Belém et le 31 juillet s’embarque pour Saint-Nazaire.

Tiques et fourmis redoutables Au cours de ces deux voyages, Crevaux a exploré deux fleuves de la Guyane (le Maroni et l’Oyapock) et quatre affluents de l’Amazone (le Yari, le Parou, l’Iça et le Yapura,). Il a parcouru en tout 6 000 kilomètres de cours d’eau. Dans ses notes, il mentionne les difficultés de la navigation à cause des innombrables chutes et des roches granitiques et schisteuses. Il indique l’altitude des différents bassins, du Parou

a yellow fever epidemic on the Iles du Salut, he departed for his first expedition on 12 July 1877 from Saint-Laurent du Maroni. He went up the Maroni in a dugout canoe, entering Galibi and Boni territory, going back up the Itany, a tributary of the Maroni, crossing the land belonging to the Roucouyennes where he learned their language, and on 21 September reached the ridge of the Tumuc-Humac Mountains which geographers in the past believed was the legendary Eldorado. From then on, a young black Boni called Apatou would follow him faithfully on all his expeditions.

Drawings of rivers and astronomical observations On 2 October he reached the source of the Jari and then began descending the river, crossing a number of rapids and waterfalls including the Désespoir and re-joining the Amazon on 5 November which he followed to its mouth. He was in Belem on 1st December. The journey had taken 142 days (70 on the Maroni and 47 on the Jari). On average they covered a distance of 15-25 kilometres a day, depending on the obstacles encountered. At night they kept a fire going to grill game meat and drive off wild animals. Unable to shake off a fever, Jules Crevaux arrived in Belem exhausted and virtually penniless, but with several collections, including an ethnographic one, and countless scientific notes, records and drawings of rivers and astronomical observations. On his return to France, Crevaux was awarded the Cross of the Legion of Honour and admitted to France’s Geographical Society. During a sixmonth leave of convalescence he wrote up his reports, drew maps and visited the Paris Observatory. He also started planning another project to explore the watershed between the Oyapock and the Amazon returning by its tributary, the Paru. The aim of the Oyapock-Paru project was to complement the previous Maroni-Jari expedition.


HISTOIRE History (300 mètres), du Yari (200 mètres), du Maroni (110 mètres) et donne de nombreuses informations scientifiques. Il rapporte aussi des objets d’histoire naturelle pour le musée ethnographique du Trocadéro qui lui vaudront le Grand Prix (Voyages d’études) de la Société de géographie de Paris avec Médaille d’or en 1880. Il raconte l’immense forêt vierge qui écrase la vie animale et nomme en passant les productions végétales rencontrées comme la salsepareille, le châtaigner, l’hévéa ou encore la liane du genre strychnos qui donne le curare. La faune est riche de singes, de sauriens, de serpents, de tortues, d’iguanes et d’oiseaux. Les tiques et les fourmis sont redoutables.

Lexique et grammaire de la langue Roucouyenne Le nombre d’habitants dans ces régions est infime et dans l’Oyapock il faut parfois une semaine pour trouver un village. L’anthropologie et l’ethnologie occupent une grande place dans ses récits. Il donne une description physique détaillée des habitants des bassins Yari-Parou et livre une étude de leurs mœurs et coutumes, de leurs croyances religieuses, du rôle de la femme dans la société, du rite du mariage et de l’accouchement, de celui des funérailles et de la crémation. Les aspects culturels, vestimentaire, artisanal, alimentaire sont également traités. La linguistique enfin occupe une place importante. Il compose ainsi un lexique et une grammaire de la langue Roucouyenne, d’origine caraïbe. Cette étude du langage permet de mieux comprendre les migrations locales par la similitude des dialectes et de la culture dans des ethnies fort éloignées qui lui fait évoquer un peuplement caraïbe de l’Amérique du Sud.

La troisième expédition Crevaux repart de Saint-Nazaire le 6 août 1880 pour une troisième expédition qui va le mener en Colombie. Le but, cette fois, est d’étudier une voie de communication entre le rio Magdalena en Colombie et l’Orénoque. Il est accompagné d’un pharmacien de la marine, d’un matelot et de son guide Apatou. Arrivés à Savanilla, à l’embouchure du rio Magdalena, ils remontent ce dernier à dos de mules, atteignent les villages de Neiva et de Colombia puis traversent la branche orientale de la Cordillère de Colombie. La crête (1 970 mètres d’altitude) est atteinte le 14 octobre.

Second voyage to French Guiana

falls. The region was also home to the cannibalistic Ouïtotos tribe that were sometimes threatening. The locals here made a living from trafficking slaves with Brazilian traders. A male child cost the price of a Mexican knife and a girl that of a sword, while an adult could be worth as much as a gun. After 43 gruelling days the explorer reached Teffé on the Amazon on 9 July 1879. From there he took the boat for Belem and on 31 July boarded a ship for Saint-Nazaire.

On 28 July 1878, he was back in Guiana and started his second voyage of exploration in August with the faithful Apatou at his side. He went back up the Oyapock, through Acoquas and Oyampi territories and after some 20 days walking through the great equatorial forests, arrived in the Amazon basin. Their descent of the Paru in a flimsy rowing boat, cascading from waterfall to waterfall often at break-neck speed, proved extremely perilous but after nigh on 40 days of navigation he reached the Amazon and was in Belem on 9 January 1879. Despite being tired, he was still planning a reconnaissance of the Amazon’s upper basin via the tributary Rio Iça or Putumayo, 400 leagues (1,600km) long, but had to give up on that plan having arrived in the wet season. Not to be put off, he went back up the Amazon as far as Tabatinga before returning to Belem.

Fearsome ticks and ants During these expeditions, Crevaux explored two rivers in French Guiana (the Maroni and the Oyapock) and four tributaries of the Amazon (Jari, Paru, Iça and Japura,). In total he covered 6,000km on water, and in his notes mentions the problems they had navigating the rivers due to countless waterfalls, granite rocks and schist rock. He marked the altitude of the various basins: Paru (300m), Jari (200m), Maroni (110m) and provided a wealth of scientific information. He also reported on natural history objects for the Trocadero Ethnographic Museum which earned him the Paris Geographical Society’s Grand Prix (Voyages d’études) and a Gold Medal in 1880. He described the vast virgin forest which stifled animal life, and named in passing plants being grown as crops like sarsaparille, chestnuts and rubber trees, and the Strychnos vine from which locals produce the poison called curare. Wildlife was plentiful, including monkeys, lizards, snakes, turtles, iguanas and birds. Ticks and ants were fearsome.

A child cost the price of a Mexican knife However, Crevaux soon set off up the Iça-Putumayo. This time he was able to get as far as the source at the foot of the Andes, reaching it after 25 days. He mapped the headwaters over 200 leagues, taking compass and theodolite readings, astronomical observations and numerous surveys. For the return journey he decided to re-join the Amazon by its most feared tributary, the Yapura, 500 leagues in length and virtually unknown. He began the descent on 26 May and had to navigate numerous dangerous

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HISTOIRE History Learning the Roucouyenne language

Enormous collection of botanical, zoological and ethnographical specimens

The population in these areas was tiny and on the Oyapock it sometimes took a week to find a village. Anthropology and ethnology take up significant space in his reports. He gave detailed descriptions of the Jari-Paru inhabitants’ physique and produced a study of their manners and customs, religious beliefs, women’s role in society, and the rites of marriage, childbirth, funerals and cremations. He also described cultural aspects, clothing, crafts and food. Lastly, he devoted a big section to the language, producing a lexicon of vocabulary and grammar for the Roucouyenne language which is of Caribbean origin. This language study led to a better understanding of local migrations. Given the similarities in dialects and culture in ethnic groups so far apart, it suggested to him that people from the Caribbean had settled in South America.

On 26 December, they began the descent of the Orinoco and crossing Piaroa Indian territory. After a journey of 1,350km they reached Ciudad Bolivar on 28 January and Trinidad on 1st February 1881. The pharmacist, Lejanne, then returned to France but Crevaux still found the strength to go back to the Orinoco Delta to a village inhabited by the Guaraounos where he stayed for two weeks. This expedition which started on 6 August 1880 ended on 3 March 1881. A particularly instructive one in terms of information gathered, it would be reported on later by Lejanne. The explorers covered 3,400km of rivers and again brought back a vast amount of documented information and an enormous collection of botanical, zoological and ethnographical specimens, not counting all the sketches and photographs. Sadly, its success was overshadowed by the death of the seaman, Burban, on 25 January after he was stung by a poisonous ray.

Third expedition On 6 August 1880 Crevaux set sail again on a third expedition which would take him to Columbia. This time the purpose was to study a communication route between the Magdalena River in Columbia and the Orinoco. He was accompanied by a naval pharmacist, an ordinary seaman and his faithful guide Apatou. Arriving in Savanilla, at the mouth of the Magdalena River, they went up the latter on mules, reaching the villages of Neiva and Colombia then traversing the eastern branch section of the Columbian Andes. They reached the crest (at an altitude of 1,970m) on 14 October. Having built a boat and raft themselves, on 25 October they began their descent of the Guaviare, a tributary of the Orinoco which they named Rio de Lesseps, travelling 1,500km and reaching San Fernando de Atabapo on the banks of the Orinoco on 13 December. They had spent 50 days navigating through narrow gorges (angosturas) with alligators in the water or on the banks, and jaguars in the forests. Indians were few and far between but hostile.

Recognised as one of the greatest explorers of the 19th century On his return to France on 25 March, Crevaux was received ceremoniously a month later by the Geographical Society at a formal session in the Sorbonne. From this third trip, he not only brought back detailed drawings of 850 leagues of river courses, but also of skulls, skeletons and 300 portrayals of indigenous life. At an international geographical congress in Venice, he would be recognised as one of the greatest of the 19th century explorers.

Fourth and final voyage to South America After seven months leave in France, Crevaux set out yet again at the end of 1881 on his fourth voyage to South America. His intention was to ascend the Parana River to find the source of the Paraguay and then, via the Tapajos River, to re-join the Amazon. But in Buenos Aires he was asked to explore a tributary of the Paraguay, the 400-league Pilcomayo, along which products from Bolivia were exported via the Paraguay and Rio de la Plata. In modifying his initial project, he therefore reached the upper course of the Pilcomayo by travelling up the Salado River. He was in Tarija in southern Bolivia by March 1882 and began to descend the Pilcomayo to the Paraguay. The mission having left Caiza on 19 April 1882 with 17 men aboard three boats, he reached Teyo, the capital of the Tobas Indians a week later. He went ashore there on 27 April with his 17 men, but the travellers were attacked and massacred along with their Bolivian guides by the Tobas.

Après avoir construit eux-mêmes un canot et un radeau, ils commencent le 25 octobre la descente du Guaviare, un affluent de l’Orénoque qu’ils baptisent rio de Lesseps, le parcourent sur 1 500 kilomètres et atteignent San Fernando de Atabapo sur les bords de l’Orénoque le 13 décembre. Ils ont navigué cinquante jours à travers d’étroits défilés (angosturas) parmi les caïmans présents dans l’eau ou sur les berges et les jaguars dans les forêts alentour. Les Indiens sont rares et hostiles.

Une énorme collecte d’échantillons botaniques, zoologiques et ethnographiques Le 26 décembre, ils entreprennent la descente de l’Orénoque et traversent le territoire des Indiens Piaroas. Après un parcours de 1 350 kilomètres, ils touchent Ciudad Bolivar le 28 janvier et Trinidad le 1er février 1881. Le pharmacien Lejanne rentre alors en France mais Crevaux trouve encore la force de se rendre dans le delta de l’Orénoque dans un village habité par les Guaraounos dont il partage la vie durant deux semaines. Cette expédition commencée le 6 août 1880 s’achève le 3 mars 1881. Particulièrement riche d’enseignements, elle sera rapportée plus tard par

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HISTOIRE History Lejanne. Les explorateurs ont parcouru 3 400 kilomètres de fleuves et rapporté là encore une abondante documentation et une énorme collecte d’échantillons botaniques, zoologiques et ethnographiques. Sans compter un grand nombre de dessins et photographies. Une ombre au tableau cependant, le matelot Burban est décédé le 25 janvier suite à la piqûre d’une raie venimeuse.

Reconnu comme un des plus grands explorateurs du XIXe siècle De retour en France le 25 mars, Crevaux est reçu triomphalement un mois plus tard par la Société de géographie en séance solennelle à la Sorbonne. De ce troisième voyage, il rapporte le tracé détaillé de huit cent cinquante lieues de rivières mais aussi des crânes, des squelettes et trois cents représentations d’indigènes. Au congrès international de géographie de Venise, il sera reconnu comme l’un des plus grands explorateurs du XIXe siècle.

Le quatrième et dernier voyage en Amérique du Sud Après sept mois de congé en France, Crevaux repart en effet fin 1881 pour son quatrième voyage en Amérique du Sud. Il a l’intention de remonter le rio Parana pour reconnaître la source du Paraguay et, par le rio Tapajos, rejoindre l’Amazone. Mais à Buenos-Aires, on lui suggère plutôt d’explorer un affluent du Paraguay, le Pilcomayo, long de 400 lieues, qui permettrait d’écouler les produits de la Bolivie par le Paraguay et le rio de la Plata. Modifiant son projet initial, il gagne donc les sources du Pilcomayo en remontant le rio Salado. Il est à Tarija dans le sud de la Bolivie en mars 1882 et entreprend alors la descente du rio Pilcomayo vers le Paraguay. Parti de la mission de San-Francisco le 19

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avril 1882 avec dix-sept hommes embarqués sur trois canots, il atteint une semaine plus tard Teyo, la capitale des Indiens Tobas. Il débarque là le 27 avril avec ses dix-sept hommes mais les voyageurs sont aussitôt assaillis et massacrés avec leurs guides boliviens par les Tobas.

Grammaire et vocabulaire roucouyennes La disparition de Crevaux, à peine âgé de 35 ans, suscita en France et en Amérique du Sud une vive émotion. La municipalité de Buenos-Aires éleva un monument de granit rouge à sa mémoire et celle de Paris donna son nom à une rue de la capitale. Ses relations de voyage furent publiées sous forme d’articles dans le Tour du Monde ou dans le Bulletin de la Société de géographie. Il publia par ailleurs plusieurs ouvrages : Voyages en Guyane et dans le bassin de l’Amazone (1880), Voyages en Amérique du Sud de 1878 à 1881 (1882), Grammaire et vocabulaire roucouyennes (1882) et Les fleuves de l’Amérique du Sud avec cartes (1883).

Une vie consacrée à la découverte et à la science Les exploits de Jules Crevaux sur ces terres d’Amérique du Sud pour la plupart alors inconnues forcent l’admiration devant sa détermination, son énergie, son audace et son inlassable curiosité. Par toutes les informations et les collectes qu’il a rapportées, il s’est imposé à cette époque comme un explorateur majeur sinon le premier en Amérique du Sud. Pour lui les voyages d’exploration étaient des combats livrés à la nature pour lui arracher ses secrets. Il a mené ces combats passionnément jusqu’au bout en consacrant sa vie à la découverte et à la science. Chevalier de la Légion d’honneur dès 1877, il fut honoré par la plupart des sociétés savantes de l’époque. Officier d’Académie en 1878, il fut promu officier de la Légion d’honneur en 1881.


PATRIMOINE Heritage

A cadémie desA rts et Forte de ses 103 membres répartis sur l’ensemble du littoral métropolitain et ultra-marin, l’Académie des Arts & Sciences de la Mer regroupe des artistes reconnus et des intellectuels de renom qui mettent en commun la diversité de leurs expériences et la richesse de leurs savoirs dans le but de promouvoir le patrimoine maritime et les vertus des gens de mer. Double agrément ministériel

Initiatrice de nombreux salons maritimes réalisés en partenariat avec des municipalités du littoral, cette prestigieuse institution indépendante décerne également chaque année le Prix International de la Vocation Maritime, le « Joshua Slocum Trophy », à des personnes physiques ou morales qui contribuent dans leur domaine de compétence à la valorisation des enjeux du monde maritime d’aujourd’hui. C’est ainsi que les trois lauréats 2014 de ce Prix sont l’école de Maîtres charpentiers de Marine « Skol Ar Mor » installée à Mesquer, au titre de son apport artisanal, l’entreprise concarnoise Guy Cotten, au titre de son apport industriel, et la navigatrice à la rame et en solitaire Anne Quéméré pour ses multiples exploits.

Fortement implantée en Bretagne, à Paris, en Corse et en région Provence Alpes Côte d’Azur, l’Académie des Arts & Sciences de la Mer est également représentée au Duché du Luxembourg, en Espagne, à la Principauté de Monaco et en Grèce où elle est jumelée avec l’Institut Historique de la Marine Hellénique ce qui lui vaut de bénéficier du double agrément du Ministère de la Marine et du Ministère de la Culture grecs.

Un équipage singulier aux talents pluriels… Parfois intitulé « Equipage des Savoirs » par la Presse, l’Académie des Arts & Sciences de la Mer constitue un équipage singulier dont les talents sont pluriels. Parmi les membres qui siègent dans ses différents Collèges, on croise ainsi civils et militaires aux vocations maritimes très diverses parmi lesquelles figurent : Amiraux et Officiers supérieurs de la Marine nationale, Officiers de la Marine marchande, Pilotes maritimes, Ingénieurs d’armement, Architectes navals, Yacht designers, Experts maritimes, Historiens, Océanographes, Ecrivains de la mer, Peintres, Sculpteurs, Photographes, maquettistes d’arsenal, Scientifiques de l’Ifremer, Circumnavigateurs, Explorateurs, Antiquaires de marine, Conservateurs de musées, Archéologues de marine, Capitaines au long cours et Maîtres charpentiers de marine… En résumé, si la personne morale qu’est cette académie était incarnée par une personne physique, il s’agirait alors du marin le plus expérimenté et le plus cultivé du Monde.

Une notoriété bien établie Aujourd’hui, l’Académie des Arts et Sciences de la Mer bénéficie d’une notoriété bien établie qui la classe parmi les hautes instances du monde maritime. En effet, son président fondateur Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel figurait dans le Haut Comité d’Honneur de la très prestigieuse XIIIe course-croisière internationale au large de yachts classiques « Trophée Bailli de Suffren » aux côtés du vice-amiral et préfet maritime de Toulon, des présidents de l’Académie de Marine, du Musée national de la Marine, du Conseil Supérieur de la Navigation, du Service Historique de la Défense nationale et de la Société Nationale de Sauvetage en Mer.

Académie des Arts & Sciences de la Mer Promoting maritime heritage… With over 103 members along France’s coast who love the sea, the Académie des Arts & Sciences de la Mer brings together renowned artists and intellectuals. They pool their experiences and wealth of knowledge and expertise to promote our maritime heritage and values that seafarers the world over hold so dear. This prestigious institution is behind many maritime-theme events, organised in partnership with municipalities on the coast, and every year presents an international maritime vocation prize, the Joshua Slocum Trophy, to individuals or organisations who contribute in their field to highlighting issues in the maritime world. In 2014 the three winners were: master marine carpenters Skol Ar Mor in Mesquer for their craftsmanship; the Guy Cotten clothing company based in

Concarneau for its commercial contribution; and the ocean-rower Anne Quéméré for her numerous, high-profile solo exploits.

A well-established reputation Today the Académie des Arts & Sciences de la Mer has established its reputation as a high ranking institution in the maritime world. Indeed its founder and President, Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel, was on the

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PATRIMOINE Heritage

S ciences de la M er

La promotion du patrimoine maritime… Par Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel, président de l’Académie des Arts et Sciences de la Mer La Recouvrance, vaisseau amiral de la flottille académique

Une Maison des Arts & Sciences de la Mer ? Parmi les grands projets de l’Académie figure la recherche d’une municipalité du littoral qui lui permettrait de créer « La Maison des Arts & Sciences de la Mer » qui comporterait une salle muséale, une salle d’expositions temporaires, une salle de conférences, une librairiecarterie et un espace dédié à l’hébergement d’académiciens qui viendraient ici animer des stages artistiques, littéraires ou scientifiques. Cette Maison des Arts & Sciences de la Mer pourrait par ailleurs constituer un centre de profit si l’on y adjoint des commerces tels que restaurant de fruits de mer, bar à tapas marins, boutique d’antiquités de marine, etc.

Toutes et tous embarquent régulièrement sur les navires qui battent pavillon des Arts & Sciences de la Mer : la goélette aviso « La Recouvrance», la goélette « Marie des Îles », le langoustier « Babar », le cotre pilote «Saint-Michel 2 », le cotre houari « Angelina », la goélette caïque « Bora Bora » ou à bord de son propre navire, la chaloupe sardinière « Asmer ».

Les voiles gonflées de solidarité L’Académie des Arts & Sciences de la Mer se distingue enfin par son altruisme et sa générosité qui lui dictent de venir en aide à d’autres marins. C’est ainsi qu’une vente aux enchères publiques de vêtements de mer griffés Guy Cotten, peints par des artistes de l’Académie, a permis d’offrir plus de 10.000 euros aux Sauveteurs en Mer de Concarneau. En 2015, l’Académie soutiendra avec ce même type d’opération l’association « Les Matelots de la Vie » composée d’enfants en cours de rémission ou guéris de pathologies sévères et qui embarquent sur « Bora Bora » afin de réaliser des reportages et des vidéos destinées, via Internet, à plus de 3.000 de leurs petits camarades toujours en soin à l’hôpital.

Contact : www.academie-arts-sciences-mer.com

Committee of Honour for the 13th Trophée Bailli de Suffren, a prestigious international offshore cruise-race for big classic yachts. Alongside him were the presidents of the Naval Academy, National Naval Museum, Conseil Supérieur de la Navigation, Service Historique de la Défense (which holds all records for the Ministry of Defence) and the lifeguard institution, SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer).

La Recouvrance: the academic flotilla’s flagship

Dual ministerial approval

Solidarity fills their sails

Coupled with a strong presence in Brittany, Paris, Corsica and the PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) region, the Académie des Arts & Sciences de la Mer is represented in Spain, Luxembourg, the Principality of Monaco and Greece where it is twinned with the Historic Hellenic Navy Institute and has been officially recognised by the country’s Navy and Culture Ministries.

The Académie des Arts & Sciences de la Mer is also known for its altruism and generosity when it comes to helping those in distress. For example, an auction of Guy Cotton garments designed for activities at sea and paintings by Academy member artists raised 10,000 euros for the SNSM lifeguards at Concarneau. In 2015, the Academy will arrange a similar event to support Les Matelots de la Vie, an association that takes children who are either in remission or have been cured of a serious illness aboard the Bora Bora. The children produce reports and videos which are sent via the internet to 3,000 of their comrades still in hospital.

A singular team with multiple talents… Sometimes referred to in the press as the “Crew of Knowledge”, the Académie des Arts & Sciences de la Mer is run by a singular team with multiple talents. Among its members based in different colleges are civilian and military figures with a diverse range of vocations. They include Admirals and Senior Officers in the French Navy, Merchant Navy Officers, maritime pilots, munitions engineers, naval architects, yacht designers, maritime experts, historians, oceanographers, writers, painters, sculptors, photographers, model makers, Ifremer scientists, circumnavigators, explorers, marine antiques dealers, curators, marine archaeologists, master mariners and master marine carpenters… In brief, if this academy were to be embodied by an individual he or she would be the most experienced and cultivated mariner in the world.

Everyone regularly goes aboard vessels flying the Arts & Sciences de la Mer flag: the “aviso” schooner La Recouvrance, the schooner Marie des Îles, the langoustier fishing boat Babar, the pilot cutter Saint-Michel 2, the houari cutter Angelina, the caique schooner Bora Bora or on its own vessel, the Sardine fishing boat Asmer.

A “Maison des Arts & Sciences de la Mer” Among the Academy’s big projects for the future is finding a municipality on the coast that will allow them to establish a “Maison des Arts & Sciences de la Mer” with a museum room, an area for temporary exhibitions, conference room, library for books and charts, and space to accommodate visiting academicians who would run art, literary or science courses. The idea is that it could become quite profitable if they were to develop commercial outlets such as a seafood restaurant, tapas bar, marine antiques shop, etc.

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PATRIMOINE Heritage

Maxime Benoit | Le “Capitaine illimité” raconte Il est Tropézien. Il a sillonné les mers d’Asie, d’Océanie, de Mélanésie et de Polynésie, effectué au moins deux traversées complètes du Pacifique entre la Corée du Sud et le Détroit de Magellan. Il a ravitaillé l’île de La Réunion et effectué 19 traversées de l’océan Indien et franchi deux fois le canal de Suez, sans compter… Il a commencé jeune, direz-vous ? C’est vrai. A tel point qu’il lui fallut une dérogation spéciale à 23 ans. Qu’il obtint. Maxime Benoit est le plus jeune capitaine illimité de France. Il vient de publier le témoignage de ses péripéties.

Youngest fully licensed Captain tells his story He is a Tropezian. He has sailed the high seas in Asia, Oceania, Melanesia and Polynesia, crossed the Pacific Ocean at least twice between South Korea and the Strait of Magellan. He ferried supplies to Réunion Island, crossed the Indian Ocean 19 times and twice passed through the Suez Canal, not to mention… He must have started young you say? It’s true, to the extent that at 23 he became the youngest Chief Officer in France. Maxime Benoit has just published a book on his adventures. Remise du prix Joshua Slocum Award Trophy à Maxime Benoit.

année, deux mois et demi à bord d’un pétrolier de 50 000 tonnes naviguant dans les Caraïbes, entre le Venezuela et Cuba. 2003-2004 : retour à l’Ecole, fin du premier cycle de formation, obtention de son diplôme.

La Revue du Port de Saint-Tropez que vous tenez entre les mains raconte régulièrement des histoires improbables de capitaines qui ont vécu il y a belle lurette, des capitaines qui ont parcouru toutes les mers du monde et pratiqué ce qu’on a appelle la circum navigation. Comme si ces histoires appartenaient à un passé révolu. Il n’en est rien. La longue lignée de ces “capitaines au long cours” comme on les appelait alors se poursuit. Ils s’appellent dorénavant “capitaine illimité”. Maxime Benoit est de ceux-là (cf. Revue du Port, édition 2010-2011).

Zones à risque Septembre 2005 : cinquième et dernière année d’école. Son mémoire de fin d’étude s’intitule “L’évaluation des risques de piraterie et de terrorisme maritime”, inspiré des deux dernières années de navigation dans des zones à risque (détroit de Malacca, golfe d’Aden…). Il lui vaudra une mention “très bien”. Juin 2006 : Maxime Benoit reprend la navigation et passe (avec succès et par dérogation) à la fonction de Second Capitaine. C’est le plus jeune, il a 23 ans. Et en mars 2010, après 24 mois de service officier, il obtient le brevet de Capitaine illimité.

Caprices de Méditerranée Le terme est certes moins évocateur d’îles lointaines ou de découvertes circumterrestres d’autrefois mais la formation de capitaine illimité n’en est pas moins difficile. Après avoir suivi toute sa scolarité dans le golfe de SaintTropez, Maxime Benoit intègre la prestigieuse Ecole Nationale de la Marine Marchande de Marseille d’où il sortira Major en 2006. Hiver 2001 : premier stage à bord du roulier mixte Scandola, liaisons Corse-continent, premier contact avec la vie à bord et les caprices de la Méditerranée. Seconde

Nouveau défi intellectuel C’est un peu de tout cela que ce jeune loup de mer de 32 ans devenu pacha raconte dans le livre qu’il vient de publier (“Au-delà de l’horizon”,

Laurent Pavlidis, lauréat 2014 du “Joshua Slocum Trophy” Aujourd’hui, c’est l’Académie des Arts et Sciences de la Mer, en France, qui remet à l’honneur ce grand circumnavigateur avec son “Trophy” et son “Award” éponyme. Ces récompenses sont remises lors de l’attribution du “Prix International de la Vocation Maritime” aux personnes physiques ou morales qui oeuvrent pour la promotion et la préservation du patrimoine maritime ainsi que pour la valorisation des vertus propres aux gens de mer. A Saint-Tropez, c’est Laurent Pavlidis qui fut le lauréat 2014 du “Joshua Slocum Trophy”. Ce prix lui fut remis par le président de l’Académie, Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel lors du dîner de gala du XIIIe Trophée Bailli de Suffren. Le buste et la médaille “Joshua Slocum” éditée par l’Académie des Arts et Sciences de la Mer sont des créations exclusives de l’académicien et sculpteur Daniel Girault. Today the Académie des Arts & Sciences de la Mer, in France pays tribute to this great circumnavigator with a trophy and award in his name. These awards are presented as part of the Prix International de la Vocation Maritime to individuals or legal entities who contribute to the preservation and promotion of our maritime heritage, and highlight the qualities that set seafarers apart. In Saint-Tropez, Laurent Pavlidis won the Joshua Slocum Trophy in 2014. The prize was presented to him by the Academy’s President Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel at a gala dinner during the 13th Trophée Bailli de Suffren. The Joshua Slocum bust and medal were designed for the Academy by the scholar-sculptor Daniel Girault.

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PATRIMOINE Heritage Editions Le Patrimoine tropézien) : des anecdotes, des récits vécus autour du monde, des aventures sous d’autres contrées, la vie à bord souvent sereine parfois vécue comme un huis-clos. C’est passionnant. Au début, Maxime Benoit tenait une sorte de journal de bord, à l’ancienne, manuscrit. Puis Internet est arrivé, le mail a remplacé la lettre. Et les textes se sont ajoutés. Laurent Pavlidis lui a suggéré l’idée de ce récit. Maxime a peaufiné ses textes. Et Laurent en a signé la préface. La déjà riche histoire des capitaines tropéziens n’est pas près de s’interrompre.*

Joshua Slocum Award En complément de l’article que signe Laurent Pavlidis (lire page 38) à propos de l’Académie des Arts et Sciences de la Mer, rappelons que parmi la centaine d’asmériens, (nom des académiciens, membres qui la composent), 90% sont Bretons et quatre sont Tropéziens. C’est en 2014, au cours du dîner de gala du XIIIe Trophée Bailli de Suffren, que furent ainsi intronisés Christian Benoît, co-créateur-organisateur du “Trophée Bailli de Suffren”, Laurent Pavlidis, directeur du musée d’Histoire maritime à la citadelle de Saint-Tropez, et Walter Wolkowicz, antiquaire de marine, pour leur contribution respective à la promotion du patrimoine maritime. Dernier en date, Maxime Benoit, capitaine illimité, intronisé cette année lors d’une chaleureuse cérémonie à la Citadelle en présence de ses pairs et de Jean-François Tableau-Martinetti, Commissaire académique régional, notamment.

Lauréat du “Joshua Slocum Award 2015” Capitaine 1ère classe, Maxime Benoit lève aujourd’hui le pied (marin). “Après 11 années passées sur toutes les mers, j’avais envie d’un nouveau défi intellectuel et d’une vie un peu moins vagabonde.” Ce nouveau défi est le concours de pilote maritime qu’il prépare actuellement à Marseille. La mission de ces pilotes est d’accompagner des navires très lourds à manœuvrer depuis l’entrée des grands ports jusqu’au quai. “Le Graal pour un marin, précise-t-il. Peu de places et peu d’élus.” En attendant d’accéder au divin calice, le voilà depuis peu (avril 2015) “académicien”, lauréat du “Joshua Slocum Award 2015”, remise par l’académie des Arts et Sciences de la Mer. * En vente, notamment, au musée de la citadelle de Saint-Tropez

La Revue du Port de Saint-Tropez regularly features incredible stories of captains from other eras who travelled the oceans, circumnavigating the world - as if these adventures belong in the distant past. It’s not the case. A long line of these “ocean-going captains”, or Master Mariners as they were called, continues today. In France they are now referred to as fully licensed captains and Maxime Benoit is one of them (See La Revue du Port, edition 2010-2011).

