ADAPTACIÓN DE LA GRAMMAIRE EST UNE CHANSON DOUCE DE ÉRIC ORSENNA

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Adaptation du livre d’Erik Orsenna

Esther García

Adaptation réalisée par Esther García Blázquez Page 1 de 12


Adaptation du livre d’Erik Orsenna

Esther García

Livre : La grammaire est une chanson douce Auteur : Erik Orsenna

C'est une promenade dans la ville des mots, pleine d'humour et de poésie, où les règles s'énoncent avec légèreté. Les tribus de verbes et d'adjectifs, les horloges du présent et du passé s'apprivoisent peu à peu, au rythme des chansons douces de Monsieur Henri.

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Et si les mots, au rythme des règles de l'orthographe et de la grammaire, au rythme d'une chanson douce, nous donnaient l'accès à une meilleure compréhension des autres, à une communication plus légère, plus simple, pourquoi faudrait-il souffrir pour apprendre ? Pourquoi ne pas jouer avec les lettres, les mots... choisir des lettres pour faire des mots, des mots pour faire des phrases, leur donner de la personnalité avec les accords, des règles du jeu avec la ponctuation, ... ?

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Les tribus Les

mots s’organisent en tribus, comme les humains et

chaque tribu a son métier.

☺ Le premier métier c’est celui de designer les choses : C’est le métier le plus difficile. Les chargés de ce métier sont les noms. I

l y a des noms-hommes, ce sont les masculins,

et des noms-femmes, ce sont les féminins. Il y a des noms qui étiquettent les humains : ce sont les prénoms

☺ La toute petite tribu des articles : ils marchent devant les noms en agitant une clochette

« Attention ! le nom

qui me suit est un masculin !attention ! c’est un féminin ! » ☺ Les magasins sont tenus par la tribu des adjectifs. Observons la scène sans faire du bruit. Le nom féminin « maison » pousse la porte précédé de « la » son article à clochette. - Bonjour, je me trouve un peu simple. Je voudrais m’étoffer - Nous avons tout ce qu’il vous faut dans nos rayons. Page 4 de 12


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Les adjectifs tournent autour de la maison cliente avec des mines de séducteur pour se faire adopter. Après deux heures de cette drôle de danse, la maison ressort avec l’adjectif qui lui plaisait le plus : « hanté » (encantado)

La + maison + hanté - J’ai déjà mon adjectif. Je ne serai plus jamais seule - Attends ! dit l’adjectif. Nous devons nous accorder. Allons à la mairie. - À la mairie ! Tu ne veux pas te marier avec moi, quand même ! - Il faut bien puisque tu m’as choisi Ils ressortaient après, ensemble, se tenant par la main, accordés, tout masculin ou tout féminin.

La maison hantée

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Peut être qu’à l’intérieur le Maire avait installé un distributeur automatique, les adjectifs y prenaient un « e » final pour se marier avec un nom féminin.

Certains, dès leur naissance avaient tout prévu et terminaient déjà en « e ». Comment ils seraient mornes les noms sans les cadeaux que leur apportent les adjectifs : la couleur, les détails… !

Le bureau des exceptions

J’aime les exceptions. Elles ne respectent aucune règle. Ce matin-là, c’étaient trois noms : Hibou

genou

Pou

Ils se moquaient d’une marchande qui leur proposait des « s »

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-

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Des « s » comme tout le monde ? Non, non, nous préférons le « x » pour faire le pluriel. Ja, Ja !Le « x » comme pour les films érotiques interdits aux moins de dix-huit ans

La marchande s’enfuit en rougissant.

La tribu des prétentieux

Je suis sûr que vous n’avez pas encore repéré la tribu des prétentieux. Ah oui, les prétentieux ! « je » , « tu », « ce », « celleci », « leur », « lui »… C’est facile de les reconnaître. Ils ne se mêlent jamais aux autres. C’est la tribu des pronoms. On leur a donné un rôle très important : tenir, dans certains cas, la place des noms.

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La tribu des célibataires Ils ne vont jamais à la mairie. Ils sont célibataires. C’est la tribu des adverbes. Pas moyen de les accorder. Les femmes auront beau faire avec eux, elles n’arriveront à rien.

Ils sont invariables. La tribu des « fourmis »

Ces fourmis, ces verbes, travaillaient toujours, sculptaient, nettoyaient, polissaient, réparaient…

- Un verbe ne peut pas se tenir tranquille, m’expliqua la girafe. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il travaille. Tu as remarqué les deux, là-bas, qui courent partout ? « Être » et « avoir ».

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Ils couraient d’un verbe à l’autre en proposant leurs services : Vous avez besoin d’aide ? Voulez-vous un coup de main ? Qu’ils sont gentils ! Ce sont les auxiliaires. Avec cinq mots, je fais une phrase : Le + diplodocus +

grignoter + la +

fleur

Mais, il faut dater le verbe. - Tu vois les horloges, là-bas ? Vas-y et choisis.

Les horloges Je m’approchai de la première horloge. Son balancier me rassura. Il battait régulièrement. Une ouverture avait été percée dans l’horloge, semblable à une boîte à lettres. Tout naturellement je lui confiai ma phrase et la phrase me revint :

Le diplodocus grignote 1la fleur

Présent

1 Grignoter = mordisquear

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J’en fis pareil avec les autres horloges qui me donnèrent des phrases datées : Le diplodocus grignotait la fleur (imparfait) Le diplodocus grignota la fleur (passé simple)

Passé _______________ Le diplodocus grignotera la fleur (Futur) Dans la dernière horloge, de haute taille, le balancier était fou, il s’agitait en tout sens au gré de je ne sais quelle fantaisie. - Ça c’est le conditionnel. Rien n’est sûr. Tout peut arriver. Ça dépend des conditions.

Si le temps était beau, le diplodocus grignoterait la fleur.

L’usine Nous sommes allés à l’usine. J’y ai joué toute la journée. J’avais l’impression de retrouver les cubes de mon enfance. Je combinais les mots, je les accumulais… Page 10 de 12


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J’ai découvert, en fouillant dans l’usine, d’autres distributeurs. Celui des interjections (Ah ! Bon ! Hélas !), celui des conjonctions (mais, ou, et, donc, or, ni, car…), petits mots bien utiles pour relier les morceaux de phrase. L’arbre de Noël Une phrase, c’est comme un arbre de Noël. Tu commences par le sapin nu et puis, tu le ornes, tu le décores à ta guise. Mais, attention à ta phrase : Si tu la charges trop de guirlandes et de boules, je veux dire, d’adjectifs, d’adverbes et de relatives elle peut s’écouler aussi.

L’hôpital des mots

Je t'aime

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Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : “Je t’aime” Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. - Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j’ai trop travaillé. Il faut que je me repose.

Tout le monde dit et répète « Je t’aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s’usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver.

FIN

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