Manuela Zervudachi Laniakea

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MANUELA ZERVUDACHI Laniakea


MANUELA ZERVUDACHI Laniakea

EXPOSITION 25 mai / 15 septembre 2018


CAROLINE FREYMOND / Directrice artistique

Manuela Zervudachi / Laniakea C’est la 1re fois que nous avons le plaisir d’accueillir Manuela Zervudachi à Espace Muraille, mais, nous suivons son travail depuis longtemps et l’avons exposée à deux reprises dans notre grange de Farb à Saanen, en 2004 tout d’abord sur le thème de la «Graine», puis en 2011 avec «Résonnances», exposition inspirée par les flux organiques. Cette fois-ci, Manuela a investi ce nouvel écrin d’exposition pour elle avec toute une série de planètes, étoiles et autres corps célestes, qu’elle a regroupé sous le titre de «Laniakea», qui signifie «paradis incommensurable» ou «horizon céleste immense» en hawaïen et qui représente le superamas de galaxies englobant le superamas de la Vierge, dont la Voie lactée fait partie, et donc, par suite, le Système solaire et en particulier la Terre. Ce faisant, elle a élargi immensément notre muraille en faisant pénétrer dans notre espace le souffle de la vie qui nous vient du ciel. En effet, pour le médecin immunologiste et chercheur en biologie français, Jean-Claude Ameisen, qu’elle nous a fait découvrir et que je cite, «Nous devons notre existence au ciel. Lever les yeux pour le contempler, c’est se mettre en contact avec notre seul aïeul». Pour Manuela, citant par ailleurs librement l’astrophysicien Hubert Reeves, «l’Homme est né de ces poussières, de ces substances qui sont issues des étoiles», d’où l’envie de déployer ses talents de sculptrice de la matière pour réaliser - en bronze, laiton, terre cuite, plâtre ou résine - des éléments de cet environnement cosmique dont nous sommes issus. 02 I 03


Manuela est à la recherche de tout ce qui, dans la nature et le monde extérieur, donne matière à notre condition humaine. Elle a toujours été fascinée par le végétal et le minéral et, après les forces telluriques, elle part à la conquête des énergies célestes et spatiales pour en tirer des formes, des flux, des courants, toute une symbolique des corps en mouvement qui font le lien et participent à notre identité. En marge de la découverte de cet univers réinventé, aboutissement d’un long travail de recherche et de réflexion, il convient d’avoir à l’esprit quelques jalons déterminants du parcours artistique de Manuela. Elle est née à Londres d’une mère irlandaise, Carolyn, qui s’est retirée dans le Pays d’Enhaut, et de feu Nolly Zervudachi, son père grec pour lequel nous nourrissions amitié et admiration. Elle compte aussi toute une fratrie, dont en particulier Tino, son jumeau, véritable globe-trotter et sur orbite permanente pour accéder à ses chantiers d’architecte d’intérieur réputé, qui l’amènent à parcourir la planète avec une énergie créative qui nous épate. Manuela contribue d’ailleurs à cette dynamique en collaborant avec son frère pour la réalisation de commandes particulières, toujours spécifiques et particulières, pour les chantiers en cours. Bien à l’avant-scène de cette collaboration, Manuela a cependant trouvé sa vocation dès le plus jeune âge. Elevée avec trois frères ayant toujours beaucoup de choses à raconter, elle a eu à cœur de s’imposer et de trouver sa place dans ce monde masculin. Têtue, façonnée par ses origines irlandaises du Nord et ses origines grecques du Sud, elle s’est aventurée sur la voie de la main en suivant l’enseignement de la Parson School à New York pour y apprendre le travail du métal. Après les USA, c’est en Toscane, dans ce fameux lieu de Pietrasanta, véritable sanctuaire de la sculpture où se concentrent parmi les meilleures fonderies de bronze du monde, que Manuela a trouvé sa vocation de ciseleuse artistique de cet alliage en suivant l’enseignement de la sculptrice Fiore Henriquez, qui l’a initiée à tous les secrets de la dimension alchimique du travail à la cire perdue et du bronze. Outillée à bonne école, Manuela a dès lors pu suivre ses inspirations et développer, au fil du temps, de l’eau, des fluides et flux qui animent nos vies d’hommes, une expression artistique qui fait vivre et rend hommage à tous les courants qui nous relient à la vie et à la matière de nos existences. Nous lui sommes reconnaissants de nous inviter une fois de plus, avec «Laniakea», à une réflexion si féconde!

