NPC - HORS-SÉRIE Médecine du chien et du chat âgés

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MÉDECINE DU CHIEN ET DU CHAT ÂGÉS

Couv HS Vieux.qxp_Couv NPC 49 23/10/2019 16:01 Page1

gestes et gestion

LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline

HORS-SÉRIE MÉDECINE DU CHIEN ET DU CHAT ÂGÉS revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par l’Ordre national des vétérinaires (Comité de formation continue vétérinaire)

indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)

• Veterinary Bulletin (CAB International)

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine - féline - HORS-SÉRIE

• CAB Abstracts Database

HORS-SÉRIE : MÉDECINE

DU CHIEN ET DU CHAT

ÂGÉS

L’animal vieillissant mérite notre intérêt car il relève d’une médecine par approche globale, pragmatique et humble ...

❒ 1re partie :

Pharmacothérapie du sujet âgé ❒ 2e partie :

Le chien et le chat âgés en bonne santé ❒ 3e partie :

Le chien et le chat âgés malades ➜ Les “petits maux” ➜ Les comorbidités

❒ 4e partie :

Anesthésie et soins hospitaliers


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Numération Formule Totale


3-4 Sommaire HS agés BAT OK.qxp_PP 3-4 Sommaire HS 2008 22/10/2019 18:29 Page3

HORS-SÉRIE

sommaire Plus d’informations sur www.neva.fr

Éditorial Colette Arpaillange Avant-Propos

MÉDECINE du chien et du chat âgés

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- Réflexions sur l’examen clinique de l’animal âgé

Jean-Luc Cadoré

6

❒ 1re partie : PHARMACOTHÉRAPIE DU SUJET ÂGÉ - Les particularités pharmacocinétiques du sujet âgé, conséquences pratiques Jean-Claude Desfontis - Gérer la polymédicalisation du sujet âgé : interactions et observance Jean-Claude Desfontis

7 11

❒ 2e partie : LE CHIEN ET LE CHAT ÂGÉS EN BONNE SANTÉ - Comment adapter le calendrier vaccinal au sujet âgé Jean-Marc Person - Le bilan gériatrique : pour ou contre ? que proposer ? Anne Roussel - L’alimentation du chien et du chat âgés Caroline Daumas

14 22 32

❒ 3 partie : LE CHIEN ET LE CHAT ÂGÉS MALADES e

Les “petits maux” - L’halitose chez le chien et le chat âgés Florian Boutoille - Séborrhée et altération du pelage chez l’animal âgé Emmanuel Bensignor, Émilie Vidémont-Drevon - L’incontinence urinaire chez l’animal âgé Christelle Maurey-Guénec - La constipation chez le chien et le chat âgés Nicolas Jousserand, Armelle Diquelou - La boiterie du chien et du chat âgés Isabelle Valin - L’ophtalmologie du chien et du chat âgés Olivier Jongh - Les troubles du comportement du chien et du chat âgés Françoise Schwobthaler

39 46

indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)

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• Veterinary Bulletin

58

• CAB Abstracts Database

(CAB International)

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agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC

73

(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)

82

Les comorbidités - Le syndrome cardio-rénal chez les carnivores domestiques Laurent Gouardo, Édouard Aletti, Julien Debeaupuits - Hyperthyroïdie et insuffisance rénale Émilie Krafft - Insuffisance rénale et arthrose Arnaud Baldinger, Thibaut Cachon - Les soins palliatifs en médecine vétérinaire Armelle Diquelou

revue de formation à comité de lecture

PHARMACOTHÉRAPIE 91

ÂGÉS EN BONNE SANTÉ

97

ÂGÉS MALADES

103

ANESTHÉSIE ET SOINS

110 Suite p. 4

3

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 147


3-4 Sommaire HS agés BAT OK.qxp_PP 3-4 Sommaire HS 2008 22/10/2019 18:29 Page4

gestes et gestion

LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire

sommaire (suite)

canine féline

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr

Directeurs scientifiques Colette Arpaillange (praticien) Anne Gogny (Reproduction, Oniris) Christophe Hugnet (praticien) Mathieu Manassero (Chirurgie, ENV Alfort)

❒ 4e partie : ANESTHÉSIE ET SOINS HOSPITALIERS

Conseil scientifique Jean-Luc Cadoré (VetAgro Sup) Gilles Bourdoiseau (VetAgro Sup) Dominique Fanuel (Oniris) Pascal Fayolle (École d’Alfort) Marc Gogny (Oniris) Roger Mellinger

Comité de rédaction Philippe Baralon Xavier Berthelot (Reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation - nutrition) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic) Marie-Christine Cadiergues (Dermatologie, E.N.V.T.) Valérie Chetboul (Cardiologie, E.N.V.A.) Luc Chabanne (Immunologie - Hématologie, VetAgro Sup) Jean-Claude Desfontis (Pharmacie - toxicologie, Oniris) Armelle Diquelou (Médecine, E.N.V.T.) Alain Fontbonne (Reproduction, E.N.V.A.) Marion Fusellier (Imagerie, Oniris) Thibaut Cachon (Chirurgie, VetAgro Sup) Isabelle Goy-Thollot (Urgences, VetAgro Sup) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Christelle Maurey (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.A.) Xavier Pineau (Toxicologie, VetAgro Sup) Nathalie Priymenko (Reproduction, E.N.V.T.) Benoît Rannou (Biologie fonctionnelle) Odile Sénécat (Médecine interne, Oniris) Renaud Tissier (Pharmacie - toxicologie, E.N.V.A.) Éric Viguier (Chirurgie, VetAgro Sup)

- Les particularités de l’anesthésie chez le chien et le chat âgés et cas cliniques d’anesthésie Mathieu Raillard, Gwenola Touzot-Jourde, Delphine Holopherne-Doran

121

Édouard Aletti, Hélène Arnold-Tavernier, Arnaud Baldinger, Géraldine Blanchard, Emmanuel Bensignor, Florian Boutoille, Thibaut Cachon, Caroline Daumas, Julien Debeaupuits, Jean-Claude Desfontis, Armelle Diquelou, Laurent Gouardo, Isabelle Goy-Thollot, Dominique Guibourg, Leïla Hocine, Delphine Holopherne-Doran, Olivier Jongh, Nicolas Jousserand, Émilie Krafft, Lucile Martin, Christelle Maurey-Guénec, Jean-Marc Person, Aurélie Pin, Nathalie Priymenko, Mathieu Raillard, Anne Roussel, Yves Salmon, Françoise Schwobthaler, Gwenola Touzot-Jourde, Renaud Tissier, Isabelle Valin, Émilie Vidémont-Drevon.

Directeur de la publication Maryvonne Barbaray

comité de lecture Jérôme Abadie Hélène Arnold-Tavernier Jean-François Bardet Michel Baron Ghita Benchekroun Stéphane Bertagnoli Emmanuel Bensignor Dominique Blanchot Samuel Boucher Séverine Boullier Patrick Bourdeau Didier Boussarie Samuel Buff Claude Carozzo Laurent Cauzinille William Claude Cécile Clercx (Liège)

SARL au capital de 7622 € Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey

Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 1022 T 80121 - I.S.S.N. 1637-3065 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux

Reproduction interdite Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 148 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

116

Nous remercions vivement pour leur contribution Colette Arpaillange, Jean-Luc Cadoré, Anne Gogny, Christophe Hugnet, Mathieu Manassero, ainsi que les membres du conseil scientifique, du comité de rédaction, du comité de lecture du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline et notamment pour ce numéro Hors-série :

Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr

Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 86 € T.T.C. CEE : 89 € Institutions, Bibliothèques et admin : sur devis

- Les particularités de l’hospitalisation du sujet âgé Aurélie Pin, Leïla Hocine

4

Delphine Clero Laurence Colliard Laurent Couturier Jérôme Couturier Julien Debeaupuits Nicolas del Fabbro Jack-Yves Deschamps Amandine Drut Francis Fieni Pauline de Fornel Julie Gallay Frédéric Gaschen Emmanuel Gaultier Dominique Grandjean Laurent Guilbaud Juan Hernandez Marine Hugonnard

Catherine Ibisch Laetitia Jaillardon Nicolas Jardel Stéphane Junot Martine Kammerer Dimitri Leperlier Bertrand Losson Pierre Maisonneuve Yassine Mallem Laurent Marescaux Lucile Martin-Dumon Philippe Masse Pierre Moissonnier Bernard-Marie Paragon Jean-Marc Person Didier Pin Jean-Louis Pouchelon

Hervé Pouliquen Alain Régnier Brice Reynolds Florence Roque Dan Rosenberg Patricia Ronsin Émilie Rosset Yves Salmon David Sayag Nicolas Soetart Ouadji Souilem (Tunisie) Isabelle Testault Jean-Laurent Thibaud Emmanuel Topie Isabelle Valin Hélène Vandenberghe Émilie Vidémont-Drevon


5 Editorial HS Vieux BAT.qxp_07 21/10/2019 21:41 Page5

éditorial L’animal vieillissant mérite notre intérêt car il relève d’une médecine par approche globale, pragmatique et humble ...

D

ans les années 2000, la gériatrie vétérinaire a pu apparaître davantage comme un phénomène de mode que comme une véritable évolution de nos pratiques. L’animal âgé, appelons le “senior” pour ne pas le vexer, est devenu l’objet de bien des attentions. Et pas seulement parce qu’il représente une cible marketing et une opportunité mercantile. “La silver économie” ne doit pas être notre seule motivation pour développer la gériatrie. Dans nos salles d’attente, les museaux blanchis se font plus nombreux. Les enquêtes sont rares mais la longévité des animaux de compagnie a indéniablement augmenté. Selon une étude allemande, l’espérance de vie moyenne des chats est passée de 6,2 ans en 1982, à 9,2 ans en 1996 et 11,1 en 2005, et celle des chiens de 9,5 ans à 11,9. Mais les seniors ne doivent pas nous intéresser simplement car ils représentent un marché en expansion. L’animal vieillissant mérite notre intérêt car il relève d’une médecine globale, pragmatique et humble. Il ne doit pas être vu comme une simple juxtaposition d’organes potentiellement dysfonctionnels, imposant des investigations coûteuses et des traitements compliqués, sources d’interactions médicamenteuses hasardeuses. Notre devoir est d’accompagner cet animal devenu fragile jusqu’au seuil de sa vie en soulageant les petits maux qui font son quotidien. Et si une maladie chronique se révèle, l’important est autant d’en limiter l’impact sur la qualité de vie que sur sa durée même. Cet exercice peut être plus compliqué qu’il n’y parait : le recours à des médicaments réputés efficaces pourrait, par exemple, avoir des conséquences dramatiques sur l’équilibre précaire de certaines fonctions. La vieillesse n’a pas de remède L’enjeu n’est pas de reculer les limites de la mort, d’autant que le terme de la vie de nos animaux de compagnie peut être, en toute légalité, choisi et décidé par leurs propriétaires. Le principal défi est d’aider nos compagnons à bien vieillir et à rester en bonne santé. La véritable difficulté est de laisser la technique s’effacer devant la compassion et l’empathie. S’occuper d’un animal âgé demande avant tout de respecter les attentes des propriétaires face à leur animal qui vieillit et les renvoie à leur propre expérience ou à celle de leurs proches. Certains d’entre eux sont réticents à réaliser des investigations car ils ont simplement peur d’être confrontés à la réalité du vieillissement. Il faut se garder d’interpréter cette attitude comme de la négligence ou du fatalisme. Expliquer, justifier, trouver les mots qui donneront du sens à la démarche proposée demande de sérieuses capacités d’adaptation et de bienveillance. Médecine préventive et attitude proactive Face à un animal vieillissant, la prévention et le dépistage tiennent une place majeure. Attendre que les organes sortent de leur silence peut être une perte de chance si la bataille contre la maladie doit s’engager. Laisser une masse grossir, un souffle au cœur conduire à de la toux, un excès d’hormones thyroïdiennes user prématurément un rein semble difficile à justifier. Le bilan gériatrique s’inscrit dans cette volonté de dépistage tout en restant raisonné et raisonnable. Ralentir le passage de la sénescence à la sénilité Différencier la sénescence (qui reste un état normal), de la sénilité, marquée par l’évolution vers un état pathologique, peut être difficile. Mais il est encore plus difficile de ralentir les ravages du temps et le passage de la sénescence à la sénilité. e hors-série du NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine-féline a été conçu pour vous aider à mieux aborder la médecine et les soins de l’animal âgé qu’il soit en bonne santé ou malade. Nous avons en particulier choisi de nous intéresser aux “maux du quotidien”, qui se révèlent lors des consultations de routine. Même et surtout lorsqu’ils sont bénins, plus gênants que graves, il importe d’y apporter une réponse car ils peuvent compliquer le quotidien de nos patients et de ceux qui les accompagnent. S’occuper avec attention et professionnalisme du vieux chien qui se traîne, sent mauvais, retient ses crottes mais pas ses urines, et perd un peu la boule, n’est-ce pas notre cœur de métier ? ❒

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Colette Arpaillange Directrice scientifique du NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine-féline Ancien praticien hospitalier, médecine interne Oniris Présidente du Groupement Technique Vétérinaire de Nouvelle-Calédonie Clinique vétérinaire Sainte-Marie 6, rue Henri Schmidt 98800 Nouméa

disponible sur www.neva.fr

Définitions ➜ Gériatrie : branche de la médecine qui se consacre aux maladies de l'individu âgé. Un chien ou un chat est considéré comme âgé lorsqu’il atteint les trois-quarts de son espérance de vie, à partir de 6 ans (pour les chiens de races géantes), de 7 ans pour les grandes races, et de 11 ans (pour les chiens de petites races et pour les chats) cf. tableau 1 p 65

➜ Sénescence : modifications physiologiques (non pathologiques) liées au vieillissement. ➜ Sénilité : troubles physiques et mentaux (pathologiques) irréversibles liés au vieillissement.

