Olafur Eliasson Objets définis par l'activité

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OLAFUR ELIASSON Objets définis par l’activité

OLAFUR ELIASSON Objets définis par l’activité 24 January / 28 April 2018

Textes / Texts Caroline Freymond Laurence Dreyfus Marie-Agnès Gillot

24 January / 28 April 2018

Projet initié par / Project initiated by Laurence Dreyfus Coordination / Coordinator Studio Olafur Eliasson neugerriemschneider Berlin Espace Muraille, Genève Caroline et Eric Freymond Nicolas Christol

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CAROLINE FREYMOND

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LAURENCE DREYFUS

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OLAFUR ELIASSON

REZ / GROUND FLOOR SOUS-SOL / BASEMENT

DEAMBULATION AVEC OLAFUR

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LISTE DES Å’UVRES / LIST OF ARTWORKS BIOGRAPHIE / BIOGRAPHY IMPRESSUM / COLOPHON

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CAROLINE FREYMOND Espace Muraille - Olafur Eliasson - Objets définis par l’activité «Ce n’est pas dans l’objet que réside le sens des choses, mais dans la démarche» (Citadelle) «Etre homme, c’est précisément être responsable. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde» (Terre des Hommes) Ces citations d’Antoine de Saint-Exupéry, Olafur Eliasson pourrait les reprendre à son compte. En effet, ce qui nous a séduit en accueillant à Espace Muraille une exposition construite autour de la notion «d’objets définis par l’activité», c’est cette capacité et volonté de l’artiste d’offrir à tous ceux qui rencontrent son travail, tout un cortège de réflexions et de sensations liées aux lieux, précisément transformés par l’expérimentation sensorielle, au temps et au mouvement, révélateurs du pourquoi des choses bien plus que de la manière et de la matière dont elles sont faites. Sa démarche va donc bien au-delà de la séduction purement esthétique des œuvres qu’il présente. Il nous invite, au contraire, à passer à l’acte, à nous investir de manière plus responsable en partageant et en portant plus loin son message de façon dynamique et interactive. A l’instar d’un Léonard de Vinci, Olafur Eliasson est à notre époque un homme d’esprit universel, curieux de tout et n’hésitant pas à s’entourer et à associer des connaissances et des compétences pour traduire ses visions sans cesse en transformation et en devenir. Dans cette perspective, l’art qu’il produit est l’aboutissement d’un travail et d’une recherche effectués en équipe, mêlant la réflexion et l’action en vue d’harmoniser et de créer des liens entre différents angles de perception du monde, tant à l’échelle individuelle que collective. Son atelier de Berlin - une ancienne brasserie et fabrique de chocolat transformée en un véritable laboratoire de recherche et de créativité - où s’active une nombreuse équipe composée de scientifiques, artistes, réalisateurs de films, architectes, archivistes, etc., voire même jardiniers et cuisiniers - contribue à cette fin et répond à son concept de vie expérimental et novateur. OLAFUR ELIASSON

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Suite à notre première acquisition d’une œuvre d’Olafur Eliasson («Bouthan borrowed view») en 2012, c’est précisément dans son atelier de Berlin que nous l’avons rencontré et, depuis lors, nous avons eu l’occasion à maintes reprises d’entrer en contact avec ses diverses expérimentations («Turner colour experiments» à la Tate Britain en 2014; «Contact» à la fondation Louis Vuitton en 2015; Olafur Eliasson à Versailles en 2016; «Tree of Codes», ballet donné à l’opéra Garnier en 2017, etc.). Au fil de toutes ces rencontres, nous nous sommes petit à petit apprivoisés, prenant notre part de responsabilité dans le rôle actif qu’Olafur nous invitait à jouer. «Tu es responsable de ce que tu apprivoises» (Le Petit Prince): Saint-Exupéry, une fois encore! C’est le temps perdu à le suivre qui nous l’a rendu si important (un peu comme la rose du Petit Prince...) et, parmi tous nos déplacements, nous gardons un souvenir tout particulier et saisissant de son exposition «Riverbed» au Louisiana Museum of Modern Art (Danemark) en 2015, où l’espace muséal, envahi de terre, cailloux et courants d’eau, bousculait complètement notre relation au lieu, au temps, à l’espace, à la nature et à leur finalité. A l’image de notre première œuvre acquise, composée d’une superposition de plaques de verre aux couleurs et reflets changeants, les productions et installations d’Olafur Eliasson sont, à mesure qu’on les découvre, une pénétration toujours plus approfondie, couche après couche, réflexion après réflexion, expérience après expérience, au cœur de la vie en mouvement, engagée dans un présent et un avenir responsables. Ajoutons, que tout comme l’Islande, où Olafur a grandi et où il retourne souvent pour se ressourcer et s’imprégner de cette île volcanique qui ne cesse de se réinventer, il est tout entier habité dans son œuvre par les phénomènes de perception auxquels les paysages sauvages et spectaculaires de ce pays nordique le renvoient et qui, transposés dans notre environnement urbain, nous poussent à interagir en permanence. L’Islande, comme il est dit dans un très beau livre paru aux Editions Favre («Quatre saisons en Islande»), «c’est une musique de l’âme, c’est un monde sublime…où des lumières singulières dessinent selon les saisons mille paysages en un».