Mediterranean whims The job title may not conjure up images of remote islands and the golden era of exploration, but the training to become a fully licensed captain is no less difficult. Having finished his schooling in the Gulf of Saint-Tropez, Maxime Benoit entered the prestigious Merchant Navy school in Marseille (ENMM Ecole Nationale de la Marine Marchande) from which he would graduate in 2006 as a Major. In the winter of 2001 his first internship was aboard the roll-on/roll-off Scandalo sailing between the mainland and Corsica, his first contact with life at sea and the whims of the Mediterranean. In his second year he spent two and half months on a 50,000 tonne oil tanker in the Caribbean sailing between Venezuela and Cuba. From 2003-2004 he returned to college to finish this part of his training and obtain his diploma.

In addition to the article by Laurent Pavlidis (see page 38) on the Académie des Arts & Sciences de la Mer, a reminder that among the hundred-plus “asmériens” (as member academicians are called), 90% are Bretons and four are Tropezians. It was in 2014 at a gala dinner for the 13th Trophée Bailli de Suffren that Christian Benoît, co-founder-organiser of this famous regatta, along with Laurent Pavlidis, Director of Saint-Tropez’ Maritime History Museum in the Citadelle, and marine antiques dealer Walter Wolkowicz were accepted into the ranks for their contribution to promoting maritime heritage. The latest is Maxime Benoît, a fully licensed captain who was inducted this year at a ceremony where he was warmly received by his peers and the Regional Academic Commissioner, Jean-François Tableau-Martinetti.

Risky regions In September 2005 he returned for his fifth and final year of training. His dissertation entitled “Assessing piracy risks and maritime terrorism” was inspired by two years of sailing in risky regions (Malacca Strait, Gulf of Aden…) for which he earned an 80+% mark. In June 2006 Maxime Benoit returned to sea and was promoted to Chief Officer. Aged just 23, he was the youngest in France. And in March 2010, after just 24 months as an officer he obtained his certificate to be a fully licensed captain.

Winner of the Joshua Slocum Award 2015 His new challenge is preparing for the entrance exam in Marseille to become a maritime pilot. Their role is to go aboard the big ocean-going vessels when they arrive at a major port to guide them to the dock. “It’s the sailor’s Holy Grail,” he says. Not many places and few are selected. While waiting to sup from the divine chalice, he has joined the rank of academicians (April 2015) having been pronounced winner of the Joshua Slocum Award 2015 by the Académie des Arts & Sciences de la Mer, like Laurent Pavlidis, director of the Saint-Tropez Maritime History Museum, in 2014. It was Laurent who suggested he write the book. Maxime refined his texts and Laurent signed the preface. The already impressive history of captains from Saint-Tropez continues.

New intellectual challenge In brief this is the story that this young sea dog, still only 32 years old, tells in his book, Au-delà de l’horizon (Editions Le Patrimoine tropézien): anecdotes, tales of his experiences all over the world, his adventures in other lands and the often gentle rhythm of life aboard, sometimes presented as being behind closed doors. It’s a fascinating tale. In the beginning, he kept a hand-written logbook-style diary. Then came the internet when emails replaced letters, and texts were added. Today Maxime Benoit has taken his mariner’s foot off the pedal. “After 11 years on the high seas, I needed a new intellectual challenge and a more settled life.”*

* Au-delà de l’horizon is on sale now, including from Saint-Tropez’s museum in the Citadelle

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HISTOIRE History

J oshua Slocum Circumnavigateur en solitaire du XIXe siècle Auteur de “Sailing Alone Around the World” en 1899 Par Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel, peintre portuaire et président de l’Académie des Arts et Sciences de la Mer

Joshua Slocum est né le 20 février 1844 à Wilmot Township, dans le comté d’Annapolis en Nouvelle-Écosse. Il est considéré aujourd’hui comme le père de la navigation à la voile en solitaire. En effet, il est le premier à avoir réussi une circumnavigation complète de 40 000 milles nautiques (74 000 kilomètres). Son périple dura trois ans, deux mois et deux jours. Capitaine au long cours, Slocum est le marin par excellence. Matelot à seize ans, second maître deux ans plus tard, capitaine à vingt-cinq ans, roi de l’océan à trente-sept et marin en chômage à cinquante. C’est à ce moment qu’il entreprend une odyssée que personne n’avait jamais osée faire, le tour du monde seul en voilier.

Confronté à la fureur d’une bande de pirates En 1892, il acquiert du capitaine Eben Pierce, un vieux sloop abandonné, à Fairhaven au Massachusetts. Le bâtiment est dans un état lamentable. Treize mois de travail et $ 553.62 de matériaux sont nécessaires à Slocum pour remettre ce navire, baptisé Spray, en état de naviguer. Il quitte alors Boston, son port d’attache, et se rend à Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, pour y passer quelques semaines avant d’entreprendre son périple. Le 2 juillet1895, le Spray quitte le port de Yarmouth et met le cap vers les Açores qu’il atteindra le 20 juillet. La prochaine étape le mènera à Gibraltar le 4 août. Il a l’intention de se diriger vers l’Est pour traverser la Méditerranée, franchir le canal de Suez et descendre la mer Rouge mais des officiers britanniques lui conseillent d’éviter ce secteur infesté

Joshua Slocum (1844-1909)

Author of “Sailing Alone Around the World” in 1899 By Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel, port painter and President of the Académie des Arts & Sciences de la Mer with a PhD in History

Born 20 February 1844 in Wilmot Township in Annapolis County, Nova Scotia, Joshua Slocum is considered to be the father of single-handed navigation. Indeed he was the first to circumnavigate the world, covering 40,000 nautical miles (74,000 km) on a journey that took him three years, two months and two days. Saint-Tropez

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HISTOIRE History Fuego and Cape Horn for four days. After a few days resting at anchor in the Cockburn Canal islands, he set off again up the west coast of South America to the San Fernandez Islands on the same latitude as Valparaiso (Chile), arriving on 26 April. After a well-deserved rest, he was back at sea to undertake a 72-day voyage that would lead him to the Samoa Islands on 16 July.

A Master Mariner, Slocum was a superb sailor. An ordinary seaman at the age of 16, second mate two years later, captain at 25, king of the oceans at 37 and then unemployed sailor at 50. It was at this point in his life that he cast off on an odyssey which no-one had dared attempt before: to sail solo round the world.

Confronted by a fierce gang of pirates

Heading for South Africa

In 1892, he acquired from Captain Eben Pierce an old sloop that had been abandoned in Fairhaven, Massachusetts. The vessel was in a terrible state. It took Slocum 13 months of hard work and $553.62 in materials to make the boat, which was called Spray, seaworthy. He left her home port of Boston and sailed to Yarmouth in Nova Scotia to spend a few weeks before setting off on his epic journey. On 2 July 1895, Spray left Yarmouth for the Azores arriving there on 20 July. The next stage would take him to Gibraltar by 4 August. His intention was to head east crossing the Mediterranean, through the Suez Canal and down the Red Sea, but British officers advised him to avoid this pirateinfested area. Realising he was easy prey, Slocum decided on 25 August to go west to Brazil. It almost cost him his life, as hardly had he reached the Atlantic when he was confronted by a fierce gang of pirates aboard a felucca. Slocum grabbed his gun, ready to take them on in what would have been an unequal battle, when a wave struck and dismasted the felucca. After 40 days at sea without incident, Slocum arrived on 5 October in Pernambuco (today called Recife), in north-eastern Brazil.

He set sail again on 20 August, reaching Australia on 10 October. To boost his dwindling finances he gave lectures in Sydney, Melbourne and Tasmania. On 24 May Spray crossed the Coral Sea as far as New Guinea. Several days later he visited the Cocos and Christmas Islands in the Indian Ocean. In September, he disembarked in Mauritius, still in the Indian Ocean. This time he set sail for South Africa where he stopped over. On 26 March 1898, he was headed for St Helena Island, where Napoleon went into exile, then to Ascension Island.

No further sightings… Approaching the West Indies, Slocum had to draw on all his experience to navigate the currents and winds. Sailing from one island to another he gave lectures on his adventures. On 26 June 1898, he reached Newport on Rhode Island, but because of the war his arrival went unnoticed. He retired from public life and wrote his famous “Sailing Alone Around the World”. He bought a farm that he transformed into an orchard. For this formidable seadog, the adventure came to an end in 1909 when he weighed anchor from Bristol (Rhode Island). His faithful companion, Spray, was in a lamentable condition after too many years of inactivity. Shortly after his departure a storm blew up from the east and struck the small craft. There were no further sightings of either the boat or Slocum...

A journey of 72 days He set off again towards the Strait of Magellan where he battled a violent storm that lasted 30 hours. Exhausted, Slocum dropped anchor in Punta Arenas. On 3 March 1896, he sailed into the Pacific Ocean only to be hit by a hurricane that drove him along the coast of Terra Del

de pirates. Se voyant une proie facile, Slocum décide, le 25 août, de mettre le cap sur l’Ouest, vers le Brésil. Peine perdue car, à peine a-t-il regagné l’Atlantique, qu’il est confronté à la fureur d’une bande de pirates à bord d’une felouque. Slocum empoigne son fusil et se prépare à un combat bien inégal lorsqu’une vague frappe et démâte la felouque. Après quarante jours sans incident, Slocum mouille le 5 octobre à Pernambuco (aujourd’hui Recife), au nord-est de Brésil.

Un voyage de 72 jours Il reprend la route et se dirige vers le détroit de Magellan où il affronte une violente tempête qui dure 30 heures. Épuisé, Slocum jette l’ancre à Punta Arenas. Le 3 mars 1896, il débouche sur l’océan Pacifique où, encore une fois, un violent ouragan le fera dériver le long de la Terre de feu et du Cap Horn pendant quatre jours. Après quelques jours de repos au mouillage dans les îles du canal Cockburn, Il remonte la côte ouest de l’Amérique du Sud et atteint le 26 avril les îles San Fernandez, situées à la latitude de la ville de Valparaiso (Chili). Après un repos bien mérité, Slocum reprend la mer et entreprend un voyage de 72 jours qui le mènera aux îles Samoa le 16 juillet.

Ni bateau, ni Slocum… À l’approche des Antilles, Slocum doit faire appel à toute son expérience sur les courants et les vents. Il va d’une île à l’autre donnant des conférences sur ses aventures. Le 26 juin 1898, il touche Newport au Rhode Island. À cause de la guerre, son arrivée passe inaperçue. Il se retire alors de la vie publique. Le vieux loup de mer écrit son fameux “Sailing Alone Around the World”. Il achète une ferme qu’il transforme en une plantation d’arbres fruitiers. L’aventure finit par lui faire défaut et, en 1909, il appareille de Bristol (Rhode Island). Son fidèle compagnon, le Spray, est dans un état lamentable suite aux trop nombreuses années d’inactivité. Peu de temps après son départ, une tempête soufflant de l’Est s’abat sur le petit bateau. On ne revit ni le bateau, ni Slocum...

Cap sur l’Afrique du Sud Il reprend la mer le 20 août et atteint l’Australie le 10 octobre suivant. Pour se renflouer financièrement, il donne des conférences à Sydney, Melbourne et en Tasmanie. Le 24 mai le Spray navigue dans la mer de Corail à la hauteur de la Nouvelle-Guinée. Quelques jours plus tard, il visite les îles Cocos et Christmas, dans l’océan Indien. En septembre, il débarque à l’île Maurice, toujours dans l’océan Indien. Lorsqu’il reprend la mer, Slocum met le cap sur l’Afrique du Sud ou il fait escale. Le 26 mars 1898, il prend la direction de Sainte-Hélène, île connue comme ayant été la terre d’exil de Napoléon, puis se dirige vers l’île de l’Ascension.

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HISTOIRE History

H ermione Il était une fois, en 1780 L’

Lorsque vous lirez ces lignes, l’Hermione sera en vue des côtes américaines ou aura accosté depuis peu après une aventure humaine de près de 30 jours commencée il y a près de 20 ans. Impossible de passer à côté de l’événement, tellement son départ a été couvert par les médias nationaux et salué d’un côté de l’Atlantique par la présence à bord de François Hollande, président de la République française, de l’autre par Barack Obama, président des Etats-Unis. L’Hermione est le fruit d’un fantastique pari humain : reconstruire à l’identique la frégate qui emporta en 1780 Gilbert du Motier, marquis de La Fayette pour participer à la guerre d’indépendance américaine et lui faire traverser l’Atlantique en 2015 dans les mêmes conditions.

La genèse L’aventure de l’Hermione prend vie en 1992 lorsqu’un petit groupe de passionnés menés par Erik Orsenna, Benedict Donnelly, Jean-Louis Frot alors maire de Rochefort et quelques autres, a l’idée audacieuse de reconstruire l’Hermione. Rochefort, pourtant reconnue comme un site patrimonial maritime français de tout premier rang (lire les articles que La Revue du Port de SaintTropez a consacré dans son édition 2014-2015) ne dispose pas de patrimoine maritime flottant. Après une phase préparatoire, le chantier est ainsi lancé en 1997 sur les lieux mêmes de la construction du navire d’origine, largement soutenu par la Ville de Rochefort, le département de la CharenteMaritime et la Région Poitou-Charentes puis des milliers de particuliers et des centaines de salariés et bénévoles mobilisés sur le chantier. © Association Hermione-La Fayette / L. Bailliard

Révolution américaine Le parcours entamé en avril devrait durer près de 4 mois à travers l’Atlantique et le long des côtes américaines (lire encadré). A chaque étape est prévu un accueil grandiose car ce voyage de 7 500 miles marins (13 000 km) s’inscrit dans le sillage de La Fayette et les ports d’escale choisis pour leur importance historique dans la Révolution américaine.

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HISTOIRE History

Once upon a time in 1780 When you read this, L’Hermione will have landed on American shores after a 30-day voyage at sea at the end of an epic human endeavour which began nearly 20 years ago Impossible not to cover this event, given the enormous publicity her departure was given by the media: hailed on one side of the Atlantic by the presence of the French Republic’s President François Hollande, and on the other side by Barack Obama, President of the United States. L’Hermione is the end result of an incredible human feat: to build a replica of the frigate which bore Gilbert du Motier, Marquis de Lafayette, across the ocean in 1780 to fight in the American War of Independence - and for her to make that Atlantic crossing under the same conditions in 2015.

War of Independence

The genesis

On 18 April 2015, all hearts beat in unison on the quays in Rochefort, as L’Hermione set sail for the USA after nearly 20 years in the shipyard. To mark the occasion Belem, the frigate Latouche-Tréville, the Nao Victoria, La Recouvrance and many other vessels accompanied her, creating a wonderful spectacle in Fouras-île d’Aix harbour. At 16.00 L’Hermione left her moorings and sailed up the Charente. At 18.00, she made a U-turn after sailing up the Soubise River to reach the Fouras-île d’Aix harbour. At 20.30: she arrived at her mooring. At 21.30 a spectacular sound and light show with fireworks created a ring of fire as the sky lit up to bid farewell to L’Hermione who set sail for the USA at 22.30!

Her 2015 voyage which began in April will take about four months, crossing the Atlantic and then sailing along the American coast (see panel). A grand reception is planned at each stage, as the 7,500 nautical mile voyage (13,000km) follows in Lafayette’s wake, taking in ports of call chosen for their historic significance in the American War of Independence.

Heading for the USA

© Association Hermione-La Fayette / L. Bailliard

© Association Hermione-La Fayette / L. Bailliard

The story begins in 1992 when a small group of enthusiasts led by Erik Orsenna, Benedict Donnelly and Jean-Louis Frot, then Mayor of Rochefort, had the bold idea to rebuild L’Hermione. Although Rochefort has long been recognised as a site at the forefront of France’s maritime heritage (see articles in the 2014-2015 edition of La Revue du Port de Saint-Tropez), the city has no floating testimony to that heritage. After a preparatory phase, work started in 1997 on the site where the original frigate was built, funded mainly by Rochefort City Council, the Charente-Maritime district, the Poitou-Charentes Region and thousands of individuals, not to mention the hundreds of employees and volunteers involved in the project in the shipyard.

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L’Hermione en chiffres Plus de 65 m de long, 47 m de haut, ce trois-mâts construit selon les plans de l’ingénieur Chevillard Ainé pèse 1 200 tonnes. Il est constitué de 400 000 pièces de bois et de métal pour la construction, 2 000 chênes sélectionnés dans les forêts françaises, 1 000 poulies, 2 200 m² de voilure, 17 voiles en toile de lin réalisées avec des finitions faites main, comme au XVIIIe siècle. Son gréement est tout en manille et en chanvre : près de 25 km de cordage, unique au monde, véritable réplique de celui d’origine. Le navire est équipé de 26 canons, reproductions de ceux de l’époque, tirant des boulets de 12 livres. Sa coque est entièrement en chêne avec des épaisseurs pouvant atteindre plus de cinquante centimètres. Elle a été mise à l’eau une première fois en juillet 2012 devant 65 000 personnes. L’Hermione fait partie d’une série de quatre frégates mises en chantier à Rochefort aux côtés de la Courageuse, la Concorde et la Fée. Elle est commandée par Yann Cariou, ancien commandant des goélettes de la Marine, l’Étoile et la Belle Poule. Over 65m in length and 47m at the beam, the original three-mast frigate was designed by shipwright Chevillard Ainé and weighed 1,200 tonnes. To build her required a jigsaw of 400,000 wood and metal pieces, 2,000 oak trees selected from French forests, 1,000 pulleys and 2,200m² of sail, 17 flax canvas sails finished by hand, as in the 18th century. Her rigging is all made of Manila hemp: nearly 25km of rope, unique in the world, a genuine replica of the original. She has 26 twelve-pound guns, reproductions of those of the period. Her hull is oak and more than 50cm thick in places. She entered the water for the first time in July 2012 at a launching ceremony attended by over 65,000 people. L’Hermione was one of a series of four frigates built in Rochefort, the others being the Courageuse, the Concorde and the Fée. Her Captain is Yann Cariou, former captain on the Navy’s schooners, L’Étoile and La Belle Poule.


HISTOIRE History

L’Hermione bientôt à Saint-Tropez ? Ce serait un sacré événement. L’Hermione dans le port de Saint-Tropez ! L’idée n’est pas si extravagante et pourrait se concrétiser prochainement. La chose avait été évoquée dès 2012 lors des Voiles latines. Elle s’est poursuivie en septembre dernier par un échange de courriers entre le délégué Hermione - La Fayette “Languedoc Roussillon - Sud Méditerranée”, Michel-Raphaël David, et Jean-François Tourret, directeur du port de Saint-Tropez. “La venue de l’Hermione en Méditerranée apporterait, sans nul doute, un plus à l’image de Saint-Tropez, s’il en était encore besoin, écrit Michel-Raphaël David, notamment dans le monde de la plaisance, du vieux gréement, du patrimoine culturel et historique”. D’autres ports de Méditerranée devraient y être alors associés. A suivre.

Will L’Hermione be coming to Saint-Tropez?

Cap sur les USA Le 18 avril 2015, sur les quais de Rochefort, les cœurs battaient à l’unisson : l’Hermione mettait le cap sur les USA après près de 20 ans de chantier ouvert. Pour cette occasion, le Belem, la frégate Latouche Tréville, le Nao Victoria, la Recouvrance et des nombreux autres navires l’assistaient à ses côtés pour garantir un spectacle nautique grandiose autour de la rade Fouras-île d’Aix. 16 h, départ du mouillage et remontée de la Charente. 18 h, L’Hermione faisait demi-tour au niveau de Soubise pour rejoindre la rade de l’île d’Aix. 20 h 30 : L’Hermione rejoignait son mouillage. 21h30, spectacle de son, lumières et pyrotechnie avec une ceinture de feu illuminée et le ciel embrasé pour saluer le départ de L’Hermione. 22h30 : cap sur les USA !

© Association Hermione-La Fayette / www.hermione.com

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It would be a fantastic event - to have L’Hermione in Saint-Tropez’s harbour! It’s not such a wild idea and could become a reality soon. The subject was raised in 2012 during the Voiles latines. It was discussed again last September in an exchange of letters between L’Hermione representative - Lafayette “Languedoc Roussillon - Southern Mediterranean” Michel-Raphaël David, and Jean-François Tourret, Manager of Saint-Tropez Port. “Bringing L’Hermione to the Mediterranean would undoubtedly be a bonus for Saint-Tropez’s image, if any were needed,” writes Michel-Raphaël David, “particularly for the classic yacht world of traditional rigs and its cultural and historic patronage.” Other Mediterranean ports would need to be involved as well. Watch this space!

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HISTOIRE History Quelle aventure ! © Association Hermione-La Fayette / www.hermione.com

La navigation sur L’Hermione est une véritable aventure humaine et sportive avec des conditions de vie à bord difficiles. Le gréement est authentique et la superficie de voilure importante, les manœuvres sur la frégate sont donc longues et physiques. Les volontaires sont « les gabiers de L’Hermione », ils sont 54 à bord, dont 1/3 de femmes. Les périodes de navigation étant longues, pour permettre au plus grand nombre de participer au voyage, des changements d’équipage sont mis en place. A bord, les volontaires sont regroupés en tiers, par groupe de 18, ils partagent le même rythme de vie et le même espace de couchage. Certains dorment dans des hamacs, d’autres dans des bannettes. A chaque prise de quart, en quittant leur poste, ils attrapent leurs harnais avant de monter sur le pont. Ils enchaînent alors 4 heures de quart, suivies de 8 heures de repos, période pendant laquelle ils peuvent être appelés en renfort pour les manœuvres. Pendant un quart, les tâches sont diverses, manœuvres bien entendu, mais aussi veille, ronde de sécurité, barre et entretien du navire.

Symbole

© Association Hermione-La Fayette / L. Bailliard

© Association Hermione-La Fayette / L. Bailliard

Cette frégate est l’un des symboles de l’amitié franco-américaine, associée au nom du Marquis de La Fayette, acteur de la première heure dans la guerre d’indépendance américaine et reconnu par les Américains euxmêmes comme l’un des héros de ce conflit. En effet, c’est en 1780 que La Fayette embarquera sur l’Hermione en direction des colonies américaines engagées dans leur guerre d’indépendance. Il partira, depuis l’arsenal créé sur la Charente par Colbert sous Louis XIV, où l’Hermione fut construite en 1778. La reconstruction de l’Hermione témoigne aussi d’un goût de l’aventure, du risque et de l’entreprise grâce à la préservation et à l’évolution de savoir-faire uniques et précis (cordages, voiles, charpenterie...). Le navire est un hommage au grand passé maritime de la France dont les navigateurs fréquentaient dès le début du XVe siècle toutes les côtes atlantiques du Nouveau Monde, de Terre Neuve jusqu’aux Antilles.

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© Association Hermione-La Fayette / www.hermione.com

© Association Hermione-La Fayette / L. Bailliard

© Association Hermione-La Fayette / LF. Latreille

© Association Hermione-La Fayette / L. Bailliard

What an adventure!

Place Amiral Dupont BP 70177 17308 Rochefort Cedex

Maryse VITAL Déléguée Générale

Michel-Raphaël DAVID

Ancien Membre du Conseil d’Administration Délégué Hermione-La Fayette

www.hermione.com

Symbolic This frigate is a symbol of the Franco-American friendship associated with the name Marquis de Lafayette, a key player in the American War of Independence and recognised by the Americans themselves as a hero in the struggle. It was in 1780 that Lafayette embarked on L’Hermione in the direction of the American colonies engaged in the war of independence. He left from the Arsenal established in the Charente by Colbert under Louis XIV, where L’Hermione was built in 1778. Her reconstruction reflects a taste for adventure, risk and enterprise behind the preservation and revival of traditional skills in rope-work, sail-making and carpentry. The vessel is a tribute to France’s great maritime heritage and navigators who from the 15th century onwards sailed to distant shores along the Atlantic coast of the New World and Newfoundland to the West Indies.

© Association Hermione-La Fayette / www.hermione.com

Association Hermione La Fayette

Sailing on L’Hermione is an adventure in itself, physically demanding and in difficult living conditions. With her authentic rigging and massive sail area, manoeuvres take time and effort. Volunteers are the hands-on crew on L’Hermione and there are 54 on board, a third of them women. To allow as many people as possible to participate in this historic voyage and with long periods at sea, crew turn-around times are regular. On board, volunteers are divided into groups of 18 people sharing the same sleeping area and rhythm of watches. Some sleep in hammocks, others in bunks. At the start of a watch, they grab their harness before going up on deck. A four-hour watch is followed by eight hours of rest, during which time they can be called up to add their muscle during manoeuvres. When on watch they have various jobs to do, carrying out manoeuvres being the most obvious, but also keeping watch, doing security rounds, helming, and general maintenance tasks.


Les escales du voyage aux USA et retour

Ports of call on the voyage to America and back 1

6 Greenport

Yorktown, Mount Vernon et Alexandria Après 27 jours de traversée, L’Hermione accostera à Yorktown. A l’entrée de la baie de la Chesapeake, en Virginie, la bataille navale décisive pour l’indépendance des Etats-Unis s’y est déroulée. L’Hermione a participé à cette bataille en septembre 1781. Suivront deux escales à proximité de Washington DC : Mount Vernon et Alexandria. Mount Vernon est connu pour avoir été la résidence principale de George Washington. L’Hermione mouillera sur le Potomac devant ce lieu historique (du 5 au 12 juin). After a 27-day crossing, L’Hermione calls into Yorktown, at the entrance to Chesapeake Bay in Virginia where a decisive naval battle took place in which L’Hermione was involved in September 1781. Her next stops are near Washington DC: Mount Vernon and Alexandria. Mount Vernon was George Washington’s main residence. L’Hermione will tie up on the Potomac in front of this historic site (5 to 12 June).

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Greenport se situe à proximité de Newport, au Nord Est de New York, dans l’état du Rhode Island. Haut lieu historique de l’Indépendance de Etats-Unis, c’est là que le 11 juillet 1780, débarquèrent les 5500 hommes du corps expéditionnaire français commandé par Rochambeau. La Fayette les rejoindra en tant qu’envoyé spécial de Washington le 25 juillet 1780 (du 6 au 7 juillet avec Tall Ships America, Newport : 8 et 9 juillet). Greenport is near Newport, north-east of New York, in Rhode Island state. Of historic significance in the War of Independence it was here on 11 July 1780 that 5,500 men of the French expeditionary force, under the command of Rochambeau, disembarked. Lafayette would join them as Washington’s special envoy on 25 July 1780 (6 and 7 July with Tall Ships America, Newport: 8 and 9 July).

7 Boston

Annapolis Annapolis, située à l’intérieur de la baie de la Chesapeake, est la capitale du Maryland. La présence de La Fayette y est signalée en 1781. Siège de l’académie navale américaine, Annapolis a été la capitale des EtatsUnis en 1783 après le traité de Paris (16 au 17 juin). Capital of the state of Maryland, Annapolis is in Chesapeake Bay, and Lafayette’s presence there is reported in 1781. Headquarters of the American Naval Academy, Annapolis was capital of the United States in 1783 following the Paris Treaty (16-17 June).

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Boston, capitale du Massachusetts, est le point de départ de la révolution américaine : le Boston Tea Party en a été le détonateur. C’est à Boston que La Fayette à débarqué le 28 avril 1780 de l’Hermione (11 et 12 juillet). Boston, capital of Massachusetts, is where the Boston Tea Party lit the fuse that led to the War of Independence. It was here that Lafayette disembarked from L’Hermione on 28 April 1780 (11 and 12 July).

8 Castine

Baltimore

Castine, au sud de l’Acadie, était une colonie et place défensive française, avant de passer sous domination britannique. La ville accueille aujourd’hui l’Académie maritime du Maine (14 et 15 juillet). Castine in Maine was capital of Acadia, a French colony and defensive stronghold before coming under British rule. Today the town is home to the Maine Maritime Academy (14 and 15 July).

Baltimore, dans la baie de la Chesapeake, se trouve dans l’état du Maryland. La Fayette s’y est rendu à plusieurs reprises au printemps 1781 et durant l’été 1784. Baltimore a joué un rôle de premier plan dans la révolution américaine. C’est la ville où a été créé l’hymne national américain. L’Hermione côtoiera, à Baltimore, le Pride of Baltimore, exceptionnelle réplique américaine, ainsi que l’USS Constitution, frégate d’origine de 1797 (19 au 21 juin). Baltimore is also in Chesapeake Bay and Maryland. Lafayette went there several times during the spring of 1781 and the summer of 1784. Baltimore was in the forefront of the American War of Independence, and is where America’s national anthem was written. L’Hermione will be near the outstanding replica of the Pride of Baltimore and the USS Constitution, a frigate from 1797 (19 to 21 June).

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9 Halifax et Lunenburg Lunenburg, en Nouvelle Ecosse, est proche d’Halifax au Canada. L’Hermione a patrouillé au large de Lunenburg le long des côtes du St Laurent avant le célèbre combat de Louisbourg en juillet 1781 aux côtés de l’Astrée commandée par La Pérouse. Lunenburg (Canada) : 18 juillet. Lunenburg in Nova Scotia is near Halifax in Canada. L’Hermione patrolled off Lunenburg, along the banks of the St Lawrence before the famous Battle of Louisbourg in July 1781, and fought alongside L’Astrée commanded by La Pérouse. Lunenburg (Canada): 18 July.

Philadelphie Philadelphie est située dans la baie de la Delaware, dans l’état de Pensylvanie. La Fayette y a été très présent. C’est là que les membres du congrès américain ont été reçus en mai 1781 à bord de l’Hermione (25 au 28 juin avec Tall Ships America). Philadelphia is in Delaware Bay in Pennsylvania. Lafayette has a strong presence in this city as it was here that members of the American Congress were received on board L’Hermione in May 1781 (25 to 28 June with Tall Ships America).

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10 Traversée retour de l’Amérique vers la France Return crossing to France

11 Saint-Pierre et Miquelon : 23 juillet Saint-Pierre and Miquelon: 23 July

12 Brest, du 10 au 17 août. C’est à Brest que La Fayette a débarqué le 6

New York

février 1779 au terme de sa première campagne américaine. Brest, 10 to 17 August: it was here that Lafayette landed on 6 February 1779 at the end of his first American campaign.

L’arrivée à New York donnera lieu à de grandes festivités. La plus grande ville des Etats Unis a été la capitale du pays de 1785 à 1790. La dernière ville à être libérée par l’armée de Georges Washington à la toute fin de la guerre d’indépendance en 1783 (du 1er au 4 juillet avec Tall Ships America). Her arrival in New York will be marked by grand festivities. America’s largest city was the country’s capital from 1785 to 1790. It was the last to be liberated by George Washington’s army at the end of the War of Independence in 1783 (1st to 4 July with Tall Ships America).

13 Retour à Rochefort, le 29 août, lors d’une grande fête historique

(vous imaginez ?) Return to Rochefort, 29 August for a grand historic festival (you can well imagine it!)

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VOILES LATINES Lateen sails

Des barques de charme d’inspiration Elles ne viendraient plus, elles manqueraient dans le paysage de Saint-Tropez tant le port sait prêter ses quais aussi bien aux plus frêles embarcations qu’aux Wally les plus redoutables. Elles sont le gréement traditionnel du pourtour méditerranéen et leur efficacité pour remonter le vent au près n’a été égalée qu’avec l’invention de la voile bermudienne, dit aussi gréement “Marconi”. Chaque année depuis 15 ans, les Voiles Latines avec leurs guidons multicolores et vivaces égaient les quais du port de leurs frétillements et de leur élégance en mer. Elles sont l’expression de la navigation méditerranéenne telle qu’on la concevait il y a… Comme nos ancêtres marins pratiquaient le copiercoller sans le savoir, on fait remonter l’origine de la voile latine vers l’an 200 de notre ère après des influences austronésienne, byzantine puis égyptienne, ce qui la fait remonter bien avant.