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 149


Avant propos NPC HS Vieux quasi BAT Verso.qxp_07 21/10/2019 17:42 Page5

avant-propos Réflexions sur l’examen clinique de l’animal âgé

I Jean-Luc Cadoré VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon 1 avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Étoile

disponible sur www.neva.fr

l est une évidence pour tout le monde : la médicalisation pour une bonne partie, mais probablement pas seulement, explique l’augmentation de la longévité des individus. Il n’est donc pas étonnant que l’exercice de notre médecine vétérinaire nous expose quotidiennement et de façon croissante à des chiens ou des chats âgés, qu’ils soient malades ou non. Dans ces circonstances, le praticien doit-il réaliser un examen clinique particulier ? Revenir sur l’unicité de la démarche Il est curieux d’observer qu’à chaque émergence d’une nouvelle activité spécialisée, de nouveaux protocoles d’examens sont produits ; il est encore plus intéressant de noter que les conclusions sont souvent les mêmes : réaliser un examen clinique général complet. L’abord gérontologique de l’animal, non seulement ne déroge pas à cette règle, mais aussi illustre bien la nécessaire unicité de la démarche médicale. Compte tenu des atteintes polysystémiques possibles chez l’animal âgé, l’abord clinique de ce dernier est un exercice archétypal pour l’interniste qui voit là sa spécialité s’exprimer de façon excellente. Comment appréhender le vieillissement et ses traductions cliniques ? Cette approche est maintenant bien codifiée, malgré la diversité raciale. Le propriétaire repère assez bien les premiers signes (manque de dynamisme, somnolence, déplacements difficiles, essoufflement, halitose, altération du pelage, troubles du comportement dipsique et alimentaire, troubles mictionnels). Dès lors, le clinicien doit donc accorder une grande importance à l’écoute du propriétaire et au recueil de l’anamnèse et des antécédents pathologiques. Des grilles existent pour mieux évaluer le vieillissement, aidant par ailleurs le clinicien à mieux réaliser l’abord clinique (fiche EVEC pour Évaluation du Vieillissement Émotionnel et Cognitif). Au risque de ne pas être exhaustif, quelques signes d’appel de certaines affections particulières doivent être recherchés : état du pelage, état de la cavité buccale, anomalies oculaires, anomalies du transit digestif, anomalies ganglionnaires, signes d’insuffisance respiratoire ou cardio-circulatoire, d’insuffisance rénale et des affections du bas appareil urinaire, signes d’appel de dysfonctionnements endocriniens, nodules, masses et tumeurs externes palpables (notamment de l’appareil génital), boiteries et gênes fonctionnelles, anomalies du comportement et signes d’atteinte nerveuse centrale. Ce qui ne doit donc pas être oublié Le vieillissement ne doit être ni un refuge diagnostique, ni une opportunité d’investigations paracliniques nombreuses et systématisées. Plus encore, au delà de l’identification des dysfonctionnements organiques ou pluriorganiques, le travail de synthèse et d’intégration du clinicien ne doit pas forcément s’assigner l’objectif de proposer une histoire médicalement correcte en reliant tous les signes et les symptômes observés ; il est fréquent de voir associées plusieurs atteintes sans liens évidents entre elles, hormis bien sûr l’âge. Et quand vient le temps de s’aider de quelques investigations supplémentaires, comme, d’ailleurs, cela devrait être fait dans toute circonstance, mais dans le cas de consultations de suivi gérontologique, la tentation peut être encore plus grande de demander de nombreux examens, le choix doit être raisonné et aboutir à la recherche d’éléments informatifs pertinents et utiles pour une démarche diagnostique ou thérapeutique ainsi que pour le suivi. La notion de bilan biologique trouve à nouveau en la matière tout son intérêt mais aussi ses limites. n miroir du vieillissement même de la société, avec tout ce que cela comporte, le praticien doit faire face à des situations cliniques extrêmement variées avec le chien ou le chat âgé. En toute hypothèse, ses objectifs principaux devront être de dépister les affections par ailleurs connues chez l’individu âgé, mais aussi et peut-être même surtout d’assurer un bien-être satisfaisant à l’animal et à son entourage en exerçant, dans le digne respect de règles d’éthique professionnelle et personnelle, un accompagnement médicalisé raisonné et raisonnable pour contribuer à la qualité de vie de nos compagnons. ❒

E ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 150 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

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7-10 particularité pharma BAT.qxp_Gabarit Bleu 16/10/2019 20:28 Page7

les particularités pharmacocinétiques du sujet âgé

Jean-Claude Desfontis Unité de Pharmacologie et Toxicologie Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes Oniris, Atlanpole, site de la chantrerie, CS 40706, route de gachet, 44307 Nantes

conséquences pratiques L'animal âgé, chien ou chat, doit profiter d'une évaluation de risque individualisée avant de mettre en œuvre un nouveau traitement.

L

es animaux âgés sont définis comme ayant dépassé 75 à 80 p. cent de leur durée de vie probable [3]. Ceci constitue une définition plus pratique que d’assigner un “équivalent d’âge humain”, étant donné les variations importantes selon la race. Les Grands Danois et d’autres races géantes de chien, par exemple, sont considérées âgées à seulement 6 ans, et un Caniche nain ou un Jack Russell terrier doit avoir plus de 12 ans avant qu’il ne soit être qualifié d’âgé. Les chats vivent souvent de 17 à 18 ans, ce qui les classe en sujet âgé à partir de 14 ans. ● Selon l’historique de santé de chaque animal et les variabilités individuelles, il est nécessaire d’évaluer chaque sujet âgé individuellement. ● Le vieillissement est un processus physiologique, progressif et irréversible qui s’accompagne de modifications anatomiques et fonctionnelles dans les tissus et les organes, avec des répercussions sur la pharmacocinétique et la pharmacodynamie des médicaments (tableaux 1, 3). ➜ Ainsi, le sujet âgé présente une capacité de réserve fonctionnelle réduite, et une plus grande difficulté à maintenir son homéostasie créant une situation avec un plus fort risque de décompensation [1, 3]. De plus, l’augmentation de la fréquence des maladies et leur risque de chronicité chez les sujets âgés sont propices à une utilisation plus fréquente des médicaments. ● Toutefois, les sujets âgés de même âge ne doivent pas être considérés avec le même statut. Ils peuvent être répartis, selon des cri-

tères d’évaluation biologique, en plusieurs catégories : - les animaux âgés sains, similaires aux animaux adultes avec très peu de différence dans les fonctions organiques ; - les animaux âgés avec un ou des dysfonctionnements organiques subcliniques, tels qu’un début d’insuffisance cardiaque, rénale et/ou hépatique ; - les animaux âgés avec une affection diagnostiquée, cardiaque, rénale, endocrine et/ou cancer. ● Nous présentons les particularités pharmacocinétiques organe par organe, puis les conséquences pratiques.

Objectif pédagogique ❚ Savoir adapter la prescription en prenant en compte les modifications liées à l’âge.

PARTICULARITÉS PHARMACOCINÉTIQUES AU NIVEAU CIRCULATOIRE Avec l’âge, le débit cardiaque et la pression artérielle diminuent avec une augmentation de la fréquence cardiaque et du temps de circulation sanguine. Ainsi, l’effet d’induction par les agents injectés par voie intraveineuse est retardé, comme c’est le cas pour l’effet anesthésique du propofol ou de l’alfaxalone, ce qui génère un risque de surdosage quand des injections progressives sont réalisées. ● De plus, avec l’âge, les ripostes neurovégétatives (baroréflexe et vasoconstrictrice) qui contrôlent la fréquence cardiaque et la pression artérielle sont atténuées. Ainsi, face à une hypotension provoquée par une perte sanguine ou des médicaments vasodilatateurs (comme l’acépromazine, les alpha2-agonistes, …), la compensation devient beaucoup moins efficace chez le sujet âgé [4, 5, 9]. ● Au niveau cardiaque, il existe une plus grande sensibilité aux troubles du rythme, notamment de conduction. Les chiens âgés présentent également des affections cardiaques, telles qu’une maladie valvulaire ou une cardiomyopathie, qui sont à l’origine d’une réduction de la pression de perfusion ●

Essentiel ❚ Identifier les altérations organiques potentielles par des analyses préalables. ❚ Choisir la méthode d’ajustement adaptée en jouant sur la dose ou l’intervalle de dose.

PHARMACOTHÉRAPIE

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 151


11-13 Polymédication BAT.qxp_Gabarit Bleu 16/10/2019 20:27 Page11

gérer la polymédication chez l’animal âgé interactions et observance Chez l‘animal qui présente plusieurs affections, l’association de multiples médicaments doit être raisonnée selon une analyse de risque. La polymédication est une situation peu documentée en médecine vétérinaire, contrairement à la situation en médecine humaine [6].

U

ne augmentation du nombre de médicaments prescrits et administrés à un même animal peut être motivée par diverses raisons notamment pour la prise en charge de plusieurs maladies chroniques simultanées. On parle ainsi de polymédication (ou “polypharmacy” en anglais).

L’organisation mondiale de la santé définit la polymédication comme “l’administration de nombreux médicaments de façon simultanée ou l’administration d’un nombre excessif de médicaments”.

● En médecine humaine, le seuil considéré comme nombre excessif de médicaments se situe entre plus de cinq à plus de dix médicaments par jour [1, 2, 3].

SITUATION GÉNÉRANT DIFFÉRENTS RISQUES Le risque de polymédication est plus élevé chez l’animal âgé : celui-ci cumule plus souvent que le jeune et l’adulte plusieurs affections simultanément. En effet, un animal âgé présente plus d’antécédents de maladies ou de traumatismes.

Il peut être l’objet de séquelles organiques, et peut être candidat à plusieurs traitements simultanés de façon chronique.

➜ Ainsi, en cas de nouvelle maladie, les différents traitements se cumulent et l’animal peut entrer dans cette situation de polymédication.

Jean-Claude Desfontis Unité de Pharmacologie et Toxicologie Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes Oniris, Atlanpole, site de la chantrerie, CS 40706, route de gachet, 44307 Nantes

Figure - Principales affections de l'animal âgé ➜ Arthrose ➜ Douleurs articulaires

Objectif pédagogique

➜ Parodontite ➜ Insuffisance rénale chronique

❚ Savoir adapter

➜ Insuffisance cardiaque

la prescription en limitant les risques liés à la polymédication.

➜ Incontinence urinaire ou fécale ➜ Troubles hormonaux ➜ Diabète ➜ Cancer ➜ Troubles du comportement

● Quelques éléments de réflexion sont à prendre en compte pour appréhender le risque face à une polymédication : 1. Avec plus de trois médicaments simultanés, les effets thérapeutiques et les effets secondaires des médicaments administrés deviennent plus difficiles à prédire et à contrôler, du fait des risques d’interactions entre eux ou entre les mécanismes mis en jeu dans les différentes étapes de leur pharmacocinétique ou de leur activité pharmacologique. 2. Les capacités d'élimination par l'organisme diminuent avec l'âge [4]. Ainsi, les reins et le foie, organes responsables du métabolisme et de l’élimination de médicaments, deviennent moins efficaces avec le temps (historique de maladies et d’altérations organiques). Une accumulation des médicaments, des risques de surdosage avec l'addition d'effets secondaires, voire de toxicité sont à craindre. La gestion de la polymédication doit donc s’appuyer sur l’appréciation des risques encourus (selon les médicaments) et doit se concrétiser éventuellement par une diminution des doses administrées. C’est en général le cas, par exemple, pour les anti-inflammatoires. Les médicaments prescrits dans les maladies survenant avec le vieillissement sont également à prendre en compte.

11

Essentiel ❚ Identifier les principales situations d’affections multiples. ❚ Établir un rapport bénéfice/risque dans l’association de médicaments lors de polymédication.

PHARMACOTHÉRAPIE

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 155


14-20 Vaccinat° BAT.qxp_Gabarit Bleu 18/10/2019 18:55 Page14

comment adapter le calendrier vaccinal au sujet âgé

Jean-Marc Person 41 bis, rue de la Ferme 91400 Orsay

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les modalités de fonctionnement du système immunitaire pour établir des protocoles de vaccination capables de maintenir une protection efficace tout au long de la vie de l’animal, y compris les sujets très âgés. ❚ Comprendre que pour beaucoup de maladies infectieuses, les périodes critiques où la sensibilité est maximale sont le très jeune âge et la vieillesse, et adapter les protocoles vaccinaux. ❚ Adapter les protocoles vaccinaux durant la vie de l’animal pour maintenir un fonctionnement performant du système immunitaire de l’animal âgé. Essentiel ❚ Pour assurer une protection optimale du sujet tout au long de sa vie, y compris dans son grand âge, il n’est pas nécessaire, et parfois néfaste, de multiplier les administrations vaccinales.

ÂGÉS EN BONNE SANTÉ

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 158 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

La vaccination est un acte médical majeur qui a permis de contrôler les maladies infectieuses les plus importantes chez le chien et le chat. L’allongement de la durée de vie des carnivores représente un nouveau défi immunologique : il faut désormais assurer une protection efficace durant toute la vie, et prendre en compte plus particulièrement deux périodes où la sensibilité est maximale : le jeune dans sa première année, et le sujet âgé dans les dernières années de sa vie. Cette double nécessité conduit à repenser les protocoles pour la majorité des vaccinations. Une meilleure compréhension du fonctionnement du système immunitaire impose aujourd’hui de limiter la stimulation des cellules immunitaires au strict nécessaire, en particulier chez le sujet adulte. Cette limitation est destinée à conserver l’existence et les potentialités d’activation des cellules immunitaires, une fois le grand âge venu.

L

a vaccination (connue depuis plus de deux siècles (Jenner, 1798), conceptualisée par Pasteur à la fin du XIXe siècle) a largement démontré sa capacité à contrôler efficacement et parfois à éradiquer (variole humaine, peste bovine), de nombreuses maladies bactériennes ou virales, plus rarement parasitaires. Paradoxalement, son efficacité a pour conséquence de rendre la maladie moins menaçante, puis d’en effacer progressivement la mémoire collective au

14

1 Vaccination pratiquée sur une chienne Scottish terrier âgée de 10 ans (photo J.-M. Person).

point de ne plus percevoir le bénéfice qu’on peut tirer de la vaccination, alors qu’on en perçoit toujours les effets secondaires inhérents à tout acte thérapeutique. ● La médecine vétérinaire n’échappe pas à cette conséquence, d’autant plus que les rappels vaccinaux interviennent plus fréquemment qu’en médecine humaine, ce qui n’est pas toujours bien compris des propriétaires de chiens ou de chats (photo 1). De plus, les progrès de la médecine vétérinaire ont allongé sensiblement la durée de vie de nos animaux de compagnie, et nombre de propriétaires estiment que leur animal, après avoir été vacciné jeune, puis reçu de nombreux rappels tout au long de sa vie, doit être suffisamment protégé pour ses dernières années. ● Il nous appartient d’expliquer en quoi ce raisonnement, d’apparence si logique, est invalide, mais aussi de proposer des protocoles rénovés et mieux adaptés à une durée de vie qui s’allonge. LES DONNÉES DU PROBLÈME L’efficacité d’une vaccination résulte de nombreux facteurs : caractéristiques épidémiologiques et physiopathologie de l’infection, fonctionnement du système immunitaire, et propriétés du vaccin utilisé.


ANALYSES DE POCHE CRÉATININE

HÉMOGLOBINE HÉMATOCRITE

LACTATE

COAGULATION

GAZ DU SANG

GLYCÉMIE BHB

ANALYSE D’URINE (RPCU)

16 zone Perbost 31800 LABARTHE-INARD

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22-30 Bilan gériatrique V°BAT 2 gdes photos.qxp_Gabarit Bleu 17/10/2019 20:49 Page22

le bilan gériatrique : pour ou contre

Anne Roussel

que proposer ?