CAROLINE FREYMOND Espace Muraille - Olafur Eliasson - Objets définis par l’activité

L’Islande est non seulement une source et ressource d’inspiration pour l’artiste, mais elle s’est également invitée à Espace Muraille où le visiteur-acteur-observateur a pu notamment découvrir différentes approches visuelles d’un morceau de pierre volcanique insulaire se reflétant dans un miroir («Day and night lava», 2017).

“The meaning of things does not reside in the object, but in the approach.” (Antoine de Saint-Exupéry, The Wisdom of the Sands)

«Light is hope» pour Eliasson et bon nombre des œuvres exposées et reproduites dans ce catalogue sont là pour en témoigner, nous faisant percevoir avec acuité l’importance que la lumière joue dans la démarche de l’artiste, tout comme le temps atmosphérique et la nature à l’état brut. Je n’oublierai d’ailleurs jamais, à propos de météo, cet arc-en-ciel qui nous avait accueilli au Danemark, alors que nous nous rendions à l’ouverture de «Riverbed» au Louisiana, clin d’œil en quelque sorte à cette expérience de la couleur, si chère à Eliasson, si présente dans nos murs et si tributaire de la lumière-source de vie! Que ce catalogue permette à tous ceux qui auront l’occasion de le parcourir de garder le contact, de renouveler leurs perceptions et de s’aventurer peut-être même au-delà, comme avec les trois fontaines, exposées au sous-sol et pour la première fois en Europe, qui invitent le spectateur à se projeter dans une vision spatio-temporelle laissant une large part à l’imagination et à cet essentiel, invisible pour les yeux, qu’on ne voit bien qu’avec le cœur (Saint-Exupéry, encore et toujours!): «Now, Then, Soon…». Il me reste à remercier tous ceux qui ont contribué à rendre cette exposition possible: Olafur Eliasson en premier lieu, pour son engagement inspiré et amical; Laurence Dreyfus, pour avoir favorisé cette belle et lumineuse rencontre en s’investissant à fond dans sa mise en œuvre; la galerie Neugerriemschneider à Berlin sans le soutien et la collaboration de laquelle cette installation n’aurait pas pu voir le jour; et toutes les aides précieuses de tant d’autres qui permettent à Espace Muraille de grandir avec dynamisme et enthousiasme, tout en partageant ses engagements artistiques avec les nombreux contacts que nous avons pu établir depuis les débuts de notre existence.

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“To be human means precisely to be responsible. It means feeling, when laying one’s stone, that we are contributing to building the world.” (Antoine de Saint-Exupéry, Wind, Sand and Stars) Olafur Eliasson could have been the author of these quotes. Indeed, when we were presented with this exhibition for Espace Muraille, designed around the notion of “objects defined by activity”, we were charmed by the artist’s ability and will to offer all those who encounter his work a whole flock of reflections and sensations linked to the space - transformed precisely through sensory experimentation - and to time and movement, which reveal the wherefore of things much more than the manner and the matter in which they were made. His approach thus transcends the purely aesthetic seduction of the work he presents. If anything, he invites us to take action, to get involved in more sustainable ways, by passing on his message in a dynamic and interactive way. In the manner of Leonardo da Vinci, Olafur Eliasson is a universally-minded man of our time. Curious about everything, he does not hesitate to surround himself with people whose knowledge and skills he assimilates in order to translate his ever-transforming visions-in-the-making. With this in mind, the art he produces is the outcome of labour and research carried out within a team, merging reflection and action with a view towards harmonising and creating links between different angles of perception of the world, individual as much as collective. His studio in Berlin is an old brewery and chocolate factory transformed into a authentic laboratory for research and creativity. Here, a large team - composed of scientists, artists, filmmakers, architects, archivists, even gardeners and cooks - busies itself, contributing to that end and responding to his experimental and innovative conception of life. 10 I 11