Bette, caïque, chébec, boutre…

Organisé depuis 2001 par la Ville et le port de plaisance de Saint-Tropez, avec le concours de la Société Nautique de Saint-Tropez, le rassemblement des « Voiles Latines à Saint-Tropez » est une véritable institution, un moment de grande convivialité où le patrimoine maritime méditerranéen est à l’honneur. Venus par la mer ou par voie terrestre, pointus, felouques, gozzo, tartanon, tarquié, barques marseillaises ou catalanes… une soixantaine de gréements latins auxquels on aurait pu ajouter bette,

caïque, chébec, boutre, gourse ou mourre de pouar tant la forme de leur coque est multiple, prennent possession du vieux port de Saint-Tropez. Au mois de mai, les Voiles latines font à Saint-Tropez ce qu’il leur plait.

Gréements latins à quai ou en mer

Le programme s’annonçait encore une fois riche en mer et à terre. En plus des 80 voiliers attendus cette année, le port de Saint Tropez s’était doté d’un beau village de tentes au pied de la Capitainerie tandis que sur les places du village de nombreuses animations festives, culturelles et traditionnelles accueillaient un public curieux et passionné. Partout, ce n’était qu’invitation à admirer les divers gréements latins à quai ou en mer, déguster des mets venus de toute la Méditerranée et visiter les divers stands de charpenterie, d’artisanat et de savoir-faire traditionnels sans oublier expositions et conférences animées par des historiens.

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M


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VOILES LATINES Lateen sails

éditerranéenne

A beautiful fleet inspired by the Mediterranean

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

They would no longer come and would be missing from the Saint-Tropez landscape if the harbour did not give over its quays to these delicate boats as it does to the most imposing Wally. We are talking about traditionally rigged craft from the Mediterranean region, their efficiency when close-hauled being only equalled by the invention of the Marconi, or as it is also called Bermudan rig. They’ve been coming every year for the last 15 to the Voiles Latines, their multi-coloured pennants fluttering brightly on the quays and their elegance at sea a joy to behold.


© Philip de Koning

VOILES LATINES Lateen sails

They are testimony to Mediterranean navigation as it was conceived in the past, how many years ago, it is hard to say. As our ancestors did a “copy & paste” job without knowing, we can only trace back the lateen sail to around 200 AD but that is after Austronesian, Byzantine then Egyptian influences which stretch way beyond that time.

Bettes, caiques, chebecs, boutres…

Organised by the Saint-Tropez town council and its port since 2001, with the support of the Société Nautique de Saint-Tropez, the Voiles Latines à Saint-Tropez meeting has become an institution, a wonderfully convivial weekend when our Mediterranean maritime heritage takes centre stage. They come by sea or by land and take possession of the Vieux Port - pointus, feluccas, gozzos, tartanons, tarquiés, Marseille boats and Catalan boats, around 60 lateen-rigged craft to which we can add bettes, caiques, chebecs, the boutre, gourse or mourre, their hull shapes are many. In May the Voiles Latines do what pleases them most in Saint-Tropez.

Lateen rigs on the quay and at sea

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

It was another rich and varied programme, both ashore and at sea. In addition to the 80+ sailboats expected this year, Saint-Tropez’ harbour set up a beautiful tented village near the Harbour Master’s Office. There were also plenty of cultural and traditional festive activities in the village squares, attracting a curious and enthusiastic crowd. Everywhere was an invitation to admire the various rigs, sample dishes from all over the Mediterranean and visit a variety of stands showing off carpentry, crafts and traditional skills, not to mention the exhibitions and discussions chaired by historians.

Des origines | Origins Le nom de “voile latine” viendrait, selon les dictionnaires de marine, de l’italo-provençal “a la trina” qui signifie “triangulaire”. D’autres sources émettent qu’au XIXe siècle tout ce qui était méditerranéen devait porter le nom de “latin” sous prétexte que “la seule civilisation qui ait marqué la Méditerranée était celle des Grecs et des Romains.” Une chose est sûre, la “vraie” voile latine est de forme triangulaire, assortie ou non d’un foc. C’est la seule forme utilisée en Tunisie, en Espagne, en France, au Portugal et en Italie. Et c’est pour cette raison que seuls les bateaux ainsi gréés sont admis à courir la régate officielle du Circuit de la Voile Latine en Méditerranée, quelle que soit la forme du bateau, pointu devant, pointu derrière ou à arrière plat. Les autres voiles sont reconnues comme voiles “traditionnelles.” According to Italian-Provencal dictionaries, ‘lateen sail’ comes from the phrase ‘a la trina’, meaning triangular. Other sources claim that in the 19th century anything Mediterranean should bear the name ‘Latin’, the pretext being “the only civilisation that left its mark on the Mediterranean was that of the Greeks and Romans”. One thing is certain the genuine lateen rig is triangular in form, with or without a jib. It is the only type used in Tunisia, Spain, France, Portugal and Italy. And it is for this reason that only boats rigged this way are allowed to race in the official Mediterranean Lateen Sail circuit, whatever the shape of boat be it pointu fore, pointu aft or flat stern. The other sails are recognised as being “traditional” sails.

Mediterranean character

For the first time, the Voiles Latines hosted a delegation from Pisa with the participation of a Galeone (the Galion), recalling the strong ties that unite Saint-Tropez and the Tuscany city of the leaning tower. In Saint-Tropez, everyone knows the legend of how the patron saint’s body was carried by the Ligurian current (see article on the Bravade). To celebrate this shared history, a vessel from Pisa officially docked in Saint-Tropez to promote Tuscany tourism. She was not the only one. Another delegation, this one from Catalonia and Llança Port symbolised a bringing together of the two sides of the Pyrenees, further underlining the Mediterranean character of this singular event.


VOILES LATINES Lateen sails

Les classements 3ème 2ème Défi 1 1er 2ème Défi 2 1er 3ème 2ème Défi 3 1er 2ème Défi 4 1er 3ème 2ème Défi 5 1er 3ème 2ème Défi 6 1er 2ème Défi 7 1er 3ème 2ème Défi 8 1er 2ème Défi 9 1er 3ème Parade 2ème Prix de la Voile de Saint-Tropez 1er Coup de coeur n°1 du Jury Coup de coeur n°2 du Jury Prix spécial La flottille de Sanary a totalisé une vingtaine de pointus. Certains ont navigué plus de 11 H pour rejondre Saint-Tropez.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© hci - Horst Hennig

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© DR

Le pointu Asprien rénové pour l’occasion.

Saint-Tropez

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HELICONIA | Gérard Feddema | ASTVT JASMIN | Soussi Nacer | Monastir GIGI | Reinier Reddingius | ASTVT MON AMI | Jean Norbert Muselier | AP Sanary CANASTEL | Jean-Yves Perez | AP Sanary PLUUT KG 18 | Philip de Koning | SNST CELESTINA | Erasmo Ognio | Amici vela e motore RUBICON | Paul Escoda | UNVMP 07 BEBELLE | Philippe Guillee | ASTVT LA GALERE | Thierry Claudon | ASTVT LA SIMONE | Richard Bongiorno | BGT/St Raphael TOBIE SAN RAFEU | Gérard Patou | BGT/St Raphael CATALINA | Thierry Pons | Aventures Plurielles SAINT AYGULF | Dany Philippot | AVL St Aygulf LE SAINT JEAN | Francis Poidevin | YC Monaco RAYON DE LUNE | Roger Gibert | Plaisanciers St-Tropez JEANINE | Gérard Galet | Latina Cup APHRODITE | Gérard Galet | Latina Cup FRANCOISE | Bernard Naef | Cavalaire AGATHOS | Robert Rouyer | BGT/St Raphael LA BELLE FLAMANDE | Alain Quecq d’Henripret | Ste Maxime MAMINE | Georges Chave | Apsanary ANAIS | Bernard Frandji | Apsanary MAHFOUDAH BELLAH | Mohamed M’Mrad | Monastir CATALINA | Thierry Pons | Aventures Plurielles LA GALERE | Thierry Claudon | ASTVT RAYON DE LUNE | Roger Gibert | Plaisanciers St-Tropez MAHFOUDAH BELLAH | Mohamed M’Mrad | Monastir PLUUT KG 18 | Philip de Koning | SNST


VOILES LATINES Lateen sails Caractère méditerranéen

Pour la première fois cette année, les Voiles latines ont accueilli une délégation de Pise avec la participation du bateau Galeone (le Galion) rappelant les liens étroits qui unissent Saint-Tropez et cette cité de Toscane à la tour penchée. A Saint-Tropez, nul n’ignore la légende selon laquelle le corps du saint patron est venu de Pise sur une barque poussé par le courant Ligure (lire page 110, la Bravade). Pour célébrer cette histoire, un voilier venu de Pise a accosté officiellement cette année à Saint-Tropez afin d’assurer la promotion touristique de la Toscane. Ce n’est pas la seule. Autre délégation, celle venue de Catalogne, du port de Llança, réunissant ainsi les deux côtés des Pyrénées et affirmant, s’il le fallait, le caractère méditerranéen de cette singulière manifestation.

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Conférence et exposition « Tradition et patrimoine Pisan »

Les partenaires

Saint-Tropez

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© Philip de Koning

VOILES LATINES Lateen sails

Saint-Tropez

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© hci - Horst Hennig

VOILES LATINES Lateen sails

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Parmi les animations joyeuses et festives, tous se souviendront des animations musicales avec la célèbre Boutifanfare, du marché traditionnel place de la Garonne et des tables rondes menées par les chefs Toques Blanches du Roussillon. La Tunisie est un partenaire fidèle à Saint-Tropez. Elle était encore représentée cette année par l’atelier de charpenterie traditionnelle “Dhaouadi”. Et c’est le président du département Patrimoine maritime tunisien de l’association Recherche et étude mémoire de Sousse qui a organisé le traditionnel déjeuner “impressionniste” à La Ponche avec des plats typiques (le chakchouka) des pêcheurs tunisiens.

Pour le plaisir

Côté navigation, les rencontres nautiques ont donné un joli spectacle avec des rondes quotidiennes de voiliers dans la baie. Suivie par des centaines de spectateurs rassemblés autour du port, le club de Saint-Raphaël a proposé un spectacle de joutes nautiques aussi colorées que sportives. Enfin, la venue d’une délégation catalane avec sa troupe de musiciens et de chanteurs et l’arrivée des fameuses barques catalanes ont ajouté davantage de couleurs et de tonalité dans les rues et le port de Saint-Tropez. Merci encore aux sonneurs du Bagad de Lann-Bihoué. Et des rires (et des craintes !) des enfants qui ont pratiqué l’accrovoile. Au mois de mai, les Voiles latines font ce qu’il leur plait à SaintTropez. Juste pour le plaisir.

“Impressionist” lunch

For pleasure

Among highlights of the festive entertainment on offer, we remember the musical events put on by Boutifanfare, the traditional market in Place de la Garonne and the roundtables led by Toques Blanches du Roussillon chefs. Tunisia is a loyal partner of Saint-Tropez and was represented again this year by the Dhaouadi boatyard, while the president of the Maritime Heritage section of the Tunisian AREMS (Association Recherche et Etude Mémoire de Sousse) organised the traditional “impressionist” lunch at La Ponche with dishes favoured by Tunisian fisherman such as shakshouka.

At sea, the boats provided an enchanting spectacle with daily races or outings in the bay. Hundreds of spectators gathered to watch the Saint-Raphaël club’s demonstration of nautical jousting, as colourful as it is competitive. Finally, the arrival of the Catalan delegation with their musicians, dancers and distinctive Catalan boats added a whole other layer of colour to the port. A big thank you again to the Bagad de Lann-Bihoué pipers, and the laughter (and fears!) of the children who climbed the 8-metre-high mast to find out what it was like for sailors on the old square-riggers. In May, Voiles Latines do what they please in Saint-Tropez - just for the pleasure of it.

Saint-Tropez

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Déjeuner “impressionniste”


n a s i p t e n a l a t a c é h c r a m e

L

e n n o r a G a l e d e Plac

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Première édition de l’opération « Saveurs Méditerranéennes » organisée à l’Hôtel de Paris à Saint-Tropez

Saint-Tropez

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VOILES LATINES Lateen sails

Sur les quais | On the quays

Aquarelliste J.P. Beroard

Atelier tunisien Mohamed Mrad

Atelier Comundrapeau Isabelle Marmousez

Atelier de corderie Bernard Elne

Atelier Géraldine Flotte

Atelier bois J.M. Moussot

Atelier antiquités marines Walter Wolkowicz

Atelier Mosaïques Barbarella

Atelier tunisien B. Dahouadi

Atelier de maquettes Bernard Fontaine

Atelier corderie Tonton Roger

Atelier marines sur bois Dominique Perotin

Atelier Blaise Obino

Atelier Les Delices de Provence

Atelier le nougat de Montsegur

Atelier Ginger bio

Atelier cordage Jérome Guerin

Charpentier MVBOAT

Atelier accrovoile G. Frenee

Atelier Environnement

Atelier lunettes polarisantes Marco Cecchi

Atelier Claude Ferrito

Doriane Vidal, Championne olympique de snowboard et marraine de la délégation catalane

Animateur Thierry Cari

Atelier foies gras Maîtres Landais

Atelier Isabelle Gonet

Matelotage Patrick Moreau





GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race

Š Isabelle Journiac

LA GIR


GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race

AGLIA ROLEX CUP Du 13 au 20 juin 2015 La 63e édition de la Giraglia Rolex Cup fut exceptionnelle. Exceptionnelle puisque pour la première et à ce jour, unique fois de son histoire, Monte-Carlo fut le port d’arrivée de la grande classique méditerranéenne. Côté sportif, la flotte composée de 200 voiliers modernes (213 exactement) de 9 à 30 mètres s’était enrichie de nouveaux adversaires de poids à l’image de Ran V et du VOR70, SFS de Lionel Péan avant qu’il ne soit détruit cette année. L’édition 2015 revient à son parcours d’antan : Saint-Tropez/ Rocher de la Giraglia/ Gênes. The 62nd edition of the Giraglia Rolex Cup was exceptional in the true sense of the word. Exceptional as it was the first and to date only time in its history that this great Mediterranean classic finished in MonteCarlo. On the sporting side, the fleet of 200 (213 to be precise) modern boats from 9m to 30m saw some weighty newcomers like Ran V and in the VOR 70, Lionel Péan’s SFS before she was destroyed by fire this year. The 2015 edition sees a return to its traditional course: Saint-Tropez / Giraglia Rock / Genoa.


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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race Historique | 3 hommes dans un… café

History | Three men in a café

1| La Giraglia a été créée dans un café parisien en 1952 par trois hommes, René Levainville, Franco Gavagnin et Beppe Croce. L’intention se portait alors sur un défi de prestige italo français qui allait conquérir le monde de la voile hauturière.

1| The Giraglia was dreamt up in a Parisian cafe in 1952 by three men, René Levainville, Franco Gavagnin and Beppe Croce. The intention then was to have a prestigious Italian-French challenge that would conquer the world of offshore racing.

2| Par un fort mistral, le 11 juillet 1953, 22 bateaux prenaient le départ de la première course.

2| In a strong Mistral, on 11 July 1953, 22 boats lined up on the start for the inaugural race.

3| En 1974, le premier record de participation était atteint (132 bateaux). En 1997, ses organisateurs modifient son nom. Avec la venue d’un nouveau partenaire, ce sera désormais la “Giraglia Rolex Cup”. Le Yacht Club de Saint-Tropez s’associe en 1998 à la manifestation afin d’inaugurer une nouvelle formule en organisant trois régates côtières sur les rivages tropéziens.

3| In 1974, the first record for number of boats participating was reached (132). In 1997, the organisers changed the name. With the arrival of a new partner it became the Giraglia Rolex Cup. The Saint-Tropez Yacht Club became involved in 1998 and introduced a new format with three onshore races off the coast of SaintTropez.

4| En 2002, la Société Nautique de Saint-Tropez reprend le flambeau de l’organisation de l’épreuve à Saint-Tropez. 2002, année phare puisque 162 bateaux participent à l’épreuve qui s’ouvre désormais à la classe des monocoques 50 et 60 pieds IMOCA. Un véritable défi lancé entre les voiliers de prestige qui ont façonné sa renommée et des Maxis de 30 mètres.

4| In 2002, the Société Nautique de Saint-Tropez picked up the organising baton, in what would be a flagship year as 162 boats participated in the event which was now open to 50 and 60-foot IMOCA mono-hulls. It was a question of a gauntlet thrown down between prestigious yachts that have made its reputation and that of 30m Maxis.

5| Organisée par le Yacht Club Italiano (fondé à Gênes en 1879) et la Société Nautique de Saint-Tropez (créée en 1866) en collaboration avec le Yacht Club de France, la Giraglia est ainsi devenue une des plus grandes courses croisière au large de la Méditerranée avec plus de 200 bateaux participants et une dizaine de nationalités représentées. Un rendez-vous de voiliers prestigieux avec une flotte de plus en plus internationale et des bateaux ultra compétitifs. Depuis 2014, la régate est ouverte aux équipages en double.

5| Organised by the Yacht Club Italiano (founded in Genoa in 1879) and the Société Nautique de Saint-Tropez (set up in 1866) in collaboration with the Yacht Club de France, the Giraglia has become one of the great Mediterranean offshore races with more than 200 boats and sailors from a dozen nationalities taking part. A meeting of prestigious and ultra-competitive boats with an increasingly international fleet, since 2014 the race has been open to double-handed teams.


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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race

Et durant 3 jours (du 13 au 20 juin) ces voiliers ultra-compétitifs vont se défier dans la baie de Saint-Tropez avant de prendre le large, direction Giraglia, le rocher via Le Lavandou.

Entre pétole et belle brise en 2014

Sur le parcours de 241 milles de long, les conditions météorologiques n’ont pas épargné les concurrents qui ont dû composer avec beaucoup de variations de vent, de la pétole sur la côte varoise jusqu’au Lavandou à l’immobilisme sur la ligne d’arrivée à Monaco en passant par une bonne brise de 15 à 20 nœuds en milieu de parcours avant de rallier Monte-Carlo.

Esimit Europa 2

Avec un temps de 24 heures 35 minutes et 56 secondes de course, le maxi monocoque européen Esimit Europa 2 d’Igor Simcic (avec Pierre Casiraghi notamment à bord) remportait la victoire en temps réel de cette édition 2014 (lire ci-dessous). Après un départ plutôt sage de Saint-Tropez, le 100 pieds profitait de la nuit pour s’éclipser bien en tête devant Robertissima III. Igor Simcic et son équipage couvrait finalement la distance de 241 milles un peu plus vite que prévu. Derrière le vainqueur, la flotte s’étirait inexorablement. A 12h30, arrivait Esimit Europa 2 alors que plus de 100 monocoques (près de 2000 régatiers) n’avaient toujours pas arrondi le rocher de la Giraglia. Les conditions au rocher corse étaient plutôt soutenues et c’est dans un vent forcissant d’une vingtaine de nœuds que les participants pointaient vers un autre rocher, monégasque celui-là.

For three days these ultra-competitive boats compete against each other in the bay of Saint-Tropez before heading offshore to the Giraglia Rock via Le Lavandou.

From flat calm to a brisk breeze in 2014

On the 241nm course, the weather conditions put the competitors through their paces, with very variable winds from flat calm on the Var coast as far as Le Lavandou to being virtually immobilised on the finish in Monaco, via a brisk 15 to 20 knots in the middle before they headed for Monte-Carlo.

Esimit Europa 2

After 24 hours 35 minutes and 56 seconds of racing, Igor Simcic’s European mono-hull Maxi, Esimit Europa 2 (with Pierre Casiraghi on board) took line honours at the 2014 edition. After a conventional start from Saint-Tropez, the 100-footer made the most of the night to slip ahead of Robertissima III. Igor Simcic and his team covered the distance a little faster than forecast, with the rest of the fleet stretched out in a seemingly endless line behind her. In fact, when Esimit Europa 2 arrived at 12.30pm, more than 100 boats (some 2,000 sailors) had still not rounded the Giraglia Rock. However, steadier conditions and winds up to 20 knots gave participants the chance to head for another rock, that of the Principality.

Saint-Tropez

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GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race

Mais il fallut attendre la journée du lendemain pour connaître enfin le vainqueur en temps compensé, le Swan 42 Tixwave, tant la brise de cette fin de course favorisait les petites unités. Le monocoque helvète de Bernard Vananty remportait la victoire en temps compensé devant un duo composé du Swan 45 Thetis de l’italien Luca Locatelli et Magic Twelve de François Pailloux. « C’est une grande satisfaction de remporter cette édition de la Giraglia Rolex Cup d’autant plus que nous avons terminé deuxième l’année dernière. J’ai le bateau depuis deux ans, observait Bernard Vananty, et nous avons cette année travaillé les réglages, le positionnement et surtout nous connaissons un peu plus le voilier ». Bernard Vananty est attendu cette année pour défendre son titre.

Esimit Europa 2 Le retour The return Après un an d’absence, Esimit Europa 2 faisait en 2014 son grand retour sur la Giraglia Rolex Cup. Le 100 pieds au palmarès impressionnant, détenteur du temps de référence de l’épreuve établi en 2012 en 14h 56min 16 sec, faisait figure de favori malgré la lutte pour la victoire en temps compensé qui s’annonçait beaucoup plus difficile. Il n’a pas déçu ses fans. Having being absent for a year from the Giraglia Rolex Cup, Esimit Europa 2 was back and unbeatable in real time for 2014. Trailing an impressive list of prizes, the 100ft Maxi, having set a reference time in 2012 of 14 hours 56 minutes 16 seconds was the favourite, although the battle for victory in corrected time proved much more difficult. She did not disappoint her fans.

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Tixwave


GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race En présence du Prince Albert II

Samedi, la remise des prix couronnait l’équipage qui avait le mieux réussi à faire face à ces conditions très changeantes. Une belle cérémonie, exceptionnellement à Monte-Carlo, pour coïncider avec l’inauguration par son président SAS Prince Albert II du nouveau Club House du Yacht Club de Monaco, conçu par le prestigieux architecte anglais Norman Foster.

Des Swan traditionnels aux Wally ultramodernes

63 ans après avoir été imaginée à Paris par 3 compères fous de voile, la Giraglia n’a pas perdu de sa superbe. Le principe est simple : courses côtières dans la baie de Saint-Tropez (coefficient 1) et régate de la Giraglia, course au large de 243 milles (coefficient 2), depuis Saint-Tropez jusqu’à Gênes en virant l’îlot de la Giraglia au Nord de la Corse. Depuis 1952, la flotte a évolué. Participent dorénavant des Swan traditionnels aux Wally ultramodernes en passant par les Maxis, les Beneteau 40.7, 47.7, les Corel 45 et les Farr 40, etc. Autant de voiliers de plus de 33 pieds.

Tixwave

It was a long wait too before the winner in corrected time was announced the next day as the Swan 42 Tixwave, the light airs at the end of the course having favoured the smaller boats. Bernard Vananty’s Swiss mono-hull took the prize ahead of a Swan 45 duo - the Italian Luca Locatelli’s Thetis and François Pailloux on Magic Twelve. “It was immensely satisfying to win this edition, particularly as we came second last year,” said Bernard Vananty. “I have had the boat two years, and this year we worked hard on trimming, positioning and really getting to know the boat.” Bernard Vananty is expected to defend his title this year.

In the presence of HSH Prince Albert II

On Saturday, the prize-giving ceremony awarded the crew who had the most success coping with these very changeable conditions. Again it was an exceptional event as it coincided with the inauguration of the Yacht Club de Monaco’s new Clubhouse, designed by the prestigious English architect Lord Foster, and opened by the Club’s President HSH Prince Albert II.

Lionel Péan, à la barre du VOR 70 SFS II, « La Giraglia Rolex Cup est une épreuve majeure de la Méditerranée, avec un mélange très intéressant de formats d’épreuves, dans un cadre absolument magique. » décrit Lionel Péan.

Sixty-three years after it was dreamt up by three sailing-mad cronies in Paris, the Giraglia has lost none of its allure. The principle is simple: inshore races in the bay of Saint-Tropez (coefficient 1) and the Giraglia, a 243nm offshore race (coefficient 2), from Saint-Tropez to Genoa via the Giraglia Rock off the northern tip of Corsica. Since 1952, the fleet has evolved and today we see everything from traditional Swans to ultramodern Wally boats via Maxis, Beneteau 40.7s and 47.7s, the Corel 45s and Farr 40s, etc. - all over 33ft in length.

L’incroyable histoire de SFS II The incredible story of the SFS II Samedi 17 janvier 2015 : alors qu’il est totalement désarmé pour les modifications hivernales au chantier Monaco Marine de Cogolin, le bateau SFS est entièrement détruit par un incendie. « C’est terrible, quand on vous appelle en vous disant il y a le feu, que vous arrivez un quart d’heure aprés et qu’il ne reste qu’un tas de cendres. » déclare Lionel Péan. « Nous avons été touchés, mais pas coulés ! » : un mois jour pour jour après la perte de leur voilier le VOR 70, et au terme d’une incroyable opération commando, SFS et le skipper Lionel Péan annoncent l’acquisition d’un autre VOR 70, l’ex Puma skippé par l’Américain Ken Read lors de la Volvo Ocean race 2012 et sistership de Groupama, bateau vainqueur de cette même édition. Le nouveau VOR 70 est attendu en provenance des Etats-Unis fin février à Valence (Espagne) : la saison 2015 est sauvée ! Saturday 17 January 2015: it was while SFS II was laid up in the Monaco Marine yard at Cogolin for winter work that she was totally destroyed by fire. “It’s terrible when they call to tell you there’s a fire, and you arrive 15 minutes later only to find a pile of ashes,” said Lionel Péan. “We have been affected but not sunk!” Exactly one month to the day after the loss of their VOR 70, and a commando-style operation, SFS and skipper Lionel Péan announced they had bought another VOR 70, ex-Puma skippered by the American Ken Read in the 2012 Volvo Ocean Race and Groupama’s sistership which won that race. The new VOR 70 - SFS II - arrived in Valencia from the United States in February: the 2015 season has been rescued as evidenced by their first race and victory at the 900 Nautiques in March!

© Antoine Beysens

© Gilles Martin-Raget / Team SFS

From traditional Swans to the ultramodern Wally


GIRAGLIA ROLEX CUP Maxi sailing yacht race

Edition 2015

Ambiance Après avoir largement dominé le circuit des Mini Maxis avec notamment deux victoires dans la prestigieuse Rolex Fastnet Race et 4 titres dans la très disputée Maxi Yacht Rolex Cup, Nikla Zennstrom, fondateur de la société Skype et propriétaire de Ran, disposait d’une nouvelle version de son monocoque. Ran V devenait donc « le » monocoque à battre. Après un début de saison magnifique lors de la PalmaVela à Majorque, Ran V se posait comme l’un des favoris. Dans cette catégorie très relevée, deux autres concurrents s’annonçaient tout aussi redoutables : Jethou, très compétitif malgré une conception plus ancienne, et Alegre d’Andres Soriano dont l’expérience sur la Giraglia Rolex Cup est un véritable atout. Face à ces trois monocoques de 21 mètres, SFS, l’ancien VOR 70 Abu Dhabi mené par le très expérimenté Lionel Péan pouvait jouer les trouble-fêtes dans les eaux tropéziennes. Ce véritable pur-sang des mers aurait pu tirer son épingle du jeu si les conditions météorologiques s’étaient durcies. On connaît la suite.

Saint-Tropez/ Rocher de la Giraglia/ Gênes Vendredi 12 juin Vers 24h : Course ralliement San Remo/Saint-Tropez Samedi 13 juin Inscriptions et contrôles des bateaux Dimanche 14 juin Courses côtières à Saint-Tropez (Parcours dits “banane” ou triangulaire et parcours côtiers inférieurs à 35 milles) Lundi 15 juin Courses côtières à Saint-Tropez Mardi 16 juin Courses côtières à Saint-Tropez Remise des prix de la Giraglia Rolex Cup (courses à Saint-Tropez)

Having largely dominated the Mini Maxi circuit, including winning the prestigious Rolex Fastnet Race twice and four titles in the hotly disputed Maxi Yacht Rolex Cup, Nikla Zennstrom, Skype’s founder and owner of Ran, had a new version of his mono-hull. Ran V therefore became “the” mono-hull to beat. After a superb start to the season at the PalmaVela in Majorca, Ran V emerged as one of the favourites. In this high-level category, two other competitors looked set to give Ran V a run for her money: Jethou, very competitive despite an older design, and Andres Soriano’s Alegre whose experience in the Giraglia Rolex Cup is a real asset. Faced with these three 21m mono-hulls, SFS, formerly the VOR 70 Abu Dhabi led by the highly experienced Lionel Péan was in a position to rock the boat. This pure-bred racer would certainly play her cards right if the wind filled in. We know the rest.

Mercredi 17 juin Départ de la Giraglia (Parcours : Saint-Tropez - la Fourmigue du Lavandou - Rocher de la Giraglia-Gênes) Samedi 20 juin Remise des Prix de la Giraglia (Yacht Club Italiano-Gênes) Friday 12 June Around midnight - prologue race from San Remo to Saint-Tropez Saturday 13 June Registrations and boat checks

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Sunday 14 June Inshore races in Saint-Tropez (windward-leeward / triangle / inshore races under 35 miles) Monday 15 June Inshore races in Saint-Tropez Tuesday 16 June Inshore races in Saint-Tropez Giraglia Rolex Cup prize-giving (for the inshore races) Wednesday 17 June Giraglia starts (Course: Saint-Tropez - La Fourmigue du Lavandou Giraglia Rock - Genoa) Saturday 20 June Giraglia Rolex Cup prize-giving (Yacht Club Italiano - Genoa)

Admiratif Marc Thiercelin, skipper de Solleone (Swan90)

© DR

Après deux participations sur son ancien IMOCA de 60 pieds, DCNS, Marc Thiercelin est revenu l’an passé sur la Giraglia comme barreur sur le magnifique Swan 90, Solleone. Si les différences entre DCNS et Solleone sont innombrables, le plaisir de naviguer restait intact pour le skipper qui a retrouvé cette course avec bonheur. « La Giraglia Rolex Cup est une très belle course, avouait-il. J’ai eu l’occasion de barrer de nombreux monocoques et multicoques mais naviguer sur une telle unité est un réel privilège ».

Florence Arthaud

Admiring Marc Thiercelin, skipper of Solleone (Swan 90)

Celle qu’on appelait “La petite fiancée de l’Atlantique” nous a quittés. Considérée comme l’une des plus grandes navigatrices au monde, elle avait notamment remporté la Route du rhum en 1990... Bon vent et bonne mer sous d’autres cieux.

Having competed twice on his 60-foot IMOCA, DCNS, Marc Thiercelin was back last year at the helm of the magnificent Swan 90, Solleone. While there may be countless differences between DCNS and Solleone, the pleasure of sailing remains intact for the skipper who was happy to be back. “The Giraglia Rolex Cup is a great race,” he says. “I have been lucky to helm numerous great mono- and multi-hulls but to sail on a yacht like this one is a real privilege.”

The lady we called “the Atlantic’s fiancée”, when she became the first woman to win the Route du Rhum in 1990, has departed this world. Considered by many to be one of the world’s best female sailors, she was an inspiration. May a fair wind and following sea be with her for eternity.

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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee

B

Trophée

ailli de Suffren

En l’honneur de l’amiral Satan !

Le principe est simple. Il s’agit d’une course croisière d’environ 580 milles nautiques entre Saint-Tropez et Malte émaillée d’escales festives en Sardaigne et en Sicile. C’est une “course de gentlemen”, c’est-à-dire que la compétition doit rester amicale entre des bateaux d’exception. L’épreuve est ouverte aux voiliers de tradition ou esprit de tradition (habitables) de plus de 11 mètres. Et dans chaque classe, il doit y avoir au moins trois concurrents. Trois. Avec, dans les malles des marins : un pantalon blanc, une chemise blanche, une cravate club et un blazer. Au moins. Et quelques boissons à bulles mais cela va de soi. La nouveauté de cette édition 2015 est l’escale à Castellammare-delGolfo, entre Palerme et Trapani, escale sélectionnée sur un coup de coeur après une récente, longue et minutieuse visite du directeur de course “Don” Georges Korhel, réputé de Saint-Tropez à Tahiti et sur d’autres mers et la déléguée de course pour la Sicile, Silvia Figari (de Palerme).