Service de médecine et de dermatologie Spécialiste en dermatologie vétérinaire Diplomate ECVD Clinique vétérinaire Armonia 37 rue Serge Mauroit 38090 Villefontaine

Objectifs pédagogiques ❚ Savoir réaliser et mettre en œuvre un bilan gériatrique.

La plus grande médicalisation des animaux de compagnie et l’amélioration de leur hygiène de vie a conduit a une augmentation de leur longévité. Notre pratique vétérinaire est amenée à suivre cette évolution et à proposer des soins adaptés à cette tranche de la population.

L Essentiel ❚ Le recueil de l’anamnèse et l’examen clinique sont incontournables. ❚ Le bilan gériatrique n’est pas un simple bilan sanguin. ❚ Les modifications physiologiques et biologiques associées au processus de vieillissement doivent être connues du praticien. ❚ Les recommandations claires, non ambiguës augmentent l’adhésion du propriétaire aux bilans et aux soins envisagés.

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 166 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

Tartre et gingivite (photo Clinique Armonia).

a réalisation d’un bilan gériatrique a pour objectif la prévention et / ou le dépistage précoce de certaines affections touchant les animaux âgés. Le but est de mettre en place le plus rapidement possible la thérapeutique adaptée afin de prolonger la durée de vie et d’améliorer sa qualité. Il ne s’agit pas de réaliser un simple bilan sanguin intégrant de nombreux paramètres. ● L’objectif du bilan gériatrique est plutôt de réaliser, suite à un recueil d’anamnèse ciblé, un examen clinique exhaustif et de proposer des examens complémentaires adaptés à l’animal âgé et à son mode de vie. ● L’article a pour objectifs de détailler ce que comprend le bilan gériatrique et ses spécificités relatives à la physiologie de l’animal âgé, et d’aider le praticien à le proposer aux propriétaires (quand, comment, et selon quels tarifs ?).

dance à s’émousser et le niveau d’activité à diminuer. Le praticien doit ainsi faire la part entre ce qui appartient au processus physiologique normal de vieillissement et les signes qui pourraient traduire une affection. Par exemple, une diminution de la mobilité, bien qu’elle puisse être normale dans une certaine mesure, peut traduire une atteinte arthrosique. L’interrogatoire médical doit alors intégrer des questions précises comme : “A-t-il des difficultés à monter les escaliers / dans la voiture ? Se fatigue-t-il plus vite ?” ● Un appétit diminué peut traduire une affection systémique, une maladie parodontale, des douleurs arthrosiques, …. Une attention toute particulière doit en général être accordée à l’alimentation de l’animal âgé, de même qu’a l’accessibilité des aliments (animaux arthrosiques notamment).

L’ANAMNÈSE

L’EXAMEN CLINIQUE DE L’ANIMAL ÂGÉ

Le recueil d’anamnèse est essentiel. Avec le temps, le triptyque relationnel animal propriétaire - vétérinaire, est souvent bien rodé lorsque le client est un habitué ; et le praticien peut généralement s’appuyer sur une relation de confiance bien établie. Lorsque c’est un nouveau client, un plan ou une grille d’entretien sont utiles pour recueillir toutes les informations auprès du propriétaire qui permettent de proposer un bilan gériatrique cf fiche sur www.neva.fr ● Comme chez l’homme, avec la sénescence, les sens des animaux vieillissants ont ten●

ÂGÉS EN BONNE SANTÉ

1

22

● L’examen clinique revêt certaines particularités inhérentes à l’animal âgé. Bien mené, il permet de sélectionner au mieux de possibles examens complémentaires. ● Celui-ci doit être particulièrement doux et précautionneux, afin d’éviter tout stress notamment chez un animal mal voyant. ● Il convient ainsi de s’attacher à : - l’examen de la cavité buccale ; - l’appareil cardiovasculaire et respiratoire ; - la fonction urinaire ; - la mobilité, les douleurs chroniques ;


CAWEC est une organisation constituée de diplômés du Collège européen du bien-être animal et de médecine comportementale (ECAWBM). Elle appartient au groupe sur le bien-être animal de l’École vétérinaire de l’Université autonome de Barcelone (Universitat Autònoma de Barcelona, UAB).

ENFIN UN OUTIL POUR ÉVALUER LA SANTÉ COGNITIVE DU CHIEN La toute nouvelle Échelle d’Évaluation Cognitive Canine (CCAS*) a été développée par le CAWEC pour Nestlé PURINA®. L’échelle CCAS* aide les propriétaires et les vétérinaires à identifier les changements de comportements chez le chien senior, et à déterminer si ces changements sont liés au vieillissement normal ou bien à un déclin cognitif léger ou sévère. Le questionnaire, composé de 17 questions est à compléter par le propriétaire avec l’aide de son vétérinaire.

TÉLÉCHARGEZ GRATUITEMENT

l’échelle cognitive sur www.vetos-de-France.com, ou demandez-la à votre délégué vétérinaire Nestlé PURINA®

Une fois le questionnaire rempli, le score total obtenu vous aidera à interpréter les résultats et le cas échéant, à établir la stratégie de prise en charge la plus adéquate pour le chien.

Interprétation du score

0-7

8 - 69

Vieillissement normal

Trouble cognitif léger à sévère

AVEC

CHIENS ADULTES VIEILLISSANT NORMALEMENT

CHIENS > 10KG 7 ANS ET +

PURINA® PRO PLAN® SMALL & MINI ADULT 9+

PURINA® PRO PLAN® MEDIUM & LARGE ADULT 7+

PURINA® PRO PLAN® CANINE NC NEUROCARE

*Canine Cognitive Assessment Scale

CHIENS < 10KG 9 ANS ET +

CHIENS PRÉSENTANT UN DÉCLIN COGNITIF AVANCÉ LIÉ À L’ÂGE

13553-Purina_Pro_Plan_AP_A4_Cognitif_Dog_FR_2019__V6.indd 1

07/06/2019 08:48


32-38 Alimentation chien et chat âgé BAT quasi V° BAT .qxp_Gabarit Bleu 22/10/2019 17:39 Page32

l’alimentation Caroline Daumas CES Diététique canine et féline Assistante de recherche clinique en nutrition des carnivores domestiques École Nationale Vétérinaire 7, Avenue du Génral de Gaulle 94704 Maisons Alfort Cedex

Objectifs pédagogiques ❚ Savoir proposer un régime adapté au statut “senior”. ❚ Connaître les bénéfices que peuvent apporter certains nutriments dans la prévention et la gestion de certaines affections récurrentes chez les animaux âgés.

Essentiels ❚ Les modifications physiologiques qui accompagnent le vieillissement ont des répercussions sur le goût, l’odorat mais aussi sur la fonction digestive, la tolérance au glucose et la réponse immunitaire. ❚ Le besoin énergétique n’évolue pas de manière similaire, avec l’âge chez le chien et le chat ; la règle à suivre est d’individualiser le calcul du besoin énergétique en fonction du poids optimal et de l’activité réelle de l’animal.

ÂGÉS EN BONNE SANTÉ

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 176- Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

du chien et du chat âgés Bien nourrir l’animal âgé s’inscrit dans une démarche de médecine préventive pour prolonger la durée et la qualité de vie de l’animal. Il faut savoir adapter la prescription nutritionnelle à cette étape clé de la vie.

L

es progrès de la médecine vétérinaire et de la nutrition des 20 dernières années ont permis d’augmenter de manière significative l’espérance de vie des animaux de compagnie. En parallèle, la demande de consultation spécialisée en gériatrie s’est développée de manière rapide. Les vétérinaires d’aujourd’hui ont donc un rôle important à jouer dans cette nouvelle approche de la médecine préventive. ● Les carnivores domestiques sont considérés comme “seniors” à partir de l’âge de 6 (Grands Danois et autre races géantes), bien que l’âge chronologique de l’animal ne reflète pas de manière parfaite son âge biologique. L'apparition et l'évolution des différents changements biologiques accompagnant le vieillissement sont d'ailleurs variables entre races (cet effet est très connu chez le chien [23]), mais aussi entre individus. Sur l’apparition des variations de paramètres biologiques annonciateurs de vieillissement, de grandes variations entre individus et entre races sont observées. ● La plupart de ces changements biologiques ont des implications nutritionnelles [1] : - une altération possible de l’utilisation du glucose et par diminution de la tolérance au glucose et du métabolisme des glucides qui se traduirait par une diminution de la tolérance au glucose liée à une insulino résistance [7] ; - un ralentissement du métabolisme général, dont les causes ne sont pas encore entièrement élucidées, avec notamment une baisse du rendement de thyroxine en triiodothyronine, avec une moindre conversion de T4 en T3 au niveau périphérique, et une diminution légère de la TSH liée à une clea-

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Tableau - Principales causes de perte pondérale chez l’animal âgé

Alimentation inadaptée (quantité ou qualité inadaptées ou changement d'alimentation refusé)

Insuffisance rénale (chat)

Insuffisance cardiaque

Insuffisance hépatique

Diabète sucré

Hyperthyroïdie (chat)

Affections bucco-dentaires

Cancers

rance métabolique des hormones thyroîdiennes diminuée avec l'âge [3] ; - une baisse du débit de filtration glomérulaire ; - une baisse modérée de la fonction pancréatique exocrine ; - une baisse de la sécrétion d’aldostérone ; - une augmentation du taux circulant de cortisol ; - une augmentation de la parathormonémie (PTH) avec pour conséquence une possible déminéralisation osseuse, comme il est suspecté en médecine humaine [30] ; - une perte de masse musculaire ; - une diminution de la diversité et de la stabilité de la flore intestinale ; - une baisse générale de l’immunité, augmentation de la sensibilité aux infections. ● Objectiver l’ensemble de ces modifications biologiques fait appel à des méthodes complexes et coûteuses, rarement pratiquées en clientèle privée. Il peut donc sembler difficile d’estimer l’avancement du processus de vieillissement chez un animal de compagnie. Certains signes extérieurs comme l’apparition de poils blancs clairsemés dans le pelage, une diminution de l’acuité visuelle ou auditive, ou encore une réticence à l’activité physique et une augmentation du temps de sommeil sont fortement évocateurs de sénescence, et sont admis comme de bons indicateurs de vieillissement.


39-45 Halitose BAT.qxp_Gabarit Bleu 22/10/2019 17:44 Page39

l’halitose

chez le chien et le chat âgés Florian Boutoille CHV Atlantia 22, rue René Viviani 44200 Nantes

”Halitose” est le terme utilisé pour décrire toute odeur désagréable ou nauséabonde, émanant de la cavité buccale. Bien que les halitoses non buccales aient de multiples origines, Dans plus de 85 p. cent des cas les mauvaises odeurs sont d’origine buccale, suite à la putréfaction protéique par les micro-organismes.

L

’halitose, plus couramment appelée mauvaise haleine est un ”désagrément" fréquent chez le chien et le chat, elle est couramment évoquée par les propriétaires, et peut constituer un motif de consultation. ● Il n’est pas rare également que le propriétaire s’y soit habitué, et considère comme normal qu’un chien sente mauvais de la bouche. Son origine est bucco-dentaire dans la grande majorité des cas. ● Le vétérinaire doit être conscient que l’halitose n’est pas une fatalité, mais qu’elle est le plus souvent le signe d’affections buccodentaires qu’il convient de traiter. ● Dans cet article, les causes (extra-orales et orales) de l'halitose sont détaillées, suivies de la démarche diagnostique à suivre lors de mauvaise haleine avant de considérer les traitements à mettre en oeuvre. ORIGINES EXTRA-ORALES DE L’HALITOSE [7]

Les halitoses buccales sont de loin les plus fréquentes. Cependant, une origine extraorale est possible. Les halitoses non buccales ont de multiples origines : des affections ORL (rhinite, amygdalite, ...), des affections digestives (reflux gastro-œsophagien, trouble hépatique, alimentation spécifique, ...), pulmonaires (abcès, tumeur, ...), des affections rénales (urée, ...), des affections endocrines (diabète, ...). ● Les gaz malodorants proviennent du tube digestif ou de l’appareil respiratoire directement, ou sont d’origine sanguine. ● Ainsi, certains aliments tels que l’ail ou certaines épices ont des composés volatils qui ●

se dissolvent dans le sang au niveau du tube digestif, et sont véhiculés par voie sanguine jusqu’aux alvéoles pulmonaires, puis sont émis dans l’air expiré. De la même manière, certains composés sont produits lors de troubles métaboliques, et expliquent par exemple, les odeurs d’ammoniaque lors d’insuffisance rénale, ou de pomme lors de diabète acido-cétosique.

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les causes d'halitose chez le chien et le chat. ❚ Savoir diagnostiquer et traiter l'halitose.

ORIGINES ORALES DE L’HALITOSE [1, 8] L’halitose a une origine bucco-dentaire dans plus de 85 p. cent des cas. Elle est due à l’activité catabolique des bactéries au niveau buccal. ● De nombreuses bactéries, pas obligatoirement pathogènes, présentes dans la cavité buccale dégradent des protéines (issues de l'alimentation, de la salive, des cellules buccales) en composés sulfurés volatils (CSV), tels que le sulfure d’hydrogène, le diméthylsulfure et le méthylmercaptan, vecteurs expressifs de l'halitose (figure 1). ●

Causes de l’halitose d’origine buccale La mauvaise haleine est accentuée par la population et la charge bactérienne, les lésions inflammatoires et ulcéreuses, les saignements, … L’halitose est donc fréquemment associée à la maladie parodontale. En effet, certaines bactéries Gram-anaérobies (par exemple, Peptostreptoccocus sp., Porphyromonas sp., Prevotella sp., …) classiquement isolées de la plaque sous-gingivale dans les cas de gingivite et de parodontite, sont particulièrement malodorantes. Leurs principales sources nutritives sont les protéines, les peptides, ou les acides aminés qui, sous des conditions physico-chimiques spécifiques, se dégradent en composés sulfurés volatils (CVS) (figure 1) [1, 8, 9]. ● Des études chez le chien montrent une corrélation entre le taux de CVS dans l’haleine et la quantité de plaque dentaire accumulée sur les dents [5]. Certaines formes de gingivites ou parodontites, qualifiées d’agressives ou d’ulcéro-nécrotiques, sont particulièrement malodorantes.

Essentiel

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❚ L’halitose est fréquemment associée à la maladie parodontale. ❚ Lors d’halitose d’origine orale, il est impératif d’associer l’examen clinique extra-oral à l’examen intra-oral. ❚ Une odeur forte et nauséabonde peut être le signe de lésions graves.

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 183


46-50 Séborrhée BAT.qxp_Gabarit Bleu 18/10/2019 18:28 Page46

séborrhée

et altération du pelage Emmanuel Bensignor1 Émilie Vidémont - Drevon2 Dermatologie référée, 35510 Rennes-Cesson, 75003 Paris, 44200 Nantes,

1

CHV Saint Martin, 74150 Saint Martin Bellevue 2

Objectif pédagogique ❚ Connaître les principales modifications de la peau du chien et du chat âgé afin de pouvoir les prendre en charge et proposer une solution rapide au propriétaire.