Following our first acquisition, in 2012, of a work by Olafur Eliasson (Bhutan borrowed view), we met him in that very studio in Berlin, and, since then, we have had numerous occasions to enter into contact with his diverse experimentations (Turner colour experiments at the Tate Britain in 2014; Contact at the Fondation Louis Vuitton in 2015; Olafur Eliasson Versailles in Versailles in 2016; Tree of Codes, a ballet shown at the Opéra Garnier in 2017; and many others). Over the course of all these encounters, we slowly became acquainted, taking our part of responsibility in the active role that Olafur was inviting us to play. “You are responsible for what you tame” (The Little Prince): Saint-Exupéry, once again! It was the time spent following Eliasson that made him so important to us (a bit like the Little Prince’s rose…); amidst all our travels, we keep a particularly affecting memory of his exhibition Riverbed at the Louisiana Museum of Modern Art (Denmark) in 2015. The museum space was completely covered in earth, rocks, and flowing water. The exhibition completely shook up our relationship to the venue, to time, to space, to nature, and to their ultimate end. Just like the first piece we acquired - made up of layered glass slabs filled with changing colours and reflections - the more we delve into Olafur Eliasson’s productions and installations, the more they reveal ever-deeper insights, layer after layer, reflection after reflection, experience after experience, at the heart of life in movement, engaged in a sustainable present and future. Let us add that, just like Iceland - where Eliasson grew up and often returns to recharge his batteries and soak up this ever-renewing volcanic island - he is entirely inhabited in his work by the phenomena of perception to which the wild and spectacular landscapes of this Nordic country take him back and with which, transposed into our urban environment, he pushes us to interact forever. Iceland, as described in a very beautiful book edited by Editions Favre (Quatre saisons en Islande / Four Seasons in Iceland), “is a music of the soul, it is a sublime world… where, according to the seasons, different lights sketch a thousand landscapes in one”. Iceland is not only a source and a resource of inspiration for the artist, but it was also summoned to Espace Muraille, where the visitor-actor-observer was able to discover, among other pieces, different visual approaches to a piece of insular volcanic rock reflected in a mirror (Day and night lava, 2017). For Eliasson, “light is hope”, and many of the exhibited works reproduced in this catalogue are here to attest to that, making us perceive keenly the importance that light plays in the artist’s approach, just like the weather and untouched nature. Speaking of the weather, I will never forget the rainbow that welcomed us in Denmark as we were heading to the opening of Riverbed at the Louisiana: a kind of nod to this experience of colour, so dear to Eliasson, so present within our walls, and so dependent on light - the source of life! May this catalogue allow those who turn its pages to keep the contact going, to renew their perceptions, and perhaps even to wander beyond - like those three fountains, exhibited in the basement and for the first time in Europe, which invite the spectators to project themselves in a spatiotemporal vision, leaving a large part to the imagination and to that essential thing, invisible to the eyes, that one sees clearly only with the heart (Saint-Exupéry, again and always!): “Now, Then, Soon...” It only remains for me to thank all those who contributed to making this exhibition possible: Olafur Eliasson, first of all, for his inspired and friendly engagement; Laurence Dreyfus, for having facilitated this beautiful and luminous encounter by dedicating herself to making it happen; the neugerriemschneider gallery in Berlin, without whose support and collaboration this installation could not have seen the light of day; and all the precious help from numerous others who allow Espace Muraille to grow with dynamism and enthusiasm, while sharing its artistic engagement with the numerous contacts we have been able to establish since the beginning of our existence.

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LAURENCE DREYFUS Olafur Eliasson - Objets définis par l’activité «Sur l’eau calme voguant sans trêve... Dans l’éclat du jour qui s’achève... Qu’est notre vie, sinon un rêve?» Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir

Certains artistes sont des compagnons de route intellectuels. Vivants ou non, ils nous accompagnent et nourrissent notre vie. Nous réécoutons leurs musiques, leurs paroles, nous relisons leurs écrits, comme les textes qui les citent, et redécouvrons leurs œuvres avec plaisir au fil de nos envies. Jean-Sébastien Bach, Charles Baudelaire, Victor Hugo, Moïse Maïmonide, Jóhann Jóhannsson, Tomàs Saraceno, Pablo Picasso, Mark Rothko, James Turrell, Louise Bourgeois ou encore Jean-Michel Basquiat, autant de coups de cœur pour moi qui cohabitent dans ma tête et forment un musée imaginaire, une salle de concert rêvée, une bibliothèque idéale, aux cloisons fluctuantes. Parmi eux, Olafur Eliasson occupe une place toute singulière. Je l’observe discrètement depuis plusieurs années, je me fais témoin de l’évolution de son travail, je suis ses projets artistiques et architecturaux ou encore ses décors de scène, comme son intervention dans Tree of Codes à l’Opéra Garnier en 2017; création partagée avec Wayne McGregor et Jamie xx dans laquelle la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot nous a éblouis. Olafur Eliasson nous invite régulièrement à nous questionner sur les phénomènes naturels. Avec l’installation monumentale The weather project à la Tate Modern de Londres en 2003, c’est le soleil qui fut au centre de sa démarche; avec ses cascades géantes sous le pont de Brooklyn à New-York en 2008 ou dans le jardin du Château de Versailles en 2016, ce fut l’eau. Grâce à ses œuvres magistrales, il met en avant la nature et les capacités de cette dernière, tout en nous alarmant sur les dangers du réchauffement climatique. Olafur Eliasson comprend le monde contemporain, non seulement d’un point de vue artistique et scientifique, mais aussi avec le sens d’une urgence écologique globale. Dans l’intimité d’Espace Muraille, Olafur Eliasson a conçu une exposition bien particulière qui prend la forme d’un laboratoire d’idées. Les œuvres, dont plusieurs ont été créées pour la galerie genevoise, se découvrent comme un échantillon du vocabulaire de l’artiste. On retrouve son travail sur les miroirs, la lumière, les aquarelles en eau de glacier, l’importance des formes géométriques, la boussole et bien évidemment l’eau. C’est un voyage complexe et singulier qui se présente à nous, entre observation, perception et expérimentation. L’œuvre d’Olafur Eliasson nous invite à ressentir les processus naturels, la composition chromatique de la lumière, l’univers et la grandeur du cosmos.