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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee

In honour of Admiral

S atan!

© Sean Purdy / C&NM

The principle is simple. We’re talking an offshore race of around 580nm between Saint-Tropez and Malta, with ports of call in Sardinia and Sicily. It’s a “gentlemen’s race”, in other words a friendly competition between exceptional boats. The event is open to classic yachts (cruisers) of 11m and over. And there must be at least three contestants in each category - all with a white shirt, club tie and blazer (at least) packed in their trunks, and, it goes without saying, some bubbly.

© Sean Purdy / C&NM

New for the 2015 edition is a stopover in Castellammare del Golfo between Palermo and Trapani. It was chosen by race director, “Don” Georges Korhel, famous from Saint-Tropez to Tahiti, and Silvia Figari from Palermo, the race representative in Sicily, who both fell in love with the location after a recent long and detailed visit.

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Venir à Malte, c’est vouloir y revenir. Naviguer dans l’archipel de Malte, c’est vouloir y rester... Comment décrire cette île hors du temps, enchâssée à jamais dans l’Histoire avec un grand “H” qui connut tant de batailles navales opposant la flotte de l’Ordre des Chevaliers de Saint Jean à celle de la Sublime Porte et du Bey de Tunis, qui écrivit une page de l’épopée glorieuse du général Bonaparte sur la route de l’Egypte et grava dans le bronze l’héroïsme de la Royal Navy de Sa Gracieuse Majesté résistant à la Kriegsmarine et à la Luftwaffe. Malte fut aussi cette escale obligée du “Grand Tour” qui marqua entre le XVIIe et la fin du XXe siècle le voyage rituel au travers de la vieille Europe des artistes et des jeunes membres de l’aristocratie et, plus tard, des jeunes étudiants de la bourgeoisie nord-américaine de l’EastCost. Malte, aujourd’hui, est devenue l’une des destinations favorites, comme un secret chuchoté entre initiés, des touristes amoureux de culture et d’histoire, mais aussi des navigateurs à la recherche de spots méconnus, d’une eau bleue limpide et de sensations fortes (L’arrivée à la voile à l’aube caramélisée ou au crépuscule incendiaire dans Grand Harbour est comme descendre le Grand Canal à Venise avec Corto Maltese à la barre !) 2013 fut une année particulière à Saint-Tropez avec la célébration de “L’année de Malte” illustrée par de belles festivités et hommages rendus. 2014 fut tout aussi particulière pour Malte et ses îles avec d’autres célébrations. Devenue une République en 1974, Malte est membre de l’Union européenne depuis mai 2004. Malte la Méditerranéenne est baignée des influences phénicienne, carthaginoise, romaine et byzantine, chrétienne et arabe, française (un temps) et aujourd’hui britannique.

Come to Malta and you’ll want to return: cruise round the Maltese islands and you’ll want to stay How can we describe this timeless island, forever steeped in History with a capital “H” and which has witnessed so many naval battles pitting the Knights of Malta of the Order of St John’s fleet against the Bey (ruler) of Tunis: a page in the history of General Bonaparte’s glorious epic on the road to Egypt, etched in bronze on the heroism of Her Gracious Majesty’s Royal Navy that was to prove so resistant against the Kriegsmarine and the Luftwaffe. Malta was also an obligatory port of call on the “Grand Tour” through the Old Continent and from the 17th to late 20th century became a ritual for artists, members of the aristocracy and, later, bourgeoisie students from America’s east coast. Today Malta is a favourite destination, a secret between those in the know, tourists who appreciate culture and history, but also sailors in search of little-known spots with crystal clear water and memorable sights (arriving under sail as a butterscotch dawn breaks or the sun sets in a blaze over Grand Harbour is like going down the Grand Canal in Venice with Corto Maltese at the helm!) The year 2013 was a special one in Saint-Tropez which celebrated a Year of Malta with some wonderful festivities and homages paid. 2014 was also notable for Malta and its islands with more celebrations to mark the 30th anniversary of it becoming a republic in 1974 and member of the European Union in May 2004. Malta is awash with Phoenician, Carthaginian, Roman and Byzantine influences, as well as Christian and Arab, French (at one point) and now British.

© Sean Purdy / C&NM

Malta: the magical island of Corsair Knights

© Sean Purdy / C&NM

Malte, île magique des Chevaliers corsaires

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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee


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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee

Un pari entre amis

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Réputée pour son charme et blottie comme un coquillage échoué sur le rivage endormi de cette île “sublime, forcément sublime”, à l’ombre de son majestueux château, ourlée d’une longue plage et raisonnant l’été aux sons de la Dolce Vita des Palermitains qui en ont fait leur villégiature chic et décontractée, telle se présente Castellammare-del-Golfo avant même de l’avoir vue. Le Trophée Bailli de Suffren, initialement improvisé après un pari entre amis proches, poursuit son aventure avec les mêmes compères à sa tête : Henri-Christian Schroeder, Christian Benoit et Pierre Hugo. Tous passeront à Castellammare-del-Golfo.


© Sean Purdy / C&NM

TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee

Carte postale d’une escale de rêve Castellammare-del-Golfo, entre Palerme et Trapani

© Sean Purdy / C&NM

De l’avis des éclaireurs : “Le petit port de plaisance Castellammaredel-Golfo offre tout ce qu’un armateur, un capitaine, un équipage et leurs invités peuvent espérer trouver à leur arrivée à une escale de charme, connue pour ses longues et douces soirées festives et conviviales. Plage de sable fin sur 10 km, réserve naturelle de Zingaro, petites trattorias chaleureuses semées dans les ruelles pavées du village où l’on refait le monde chaque soir d’été autour de quelques verres de spritz glacé ou de Marsala au son d’un guitariste et d’une soprano, le hameau de Scobello accroché aux rochers à en donner le vertige, est un vrai voyage dans le temps, loin de tout ce que nous avions vu jusqu’à présent…”

Postcard of an idyllic port of call

Castellammare del Golfo between Palermo and Trapani © Sean Purdy / C&NM

In our guides’ opinion: “The marina at Castellammare del Golfo offers everything owners, captains, crews and their guests could hope for on arrival in this charming little port. Known for its festive, convivial ambiance during long balmy summer evenings; a 10km fine sandy beach; Zingaro Nature Reserve; numerous welcoming trattorias dotted around the cobbled streets, where one can put the world to rights over glasses of ice-cold spritzer or Marsala to the sound of a guitarist or soprano; the tiny hamlet of Scopello clinging to the rocks above… it is to journey back in time, far removed from what we have seen so far…”

Bad tempers not welcome Fourteen years after the first one, this race for beautifully maintained classic yachts continues, with the ongoing enthusiastic support of André Beaufils (President of the Société Nautique de Saint-Tropez), Gian Battista Borea d’Olmo (then President of the Yacht Club Porto Rotondo), Mario Russo (then President of the Circolo Velico Marsala) and Arthur Podesta (then Commodore of the Royal Malta Yacht Club). We can look back with pleasure (if not necessity) at previous editions of La Revue du Port de Saint-Tropez to remind ourselves of the trials and tribulations that idle passengers regularly have to submit to when participating in the Bailli. Take for example the first “Yachting Pétanque World Championship” which, as everyone knows, is played on deck with soft balls. Elegance, humour, sportsmanship, impertinence, conviviality and eccentricity are all welcome: bad tempers are not!

A challenge between friends Nestled like a shell washed up on the sleepy shores of this “sublime, supremely sublime” island, in the shadow of a majestic castle, Castellammare del Golfo is fringed by a long beach that attracts Palermo residents who revel in the dolce vita lifestyle of this chic seaside resort. The Trophée Bailli de Suffren, the origins of which lie in an improvised race after a bet between friends, continues the adventure, led by the same partners in crime: Henri-Christian Schroeder, Christian Benoît and Pierre Hugo - but this time via Castellammare del Golfo.

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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee Formidable sailor

“Caravans” in the Mediterranean

For the philosophy of these seadogs is encapsulated in a reply by Françoise Arnoul in the film Les Parisiennes (1962: directed by Claude Barma with screenplay and dialogue by Claude Brulé): “We must only accept the fight if we are sure defeat will be worth it!” In other words, the common ethos binding the three founders can be summed up in the wish, they themselves expressed, to be “serious without taking ourselves too seriously”. However, let’s not forget that the event remains a tribute to the Bailli de Suffren of Saint-Tropez, Vice-Admiral of the French Royal Navy under Louis XVI, Captain of the Fleet and Ambassador of the Sovereign Order of Malta. He was a formidable sailor and feared by the best who gave him the welldeserved nickname “Admiral Satan”.

Another few lines on the serious side before we head offshore, a page of maritime history if you like: the Trophée du Bailli de Suffren takes the name but also the route taken by “caravans” in the Mediterranean of the illustrious Admiral Pierre André de Suffren. He spent part of his career in Malta where the Knights of Malta of the Order of St John made him Captain General of their fleet of warships and bestowed on him the title “Bailli”. Known by his men but also by his enemies (particularly the British!) as “Admiral Satan”, this outstanding sailor has a statue erected in his honour on the quay at Saint-Tropez. Note that the corpulent figure is no exaggeration.

Prix d’honneur 2014 Winners in 2014

A casket full of gold coins In 2011, at the Owners Dinner presided over by Saint-Tropez Mayor Jean-Pierre Tuveri, looking over the harbour on the eve of the start, a casket full of gold coins (OK, so they were chocolate) were symbolically “returned” to Ed Kastelein in the presence of a descendent of the French Emperor and the Netherlands Consul. In fact it was a French Admiral who presented it to him that evening as compensation for the ransom that his distant relative, a fishing boat captain, had to pay to Napoleon III’s imperial navy when they captured his boat.

Prix Julien Lembo de l’Esprit corinthien : Hilaria (Sté des Régates d’Antibes) Prix Coup de Coeur du Yacht Club de France : Lelantina (YCM) Prix de la Ville de Saint-Tropez : Sitting Bull (Royal Belgian Sailing Club, RNCYC) Prix Classic Boat for seamanship : Hilaria (SRA) Prix Vicomte A du Style : Sitting Bull (Royal Belgian Sailing Club, RNCYC) Prix Société Nautique de Saint-Tropez de l’Etiquette navale : Nimrod (YCM) Prix Detaille d’Elégance : Tioga of Hamburg (KYC, Sté Nautique de St-Tropez) Prix Mount Gay de l’Amirauté : Isis (ex YCST) Prix du Royal Malta Yacht Club (1er en temps réel) : Tioga of Hamburg (KYC, SNST)

Crucial question At the time of going to press, one question remained: who will beat Tom van der Bruggen, owner of Amadour, winner of the 13th Trophée Bailli de Suffren (2014) and current custodian of the Admiral Satan Sword of Honour, and Captain Garde-Sabre, Frédérique Brule? Will we have to wait until the end of the three stages, Saint-Tropez/ Porto Rotondo - Porto Rotondo/ Castellammare del Golfo - Castellammare/ Malta on 3, 4 and 5 July, to find out? We fear as much.

Atrabilaires, s’abstenir 14 ans après sa première, cette course de yachts de tradition à la fière allure se maintient avec le soutien toujours enthousiaste d’André Beaufils (Président de la Société Nautique de Saint-Tropez), Gian Battista Borea d’Olmo (alors président du Yacht Club Porto-Rotondo), Mario Russo (alors président du Circolo Velico Marsala) et Arthur Podesta (alors commodore du Royal Malta Yacht Club). On relira avec plaisir (sinon par nécessité) les précédentes éditions de la Revue du Port de Saint-Tropez pour se remémorer les difficiles épreuves auxquelles sont régulièrement confrontés les oisifs passagers du Trophée Bailli de Suffren comme ce premier championnat mondial de “Yachting pétanque de pont” qui, comme chacun sait, se pratique à bord, sur le pont et avec des boules molles. Elégance, humour, sportivité, impertinence, convivialité et excentricité sont les seules humeurs acceptées. Atrabilaires, s’abstenir.

Redoutable marin

© Sean Purdy / C&NM

Car la philosophie de ces louveteaux des mers devenus grands est contenue dans une réplique de Françoise Arnoul tirée du film “Les Parisiennes” (1962. Réalisation : Claude Barma sur un scénario et des dialogues de Claude Brulé) : “Nous ne devons accepter la bataille que si nous sommes certains que la défaite en vaut la peine !” Autrement dit, l’éthique commune aux trois fondateurs peut se résumer par le souhait qu’ils ont eux-mêmes exprimé “d’être sérieux sans trop se prendre au sérieux”. L’épreuve toutefois, ne l’oublions pas, demeure un hommage au Bailli de Suffren de Saint-Tropez, Vice-amiral de la Marine Royale sous le roi Louis XVI, Capitaine de la flotte et l’ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte. Redoutable marin et redouté des meilleurs, ils lui donnèrent le surnom mérité d’Amiral Satan.

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TROPHÉE DU BAILLI Bailli Trophee © Sean Purdy / C&NM

Issue cruciale Alors que nous mettons sous presse, une seule question se pose, une seule, la vraie : qui vaincra Tom van der Bruggen, le vainqueur du 13e Trophée Bailli de Suffren (2014) et actuel détenteur du Sabre d’Honneur de l’amiral Satan, commandant d’Amadour, et le Capitaine Garde-Sabre, Frédérique Brule ? Devrons-nous attendre l’issue cruciale des trois étapes, Saint-Tropez/ Porto Rotondo, Porto Rotondo/ Castellammare-del-Golfo, / Malte des 3, 4 et 5 juillet ? Nous le craignions.

“Caravanes” en Méditerranée Encore quelques instants de sérieux avant de prendre le large : une page d’histoire maritime, voulez-vous. Le Trophée du Bailli de Suffren reprend le nom mais aussi l’itinéraire des “caravanes” en Méditerranée de l’illustre amiral français Pierre André de Suffren. Il passa une partie de sa carrière à Malte où les Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean dit de Malte le nommèrent Capitaine Général de leur flotte de guerre et lui conférèrent le titre de “bailli”. Connu parmi ses matelots mais aussi auprès de ses ennemis (et notamment les Britanniques !) comme “l’Amiral Satan”, ce marin exceptionnel est représenté par un statue dressée sur le quai du port de Saint-Tropez et dont l’embonpoint n’est pas exagéré.

Un coffret rempli de pièces d’or

© Sean Purdy / C&NM

En 2011, à l’occasion du “Dîner des armateurs” présidé par Jean-Pierre Tuveri, maire de Saint-Tropez, et donné sur le port la veille du départ, un coffret rempli de pièces d’or en… chocolat fut symboliquement “restitué” à Ed Kastelein en présence d’un descendant de l’Empereur des Français et du Consul des Pays-Bas. Et c’est un amiral français, présent ce soir-là, qui le lui remit en “réparation” de la rançon que son lointain ascendant capitaine à la pêche avait dû verser à la Marine impériale de Napoléon III qui lui avait saisi son bateau.

Les gagnants / Winners in 2014 Par catégorie et étapes de la course By category and race stages

Etape / Stage 1 : Saint-Tropez à Porto Rotondo, Sardaigne Epoques Auriques / Vintage Gaff Rigs: Lelantina Epoques Marconi / Vintage Marconi: Irina VII Classiques / Classics: Hilaria Spirit of Tradition : Tioga of Hamburg

Etape / Stage 2 : Porto Rotondo à Trapani, Sicile Epoques Auriques / Vintage Gaff Rigs: Lelantina Epoques / Vintage Marconi: Amadour Classiques / Classics: Noryema Spirit of Tradition : Tioga of Hamburg

Etape / Stage 3 : Trapani à Grand Harbour, Malte Epoques Auriques / Vintage Gaff Rigs: Lelantina Epoques Marconi / Vintage Marconi: Amadour Classiques / Classics: Noryema Spirit of Tradition : Tioga of Hamburg

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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

LES Voiles de sai Août faiblissant, l’été darde encore ses rayons d’or sur le golfe de Saint-Tropez et tente de franchir la ligne de septembre mais déjà les esprits se tournent vers les prochains jours à venir et s’échauffent. Y serez-vous ? Viendrezvous ? Et toi ? Les Voiles approchent. Saint-Tropez frémit. Certaines unités sont en route. Saint-Tropez n’est pas le golfe à côté. Fête et émotions sont dans tous les esprits. Le rideau va pouvoir se lever. Et maintenant : les Voiles !

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nt tropez 2015 A great vintage The heat may be going out of it in August, yet summer still darts golden rays across the Gulf of Saint-Tropez and tries to cross the line in September yet already people’s spirits are lifted and warmed as they contemplate the days ahead. Will you be there? Will you be coming? The time is approaching for Les Voiles - and Saint-Tropez is simmering. Some boats are already on route. Partying and racing are on everyone’s mind. The curtain is set to rise. And now: Les Voiles!

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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event


© Isabelle Journiac

VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

Les Voiles de Saint-Tropez sont comme le bon vin : au terroir, on peut assembler la mer. Au climat, associer le vent. Aux cépages, les bateaux mis sur l’eau. Comme un bon millésime est une alchimie entre ces trois composants, de bonnes Voiles sont la fusion entre les trois éléments. Les Voiles 2014 se sont achevées comme souvent en apothéose, dans le vent et sous le soleil, dans une éblouissante envolée de voiles modernes ou traditionnelles sous le Portalet.

7 jours de plaisirs et de convivialité Car c’est avec faste et grand spectacle que le millésime 2014 célébrait les 15 années d’existence des Voiles en présence de quelque 300 yachts modernes ou classiques, 4 000 marins venus du monde entier pour disputer durant une pleine semaine des régates quotidiennes sur le plan d’eau tropézien, 7 jours de plaisirs et de convivialité, autant sur l’eau qu’à terre. Un rendez-vous inscrit sur le calendrier des meilleurs marins et qu’aucun, digne de ce nom, ne manquerait.

Des consignes de sécurité devenues drastiques

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Elles se dérouleront du 29 septembre au 4 octobre prochain. Les meilleurs sont attendus. Une manquera. Désormais, la Société Nautique de SaintTropez, organisatrice de l’événement, en collaboration avec la Ville de Saint-Tropez et le Yacht Club de France, limite le nombre de voiliers en lice à 300 unités, classiques et modernes confondus, ce qui est déjà beaucoup pour un même plan d’eau. Certes, celui de Saint-Tropez est quasi illimité mais rassembler autant de bateaux de gabarit, de mobilité et de catégories aussi différentes sans compter les embarcations à moteurs qui tournoient tout autour obligent les organisateurs à faire respecter les consignes de sécurité, devenues drastiques.

“Nous venons de vivre une belle édition. Chaque année, nous essayons d’améliorer par petites touches ce qui est perfectible, et on continue de trouver de petites choses à modifier. Les “Une belle concurrents ont pu régater tous les jours et se déclarent satisfaits. Nos partenaires sont ambiance” ravis. Leurs invités ne tarissent pas d’éloges. Toutes nos équipes sur terre comme sur l’eau ont remarquablement travaillé, dans une belle ambiance. Je suis un président satisfait.” “We have just enjoyed a great edition. Every year we try to improve with little touches where progress can be made, and continue finding minor aspects that need modifying. Competitors were “A great able to race every day which was very atmosphere” satisfactory. Our partners are delighted. Their guests are full of praise. All our teams ashore as well as on the water did a remarkable job in a great atmosphere. I am a very satisfied president.”

André Beaufils | Président de la Société Nautique de Saint-Tropez

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© DR

L’édition 2014 a été marquée par les 50 ans du voilier IKRA. The 2014 edition was also the 50th anniversary of the sailing yacht IKRA.

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© Isabelle Journiac

VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

Les Voiles de Saint-Tropez is like a good wine: for the terroir we have the sea; for the climate we have the wind; for the grapes we have the boats. In the way a good vintage is the chemistry between three ingredients, Les Voiles is a fusion between these three elements. They all came together for Les Voiles 2014, as they often do, in a blaze of glory, with the wind, sunshine and a dazzling array of classic and modern boats beneath Portalet.

moderns combined, to 300. It is already a lot to have on the same race area, and while the one at Saint-Tropez is almost limitless, managing so many boats of such different sizes, manoeuvrability and categories, not to mention all the motor-boats cruising around, is a problem for organisers who are having to issue safety instructions that have become extreme.

Seven days of fun and conviviality

With every edition none are the same. And every year, President Beaufils’ team strive to improve the organisation as was the case last year with the renewal of two Race Committees. “For the future we are thinking about minor modifications to the Village to adapt to the works that will start on the Harbour Master’s Office this year. We are always being asked by owners of the big classic yachts and are looking for solutions to satisfy as many as possible. We are certainly going to rethink the balance between numbers of classic yachts versus the moderns. We are also discussing our categories to meet certain requests.”

New for 2015

2014 proved a vintage year, with all the pomp and spectacle worthy of a 15th anniversary for Les Voiles. The harbour teemed with 300 modern and classic yachts, 4,000 sailors who had come from all over the world to compete for a week in Saint-Tropez, with races held every day; seven days of fun and conviviality, both on the water and ashore. It’s a fixture on the calendar for the best sailors, none of whom, worthy of this epithet, would miss it.

Safety instructions have become extreme

Regulars to Saint-Tropez

It takes place from 29 September to 4 October. The best are expected; some will miss out. From now on, the Société Nautique de Saint-Tropez, event organiser in partnership with the Saint-Tropez town council and Yacht Club de France, is restricting the number of entrants, classics and

After the first two days of breezy chop seemed to set the tone for the week, we remember the next day without wind, a lull that was a shame for the sailors who had come to compete. On the Wednesday, the Wally class were able to get out but there was no racing, while the others competed on shortened courses. In the end it all came good and there were some wonderful surprises at the prize-giving from the newcomers, like Olympian who won in the gaff rigs, or Dorade in the Marconi category, with others confirming their prowess on their respective circuits, Magic Carpet Cubed in the Wally class and Robertissima III (ex Ran) in the big IRCs. It was all enough to satisfy President Beaufils and his team of volunteers who are as loyal as the regulars to Saint-Tropez.

“Les Voiles est un événement qui m’a fait rêver enfant et grâce auquel je me suis lancée dans la course au large (Mini Transat en 2005). Je pensais que si “Un événement j’étais capable de traverser l’Atlantique en solitaire, j’aurai qui m’a fait rêver, le droit de monter sur un Wally. enfant” J’ai débuté sur Ikra, puis Sojana. Aucune régate ne peut égaler Saint-Tropez. Les Voiles sont absolument extraordinaires. On y croise des compétiteurs du plus haut niveau et des bateaux fabuleux.”

Nouveautés 2015 Chaque édition se suit. Aucune ne se ressemble. Et chaque année, l’équipe du président Beaufils tâche d’améliorer son organisation comme ce fut le cas l’an passé avec le renouvellement de deux des comités de course. “Pour l’avenir, nous réfléchissons à de petites modifications du village, ne serait-ce que pour s’adapter aux travaux de la capitainerie qui seront en cours l’an prochain. Nous sommes toujours sollicités par des propriétaires de grands bateaux classiques et nous cherchons des solutions pour satisfaire le plus grand nombre. On va certainement rééquilibrer le nombre des voiliers de tradition par rapport aux modernes. On réfléchit également à nos catégories pour répondre à certains souhaits.”

“Les Voiles was an event that launched a dream for me as a child, thanks to which I started offshore racing (Mini Transat in 2005). I thought that if I was able to cross the Atlantic “An event that single-handed, I would have launched a dream earned a right to sail on a Wally. I on Ikra, then Sojana. No for me as a child” started other regatta equals Saint-Tropez. Les Voiles is absolutely amazing. You come across big names in sailing and fabulous boats.”

Alexia Barrier | Navigatrice

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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

Les fidèles de Saint-Tropez Aux deux premières journées agitées qui semblaient annoncer la couleur, on retiendra une suivante sans vent marqués par l’accalmie, regrettable condition pour des marins venus combattre. Le mercredi, les Wally sont bien sortis mais sans régater, les autres se sont confrontés sur des distances raccourcies. Mais de belles surprises sont apparues au palmarès avec les noms des nouveaux venus tel Olympian, qui triomphe chez les yachts auriques ou Dorade chez les Marconis, avec aussi les confirmations des valeurs sûres de leurs circuits respectifs, Magic Carpet Cubed chez les Wally ou Robertissima III (ex Ran) chez les grands IRC. De quoi satisfaire le président Beaufils et son équipe de bénévoles, tout aussi fidèles que les fidèles de Saint-Tropez.

“Nous avons connu une superbe semaine. Les conditions étaient idéales pour valider nos courses. Tous les comités de course ont fait très exactement ce que l’on attendait d’eux. Les bateaux de surveillance de sécurité ont été impeccables et “Une superbe et nous n’avons pas connu de problèmes semaine” sur l’eau. Les concurrents étaient, me semble-t-il, venus pour s’amuser, prendre du plaisir. Je tiens à remercier tous nos bénévoles et toutes les équipes qui ont œuvré pour offrir ces belles régates aux concurrents.” “We’ve had a superb week. Conditions were ideal to validate our courses. All those on the Race Committee did exactly what was expected of them. The surveillance and security boats were “A superb week” impeccable and we had no problems on the water. It seems to me that competitors came to have fun and enjoyed themselves. I would like to thank all the volunteers and teams who worked so hard to put on some excellent races.”

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Georges Korhel | Directeur de course


VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event Publicité, toujours sans ! Respectant l’esprit qui avait œuvré dès l’origine de la Nioulargue, et avec l’autorisation de la Fédération Française de voile, la publicité sur les différents supports des concurrents demeure interdite. Et l’article 4 de l’avis de course de préciser : “Tout manquement au respect de cet article pourra entrainer la disqualification et/ou l’exclusion du bateau de l’épreuve.”

Advertising, still none!

“It was a great honour to win the Rolex Trophy. The crew was fantastic and throughout the week we’ve been totally focused on manoeuvres and tactics as the conditions were not always obvious. I am really happy this “A great honour evening - it’s recognition for all of us for us” but especially the boat.”

Alexander Laird | Skipper de Partridge

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Respecting the spirit of the regatta since it started as the Nioulargue, and with permission from the French Sailing Federation, advertising in any form is not allowed. Indeed, Article 4 of the Notice of Race states: “Failure to comply with this article may lead to disqualification and/or exclusion of the boat from the event.”

“C’est un grand honneur “Une consécration d’avoir réussi à remporter le pour nous” Trophée Rolex. L’équipage a été incroyable et durant toute cette semaine, nous avons été très concentrés sur les manœuvres et la tactique car les conditions météos n’étaient pas évidentes. Je suis très heureux ce soir, c’est une consécration pour nous mais surtout pour le bateau.”

Les Trophées | Prizes © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Trophée Rolex 1er voilier Epoque à gréement Aurique B • 1st Gaff Rig Category B: Partridge Trophée Edmond de Rothschild 1er voilier Moderne plus de 16m • 1st Modern in the over 16m category: Robertissima III Trophée BMW Classe de Wally • Wally Class: Magic Carpet Cubed Coupe de la Ville de Saint-Tropez 1er voilier Moderne toutes catégories • 1st Modern all categories combined: Robertissima III Trophée Yacht Club de France YCF : Alcyon Trophée féminin 1er équipage féminin • 1st all-female crew: No Limit Vainqueur du Trophée Rolex 2014 • Winner of the Rolex Trophy 2014: Partridge


VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

De gauche à droite : Alexander Laird, skipper de Partridge • Philippe Schaeffer, CEO Rolex France • Jean-Raymond Boulle, propriétaire du bateau Partridge

© Elite concept - Monaco

Longueur hors tout : 21m Année de construction : 1885 Dessiné par J Beavor-Webb et construit par Camper & Nicholson

P

artridge 1885

Auteur d’un parcours sans faute depuis le début de la compétition, le cotre aurique victorien « Partridge » remporte le Trophée Rolex 2014. Une très belle victoire pour ce voilier construit en 1885 (lire CV ci-dessous) qui a réussi à composer avec une météo capricieuse et des conditions très changeantes. Avec une victoire en temps réel et en temps compensé lors de la première manche, Alexander Laird, skipper de Partridge, a donné le ton. Lulu et Jap, alors deuxième et troisième, restaient en embuscade. Lors de la deuxième manche, courue dans des conditions similaires à la première, Partridge a haussé son niveau et s’est imposé avec plus 24 minutes d’avance en temps compensé. Avec cette belle victoire, Partridge peut ajouter un nouveau trophée à son histoire qui ne fait que… débuter.

After a near faultless performance from the first day of competition, the Victorian gaff rig Partridge 1885 won the 2014 Rolex Trophy. A magnificent win for this yacht built in 1885 (see the CV) which coped admirably with some unpredictable Claire Lathbury avec le trophée décerné conditions. Skippered by Alexander au bateau Partridge Laird, Partridge set the tone with victory in the first race which she won in real and corrected time, with Lulu and Jap hard on her heels in second and third place. In the second race, run in similar conditions, Partridge raised the bar, finishing a comfortable first, 24 minutes ahead on corrected time. With this fine victory, Partridge adds another trophy to her history which is only just beginning.

Découvert par Alexander Laird couché sur le flanc en 1979 sur la Blackwater River in Essex, Angleterre, Partridge n’avait pas encore révélé ses secrets. Grâce à l’aide des registres et des archives de la Lloyd’s à Londres, il a été possible de découvrir où Partridge avait été et surtout d’où il venait. Au cours de sa longue restauration (achevée en 1998), le plus près possible de ses caractéristiques originales, il a été possible de garder son longeron de bouchain en teck et presque toutes les bordées de sa coque. Un examen approfondi des parties intérieures de celles-ci a révélé les marques des herminettes utilisées par les charpentiers de Camper & Nicholson en 1885. Après sa mise en l’eau et baptême au Solent, en Angleterre, Partridge est arrivé en Méditerranée où il excelle lors des courses du circuit des régates de Yachts classiques. LOA: 21m Year built: 1885 Designed by John Beavor-Webb and built by Camper & Nicholson Discovered in by Alexander Laird on a mudflat in 1979 on the Blackwater River in Essex, England, Partridge had yet to reveal her secrets. With the aid of Lloyd’s of London’s registers and archives he discovered where Partridge had been and crucially where she came from. During a long restoration (completed in 1998) to recreate her original features, the hull planking, keelson and bilge stringer were all retained. A careful examination of her interior reveals the adze marks of the shipwrights working on her at Camper & Nicholson in 1885. After her launch and christening ceremony in the Solent in England, Partridge arrived in the Mediterranean where she has often excelled on the classic yacht regatta circuit.

Des chiffres et des mètres | Stats and metres Le plus petit / Smallest: Dainty 8,12 m (Westmacott 1922) Le plus long / Longest: Elena of London (Herreshoff 2009) 50,71 m Le plus ancien / Oldest: Partridge 1885 (Beavor Webb) Le plus récent / Most recent: Alcyon 1871 (Houari) 2013. Le plus grand tirant d’air / Deepest draft: 48 mètres Shamrock V (Nicholson 1930) Le plus toilé / Largest sail area: 1300 m2 Elena of London (Herreshoff 2009) Le plus large / Biggest: 8,11 m Elena of London (Herreshoff 2009) Le plus grand nombre de mât / Most masts: 3 mâts, Xarifa ((JM Soper 1927) L’équipage le plus nombreux / Largest crew: Mariquita, Eleonora, Moonbeam IV et Elena of London, 30 personnes et plus... L’équipage le moins nombreux / Smallest crew: Dainty, 3 personnes


VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event “Cela fait plaisir de retrouver “Yachting sous le l’ambiance du yachting sous le soleil. Je m’évade ainsi quelques soleil” instants de la pression montante de la Route du Rhum. C’est sympa. Je prends beaucoup de plaisir sur mon trimaran mais pourquoi pas un joli bateau en bois un peu plus tard. Je reste passionné par l’évolution de nos multicoques que l’on va faire décoller avec des foïls prochainement.” “We have just enjoyed a great edition. Every year we try to improve with little touches where progress can be made, and continue finding minor aspects that need modifying. Competitors were able to race every day which was very satisfactory. Our partners are delighted. Their guests “Yachting in are full of praise. All our teams ashore as well as on the water did a remarkable job in a great atmosphere. the sun” I am a very satisfied president.”

