EELV protection de l'air

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À Rennes comme dans d’autres villes

DANGER EN SUSPENSION

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INCINÉRATEURS

TRAFIC ROUTIER

PESTICIDES AIR INTÉRIEUR

Les preuves des effets nocifs de la pollution atmosphérique se multiplient, même dans des villes qui se croient épargnées. Un phénomène préoccupant, que les actuels plans de protection ne parviennent pas à juguler. Pour Europe Écologie Les Verts, des mesures franches s’imposent.

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› POLLUTION AUTOMOBILE : COUPEZ LES GAZ Les polluants liés aux transports, un cauchemar pour la ville.

• Particules : multiples dépassements de seuils Selon l’OMS, la pollution de l’air par les particules en suspension serait la cause de 42 000 morts prématurées chaque année en France et responsable de 30 % des allergies respiratoires. Chauffage au bois, production énergétique, activités industrielles et agricoles émettent de telles poussières microscopiques. En ville, c’est la circulation automobile (motorisation diesel en tête) qui en dégage le plus. La situation devient préoccupante à Rennes pour les particules PM10(1) : en 2012, le seuil d’information du public(2) (fixé à 50 μg/m3 sur 24h depuis le 1er janvier 2012) a été atteint 38 jours. Le seuil d’alerte (80 μg/m3 sur 24h) a même été dépassé à deux reprises. Pour les PM 2,5 les valeurs règlementaires sont respectées (mais l’exposition de fond demeure).

• Dioxyde d’azote : le centre de Rennes en excès chronique Gaz toxique suffocant, le dioxyde d’azote (NO2) est le marqueur de la pollution émise par le transport. Là encore, la part du gazole est prépondérante. Dans l’agglomération rennaise, le métro n’a pas eu d’effets sur la qualité de l’air(3). Dans l’hypercentre (site des Halles), la valeur limite annuelle pour le NO2 (40 µg/m3) est dépassée chaque année depuis 2008. Le seuil d’information (établi à 200 μg/m3 en moyenne horaire) a été atteint quatre jours en 2012 à Rennes (pas un seul jour il y a 10 ans). -------(1) Particules («Particulate Matter») d’un diamètre inférieur à dix micromètres. (2) Seuil d’information et de recommandation : niveau à partir duquel une exposition de courte durée présente un risque pour des groupes de population particulièrement sensibles. (3) Une nouvelle étude de la qualité de l’air dans le métro rennais apparaît par ailleurs nécessaire, près de dix ans après la première enquête.

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Quid des incinérateurs...

• La France est en retard La Commission européenne a engagé une procédure contre la France en raison de ses mauvais résultats dans la lutte contre la pollution aux particules fines. Notre pays est en retard : plus de 180 zones à bas niveaux d’émissions fonctionnent déjà en Europe. L’objectif est le même partout : réduire la pollution atmosphérique et ses effets néfastes sur la santé, en diminuant l’influence de la voiture. Dans les villes concernées, on respire mieux désormais. À son tour, la ville de Paris vient de lancer un plan anti-pollution.

› PESTICIDES : ON EN MANGE, ON EN RESPIRE Entre 1995 et 1996, l’INRA de Rennes (Institut National de Recherche Agronomique) a mesuré les taux de pesticides dans les eaux de pluie bretonnes. Résultats alarmants : presque tous les échantillons contenaient des pesticides et 60% d’entre eux dépassaient la norme admise pour l’eau potable (base de comparaison de l’INRA). Les brouillards étaient touchés à des teneurs encore supérieures. On estime que 25 à 75 % des herbicides épandus ratent leur cible et sont en partie volatilisés. Sur sol humide, le taux de volatilisation peut atteindre 90 %. Alors que la contamination par les pesticides est généralisée, leurs ventes continuent de grimper en France. À Rennes, la municipalité a beaucoup réduit l’utilisation de produits phytosanitaires dans les espaces verts, mais plus de 90 % des pesticides sont destinés à l’agriculture. Et seulement 2,7 % des exploitations locales pratiquent l’agriculture bio...

› AIR INTÉRIEUR : PLUS POLLUÉ QUE L’AIR EXTÉRIEUR Aérosols, émanations provenant des meubles ou des matériaux de construction, plomb, moisissures... Selon des études, l’air intérieur est parfois plus pollué que l’air extérieur. Aujourd’hui, 30 % de la population née après 1980 est considérée comme cliniquement allergique. Les enfants sont particulièrement sensibles à cette contamination. En moyenne, trois enfants scolarisés sur dix sont exposés à des polluants dans les salles de classe. Les écoles rennaises ne font pas exception : des analyses ont révélé la présence de formaldéhyde et de benzène dans plusieurs établissements de la ville. L’éviction des polluants domestiques est un enjeu de santé publique. Pour EELV, la solution passe par l’intégration de matériaux sains dans les constructions, par le renforcement des moyens accordés aux conseillers en environnement intérieur ou encore par la sensibilisation à l’utilisation des produits domestiques.

En 2008, une étude de l’Institut de veille sanitaire a mis en évidence un lien entre le niveau d’exposition aux rejets des incinérateurs et l’augmentation du nombre de cancers vingt ans plus tard. Même si à Rennes, la production de déchets par habitant est inférieure à la moyenne nationale, et que l’incinérateur de Villejean a fait l’objet d’une mise aux normes en 2006, ce mode de traitement des déchets reste problématique. En effet, la réglementation ne cible qu’une partie des molécules présentes en sortie de cheminée. Certains polluants sont donc émis dans l’atmosphère en dehors de tout contrôle. D’autre part, la France possède le plus grand parc d’incinérateurs d’Europe et se trouve en surcapacité d’incinération, ce qui menace le tri et le recyclage.

...et des gaz à effet de serre ? La question des polluants atmosphériques est liée à celle des gaz à effet de serre (GES). Résultat de l’augmentation de ces derniers, les changements climatiques attendus tels que les canicules, accentueront les problèmes de pollution de l’air. Pour EELV, le développement des modes de déplacement alternatifs à la voiture (marche, vélo, transports en commun) ainsi que la rénovation thermique des bâtiments offre des gisements considérables de réduction des pollutions et des émissions de GES.

Qualité de l’air à Rennes : les 5 priorités d’Europe Écologie Les Verts 1. Une réduction de la pollution automobile par la limitation des véhicules polluants, le développement des alternatives de transport, la diminution de la vitesse (Rennes ville à 30km/h, hors axes de transit) et, en lien avec d’autres collectivités, une demande de suppression de l’avantage fiscal accordé au diesel. 2. Une sortie progressive de l’incinération grâce à une diminution des déchets à la source (lutte contre le suremballage, notamment), un nouveau système de tarification (sur le principe «moins je jette, moins je paye») et au développement de filières écologiques de traitement. 3. Un renforcement du Plan climat territorial en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 4. Moins de pesticides dans l’air grâce à un soutien à l’agriculture périurbaine durable et des règles strictes en matière de pulvérisation. 5. Un accès facilité à l’information et à la prévention santé via la création d’un «Espace Info Pollution».

Contact : rennes@eelv.fr

Ce dossier est basé sur les rapports d’Air Breizh et sur d’autres documents à consulter sur : rennes.eelv.fr Juillet 2013


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