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Il convient d’ajouter qu’on n’est bien sûr jamais seul(e) dans la création; tous ces flux sont aussi la métaphore des liens que nous créons, tissons et développons avec les autres, et partant, cette exposition et ce catalogue doivent aussi beaucoup au soutien de la famille et des nombreux amis de Manuela, fidèlement à ses côtés pour l’encourager dans ses projets; Philippe de Podestad, qui l’accompagne désormais dans sa vocation et son épanouissement artistique, est à remercier tout particulièrement pour sa collaboration précieuse, comme enfin tous ceux qui, en amont et en aval, donnent à chaque fois âme et contenu à Espace Muraille.


CAROLINE FREYMOND / Artistic director

Manuela looks for anything which, both in nature and the outside world, confers matter to our human condition. She has always been fascinated by the plant and mineral kingdoms, and after taking inspiration from telluric forces, she has set out to conquer celestial and spatial energies from which she draws forms, flows and currents, symbolising bodies in movement that link to and participate to our identities. Alongside the discovery of this reinvented universe, which represents the outcome of a long process of research and reflection, it is useful to have in mind some determining milestones of Manuela’s artistic journey. Born in London to an Irish mother, Carolyn - who went to live in the Pays d’Enhaut - and to the late Nolly Zervudachi, her Greek father for whom we felt much friendship and admiration. She can also count on many siblings, and particularly her twin brother Tino, a renowned interior designer and a veritable globetrotter. Living in permanent orbit, checking in on his work sites, he travels the world with an awe-inducing creative energy. Indeed, Manuela contributes to this dynamic by collaborating with her brother on the realisation of different commissions - always specific and particular - for these work-in-progress sites.

Manuela Zervudachi / Laniakea This is the first time we have had the pleasure of welcoming Manuela Zervudachi to Espace Muraille, but we have been following her evolution for many years. We exhibited her work twice at our showroom in Farb, Saanen; first in 2004 on the theme of the seed (Graine), then again in 2011 with Résonance, an exhibition inspired by alchemy and organic flows. This time, Manuela has invested this new exhibition space with a cosmic intention, planets, stars, eclipses and comets and other heavenly bodies, which she has gathered under the title Laniakea. The term means “immense heaven” or “wide celestial horizon” in Hawaiian, and represents the supercluster of galaxies encompassing the Virgo Supercluster, to which the Milky Way belongs, and thus in turn the Solar System and finally the Earth. In doing so, she has greatly enlarged the scope of our walls by enabling that breath of life which originates in the sky to penetrate into our space. Indeed, to quote Jean-Claude Ameisen, the French immunologist and researcher in biology to whose thought Manuela first introduced us, “We owe our existence to the sky. Raising our eyes to contemplate it, is to enter into contact with our sole ancestor.” For Manuela, freely quoting the astrophysicist Hubert Reeves, “Man was born from this dust, these substances that come from the stars”. Hence her desire to deploy her talent as a sculptress of matter to shape - whether in bronze, metal, terracotta, plaster or resin - the elements of this cosmic environment from which we originate.

Even though she is now on the front lines of this collaboration, Manuela had already found her vocation at a young age. Raised alongside three brothers, she finds her own means of expression and establishes herself as a sculptor, the way for her to find her place in such a masculine environment. Stubborn, moulded by her Northern Irish and Southern Greek origins, she began working with her hands by training at the Parsons School in New York, learning how to work with steel. After the USA, it was in Tuscany, in the famous town of Pietrasanta - a veritable sanctuary for sculpture where the best bronze foundries in the world can be found - that Manuela found her vocation as an artistic shaper of this alloy. By following the teachings of the sculptress Fiore Henriquez, she was initiated into the secrets of the alchemical dimension of the lost wax process and bronze work. Having learned from the best, Manuela was then able to follow her inspirations and, as time went by, to give form to the water, fluids and currents that animate our human lives. Her artistic expression brings to life and pays tribute to all the currents that link us to life and to the matter of our existence. We are grateful to her for providing us once more with such fertile thought provocations, thanks to her Laniakea exhibition.