Sébastien Josse | Skipper trimaran MOD 70 Edmond de Rothschild

Ils et elles étaient aux Voiles 2014, notamment : James Spithill, vainqueur de l’America’s Cup, Florence Arthaud, Sébastien Josse, jean-Pierre Dick, Lionel Péan, Marc Pajot, Bruno Peyron, Loïck Peyron, Philippe Poupon, Marie Tabarly, SAS Charles de Bourbon Sicile, SAS Frederick du Danemark, Karol Jablonski, Coupe de l’America, German Frers, architecte naval, Xu Lijia, Médaille d’Or Olympique laser Londres 2012… Et aussi : Philippe Schaeffer, Pdg de Rolex France, Eddy Mitchell, chanteur comédien, Laurent Gerra, humoriste, Grace de Capitani, comédienne, Michael Llodra, équipe de France de Coupe Davis, Maud Fontenoy, navigatrice…

They were at Les Voiles 2014, notably: James Spithill, America’s Cup winner, Florence Arthaud, Sébastien Josse, Jean-Pierre Dick, Lionel Péan, Marc Pajot, Bruno Peyron, Loïck Peyron, Philippe Poupon, Marie Tabarly, HSH Charles de Bourbon Sicile, HSH Frederick of Denmark, Karol Jablonski, America’s Cup, German Frers, naval architect, Xu Lijia, Laser Olympic Gold Medallist, London 2012… Also: Philippe Schaeffer, CEO Rolex France, Eddy Mitchell, singer-actor, Laurent Gerra, comedian, Grace de Capitani, comedian, Michael Llodra, France’s Davis Cup team, Maud Fontenoy, sailor…

Les Voiles 2015 Du 29 septembre au 4 octobre | 29 September to 4 October VOILIERS MODERNES • Samedi 26, dimanche 27 : accueil et contrôle • Lundi 28, mardi 29, mercredi 30 septembre, jeudi 1er octobre (journée J. Laurain, journée des défis), vendredi 2 et samedi 3 octobre : parcours côtiers, 1er départ 11h

MODERN BOATS • Saturday 26, Sunday 27: registration and boat checks • Monday 28, Tuesday 29, Wednesday 30 September, Thursday 1st October (J. Laurain Challenge Day), Friday 2 and Saturday 3 October: inshore races, 1st warning signal at 11am

VOILIERS DE TRADITION • Dimanche 27, lundi 28 septembre : accueil et contrôle • Dimanche 27 septembre : arrivée de la Coupe d’Automne du Yacht Club de France en provenance de Cannes. • Mardi 29, mercredi 30 septembre, jeudi 1er octobre (journée J. Laurain, Journée des défis, Club 55 Cup, GYC Centenary Trophy), vendredi 2 et samedi 3 octobre : parcours côtiers, 1er départ 12h

CLASSIC YACHTS • Sunday 27, Monday 28 September: registration and boat checks • Sunday 27 September: arrival of the Yacht Club de France’s Coupe d’Automne from Cannes. • Tuesday 29, Wednesday 30 September, Thursday 1st October (J. Laurain Challenge Day, Club 55 Cup, GYC Centenary Trophy), Friday 2 and Saturday 3 October: inshore races, 1st warning signal at 12 noon

REMISE DES PRIX • Dimanche 4 octobre, à partir de 11h

PRIZE-GIVING • Sunday 4 October, from 11am

Inscriptions / informations sur le site de l’événement | Registration and information

http://lesvoilesdesaint-tropez.fr

Saint-Tropez

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VOILES DE SAINT-TROPEZ Nautical event

Hommage à Yves Carcelle | Tribute to Yves Carcelle Yves Carcelle était peu connu du grand public. Il avait pourtant contribué à faire de la prestigieuse marque française Louis Vuitton la première enseigne mondiale de l’univers du luxe durant les vingt-trois ans qu’il l’avait dirigée. Quand il venait à SaintTropez, c’était pour s’adonner à une de ses passions, la voile, et plus particulièrement, et tout récemment, les “Runa”, de très jolis petits bateaux conçus au début du siècle dernier par un architecte danois pour son usage personnel. Yves Carcelle en avait acquis deux des sept exemplaires répertoriés dans le monde, le IV (yawl) et le VI qu’il avait fait restaurer. Aussi, pour saluer la mémoire de ce capitaine d’industrie et marin disparu, Runa VI avait été paré lors des Voiles 2014, le 30 septembre dernier, d’un grand pavois. Premier bateau à quitter le port de Saint-Tropez, au premier jour des régates pour les voiliers de tradition avec à sa proue deux amis tenant le grand trophée du Yacht Club de Pampelonne créé du temps de la Nioulargue, un coup de canon était tiré depuis la tour de la Capitainerie suivi de coups de corne de brume des voiliers et bâtiments présents. Sa disparition a généré un concert mondial de louanges sans réserves. De l’avis de tous, Yves Carcelle était un humaniste brillantissime et bon vivant. Il aimait les autres et les autres le lui rendaient bien. La société qu’il dirigeait fut pendant des années un partenaire majeur de la Nioulargue. Yves Carcelle aura beaucoup œuvré pour la voile moderne et notamment l’America’s Cup à travers la Louis Vuitton Cup.

Yves Carcelle was not very well known to the public. And yet, during the 23 years he was at the helm, he helped make the prestigious French marque Louis Vuitton the world’s leading luxury brand. When he came to Saint-Tropez, it was to indulge in one of his passions, sailing, particularly and more recently on the Runas, beautiful little sailboats designed in the early 20th century by a Danish naval architect for his own use. Yves Carcelle had acquired two of the seven listed in the world, the IV (yawl) and the VI which he had restored. To pay tribute to the memory of this late captain of industry, Runa VI was dressed overall for the 2014 Voiles last September on the 30th. She was the first to leave SaintTropez harbour on the first day of the classic yacht races, with two friends standing to the fore holding aloft the big Yacht Club de Pampelonne trophy created at the time of the Nioulargue. A canon was fired from the tower of the Harbour Master’s Office, followed by all the big boats present sounding their fog horns. His passing led to a spontaneous chorus of praise from around the world. In everyone’s opinion, Yves Carcelle was a humanist who loved the good life. He loved others and they returned his affection in spades. The company he ran was a key partner during the Nioulargue years. Yves Carcelle also did much for modern sailing, notably for the America’s Cup with the Louis Vuitton Cup.


TROPHÉE DU CENTENAIRE Gstaad Yacht Club Centenary Trophy

O

Le « bizuth centenaire »

remporte la 4

lympian

ème

édition ! © Juerg Kaufmann

Pour la quatrième année, le Centenary Trophy a rassemblé sur le plan d’eau de Saint-Tropez les yachts de plus de cent ans. Une page de l’Histoire de la voile. Au programme du jeudi, un parcours côtier de 7 milles dans 8-10 nœuds de vent. Idéal. Ah, si ces voiliers savaient parler. « Le Centenary Trophy est une régate vraiment spéciale, témoignait Bruno Troublé lors de son amarrage dans le port de Saint-Tropez. Le format de « pursuit-race » est exceptionnel. Nous sommes partis en retard en raison de notre rating. Mais la navigation avec la flotte des centenaires était tout simplement merveilleuse. L’un après l’autre, nous avons réussi à passer tous nos concurrents pour franchir la ligne d’arrivée en premier ».

Première participation

Skippé donc par Bruno Troublé, Olympian de Philippe Oddo fut le premier bateau à franchir la ligne devant la digue de Saint-Tropez où de nombreux spectateurs étaient présents. Pour sa première participation au Centenary Trophy, le Class P était alors déclaré vainqueur du trophée pour la plus grande joie de son équipage.

1909 Folly helmed in Saint-Tropez by German Frers

© Juerg Kaufmann

Pas de deuxième qui compte !

Olympian n’a pas été le seul nouveau venu à afficher d’excellentes performances de vitesse. A la deuxième place Silhouette participait également à la régate pour la première fois. Dès son arrivée, sa propriétaire, Daniel Heine, déclarait vouloir être de retour cette année: « Il n’y a pas de deuxième qui compte donc nous sommes obligés de revenir en 2015, souriait-elle. Un grand merci à tous ceux qui ont fait cette course fantastique, nous nous réjouissons de revenir pour l’édition 2015 ». Lors de la cérémonie de remise des prix, Peter Erzberger, Commodore du Gstaad Yacht Club, a annoncé une initiative importante. Le club a en effet décidé de créer le Centenary Trophy Register©, un registre des bateaux centenaires, dans le but de recueillir des informations et des nouvelles de la flotte.

Saint-Tropez

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Winner GYC Centenary Trophy 2014 Gaff Cutter Olympian – helmed by Bruno Troublé


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lympian wins 4th edition!

© Juerg Kaufmann

TROPHÉE DU CENTENAIRE Gstaad Yacht Club Centenary Trophy

“The Centenary Trophy is a very special regatta,” said Bruno Troublé when he tied up in the harbour of Saint-Tropez. “The pursuit-race format is great. We started late because of our rating. But sailing with this fleet of centenarians was quite simply wonderful. One after the other, we managed to overtake all our competitors to cross the finish line first.”

Rooky centenarian

For the fourth year running the Centenary Trophy brought together yachts which are over a hundred years old to compete for this cup. A page in the History of Sailing, with an ideal 8-10 knot breeze on a seven-mile inshore course - ah, if only these lovely yachts could talk!

A newcomer

Skippered by Bruno Troublé, Philippe Oddo’s Olympian was the first to cross the line by the harbour wall at Saint-Tropez to applause from the many spectators who had turned out to watch. It was the first time she’d participated in the Centenary Trophy so the crew of this Class P were delighted to be pronounced the winner.

Olympian was not the only newcomer to show her heels when it came to speed, with second place going to Silhouette also making her debut in this race. On arrival, her owner, Daniel Heine said he would be back this year: “There’s no second so we are obliged to come back in 2015,” he said with a grin. “A big thank you to all those involved in organising this fantastic race - we would be delighted to return for 2015.” During the prize-giving, Peter Erzberger, Commodore at the Gstaad Yacht Club, announced an important initiative. The club has decided to produce a Centenary Trophy Register©, to gather information and news on this fleet of beautiful centenarian boats.

© Juerg Kaufmann

Pursuit Race on the water

© Juerg Kaufmann

No second!

Centenary sailing in the bay of Saint-Tropez


ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events

Les meilleurs de la série

DRAGON 2015 Du 13 au 17 octobre

Attention, affiche royale sur le plan d’eau de Saint-Tropez. Chaque année, Français, Allemands, Anglais, Russes, Hollandais, Norvégiens, Finlandais, Suisses, Espagnols, Irlandais, Belges, Suédois, Monégasques, Américains et parmi eux, des têtes couronnées qui ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous officiel à Saint-Tropez participent aux Dragon. Dragon ? Dragon ? Des cracheurs de feu ? Non, des avaleurs de vent !

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

événements nautiques Nautical events


ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events

Plus de 85 ans de succès Il a la réputation d’être technique et très complexe grâce à un tirant d’eau de 1,14 m pour une longueur de 8,90 m. Relativement peu toilé pour son poids, il ne faut jamais arrêter ce petit sloop. Ce qui requiert, de la part du barreur, attention et concentration. Ses deux équipiers disposent de plus de 32 taquets, soit plus de 32 points à contrôler et à régler en permanence. Le Dragon est né en 1929 des traits d’un architecte norvégien Johan Anker qui le destinait d’abord à ses promenades dominicales avant d’en faire un redoutable support sportif en devenant “série olympique” jusqu’en 1972.

More than 85 successful years It has a reputation for being technical and very complex to sail due to a 1.14m draft for a length of 8.9m. With a relatively small sail area for its weight, it is imperative not to stall this little sloop which means the helmsman has to be extremely focused and attentive. The other two crew members have more than 32 cleats to manage, that’s more than 32 points to control with no let up. The Dragon was launched in 1929 designed by Norwegian naval architect Johan Anker who intended it for weekend cruising, but that was before it turned out to be a formidable sportsboat becoming an Olympic class until 1972.

Dragon-Saint-Tropez, 12ème ! 12 ans déjà que ces petits sloops ont séduit définitivement les amoureux de Saint-Tropez sur l’eau. 12 ans que les Dragon ont imposé leur élégante silhouette dans une compétition inscrite dorénavant au programme officiel des régates tropéziennes.

Véritables champions

Dans le calendrier des dragonistes, depuis le mémorable 75ème anniversaire du Dragon en 2004 qui avait rassemblé plus de 250 unités, Saint-Tropez est devenu le lieu d’un rendez-vous incontournable pour ces monotypes au tempérament sportif. Né en 1929 des crayons d’un Norvégien (lire encadré) qui le destinait à un usage de promenade familiale, les Dragon ont fêté leurs 85 ans en présence des adeptes de la série, de véritables champions qui disputent tout au long de l’année (voir ci-contre) plusieurs compétitions dans le monde.

plus. A coup sûr, les meilleurs de cette compétition classée pour cette série tropézienne “grade 2” par l’IDA, déjà citée.

La belle est pour cette année

A coup sûr, les meilleurs

Même si de nos jours, les coques sont en polyester et en fibre de verre (ils étaient tout en bois à l’origine), les règles de construction du Dragon demeurent strictes. Ce qui permet à toutes les unités “classique” et “moderne” de se mesurer en temps réel. Nul doute que la compétition sera une fois de plus serrée cette année entre les meilleurs de la série qui ne manqueront pas ce rendez-vous automnal. 2014 avait vu la victoire de Cloud de Duca Guiseppe devant la gagnante en 2013, Gavia Wilkinson-Cox sur Jerboa (GBR 761). La belle est pour cette année. Inscriptions et informations sur le site de la SNST.

2004 reste une année fastueuse. Elle fut suivie en 2009 par le championnat d’Europe des Dragon organisé par la Société Nautique sollicitée par l’IDA (international Dragon association) et l’AFSID. Une très belle compétition qui avait attiré à Saint-Tropez plus de 100 monotypes de série. Aujourd’hui, l’épreuve se veut plus intimiste. Dans le but de se mesurer dans de bonnes conditions sans être trop nombreux selon la volonté des participants et des organisateurs. Après 30 Dragon et treize nationalités représentées l’an passé dont un nouveau venu de Hong-Kong, ils seront cette année 50, pas un de

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Le prix de la Ville à Hippopo Lors de la remise des prix qui s’est déroulée sous chapiteau, Andrée Anselmi et Jeanine Serra, élues municipales, ont remis le prix de la Ville au participant dont le pays était le plus éloigné, Tam Nguyen qui naviguait sur le Dragon Hippopo aux couleurs de Hong Kong.

Hippopo wins Prix de la Ville At the prize-giving held in the tent, town councillors Andrée Anselmi and Jeanine Serra presented the town’s special prize for those coming the furthest distance to participate. This year it went to Tam Nguyen sailing on the Dragon Hippopo flying the Hong Kong flag.

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ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events

Palmarès 2014 Winners in 2014 2ème GBR 761 Jerboa 33 points Wilkinson-Cox Gavia | Hart Mark | Harshorn Nick 3ème FRA 412 Irina 39 points Bouet Marc | Bourbin Morvan | Bourbin Pierric

Dragons 2015

Best in class 13 to 17 October

Look out for a star billing when, as they do every year, French, German, English, Russian, Dutch, Norwegian, Finnish, Swiss, Spanish, Irish, Belgian, Swedish, Monegasque and Americans descend on Saint-Tropez for the Dragon regatta, among them crowned heads who would not miss this gathering for anything. Dragons? Are we talking fire-eaters? No, gluttons for wind! (International Dragon Association) and the AFSID. A great competition it attracted over 100 Dragons to Saint-Tropez. Today the event aims to be more intimate, with both participants and organisers wanting good race conditions without too many on the water at one time. After last year when there were 30 Dragons, with 13 nationalities represented including a newcomer from Hong Kong, this year there will be 50, no more. One thing is for sure they will be the best in the class for this Tropezian event ranked Grade 2 by the IDA.

The 12th edition of Dragons in Saint-Tropez - amazing how time flies to think it has been 12 years already that these small sloops have been captivating fans in Saint-Tropez; 12 years that the Dragon has been imposing its elegant silhouette in a contest which has become an official fixture on Saint-Tropez’ agenda.

True champions Ever since their memorable 75th anniversary in 2004 which attracted over 250 boats, Saint-Tropez has become the place to meet for these one-designs with the competitive temperament. Launched in 1929 from a Norwegian’s drawing board, and destined for weekend use with the family, the Dragon is celebrating its 85th birthday in the presence of the most skilled in the class, true champions who compete all year round in competitions all over the world.

The best is to come Although hulls today are polyester and fibreglass (originally they were all wood), construction rules remain very strict, which means all the “classic” and “modern” boats can compete on equal terms. No doubt the competition will be fierce again this year between the best in class who never miss this autumnal rendezvous. Last year, Guiseppe Duca’s Cloud won ahead of 2013 winner Gavia Wilkinson-Cox on Jerboa (GBR 761). The best is to come. Registration forms and information are on the SNST website.

Surely the best 2004 was a fantastic year. It was followed by the Dragon European Championship in 2009 organised by the SNST at the request of the IDA

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© Isabelle Journiac

1er ITA 56 Cloud 33 points et une majorité de première place Duca Giuseppe | Ponce Jean-Sébastien | Zaoli Vittorio


© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events

Entendu sur les quais

Overheard on the quays Giuseppe Duca, Cloud, ITA 56 : “Cela fait la quatrième fois que nous venons ici et nous trouvons l’organisation formidable. Nous avions gagné l’épreuve en 2011 et je suis très content de remporter à nouveau la compétition avec mon équipe (Jean-Sébastien Ponce et Vittorio Zaoli) d’autant que le plan d’eau est parfois assez difficile avec le vent variable et le vent d’ouest. Le Dragon est une série où l’on se rencontre toujours avec les marins. L’association des Dragon est dynamique, le calendrier des Dragon est même fixé jusqu’en 2016, c’est rare pour une classe de bateau de prévoir si loin…” “This is the fourth time we’ve been here and the organisation is great. We won in 2011 and I am very happy to win the competition again with my crew (Jean-Sébastien Ponce and Vittorio Zaoli), especially as the conditions were sometimes quite difficult with a variable westerly. You always meet great sailors in the Dragon class. The Dragon association is very dynamic, with a calendar planned already up until 2016. It’s rare for a class to look so far ahead.”

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Gavia Wilkinson-Cox, Jerboa, GBR 761 : “J’ai toujours du plaisir à régater à Saint-Tropez et surtout avec mon équipage, le même que l’année dernière où nous avions remporté l’épreuve mais à égalité de point, je cède la place à mon adversaire cette année Cloud. Bravo à eux…” “I always enjoy racing in Saint-Tropez, especially with this crew, the same as last year when we won the event. This year although we were equal on points I concede the place to my opponent Cloud. Well done to them.” Marc Bouet, Irina, FRA 412 : “Ça fait du bien de pouvoir à nouveau naviguer car j’ai été longtemps entraineur au sein de la Fédération française de voile donc plus à organiser qu’à naviguer. Même si on se considère comme des amateurs, je suis assez content de nos résultats. Les meilleurs Dragonistes ne sont pas tous là donc on peut aussi s’exprimer…” “It feels great to be sailing again, as I have been an instructor with the French Sailing Federation for a long time so more involved as an organiser than sailor. Although we see ourselves as amateurs, I am quite happy with our results. The top Dragon sailors are not all here so we can really show what we can do.”

Tam Nguyen, Hippopo, HKG 55 : “C’est la première fois que je navigue avec mon Dragon à Saint-Tropez. C’était notre test pour la Coupe du Monde l’année prochaine (2015, ndlr). Nous avons bien régaté et parfois moins bien mais la contreperformance nous a permis de corriger nos erreurs. C’est un beau plan d’eau pas si évident mais intéressant. Le niveau des dragonistes est très élevé. Venir à Saint-Tropez est déjà très agréable en plus l’organisation est géniale.” “It’s the first time I’ve sailed with my Dragon at Saint-Tropez. It was a test for us ahead of the 2015 World Cup. We raced well and sometimes not so well but that meant we were able to correct our mistakes. It’s a beautiful race area, tricky but interesting. The level is very high. It’s already a pleasure to be in Saint-Tropez and even more when the organisation is so kind.” Stéphane Baseden, le Président de l’Association France Dragon : “Un très beau championnat avec un temps léger qui a entrainé beaucoup de tactiques lors des neuf manches courues, le comité a fait un excellent travail dans des conditions difficiles avec un vent très variable en direction. Cette année, trente-deux voiliers étaient inscrits, plus que l’an dernier et sûrement moins que l’année prochaine si la météo est garantie comme cette année !” “A very enjoyable championship in light conditions which made the nine races held very tactical - the Race Committee did an excellent job in difficult conditions with a very variable wind in terms of direction. This year there were 32 boats registered, more than last year and surely less than next year if the weather is guaranteed to be like this year!”

A la barre, des sportifs de haut niveau Saint-Tropez accueille dorénavant plusieurs ténors de la spécialité. Pas forcément connus du grand public, ils brillent cependant sur les podiums : Christian Boillot, champion de France, Russell Coutts (Nouvelle-Zélande) vainqueur de l’America’s Cup, les Allemands Vincent Hoesch et Thomas Muller, Luc Pillot (double médaillé olympique en 470 (Atlanta & Séoul), Paul Richard Jensen, double médaillé d’or olympique en soling, ex-champion du monde Gold Cup…, Xavier Rohart, double champion du monde de Star et médaillé olympique (présent à Pekin), le suisse Ulli Libor, double médaillé olympique en flying dutchman… Jean-Sébastien Ponce (vainqueur 2014 à Saint-Tropez), le Portugais Patrick Monteiro De Barros, l’Anglaise Gavia Wilkinson-Cox (vainqueur 2013 à Saint-Tropez), l’Ukrainien Igor Tcherny, le champion Danois Frank Eriksen, Nicolas Abiven, Sébastien Audigane…

At the helm, top level sportsmen Saint-Tropez has hosted top specialists in this class. They may not be that well known to the public but they have shone on the podiums: Christian Boillot, French Champion, Russell Coutts (New Zealand) winner of the America’s Cup, the Germans Vincent Hoesch and Thomas Muller, Luc Pillot double Olympic medallist in the 470 class (Atlanta & Seoul), Paul Richard Jensen, double Olympic gold medallist, former world Gold Cup Champion, etc., Xavier Rohart, double World Champion in the Star class and Olympic medallist (Beijing), the Swiss Ulli Libor, double Olympic medallist in the Flying Dutchman class - the list goes on - Jean-Sébastien Ponce (2014 winner in Saint-Tropez), the Portuguese Patrick Monteiro De Barros, English sailor Gavia Wilkinson-Cox (2013 winner in Saint-Tropez), the Ukrainian Igor Tcherny, Danish Champion Frank Eriksen, Nicolas Abiven, Sébastien Audigane…



© Gilles Martin Raget

ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events

La SNST, la Société Nautique de Saint-Tropez et son président André Beaufils organisent tout au long de l’année des événements de renommée dont les Voiles demeurent la vedette incontestable. Club allié du Yacht Club de France, la SNST est composée d’une dizaine de personnes, la plupart bénévoles, qui œuvrent à la réussite de ces manifestations auxquelles s’ajoute cette année le championnat du monde Open SL 16, du 4 au 10 juillet.

All year round, the SNST (Société Nautique de SaintTropez) and its president André Beaufils organise a whole raft of well-known events the undisputed star of which is “Les Voiles”. A club allied to the Yacht Club de France, the SNST is run by around a dozen people, most of them volunteers, who work hard to ensure these events are a success. This year they will also host the SL16 World Open Championship from 4 to 10 July.

900 Nautiques de Saint-Tropez, Victoire de SFS II suivi de Yenael et Imagine. Cette édition a été, une fois de plus, à la hauteur des attentes des participants avides de sensations et amoureux du large. Sur les douze bateaux au départ de Saint-Tropez le 21 mars, dix voiliers ont franchi la ligne d’arrivée avec en tête le redoutable VOR70 SFS II qui rafle la première place en temps réel (998 MN en 3 jours 17h et 1min). Le nouveau voilier de Lionel Péan n’aura, certes, pas battu son propre record établi en 2014 mais le skipper était très satisfait d’avoir pu rapidement rebondir suite à l’incendie qui avait dévasté son premier VOR70 quelques semaines auparavant. Les conditions météorologiques musclées surtout entre les Baléares et la Sardaigne ont rendu salée cette 6ème édition. Premier en temps réel, SFS II finit également premier en temps compensé devant le Dehler39Q Yenael de Franck Perrier de Hyères et l’IMX45 Imagine de Gérard Marchetti de Saint-Tropez. 900 Nautiques The Saint-Tropez 900 Nautiques saw victory go to SFS II followed by Yenael and Imagine. Once again, the event more than lived up to the expectations of those who love the thrills of offshore racing.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

900 Nautiques

Of the 12 boats which left Saint-Tropez on 21 March, ten crossed the finish line led by the formidable VOR70 SFS II taking first in real time (998nm in 3 days 17 hours 1 minute). Lionel Péan on his new boat may not have broken the record which he set in 2014, but the skipper was still delighted at being able to bounce back after the fire which had destroyed his first VOR70 a few weeks before. Wind and wave conditions were challenging, especially between the Balearics and Sardinia, making this a very “salty” 6th edition. First in real time, SFS II also topped the ranking in corrected time ahead of Franck Perrier’s Dehler39Q Yenael from Hyères and Gérard Marchetti’s IMX45 Imagine from Saint-Tropez.

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ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events

NOTEZ-LE MAKE A NOTE

196

Le nouveau numéro d’urgence en mer

Pour déclencher des secours en mer, utilisez désormais le 196 depuis le littoral. Ce nouveau numéro d’urgence permet de joindre directement et gratuitement (depuis un poste fixe ou un portable) un centre de sauvetage en mer 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. Avec la mise en place du numéro de téléphone 196, les Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage en mer (CROSS) sont désormais considérés réglementairement comme services d’urgence. Ils peuvent ainsi solliciter les opérateurs de téléphonie pour demander la localisation d’une personne. Le 196 ne remplace pas le 112, numéro d’urgence terrestre européen et ne se substitue pas à l’utilisation par les marins en mer du canal radio VHF16 en cas de détresse vitale ou de problèmes techniques lourds.

New emergency number at sea From now on the number to call to trigger a sea rescue from shore is 196. The new speed-emergency number connects you directly and without charge (from landlines or mobiles) to a lifeguard station 24/7. Implementing this 196 number for the CROSS (Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage en mer) reflects how much they are now regarded as part of the emergency services, and means CROSS can now locate you when you call. Note that 196 does not replace the 112 European-wide emergency number on land and is not a substitute for the VHF 16 channel used by sailors in distress at sea or who have serious technical problems on board.

Coupe de l’Hippocampe Sur 3 plans d’eau Créée en 2006, cette épreuve est réservée, sur invitation, aux voiliers « Smeralda 888 » (voiliers de 9m environ) basés à Monaco. La participation de grands compétiteurs de voile fait que les régates ne manquent jamais de piment. 2014 avait vu la victoire de Gryphon barré par Peter Grut avec Max Grut, François Brenac, Philippe Buchart et Olivier Roinson. Second au classement, le fidèle Bear Essentials de Ian Ilsley avec notamment Philippe Ventura et Patrick Aucour devant Botta Dritta d’Aldaberto Miani. Cette année, la 10e édition s’est déroulée sur les plans d’eau de Monaco, Porto Cervo, Elbe et Saint-Tropez. Coupe de l’Hippocampe • ‘Seahorse Cup’ Started in 2006, this is an invitation-only event for the Smeralda 888 class (sailboats of around 9m) based in Monaco. The participation of big names in sailing never fails to spice up the regattas, with 2014 seeing victory go to Gryphon helmed by Peter Grut with Max Grut, François Brenac, Philippe Buchart and Olivier Roinson. Second was the ever-loyal Bear Essentials of Ian Ilsley with Philippe Ventura and Patrick Aucour on board, ahead of Aldaberto Miani’s Botta Dritta. This year marks the 10th anniversary with regattas in Monaco, Porto Cervo, Elba and Saint-Tropez.

Marc Pajot boat show • avril 2015

RIVA « Classic Runabout Cup » Le dernier week-end de juillet des dizaines de Riva se retrouvent dans le bassin d’honneur pour une grande parade nautique. Dozens of Rivas gather in the main harbour for a grand parade on the last weekend of July.

Départ en direction du restaurant des Jumeaux pour la Riva Cup. Sportmer - route des Salins - Saint-Tropez.

Votre carte VIP Profitez de ses avantages ! Depuis 1999, le port de Saint-Tropez propose à ses clients sa carte VIP. Celle-ci réserve à ses détenteurs un certain nombre de services aussi utiles que pratiques comme la possibilité de réserver 3 jours les mois de juillet et d’août (2 séjours de 3 nuits ou 3 séjours de 2 nuits), selon les disponibilités. Autres avantages : la sécurité rapprochée de votre bateau et le crédit plongeur de 5 interventions (pour un bien de valeur ou un accessoire tombé à l’eau). Enfin, cette carte VIP personnelle vous permettra l’accès pour le parking du nouveau port et de la digue, le parking gratuit sur l’esplanade de la Capitainerie. Et l’accès illimité à Internet dans l’Espace Affaire de la Capitainerie. Profitez dès à présent des avantages de la carte VIP !

Your VIP card Take advantage of the benefits! Saint-Tropez port has been offering customers a VIP card since 1999. The card provides the holder with a variety of useful but also practical services, for example the possibility to book three days during the months of July and August (two visits of three nights or three visits of two nights), depending on availability. Other benefits: security guard for your boat and diver credits for five interventions (if a valuable item or equipment falls into the water). And lastly, this personalised VIP card gives you access to the Nouveau Port and harbour wall car parks, free parking on the esplanade of the Harbour Master’s Office, and unlimited access to the internet in its Business Lounge. We invite you to take advantage now of the benefits on offer with a VIP card!


© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event

Festival Armen • Une 38e édition secouée !

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Encore une belle édition où la sportivité et la convivialité étaient au rendez-vous. Après le soleil qui avait enveloppé l’édition précédente, la 38ème édition du Festival ARMEN (Art, mer et neige) s’est clôturée cette année un peu plus tôt que prévu. Face à la tempête, le comité de course a en effet été contraint d’annuler l’ultime épreuve prévue pour le second week-end de régate pour cause de conditions météorologiques plus musclées avec de la pluie, de la houle et du vent. Lors de la remise des prix, en présence des élus de la Ville de Saint-Tropez, le président de la SNST a tenu à rendre hommage à Florence Arthaud, récemment disparue, qui participait aux courses locales (lire page 68) et qui fut la marraine en 2013 du voilier de Lionel Péan lors des 900 Nautiques (lire pages précédente). Le voilier tropézien Jade de Jean-Claude Laborde remporte le Trophée 2015 du Festival Armen. Tchin Tchin de Jean-Claude Bertrand, second notamment dans la classe IRC3 remporte le challenge André Hermann. Et l’équipage tropézien du voilier Chili Pepper de Jacques Bureau, Guy Curnillon et Philippe Comte remporte le challenge René Perrier.

ARMEN Festival • Shaken and stirred! Number 38 was another fantastic edition where friendly competition and social get-togethers prevailed. After the wall to wall sunshine that dominated the previous year’s event, the 38th edition of the ARMEN (Art-Mer-Neige) Festival ended a little earlier than scheduled when a storm blew up. The Race Committee was forced to cancel the final racing event on the second weekend due to the rough conditions with rain, wind and waves. At the prizegiving attended by Saint-Tropez council officials, SNST president

paid tribute to Florence Arthaud, who lost her life so tragically in a helicopter accident in Argentina and who took part in local regattas. She was also godmother in 2013 to Lionel Péan’s boat for the 900 Nautiques (see page 96). Jean-Claude Laborde’s sailing yacht, Jade, from Saint-Tropez won the 2015 ARMEN Festival Trophy, with Jean-Claude Bertrand’s Tchin Tchin, which came second in the IRC 3 class, winning the André Hermann Challenge. The crew on Chili Pepper of Jacques Bureau, Guy Curnillon and Philippe Comte from Saint-Tropez won the René Perrier Challenge.