Essentiel ❚ Les deux principaux facteurs responsables du vieillissement cutané sont l’hérédité et l’exposition au soleil. ❚ Les principales modifications sont l’atrophie de la peau, les kystes, et une tendance à l’hypotrichose. ❚ les tumeurs cutanées sont fréquentes chez le chien âgé, moins chez le chat.

chez l’animal âgé Avec l’âge, un certain nombre d’anomalies peuvent apparaître sur la peau. Il est important de ne pas les négliger car le propriétaire est souvent attentif et démuni face à ces modifications cutanées.

C

omme tous les organes, la peau vieillit … Les données chez l’homme sont légion : l’importance de l’aspect cutané est en effet majeur dans notre société, à l’origine d’un engouement sans pareil pour toutes les techniques permettant de paraître plus jeune et “belle/beau” (industrie cosmétique, chirurgie esthétique, protections solaires, alimentation spécifique sont autant d’exemples de la recherche de la source de jouvence) [7]. ● Chez les carnivores domestiques, peu d’études se sont réellement intéressées aux effets de l’âge sur la peau. Il paraît pourtant évident que le vieillissement cutané existe chez le chien et le chat : chutes de poils, pigmentations en tâches de la peau, blanchiment des poils, peau plus fine et plus sensible, mauvaises odeurs, ... sont couramment constatés en pratique [5, 8]. ● Il s’agit rarement d’un motif de consultation, mais certains de ces “petits soucis” liés

à l’âge peuvent être gênants pour l’animal, ou son propriétaire, ou être potentiellement un signe avant-coureur d’une réelle pathologie. Il est donc important de ne pas les négliger, d’autant plus que la dermatologie est une constante chez l’animal âgé [6]. LE VIEILLISSEMENT CUTANÉ ● Le vieillissement cutané est bien documenté chez l’homme (tableau 1), et est essentiellement caractérisé par un amincissement et par un dessèchement associé à une perte de l’élasticité responsables de l’apparition de rides, de taches achromiques, de lentigos et d’une peau rugueuse et finement squameuse [7]. ● Les deux principaux facteurs responsables du vieillissement cutané sont l’hérédité et l’exposition au soleil. La diminution de la kératogénèse, de la mélanogénèse et les remaniements épidermiques et dermiques sont à l’origine d’une perturbation des fonctions de barrière et de protection de la peau. ● La peau âgée est donc plus exposée aux traumatismes et cicatrise plus lentement et moins efficacement. Le système immunitaire cutané inné et acquis est également moins performant, ce qui favorise les infections cutanées [5]. ● Si l’animal âgé souffre d’une maladie systémique, ceci peut modifier le métabolisme protéique (insuffisance rénale, hépato-

Tableau 1 - Mécanismes du vieillissement cutané Au niveau de l’épiderme Diminution de la prolifération kératinocytaire et réduction des couches vivantes de l’épiderme Altération du processus de desquamation, suite à un dysfonctionnement des protéases ● Diminution du nombre de mélanocytes et regroupements anormaux de ceux-ci ● Diminution du nombre de cellules de Langerhans ● ●

Au niveau du derme Aplatissement de la jonction dermo-épidermique Diminution de la taille et du nombre de fibroblastes ● Diminution de la substance fondamentale avec perte d’acide hyaluronique, ● Raréfaction des fibres d’élastine, réticulation des fibres de collagène ● ●

ÂGÉS MALADES

Au niveau des annexes pilo-sébacées

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 190 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

● ●

Diminution de la sécrétion sébacée alors que paradoxalement le nombre de glandes augmente Plus grande fragilité des poils et renouvellement moindre

46


51-57 Incontinence urinaire BAT.qxp_Gabarit Bleu 17/10/2019 18:57 Page51

l’incontinence urinaire chez l'animal âgé L'incontinence urinaire doit être distinguée des autres troubles mictionnels tels qu'une malpropreté ou une pollakiurie. La démarche diagnostique doit d'abord s'attacher à distinguer les incontinences par "trop plein" des incontinences à vessie vide. Chez l'animal âgé, en raison des comorbidités, il est important de souligner les contre-indications des médicaments utilisés.

L

’incontinence est définie comme une perte du contrôle volontaire de la miction avec des écoulements d’urine involontaires. Cette perte d’urine incontrôlée peut être engendrée par deux mécanismes très différents : - une incapacité de l’appareil vésico-sphinctérien de stocker les urines : ➜ dans cette situation, l’incontinence urinaire est souvent le principal motif de consultation ; - une perte d’urine par trop plein, liée à un défaut de vidange vésical : ➜ dans ce cas, l’incontinence n’est qu’une des manifestations du tableau clinique, d’autres troubles mictionnels sont présents et une rétention vésicale est souvent mise en évidence. ● On distingue ainsi l’incontinence par défaut de stockage vésical de l’incontinence par défaut de vidange vésicale. Cette approche est fondamentale pour le clinicien et doit toujours guider sa démarche diagnostique et thérapeutique. ● D’autres classifications de l’incontinence existent basées sur l’étiologie : neurogène versus non neurogène, ou congénitale versus acquise (tableau 1). ● La découverte d’une incontinence urinaire chez l’animal âgé doit faire privilégier les

Christelle Maurey-Guenec Unité pédagogique de médecine, Ecole Nationale Vétérinaire, 7 avenue du Général de Gaulle, 94704 Maisons Alfort Cedex

causes acquises ; toutefois, ceci peut parfois conduire à des erreurs [6, 16].

Objectifs pédagogiques

LA DÉCOUVERTE D’UNE INCONTINENCE URINAIRE CHEZ UN ANIMAL ÂGÉ EXCLUT-ELLE TOTALEMENT UNE ORIGINE CONGÉNITALE ?

de l’incontinence chez l’animal âgé. ❚ Adopter une démarche diagnostique et thérapeutique raisonnée face à un animal âgé présenté pour incontinence urinaire.

La mise en évidence d’une affection congénitale reste exceptionnelle chez l’animal âgé ; ainsi, ces dernières sont peu abordées dans cet article. Le praticien doit cependant garder en tête la possibilité d’affections congénitales qui se révélent tardivement pour plusieurs raisons. - L’animal a été adopté. L’anamnèse est incomplète et l’incontinence est parfois l’une des raisons de l’abandon de l’animal. - Plusieurs anomalies sont associées et se sont potentialisées. Certaines causes d’incontinence telle qu’une incompétence sphinctérienne ou une ectopie urétérale selon la zone d’abouchement (en particulier lors d’abouchement dans l’urètre proximal) peuvent évoluer insidieusement et s’intensifier lorsque des facteurs aggravants interviennent : syndrome polyuro-polydipsique, infections du tractus urinaire. Ces deux entités sont fréquemment rapportées chez l’animal âgé. - Il peut y avoir plusieurs causes d’incontinence qui se surajoutent. Un abouchement urétéral ectopique dans l’urètre proximal, par exemple, peut être asymptomatique et être révélé lorsqu’une incompétence sphinctérienne évolue. Il faut être particulièrement attentif chez les races prédisposées aux ectopies urétérales (Labrador, Golden retriever, Husky, …) [2]. ●

❚ Connaître les particularités

Définition ❚ L’incontinence est définie comme une perte du contrôle volontaire de la miction avec des écoulements d’urine involontaires.

Essentiel ❚ La prise en charge précoce d’une incontinence urinaire peut inclure l’administration de lavement colique, l’emploi de laxatif et de prokinétiques coliques, en complément de la prise en compte de la cause. ❚ Le lavement colique sous anesthésie est un examen peu coûteux, très utile pour soulager l’animal et permettre l’efficacité du traitement.

LES CAUSES D’INCONTINENCE Les incontinences par défaut de stockage Trois grandes catégories peuvent être distinguées dans les incontinences par défaut de stockage : - l’incompétence sphinctérienne ; - le défaut de compliance ou de capacité vésicale ; ●

51

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 195


58-62 Constipation BAT V°.qxp_Gabarit Bleu 22/10/2019 17:56 Page58

la constipation

Nicolas Jousserand1,2 Armelle Diquélou Unité de Médecine Interne, Ecole Nationale Vétérinaire, Université de Toulouse 23 chemin des capelles BP 8761431076 Toulouse Cedex 3, France

1

Institut de Recherche en Santé Digestive, Université de Toulouse, INSERM, INRA, ENVT, UPS, Toulouse, France

chez le chien et le chat âgés

2

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les causes de la constipation chez le chien et le chat. ❚ Savoir distinguer une constipation simple d’une constipation compliquée. ❚ Savoir mettre en place une démarche diagnostique et thérapeutique adaptée à chaque situation.

Essentiel ❚ Des mesures hygiéniques et alimentaires permettent de soigner la constipation aiguë sans complication ou cause apparente. ❚ Les constipations chroniques ou compliquées nécessitent de mener une démarche diagnostique rigoureuse, à la recherche de la maladie sous-jacente.

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 202 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

La constipation est une affection fréquente chez l’animal âgé ; celle-ci peut se manifester avec des degrés de sévérité variables : aiguë ou chronique, primaire ou secondaire. Sa prise en charge précoce apporte du confort à l’animal, répond à une sollicitation du propriétaire et limite le risque de complications.

L

a constipation est définie comme une diminution de la fréquence d’émission de selles associée ou non à une difficulté à la défécation [5]. C’est un motif fréquent de consultation. Bien que souvent bénigne, limitée à des épisodes isolés avec une défécation normale entre les crises, la constipation chronique peut entraîner des lésions irréversibles réfractaires aux traitements, justifiant une prise en charge adaptée dès les premiers signes. ÉTIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE

La constipation traduit une augmentation du temps de présence des selles dans le côlon, entraînant une déshydratation excessive de celles-ci (absorption d’eau par les colonocytes) et une dilatation du côlon par les matières fécales. Dans les stades avancés, les selles accumulées forment un fécalome, masse sèche et volumineuse, distendant le côlon. La présence prolongée de selles peut causer une irritation de la paroi entraînant des sécrétions du côlon ; il en résulte l’expulsion de petites quantités de selles très liquides par l’anus. Le mégacôlon constitue le stade ultime, caractérisé par une dilatation irréversible et une motricité improductive de la paroi colique [11]. ● les causes de constipation sont nombreuses. Une obstruction mécanique, une diminution de la motricité colique et une inhibition de la défécation sont les trois grands ●

58

1 Radiographie abdominale de face en vue ventro-dorsale d’un chat souffrant de constipation à la suite d’une cicatrisation imparfaite d’un traumatisme du bassin traité chirurgicalement (photo Service d’imagerie médicale de l’ENVT).

mécanismes pouvant expliquer un état de constipation (tableau 1) [18]. ● Les causes liées à l’appareil digestif sont les plus fréquentes : alimentation inadaptée, atteintes de la zone péri-anale (fistules anales, dermatose inflammatoire) et hernie périnéale du chien mâle entier. ● Chez l’animal âgé, un processus néoplasique colique peut être suspecté : adénocarcicome (le plus fréquent chez le chat) [4, 15], lymphome, tumeurs stromales comme le leiomyosarcome chez le chien [8], mastocytome. La présence d’une masse rectale est majoritairement bénigne : 71 p. cent sont des adénomes ou des polypes contre 29 p. cent d’adénocarcinome [1]. ● Parmi les causes de réduction de la motricité colique, le mégacôlon idiopathique est les plus couramment rencontré, suivi de la dysautonomie. ● La pseudocoprostase concerne le chien ou chat à poils longs chez lesquels s’accumu-


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64-71 boiteries vieux chien chat V° BAT.qxp_Gabarit Bleu 22/10/2019 12:22 Page64

la boiterie

du chien et du chat âgé

Isabelle Valin Clinique Michel Baron Europarc 58, rue Auguste Perret 94000 Créteil

Objectifs pédagogiques ❚ Savoir établir un diagnostic précis sur une boiterie lorqu’un animal peut présenter plusieurs affections. ❚ Pouvoir proposer une prise en charge globale et adaptée de la boiterie. ❚ Connaître les indications chirurgicales des fractures, et des entorses des vieux animaux.

Définition

❚ Arthrose : maladie dégénérative articulaire qui touche à la fois le cartilage, la membrane synoviale, les ligaments et l’os sous-chondral. C’est un déséquilibre entre synthèse devenant défaillante et destruction enzymatique accrue.

Essentiel ❚ Prendre le temps d’un examen clinique soigneux, sur le plan général, orthopédique et neurologique, et ne pas s’arrêter à la première hypothèse diagnostique.

Cet article aborde l’examen clinique général, orthopédique et neurologique de l’animal âgé qui boîte, le diagnostic différentiel par les différents examens complémentaires possibles et les particularités de la prise en charge médicale et chirurgicale de la boiterie.

L

’âge du chien dépend de sa race ; une table d’analogie de l’âge humain a ainsi été établie qui permet de définir le “vieux chien” ou le “vieux chat”. La notion de vieillesse est variable d’une civilisation à l’autre, d’une époque à une autre, d’un milieu social à un autre. Considérons 65 ans comme l’âge de la retraite en France, début de la vieillesse. Donc un chat et un chien de petite taille ont l’équivalent de 65 ans à 12 ans, un chien entre 10 et 25 kgs à 10 ans, un chien entre 25 et 60 kgs à 7,5 ans et un chien de plus de 60 kgs a 5,5 ans (tableau 1). Cependant, nous connaissons tous des gens âgés qui poursuivent une activité professionnelle au-delà de l’âge de la retraite et des gens âgés capables d’efforts physiques soutenus. L’âge en soi n’est pas une maladie. et nous devons garder en tête cette notion pour pouvoir l’expliquer à nos clients.

● Après avoir rappelé les particularités du sujet âgé et les différentes causes de boiteries de l’animal âgé, les particularités de la démarche diagnostique qui doit conduire à une prise en charge adaptée de la boiterie présentée sont indiquées.

CONDUITE À TENIR [1, 4] Anamnèse Les conditions d’apparition de la boiterie, sa durée d’évolution sont tout d’abord à recueuillir avant l’examen clinique. Il convient de recouper les informations pour préciser la présence ou non de signes précurseurs, et de documenter les antécédents de l’animal : traumatologie (anciennes frac●

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 208 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

64

1

2

Aspect typique de l’arrière-main d’un Berger vieillissant par rapport à un jeune animal (photos I. Valin).

tures, anciennes entorses, anciennes instabilités articulaires), et cancérologie (y compris la cancérologie cutanée, buccale, mammaire). Comme tout spécialiste, l’orthopédiste est d’abord et avant tout médecin, et recherche les signes d’appel d’une maladie générale (aspect de la peau, du ventre, quantité d’eau absorbée).


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73-81 Ophtalmologie chien et chat âgé BAT.qxp_Gabarit Bleu 18/10/2019 21:14 Page73

l’ophtalmologie Olivier Jongh

du chien et du chat âgés Les modifications de l’œil et de ses annexes liées à l’âge sont nombreuses. Leur prévalence varie selon l’espèce concernée. Il convient de distinguer les modifications normales liées au vieillissement des maladies oculaires, plus volontiers rencontrées chez le carnivore âgé.