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Of course, it should be added that no artist is alone in his creative process. All these currents are also metaphors for the relationships we create, weave and develop with others; and thus this exhibition and catalogue were made possible thanks to the support of Manuela’s family and many loyal friends, who continue to encourage her in her projects. Philippe de Podestad, who now accompanies her in her vocation and her artistic fulfilment, deserves particular thanks for his precious collaboration; as do all those who, before and after, continue to confer soul and content to Espace Muraille.

MANUELA ZERVUDACHI Laniakea

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HENRI-FRANÇOIS DEBAILLEUX / Critique d’art Cartographies célestes Manuela Zervudachi a la tête dans les étoiles. Elle a d’ailleurs conçu son exposition à l’Espace Muraille comme une constellation. Elle l’a même intitulée Laniakea, du nom de ce superamas de galaxies qui s’étendrait sur près de 500 millions d’années-lumière et contiendrait plus de 100 000 galaxies. Joli vertige. En hawaïen, puisque c’est à Hawaï qu’une équipe d’astronomes a fait cette découverte en 2014, Laniakea signifie «paradis incommensurable» ou «horizon céleste immense». Tout un programme, sous la forme d’une cartographie vertigineuse. Mais revenons sur terre. Et à l’entrée même de cette exposition, où pour nous ramener à notre condition d’humain, Manuela Zervudachi nous invite à nous glisser dans une sculpture verticale en bronze, prenant la forme et le contour d’un corps debout. Un point de vue idéal pour nous remettre à l’échelle et nous faire découvrir la première œuvre murale, précisément conçue elle aussi comme une constellation (elle est d’ailleurs titrée «Constellations») qui se compose d’un alignement, comme on le dirait pour des comètes, de cinq panneaux. Cinq tableaux noirs en résine, qui par les lignes de fuite qui les structurent et filent de l’un à l’autre, installent dès le départ une perspective infinie, lorsqu’on les regarde de profil, et en même temps une profondeur, une distance céleste lorsqu’on s’accroche à ces petits reliefs en terre cuite peinte ou émaillée, à mi-chemin entre l’étoile de mer et l’étoile du ciel, qui ponctuent la surface. Sur le mur d’en face, le même principe est repris, non plus avec des lignes, mais avec des reliefs circulaires incrustés de miroirs concaves et ronds, qui reflètent le spectateur, le font rentrer dans le cadre et multiplient eux aussi les perspectives et les mises en abîme. Du point majuscule à la ligne éloignée. Car c’est bien la question de l’échelle qui est posée tout au long du parcours. Et des échelles, il y en a: soit réelles avec cette sculpture «Reaching for the stars» qui figure une petite échelle, dont les barreaux pourraient correspondre au chemin pour accéder aux étoiles ou aux étapes de la vie de l’homme, ce qui au final est un peu la même chose. Soit métaphoriques, comme «Céphalopode», une sorte de colonne dont chaque palier est infréquentable, puisque hérissé de formes pointues, comme des graines piquantes. On ne monte pas sur les échelles de Manuela Zervudachi, pas plus qu’on ne se met à leurs pieds, elles ne sont pas faites pour être escaladées. Elles sont là pour donner à la fois le sens et la mesure, voire la démesure. Qui dit échelle dit en effet aussi jeu d’échelle. Et dans ce registre, l’artiste s’amuse et excelle. On en a immédiatement la preuve lorsqu’on est confronté, d’une part à cette grande sculpture tentaculaire en résine blanche, entre anémone de mer et corps céleste, dont l’équilibre semble fragile, comme si l’œuvre était en apesanteur, et d’autre part à cette même forme, mais de plus petite taille, de différentes couleurs et multipliée en spirales, accrochée au plafond et donc cette fois vraiment suspendue, de façon hélicoïdale (elle s’intitule d’ailleurs «ADN Galaxie») dans l’escalier qui descend au sous-sol. 10 I 11