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event Golf-Voiles Cup • 2ème édition Voici un bon moyen de pratiquer deux disciplines sportives simultanément. Le principe consiste à faire se mesurer, sur un parcours de golf puis sur un parcours de régate, des équipages mixtes, quel que soit le niveau des uns et des autres. Les voiliers comprennent au moins 4 équipiers. Tous les golfeurs, quel que soit leur niveau, sont admis. Seuls 4 membres, inscrits spécifiquement, prennent part effectivement au parcours de golf sous les règles du scramble. Les équipages même débutants ont su relever le défi de cette première édition. L’équipe de Thierry Boumendil, Michel Deletraz, Thierry Deleuze et Virginie Milliet ont remporté l’épreuve de golf avec le voilier Xantus et l’équipe du bateau Bithynie avec Michel Bonucci, Marcel Descamps, Bernd Fritz et Franz Jans, en tête de l’épreuve de voile, ont remporté le premier prix en combiné golf/ voile devant les équipes de Racaillou de Nicolas Buhler et de Lol avec Alberic Vincke. Golf-Voiles Cup • 2nd edition Here is an ideal opportunity to enjoy two sports at the same time. The idea is to compete against others on the golf course, and then on the water in mixed teams of all levels. The boats should have crews of at least four people and all golfers, whatever their level, are allowed to enter. Only four members, specifically registered for it, can take part in the scramble golf match, and for the first edition even the novices rose to the challenge with aplomb. The team sailing on Xantus, Thierry Boumendil, Michel Deletraz, Thierry Deleuze and Virginie Milliet, won the golf match, while the boat Bithynie crewed by Michel Bonucci, Marcel Descamps, Bernd Fritz and Franz Jans, who topped the sailing event, won the combined golf/sailing prize ahead of the teams on Nicolas Buhler’s Racaillou and Alberic Vincke’s Lol.

Régate des Bravades • 16 et 17 mai La traditionnelle Bravade de Saint-Tropez a donné son nom à une course éponyme organisée par la Société Nautique afin de contribuer à l’actualité des activités festives locales. Avec la présence de marins dans ses rangs, comment pourrait-il en être autrement. Ouverte à tous les bateaux, elle reste néanmoins l’épreuve des Tropéziens. Une trentaine y participe. Comme toutes les régates organisées par la SNST, la clôture de cette régate et l’annonce des résultats demeurent un moment de réjouissances et de festivités, l’occasion de lever le verre de l’amitié en présence des élus de la Ville. Nouveauté cette année, l’épreuve se déroulait sur deux jours pour permettre aux régatiers de prolonger ce délicieux moment.

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© Isabelle Journiac

Bravade Regatta • 16 and 17 May Saint-Tropez’ traditional Bravade festival is behind the name of this regatta organised by the Société Nautique as its contribution to the festivities. With so many sailors in its ranks how could it be otherwise? Although open to any boat, it remains an essentially Tropezien affair, with around 30 contestants. Like all regattas organised by the SNST, the prizegiving bash is always a time for rejoicing and celebration, an opportunity to raise a glass with council officials always present. New this year is that it will be a two-day event.

SL16 • 10ème championnat du monde à Saint-Tropez Construit par Sirena Voile, le SL16 est l’aboutissement de 40 ans de recherche et de développement menés par son architecte Yves Loday. Support officiel du France Junior mais aussi du Mondial Junior de l’ISAF, le SL16 est le support idéal pour les jeunes équipages avertis toujours en quête de plus de performance et de sensations. Grâce à des équipements de série de grande qualité, conçus pour le haut niveau, le SL16 procure des émotions extrêmes. Le championnat du monde ISAF est le rendezvous annuel qui rassemble les meilleurs équipages internationaux. Après la Turquie en 2010, la Croatie en 2011, l’Irlande en 2012, Saint-Tropez accueille la 10e édition, du 4 au 10 juillet. SL16 • 10th World Championship in Saint-Tropez Built by Sirena-Voile, the SL16 is the culmination of 40 years of research and development spearheaded by its designer Yves Loday. The official multi-hull of the France Juniors and the ISAF Youth Sailing World Championship, the SL16 is ideal for experienced young crews in their quest for performance and thrills. Combining quality standard equipment designed for the highest level, the SL16 is an exciting boat to sail. The annual ISAF World Championship attracts the best international teams. After Turkey in 2010, Croatia in 2011 and Ireland in 2012, Saint-Tropez will host the 10th edition from 4 to 10 July.

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ames de Saint-Tropez Une édition à guichet fermé !

© Isabelle Journiac

The Ladies of Saint-Tropez • Sold out! This is the only gathering where ladies take the helm of some of the most beautiful classic yachts in the Mediterranean in front of a mainly all-female race committee. In 2012, the first edition attracted eight boats, which doubled to 16 in 2013 and reached the limit in 2014 with 18 boats competing and over 70% of the crew being ladies. The presence of historic majestic yachts like Moonbeam III, Moonbeam IV, Lélantina, Oiseau de Feu, Mariska, Amadour, Skylark of 1937, Savannah, Manitou, Palynodie II, Nagaina, Havsoernen, Maria Giovanna and Djinn was a feast for the eyes on the quay in Saint-Tropez’ Vieux Port and on the water. In 2014, at the end of a very competitive race in tough conditions the Bermudan yawl Argyll, helmed by 19-year-old Madeleine Anderson, the youngest lady helmsman, won the over 16m group ahead of their English counterparts Manitou helmed by Alice Ardis and the Fife design Moonbeam III with Laurence Desmasures.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Un rendez-vous unique où les femmes prennent la barre des plus beaux voiliers de Tradition de Méditerranée et un comité de course essentiellement féminin. En 2012, la première édition avait réuni 8 voiliers, 16 en 2013, limite atteinte en 2014 avec 18 voiliers en lice et plus de 70% de navigatrices. La présence des voiliers de Tradition aussi historiques que majestueux tels que Moonbeam III, Moonbeam IV, Lélantina, Oiseau de Feu, Mariska, Amadour, Skylark of 1937 Savannah, Manitou, Palynodie II, Nagaina, Havsoernen, Maria Giovanna et Djinn est un réel plaisir des yeux à quai dans le Vieux port de Saint-Tropez comme sur l’eau. En 2014, au terme d’une course très sportive et des conditions assez rudes, c’est le yawl bermudien Argyll avec la plus jeune barreuse à bord, Madeleine Anderson (19 ans) qui confirmait sa domination dans le groupe des plus de 16 m devant leurs homologues anglaises de Manitou avec Alice Ardis suivi du plan Fife Moonbeam III avec Laurence Desmasures.

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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ÉVÉNEMENTS NAUTIQUES Nautical events Voiles d’automne • Du 6 au 8 novembre

Sorties pêche

Au terme de quatre courses très disputées dans des conditions météo assez sportives, c’est le voilier Tchin Tchin de Jean-Claude Bertrand de la Napoule qui a dominé en IRC A l’an passé devant Sensation de Thibault Garnotel de Saint-Tropez et Nutella de Max Laout du club de la Napoule. Créée en 1997, l’épreuve les voiles d’automne n’a cessé de croître, attirant de plus en plus de concurrents. Malgré une météo souvent capricieuse à cette époque de l’année, toutes les éditions ont été couronnées de succès grâce à la participation notamment d’une soixantaine d’unités. En IRC B, le voilier russe de Vadim Yakimenko Amber Miles a mené la danse devant Give me Five d’Adrien Follin et Chili Pepper skippé par Lionel Péan. Du côté du groupe HN A, Anecdote de Sainte Maxime l’emportait devant Canoubiers et Trop P de Saint-Tropez. En HN B, le voilier tropézien Jobic IV de Thierry Baratoux a pris la tête de sa classe devant René Flamand sur Green Zone et David John Heaslip sur Chelsea de Saint-Tropez.

© Isabelle Journiac

Voiles d’automne 6 to 8 November After four races held in challenging conditions, Jean-Claude Bertrand’s Tchin Tchin from La Napoule dominated in the IRC A class last year, ahead of Thibault Garnotel’s Sensation from Saint-Tropez and Max Laout’s Nutella from the Club at La Napoule. First held in 1997, this autumn regatta continues to grow with ever more entrants. Despite the often unpredictable weather at this time of year, the presence of 60-plus boats ensures that it is always successful. In the IRC B class, the Russian Vadim Yakimenko on his Amber Miles led the dance ahead of Adrien Follin’s Give me Five and Chili Pepper skippered by Lionel Péan. In the HN A group, Anecdote from Sainte Maxime won, followed by Canoubiers and Trop P from Saint-Tropez. In the HN B class, Thierry Baratoux’s Jobic IV from Saint-Tropez led the class ahead of René Flamand on Green Zone and David John Heaslip on Chelsea from Saint-Tropez.

Le Calamar d’Or A la SNST, le Calamar d’Or est devenu une institution. Il s’agit, bien entendu, d’une épreuve de pêche côtière au calamar (Quatre week-ends de deux manches) qui débute une heure avant le coucher de soleil et se termine une heure après la tombée de la nuit. En Méditerranée, c’est surtout en hiver qu’il est recherché. Le calamar se pêche à la traîne ou à l’arrêt avec l’indispensable et incontournable “Turlutte”, un leurre en forme de petit poisson chargé de pointes sans ardillons, à quoi pensiez-vous. L’épreuve de la Turlutte d’Or est identique à celle du Calamar d’Or (janvier/ février) à la seule différence qu’elle se déroule à la fin de l’année (décembre). Pour le classement 2014, coup double pour l’équipe de Patrick Dalle Ore et Max Guiol sur Grey Goose qui remportent les deux trophées. At the SNST, the Calamar d’Or has become an institution. As its name implies the aim is to catch squid in coastal waters (four weekends in winter) starting an hour before sunset and finishing an hour after night has fallen. In the Mediterranean, winter is the best season. Whether trawling or stationary, the fishermen need that indispensable piece of kit, the Turlutte, an artificial lure in the shape of a small fish covered in feathers. The Turlutte d’Or event is identical to the Calamar d’Or (January/ February) the only difference being that it takes place at the end of December. In 2014, Patrick Dalle Ore and Max Guiol on their boat Grey Goose won both trophies. La ballade de Jean-Luc Depuis 2008, la section pêche de la SNST organise la ballade de Jean-Luc au mois de juin. Ouverte à tous, cette sortie permet aux membres de se retrouver en Corse et de pêcher quelques dorades et autres poissons autorisés à la prise. The SNST’s fishing section has been organising this event in June since 2008. Open to all, it takes members to Corsica to fish for sea bream and other authorised species. Le Varathon Créé il y a une quinzaine d’années et également organisée par la section pêche de la SNST, cette pêche aux thonidés (thon, espadon, daurade coryphène) a lieu pendant 3 jours, fin août, début septembre selon une règle de quota établi par les Affaires Maritimes. Se déroule entre les îles de Porquerolles et Saint-Tropez. Introduced about 18 years ago and also organised by the SNST’s fishing section, this three-day event at the end of August is to catch certain fish species in compliance with quotas set by the Maritime Affairs Department. It takes place between the Porquerolles Islands and Saint-Tropez.

Trophée Pourchet • Bientôt 20 ans ! C’était un événement autour d’un week-end de la mi-août limité à 30 bateaux invités qui commençait par une paella familiale le samedi midi avant d’aller tirer quelques bords dans le golfe. Une deuxième manche le dimanche, sans agapes préliminaires, permettait d’établir un classement sur deux jours. Suivi d’une remise des prix aussi conviviale que familiale. Depuis, la formule a évolué. Il est devenu aussi un rendez-vous estival des membres de la SNST réunis en deux jours de régate (50 voiliers) et un repas champêtre le samedi midi. Depuis 2010, grâce à l’ancien président de la Prud’homie des pêcheurs de Saint-Tropez, André Raggio, et au grand bonheur de tous (300 personnes), le fameux rendez-vous festif se déroule sur le magnifique terrain de la prud’homie de pêche à côté des plages de Ramatuelle. En 2014, la victoire dans leur catégorie respective est revenue aux équipages des voiliers Jaro VII de Saint-Tropez, Mouss Mouss de Sainte-Maxime et Bernina de Saint-Tropez. Trophée Pourchet • Coming up for 20 years! The idea was to have an event over a weekend in mid-August for a maximum of 30 invited boats, starting with a family paella lunch on the Saturday followed by a few tacks and gybes in the Gulf. A second race on the Sunday, this time without the preliminary feast, established the ranking and was followed by prize-giving. Since then the formula has evolved. It has become a summer event for SNST members with some 50 boats participating over the two days with a grand picnic at midday on the Saturday. Since 2010, thanks to André Raggio, former president of the Saint-Tropez fisherman’s union, and the delight of all 300 people who attend, this famous festive rendezvous takes place on the beautiful grounds of the fisherman’s union by the beach in Ramatuelle. In 2014, the crews on Jaro VII from Saint-Tropez, Mouss Mouss from SainteMaxime and Bernina from Saint-Tropez won in their respective categories.

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event

E

L’

Riva et Boat Service groupe

légance italienne au fil de l’eau

Lia Riva et l’équipe de Monaco Boat Service ont inauguré la saison d’été 2015 au cours d’une soirée exceptionnelle qui se déroulait dans les jardins de l’hôtel Pan dei Palais à Saint-Tropez. Cet exclusive cocktail en présence de nombreux invités a vu la collaboration et la participation de prestigieuses marques de luxe comme Ferrari, John Taylor, Al-Ghassan Motors, Stefano Conticelli, Dr Vranjes ou Mariaflora… Tous ont évoqué les deux nouveaux modèles sortis des chantiers Riva : le Domino 86 et le Florida 88.

Une présence insolite Ce qui aura marqué tous les esprits cet hiver, c’est l’événement spectaculaire organisé à Courchevel 1850 au Chalet de Pierres. Spectaculaire à cause des conditions dans lesquelles il a pu être mené. Le challenge ? Transporter et exposer pour une soirée unique le modèle Iseo 4 VE 806/ D sur la terrasse du célèbre établissement montagnard. La neige, le froid, l’altitude, les difficultés du transport (surtout les derniers mètres, de nuit, sur les pistes enneigées en chenillettes et traineau), la pose délicate à l’aide d’une grue, n’ont pas freiné la résolution des organisateurs. Et au final, skieurs et sportifs ont pu apprécier la présence insolite d’un original 27 pieds à l’illustre marque au milieu de pistes et de cimes enneigées, là où on l’admire et le pratique plutôt dans un environnement “lacustre ou maritime”.

Voyage en fragilité Officiellement, le lancement des deux nouveaux modèles, Domino 86 et Florida 88, s’est déroulé avec faste durant le Grand Prix 2015 de Monaco au Yacht Club de la Principauté. Lia Riva, infatigable ambassadrice de la marque familiale pour le Sud de France, était présente comme elle l’est

à de nombreuses soirées caritatives. C’est ainsi que le 10 avril dernier, se tenait l’événement de la Fondation Prince Albert II de Monaco “Journey into Fragility”/ “Voyage en fragilité” dans le Riva Tunnel.

Charter for the Earth and Man SAS le Prince Albert II de Monaco assistait à ce projet ambitieux associant art et environnement de l’artiste italienne Maria Rebecca Ballestra. Achevé en 12 étapes (12 pays de 4 continents), ce projet s’est inspiré de “Charter for the Earth and Man” du poète et philosophe italien Massimo Morasso. L’artiste a travaillé en collaboration avec plusieurs organisations culturelle, scientifique, écologique, artistique. D’où une œuvre qui comprend photographie, vidéo et installations… Parmi les personnalités qui assistaient à l’événement : S.E. Bernard Fautrier, vice-président de la Fondation et Maurizio Codurri, président de la filière italienne, Regine Vandor West, présidente of international friendship without borders, le ministre Roberto Maroni, président de la région Lombardia, etc.

Soutien régulier envers les jeunes artistes Autre événement caritatif, l’accueil en Principauté du gala de la Robert F. Kennedy Human Right Europe Foundation le 16 juillet en partenariat officiel avec la MBS (Monaco Boat Service - Riva). Le thème de cette soirée, marquée par la présence de sa présidente Mme Kerry Kennedy et de SAS Prince Albert II, invité d’honneur : “I have dream”. Une occasion de rappeler que Lia Riva reste très active et bien connue pour son engagement et son soutien régulier envers les jeunes artistes et les artistes émergents.

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event Le nouveau Riva 88’ Florida C’est le successeur spirituel du Riva Bahamas, le premier modèle entièrement dessiné par Mauro Micheli, responsable aujourd’hui de toute la gamme Riva. Et son nom est aussi de la même inspiration exotique que celui de son prédécesseur. Long de 26,84 m (88 ft. 7 in.), le premier Riva 88’ Florida présente une coque couleur Gris Lune, comme une ombre légère de gris métallique qui souligne encore mieux les lignes minces du nouveau modèle et contraste avec certains détails en noir brillant. Avec le nouveau Domino 86, tous deux restent les fidèles héritiers d’une tradition nautique italienne séculaire. Spiritual successor to the Riva Bahamas, first model designed wholly by Mauro Micheli, now manager of the entire Riva range, the model’s name takes the same exotic inspiration as that of her predecessor. 26.84m (88ft) in length, the hull in the first Riva Florida 88 comes in Moon Grey, a new light metallic grey that further enhances the boat’s sleek lines working in contrast with bright black details. With the new Domino 86, both remain faithful heirs to an age-old Italian nautical tradition.

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talian elegance that keeps going with the flow

Lia Riva and the team at Monaco Boat Service (MBS) launched the 2015 summer season in style at an exceptional evening in the gardens of the Hôtel Pan dei Palais in Saint-Tropez. The exclusive cocktail attended by numerous guests was in collaboration with prestigious brands like Ferrari, John Taylor with Al-Ghassan Motors, Stefano Conticelli, Dr Vranjes and Mariaflora. All spoke of the two new models which have just come out of the Riva boatyard: the Domino 86 and Florida 88.

An unusual presence

Charter for the Earth and Man

Journey into Fragility

Regular support for young artists

The evening in Saint-Tropez followed a spectacular event which left its mark on everyone’s minds this winter, held in Courchevel at the Chalet de Pierres. Spectacular due to the conditions in which it took place, the challenge being to transport and exhibit for one evening only the Iseo 4 VE 806 / D model on the terrace of this famous mountainside establishment. Snow, freezing temperatures, altitude, transport difficulties (particularly the final metres, at night, on snowy slopes on a tracked vehicle), not to mention the delicate operation of positioning it with a crane, did not put off the organisers. And in the end, skiers were able to admire this unusual presence of an original 27-foot boat from this famous brand, surrounded by white-capped peaks and ski slopes, when one is used to admiring them in a lakeside or maritime environment.

The official launch of the Domino 86 and Florida 88 took place in style just before the Monaco Formula 1 Grand Prix at the Yacht Club de Monaco. Lia Riva, an indefatigable ambassador of her family’s brand in the South of France, was there as she is for the many charity events they organise. Indeed, only a month before, on 10 April, the Prince Albert II of Monaco Foundation supported an event entitled “Journey into Fragility” held in the Riva Tunnel.

HSH Prince Albert II of Monaco attended this ambitious project combining art and the environment by Italian artist Maria Rebecca Ballestra. Completed in 12 stages (12 countries on four continents) the project was inspired by Italian poet Massimo Morasso’s philosophy, “Charter for the Earth and Man”. The artist collaborated with several cultural, scientific, ecology and art organisations to produce a work comprising photographs, videos and installations. Among key figures who attended the event were: HE Bernard Fautrier, Vice-President of the Prince Albert II of Monaco Foundation and Maurizio Codurri, President of the Italian branch, Regine Vandor West, President of the International Friendship Without Borders, and Minister Roberto Maroni, President of the Lombardia region.

Another charity event, again in the Principality, is the Robert F. Kennedy Human Rights Europe Foundation Gala held on 16 July in partnership with the MBS. The theme for this evening, attended by the foundation’s President, Ms Kerry Kennedy, and HSH Prince Albert II as guest of honour, is: “I have dream”. A reminder that Lia Riva remains very active and is well known for her commitment and support for emerging young artists.

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event

eanneau et Saint-Tropez

Une histoire d’amour

“Marins dans l’âme”, telle est la signature Jeanneau. A des clients qui naviguent souvent, Jeanneau propose des bateaux marins sans concession, bons marcheurs par petits temps, confortables en croisière, sûrs quand le vent forcit et toujours agréables à vivre au port. Une histoire commencée en 1957 lorsque Henri Jeanneau construit… une coque en bois dans la quincaillerie paternelle des Herbiers. Et qui se poursuit aujourd’hui avec le dernier sorti, le Jeanneau 54. 2016 marquera le 40e anniversaire de la transat en solitaire réussie par Yves Olivaux à bord d’un Melody construit par les chantiers Jeanneau. C’est le grand début des courses au large et pour Jeanneau un premier défi important pour démontrer qu’un bateau de série en solo peut tout simplement traverser l’Atlantique comme l’avait fait Eric Tabarly en 1964.

Des solutions jamais vues

Bien de l’eau a coulé depuis sous les coques des créations Jeanneau. Modernes et séduisantes, toutes cultivent l’amour des lignes fluides et élégantes. Son dernier-né, le Jeanneau 54, maintient la renommée mais révolutionne la catégorie. Chaque aspect de ce 53’ est en effet nouveau. Conçu pour s’adapter à la façon dont on vit à bord d’un voilier, il présente des solutions jamais vues auparavant, perceptibles à travers le plan intérieur VIP : un spacieux cockpit, une gestion de l’annexe facile et discrète et une terrasse arrière innovante. Chaque détail ou fonction a été pensé pour améliorer la vie à bord et l’expérience de croisière.

Des matériaux haut-de-gamme

Le Jeanneau 54 est né de l’étroite collaboration entre Philippe Briand, qui a dessiné la coque et l’élégant profil de pont afin d’assurer le traitement de navigabilité et l’aspect intemporel, et Andrew Winch pour l’approche méticuleuse de chaque détail ergonomique et le choix des matériaux haut-de-gamme qui rappellent l’aspect et le sentiment d’un superyacht. De l’avis même de ses concepteurs, “aucun yacht comme le Jeanneau 54 n’a jamais existé”.

Bain de soleil intégré avec bimini rétractable

Quelques exemples. Un bain de soleil intégré dans le pont avant avec bimini rétractable, un endroit tranquille pour la lecture et la détente; le plus long cockpit de sa classe; un accès direct au puits à chaine depuis le pont; une conception “sécurité d’abord” incluant le déploiement facile du radeau de survie à l’arrière de la table; des daviers rétractables qui permettent la mise à l’eau facile d’une grande annexe sans prendre l’espace intérieur, l’innovante terrasse arrière avec chaises longues intégrées…

Un 360 docking disponible avec levier de commande

Côté voiles. Tous les winchs sont rassemblés devant les postes de barre assurant un maniement de la voile facile à partir d’un emplacement dédié à cela et qui laisse libre le reste du cockpit; les multiples plans de voilure montrent que le yacht peut être adapté à tous les programmes et toutes les zones de navigation; le 360 docking est disponible avec levier de commande électronique et POD pivotant pour le summum de la manœuvrabilité…

Bienvenue

Côté aménagements. La cabine propriétaire est équipée d’une salle de bain privative conçue avec le même plancher que la cabine, au même niveau et avec une douche à l’italienne; assis dans le lit, le positionnement avant des grands hublots de coque permet une vue sur la mer surprenante. La cuisine offre des rangements exceptionnels dans des bacs sous le plancher, de longs tiroirs et des emplacements intelligents pour les appareils ménagers de taille importante. La cabine VIP, enfin : un grand lit 150/ 205cm avec un accès facile par le côté, une hauteur sous barrots au-dessus de la couchette qui permet, là aussi, de s’asseoir dans son lit pour lire, une salle d’eau privative avec cabine douche séparée et une vue mer grâce au positionnement arrière des grands hublots de coque. Bienvenue sur le Jeanneau 54, conçu pour votre manière de vivre et de naviguer.

Jeanneau in Saint-Tropez

2016 will mark the 40th anniversary of the solo transatlantic crossing made by Yves Olivaux on a Melody built by the Jeanneau boatyard. It was in the early days of the great offshore races and a big challenge for Jeanneau to show that a single-hander production boat could cross the Atlantic as Eric Tabarly had done in 1964.

“Sailors to the core” is the Jeanneau hallmark. For customers who sail often Jeanneau offers full-on uncompromising sailboats, perfect in light airs, comfortable for cruising, stable when the wind picks up and always pleasant to live aboard when in harbour. It all began in 1957, when Henri Jeanneau built a wooden hull in his father’s hardware store in Herbiers, and the story continues today with the latest model, the Jeanneau 54.

Unusual solutions

A love story

A lot of water has flowed under the hulls of Jeanneau’s creations since. Beautiful and modern, all are inspired by an appreciation and passion for fluid, elegant lines. The company’s latest model, the Jeanneau 54, maintains the reputation but revolutionises the category. In fact every aspect of this 53-footer is new. Designed to suit those who want to live aboard a sailing boat, it introduces some novel solutions not seen before, as evident in the VIP interior, with its spacious cockpit and innovative terrace at the back. Every detail and function has been carefully thought through to improve life on board and the cruising experience.

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ÉVÉNEMENT NAUTIQUE Nautical event

360 Docking system with joystick control Quality materials

The Jeanneau 54 is the result of a close collaboration between Philippe Briand, who designed the hull and elegant deck shape maintaining the navigable, timeless aspects, and Andrew Winch whose meticulous attention to detail is evident in terms of ergonomics and the choice of high-end materials worthy of a superyacht. Even its designers are convinced that “there has never been a yacht like the Jeanneau 54”.

Sunbathing area with retractable bimini

To give you a few examples, there is: a sunbathing area incorporated into the deck with retractable bimini, a tranquil place to read and relax; the longest cockpit in its class; direct access to the anchor chain from the deck; a “safety first” approach to design including easy deployment of the life raft from behind the table; retractable hooks allowing easy launch of a large annexe without taking up space inside; a novel terrace aft incorporating sun loungers …

All winches are in front of the helm for easy handling, leaving the rest of the cockpit area uncluttered; multiple sail plan options mean the yacht can sail almost anywhere; it has the 360 Docking system with electronic joystick control and pivoting drive pod unit for stress-free manoeuvres.

Welcome aboard

As for the facilities, the owner’s cabin has its own private bathroom designed with the same flooring as the cabin, at the same level and with an Italian-style shower; when sitting up in bed, the occupant has a superb sea view through large portholes. The kitchen offers plenty of storage in bins under the floor, with long drawers and an intelligent layout of the larger appliances. Last but not least the VIP cabin has a large 150 x 205cm bed, easy to access from the side and with enough headroom so the occupant can sit up in bed to read, an ensuite shower room and view of the sea through large portholes to the rear. Welcome aboard the Jeanneau 54, designed for the way you want to live and sail.


ravade de Saint-Tropez Une page de l’Histoire de France A page in the History of France

La 457e Bravade s’est déroulé les 16, 17 et 18 mai, cette année. Comme l’année dernière, comme l’année précédente… Plus de 450 ans que les Tropéziens fêtent leur saint-patron au son des fifres et des tambours. Et des tromblons aussi. Une page de l’histoire du village inscrite dans le grand livre de l’Histoire de France. Au début de notre ère naquit à Pise en Toscane, dans une famille patricienne le chevalier Torpès. Brillant officier, remarqué par l’empereur Néron, celui-ci le nomme intendant de son palais. Las, au cours d’une fête donné par l’empereur, Torpès récemment converti à la religion par Saint Paul, fait une profession de foi solennelle et refuse comme le lui demande Néron de se rétracter. Il est alors décapité en l’an 68. Et son corps est déposé à l’embouchure de l’Arno dans une barque, tel un parricide, avec un chien et un coq, abandonnés aux courants de la mer, aux courants Ligure qui les mènent vers les rivages varois.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

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PATRIMOINE Heritage

457e année des Bravades de Saint-Tropez ETAT-MAJOR 2015/Senior Staff in the Bravade Corp 2015

Défense locale

Poussée par les vents d’Est, l’embarcation vient accoster dans le golfe d’Héracléa. On y édifie un lieu de culte en l’honneur de Torpès, Tropez, Saint-Tropez et la translation de ses restes a lieu un 17 mai. Quelques siècles plus tard, alors que les pirates écumaient régulièrement les côtes méditerranéennes, le modeste village de Saint-Tropez était la proie de ces pilleurs. Aussi, pour se protéger, une milice chargée de défendre la population fut créée. En 1558, un Conseil de la Communauté décida de désigner sous le nom de Capitaine de Ville, le chef de cette milice avec pouvoir de recruter et de commander les hommes nécessaires à la défense de la cité. Pendant plus d’un siècle, les Capitaines de Ville et leurs milices assurèrent ainsi la défense locale et s’opposèrent victorieusement aux nombreuses attaques venues de la mer.

Capitaine de Ville/Town Captain : Alain Grosso Enseigne/Standard Bearer : Clément Radon-Grosso Major/Major : Jean-Michel Pannacchi Major de l’Enseigne/Standard Major : Damien Astézan

In 2015 the 457th Bravade took place on 16, 17 and 18 May. As it did last year, the year before and the year before that… Indeed the citizens of Saint-Tropez have been celebrating their patron saint on these dates for over 450 years with fifes and drums - and muskets. They are celebrating a page of village history in the History of France.

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PATRIMOINE Heritage Born in Pisa, Tuscany, early AD into a patrician family, the knight Torpès was a brilliant officer, chosen by Emperor Nero for a position in his palace. Alas one day, during a party given by the Emperor, Torpès who had recently been converted by St Paul made a declaration of his faith and refused to retract it as requested by Nero. As a result, he was beheaded in 68 AD and his body dumped at the mouth of the River Arno in a boat, with a dog and cockerel, and left to the mercy of the Ligurian currents which brought them to the Var coast.

Local defence

Why is it a page in the History of France? Because all the Kings of France, from Charles IX to Louis XIII, ratified in writing the powers invested in Saint-Tropez’s militia which was an exceptional “privilege”. Under Louis XIV, the local militia gave way to a royal garrison billeted in the Citadelle. But while the Tropezians may have ceased to use their weapons to defend their town, they kept them to honour their patron saint. And so the Town Captain continued to lead his corps for three days every year. The inhabitants were only too keen, and still are today, to don the uniforms and weapons their ancestors had worn. And thus the history of Saint-Tropez and its patron merges with the History of France. Ever since, this timeless event has been commemorated annually on 16, 17 and 18 May: a unique, spectacular festival, the Bravade is an intimate and happy occasion for Tropezians who remain faithful to the end: “Ad Usque Fidelis”.

During the Bravade an estimated 30,000 shots are fired from muskets and blunderbusses, requiring around 400kg of gunpowder.

On estime aujourd’hui à plus de 30 000 le nombre de coups de tromblons et de mousquets tirés au cours des journées de Bravade, soit près de 400 kilos de poudre.

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Une fête originale et grandiose

Pourquoi une page de l’Histoire de France ? Parce que tous les Rois de France, de Charles IX à Louis XIII, donnèrent par lettres patentes signées de leur main ces pouvoirs attribués à cette milice de Saint-Tropez (un “privilège” exceptionnel). Sous Louis XIV, la milice locale fit place à une garnison royale installée à la citadelle. Mais les Tropéziens, tout en cessant de faire usage de leurs armes pour défendre leur cité, les conservèrent pour honorer leur Saint Patron. Et le Capitaine de Ville continua à se mettre à la tête de la Bravade durant trois jours. Et les habitants ne furent que plus zélés à reprendre, ce jour-là, le costume et les armes que leurs ancêtres avaient jusqu’alors portés. Ainsi fusionne l’histoire de Saint-Tropez, du village, et de son patron avec l’Histoire de France. Depuis, cet événement immuable est magnifiquement commémoré chaque année les 16, 17 et 18 mai. Une fête unique et grandiose, intime et joyeuse, la fête des Bravades. Celle des Tropéziens fidèles jusqu’au bout. “Ad Usque Fidelis.”

