Notes d'Europe Ecologie Les Verts au Conseil Régional de Bretagne

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Les notes d'Europe Ecologie Les Verts au Conseil Régional de Bretagne n ° 2 ­ L a Mé th a n i s a ti o n

Un risque de concurrence entre cultures alimentaires et énergétiques Pour obtenir un bon rendement de la fermentation enclenchée par le processsus de méthanisation, les produits mis en cuve doivent avoir un bon taux de carbone. Plus il est élevé, plus la production de gaz le sera. Or, les lisiers sont pauvres en carbone et, lorsqu'ils sont utilisés, il faut alors alimenter les méthanisateurs par des sources externes de carbone.

Où trouver le carbone nécessaire à la méthanisation?

Deux solutions s’offrent alors dans ce cas : ­ mélanger les lisiers avec d’autres matières organiques déjà disponibles sur le territoire ; ­ envisager de consacrer des surfaces agricoles pour produire des cultures complémentaires riches en carbone. Cela se traduit alors concrètement par le développement de cultures, notamment de maïs, exclusivement dédiées à la méthanisation. Actuellement, par exemple, à l'unité de Moustoir Rémingol (56) l'introduction de couverts végétaux ne suffit pas à rétablir un rapport carbone/azote suffisant pour permettre une production optimale d'énergie : un apport conséquent de maïs devient alors incontournable accentuant encore les épandages d'azote sur les territoires.

Agriculture ou énergiculture?

La Bretagne dispose d'une Surface Agricole Utile (SAU) de 1 650 000 hectares, dont 460 000 en maïs. Avec un développement non maîtrisé de la méthanisation, c'est à nouveau plusieurs dizaines de milliers d'hectares de prairies, puits de carbone et pièges à nitrates, qui pourraient disparaître dans les prochaines années. Consacrer des surfaces agricoles à la production de céréales pour des méthaniseurs, reviendra à déplacer le problème de la nourriture de nos animaux d’élevage vers le Sud et donc à mobiliser ailleurs des terres qui devraient avant tout être consacrées à nourrir les hommes. Les enjeux liés à la concurrence entre cultures alimentaires et énergétiques, tant au niveau mondial que local, peuvent alors être accentués.

Une autre agriculture, une véritable politique alimentaire

A l'heure où 25 000 hectares agricoles disparaissent chaque année en Bretagne sous l'effet de l'artificialisation des sols (routes, zones d'activités, urbanisation, changement d'usage des terres...), il est urgent de préserver les productions alimentaires.


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