Fréquent dans tout le travail de Manuela Zervudachi, ce passage du micro au macro se retrouve avec la parenté entre une myriade de petites étoiles de mer en bronze accrochées elles aussi en constellation sur un mur, et la reprise en grand format de cette même étoile sur un autre mur. A moins qu’il ne s’agisse de la cartographie de Laniakea imaginée par l’artiste ainsi qu’elle le suggère. Sous la mer comme au ciel: cet aspect se développe dans un autre escalier avec deux formes blanches ondulantes, Les Léonides, à mi-chemin, si l’on peut dire, entre une étoile filante et un animal sous-marin. Mais l’entre terre et ciel existe aussi, avec ses fils invisibles, à l’exemple ici d’une autre suspension, «Tempête de météorites», venues de l’espace et accrochées à des filins, ou là, un peu plus loin, de «Fossiles galactiques», œuvre cousine et étape suivante de cette chute stellaire, avec des plots anthracites disposés au sol, comme tombés du cosmos. Chaque œuvre de Manuela Zervudachi renvoie ainsi systématiquement à une autre: certaines nous mettent la tête en bas, à l’image de «Origine», avec son arborescence inversée, et toutes nous promènent en apesanteur pour nous faire passer de l’ici-bas au là-haut, de l’eau d’ici à l’au-delà. «Au fil de l’eau» était d’ailleurs le titre de sa précédente exposition en galerie à Paris. Il en reste des traces, comme ces reliefs muraux qui ressemblent à des vagues mais se prennent ici pour des nuages («Nubia»), comme un trait d’union entre deux immensités. Comme le rappel, aussi, de l’aspect éphémère et fragile de toute vie. Quel que soit le matériau choisi, chaque œuvre témoigne en effet de l’aspect passager, instable, mobile de tout ce qui relève du vivant, de son aspect précaire, temporaire, provisoire. A l’origine de son évolution d’un monde aquatique vers un univers cosmique, Manuela Zervudachi évoque, d’une part un voyage en Islande, et d’autre part ce jour où, complètement par hasard, elle a tiré la dix-septième carte, intitulée «L’étoile», d’un jeu de tarot de Marseille. Celle qui représente une femme nue agenouillée au bord d’une source, en train de vider deux amphores de leur liquide, sous une constellation composée de huit étoiles, dont celle du berger. Il est dit de cette étoile qu’elle n’est pas un aboutissement, juste un passage qui ne souffre pas l’immobilité. Une image de la vie en quelque sorte qu’on ait les pieds dans l’eau ou la tête dans les étoiles.

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HENRI-FRANÇOIS DEBAILLEUX / Art critic Celestial cartographies Manuela Zervudachi has her head in the stars. In fact, she has conceived her exhibition at Espace Muraille like a constellation. She has even called it Laniakea, after the supercluster of galaxies that spans 500 million light years and contains more than 100,000 galaxies. Delightful vertigo. In the Hawaiian language - since it was in Hawaii that a group of astronomers made the discovery in 2014 - Laniakea means “immeasurable heaven” or “immeasurable celestial horizon”. An imagination, in the form of a dizzying cartography. But let us return to earth, and more precisely to the very entrance of this exhibition. Here, as if to remind us of our human condition, Manuela Zervudachi invites us to slide into a vertical bronze sculpture that takes the shape and contour of a standing figure. An ideal point of view to bring us back to scale and direct our gaze towards the first mural work, also made precisely as a constellation. In fact, the piece is called “Constellations”, and is composed of an alignment (as we would say when speaking of comets) of five panels. Thanks to the convergence lines that structure them and glide from one to the other, these five works in black resin establish both a sense of infinite perspective when we look at them from the side, as well as a sense of depth - a celestial distance where that thrusts us into the little textures of painted or enamelled terracotta, halfway between stars and starfish, that punctuate the surface. On the opposite wall, the same principle is expanded, not with lines this time but with circular reliefs encrusted with concave and round mirrors. The latter reflect the spectators, inviting them into the frame, multiplying perspectives and giving a “vertiginous self reflection”. From the uppercase point to the faraway line. Indeed, the question that is being asked throughout the course of the exhibition is that of scale. And there are many scales to be found, either literal or metaphorical. In the sculpture “Reaching for the stars”, which depicts a small ladder, the rungs might represent either a path to the stars or the different stages in the life of mankind - which, after all, is much the same thing. “Céphalopode”, on the other hand, is a kind of column whose different levels remain inaccessible, bristling as they do with precarious forms, like prickly seeds. In truth, one does not climb Manuela Zervudachi’s ladders, and neither does one stand at their feet; they are not made to be climbed. They are there to give direction and proportion all at once; perhaps even disproportion. Indeed, whoever invokes scale also invokes a game of scales. And the artist relishes and excels in this domain. We have immediate proof when we are confronted with this great tentacular sculpture in white resin : resembling both a sea anemone and a celestial body, its equilibrium seems fragile, as if the work were suspended in zero gravity. In the staircase that descends to the basement, we happen upon this same form but smaller, in a range of different colours and multiplied into helicoidal spirals (the title is “ADN Galaxie”) - although this time it is affixed to the ceiling, and therefore truly suspended.