L

’augmentation de l’espérance de vie de nos carnivores domestiques amène le vétérinaire à consulter des animaux de plus en plus âgés. L’œil, organe des sens important chez le chien et le chat, n’échappe pas aux phénomènes de vieillissement dont les mécanismes ne sont pas encore, à ce jour, complètement élucidés. ● Au vieillissement normal auquel est attribué le terme de “sénescence”, s’ajoutent les affections oculaires dont la prévalence augmente avec l’âge. ● L’article aborde de façon pratique l’ensemble de ces éléments en suivant le plan anatomique de l’œil. COMMENT INTERVENIR SUR LES PAUPIÈRES

La peau fait l’objet au cours du temps de modifications histologiques qui touche également cette annexe du globe oculaire (atrophie épidermique, perturbation de la mélanogénèse, fragmentations des fibres de collagène et d’élastine). L’amincissement du tarse, la perte d’efficacité contractile du muscle orbiculaire, voire l’effondrement concomitant de l’angle externe, expliquent l’apparition de malpositions palpébrales [20]. ●

Les défauts du vieillissement ... L’ectropion de la paupière inférieure contribue à générer une hyperhémie conjonctivale chronique. Il touche classiquement des races déjà prédisposées au cours de la croissance à ces anomalies palpébrales (Boxer, races

Clinique vétérinaire 2, rue jacques 69250 Neuville sur Saône Unité d’ophtalmologie VétAgro-Sup, Campus vétérinaire 69280 Marcy l’Etoile.

Objectif pédagogique ❚ Savoir reconnaître et diagnostiquer les principales manifestations oculaires liées au vieillissement, ainsi que les principales maladies rencontrées chez les carnivores domestiques âgés.

1 Ptôse de la paupière supérieure chez un chien Cocker de 11 ans à l’origine d’un entropion source d’irritation cornéenne et d’une baisse de vision (photos O. Jongh).

Essentiel ❚ Les tumeurs palpébrales 2 Papillome palpébral chez un chien Border collie de 10 ans.

molossoïdes, Cockers, Retrievers, …) mais font rarement l’objet de corrections chirurgicales. ● L’entropion de la paupière supérieure détermine, en revanche, un trichiasis, à l’origine d’une irritation mécanique de la partie supérieure de la cornée, voire une gêne visuelle allant jusqu’à la cécité par ptose complète devant le dioptre cornéen (photo 1). Les Cockers sont, selon notre expérience, très prédisposés à ces manifestations tardives.

de l’animal âgé doivent faire l’objet d’une exérèse précoce. ❚ Les ulcères épithéliaux chroniques sont fréquents chez le vieux chien. ❚ Les mélanomes diffus de l’iris du chat sont souvent difficiles à distinguer de la mélanose sénile. ❚ La sclérose cristallinienne doit être distinguée de la cataracte.

... les interventions Une résection en “côte de melon” (technique de “Hotz Celsus”) peut suffire dans les formes mineures. ● Dans la grande majorité des cas, une résection en forme de losange et au-dessus du crâne (“scalp cutané”) permet d’obtenir une meilleure ouverture des fentes palpébrales [14, 20]. ●

73

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 217


82-90 Troubles comportement BAT.qxp_Gabarit Bleu 21/10/2019 16:22 Page82

les troubles du comportement Françoise Schwobthaler Titulaire du DIE de Vétérinaire Comportementaliste Clinique vétérinaire du Cèdre bleu 44470 Carquefou

Objectifs pédagogiques ❚ Donner des clefs pour repérer précocement les premiers signes cliniques, grâce à des questions ciblées lors de consultation préventives, dès que l’animal devient sénior.

du chien et du chat âgés Actuellement, il existe plus de 45 millions de chiens âgés de plus de 7 ans aux USA et en Europe [1], et au moins autant de chats : le diagnostic précoce des troubles comportementaux et psychiatriques liés au vieillissement ainsi que leur prise en charge deviennent nécessaires [2], face à une demande de plus en plus forte des propriétaires qui sont à la fois concernés et désemparés, d'autant plus que le parallèle est souvent fait avec les démences séniles chez l'humain.

L Essentiel ❚ La malpropreté généralisée chez un animal âgé, parfaitement propre auparavant, peut être le signe d’appel d’une dépression d’involution ou d’un syndrome confusionnel.

es troubles du comportement du chien et du chat âgés sont relativement peu pris en charge actuellement, car souvent signalés par le propriétaire de façon tardive à leur vétérinaire : seulement 28 p. cent des propriétaires de chiens de plus de 7 ans présentant un signe clinique évocateur sont

Encadré 1 - Comment se traduit le vieillissement cérébral Chez le chien âgé, le vieillissement cérébral se traduit par un amincissement du cortex et une dilatation des ventricules cérébraux [14], une calcification des méninges, une démyélinisation, une dégénérescence neuro-axonale, et une diminution assez modérée des neurones. ●

Chez le chat âgé, l’imagerie montre une atrophie cérébrale avec une dilatation des ventricules cérébraux, de façon moins marquée que chez le chien [6]. ●

Le vieillissement entraîne une diminution de la fonction mitochondriale de certains neurones et une augmentation des lésions liées au stress oxydatif [3, 4, 13]. L’augmentation du calcium intracellulaire est particulièrement toxique pour les neurones [11]. La fluidité membranaire et la mobilité des récepteurs diminuent, entraînant globalement une altération de la neuro-

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 226 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

concernés [13], bien que la prévalence des signes cliniques du syndrome de dysfonctionnement cognitif chez le chien (en anglais : cognitif dysfunction syndrom, souvent comparé à la maladie d’Alzheimer) dans cette catégorie de population, soit de 75 p. cent. ● Le syndrome de dysfonctionnement cognitif chez le chien ne représente pas tous les troubles du comportement des animaux âgés tels que nous les décrivons dans la nosographie française : le pourcentage de séniors atteints de ces troubles est vraisemblablement supérieur. Dans une étude réalisée dans la population féline, 28 p. cent des chats âgés de 11 à 14 ans, et 50 p. cent des chats de plus de 15 ans présentent des signes cliniques de troubles comportementaux, non associés à des maladies organiques [8]. ● Un des objectifs de cet article est de donner des clefs pour repérer précocement les premiers signes cliniques, grâce à des questions ciblées lors de consultation préventives, dès que l’animal devient sénior, donc, de pouvoir les prendre en charge plus tôt [15, 16, 17]. ● La démarche est essentiellement clinique, après un bref rappel sur le vieillissement cérébral (encadré 1) qui permet de mieux comprendre les facteurs favorisant les trou-

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transmission : - dopaminergique : déficit moteur et cognitif des animaux âgés ; - cholinergique : troubles mésniques ; - sérotoninergique : trouble dépressif. Certaines altérations du système nerveux observées chez l’homme souffrant de la maladie d’Alzheimer se retrouvent également chez le chien, comme la formation de dépôts par l’accumulation extracellulaire de peptide bêta-amyloïde Aß, ou l’accumulation de protéines à l’intérieur des cellules nerveuses [2, 7, 15]. ●

Des dépôts Aß et des infiltrats péri-vasculaires sont aussi présents dans des cerveaux de chats âgés de plus de 10 ans [6]. Comparativement à l’homme et au chien, ces dépôts Aß sont plus diffus. Les localisations des Aß sont, les mêmes : l’hippocampe et le cortex pariétal.


91-96 Syndrome cardio-rénal BAT.qxp_Gabarit Bleu 21/10/2019 17:51 Page91

le syndrome cardio-rénal chez les carnivores domestiques En médecine humaine, les interactions entre les organes sont de mieux en mieux comprises. Le concept de syndrome cardiorénal est encore très récent, et d’autant plus en médecine vétérinaire. Cet article présente le concept de syndrome cardio-rénal en médecine des carnivores domestiques, et son utilisation pratique pour une meilleure prise en charge des animaux qui en souffre.

L

es systèmes cardiaque et rénal sont associés en un axe cardio-rénal responsable notamment, de la volémie, du tonus vasomoteur et de la stabilité hémodynamique [13]. ● En médecine humaine, les anomalies de cet axe sont regroupées dans ce qui est défini comme le syndrome cardio-rénal (SCR) c’est-à-dire une affection du système rénal ou cardiovasculaire primaire qui a une conséquence sur le fonctionnement de l’autre système [15]. ● Ce syndrome est subdivisé en cinq types selon l’origine de l’atteinte primaire (tableau 1). ● En médecine vétérinaire, les maladies cardiaques et rénales sont très documentées chez le chien et chez le chat, mais leurs interactions et le concept de syndrome cardio-rénal reste non démontré. Cependant, des données de la littérature confirment l’existence de ce syndrome chez les animaux de compagnies. Il est en effet reconnu que l’hypertension artérielle systémique (HTA) lors d’une maladie rénale chronique entraîne des conséquences cardiaques chez le chat [2] et chez le chien [7]. Il a été identifié, par exemple, une corrélation entre la sévérité d’une maladie cardiaque et la présence d’une dysfonction rénale, chez le chien [8], ainsi que chez le chat, où elle a été mise en évidence chez 59 p. cent de chats

atteints de cardiomyopathie hypertrophique [4]. ● Un groupe d’experts vétérinaires s’est ainsi réuni, afin d’établir un consensus sur la conceptualisation du syndrome cardio-rénal en utilisant dans le contexte vétérinaire la terminologie de maladies cardiovasculairesrénales (MCvR ou CvRD pour cardiovascular renal diseases) [13]. ● À l’instar de la classification humaine, il est distingué trois types de MCvR en fonction de l’origine de l’atteinte primaire. - CvRDHeart : une atteinte du système cardiovasculaire entraînant un dysfonctionnement rénal ; - CvRDKidney : une atteinte du système rénal entraînant un dysfonctionnement cardiovasculaire ; - CvRDOther : une maladie systémique entraînant un dysfonctionnement cardiovasculaire et rénal. Chaque type d’atteinte de l’axe cardiovasculaire-rénal est lui-même divisé en patient stable et patient non stable. La stabilité du patient a, en effet, un impact dans la décision thérapeutique qui va le concerner. ● Nous abordons les mécanismes pathologiques pouvant atteindre l’axe cardiovasculaire-rénal (encadré 1), puis les possibilités d’évaluation diagnostique de ces atteintes, et indiquons comment prendre en charge un tel syndrome. DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE LORS D'ATTEINTE DE L'AXE CARDIOVASCULAIRE-RÉNAL La mise en évidence d’un trouble de l’axe cardiovasculaire-rénal est difficile et dépend de nombreuses informations qui doivent être intégrées, car il n’existe pas de marqueur spécifique. Mais, la recherche d’un tel trouble sur une maladie primaire, ainsi que son évaluation complète est indispensable pour adapter sa prise en charge. ● Le questionnement du propriétaire ainsi que l’examen clinique restent une priorité pour orienter le clinicien, mais plusieurs examens complémentaires peuvent y être associés. ●

91

Laurent Gouardo Édouard Aletti Julien Debeaupuits Clinique vétérinaire SQYVET 42 Route de Chartres 78190 Trappes

Objectifs pédagogiques ❚ Savoir rechercher et reconnaître des troubles de l’axe cardiovasculaire-rénal. ❚ Connaître les principales modifications pathologiques d’un trouble organique pouvant mener à une anomalie de cet axe. ❚ Connaître les principes de la prise en charge d’un trouble cardiovasculairerénal et raisonner sa thérapeutique. Définition

❚ Syndrome cardio-rénal : affection du système rénal ou cardiovasculaire primaire ayant une conséquence sur le fonctionnement de l’autre système. Essentiel ❚ Un dysfonctionnement rénal aigu ou chronique, ou un dysfonctionnement cardiovasculaire aigu ou chronique peut avoir de graves répercussions sur le système cardiovasculaire, ou sur le fonctionnement rénal.

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 235

1


97-102 Hyperthyroïde BAT.qxp_Gabarit Bleu 18/10/2019 17:28 Page97

hyperthyroïdie

et insuffisance rénale Les maladies rénales chroniques et l’hyperthyroïdie sont des affections communes des chats âgés, et sont fréquemment rencontrées simultanément. Les hormones thyroïdiennes et la fonction rénale interagissent de manière complexe. La présence simultanée d’une dysfonction thyroïdienne et d’une insuffisance rénale complique le diagnostic et la prise en charge de chaque entité.

Émilie Krafft Université de Lyon, VetAgro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon, service de médecine interne des animaux de compagnie, 1 avenue Bourgelat, 69280 Marcy l’Étoile

A.

Objectifs pédagogiques ❚ Comprendre les effets des hormones thyroïdiennes sur la fonction rénale. ❚ Savoir suspecter et confirmer une maladie rénale chez un chat hyperthyroïdien. ❚ Savoir suspecter et confirmer une hyperthyroïdie chez un chat insuffisant rénal. ❚ Savoir monitorer les chats hyperthyroïdiens sous traitement afin d’éviter d’exacerber une maladie rénale concomitante.

B.

L

a prévalence de l’hyperthyroïdie et des maladies rénales chroniques augmente avec l’âge ; il est donc fréquent de les rencontrer de manière concomitante chez les chats âgés (photos 1, 2). Alors que le diagnostic et la prise en charge de ces affections sont relativement aisés lorsqu’elles sont présentes de manière isolée, la situation devient délicate en cas de comorbidité. ● Cet article présente les bases physiopathologiques de l’interaction entre hormones thyroïdiennes, fonction et intégrité rénales ainsi que les effets du traitement de l’hyperthyroïdie sur le fonctionnement rénal. La prévalence ainsi que l’impact pronostique de la présence concomitante d’une hyperthyroïdie et d’une maladie rénale sont ensuite détaillés. L’article aborde enfin la démarche diagnostique et thérapeutique à avoir face à un chat âgé pouvant présenter ces deux affections. EFFETS DES HORMONES THYROÏDIENNES SUR LES REINS ● Les hormones thyroïdiennes affectent un grand nombre de processus physiologiques rénaux [12, 14] et leur présence en excès ou en défaut sont potentiellement délétères.