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Dès la première œuvre de l’exposition: The meeting of times (2018), Olafur Eliasson vient questionner la notion d’espace et de temps. Proposition poétique rappelant la technique du vitrail, l’œuvre met en avant la façon dont nous percevons l’espace à travers les ondulations à la surface de ce verre fabriqué à la main. OE: J’ai essayé de montrer avec cette œuvre, le fait que les choses sont en mouvement et changent de façon constante. (...) Il s’agit davantage d’une proposition plus poétique de la façon dont nous percevons l’espace à travers ce mouvement. Olafur Eliasson poursuit ainsi son travail géométrique avec une forme elliptique qui possède la propriété de se courber dans la perspective. La fusion des cercles jaunes et des cercles bleus qui se confondent en des formes vertes, semble symboliser la rencontre d’un lever et d’un coucher de soleil, la rencontre du passé, du présent et du futur, abolissant les règles spatio-temporelles de manière à la fois imagée et géométrique. Olafur Eliasson nous plonge dans un langage quasi-alicien, référence évidente aux œuvres de Lewis Carroll: Les aventures d’Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir, réinterprétant les échelles de grandeur, se jouant de notre reflet et de celui de ses propres œuvres, il nous transporte vers une dimension cosmique où le temps semble suspendu. Le regardeur devient ainsi en quelque sorte une partie de l’œuvre et est même invité, jusqu’à un certain point, à se considérer comme son co-auteur. Comme de nombreux artistes de sa génération, Olafur Eliasson utilise le miroir avec l’idée d’intégrer le public dans ses travaux, tout en étudiant cet objet aux facultés réfléchissantes. Ainsi, au sous-sol de l’exposition, nous sommes happés par Black glass sun (2017), ce miroir composé d’un verre noir convexe et circulaire fixé au mur, auréolé d’une lumière jaune vif, qui ressemble à s’y méprendre à une éclipse solaire. Référence à la pierre volcanique noire qu’est l’obsidienne, l’œuvre introduit la notion de trou noir, d’imprévisibilité et nous questionne, une nouvelle fois, sur ce qui pourrait se cacher derrière le miroir. La réponse, Olafur Eliasson nous la donne peut-être avec la dernière installation de l’exposition: trois fontaines particulièrement magiques, plongées dans le noir, qui reprennent le titre de l’exposition: Objects defined by activity (now, soon, then) (2009) avec une notion de temporalité qui en dessine leur singularité et complète leur nom: maintenant, bientôt, ensuite. Ces trois formes différentes nous apparaissent au rythme des flashs des stroboscopes au-dessus d’elles, comme des arrangements aquatiques suspendus, pétrifiés. Dans cet espace mystérieux, l’eau semble figée comme de la pierre, le temps s’arrête pour immortaliser la grâce de cet élément d’origine liquide: c’est peut-être cela, l’autre côté du miroir... Seul l’écho des gouttes retombant dans leur bassin, nous ramène à la réalité et nous plonge dans l’expectative d’un mouvement qui nous reste invisible. Ces objets définis par l’activité, soit «maintenant», «bientôt», «ensuite», nous font prendre conscience du présent, imaginer ce que sera bientôt et rêver le futur. Enfin, au-delà de la subtilité et de la complexité de ces installations, qu’il faut en réalité ressentir plus que décrire, je suis chaque fois étonnée de voir à quel point chaque exposition d’Olafur Eliasson se révèle être un événement. Comment parvient-il à attirer une telle audience? Comment cristallise-t-il autant d’enthousiasme? Peut-être, tout simplement parce qu’il matérialise notre rapport à l’univers, nous humains, minuscules face à l’étendue du monde et l’importance de la vie. Olafur Eliasson nous a d’ailleurs confié: «Depuis tout jeune, j’aime pratiquer et regarder les ballets, la danse c’est la vie». Cette attirance pour le mouvement, il nous l’a fait partager en nous introduisant à son amie, l’étoile et danseuse exceptionnelle qu’est Marie-Agnès Gillot, à qui j’ai proposé de créer une performance librement inspirée par les œuvres qui figurent dans cette exposition. Son enthousiasme et sa passion pour les challenges l’ont convaincue d’accepter ce nouveau défi et nous lui en sommes particulièrement reconnaissants. Alors, à l’instigation d’Olafur Eliasson, bougez, dansez, jouez avec les formes qu’il crée, faites tourner vos têtes, interagissez avec le monde et surtout, vivez!

