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Tête-à-tête avec une étudiante
Dites-nous ce qui vous a fait entrer dans le monde de l’hôtellerie.
Je suis donc originaire d’une région de l’État de New York appelée les Catskills. Mais on la surnomme la ceinture Borscht. Parce que, historiquement, c’est une région où de nombreux immigrants juifs d’Europe allaient passer leurs vacances d’été avant de pouvoir retourner dans leur pays d’origine. Et donc, cette région était remplie d’énormes complexes touristiques où mes travaillaient grands-parents. Mon grandpère était directeur musical d’un grand nombre de ces complexes hôteliers. Alors il passait ses étés d’un hôtel à l’autre, à composer et à jouer du piano pour ces hôtels. Si bien qu’en grandissant, je voyais mes grandsparents comme de gros défenseurs du tourisme dans la région. Mais aussi, surtout avec mon grand-père, il essayait de nous apprendre, à mon frère et moi, à jouer du piano. Mon frère joue superbement au piano, et je suis vraiment mauvais. Mais l’une des façons dont il voulait nous donner envie d’apprendre le piano était de nous raconter toutes ces histoires sur le temps qu’il passait dans les hôtels, toutes ces aventures qu’il vivait et les gens qu’il rencontrait. Alors, beaucoup d’autres choses m’ont poussé à me lancer dans l’hôtellerie. Je pense, qu’en définitive, ce fut la première étincelle.
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Vous avez donc travaillé dans l’hôtellerie avant de venir à l’EHL. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre expérience d’étudiant à l’EHL en ayant déjà travaillé pendant plusieurs années ?
Eh bien, j’ai travaillé et j’ai fait deux ans dans un « community college » pour obtenir mon BTS aux États-Unis. Pendant que je visitais Hawaï, j’ai réalisé que le simple fait de rencontrer un groupe de professionnels de l’hôtellerie m’intéressait. Mais je voulais être sûr avant de m’engager dans un diplôme de quatre ans, et puis toutes sortes de choses changeaient dans ma vie. J’ai donc décidé de retourner vivre chez mes parents à Ithaca, dans l’État de New York. J’ai pu m’inscrire très rapidement en un mois après avoir décidé d’étudier l’hôtellerie dans un « community college ». En parallèle, j’ai pu décrocher un job d’été dans le service à la clientèle où j’ai pu accéder à un poste de direction. Ensuite, alors que j’étudiais l'hôtellerie, j’ai réalisé que je voulais être sur le terrain. J’ai donc commencé à postuler dans n’importe quel hôtel de la région. J’ai trouvé un emploi de réceptionniste et j’ai gravi les échelons jusqu’à la direction de la réception, de l’accueil et du bistrot. Ce qui n’avait rien de glorieux. Je parle d’un hôtel trois étoiles et ce n’est probablement pas ce que les gens de l’EHL ont à l’esprit quand ils pensent aux hôtels et à l’hôtellerie. Mais c’était ma première expérience, et elle était très axée sur le pratique. Et je pense que la meilleure façon de décrire cette expérience est de dire qu’elle était très concrète, car j’apprenais la répartition des chambres le matin, j’allais à mes cours, et le soir je devais m’occuper de la réception et tout mettre en pratique. Et donc, pour moi, cela confirmait vraiment que je voulais étudier l’hôtellerie, et que j’étais prêt à le faire. Mais j’étais aussi très conscient de l’aspect pratique, peut-être de la façon dont je perdais, par exemple, l’opportunité de parfaire mon éducation parce que j’apprenais déjà ce que je voyais au travail et je voulais l’approfondir. En outre, en vivant à Ithaca et en ayant sous les yeux une école d’hôtellerie exceptionnelle comme référence, j’ai eu une bonne idée du type de programme que je voulais suivre. J’ai donc recherché l’EHL, je l’ai trouvée, et à partir de ce momentlà, j’ai su que c’était là que je voulais aller.
Avez-vous l’impression d’avoir ajouté beaucoup d’enseignement à votre expérience concrète ?
Absolument. Oui, oui. Quand je réfléchis à ce que j’apprenais alors, ce qui était déjà beaucoup comparé à combien j’apprends maintenant. Tout semble si petit. J’ai l’impression que ce que j’ai appris en deux ans, nous l’avons couvert dans les six premières semaines à l’EHL. Oui, c’est ça. En fait, c’est incroyable. Et je me dis que, de la façon dont le système est conçu, on ne peut pas choisir ses cours et qu’on n’a pas vraiment le choix de ce qu’on apprend. Vous apprenez un peu de tout et, non seulement vous apprenez plus en profondeur, mais aussi des sujets plus vastes, et bien plus que ce que je me serais forcé à apprendre par moi-même.
Séjour en Suisse de trois ans. Dites-nous, en tant que citoyen américain, quelle est la chose la plus passionnante et la plus ennuyeuse à propos de la Suisse ?
Je vais commencer par la plus passionnante, mais le plus ennuyeux c’est que je ne m’habituerais jamais au fait que tout ferme tôt. Le New-Yorkais que je suis n’envisage pas d’aller faire ses courses avant 23 h 00, et ça ne correspond pas vraiment au style de vie suisse. Mais le plus passionnant, peut-être pas simplement la Suisse, c’est que la proximité avec d’autres pays est si différente des États-Unis. Je veux dire, juste la possibilité de passer de ma première fois sur le continent européen en 2018. Et maintenant, j’ai visité 13 pays différents, même avec la COVID. Et ça, pour moi, c’est quelque chose que je n’aurais jamais imaginé.