Hyperthyroïdie Les hormones thyroïdiennes entraînent une augmentation du débit cardiaque par ●

Essentiel 1 Chat de 12 ans souffrant d’une hyperthyroïdie secondaire à un carcinome thyroïdien. - A : Apparence tomodensitométrique post-contraste de la région cervicale en coupe transversale et longitudinale. - B : Présence d’une volumineuse masse thyroïdienne à droite (délimitée par des têtes de flèche) (photos Voxcan).

leurs effets inotropes et chronotropes positifs ainsi qu’une diminution des résistances vasculaires systémiques (figure 1). La thyrotoxicose est aussi associée à une vasodilatation intrarénale et à une activation du système rénine- angiotensine- aldostérone [14]. ● Ces effets combinés provoquent une augmentation du flux sanguin rénal, de la pression hydrostatique glomérulaire, donc du débit de filtration glomérulaire [14]. L’augmentation de la pression hydrostatique glomérulaire peut entraîner une glomérulosclérose et une protéinurie, elle-même délétère à long terme sur le rein. L’augmentation de la synthèse d’angiotensine II stimule la vasoconstriction préférentielle des artérioles efférentes, ce qui diminue le

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❚ La restauration d’une euthyroïdie n’entraîne pas le développement d’une insuffisance rénale mais peut révéler une maladie rénale préexistante et auparavant masquée par les effets des hormones thyroïdiennes sur les reins et la masse musculaire. ❚ L’hyperthyroïdie et l’hypothyroïdie ont des effets délétères sur les reins.

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 241


arthrose mal rénale quasi BAT 30-09-2019.qxp_Gabarit Bleu 21/10/2019 18:42 Page103

la prise en charge médicale de l’arthrose de l’animal présentant une maladie rénale L’arthrose est une affection dégénérative du cartilage articulaire, souvent secondaire à une anomalie articulaire chez le chien. Le traitement médical est multimodal et son action sur les différents aspects de l’affection permet d’optimiser son efficacité. Certaines précautions sont cependant nécessaires chez les animaux qui souffrent d’une maladie rénale.

A

ffection dégénérative du cartilage articulaire, l’arthrose est associée à une altération du métabolisme de l’os sous-chondral, à la présence d’ostéophytes péri-articulaires et à une inflammation synoviale. Elle peut être primaire ou secondaire lorsqu’une anomalie de l’articulation en est la cause. - Chez le chien, elle est le plus souvent secondaire à une anomalie de l’articulation : instabilité, anomalie de conformation ou traumatisme [12]. - Chez le chat, la cause est souvent plus difficile à identifier. ● Dans certains cas, l’identification et le traitement d’une éventuelle lésion articulaire sont nécessaires préalablement au traitement médical (stabilisation de l’articulation du grasset suite à une rupture du ligament croisé crânial par exemple). Le traitement chirurgical est alors indispensable pour ralentir la progression de l’arthrose. ● La prise en charge médicale de l’arthrose implique un traitement conservateur et multimodal. Les mesures hygiéniques telles qu’un contrôle du poids, une alimentation spécifique et un exercice contrôlé permettent d’optimiser l’efficacité d’un éventuel traitement. ● En cas d’atteinte plus sévère, une analgésie plus puissante ou des techniques chirurgica-

les (remplacement articulaire par prothèse, procédures de “sauvetage” type arthrodèse ou arthroplastie) peuvent s’envisager. ● Lors de maladie rénale chronique, l’utilisation des AINS, pierre angulaire du traitement de l’arthrose, est remise en question. Dans ce cas, afin de limiter le recours à ces médicaments, il convient de renforcer le traitement hygiénique et d’utiliser des thérapeutiques alternatives (substances analgésiques, PrP, cellules souches, etc). Si les antiinflammatoires s’avèrent indispensables, le traitement et le suivi de l’animal doit alors être adapté lors de maladie rénale. Après un rappel sur les mesures hygiéniques à instaurer chez l’animal arthrosique, l’adaptation du traitement analgésique et l’usage raisonné des AINS sont évoqués ; puis, une nouvelle classe thérapeutique (les piprants) est présentée. COMMENT TRAITER L’ARTHROSE D’UN ANIMAL ATTEINT D’UNE MALADIE RÉNALE

Arnaud Baldinger 1 Thibaut Cachon 1, 2 de chirurgie de recherche ICE

1 Service 2 Unité

VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Etoile

Objectif pédagogique ❚ Connaître les différentes modalités du traitement médical de l’arthrose et pouvoir les adapter à l’animal présentant une maladie rénale.

Essentiel

Fréquence de ces deux affections simultanées

❚ Chez le chien, l’arthrose

La présence concomitante des deux affections n’est pas rare. Chez les chiens, 0,5 à 1 p. cent de la population canine présente des changements fonctionnels rénaux [15]. ● L’apparition d’une maladie rénale est fréquente chez les chats âgés ; sa prévalence est évaluée à 1,9 p. cent [18]. Une évaluation rétrospective de radiographies de chats de plus d’un an note la présence de signes radiographiques d’arthrose dans 20 p. cent des radiographies évaluées [8]. ●

La problématique des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

est principalement secondaire à une lésion articulaire primaire. ❚ Le traitement chirurgical vise à ralentir la progression de l’arthrose. ❚ Il peut s’avérer nécessaire avant l’instauration d’un traitement médical.

ÂGÉS MALADES

Les AINS représentent la classe pharmaceutique la plus utilisée pour la prise en charge médicale des douleurs chroniques. ●

103

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 247


110-114 Soins Paliatifs BAT.qxp_Gabarit Bleu 21/10/2019 12:52 Page110

les soins palliatifs

Armelle Diquélou

en médecine vétérinaire

IRSD, Université de Toulouse, INSERM, INRA, ENVT, UPS, 23 chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex 3

Certains propriétaires d’animaux atteints de maladies chroniques terminales ou invalidantes veulent continuer les soins de leur animal à domicile. Les vétérinaires peuvent alors les accompagner dans la mise en place et le suivi de soins palliatifs en maintenant, autant que possible, la qualité de vie de celui-ci.

Objectifs pédagogiques ❚ Savoir aborder la question des soins palliatifs avec un propriétaire. ❚ Savoir élaborer un plan de soins palliatifs adapté à l’animal et à son entourage.

P

assés de “bien meuble” à “être doué de sensibilité”, la place des animaux de compagnie a beaucoup changé dans notre société. En parallèle, leur espérance de vie s’est fortement allongée. Les vétérinaires sont, de plus en plus, confrontés à des animaux âgés, présentant plusieurs affections potentiellement handicapantes sans que les propriétaires n’envisagent de procédures de fin de vie. Alors que l’arsenal diagnostique et thérapeutique s’est lui aussi renforcé, les soins palliatifs ne se sont, en revanche, pas développés, au delà de la très nette amélioration de l’analgésie. Or, les soins palliatifs ne signifient pas seulement prise en charge de la douleur ; il s’agit d’une véritable discipline.

Essentiel ❚ Les soins palliatifs désignent l’ensemble des mesures visant à améliorer la qualité de vie d’animaux atteints de maladie chronique handicapante ou de maladie en stade terminal. ❚ Ils comprennent la gestion de la douleur, et des mesures hygiéniques, nutritionnelles et relationnelles.

DÉFINITION

ÂGÉS MALADES ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 254 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

● Selon l’Organisation Mondiale de la santé [1], les soins palliatifs visent à soulager la douleur et les autres conséquences et symptômes pénibles d’une maladie potentiellement mortelle sans viser à hâter ou à différer la mort, ainsi qu’à améliorer la qualité de vie en aidant les patients à vivre aussi activement que possible jusqu’à leur décès. Ils comprennent également l’accompagnement de la famille pendant la maladie du patient et au cours de la période de deuil. ● Cela nécessite le plus souvent une approche multidisciplinaire, et une communication approfondie avec les propriétaires afin de cerner leurs attentes et les guider au mieux dans leur prise de décision [2, 3].

110

N. B : Les soins palliatifs ne doivent pas être considérés comme antagonistes des soins thérapeutiques classiques. - L’idéal est qu’ils soient envisagés très tôt lors d’un diagnostic d’une affection dont le pronostic vital ou fonctionnel est sombre, même si l’issue malheureuse de l’affection n’est pas encore certaine. ● Il convient tout d’abord de discerner quand et à qui parler des soins palliatifs. ● Les animaux potentiellement candidats peuvent présenter l’une ou l’autre des conditions suivantes : diagnostic de maladie terminale, maladie chronique progressive (même dans les cas où un diagnostic exact n’a pas été établi), une maladie handicapante chronique, ou un déclin neurologique ou physique majeur dû à l’âge (tableau) [2]. ● Le vétérinaire doit proposer toutes les options possibles pour la prise en charge de l’animal, et éventuellement recommander celle qui paraît la meilleure. Les propriétaires doivent se sentir en confiance afin de choisir celle qui correspond le mieux à l’animal, à eux-mêmes et à la relation qu’ils ont établie avec ce dernier [4, 5]. ● Les soins palliatifs peuvent être prodigués au domicile de l’animal, ou en secteur hospitalier. Dans ce dernier cas, il peut s’agir d’une solution permettant de faciliter la vie de l’animal dans l’attente d’une décision des propriétaires (par exemple, vers des soins thérapeutiques ou palliatifs plus coûteux, ou vers une euthanasie). ● En Amérique du Nord, des hospices destinés à gérer les animaux en fin de vie sont apparus récemment. A notre connaissance, ce n’est pas encore le cas en France. ● Les soins palliatifs peuvent être regroupés en trois grandes composantes : les aspects concrets, les aspects relationnels, et les aspects affectifs de la gestion des fins de vie. LES ASPECTS CONCRETS Le contrôle de la douleur Le contrôle de la douleur est un domaine que les vétérinaires connaissent bien, et depuis plusieurs années. ●


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116-120 Particularités hospitalisation quasi BATV° 02-10-2019 2.qxp_Gabarit Bleu 21/10/2019 16:42 Page116

les particularités de l’hospitalisation du sujet âgé

Aurélie Pin Leïla Hocine SIAMU, VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon 1 avenue Bourgelat 69280 Marcy-l’Étoile

Objectifs pédagogiques ❚ Comprendre les besoins particuliers de l’animal âgé en hospitalisation. ❚ Savoir répondre à ces besoins spécifiques.

Définitions

❚ Nursing : Le nursing est un mot issu de l'anglais qui, en médecine humaine, regroupe l'ensemble des soins infirmiers, d'hygiène et de confort dispensés à des patients dépendants.

❚ Le bien-être du patient hospitalisé limite les complications et accélère sa guérison car une hospitalisation plus ou moins prolongée est délétère pour le patient qui demande de l'attention et des soins ; ceux-ci sont regroupés sous le terme de nursing.

Nutrition ❚ Chez le chien, le besoin énergétique au repos diminue avec l'âge. ❚ À l’inverse, le besoin énergétique au repos semble augmenter à partir de 12 ans chez le chat.

ANESTHÉSIE ET SOINS ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 260 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

L’animal âgé connaît de multiples modifications de son métabolisme et de tous les systèmes de son organisme. Ses réserves physiologiques déclinent, et elles peuvent s’avérer insuffisantes ou difficiles à mobiliser en cas de maladie. Le risque de défaillance multi-organique est sévèrement accru.

L

a réponse de l’animal âgé à la maladie, et ses besoins en hospitalisation sont différents de ceux du jeune adulte. L’équipe médicale doit savoir s’adapter à ses particularités afin de maximiser ses chances de guérison. Les spécificités de la fluidothérapie intraveineuse, de la nutrition et du nursing de l’animal âgé hospitalisaté sont abordées dans cet article. FLUIDOTHÉRAPIE Les changements au sein du système cardiovasculaire de l’animal âgé doivent être pris en compte afin d’adapter le plan de fluidothérapie. Les changements au sein du système cardiovasculaire de l’animal âgé

Chez l’animal âgé, la compliance ventriculaire est altérée par la fibrose myocardique ; la fonction hémodynamique n’est optimale que pour une gamme étroite de volumes télédiastoliques, et la qualité de la réponse chronotropique diminue avec l’âge. ● Une atrophie des fibres myocardiques, pouvant affecter la fréquence et le rythme cardiaques lorsque le tissu nodal est concerné, peut aussi être présente. ● Contrairement au jeune adulte, l’animal âgé ne peut plus répondre à une diminution du débit cardiaque par une augmentation de la fréquence cardiaque [1]. Le débit cardiaque devient dépendant du volume d’éjection systolique, associé au volume télé●

116

diastolique ; l’hypovolémie est donc particulièrement mal tolérée [2]. ● L’augmentation de la fréquence cardiaque est néanmoins fréquente chez les animaux âgés, en particulier ceux atteints de valvulopathie dégénératives (qui concernent jusqu’à 58 p. cent des chiens de plus de 9 ans) ou d’anomalies de la conduction (blocs atrio-ventriculaires, extra-systoles ventriculaires, fibrillation atriale) [3]. ● En raison de toutes ces modifications, l’animal âgé est non seulement volume dépendant, mais aussi intolérant à la surcharge volumique [1]. ● La fonction rénale est également altérée chez l’animal âgé. La perfusion rénale diminue, ce qui augmente le risque d’ischémie et de lésions rénales. Le débit de filtration glomérulaire diminue en raison de la baisse du nombre de glomérules fonctionnels. Les tubules développent une résistance à l’action de l’hormone anti-diurétique [1]. ● Le système rénine-angiotensine-aldostérone devient également moins efficace [3]. Le rein devient alors moins à même de concentrer les urines, de corriger les déséquilibres acido-basiques et de maintenir la volémie et l’homéostasie sodique. ● Ces altérations limitent encore davantage la tolérance de l’animal âgé aux modifications de la volémie, qu’il s’agisse d’une surcharge volumique ou d’une hypovolémie [1]. Conduite à tenir en pratique ● Lors de l’hospitalisation d’un animal âgé, il est donc nécessaire de rechercher les possibles maladies sous-jacentes pouvant se traduire par une mauvaise réponse à la fluidothérapie, en particulier les maladies cardiaques (valvulopathie dégénérative, cardiomyopathie hypertrophique, …) ou rénales. ● L’utilisation de cristalloïdes isotoniques (Ringer Lactate®, NaCl 0,9 %) est à privilégier pour corriger une déshydratation. Lorsque le recours à des colloïdes (naturels ou artificiels) est nécessaire pour rétablir la volémie, il est impératif de les administrer à un débit modéré afin de limiter le risque de surcharge volumique [2].


121-125 Anesthésie de l'animal âgé BAT.qxp_Gabarit rubrique 22/10/2019 11:23 Page121

l’anesthésie

de l’animal âgé Mathieu Raillard1 Gwenola Touzot-Jourde2 Delphine HolopherneDoran2

Les anesthésies des animaux âgés représentent 1/4 à 1/3 des interventions, et leur nombre ne cesse d’augmenter.

En phase post-opératoire, l’utilisation d’opioïdes pour l’analgésie, ainsi que pour leurs propriétés antitussives, et une supplémentation en oxygène sont pertinentes.