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From his very first work in the exhibition, The meeting of times (2018), Olafur Eliasson sets off to question notions of space and time. A poetic proposition calling to mind the technique of stained-glass, the work showcases the way in which we perceive space, through the waves on the surface of this handcrafted glass. OE: With this work, I tried to highlight the fact that things are constantly moving and changing. (…) It’s a more poetic approach to apprehending the manner in which we perceive space through this movement. Olafur Eliasson thus continues his geometric work with an elliptical form, whose special property is that it bends in perspective. The fusion of yellow and blue circles into green shapes seems to symbolise the encounter of a sunrise and sunset, the meeting of past, present, and future, and to abolish spatiotemporal rules in a manner that is at once illustrative and geometric. Olafur Eliasson plunges us into an almost Alice-like language. Through obvious references to Lewis Carroll’s Alice’s Adventures in Wonderland and Through the Looking Glass, he re-interprets scales, playing with our reflection and that of his own works, and he transports us to a cosmic dimension where time seems suspended. The onlookers thus become, in a way, a part of the work - and are even invited to consider themselves as its co-authors. Just like many artists of his generation, Olafur Eliasson uses mirrors with the aim of including the audience in his works while studying the mirror as an object, along with its reflective qualities. In this way, descending into the basement of the exhibition, we are hit by Black glass sun (2017), a mirror composed of convex, circular black glass affixed to the wall and haloed by a bright yellow light, which could easily be mistaken for a solar eclipse. The work is a reference to obsidian - black volcanic rock - and thus introduces the notions of black holes and unpredictability, making us wonder what might be hiding behind the mirror. If Olafur Eliasson were to give us the answer, it might be found in the final installation of the exhibition: three particularly magical fountains, plunged into darkness, that echo the title of the exhibition, Objects defined by activity (now, soon, then) (2009). This title is fleshed out by three nods to temporality that outline the uniqueness and complete their name: now, soon, then.

LAURENCE DREYFUS Olafur Eliasson - Objets définis par l’activité “Ever drifting down the stream Lingering in a golden dream Life, what is it but a dream?” Lewis Carroll, Through the Looking Glass

Some artists become our intellectual travelling companions. Dead or alive, they accompany us and nourish the course of our life. We listen to their music and their lyrics again and again. We re-read their writings as well as the texts that quote them, and we rediscover their works with pleasure when the mood strikes us. Johann Sebastian Bach, Charles Baudelaire, Victor Hugo, Moses Maimonides, Jóhann Jóhannson, Tomás Saraceno, Pablo Picasso, Mark Rothko, James Turrell, Louise Bourgeois, and Jean-Michel Basquiat: these, my personal favourites, cohabit in my head and form an imaginary museum, a dream concert venue, an ideal library with movable walls. Among them, Olafur Eliasson occupies a special place. I have been observing him discreetly for many years, and I have witnessed the evolution of his work. I have followed his artistic and architectural projects, as well as his stage sets - for example, his work for Tree of Codes at the Opéra Garnier in 2017, which he collaborated on with Wayne McGregor and Jamie xx, and during which we were mesmerised by the prima ballerina Marie-Agnès Gillot. Olafur Eliasson regularly invites us to question ourselves on the subject of natural phenomena. In his monumental installation titled The weather project, at London’s Tate Modern in 2003, he placed the sun at the centre of his approach. For his giant waterfalls under the Brooklyn Bridge in New York, 2008, and in the garden of Versailles Castle, 2016, he chose water. Through his majestic works, he shines a light on nature and its capacities while warning us about the threat of global warming. Olafur Eliasson understands the contemporary world, not only from an artistic and scientific point of view, but also with a sense of global ecological urgency.

These three different forms are disclosed to us to the rhythm of strobe flashes from above, making them look like suspended and petrified aquatic arrangements. In this mysterious space, water seems as fixed as stone and time stops to immortalise the grace of this element of liquid origin. Perhaps we have finally stepped through the looking glass… The echo of the drops falling back into their basin brings us back to reality and thrusts us into the expectation of a movement that remains invisible to us. Through these objects defined by activity - that is to say, “now”, “soon”, and “then” - we can become aware of the present, imagine what will soon come to pass, and dream our future. Lastly, beyond the subtlety and the complexity of these installations (which one should really feel rather than describe), I am always surprised to witness the extent to which each exhibition by Olafur Eliasson becomes a huge event. How does he manage to attract such an audience? How does he crystallise so much enthusiasm? Perhaps he does so simply because he materialises our relationship as humans to the universe, so small in the face of the expanse of the world and the significance of life. Incidentally, Olafur Eliasson confessed to us: “Since I was very young, I have loved to dance and watch ballet. Dance is life.” Moreover, he shared his attraction to movement with us by introducing us to his friend the prima ballerina Marie-Agnès Gillot. I suggested that she create a performance freely inspired by the works that figure in this exhibition. Her enthusiasm and her passion for challenges convinced her to accept this unusual request, and for this we are particularly grateful to her. So, as Olafur Eliasson’s urging, move, dance, play with the shapes he has created, make your heads spin, interact with the world, and, above all… live!