This passage from micro to macro, frequent in Manuela Zervudachi’s work, can be found elsewhere in the kinship between a myriad of small bronze starfish, also hung on the wall in the form of a constellation, and the reprise of this same star on another wall. Or perhaps we are in the presence of a cartography of Laniakea as imagined by the artist, as she herself suggests. Under the sea as in the sky: this aspect is developed in another staircase via two undulating forms, “Les Léonides” ; halfway, if one may say so, between a shooting star and a marine animal. The space between earth and sky, with its invisible strings, is also represented - just like in the suspension, “Tempête de météorites”, where the objects float down from space and are hung from wire to drift with a sense no-gravity. A little further too, when happens upon “Fossiles galactiques” : the following stage in this stellar fall, where anthracite cones are disposed on the floor as if they had tumbled from the cosmos. Each work by Manuela Zervudachi systematically refers us back to another. Some of her pieces turn our heads upside down, like “Origines”, with its inverted arborescence; and all of her works take us for a walk through zero gravity, leading us from the here under to the there above, from the here and now to the beyond. The title of her previous gallery exhibition in Paris was “Au fil de l’eau” (“Water Flow”). One can find echoes of it here, like in these mural reliefs that resemble waves but now behave as clouds (“Nubia”), like a hyphen between two immensities. A reminder, too, of the ephemeral and fragile aspect of all life. Whatever the chosen material, each work indeed testifies to the passing, unstable and mobile aspect of all that is alive; it’s precarious, temporary and provisional aspects. When pinpointing the inception of her evolution from an aquatic world to a cosmic universe, Manuela Zervudachi evokes a trip to Iceland, as well as the fateful day when, completely by chance, she picked the seventeenth card from a Marseille Tarot deck. Titled “The Star”, it depicts a naked woman kneeling at the edge of a spring, emptying two amphoras of their liquid contents, under a constellation composed of eight stars, including the Evening Star. It is said of this star that it is not an outcome, only a passage that does not suffer immobility. In a way, it is a symbol of our lives, whether we have our feet in the water or our head in the stars.

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Les êtres vivants, que ce soient les humains, les animaux ou les plantes, sont tous composés avec des concentrations différentes de six éléments chimiques: carbone, hydrogène, azote, oxygène, phosphore et soufre. En mesurant la concentration des étoiles, des scientifiques ont établi que notre corps est constitué à 97% de substances étoilées. Dans le noyau du cœur humain, un atome de fer lie l’oxygène dans notre sang et assure la fluidité du mouvement qui parcourt nos veines. Grâce à la danse gravitationnelle des supernovae et aux collisions galactiques des étoiles qui explosent, ce même fer prend forme. L’explosion d’étoiles crée de nouvelles matières, tout comme l’autodestruction cellulaire joue un rôle essentiel dans le développement de l’embryon. Au début, nos doigts sont joints par des palmes et, à un moment donné, les cellules qui forment ces palmes s’autodétruisent, de sorte que nos doigts se séparent et que nos cerveaux transmutent toujours de nouvelles idées.