L

Le métabolisme

a vieillesse n’est pas une maladie, mais les animaux âgés sont plus vulnérables que les jeunes adultes, même si, de manière généale, l’évaluation du risque se fait en fonction de l’état physiologique de l’animal au moment où celui-ci est anesthésié. Une diminution physiologique progressive et irréversible des fonctions organiques et des mécanismes de compensation, liée à l’âge, se produit. Il convient de la prendre en considération dans la programmation et la réalisation d’une anesthésie générale. Cet article envisage les implications cliniques des modifications liées au vieillissement, puis propose une conduite à tenir pour anesthésier ces animaux. LES IMPLICATIONS CLINIQUES LIÉES AU VIEILLISEMENT Le système cardio-vasculaire

Lors de l’anesthésie, il convient d’éviter toute modification brutale ou majeure de la fonction cardio-vasculaire. L’hypotension est un risque majeur*. ● La pression artérielle est donc à monitorer avec attention [3, 8]. ● L’ECG est également indiqué. ●

L’appareil respiratoire La dépression respiratoire, l’hypoxémie, l’hypercapnie sont moins bien tolérées, que chez l’animal jeune. ● La pré-oxygénation, lorsque l’animal l’accepte, s’avère profitable car elle permet de diminuer la probabilité d’une hypoxémie dans les phases d’induction de l’anesthésie et d’intubation endotrachéale. ● L’intubation doit être réalisée avec précaution. ● L’apport d’oxygène, aussi bien pendant les anesthésies que pendant les sédations, est indispensable chez ces animaux (ventilation contrôlée en cas de nécessité). ➜ Le monitoring, clinique et instrumental, en particulier la capnographie et l’oxymétrie de pouls, est donc primordial. ●

1. Langgassstrasse 124 Postfach 8466 CH-3001 Bern Suisse

2Oniris Site de la Chantrerie, CS 40706, 44307 Nantes Cedex 03

Des examens complémentaires (bilans biochimiques, électrolytiques,…) sont souvent indiqués avant l’anesthésie. La fonctionnalité rénale

L’hypovolémie, l’hypotension, l’hypoxémie et l’hypercapnie sont à éviter, afin de minimiser les variations du flux sanguin rénal. L’utilisation de certaines molécules dont l’excrétion est rénale doit être rationnalisée. ● En plus du monitoring (cf. supra), il peut être pertinent de réaliser un suivi des “inout”**. En effet, une production d’urine absente ou insuffisante est un excellent indicateur d’une perfusion rénale inadaptée ou d’un dommage ischémique rénal. N.B. Toutefois, ces mesures devraient être appliquées lors de toute anesthesie, quel que soit l’age de l’animal. ●

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les particularités de l’animal âgé. ❚ Savoir prendre en charge l’anesthésie d’un animal âgé.

La fonction hépatique

La principale conséquence de ces modifications est la prolongation du temps d’élimination des molécules et l’augmentation potentielle du temps de récupération par rapport aux jeunes animaux. Il est donc judicieux d’éviter les principes actifs ayant une longue durée d’action. ● Le monitoring de la pression artérielle et un maintien de cette pression à un niveau correct sont importants afin d’éviter une réduction du flux hépatique. ●

L’hypothermie

L’hypothermie est associée à un grand nombre de complications (réveils lents, troubles de la coagulation et du métabolisme,…). Il est important de la prévenir. Différentes méthodes sont disponibles. Le réchauffement par air pulsé est recommandé. NOTES de lecteur arbitre *L’hypertension est également un risque avant l’induction.

**ll est très important de réchauffer efficacement

les fluides perfusés, les risques d’hypothermie étant majeurs.

121

Essentiel ❚ L’âge “physiologique” et l’âge “chronologique” peuvent ne pas correspondre (variations liées à la race, au patrimoine génétique, à l’alimentation, à l’environnement et à d’autres facteurs). ❚ Les besoins en agents anesthésiques, injectables ou volatiles diminuent avec l’âge.

ANESTHÉSIE ET SOINS ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Médecine du chien et du chat âgés - 265


126-128 Cas clinique Anesthésie BAT.qxp_Gabarit rubrique 22/10/2019 12:01 Page126

cas cliniques d’anesthésie chez le chien et le chat âgés

Mathieu Raillard1 Gwenola Touzot-Jourde2 Delphine HolopherneDoran2 1. Langgassstrasse 124 Postfach 8466 CH-3001 Bern Suisse 2Oniris Site de la Chantrerie, CS 40706, 44307 Nantes Cedex 03

Voici trois exemples de cas cliniques d’anesthésie sur deux chiens : un Border Collie mâle, âgé de 10,5 ans,

pesant 22 kg, une femelle Labrador, âgée de 11 ans, pesant 30 kg, et un Chat Européen Mâle castré, âgé de 14 ans, pesant 4,6 kg.

cas clinique n°1 L’animal malade

Le traitement

Chien Border Collie Mâle, 10,5 ans, 22 kg

TPLO (Ostéotomie de nivellement du plateau tibial). L’anesthésie

Le motif de consultation Boiterie du membre pelvien droit. ● Antécédents médicaux / chirurgicaux : - absents ; - animal correctement vacciné, vermifugé et traité contre les ectoparasites, mangeant des croquettes vétérinaires. ●

L’examen clinique Très bon état général. Embonpoint 3/5. ● Muqueuses roses, temps de recoloration capillaire < 2 s. ● Auscultation cardiaque sans anomalie, pouls frappé, synchrone (fréquence cardiaque 110 bpm). ● Auscultation claire des deux hémi-thorax (fréquence respiratoire : polypnée). ● Température rectale 37,8°C. ● Boiterie du membre pelvien droit de degré 4 : boiterie permanente avec appui allégé (suppression d’appui 1 mois auparavant, après une promenade). ● Amyotrophie du quadriceps fémoral droit. ● Douleur à la mobilisation du grasset droit. ● Signe du tiroir direct et indirect positif du grasset droit. ● Tuméfaction de la capsule articulaire du grasset droit. ● ●

Les examens complémentaires : ● Radiographies du grasset droit : arthrose du grasset. ● Examens biochimiques (bilan pré-anesthésique) : - Hématocrite, 46 p. cent ; - Protéines totales, 67 g/L ; - Urée, 0,5 g/L ; - Créatinine, 9 mg/L ; - PAL, 86 U/L ; - ALAT, 54 U/L (tous les paramètres dans les valeurs usuelles).

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 270 - Hors-série Médecine du chien et du chat âgés

126

Classification ASA 2, atteinte systémique modérée. ● Risques liés à l’anesthésie : - stress (caractère de la race, animal âgé, hospitalisation, possible panique au réveil à cause de l’anesthésie locorégionale) ; - douleur (déjà présente + provoquée par l’ostéotomie, hyperalgésie) ; - hypotension (animal âgé, péridurale, possibles saignements) ; - hypothermie (animal âgé, anesthésie relativement longue) ; - hypoventilation (animal âgé) ; - réveil et récupération possiblement longs. ● Analgésie : - morphine 0,1 mg/kg (inclue dans la prémédication) ; - péridurale de morphine (0,2 mg/kg) et de bupivacaïne (1 mg/kg) ; - méloxicam 0,1 mg/kg en post-opératoire ; - morphine intra-articulaire 0,1 mg/kg ● Prémédication : - médétomidine 4 µg/kg par voie IV, - morphine 0,2 mg/kg par voie IV , - qualité de la prémédication : bonne (sédation modérée, décubitus sternal, réponse aux stimulations auditives) ; - vomissement de suc gastrique. ● Induction (10 minutes après la prémédication) : - propofol 3,5 mg/kg par voie IV ; - spray de lidocaïne sur le larynx avant l’intubation ; - qualité de l’induction : bonne myorelaxation, intubation facile ; ● Entretien : - Isoflurane sous 100 p. cent d’O2, - p. cent expiré d’isoflurane durant l’en●

tretien : entre 1,1 et 1,4 p. cent sous 0,7 L/min d’O2 avec un circuit réinhalatoire. ● Temps d’anesthésie : 4 h 30. ● Fluidothérapie : - Lactate de Ringer à 10 mL/kg/h. ● Monitoring : - ECG ; - pression artérielle invasive (cathéter artériel à l’artère métatarsienne dorsale G) ; - capnographie et analyseur de gaz ; - sonde de température ; - oxymétrie de pouls. La gestion post-opératoire Au réveil : - qualité du réveil : excellente (calme extubation en 5 min suivant l’arrêt de l’isoflurane avec décubitus sternal et maintien autonome de la tête) ; - vidange de la vessie par taxis ; - hypothermie modérée (36°C) : mesures de réchauffement (tapis chauffant, bouillotes, Warm touch®) ; - score douleur nul au réveil (grille 4A vet), et 10 min après le réveil. ● Évaluation 4 h après l’intervention : - scores douleur (grille 4A vet) réalisés 4 h après l’intervention ; - scores inférieur à 5 (douleur légère) ; - pas de nouvelle analgésie “rescue” durant la fin de l’hospitalisation ; - cryothérapie pendant 20 min toutes les 4h durant la fin de l’hospitalisation ;reprise de la mobilité 6 h après le réveil ; - reprise de l’alimentation 8 h après le réveil. ● Évaluation à 24 h : - examen clinique ne montrant pas d’anomalie ; - score de douleur nul. ● Sortie d’hospitalisation avec le traitement suivant : méloxicam 0,1 mg/kg per os une fois par jour pendant 3 j, cryothérapie, antibiothérapie. ❒ ●


Pub R° V°abo 2019 BAT complete ma collection.qxp_Pub je complète ma collection 2011 15/07/2019 15:09 Page1

gestes et gestion

LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine-féline

ma bibliothèque

à portée de main

N°11 JANVIER FÉVRIER 2003

N°12

PERTES D’ÉQUILIBRE

MARS AVRIL MAI 2003

Conduite à tenir, fiches pratiques : - Conduite diagnostique - Identifier les causes des pertes d’équilibre - Conduite thérapeutique - Fiche - Prédipositions raciales à l’ataxie

Imagerie : - La radiographie dans le diagnostic des ataxies vestibulaires et médullaires - Les indications du scanner dans le diagnostic des ataxies

- Conduite diagnostique - Le bilan d’extension en cancérologie - Fiche - Nomenclature des principales tumeurs - Conduite thérapeutique - Les soins palliatifs - Chimiothérapie : l’administration des anti-mitotiques - L’immunothérapie dans le traitement des cancers

- Les causes de pertes d’équilibre : particularités

Rubriques

DOSSIER :

LES PERTES D’ÉQUILIBRE DU CHIEN ET DU CHAT

Reconnaître la perte d’équilibre initie la démarche diagnostique rigoureuse qui amène le vétérinaire à déterminer l’origine anatomique et à identifier la cause. L’observation clinique en est le fondement. Des règles simples permettent d’approcher l’origine anatomique du déficit ...

Management et entreprise

- Nutrition : carences nutritionnelles et troubles cutanés - Principe actif : la spironolactone - Analyse et commentaires : la ponction du liquide céphalo-rachidien - Hospitalisation : comment gérer les convulsions - Reproduction : dépister et prévenir les affections génitales du chien mâle âgé - Immunologie et le B.A. BA en BD : les mécanismes des vascularites

Les NK ont pour fonction de tuer toute cellule qui ne portent pas les antigenes du CMH de l organisme, grace leurs granules cytotoxiques. Ils sont tres actifs .

- Faut-il consentir une remise en cas d’échec ? - La gestion des clients mécontents par l’A.S.V.

Conduite à tenir, fiches pratiques : - L’examen de la cornée - Fiche matériel - Diagnostic différentiel des kératites chroniques - Conduite à tenir face à un œdème cornéen - Conduite à tenir face à un dépôt lipidique - Les affections héréditaires

Féline

DOSSIER :

Tribune - Le client mécontent, prévenir plutôt que guérir Entretien - Un entretien avec Véronique Bianchetti

LES PERTES DE TRANSPARENCE DE LA CORNÉE

Observations et protocoles :

- Mastocytome cutané chez une chienne - Tumeurs mammaires chez une chienne - Lymphome ganglionnaire chez un chien

Are you talkin to me ?

Fiches action :

Dossier - Gérer les clients mécontents

Comment gérer l’insatisfaction ou la colère d’un client ? Comment transformer une situation de conflit en opportunité pour l’entreprise vétérinaire ? Une tâche ingrate mais nécessaire qui apporte des résultats, à condition de faire le double pari de l'intelligence et de la bonne foi ...

JUIN JUILLET 2003

Conduite à tenir, fiches pratiques :

Féline œdème

N°13

LE CANCER : abord thérapeutique

Observation : - Syndrome vestibulaire

L’embouteillage s’aggrave, car les plaquettes sont activées par les immuns complexes, et induisent la cascade de coagulation.

Témoignage

- Ne pas outrepasser

LE CANCER CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT : ABORD THÉRAPEUTIQUE

Le but de la thérapie anticancéreuse doit être la qualité de vie de l'animal. Prévenir et traiter les problèmes associés à la tumeur ou au traitement est l’objectif principal du praticien et de son équipe ...

Management et entreprise

- Observation et protocole : Tumeur mammaire chez une chatte

Rubriques

Observations :

- Épisclérokératite granulomateuse nodulaire - Kératoconjonctivite sèche associée à une paralysie faciale

- Nutrition : la nutrition du chien et du chat cancéreux - Principe actif : la doxorubicine - Immunologie et le B.A. BA en BD : l’immunité anti-tumorale

Le rôle du praticien dans la décision médicale en cancérologie

du chien et du chat

Dépistage et prévention

- La visite d’achat - Les anomalies dentaires - Le syndrome obstructif - Les souffles cardiaques - La surdité congénitale - Les anomalies oculaires - la dysplasie coxo-fémorale - La dysplasie du coude - Les affections ostéoarticulaires de la croissance - Les affections ostéoarticulaires traumatiques - Les maladies génétiques

canine féline

- Conduite à tenir face aux kératites herpétiques

Fiche action :

Médecine préventive Vaccinologie

Observation : - Opacification de la cornée et séquestre cornéen

- L’A.S.V. et le suivi de l’animal cancéreux

DOSSIER :

REVUE DE FORMATION CONTINUE À COMITÉ DE LECTURE

- Le système immunitaire - La protection colostrale - Aménager les protocoles - Rappels : comment les gérer ? - Quel vaccin choisir ? - Limites et échecs de la vaccination

Rubriques

LES PERTES questions-client DE TRANSPARENCE les réponses aux questions que vous posent DE LA CORNÉE chaque jour vos clients... CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT

- Nutrition : intérêt des compléments nutritionnels en dermatologie - Principe actif : l’acide fusidique - Comportement : évaluer l’agressivité d’un chien à l’arrivée d’un bébé - Immunologie et le B.A. BA en BD : les particularités de l’œil

des acteurs de premier plan les...animaux

en élevage, l’autre va

REVUE DE FORMATION CONTINUE À COMITÉ DEmédecine LECTUREde prévention c’est une

Démarches diagnostiques

Pas de traitement sans une surveillance effectuée par le praticien, : l’une intéresse davantage Imagerie son équipe soignante, du sevrage à l’âgepar adulte : - Les … pièges de l’interprétation et par le propriétaire de l’animal radiographique et de dépistage.

Dans cette période, se met en place l’organisme de l’adulte ; il est alors possible de dépister et de traiter nombre d’affections futures...