In the intimate setting of Espace Muraille, Olafur Eliasson has conceived quite a distinctive exhibition, which takes the shape of a laboratory of ideas. These works, many of which were created for the gallery in Geneva, can be understood as a cross-section of the artist’s vocabulary. Here, we find his work with mirrors and light, watercolours created with glacial melt-water, the importance of geometric shapes, the use of compasses, and, of course, water. It is a complex and singular voyage that presents itself to us, between observation, perception, and experimentation. The work of Olafur Eliasson invites us to sense natural processes, the chromatic composition of light, the universe, and the breadth of the cosmos. OLAFUR ELIASSON

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DEAMBULATION AVEC OLAFUR Choreography by Marie-Agnès Gillot Interpreted by Marie-Agnès Gillot and Luc Bruyere Music from Johann Johannsson

Olafur,

Olafur,

Je l’ai rencontré lors de Tree of Codes pour la première fois de ma vie. Je n’arrive pas à suivre ses élans, sa fascination me touche, il admire, écoute, cherche toujours à apprendre! Rares sont les personnes qui sont dans le mouvement. Le mouvement, c’est l’existence, puis la résistance. Il évoque pour moi un rêve existentiel. J’ai toujours voulu m’éloigner de ses œuvres et je n’ai jamais pu m’empêcher, finalement, d’y toucher! Je trouve les artistes bien seuls, mais avec lui, je me sens unie et même à l’unisson! Le trajet d’une formule est toujours traversée d’univers. Universel et unique, il est et demeurera. Mais jamais seul, il est au cœur d’une éthique qui fédère une ethnie du point d’orgue… Organe de vision!

I met him for the first time during Tree of Codes. I am not always able to follow where he goes. His enchantment moves me: he is always admiring, listening, learning! Rare are the people who are in movement. Movement is existence, followed by resistance. To me, he evokes an existential dream. I have always wanted to move away from his works, and in the end, I cannot stop myself from touching them! I find artists to be quite solitary, but with him I feel united, and even one! The trajectory of the formula is always a journey through the universe. He is and will remain universal and unique. But never alone, his inclusive ethics unite souls around a fermata… Organ of vision!


REZ / GROUND FLOOR

SOUS-SOL / BASEMENT

32 I 35 I 36 I 37 The meeting of times / 2018 silvered coloured glass (blue, yellow, green), aluminium 145 x 350 x 3.5 cm

38 Our upwelling memory / 2018 watercolour and pencil on paper 154.5 x 112.5 cm

06 I 22 I 33 Colour window / 2018 stainless steel, coloured glass (yellow, blue, green, orange, pink, transparent), colour-effect filter glass (green, orange), glass mirror, gold, paint (dark grey) 85 x 85 x 30 cm

39 Centring exercise (attentive) / 2017 watercolour and pencil on paper 74 x 55.5 x 6 cm

06 I 24 I 25 I 67 Day and night lava / 2018 concave glass mirror, stainless steel, lava stone, LED light, motor, paint (black, white), wire 84.5 x 67 x 62 cm 06 I 26 I 27 Solar replacement (white dwarf) / 2018 glass sphere, silver, paint (black, yellow), stainless steel 35 x 35 x 28 cm / sphere: ø 25 cm 29 I 30 Colour experiment no. 89 / 2018 oil on canvas ø 60 cm 06 I 30 I 32 I 33 The we mirror / 2018 glass mirror, wood (oak), stainless steel, paint (red, green, blue, yellow, white), aluminium 76 x 76 x 33.5 cm

39 Centring exercise (energetic) / 2017 watercolour and pencil on paper 74 x 55.5 x 6 cm 41 I 42 Everywhere compass / 2017 stainless steel, wood, oil paint (colour spectrum), paint (black), magnet 120 x 180 x 120 cm

45 I 61 Black glass sun / 2017 convex black glass, stainless steel, monofrequency Iights, transformer ø 12O cm, 10 cm 46 I 47 The gaze of Versailles / 2016 glass spheres, gold, brass, in two parts 4 x 11 x 12 cm each sphere: ø 3.5 cm 53 I 54 I 61 Object defined by activity (now) / 2009 water, stainless steel, foam plastic, plastic, pump, nozzles, strobe light dimensions variable 01 I 50 I 58 Object defined by activity (then) / 2009 water, stainless steel, foam plastic, plastic, pump, nozzles, strobe light dimensions variable 57 Object defined by activity (soon) / 2009 water, stainless steel, foam plastic, plastic, pump, nozzles, strobe light dimensions variable