Saint-Tropez

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© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Driven by easterly winds, the boat landed in the Gulf at the town of Heraclea. The locals built a place of worship in honour of Torpès, Tropez, Saint-Tropez and his remains were transferred to this holy place on 17 May. Centuries later at a time when pirates roamed the Mediterranean coast, the humble village of Saint-Tropez was easy prey to these looters. So for protection a militia was appointed to defend the population. In 1558, the village council decided to appoint a Town Captain to head up this militia and gave him the power to recruit and command the men required to guard the town. For over a century the Town Captains and their militias defended the area, successfully fending off numerous attacks from the sea.

An original and spectacular festival


PATRIMOINE Heritage

S

La

aint-Pierre

Une fête méditerranéenne séculaire

St Peter | A Mediterranean festival Photographies : © Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

En des temps plus anciens où le vent faisait office d’unique énergie des transports maritimes, le métier de pêcheur était répandu. Répandu parce qu’il procurait un élément de subsistance régulier et pas cher. Respecté aussi parce qu’il nécessitait de se confronter souvent aux éléments. Et, pour se protéger, l’humain s’en remettait aux forces supérieures invisibles… In the distant past when wind was the only energy source powering their boats, fishing as a trade was widespread; widespread because it provided a livelihood and regular source of food that was cheap. It was also a highly respected trade because they had to face the elements. For protection, Man relied on invisible, superior forces.

La Saint-Pierre fait partie des grandes fêtes traditionnelles de Provence et du littoral méditerranéen. Elle est célébrée au solstice d’été, au moment de l’année où les journées sont les plus longues, les nuits les plus courtes et où, imperceptiblement, le soleil va commencer à décliner. A Saint-Tropez, la fête de la Saint-Pierre s’achève la nuit tombée à la Pesquière (de l’occitan pesquièr, “vivier”) par le grand feu purificateur d’un pointu sur le rivage, seul aspect païen d’une réunion populaire fortement marquée depuis des siècles par la religion chrétienne.

Saint-Tropez

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PATRIMOINE Heritage The Feast of St Peter is a big traditional festival in Provence and on the Mediterranean coast. It celebrates the summer solstice, that time of year when the days are longest, the nights shortest, and imperceptibly the sun will start to sink lower. At Saint-Tropez, the Feast of St Peter ends as night falls at La Pesquière (from the Occitan word pesquièr, “fish breeding area”) with the burning of a pointu on the shore in an act of purification, the only Pagan aspect of an essentially working class occasion, strongly influenced by Christianity.

Men of the sea

Procession

To the sound of the waves

As it does with its Bravade, Saint-Tropez has remained faithful to these traditions even though the festivities today do not last as long. In days gone by on the day before, leaders of the fishermen’s corporation, dressed in their full regalia would fetch the statue of the saint and lead a procession to take it to their headquarters. Before this, the officiating priest would sprinkle a log with holy water before setting light to it. The next day, all the fishermen would lead another procession, a prelude to three days of festivities.

This feast day has lost none of its power in a fast-moving world. It offers a moment of reflection, when time stands still, bringing us closer to nature and its unchanging cycles. In the evening at La Pesquière, the light cast by the burning boat is reflected in the eyes of the children. The day ends with St Peter’s Ball: Peter the Apostle, Peter the Protector, Peter the bedrock of social stability. In Saint-Tropez the people dance together beneath the soft light of the lanterns to the sound of an accordion and waves breaking on the shore at La Pesquière.

In Saint-Tropez, a service to honour their protector is held in the parish church and attended by members of the SNSM (national lifeboat organisation), local fishermen, friends of the Bravade, the Cepoun, Town Captain and the bravedeurs. In fact the Feast of St Peter celebrates an emblematic figure with a dual role, as not only does he protect these men of the sea who during the fishing season battle the elements every day, but also the tools of their trade – their boats.

Procession

Comme pour “Sa” Bravade, Saint-Tropez reste fidèle à ces traditions même si les festivités durent aujourd’hui moins longtemps. Autrefois, les prud’hommes en grande tenue allaient chercher, la veille de la Saint-Pierre, la statue du saint qu’ils amenaient en procession au tribunal de pêche. Devant celui-ci, l’officiant aspergeait d’eau bénite un amas de buches auquel il mettait ensuite le feu. Le lendemain, tous les pêcheurs organisaient une procession, prélude de réjouissances qui duraient trois jours.

Dans la nuit rythmée par le clapotis

Hommes de la mer

Cette fête populaire n’a rien perdu de sa force symbolique dans un monde de nos jours chamboulé. Elle permet d’ouvrir une autre fenêtre, peut-être de ralentir le temps, de se rapprocher de la nature et de ses cycles immuables, de tourner la clé des songes. Le soir, à la Pesquière, la barque qui brule se reflète dans les yeux éblouis des enfants. Le jour s’achève par le bal de la Saint-Pierre. Pierre, l’apôtre. Pierre, le protecteur. Pierre, le socle d’une stabilité sociale séculaire. Et l’on danse ensemble à la lueur des lampions au son d’un accordéon dans la nuit rythmée par le clapotis des vaguelettes qui s’écrasent à la Pesquière.

A Saint-Tropez, l’office célébré dans l’église paroissiale en l’honneur du saint protecteur est suivie par les marins de la SNSM, la société nationale de sauvetage en mer, les quelque pêcheurs locaux, l’association des amis de la Bravade et des traditions tropéziennes, par le Cepoun, le Capitaine de ville et les bravadeurs. Car la fête de la Saint-Pierre célèbre la figure emblématique et, à double titre, protectrice des pêcheurs de Méditerranée. Censé protéger autrefois ces hommes de la mer qui, par tout temps, avaient à se confronter aux dures conditions de travail, honorer le saint protégeait aussi leur embarcation, précieux gagne-pain.

Saint-Tropez

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CINÉMA Cinema

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FESTIVAL DES ANTIPODES

12 au 18 octobre 2015 à Saint-Tropez • 12 to 18 October 2015 in Saint-Tropez

inéma, culture et échanges par delà les mers

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7 5 8

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Un classique de Charles Chauvel

Après le vrombissement des voitures apocalyptiques des “guerriers de la route” de « Mad Max 4 », événement du dernier Festival de Cannes, le festivalier des Antipodes découvrira bientôt sous le soleil de Saint-Tropez le meilleur de la production australienne et néo-zélandaise lors de la 17e Rencontre des Antipodes. Avec quelques perles choisies par son infatigable président, Bernard Bories.

Ce n’est pas encore le programme définitif (les membres du jury ne sont pas non plus encore définitifs) mais Bernard Bories espère bien présenter, si la copie est disponible, « The Forty Thousand Horsemen », un classique de Charles Chauvel sur Gallipoli tourné en 1940 et, pour la première fois au festival, une série avec les deux premiers épisodes de « Gallipoli » réalisé par Glendyn Ivin. Autre perle souhaitée : « Forbidden Ground », film australien qui plonge dans l’histoire de trois soldats anglais pris sous les feux ennemis et qui doivent choisir : continuer l’attaque vers la tranchée adverse ou se replier.

Cette année 2015 de commémoration de la Première Guerre Mondiale est une année riche en émotions entre la France et les Antipodes et en particulier pour nos amis du bout du monde. C’est en effet celle du centenaire de la bataille de Gallipoli et de leur engagement en France et en Belgique mais aussi une belle année, vivifiante et éclectique, pour le cinéma des Antipodes dans l’hexagone.

Thriller atypique

Cinema, culture and exchanges across the seas

A classic from Charles Chauvel

Autre espérance du président Bories, “amener jusque dans ce beau village provençal du bord de la méditerranée qu’est Saint-Tropez, un petit bijou des antipodes” : « The Infinite Man » de Hugh Sullivan, une comédie romantique innovante qui fait voyager dans le temps ou encore « The Legend Maker » de Ian Pringle, la biographie ironique d’un mauvais garçon, spécialiste des

Although the final programme has yet to be confirmed (the same goes for the jury members), Bernard Bories hopes to present, if a copy is available, The Forty Thousand Horsemen, a classic by Charles Chauvel about Gallipoli shot in 1940; and for the first time at the festival a series with the first two episodes of Glendyn Ivin’s Gallipoli. Another gem on his wish list is the Australian film, Forbidden Ground, which tells the story of three English soldiers trapped in No Man’s Land and under fire, who must choose whether to attack or withdraw.

After the roar of road warriors’ apocalyptic vehicles in Mad Max 4, the event of the last Cannes Film Festival, Antipodes festival-goers will be heading for Saint-Tropez to see the best in Australian and Kiwi productions at the 17th Rencontre Atypical thriller des Antipodes. And once again, there are some real gems Another film that festival president Bories hopes to bring “to this lovely Provencal village on the Mediterranean that is Saint-Tropez” is Hugh selected by this film festival’s President, Bernard Bories. With 2015 being a special year of commemoration for the First World War it is one full of emotions for France and the Antipodes, particularly for our friends on the other side of the world. Not only is it the centenary of the Battle of Gallipoli and their involvement in France and Belgium, but an excellent year of eclectic and exciting films from down-under in France.

Sullivan’s The Infinite Man, a novel romantic comedy that juggles with time, and also Ian Pringle’s The Legend Maker, an ironic biography of a master forger of ID papers in Melbourne. Others include the legendary seventies classic Wake in Fright directed by Ted Kotcheff and the atypical quasiburlesque comedy thriller Kill Me Three times directed by Kriv Stenders (winner of the Public Prize in Saint-Tropez for his film Red Dog).

Saint-Tropez

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CINÉMA Cinema Avions en papier

faux papiers installé à Melbourne. Et même ce grand classique mythique des années 70 « Wake in Fright » de Ted Kotcheff ainsi que le thriller atypique à l’humour quasi burlesque « Kill Me Three times » réalisé par Kriv Stenders (Prix du Public à Saint-Tropez pour son film « Red Dog »).

Dans un autre registre, le très coloré et virevoltant « Paper Planes » de Robert Connolly est un film familial dans la plus belle acceptation du terme. Dylan dont le père, l’excellent Sam Worthington, n’arrive pas à se remettre du décès de sa femme, va découvrir la magie des avions en papier et tout faire pour participer au champion du monde de lancé d’avions en papier qui doit avoir lieu au Japon. Un film distrayant, exaltant comme une comédie de Vincente Minnelli ou un film d’aventure de Steven Spielberg.

Pionniers du cinéma australien Cette édition 2015 fera aussi une place belle à la diversité des genres et proposera le premier film australien en couleur présenté en compétition au Festival de Cannes… 1955, « Jedda » de Charles Chauvel, une histoire d’amour impossible où pour la première fois les héros sont des acteurs Aborigènes. Le film sera accompagné d’un superbe documentaire de John Dogget-Williams « The big picture » sur ces pionniers du cinéma australien que furent Charles et Elsa Chauvel.

Film noir, limite fantastique Autre univers est celui de « Touch » de Christopher Houghton, entre thriller, film noir à la limite du fantastique et du drame intimiste. Une jeune femme en fuite avec sa fille, un motel en pleine campagne, la nuit, un mystérieux poursuivant et cette sensation que tout n’est pas ce qui parait être.

A Saint-Tropez en avant-première

Jeune public, courts métrages, documentaires et inédits

Film néo-zélandais puissant, « White Lies » nous entrainera dans le monde maori à travers l’histoire de Paraiti, médecin et sage-femme de sa communauté tribale. Alors qu’une nouvelle loi rend illégal son action, elle est approchée par Maraea, la servante d’une femme riche... Autre œuvre néo-zélandaise intense, « The Dark Horse », inspirée de la vie de l’exchampion d’échec Genesis Potini, sera présentée à Saint-Tropez en avant-première de sa sortie nationale. Atteint de troubles bipolaires pour lesquels il a fait de nombreux séjours dans des institutions spécialisés, Genesis Potini décide lors de sa sortie de clinique de mettre son talent et les valeurs de la culture maorie au service des jeunes désœuvrés de son quartier que guette la délinquance. C’est un film émotionnellement dense, un exemple de la formidable puissance de l’être humain à retrouver sa capacité de partage, de générosité et d’ouverture à l’autre. 1 | Forbidden Ground 2 | Blanca 3 | All Gods Creature

4 | Jedda 5 | White Lies 6 | Paper Planes

Quant aux documentaires, on pourrait retrouver celui de Molly Reynolds « Still our Country, Reflexion on a culture », une évocation lumineuse toute en nuance de la vie contemporaine du peuple Yolngu ou encore « These Heathen Dreams » de Anne Tsoulis, à propos du poète australien Christopher Barnett. Bien sûr, nous retrouverons à Saint-Tropez la section Antipodes Junior destinée au jeune public tout comme la compétition de courts métrages ainsi que des documentaires, des classiques, des inédits des antipodes et ouverture sur les voisins de l’Australie, une fenêtre sur l’Indonésie avec le magnifique et émouvant « Tabula Rasa » qui plongera le festivalier dans les couleurs et les mille saveurs de la cuisine indonésienne. C’est sous le soleil (de SaintTropez) que chaque soirée du festival sera une fête du cinéma, de la culture et des échanges par delà les mers… Les entrées sont gratuites pendant toute la semaine dans la mesure des places disponibles. Un régal !

www.festivaldesantipodes.org

7 | Tabula Rasa 8 | Touch

Pioneers of Australian cinema

for the World Paper Plane Championships in Japan. An entertaining movie it’s as exhilarating as a Vincente Minnelli comedy or Steven Spielberg adventure movie.

The 2015 edition will also give screen time to a range of genres, including the first Australian film shot in colour that was presented at the Cannes Film Festival in 1955. It is another by Charles Chauvel, entitled Jedda about forbidden love where for the first time the heroes are Aborigine actors, and will be supported by John Doggett-Williams’ superb documentary, The Big Picture about Charles and Elsa Chauvel, pioneers of Australian cinema.

Film noir on the edge of Gothic fantasy Another universe is that of Christopher Houghton’s Touch, somewhere between thriller and film noir on the edge of Gothic fantasy, and an intimate drama. A young woman on the run with her daughter, a motel in the middle of nowhere, at night, a mysterious man in pursuit and the feeling that nothing is quite as it appears.

Preview in Saint-Tropez The powerful New Zealand film White Lies immerses us in the Maori world with the story of Paraiti, healer and midwife in her tribal community. Although new laws prohibit unlicensed healers, she is approached by Maraea, the servant of a wealthy woman... Another intense work from New Zealand is The Dark Horse, inspired by the life of former chess champion, Genesis Potini, which will have its preview showing in Saint-Tropez before its global release. Suffering from bipolar disorder which led to numerous stays in special institutions, Genesis Potini decided on leaving the clinic to use his talent and Maori culture values to help unemployed youngsters who turn to petty crime. It is an emotionally complex film, a fine example of the impact one man can make by sharing his skills and opening up to others.

Young audience, short films, documentaries and new releases As for the documentaries, we find one by Molly Reynolds, Still Our Country, Reflexions on a Culture, an enlightening insight into the modern daily lives of the Yolngu people, and These Heathen Dreams by Anne Tsoulis about Australian poet Christopher Barnett. And of course, as always, we will also find in Saint-Tropez the Antipodes Junior section for kids, a short film competition, some classics, a few new releases from the Antipodes and a glimpse of what Australia’s neighbours in Indonesia are up to, with the mouth-watering Tabula Rasa which plunges festival-goers into the colours and flavours of Indonesian cuisine. In the Saint-Tropez sunshine every evening is a celebration of film, culture and exchanges from across the seas… Entry to all films is free throughout the week depending on availability. A treat is in store for all!

Paper planes In another category is Robert Connolly’s colourful, free-flying Paper Planes, a children’s film in the best tradition. Dylan, the father played by the excellent Sam Worthington who is struggling to get over the death of his wife, discovers the magic of paper planes and channels his energy into preparing

Saint-Tropez

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SNSM France’s lifeboat organisation

B

Des

énévoles sur le pont

24h/24

La station SNSM de Saint-Tropez est une des plus anciennes de France. Et l’une des plus jeunes en effectifs avec une moyenne d’âge de 38 ans. Pour l’année 2014, la SNSM de Saint-Tropez a effectué 38 sauvetages en mer dont 17 de nuit, principalement durant l’été. Et sauvé des vies humaines qui, sans son intervention, couraient, par excès d’optimisme ou inconscience majeure, à leur perte par noyade ou hypothermie. La station SNSM de Saint-Tropez : 24 gars et filles soudés par une indéfectible envie de sauver en mer.

© SNSM Saint-Tropez

The SNSM lifeguard station at Saint-Tropez is one of the oldest in France - and one of the youngest in terms of its volunteers with an average age of 38. In 2014, the Saint-Tropez SNSM carried out 38 rescues at sea including 17 at night mainly during the summer; and saved people who, without their intervention, would have died through drowning or hypothermia, due to an excess of optimism or total lack of awareness. The SNSM station at Saint-Tropez is manned by 24 men and women united in their unwavering desire to save lives at sea.

Saint-Tropez

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SNSM France’s lifeboat organisation

Voilier empli d’eau A bord de ce voilier de 7,20 m, 2 personnes et pas de canot de sauvetage. Impossible pour eux de donner leur position. La panique à bord est totale. Les 2 passagers ont pu revêtir leur gilet de sauvetage mais la cale prend l’eau. La recherche est d’autant plus difficile qu’ils n’ont aucun point de repère côtier. Impossible pour eux d’estimer ou de donner leur position. Inaudibles à la VHF, ils se déclarent face aux Salins. Le canot de sauvetage va aller et venir pendant près de deux heures. Finalement, grâce au tir de fusées de détresse, le couple sera repéré aux Issambres à 6 miles de la côte. Il est 23h20, le voilier empli d’eau a longtemps dérivé. Remorqués enfin, ils feront leur entrée aux Marines de Cogolin à 2h20 du matin. Epuisés.

Impossible de monter à bord Le couple est sauvé. Mais à peine arrivé, le canot SNSM est de nouveau appelé par le CROSS MED. Cette fois, c’est un catamaran, voile déchirée, en perdition au large de Cap Camara avec 6 personnes à bord. Côté SNSM, François Schettino, Pierre-Yves Barasc et Christophe Hue, de la première intervention, sont rejoints par Julien Couturier, Bruno Rocchietta et Louis Hottebard. Le vent affiche force 8 avec des rafales de 9 et des creux de 3 à 3,5 m. La mer est formée. Impossible de monter à bord. Après plusieurs tentatives et beaucoup de mal, l’équipe réussit à passer la remorque sur taquets. Retour au port à 3 nœuds (10 d’habitude) tellement le vent est présent. Heureusement, il souffle de face ce qui évite au bateau remorqué de venir taper sur le canot. Partie à 2h50, l’équipe finit au môle Jean Réveille à 9h50 : 7 heures de sauvetage. Et 6 personnes saines et sauves.

La plupart règle, pas tous Le jour s’est levé sur le golfe, la mer et le vent n’ont pas molli et il reste toujours des imprudents qui présument de leur force et de leurs compétences. Un quart d’heure après avoir remorqué le 2e voilier, nouvelle alerte, le canot de Saint-Tropez est appelé cette fois pour porter secours à un troisième voilier dont les occupants pensaient pouvoir rallier Cannes vent arrière. Ils sont 3 à bord. C’est le mistral gagnant, trop fort. L’esquif est déjà à 6 miles au large lorsque la SNSM la rejoint. Et sauvera l’équipage apeuré. Tout cela a un coût, bien sûr. Etabli en fonction de la longueur du bateau, de 250 à 500 € environ de l’heure remorquée. La plupart règle, pas tous. Dans notre histoire, vous vous souvenez du premier sauvetage périlleux. Le voilier et son équipage étaient voués à couler et périr. Eux n’ont à ce jour pas voulu régler leur sauvetage. Bilan de l’opération : 11 personnes sauvées et 3 voiliers remorqués, à bord du canot SNSM Saint-Tropez : 3 pare-battages perdus, 2 projecteurs cassés, le canon à eau et les antennes sur le toit arrachés. Le prix de présence en mer du canot SNSM est estimé à 1100 € de l’heure.

On the night of 13-14 August 2014, the team at the station did not get much sleep. Throughout the day, the wind had been blowing hard across the Gulf of Saint-Tropez and surrounding areas. On the evening of the 13th, it was 21.30 when the sirens sounded, a call to arms that lifeboat crew members are more than familiar with and means they have to go out to sea. The station had been called up by CROSS MED (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Méditerranée) to go to the aid of a sailing yacht. The sea was massive, the Mistral howling at over 100km/h and conditions were extreme. That evening, that night, the Saint-Tropez SNSM crew rescued three boats in distress: 11 very frightened people. Having left around 21.30, they would not finally return to shore until 11.30am the next day: 15 hours non-stop with the incessant roar of the lifeboat engine for company.

Boat full of water On board the 7.2m sailboat were two people and no lifeboat. The two passengers had been able to don their lifejackets, but the hold was taking on water. The search was made that much more difficult as they had no coastal landmark - impossible for them to estimate or give their position. Inaudible on the VHF they said they were opposite Salins. The lifeboat went back and forth for nearly two hours. Finally, thanks to

© SNSM Saint-Tropez

Dans la nuit du 13 au 14 août 2014, l’équipage de la SNSM de Saint-Tropez n’a pas beaucoup dormi. Toute la journée, le vent a soufflé fort sur le golfe de Saint-Tropez et alentours. Le 13 au soir, il est 9 heures et demi quand les sirènes retentissent, un appel pour prendre le large dont les membres sont coutumiers. La SNSM est appelée par le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Méditerranée (CROSS MED) pour aller porter secours à un voilier. La mer est très forte. Le mistral rugit à plus de 100 km/h et les conditions sont extrêmes. Ce soir-là, cette nuit, la SNSM de Saint-Tropez va porter secours à 3 bateaux en perdition, 11 personnes au total apeurées. Parti vers 21h30, l’équipage ne reviendra définitivement à terre que le lendemain après 11h30. 15 heures non-stop dans le gîte incessant du canot et le vrombissement permanent du moteur.


© SNSM Saint-Tropez

SNSM France’s lifeboat organisation

Expertise requise

Nouveau Patron

Ce n’est pas tous les jours que l’équipe de la SNSM de Saint-Tropez est confrontée à de telles conditions d’interventions. L’été, toutefois, son expertise est requise presque chaque jour. Et ses équipiers restent en alerte. Ils sont 24 actuellement à composer l’équipe tropézienne dont 2 d’origine bretonne, dont 4 filles qui ne sont pas les dernières à s’entrainer, nager, suivre les formations, faire du sport et de la musculation.

Cette année, le Patron a changé. Le Patron est, comme son nom l’indique, celui qui dirige les opérations en mer. A bord, tous sont sous son commandement. Aussi, lorsque François Schettino a cédé son poste après 18 années passées à la barre, l’émotion était palpable. Les entraînements, les sorties en mer, les sauvetages créent entre ces hommes et ces femmes, dont le courage et l’abnégation sont unes de leurs premières qualités, une chaîne d’union qui ne se rompt pas comme ça. Eric Esters est le nouveau patron. A 52 ans, il n’est pas un novice. Infirmier libéral, il est Tropézien, moniteur de plongée, bénévole SNSM depuis 10 ans et titulaire de son permis hauturier. Son second est Thierry Maignan. Ils recherchent toujours des jeunes pour venir renflouer les rangs.

86 personnes sauvées

© Jean-Louis Chaix - Ville de Saint-Tropez

Des 38 sauvetages en mer comptabilisés, 17 ont été opérés de nuit. Il a été procédé à 18 remorquages pour avaries, 3 départs d’incendies maîtrisés, une évacuation sanitaire pour un malaise, une évacuation avec hélitreuillage pour accident de plongée, 6 échouages, 2 chavirages, 2 recherches de personnes tombées à l’eau, 4 fausses alertes par fusée rouge et un déséchouage de baleineau. Au total, 86 personnes ont été sauvées dont 3 d’une mort certaine (lire plus haut). Le Bailli a participé à 22 exercices sans compter les surveillances de régates et les shows aériens, 8 participations à l’entrainement et à la formation d’unités héliportées. Une journée pédagogique a ravi les enfants du centre de loisirs de Saint-Tropez. Avec un Bailli plus tout jeune : 26 ans !

Donateurs, bienvenus ! Pierre-Yves Barasc, le président de la SNSM Saint-Tropez, a de quoi se réjouir. Et oui, à 26 ans, le Bailli n’est plus tout jeune. L’arrivée du nouveau canot est prévue pour 2018. Il sera plus grand, plus rapide (vitesse : 25 nds), moins polluant, moins consommateur d’énergie et bourré de technologie (pilotage avec joystick, notamment), mise automatique de l’annexe à l’eau, etc. Coût : 1,3 M € financé à 50% par la station et 50% par les collectivités (Conseils général et régional et la Ville de Saint-Tropez qui devrait apporter 120 000 €). Donateurs, bienvenus ! En attendant, la Commune a fourni un semi-rigide, le SMS 8329, bien utile pour les “petites” interventions dans le golfe.

a distress signal, the couple were spotted at Les Issambres six miles off the coast. By now it was 23.20; the sailboat was full of water and drifting. They managed get the tow-rope attached and made it into Marines de Cogolin at 02.20, both passengers exhausted.

Secours en mer

Canal 16 : lien direct avec le CROSS MED Par téléphone : faire le 196

Marine rescue

Channel 16: direct link with CROSS MED By telephone: dial 196

the team managed to get the tow-rope on. They returned to Saint-Tropez at a speed of 3 knots rather than the usual 10 due to the wind strength. Fortunately, they were going into it so the towed boat did not bang into the lifeboat. Having left at 02.50, the crew arrived at the Jean Réveille jetty at 09.50: a seven-hour rescue, but six people safe and sound.

Impossible to get on board The couple were saved. But hardly had the SNSM lifeboat arrived back when they received another call from CROSS MED. This time it was a catamaran, sails ripped, in distress off the coast of Cap Camarat with six people aboard. For this second outing, François Schettino, Pierre-Yves Barasc and Christophe Hue who did the first intervention were joined by Julien Couturier, Bruno Rocchietta and Louis Hottebard. With a Force 8 gusting Force 9 wind and 3m to 3.5m troughs the sea was rough: impossible to get on board. After several attempts and great difficulty,

Most pay but not everyone As a new day dawned on the Gulf, neither sea nor wind had abated and there were still reckless people out there who had overestimated their strength and skills. Having towed in the second boat, 15 minutes later the

Saint-Tropez

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SNSM France’s lifeboat organisation Saint-Tropez lifeboat was called out again to help a third sailboat whose occupants thought they could reach Cannes with the wind behind them. There were three on board and the Mistral was winning - too strong. The skiff was already six miles offshore when the SNSM reached it, and saved another very frightened crew. Of course all this has a cost, depending on the length of the boat, of around €250 to €500 per hour for a tow. Most settle the bill, but not everyone. In this story, you remember the first dangerous rescue. The boat and her crew were doomed to sink and perish. At the time of writing they had refused to pay for their rescue. Balance sheet for the whole operation: 11 people saved and three boats towed back to shore - aboard the lifeboat, three fenders lost, two searchlights broken, water cannon and aerials on the cabin roof wrenched off. The estimated cost of operating a lifeboat at sea is €1,100 an hour.

Expertise required It’s not every day that the Saint-Tropez SNSM crews are faced with such difficult conditions when they go out. In summer however their expertise is required almost every day, so its members remain on alert. The current team comprises 24, all from Saint-Tropez bar two who hail from Brittany. Four are ladies who are up there with the lads training, swimming, attending courses, and keeping fit by doing sports and gym.

86 people saved Of the 38 sea rescues in 2014, 17 were at night. In the register: 18 tows due to damage, three outings to put out fires, one medical evacuation for illness, one helicopter evacuation for a scuba diving accident, six groundings, two capsizes, two searches for people who had fallen into the water, four false alarms and one to re-float a stranded whale calf. In total, 86 people were saved, including three who most certainly would have died (see above). Le

Bailli also took part in 22 exercises, not counting all the times it has to be present at regattas and air shows, eight training sessions and another with helicopters. An educational day delighted kids at the Saint-Tropez leisure centre, with a lifeboat that is no longer young: 26 years old!

All donations welcome! Pierre-Yves Barasc, SNSM Saint-Tropez President, has reasons to be pleased. And yes, at 26 years old, Le Bailli is getting on in years. The arrival of a new lifeboat is planned for 2018. It will be bigger, faster (25 knots), less polluting, more fuel efficient and more hi-tech (including joystick steering), automatized launching of inflatable, etc. Cost: a cool €1.3 million financed 50% by the station and 50% by organisations (Conseil Général, Conseil Régional and the Saint-Tropez town council which should bring in €120,000). All donations are welcome! Meanwhile, the municipality has provided a semi-rigid inflatable, the SMS 8329, which is very useful for “small” interventions in the Gulf.

New coxswain This year the team has a new coxswain (“Patron” in French). As the title in French suggests he is the one who directs operations at sea. On board everyone is under his command. When François Schettino stepped down after 18 years at the helm, the emotion was palpable. All the training sessions, sea outings and rescues forge a bond that cannot be broken between these men and women whose courage and selfsacrifice are their main qualities. Eric Esters is the new coxswain. At 52 he is no novice. A district nurse, he is Tropezian, a diving instructor, holder of the offshore boat licence, and has been a volunteer with the SNSM for 10 years. His number two is Thierry Maignan. They are always looking for young people to replenish their ranks.


ENVIRONNEMENT Environment

HROV Ariane

© Ifremer / Olivier Dugornay

n quête sous-marine E Avec ou sans fil !

Avec l’arrivée du HROV Ariane, HROV pour Hybrid Remotely Operated Vehicle et Ariane pour ne pas perdre le fil !, la famille des engins sous-marins de l’Ifremer s’agrandit. Ce véhicule compact (sa taille est comparable à celle d’une voiture citadine) offre des possibilités de déploiement nouvelles en mode télé-opéré (liaison physique par fibre optique reliant le robot au navire) ou autonome (sans lien physique avec le navire) jusqu’à 2500 mètres d’immersion à partir de navires côtiers ou hauturiers.

Le HROV Ariane se présente sous la forme d’un engin sous-marin inhabitable qui peut se mouvoir de façon autonome ou téléguidée. C’est, pour la communauté scientifique, un moyen d’intervention, d’inspection et Une conception brevetée par l’Ifremer La fonction d’Ariane est de réaliser des missions d’intervention, de cartographie haute résolution, optimisé en termes de d’observation et de cartographie des fonds marins. Ariane peut naviguer souplesse et de coût d’exploitation. Son baptême officiel dans des zones très accidentées comme les canyons méditerranéens par a eu lieu il y a peu, en avril, non loin de Saint-Tropez. exemple. Cela est rendu possible par une architecture de propulsion

Service Presse Ifremer www.ifremer.fr

adaptée, basée sur des propulseurs orientables, et des capteurs de navigation capables de fonctionner aussi bien sur fond plat que sur paroi verticale. L’originalité de sa conception hybride, brevetée par l’Ifremer et développée au sein de son centre européen de technologies sous-marines (CETSM), a retenu l’attention de partenaires industriels pour des usages allant au-delà du domaine scientifique.

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ENVIRONNEMENT Environment

On an underwater quest with or without a cable! HROV Ariane is an underwater vehicle that can operate autonomously or by remote-control. For the science community it offers a means to observe and produce high resolution maps of the seabed: an optimal solution in terms of flexibility and operational costs. It was officially launched not far from Saint-Tropez in April. With the arrival of the HROV (Hybrid Remotely Operated Vehicle) Ariane, Ifremer’s fleet of underwater vehicles has been expanded. The size of a small city car, this compact piece of equipment offers new deployment opportunities from coastal or ocean-going vessels, either in remote-controlled mode (via a fine fibre optic cable between robot and ship) or in free-swimming mode with no physical link, to depths of up to 2,500m.