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All living beings, whether they be human, animal or plant are all composed of different concentrations of six chemical elements: carbon, hydrogen, nitrogen, oxygen, phosphorus and sulphur. In measuring the density of stars, the scientific field has established that our bodies are constituted of 97% of star substance. At the core of our human hearts is an atom of iron that binds the oxygen in our blood and assures the fluidity of movement that courses through our veins. Due to the gravitational dance of supernovas and galactic collisions of stars exploding that same iron is formed. Exploding stars create new materials just like cellular auto-destruction plays an essential role in the development of the embryo. At the beginning our fingers are joined in palms and at a given point, the cells that form these palms auto-destruct so that our fingers are separated just as our brains are continually transmuting new ideas.

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Space Matter / 2013 bronze H 220 x L 122 x P 30cm Ed.2/8


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Laniakea / 2015 rĂŠsine H 163 x 150 x 100cm Ed.1/8 24 I 25


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Constellations / 2018 résine et terre cuite, 5 éléments H 150 x L 130cm Ed.1/8

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Réflexions célestes (argent) / 2018 terre cuite émaillée et miroir ø 60 x P 8cm Unique Réflexions célestes (or) / 2018 terre cuite émaillée et miroir ø 60 x P 6cm Unique 32 I 33


Réflexions célestes (argent) / 2017 terre cuite patinée et miroir ø 55 x P 5cm Unique Réflexions célestes (rouge) / 2018 terre cuite patinée et miroir, 2 éléments H 55 x L 80cm Unique 34 I 35


Expansion de l’espace / 2017 terre cuite patinée et miroir H 65 x L 62 x P 6cm Unique 36 I 37


Colliding Planet / 2015 terre cuite patinée et laque de chine H 59 x 91 x 19cm Unique Passing Comet / 2015 terre cuite patinée et laque de chine ø 68 x 11cm Unique 38 I 39


Reaching for the stars / 2014 bronze H 37 x L 18 x P 7cm Ed.5/8

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Mingling star / 2015 bronze Ed.30

Lucky Stars (grandes) / 2015 résine série I Ed.8 3’500 € / HT Lucky Stars (petites) / 2015 résine série VII Ed.8 44 I 45


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Luminaires planètes (petit) / 2015 bronze ø 27cm Ed.8 Planète (grand) / 2015 laiton craquelé (doré) ø 42cm Ed.8 Star Cluster / 2015 bronze H 45 x 38 x P 7cm Ed.8 + 2 EA

Origins / 2014 bronze H 142 x 122 x 6cm Ed.2/8 50 I 51


Imploding Star / 2015 terre cuite patinée et laque de chine ø 75 x P 12cm Unique

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Cephalopod / 2013 bronze doré H 60 x 9 x 13cm Ed.2/8 Leonides / 2015 suspensions en plâtre, LED L 120 x H 20 x P 20cm Unique 54 I 55


Eclipse / 2015 terre cuite patinée et laque de chine (5 éléments) ø 43 x 5cm Unique Cephalopod / 2013 terre cuite patinée H 180 x 5 x 35cm Unique 56 I 57


Pluie de Lune (console) bronze H 85 x L 62 x P 24cm Ed.1/8 Fallen Comet / 2013 bronze H 43 x L 26 x P 23cm Ed.2/8

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Galaxie bronze H 200 x L 230 x P 15cm Ed.1/8 60 I 61


Nubia 02 / 2012 terre cuite patinée et laque de chine L 260 x L 50 x P 15cm Ed.1/8 Moon Phases / 2015 terre cuite patinée et laque de chine ø 74 x P 13cm Unique Nubia 01 / 2012 terre cuite patinée et laque de chine L 260 x L 50 x P 15cm Ed.1/8 Fossile galactique / 2017 résine H 40 x L 30 x P 30cm (série 1) Ed.8

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Moon Phases / 2015 terre cuite patinée et laque de chine ø 74 x P 13cm Unique Point of Departure / 2013 bronze H 108 x L 70 x P 4cm Ed.1/8