06 I 28 I 30 I 35 I 60 Wavelength lamp / 2018 concave glass mirror, brass, colour-effect filter glass (blue), LED light, convex glass mirror, stainless-steel wire 26.5 x 26 x 12 cm

OLAFUR ELIASSON

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L’art d’Olafur Eliasson est tout entier habité par son intérêt pour les phénomènes de perception, de mouvement, d’expérience de soi et de son corps. A travers son art, Eliasson a à cœur d’aborder des sujets sociétaux plus vastes. Pour lui, l’art est une arme essentielle pour transformer les idées en actes. L’œuvre plurielle d’Eliasson - comprenant sculptures, peintures, photographies, films et installations - a déjà fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde. Au-delà de la sphère restreinte des musées et galeries, sa pratique s’adresse à une large audience grâce à des projets architecturaux et des interventions dans l’espace public. Olafur Eliasson est né en 1967 et a grandi entre l’Islande et le Danemark. De 1989 à 1995, il étudie à l’Académie Royale des Beaux-Arts du Danemark. En 1995, il s’installe à Berlin et fonde le Studio Olafur Eliasson qui emploie aujourd’hui près de quatre-vingt-dix artisans, techniciens spécialisés, architectes, archivistes, administrateurs, programmeurs, historiens de l’art et même deux cuisiniers. Depuis le milieu des années 1990, Eliasson a réalisé de nombreuses expositions et projets d’envergure à travers le monde. En 2003, Eliasson représente le Danemark lors de la 50e Biennale de Venise avec The Blind Pavilion. Un an plus tard, il présente The weather project dans la salle des turbines de la Tate Modern de Londres. De 2003 à 2009, il travaille à The body as brain: Project Sammlung, une série d’interventions in situ au Kunsthaus Zug, en Suisse. En 2007, Take your time: Olafur Eliasson est une exposition sondage organisée par le SFMOMA. Elle voyage dans plusieurs musées jusqu’en 2010, dont le MoMA de New York. En 2012, l’exposition Innen Stadt Aussen (Inner City Out), organisée par le Martin-Gropius-Bau, consiste en une série d’interventions dans le musée et la ville de Berlin. En 2014, l’œuvre Riverbed remplit de pierres et d’eau une aile entière du Musée d’Art Moderne Louisiana (Danemark), reproduisant une rivière dans un paysage montagneux. La même année, l’exposition Contact inaugure la Fondation Louis Vuitton de Paris. Verklighetsmaskiner (Reality machines), organisée au Moderna Museet de Stockholm en 2015, devient l’exposition d’un artiste vivant la plus visitée du musée. En 2016, Olafur Eliasson conçoit une série d’interventions pour le château et les jardins de Versailles, dont une cascade artificielle géante se déversant dans le Grand Canal.

BIOGRAPHIE / BIOGRAPHY Olafur Eliasson

Parmi les projets de l’artiste dans l’espace public, on compte Green River, installé dans plusieurs villes entre 1998 et 2001, et The New York City Waterfalls commandité par le Public Art Fund et exposé sur le littoral de Manhattan et Brooklyn pendant l’été 2008. En 2014, l’artiste expose des morceaux d’iceberg rapportés du Groenland au Danemark dans une œuvre intitulée Ice Watch, puis à Paris en 2015 à l’occasion de la COP21. Your Rainbow Panorama, une passerelle circulaire de 150 mètres en verres teintés construite en haut de l’ARoS, à Aarhus au Danemark, ouvre en 2011. L’Harpa, une salle de concert et de congrès à Reykjavik Hall, dont Olafur a conçu les façades en collaboration avec le cabinet d’architectes Henning Larsen, est achevée la même année. Professeur à l’Université des Arts de Berlin, Olafur Eliasson a dirigé l’Institut für Raumexperimente (institut d’expérimentations spatiales; 2009-14), un programme d’éducation artistique expérimental de cinq années hébergé dans le même édifice que le studio de l’artiste (www.raumexperimente.net). En 2012, Olafur Eliasson fonde Little Sun en collaboration avec l’ingénieur Frederik Ottesen. Cette entreprise sociale, en même temps qu’un projet mondial, fournit de l’énergie propre et abordable aux communautés n’ayant pas accès à l’électricité grâce à la vente de lampes à énergie solaire et de chargeurs de téléphone tout en soulevant le problème de l’inégalité de l’accès à la lumière et à l’énergie (littlesun.com). En 2014, Olafur Eliasson crée le Studio Other Spaces en collaboration avec l’architecte Sebastian Behmann, un bureau international pour l’art et l’architecture installé à Berlin. Pendant architectural au Studio Olafur Eliasson, Studio Other Spaces se consacre à des projets de bâtiments pluridisciplinaires et expérimentaux ainsi qu’aux œuvres dans l’espace public (studiootherspaces.net). Portrait of Olafur Eliasson Photo: Brigitte Lacombe / 2016 © Olafur Eliasson

