le jetage nasal démarche diagnostique et examens complémentaires
Catherine Gaillard-Lavirotte
chez les équidés
Clinique Vétérinaire des Lavandes 8, avenue Aristide Briand 26 160 La Bégude de Mazenc
Objectif pédagogique
Comment réaliser le diagnostic étiologique du jetage chez les équidés ? Cet article propose une démarche diagnostique appropriée à chaque type de jetage.
Réaliser le diagnostic étiologique des différentes affections à l’origine de jetage chez les équidés.
D
e nombreuses affections se traduisent par du jetage chez les équidés. Dans un article de synthèse de 1996, W.D. Wilson a recensé, de façon non exhaustive, l’ensemble des causes responsables des différents types de jetage : - 43 causes de jetage séreux et muqueux sont dénombrées, dont 11 qualifiées de fréquentes ; - 36 de jetage purulent, dont 17 fréquentes (photo 1) ; - 32 de jetage alimentaire, dont 9 fréquentes (photo 2) ; - 51 de jetage sanguin, (dont 11 fréquentes) . ● Il est donc important de procéder de façon rigoureuse par étape et de hiérarchiser ses examens cliniques afin d’établir un diagnostic et de mettre en place l’attitude thérapeutique adéquate. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE FACE À UN JETAGE SÉREUX OU MUQUEUX Les jetages séreux, séro-muqueux et muqueux résultent d’une augmentation des sécrétions glandulaires de l’appareil respiratoire, en réponse à un phénomène inflammatoire. Tout exercice chez un cheval sain peut se traduire par une augmentation des sécrétions séreuses dans les 30 minutes qui suivent l’effort (photo 3). Ce phénomène est considéré comme normal, sauf lors de sécrétions très importantes, de toux, d’intolérance à l’exercice ou de toute autre anomalie respiratoire. ● Les jetages séreux à muqueux sont généralement bilatéraux. Un jetage séreux unilatéral, peut provenir d’une anomalie d’origine lacrymale, il convient alors de réaliser un examen ophtalmologique. ●
1re hypothèse : les affections virales ● Les affections virales respiratoires représentent la première cause de jetage séreux bilatéral chez les équidés.
1
Jetage purulent asymétrique observé lors de bronchopneumonie à S. equi. (photos C. Gaillard-Lavirotte).
● Observé dans les premières phases de l’évolution virale, parfois accompagné d’un état de méforme avec baisse de l’appétit et fièvre, ce signe clinique passe souvent inaperçu. C’est pourtant à ce stade qu’il est préférable de réaliser les écouvillons nasopharyngés afin d’identifier l’agent viral. ● En complément de cet examen, l’analyse sérologique est une méthode de choix pour établir le diagnostic. Les principaux virus rencontrés sont ceux de la grippe équine et les herpèsvirus : E.H.V.-1 et E.H.V.-4. Ces derniers ont une vitesse de contagion plus lente et d’autres signes cliniques peuvent leur être associés (surtout pour E.H.V.-1) tels que des avortements et des troubles neurologiques. ● Le statut vaccinal des chevaux de l’effectif est à évaluer, afin d’adapter une stratégie de prophylaxie médicale.
Objectif L'identification précoce d'une affection virale permet de soigner l’animal, mais aussi d’éviter la propagation de l’affection.
3
Jetage séreux bilatéral mis en évidence après un effort.
Essentiel ❚ Identifier précocément une affection virale permet de soigner l’animal et d’éviter la propagation de l’affection.
❚ Toujours observer le cheval dans son milieu de vie habituel.
2e hypothèse : les maladies respiratoires obstructives chroniques Le contact dans l’environnement ou dans l’alimentation de facteurs poussiéreux ou irritants favorisent l’apparition d’un jetage séreux bilatéral souvent accompagné de toux et de conjonctivite. Il est donc important de toujours observer le cheval dans son milieu de vie habituel. La qualité et le lieu de stockage des fourrages sont également très importants à évaluer.
●
13
ÉQUIDÉS
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine MAI / JUIN / JUILLET 2004 - 13