A design patented by Ifremer Ariane will be used for intervention, observation and mapping of the seabed missions. The new vehicle is capable of navigating in very rugged terrain such as the canyons found in the Mediterranean, due to its propulsion design which combines a system of steerable thrusters and navigation sensors capable of functioning on a flat surface such as the seabed, or vertical rock faces. An original design patented by Ifremer and developed by its European Centre of Underwater Technologies (CETSM) it attracted the attention of industry partners who could see potential applications beyond the science field.

Sea trials in 2015 Ifremer began development of HROV Ariane in November 2010. The newcomer completes the French research institute’s range of undersea technologies which include the Nautile and the Victor 6000... It is agile and flexible and allows for faster interventions. Ariane’s sea trials will continue throughout 2015 with four campaigns on the oceanographic research vessels Le Suroît and L’Europe, the aim being to achieve an operating system capable of conducting scientific surveys in 2016. © Ifremer / Olivier Dugornay

© Ifremer / Olivier Dugornay

HROV Ariane, le nouveau sous-marin hybride de l’Ifremer

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ENVIRONNEMENT Environment Essais en mer en 2015

Partenaires industriels L’engin intègre des technologies développées par de nombreuses sociétés françaises. Des accords gagnant-gagnant ont été conclus avec la plupart des partenaires industriels. Citons notamment la société ECA Robotics en tant qu’architecte intégrateur et pour la télémanipulation électrique, la société SAFT près de Bordeaux pour les batteries, Prolexia et Robopec à La-Seynesur-Mer pour les logiciels et Osean au Pradet pour l’appareil photo innovant.

Innovations La “double personnalité” (télé-opéré ou autonome) du HROV Ariane a nécessité des innovations multiples. Comme le développement de logiciels de contrôle intelligent basés sur des technologies Open Source, également utilisés dans les applications spatiales par la NASA. Ceux-ci permettent soit une interaction permanente ou temporaire avec des opérateurs, soit l’autonomie décisionnelle totale en cas de non communication avec la surface.

Poids et encombrement réduits Autres innovations : le développement d’une source d’énergie embarquée (batterie Lithium Ion) basée sur les technologies utilisées sur les véhicules terrestres électriques, adaptées à l’usage sous-marin et au fonctionnement sécurisé en toute autonomie. Ou le développement de composants (moteurs, caméras, sonars, bras manipulateurs...) aux performances optimisées pour une consommation énergétique, un poids et un encombrement réduits et un fonctionnement autonome. Enfin, un système de gestion réversible de la fibre optique, en mode télé-opéré, via un mini-treuil intelligent embarqué dans l’engin, gère automatiquement la longueur de fibre optique filée.

© Ifremer / Olivier Dugornay

C’est en novembre 2010 que l’Ifremer a engagé le développement du HROV Ariane. Ce nouvel engin complète ainsi toute la gamme des technologies sous-marines de l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer tel Nautile ou Victor 6000... Il est souple, flexible et permet des interventions plus rapides. Les essais en mer du HROV Ariane vont se poursuivre tout au long de cette année 2015 au travers de quatre campagnes en mer, alternativement sur les navires océanographiques Le Suroît et L’Europe avec l’objectif d’aboutir à un système opérationnel capable d’assurer des campagnes scientifiques en 2016.

Industry partners Ariane incorporates technologies developed by a host of hitech French companies. Win-win agreements have been signed with most of its industry partners. They include ECA Robotics, an integrated systems architect who also handled the remote electric manipulation system; SAFT near Bordeaux for the batteries; Prolexia and Robopec based in La-Seyne-sur-Mer for the software; and Osean in Pradet for an innovative camera.

Innovations HROV Ariane’s “dual-personality” (remotely operated and freeswimming) has required an innovative approach in a number of areas. For example, the development of intelligent control software based on Open Source technologies, also used by NASA for space applications. These enable either a permanent or temporary interaction with operators on the surface, or total decision-making autonomy when there is no communication.

Interventions rapides

Weight and bulk reduced

Le coût d’exploitation de HROV Ariane a été optimisé par rapport aux solutions plus classiques. Complémentaire des engins d’intervention profonds existants (lire plus haut : Nautile, Victor 6000...) et mis en œuvre à partir de grands navires hauturiers, la programmation et les coûts de HROV Ariane correspondent aux nouvelles demandes d’interventions rapides dans le domaine côtier. Avec ou sans fil !

Other innovations include development of an energy source, Lithium ion batteries based on technology used in electric vehicles on land but adapted for underwater use so they function autonomously without mishap. Also development of components (engines, cameras, sonars, manipulator arms...) to optimise their performance in terms of energy use, by reducing weight and bulk and introducing the autonomous mode. And lastly, they have devised a reversible management system for the fibre optic cable in remote-controlled mode, via an intelligent mini-winch in the vehicle which automatically adjusts the length of the cable.

Rapid interventions

© Ifremer / Olivier Dugornay

Overall, HROV Ariane’s operating costs have been optimised compared to more conventional solutions. An excellent addition to existing deep-sea vehicles (Nautile, Victor 6000...) and able to be deployed from big ocean-going vessels, the programming and costs of HROV Ariane meet new demands for rapid interventions near the coast. With or without a cable!

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ENVIRONNEMENT Environment

Démarche “Port propre” Saint-Tropez dans la course !

Clean Port initiative Saint-Tropez on target! Jean Lescudier

PORT DE

SAINT-TROPEZ Quai de l'Épi - 83990 Saint-Tropez Tél. +33 (0)4 94 56 68 70 - VHF CANAL 9 Fax +33 (0)4 94 97 31 02 www.portsainttropez.com capitainerie@portsainttropez.com

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TRAVAUX Works

16 mois de

T ravaux

Bientôt la vitrine maritime 5 étoiles de la ville Les travaux de réhabilitation de la capitainerie du port de Saint-Tropez dureront 16 mois. Des fondations vont consolider la tour sans toucher au bâti car la structure est classée. Du rez-de-chaussée au toitterrasse, l’ensemble du bâtiment sera progressivement réaménagé. En plus d’être un espace plus convivial, la nouveauté sera l’ouverture d’un business center car Saint-Tropez, c’est bien connu, n’est pas qu’une destination détente. “Il s’agit à la fois de répondre aux problèmes d’espace et d’améliorer l’offre de services pour être à la hauteur des ports concurrents, souligne Jean-François Tourret, directeur du port. Un espace conciergerie permettra de stocker des bagages ou des colis déposés en attente pour les yachts. Mais la grande nouveauté sera la création d’un “business center”, indispensable au bon fonctionnement d’un port 5 étoiles qui aspire à l’excellence, un peu à l’image du yacht-club de Monaco. Ce nouvel espace comprendra deux parties, un salon et une terrasse ouverts aux clients du port durant les heures de service.”

W

16 months of

Coming soon: a five-star marina showcase

Un bâtiment élégant et plus fonctionnel L’étage de la tour actuelle sera transformé en une grande salle lumineuse et l’accueil déplacé dans le bâtiment mitoyen dont la surface sera doublée et répartie sur deux niveaux. L’ensemble technique et administratif se tiendra au rez-de-chaussée tandis que l’accueil se fera par un hall vitré offrant une vue splendide sur l’entrée du port. En attendant la fin des travaux, prévue pour fin 2016, début 2017, l’équipe du service portuaire et le personnel chargé du gardiennage seront installés dans des constructions modulaires. Intervention délicate : la stabilité de la tour en pierres sera exercée par la pose de pieux qui pourront mesurer jusqu’à 18 mètres de haut. L’auvent, la toiture et l’escalier du bâtiment mitoyen seront démolis pour donner place à un long bâtiment élégant et plus pratique. Les plans du cabinet d’architecture Chauvet donnent un aperçu de ce qui sera bientôt la vitrine maritime 5 étoiles de Saint-Tropez. Installation de nouveaux luminaires.

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Work to renovate the Harbour Master’s Office at SaintTropez has begun and will last 16 months. Foundation works will reinforce the tower without affecting the structure which is listed as a monument. From the ground-floor to the roof terrace the whole building will be gradually upgraded. As well as providing a more convivial space, it will boast a brand new business centre because Saint-Tropez, it’s well known, is not just a holiday destination.

Le port en chiffres | The harbour in figures Le port de Saint-Tropez compte 729 postes d’amarrage dont 97 au Pilon, 217 dans le vieux port, 365 dans le nouveau port (rebaptisé bassin Jean-Lescudier), 37 le long du môle JeanRéveille et 13 au quai d’Estienne d’Orves. En 2014, la capitainerie a reçu plus de 11 000 demandes d’amarrage et en a refusé plus de 3900, faute de places disponibles. Plus de 273 000 personnes ont accosté au moyen des navettes à l’espace d’accueil, plus de 170 000 à l’estacade du nouveau port et près de 30 000 croisiéristes ont débarqué en ville. Saint-Tropez’s harbour has 729 moorings, including 97 at Pilon, 217 in the Vieux Port, 365 in the Nouveau Port (renamed the Jean-Lescudier basin), and 37 on the Jean-Réveille jetty and Quai d’Estienne d’Orves. In 2014, the Harbour Master’s Office received over 11,000 requests for berths and had to turn away more than 3,900 due to lack of availability. Some 273,000 people came alongside in shuttles to the reception area, 170,000 at the landing stage in the new port and nearly 30,000 cruise passengers disembarked for the town.

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Rénovation de la station d’avitaillement.


TRAVAUX Works

Maintenance et travaux d’hiver | Winter maintenance and works L’ensemble des quais du port, victimes de l’usure du temps et de l’affouillement de la mer, fait l’objet d’une réfection régulière entre chaque saison estivale. Derniers en date, les travaux de confortement quai Bouchard sur le ponton réservé au bateau de la DCNS. L’ancien port de pêche de la Pesquière a vu son quai consolidé par la pose d’un socle et son revêtement remplacé. Des balises d’éclairage offrent dorénavant une douce lumière nocturne. La mosaïque de l’artiste Pei est en cours de restauration. Le revêtement de la place du Portalet a été remplacé par un dallage en pierre calcaire. Et la partie du sentier du littoral située entre la tour du Portalet et la plage de la Glaye a également été réhabilitée. Sur le quai Jaurès (et la rue Allard), des travaux ont été réalisés pour améliorer le réseau d’évacuation pluviale (et le réseau d’assainissement). Enfin, l’éclairage autour du nouveau port a été renforcé. All the quays in the harbour, as a result of being pummelled by the sea, undergo regular repairs during the winter months. The latest involved reinforcing the pontoon reserved for DCNS boats on Quai Bouchard. The quay at the old fishing port, La Pesquière, has been reinforced with a new base and surface. Newly installed beacons now provide a softer light at night. The mosaic by the artist Pei is in the process of being restored. The surface at Place du Portalet has been replaced by limestone paving, and the coastal path between the Portalet Tower and Glaye beach has also been refurbished. On Quai Jaurès (and Rue Allard) work has been completed to improve drainage when it rains and the sewage network. Lastly, there are now more lights around the new port.

“The purpose is to address the problems of space and improve services to be on a par with competing harbours,” explains Jean-François Tourret, Manager of the Port of Saint-Tropez. “A concierge area is being created where luggage and packages for visiting yachts can be stored. But the big novelty is the business centre, essential for a five-star harbour which aspires to excellence, rather like the Yacht Club de Monaco. There will be two areas - a lounge and terrace available to harbour customers during opening hours.”

An elegant yet more functional building

The first floor of the current tower will be transformed into one large bright room, and the reception moved to the adjoining building which will be twice the size it is now and on two levels. Technical and administrative services will be on the ground floor, with the reception in a glass-fronted lobby enjoying a fabulous view of the harbour. Pending completion of the project, due end of 2016 / early 2017, the team and security staff will be accommodated in prefabs. A delicate operation involves stabilising the stone tower with stakes measuring up to 18 metres high. The awning, roof and staircase in the adjoining building will be demolished to make way for a more elegant, practical long building. The plans from the Chauvet architect firm offer a glimpse of what will soon be a five-star marina showcase for Saint-Tropez.

Les travaux d’aménagement et d’extension de la capitainerie du port de Saint-Tropez débuteront après la saison.

Société nautique • Nouveau club-house | New clubhouse Déjà quelques années qu’il était attendu. Cette fois, ça y est : la SNST, la Société nautique de Saint-Tropez, dispose d’un nouveau club-house construit avec l’aide de la commune. Tout en bois, l’élégant chalet, d’une surface doublée par rapport à l’existant, soit 450 m2, servira à la fois de QG et de lieu d’accueil aux marins qui fréquentent le port de plaisance. Rappelons que les activités nautiques que la SNST organise ou co-organise en font l’un des clubs les plus actifs de Méditerranée, son objet demeurant la pratique sportive d’activités nautiques telles que régates et pêche. Forte aujourd’hui de près de 500 membres, l’histoire de la SNST a commencé en… 1899, oui, oui, en 1899. They had to wait several years but now it’s done: the SNST (Société nautique de Saint-Tropez) has a brand new clubhouse built with the help of the municipality. An elegant wooden chalet it is twice the size of the previous one, with a surface area of 450m2, and is the HQ as well as a welcoming space for sailors frequenting the marina. A reminder that the SNST is one of the most active clubs in the Mediterranean, organising and co-organising numerous events mainly focused on sailing and fishing. The club dates back to 1899 and today has around 500 members.

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ÉVÉNEMENT Event

N oël

à Saint-Tropez

C hristmas in Saint-Tropez P assé le temps de l’été et des plages ensoleillées, Saint-Tropez se pare de ses plus belles lumières à l’occasion des fêtes de fin d’année OUI, Saint-Tropez continue de briller en hiver ! Du 5 décembre au 5 janvier, venez découvrir les illuminations sur les façades du vieux port, dans nos ruelles, sur la place des Lices avec la patinoire à ciel ouvert. Un espace dédié aux petits et grands, qui pourront profiter de nombreuses autres animations comme le mur d’escalade, le chalet et l’atelier du Père Noël, les spectacles sur glace. Chaque week-end apportera son lot d’attractions : la magnifique crèche de Noël, les salons du chocolat, des douceurs et du vin, la Pastorale du Rampeù, le festival de Théâtre, le festival du cinéma pour enfants, les concerts de Bàrri Nou et d’Orgue, sans oublier la magnifique arrivée du Père Noël par la mer le soir du 24 ! OUI, pour terminer l’année, en partenariat avec les associations, les hôteliers et les commerçants nous vous réservons un programme festif et nous vous donnons rendez-vous le 31 décembre à minuit pour le feu d’artifice de la Saint-Sylvestre... et surtout nous vous réservons bien d’autres surprises !

With the summer and sun-soaked beaches a distant memory, Saint-Tropez dresses up in all its finery for the end of year festivities. YES, Saint-Tropez continues to sparkle in winter! From 5 December to 5 January everyone is welcome to see the Christmas lights in the Vieux Port, streets and Place des Lices, and take a turn on the outdoor skating rink. A whole area is set aside for young and old alike to enjoy a host of entertainment and activities on offer such as the climbing wall, Father Christmas’s workshop and chalet, and ice-skating shows. There are numerous attractions every weekend: a superb nativity scene, chocolate salons, sweet treats and wine, the Pastorale du Rampeù, a theatre festival, children’s cinema festival, Bàrri Nou and organ concerts, not to mention the arrival of Father Christmas himself by sea on Christmas Eve! YES, to end the year, in partnership with associations, hoteliers and shopkeepers, we have a festive programme in store, including a fabulous fireworks display at midnight on New Year’s Eve - and many other surprises!

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Retrouvez tout le programme de Noël à Saint-Tropez sur le site

www.saint-tropez.fr For more on the Christmas at Saint-Tropez calendar go to the website


La Tartane Chaque 25 décembre au soir, la tartane Sant Troupes glisse calmement sur les eaux du port et fait son entrée solennelle avec à son bord le Père Noël en pleine lumière. La tartane Sant Troupes, figure de prou de la STVT, Société tropézienne des voiliers de tradition, est à l’image de celles qui sillonnaient jadis le golfe chargées de bois, de foudres de vin, de sable et autres marchandises vouées au commerce. Pour l’heure, elle vient de se refaire une santé. Gréement, haubanage, grande voile, bastaques ont été renforcés ou rénovés. La tartane en avait besoin après quelques années sans véritable navigation. On peut venir l’admirer môle Jean Réveille où elle se tient régulièrement à quai. Every year on the evening of 25 December, the tartane Sant Troupes slips through the water, bearing Father Christmas into the gaily lit harbour. Figurehead of the STVT (Société tropézienne des voiliers de tradition), Sant Troupes is the very image of vessels which used to crisscross the Gulf of Saint-Tropez loaded with wood, wine casks, sand and other goods. She has just come out of the yard after a refurbishment to reinforce or renew her rigging, mainsail and runners. After several years of not really sailing the tartane needed some attention. She is often moored at the Jean Réveille jetty where visitors can admire her.


ÉVÉNEMENT Event

Pour la première fois de son histoire, La Citadelle de Saint-Tropez ouvre ses portes à un événement festif de musique électronique. C’est dans ce lieu unique et célèbre que RAFALE PRODUCTION vous donne rendez-vous le 21 août 2015 pour la 1ère édition de « Délices Sonores ». Imaginez-vous danser en compagnie de Kolombo sous le regard de Tube & Berger et Lost Frequencies devant cette bastide monumentale inondée des lumières de Saint-Tropez. La mer Méditerranée faisant office de toile de fond. Une expérience nocturne qui ravira tous vos sens à travers une sélection d’artistes élégante et renommée. Prenez part au baptême festif de La citadelle de Saint-Tropez, une grande première sous le signe de l’élégance et du raffinement qui restera un moment inoubliable.

An exclusive, elegant and festive experience of sound and visual For the first time in history, the Citadelle de Saint-Tropez opens its gates to a festive event of electronic music. It is in this unique and famous place that RAFALE PRODUCTION sets rendez-vous on August 21st 2015 for «Délices Sonores’» first edition. Picture yourself dancing with Kolombo under the glance of Tube & Berger and Lost Frequencies in this monumental country house flooded with SaintTropez’ limelight, the Mediterranean Sea serving as the backdrop. A nocturnal experience that will delight all your senses through an elegant and renowned selection of artists. Backing up this prestigious international repertoire, RAFALE PRODUCTION is joined by high profile partners in their respective fields. (List of partners) Take part in Citadelle de Saint-Tropez’ festive grand opening, a premiere under the sign of elegance and refinement that will remain one unforgettable moment.

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AGENDA Schedule

Culture et activités Culture and activities

JUIN

Jeudi 9 juillet : défilé des équipes de polo sur le port à 19h00

Jusqu’au 3 janvier 2016 : Voyage au pays de l’œuvre entomologique de Dany Lartigue - Musée des papillons

Dimanche 12, lundi 13 et mardi 14 juillet : Classic Tennis Tour. Mardi 14 juillet clôture avec feu d’artifice

Jusqu’au 15 novembre : exposition « Autres horizons, autres cultures », la citadelle, musée de l’histoire maritime tropézienne

Du 16 jeudi au mercredi 22 juillet : exposition de Valérie MAFFRE - lavoir Vasserot - entrée libre.

Du 1er juin au dimanche 28 juin : Exposition du patrimoine tropézien - salle jean-Despas - entrée libre

Vendredi 10 juillet : 60ème anniversaire de la Tarte Tropézienne - place des lices.

Du jeudi 4 juin au mercredi 24 juin : exposition des peintures de ABRIAL - lavoir Vasserot - entrée libre

Mardi 14 juillet : Fête nationale - bal populaire feux d’artifice.

Du 12 juin au 19 octobre : exposition - Musée de l’Annonciade - « le plus beaux des petits musée de France » - entrée payante.

Du 16 juillet au 17 aout : exposition d’œuvres par la galerie Najuma - salle jean- Despas.

Du samedi 13 juin au mardi 17 juin : Giraglia Rolex Cup à Saint-Tropez SNST/YCI (SaintTropez via San Rémo) Samedi 20 juin et dimanche 21 juin : Do you Saint-Tropez. Place du XVe Corps. Dimanche 21 juin : Fête de la musique. Du jeudi 25 juin au mercredi 15 juillet : exposition de photographie de Jimmy Nelson (galerie OPIUM) lavoir Vasserot - entrée libre Du 27 juin au 15 juillet : peintres et sculpteurs de Saint-Tropez - salle Jean-Despas Samedi 27 juin : départ du Trophée du Bailli de Suffren (Saint-Tropez/Malte) MRC/SNST Dimanche 28 juin : • Rampèu - Citadelle à 21h30 - navettes gratuites spectacle de musique et de Danses avec les Fifres et Tambours et les Yellow Ribbons. • Tréteaux de Saint-Tropez - spectacle de fin d’année pour l’atelier théâtre enfants - adolescents Lundi 29 juin : fête de la St-Pierre

JUILLET Samedi 4 juillet : • Anniversaires au château de la Moutte - 190ème anniversaire de la naissance d’Emile Ollivier et 40ème anniversaire de la création conservatoire du Littoral A 21h - « Hugo is Bach » avec Jean Philippe Audoli, violon et Xavier Peyrache www.lesnuitsduchateaudelamoutte.com (offert par l’association des nuits du château de la Moutte) • A la Pesquière - fête des pêcheurs Du 04 au 10 juillet : UST - Voile - championnat du monde de catamaran SL16 Du lundi 6 juillet au 21 septembre : exposition de sculptures monumentales de l’artiste MITORAJ en partenariat avec la galerie des Lices.

Jusqu’au 1er : Trophée du Bailli de Suffren MRC/SNS

Samedi 18 juillet 2015 : Conférence « dernières nouvelles de Rossetta et de Pluton » de Patrick Michel - astrophysicien - à 21h00 à la Renaissance entrée gratuite. Dimanche 19 juillet : • Pétanque - championnat du Var - place des Lices à 8h30. • Cérémonie patriotique en mémoire des victimes et des crimes racistes et hommage aux justes. Lundi 20 juillet : Les Ailes de Saint-Tropez meeting aérien avec la patrouille de France, les Wing walkers de Breitling, Aude le Mordant Mercredi 21 juillet : Fête des Belges (En attente de confirmation) Du jeudi 23 au mercredi 5 août : exposition des peintures et sculptures de Paul MASON - lavoir Vasserot - entrée libre Samedi 25 juillet : Challenge Dino Fagioli - place des Lices à 15h00 Samedi 25 juillet : Patrick Michel astrophysicien conférence sur la thématique de la sonde Rossetta - entrée gratuite Dimanche 26 juillet : foire artisanale de la Ste Anne - place des Lices de 10H00 à 22H00 - avec ateliers et animations musicales. Du mercredi 29 juillet au vendredi 31 juillet : soirées de la Pesquière - Entrée libre

AOÛT Jusqu’ au mercredi 5 août : exposition de Paul MASON - lavoir Vasserot - entrée libre. Jusqu’au 17 août : exposition d’œuvres par la galerie Najouna - salle Jean Despas. Mardi 4 août : • Saint-Tropez Fight Night à la Citadelle - entrée payante

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• Les Nuits du château de la Moutte : tarifs soirée de gala 55€ - tarif normal 45€ - tarif réduit 25€ - tarif conférence 15€ - Mardi 4 août : château de la Moutte à 21h soirée musicale « Reine Elisabeth de Belgique » avec Augustin Dumay au violon - entrée payante. - Mercredi 5 août : Château de la Moutte - rencontre avec le public à 11h avec Nicolas Dufetel, conférencier et musicologue. - Vendredi 7 août : plage des Canebiers à 21h « un piano sur l’eau » avec Khathia Buniatishvili au piano. - Dimanche 9 août : château de la Moutte à 21h « soirée de gala » avec Katia et Marielle Labèque aux pianos - entrée payante. - Mardi 11 août : château de la Moutte à 21h « soirée jazz » avec Manu Katché, percussions, Tore Brunborg, saxophone - Jim Watson, piano et Hammond - Luca Aquino, trompette - entrée payante. - Jeudi 13 août : château de la Moutte « Baroque en fête »- à 21h soirée de gala « les arts florissants » William Christie, direction Samedi 8 août : nocturnes littéraires - place Grammont Mercredi 12 août : pétanque - challenge JC Morel tropéziens de Lyon (sur invitation) - place des Lices à 18h00. Du jeudi 6 au mercredi 12 août : exposition des peintures de Christiane MOURES - lavoir Vasserot entrée libre. Du jeudi 13 au mercredi 19 août : exposition des peintures et photographies de Udo REIN Samedi 15 août : cérémonie patriotique. Soirée du 15 août Du 18 août au 20 septembre : exposition « Colette » salle Jean-Despas - entrée libre. Du jeudi 20 au mercredi 2 septembre : exposition de peintures de Michel GAUD - lavoir Vasserot - entrée libre Du jeudi 20 août au lundi 21 septembre : exposition Colette - salle jean-Despas Vendredi 21 août : • Pétanque - grand prix Sénéquier régional - place des Lices à 9h00. • Concert électro - à la Citadelle - de 19h00 à 1h00 entrée payante. Samedi 22 et dimanche 23 août : Journée du Club et Trophée Pourchet (Saint-Tropez) SNST Samedi 29 et dimanche 30 août : • Trophée Port-Grimaud YCIPG • Varathon SNST Samedi 29 août : jeux provençal - souvenir Gérard Quindici - place des Lices à 15h00. Lundi 31 août : pétanque - concours le « Café » - place des Lices à 18h00.


AGENDA Schedule SEPTEMBRE Mardi 1 septembre : pétanque - challenge du Maire - place des Lices à 18h00. Mercredi 2 septembre : pétanque - concours le Milano - La Ramade - place des Lices à 14h30 Jusqu’au mercredi 2 septembre : exposition de peintures de Michel GAUD - lavoir Vasserot - entrée libre er

Jeudi 3 septembre : pétanque - concours « le café des arts »- place des Lices à 18h00. Du jeudi 3 au mercredi 9 septembre : exposition des photographies de François Wilson et Bénédicte Devictor - lavoir Vasserot - entrée libre.

OCTOBRE Du jeudi 1er au mercredi 7 octobre : exposition de Pierre COLAS - lavoir Vasserot - entrée libre. Jusqu’ au dimanche 4 octobre : Salon des Artistes contemporains - salle jean Despas Jusqu’au dimanche 4 octobre : Les Voiles de Saint-Tropez (suite) SNST Jeudi 8 octobre : 13ème festival d’automne de Saint-Tropez - concert à la Renaissance à 19h - Gia Jashvili, violon - orchestre de chambre de Toulon et du var : 7 violons, 2 altos, 2 violoncelles, 2 cors, 2 hautbois, contrebasse.

Vendredi 4 septembre : pétanque - challenge de la Ville - place des Lices à 18h00.

Du jeudi 8 au mercredi 21 octobre : exposition des œuvres de Philippe PLAISIR et ZANI, sculpteur céramiste - lavoir Vasserot - entrée libre.

Samedi 5 septembre : pétanque : concours domaine SIOUVIETTE - place des Lices

Date à déterminer : Saint-Tropez Classic 8 et 16 KM et course des minots -31ème édition

Dimanche 6 septembre : pétanque - Souvenir Lucien Carbonnel (concours humanitaire) - place des Lices à 17h00.

Dimanche 4 octobre : rallye princesses prestige tour

Du 11 au 12 septembre : les Ailes de Saint-Tropez - Raid Saint-Tropez via Monaco. Du 11 au 13 septembre : Rallye père et fils. Du jeudi 10 au mercredi 16 septembre : exposition des peintures de Frédérique AVIGNON Lavoir Vasserot - entrée libre Du jeudi 17 au 30 septembre : exposition des peintures de Jean-François CARLE - lavoir Vasserot - entrée libre. Samedi 19 et dimanche 20 : journées européennes de 10h à 12h30 et de 14h à 18h visite du parc et de l’exposition « Emile Ollivier face aux caricaturistes » - visite libre du château Dimanche 20 septembre : • Pétanque - challenge jeune de la boule tropézienne - place des Lices à 10h00. • Ferrari sur le quai suffren. Du mardi 22 septembre au lundi 5 octobre : Salon des Artistes contemporains - salle jean Despas - entrée libre Mardi 22 septembre : 13ème festival d’automne de Saint-Tropez - Concert a la Renaissance à 19h avec Solenne Païdassi, violon - Camille Thomas, violoncelle - David Bismuth, piano.

Samedi 10 octobre : secours catholiques collectes de vêtements - bibelots utiles - linges Samedi 10 et dimanche 11 octobre : • Banana’s Cup (Saint-Raphaël) CNSR • Paradis Porsche - expo et rallye promenade. Du 12 au 18 octobre : cinéma des Antipodes Du mardi 13 octobre au samedi 17 octobre : Dragon Saint-Tropez SNST Samedi 17 et dimanche 18 octobre : Saint-Tropez Classic - salon du sport. Samedi 24 et dimanche 25 octobre : 9ème et 10ème course du Challenge Interclubs (Cavalaire) YCC Du mercredi 21 octobre au 4 novembre : salon des Arts et Essais - salle jean-Despas Jeudi 22 octobre : 13ème festival d’automne de Saint-Tropez - concert à la Renaissance à 19h00 - François-Frédéric Guy, piano et Xavier Philips violoncelle. Du jeudi 22 octobre au mercredi 28 octobre : exposition des sculptures Frédéric BONORA - lavoir Vasserot - entrée libre. Vendredi 23 octobre : cérémonie patriotique Vendredi 23 octobre au lundi 26 octobre : Braderie des commerçants.

Les 24,25 et 26 : grande braderie des commerçants.

Du samedi 24 octobre au lundi 2 novembre : salon des Arts et Essais

Vendredi 25 septembre : journée des Harkis.

Dimanche 25 octobre : récital d’orgue avec Herman VAN VLIET (Amersfoort - pays Bas) - église paroissiale à 17h00 - entrée libre.

Du samedi 26 septembre au dimanche 4 octobre : Les Voiles de Saint-Tropez SNST régates animations en ville - village Dimanche 27 septembre : pétanque - souvenir Marius Fuchs - place des Lices à 9h00.

Les 28,29 et 30 octobre : ANEL journées nationales

Saint-Tropez

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INFORMATIONS Port de Saint-Tropez Capitainerie Quai de l’Epi 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 56 68 70 Fax : 04 94 97 31 02 capitainerie@portsainttropez.com www.portsainttropez.com 43°16,4’ N – 006°38,2’ E Demande de réservation de places au port sur le site : www.portsainttropez.com Mairie de Saint-Tropez 2, place de l’Hôtel de Ville BP 161 - 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 55 90 00 www.sainttropez.fr Saint-Tropez Tourisme Informations 24h/24 0892 68 48 28 (0,35 €/min) www.sainttropeztourisme.com Société Nautique Société nautique de Saint-Tropez BP 72 83992 Saint-Tropez Tél : 04 94 97 30 54 Fax : 04 94 97 87 00 E-mail : snsttropez@aol.com www.snst.com

INFORMATION Port de Saint-Tropez Harbour office Quai de l’Epi 83990 Saint-Tropez Tel : 04 94 56 68 70 Fax : 04 94 97 31 02 capitainerie@portsainttropez.com www.portsainttropez.com 43°16,4’ N – 006°38,2’ E Reservations request for places in the harbour : www.portsainttropez.com Mairie de Saint-Tropez 2, place de l’Hôtel de Ville BP 161 - 83990 Saint-Tropez Tél : 04 94 55 90 00 www.sainttropez.fr Saint-Tropez Tourisme 24H/24 information 0892 68 48 28 (0,35€/min) www.sainttropeztourisme.com Sailing Club Société nautique de Saint-Tropez BP 72 83992 Saint-Tropez Tel : 04 94 97 30 54 Fax : 04 94 97 87 00 E-mail : snsttropez@aol.com www.snst.com




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