Olafur Eliasson vit et travaille actuellement entre Copenhague et Berlin. 64 I 65


Olafur Eliasson’s art is driven by his interests in perception, movement, embodied experience, and feelings of self. Eliasson strives to make the concerns of art relevant to society at large. Art, for him, is a crucial means for turning thinking into doing in the world. Eliasson’s diverse works - in sculpture, painting, photography, film, and installations - have been exhibited widely throughout the world. Not limited to the confines of the museum and gallery, his practice engages the broader public sphere through architectural projects and interventions in civic space. Eliasson was born in 1967. He grew up in Iceland and Denmark and studied, from 1989 to 1995, at the Royal Danish Academy of Fine Arts. In 1995, he moved to Berlin and founded Studio Olafur Eliasson, which today encompasses over one hundred craftsmen, specialised technicians, architects, archivists, administrators, programmers, art historians, and even two cooks. Since the mid-1990s, Eliasson has realised numerous major exhibitions and projects around the world. In 2003, Eliasson represented Denmark at the 50th Venice Biennale, with The blind pavilion, and, later that year, he installed The weather project in Tate Modern’s Turbine Hall, London. The body as brain: Project Sammlung, a series of site-specific interventions, took place at Kunsthaus Zug from 2003 to 2009. Take your time: Olafur Eliasson, a survey exhibition organised by SFMOMA in 2007, travelled until 2010 to various venues, including the Museum of Modern Art, New York. Innen Stadt Aussen (Inner City Out), at Martin-Gropius-Bau in 2010, involved interventions across Berlin as well as in the museum. In 2014, Riverbed filled an entire wing of Denmark’s Louisiana Museum of Modern Art with stones and water, emulating a river in a rocky landscape; later that year, Contact formed the inaugural exhibition at Fondation Louis Vuitton, Paris. Verklighetsmaskiner (Reality machines), at the Moderna Museet in Stockholm in 2015, became the museum’s most visited show by a living artist. In 2016, Eliasson created a series of interventions for the palace and gardens of Versailles, including an enormous artificial waterfall that cascaded into the Grand Canal. Eliasson’s projects in public space include Green river, carried out in various cities between 1998 and 2001, and The New York City Waterfalls, commissioned by Public Art Fund and installed on the Manhattan and Brooklyn shorelines during summer 2008. Ice Watch brought melting icebergs from Greenland to Copenhagen in 2014 and to Paris on the occasion of the COP21 Climate Conference in 2015. Your rainbow panorama, a 150-metre circular, coloured-glass walkway situated on top of ARoS Museum in Aarhus, Denmark, opened in 2011, and Harpa Reykjavik Concert Hall and Conference Centre, for which Eliasson created the facades in collaboration with Henning Larsen Architects, was completed that same year. As a professor at the Berlin University of the Arts, Eliasson led the Institut für Raumexperimente (Institute for Spatial Experiments, 2009-14), a five-year experimental programme in arts education located in the same building as his studio (www.raumexperimente.net). In 2012, Eliasson and engineer Frederik Ottesen founded Little Sun. The social business and global project provides clean, affordable energy to communities without access to electricity through sales of solar-powered lamps and mobile chargers and raises global awareness of the need for equal access to energy and light (littlesun.com). Eliasson and architect Sebastian Behmann founded Studio Other Spaces, an international office for art and architecture, in Berlin in 2014. As an architectural counterpart to Studio Olafur Eliasson, Studio Other Spaces focuses on interdisciplinary and experimental building projects and works in public spaces (studiootherspaces.net). Eliasson lives and works in Copenhagen and Berlin.

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IMPRESSUM / COLOPHON Attachée de presse / Press agent l’art en plus, Paris Traduction / Translation Saul Lipetz Crédits photographiques et vidéo / Photo and video credits Luca Fascini, Geneva Jens Ziehe, Berlin Movie Riders Productions, Paris Julien Benhamou, Paris

Projet initié par / Project initiated by Laurence Dreyfus Remerciements / Acknowledgements Olafur Eliasson neugerriemschneider Berlin Studio Olafur Eliasson Caroline et Eric Freymond Nicolas Christol Kevin Le Squer Marie-Agnès Gillot Luc Bruyere

Graphisme / Design 2S Stefan Sigel Photolitho / Prepress Solutionpixel Imprimeur / Printer Atar Roto Presse SA Imprimé à 700 exemplaires / 700 copies printed

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© Espace Muraille 2018 © Olafur Eliasson All rights reserved. No part of this publication may be reproduced in any manner without permission, in writing, by publisher and artist. All images are courtesy of the artist and the Espace Muraille. All texts reproduced by kind permission of the authors.

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