- une polyurie-polydipsie d’origine hormonale - un retard de croissance - une hypertension artérielle - une obésité comme une maladie endocrienne - les anomalies du métabolisme phospho-calcique - une hypoglycémie - un diabète sucré

les syndromes paranéoplasiques endocriniens

surveiller

- Motiver son personnel - Le recrutement d’une A.S.V. : “valoriser et reconnaître l’apport du salarié” et pédiatriecomment se passent le relais Tribune - Les vétérinairaires salariés et lesNéonatalogie ASV deviennent éviter les pièges

revue de formation à comité de lecture Reconnaître et diagnostiquer ...

- Endocrinologie et dermatologie - Dysendocrinies et système cardio-vasculaire - Endocrinologie et comportement

Nutrition - Les erreurs fréquentes - Fiches - L’alimentation de la naissance au sevrage

ce qu’il faut Comportement

- Les bases du développement - Prévenir les troubles en élevage - Le dépistage individuel

ET PÉDIATRIE

Témoignage - Sandrine Macchi

gestes et gestion

du chien et du chat

Généralités

- Endocrinologie et urgences - Endocrinologie et cancérologie :

- Les affections parasitaires du chiot et du chaton - Les vaccins anti-parasites

Fiches action : Management et entreprise NÉONATALOGIE Dossier - La fidélisation des clients :

HORS-SÉRIE 2007 Les maladies endocriniennes

Abord transdisciplinaire

Parasitologie

HORS-SÉRIE :

Les pertes de transparence de la cornée sont un motif majeur de consultation dans la pratique quotidienne du vétérinaire généraliste comme du spécialiste ...

gestion

LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire

Féline

Article - Vendre une chimiothérapie : comment convaincre ?

Dossier - Comment vendre des soins lourds en clientèle : l’exemple de la cancérologie et de la chimiothérapie

HORS SÉRIE 2003 Néonatalogie gestes et et pédiatrie

- Diagnostiquer réponses un diabète insipide pratiques - Diagnostiquer

une maladie d’Addison :

des réponses aux questions hypocorticisme primaire posées par les confrères, - Diagnostiquer les ASV, ou les clients un...syndrome de Cushing

Thérapeutique

HORS-SÉRIE : - Les spécificités du chiot et du chaton

- Diagnostiquer une hypothyroïdie du chien - Diagnostiquer une hyperthyroïdie du chat

HORS-SÉRIE : nouvelles approches diagnostiques

Management et entreprise Fiches ASV : MALADIES ENDOCRINIENNES : lié à l’achat Conseil juridique - Les recours lors de litige - Le conseil au futur d’un chien ou d’un chat

acquéreur d’un chaton

Thérapeutique CHIRURGIE :

- Le conseil au futur Stratégie - Le paradoxe de la vaccination et thérapeutiques acquéreur d’un chiot Marketing - Vendre une consultation d’achat Discipline en plein essor, l’endocrinologie occupe désormais une place non négligeable

- Traiter un diabète insipide

Comment traiter des bilans - un préanesthésiques diabète sucré : insulines et insulinothérapie soins postopératoires permettent d’interpréter avec pertinence les résultats d’explorations biologiques,

dans notreDE pratique quotidienne. La sémiologie et la démarche diagnostique REVUE DE FORMATION CONTINUE À COMITÉ LECTURE aux si trompeurs parfois, et de mettre en place des traitements adaptés ...

- Traiter c’est une hypothyroïdie Quelle que soit l’intervention, au chirurgien que revient la responsabilité d’établir - Traiter une hyperthyroïdie avec précision l’indication opératoire, de gérer avec efficacité la période postopératoire, - Le traitement de prévenir et, si nécessaire, de prendremédical en charge les éventuelles complications ...

Management et entreprise

du syndrome de Cushing

Management et entreprise

chez le chien L’approvisionnement en médicament vétérinaire : l’importation légale - Insuffisance surrénalienne Le traitement de l’obésité : comment motiver le propriétaire Stratégie - Concevoir et aménager aiguë : urgence diagnostiqueun bloc opératoire La formalisation d’un service : évaluation du traitement d’un chien diabétique Comment et thérapeutique vendre des actes chirurgicaux élaborés Une analyse financière : faut-il faire des tests à la clinique ? des coûtsde etl’obésité les conséquences stratégiques - Les médicaments - La structure en activité chirurgicale spécialisée Économie - Comment analyser son activité chirurgicale A.S.V. - L’entretien du bloc opératoire - L’entretien des instruments de chirurgie - La communication autour de l’opéré

HORS SÉRIE 2005 Chirurgie : des bilans préanesthésiques

aux soins postopératoires chez le chien et le chat

Préparation chirurgicale - La consultation préopératoire - La préparation de l’animal opéré - La prévention de l’infection chirurgicale : asepsie et antisepsie - Comment évaluer le risque anesthésique pour établir un protocole adapté

Indications et limites indications et limites : - en chirurgie gastro-intestinale - en chirurgie orthopédique et en traumatologie ostéo-articulaire - en chirurgie de l’appareil urinaire - en chirurgie dentaire et maxillo-faciale - en chirurgie thoracique - en chirurgie reconstructrice - en chirurgie oncologique - en chirurgie du système nerveux

Gestion postopératoire - Fiche - Les mesures générales à prendre en période postopératoire - Complications et soins postopératoires en chirurgie gastro-intestinale - Soins et suivi postopératoires en chirurgie orthopédique - Soins et suivi postopératoires en chirurgie maxillo-faciale - Suivi et complications postopératoires en chirurgie urinaire - Suivi postopératoire en chirurgie thoracique - Soins postopératoires en chirurgie cutanée - Soins et suivi postopératoires en chirurgie endo-oculaire - Les soins postopératoires en neurochirurgie

REVUE DE FORMATION CONTINUE À COMITÉ DE LECTURE

B O N

D E

C O M M A N D E * Tarif praticien pour tous

Je souhaite compléter ma collection et recevoir les numéros déjà parus :

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Commander les hors-série : 63 € TTC 63 € TTC 65 € TTC 65 € TTC 68 € TTC 68 € TTC 68 € TTC

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❏ 6 numéros : 162 € TTC (3,33 € TVA) > 123 € ❏ 5 numéros : 140 € TTC (2,88 € TVA) > 105 € ❏ 4 numéros : 114 € TTC (2,34 € TVA) > 86 € ❏ 3 numéros : 87 € TTC (1,79 € TVA) > 66 € ❏ 2 numéros : 59 € TTC (1,21 € TVA) > 45 € ❏ 1 numéro : 31 € TTC (0,65 € TVA) > 23 € + port * Du N° 40 au N° 59 (par N°) : 40 € TTC (0,82€ TVA) > 27 € À partir du N° 60 (par N°) : 58€ TTC (1,19€ TVA) > 30 € + port * Tarifs sous réserve des stocks disponibles Pour institution ou pour 7 N° ou plus, nous consulter

❒ N°39* ❒ N°41 ❒ N°42 ❒ N°43 ❒ N°44 ❒ N°45 ❒ N°46

➜ Praticiens ❏ Hospitalisation du chien et du chat : ❏ Néonatalogie et pédiatrie : ❏ Diagnostic : de la clinique aux examens complémentaires du chien et du chat : ❏ Chirurgie des bilans préanesthésiques aux soins postopératoires : ❏ Les maladies infectieuses (chien et chat) ❏ Les maladies endocriniennes : ❏ Les affections cutanées :

LES DOSSIERS SPÉCIAUX DISPONIBLES ❒ N°1* ❒ N°3 ❒ N°4 ❒ N°5 ❒ N°6* ❒ N°7* ❒ N°8* ❒ N°10 ❒ N°11 ❒ N°12 ❒ N°13 ❒ N°14 ❒ N°15* ❒ N°16* ❒ N°17* ❒ N°18 ❒ N°19 ❒ N°21 ❒ N°23 ❒ N°24* ❒ N°26* ❒ N°27 ❒ N°28 ❒ N°29 ❒ N°30 ❒ N°31* ❒ N°32 ❒ N°33 ❒ N°34* ❒ N°36* ❒ N°37 ❒ N°38

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À renvoyer à NÉVA avec votre règlement Europarc - 15, rue Le Corbusier- 94035 Créteil Cedex France Tél. : +33 1 41 94 51 51 • Fax : +33 1 41 94 51 52 • Courriel : neva@neva.fr • site : www.neva.fr

❒ N°47 ❒ N°48 ❒ N°49 ❒ N°51 ❒ N°52 ❒ N°53 ❒ N°54 ❒ N°55 ❒ N°56 ❒ N°57 ❒ N°58 ❒ N°59 ❒ N°61 ❒ N°62 ❒ N°63 ❒ N°64 ❒ N°65 ❒ N°66 ❒ N°67 ❒ N°68 ❒ N°69 ❒ N°70 ❒ N°71

: Les ictères ❒ N°2* : Les cystites : La toux : Halitose et soins bucco-dentaires : Polyuro-polydipsie : Les douleurs ambulatoires : Pathologie des orifices : Les syncopes ❒ N°9 : Nodules et ulcères : Les troubles liés au vieillissement : Les pertes d’équilibre : Le cancer : abord thérapeutique : Les pertes de transparence de la cornée : Les diarrhées aiguës : La gestation (derniers numéros pour abonnés) : Les anomalies de la lignée blanche : Avortements et mortinatalité : Les zoonoses transmises à l’homme : Les paralysies ❒ N°20 : La cytologie : Les intoxications ❒ N°22 Stress et états de choc : Dyspnée et cyanose : Les maladies vectorielles ❒ N°25 : L’anesthésie : Les anomalies de position du globe oculaire : Les otites : Préparation et prévention des voyages : L’insuffisance cardiaque : Les pertes vulvaires : Les lithiases urinaires ➜ Prix éditorial : Les fièvres d’origine indéterminée : Les dépistages génétiques : Les pyodermites ❒ N°35* : L’arthrose : Les maladies rénales chroniques : La chirurgie des paupières : Reproduction : actualités en endocrinologie et en thérapeutique : Les vomissements aigus ❒ N°40 :Les saignements : Les examens en dermatologie : Cancérologie : actualités diagnostiques et thérapeutiques : Les affections hépatiques : Jetage et affections des voies respiratoires supérieures : Fertilité et reproduction assistée : Comportement - Conseils aux propriétaires et prévention des troubles : L’intolérance à l’effort : Œil et maladies générales l ➜ Prix éditoria : L’épaule douloureuse ❒ N°50 : Les gingivites : Les affections mammaires ➜ Prix éditorial : Spécial 12 ans : les avancées majeures : Les affections de la croissance : Les troubles du rythme cardiaque : Les anomalies congénitales : Les anémies : Antibiothérapie et antibiorésistance Les anémies immunologiques : Le syndrome queue de cheval : Les pertes de vision ❒ N°60 : Les intoxications : Les états kératoséborrhéiques : La dysplasie de la hanche : Les affections de l’intestin grêle : Les affections de l’œsophage : L’arthrose : mises au point et nouveautés : Les affections du colon : Les anomalies de l’écoulement des urines : Les affections de la région périanale : Les collectivités canine et féline : Les méthodes de contraception : Les épilepsies ❒ N°72 : Les convulsions


Chaque anesthésie générale est unique.

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Flacons de 250 mL

Le privilège du choix en anesthésie volatile. Sevotek 1000 mg/g liquide pour inhalation par vapeur pour chiens et chats. Composition : Sévoflurane : 1000 mg/g. Indications : Induction et entretien de l’anesthésie chez le chien et le chat. Contre-indications : Ne pas utiliser chez les animaux présentant une hypersensibilité connue au sévoflurane ou à d’autres anesthésiques halogénés. Ne pas utiliser chez les animaux présentant une sensibilité génétique connue ou suspectée à l’hyperthermie maligne. Effets indésirables : Une hypotension, une tachypnée, une tension musculaire à la palpation, une excitation, une apnée, des fasciculations musculaires et des vomissements ont été très fréquemment rapportés, basés sur les notifications spontanées après commercialisation. Une dépression respiratoire proportionnelle à la dose est fréquemment observée lors de l’utilisation du sévoflurane. La respiration doit donc faire l’objet d’une surveillance étroite durant l’anesthésie au sévoflurane, et la concentration inspirée de sévoflurane sera adaptée en conséquence. Une bradycardie induite par l’anesthésie avec le sévoflurane est fréquemment observée. Cette bradycardie est réversible suite à l’administration d’anticholinergiques. Des mouvements de pédalage des membres postérieurs, haut-le-cœur, salivation, cyanose, extrasystoles ventriculaires et dépression cardiopulmonaire excessive ont été très rarement rapportés, basés sur les notifications spontanées après commercialisation. Chez les chiens, comme d’autres anesthésiques halogénés, le sévoflurane peut induire des élévations transitoires de l’aspartate-aminotransférase (ASAT), de l’alanine-aminotransférase (ALAT), de la lactate déshydrogénase (LDH), de la bilirubine et du nombre de leucocytes. Chez les chats, des diminutions transitoires de l’AST et de l’ALT peuvent survenir suite à l’utilisation du sévoflurane tandis que les enzymes hépatiques ont tendance à rester dans les normes. L’hypotension qui se développe durant une anesthésie au sévoflurane peut entraîner une diminution du débit sanguin rénal. La possibilité que le sévoflurane provoque des épisodes d’hyperthermie maligne chez les chiens et les chats sensibles ne peut pas être écartée. Temps d’attente : Sans objet. Régime : Liste I. Usage vétérinaire. Respecter les doses prescrites. À ne délivrer que sur ordonnance. Délivrance interdite au public. Administration exclusivement réservée aux vétérinaires.

Isoflurin 1000 mg/g liquide pour inhalation par vapeur. Composition : Isoflurane : 1000 mg/g. Indications : Chez les chevaux, les chiens, les chats, les oiseaux d’ornement, les reptiles, les rats, les souris, les hamsters, les chinchillas, les gerbilles, les cobayes et les furets : Induction et maintien de l’anesthésie générale. Contre-indications : Ne pas utiliser en cas de prédisposition connue à l’hyperthermie maligne. Ne pas utiliser en cas d’hypersensibilité à la substance active. Effets indésirables : L’isoflurane entraîne une hypotension et une dépression respiratoire qui sont dose-dépendantes. Des cas d’arythmie cardiaque et de bradycardie transitoire n’ont été que rarement signalés. Une hyperthermie maligne a été signalée dans de très rares cas chez des animaux sensibles. Lorsque l’isoflurane est utilisé pour anesthésier un animal avec un traumatisme crânien, s’assurer que la ventilation artificielle est appropriée pour maintenir des niveaux de CO2 normaux, afin d’éviter une augmentation du flux sanguin cérébral. Temps d’attente : Viande et abats : Chevaux : 2 jours. Régime : Liste I. Usage vétérinaire. Respecter les doses prescrites. À ne délivrer que sur ordonnance. Délivrance interdite au public. Administration exclusivement réservée aux vétérinaires.

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Réf. 668/09/2019

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