Atoms forming / 2010 bronze H 70 x L 68 x P 3cm Ed.1/8 68 I 69


Tempête de Météores / 2018 terre cuite émaillée H 170 x L 67 x P 65cm Unique Fossile galactique / 2017 série 1 H 40 x L 30 x P 30cm Ed.8



BIOGRAPHIE / MANUELA ZERVUDACHI

Manuela Zervudachi est née à Londres en 1963 Elle a commencé ses études à la SACI, école d’art et de design à Florence en 1982, puis est partie à New York faire un «Bachelors» beaux-arts à la Parsons School of Design centré sur la sculpture, qu’elle a reçu avec «Honnors». Manuela s’installe ensuite en Toscane en 1988, à Pietrasanta, véritable Mecque de la sculpture, où elle apprend pendant trois ans, suivant les enseignements de son mentor, la sculptrice Fiore de Henriquez, comment travailler la cire perdue et transformer en bronze ses prototypes de plâtre, cire ou argile. Son travail révèle une fascination pour l’humanité dans son environnement, inspirée par la nature, elle nourrit son travail avec les influx entre l’homme et le monde organique. Elle a travaillé successivement autour des thèmes du cosmos, de l’eau, du corps et du symbolisme, du temps, de la graine et de l’alchimie. Manuela Zervudachi s’installe en 1991 à Paris où elle expose régulièrement ainsi qu’à Londres, en Belgique, Hollande, Allemagne et Suisse. Pendant ce temps, elle collabore régulièrement avec des designers d’intérieur, paysagistes ou des collectionneurs pour réaliser des pièces sur mesure dans le monde entier. Elle participe aussi à des résidences qui lui permettent de partager et s’ouvrir à d’autres créateurs et cultures.

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BIOGRAPHY / MANUELA ZERVUDACHI

Manuela Zervudachi was born in London in 1963 In 1982, she began her studies in Florence at the SACI College of Art and Design. She then moved to New York to pursue a Bachelor of Fine Arts at the Parsons School of Design, with a focus on sculpture; she graduated with Honors. Manuela then settled in Tuscany in 1988, in Pietrasanta, a veritable Mecca for sculpture. There she embarked on a three-year mentorship with the sculptress Fiore de Henriquez, learning how to work with lost wax and how to transform her plaster, wax and clay prototypes into bronze works. Her work reveals a fascination for humanity in its environment. Inspired by nature, her work is nourished by the currents that run between humans and the organic world. She has worked successively on the themes of the cosmos, water, the body and symbolism, time, seeds and alchemy. Manuela Zervudachi moved to Paris in 1991, and has since exhibited there regularly, as well as in London, Belgium, Holland, Germany and Switzerland. She often collaborates with interior designers, landscape gardeners, and collectors to create made-to-measure pieces around the world. She also takes part in residencies, during which she can share with and open herself up to other artists and cultures.

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IMPRESSUM / COLOPHON Imprimé à 500 exemplaires 500 copies printed Imprimeur / Printer Atar Roto Presse SA Graphisme / Design 2S Stefan Sigel Photolitho / Prepress Solutionpixel Crédits photographiques / Photo credits Philippe de Potestad / phdp Projects

Manuela Zervudachi Laniakea Espace Muraille Caroline et Eric Freymond Nicolas Christol Remerciements / Thanks Caroline et Eric Freymond Philippe de Potestad Danielle Allemand / atelier phénomènes Candide / Bronze d’art Véronique & Flavien Goby / A à Z composite May Pham Van Sui / artdulaque Cedric Vuagnat / Clüb Art service

© Espace Muraille 2018 © Manuela Zervudachi Philippe de Potestad all rights reserved. No part of this publication may be reproduced in any manner without permission. All images are courtesy of the artist and of Espace Muraille. All texts are reproduced with the kind permission of their authors.

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ESPACE MURAILLE

5 PLACE DES CASEMATES CP 3166 / 1211 GENEVE 3 / SUISSE

T +41 (0)22 310 4292 F +41 (0)22 310 4293

INFO@ESPACEMURAILLE.COM ESPACEMURAILLE.COM


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