le jetage nasal l’examen clinique chez les équidés
Catherine Gaillard-Lavirotte Clinique Vétérinaire des Lavandes 8, avenue Aristide Briand 26 160 La Bégude de Mazenc
Objectif pédagogique
L’examen clinique complet permet de hiérarchiser les examens complémentaires à effectuer, lors de jetage chez le cheval. Cet article présente les différentes phases de cet examen.
Réaliser l’examen clinique d’un cheval qui présente un jetage.
Définition
S
igne clinique très fréquemment rencontré chez les équidés, le jetage peut être le principal symptôme de nombreuses maladies (sinusite, empyème des poches gutturales, mycose des poches gutturales), ou n’être qu’une des manifestations cliniques de l’affection. Par exemple, lors de maladie obstructive chronique des petites voies respiratoires, le jetage est présent dans la moitié des cas, mais la toux et la détresse respiratoire représentent le principal motif d’appel du propriétaire (encadré). L'objectif de cet article est de revisiter les principales causes de jetage auxquelles le praticien est confronté et de proposer une démarche diagnostique, en présentant les principaux examens complémentaires qui peuvent être réalisés en clientèle courante. CARACTÉRISATION DU JETAGE
Afin d’orienter sa démarche diagnostique, il est important de déterminer si le jetage est séreux, muqueux, spumeux, purulent ou hémorragique, s’il contient des aliments ou s’il est une combinaison de ces événements. ● La présence d’une odeur nauséabonde, l’expression uni- ou bilatérale, la durée
Le jetage est défini comme l’écoulement de matériel non gazeux par les naseaux.
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NOTE *cf. Fiche Caractériser le jetage :
Jetage sanguin bilatéral lors d’une mycose de la poche gutturale gauche (photos C. Gaillard-Lavirotte).
les pièges à éviter, du même auteur, dans ce numéro.
Essentiel
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Fracture ouverte des côtes avec pneumothorax
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d’évolution, l’intensité, la fréquence, les modalités d’apparitions, la contagiosité, la présence de symptômes associés, les modifications au cours du temps sont également à confronter à la nature du jetage, afin de le caractériser le plus précisément possible*.
Encadré - Pathophysiologie du jetage d’origine respiratoire L’appareil respiratoire est une interface entre - Lors d’inflammation discrète, les sécrétions
l’environnement et le milieu intérieur corporel. Constituée d’un épithélium pseudo-stratifié, sa muqueuse, produit des sécrétions qui doivent le protéger de tout matériel nocif contenu dans l’air inspiré, mais aussi permettre le réchauffement et l’humidification de l’air inspiré. Ainsi, il existe en permanence une certaine quantité de fluide dans l’appareil respiratoire. ● Tout dérèglement de cet équilibre, en raison d’agents irritants ou infectieux, de perturbations immunitaires et autres anomalies pathogéniques se traduit par une augmentation des sécrétions.
rencontrées sont séreuses à muqueuses. - Lors d’inflammation sévère ou de contamination bactérienne, les polynucléaires neutrophiles et les autres cellules inflammatoires affluent dans ces sécrétions et en modifient l’aspect. De translucides, elles deviennent troubles, puis opaques, pour se colorer dans des teintes jaunâtres à verdâtres. ● En raison de l’importante vascularisation de la muqueuse respiratoire, tous les phénomènes de nature érosifs ou invasifs peuvent induire des saignements plus ou moins intenses selon la nature et la localisation des lésions.
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❚ Déterminer d’abord si le jetage est séreux, muqueux, spumeux, purulent ou hémorragique, s’il contient des aliments, ou s’il est une combinaison de ces événements. ❚ Des "crachats" sur le sol ou les murs du box, des marques de décoloration, d’irritation ou des croûtes sèches sur les naseaux et le devant des antérieurs sont des signes indirects de jetage. ❚ Veiller à bien explorer les nœuds lymphatiques mandibulaires et rétro-pharyngiens.
ÉQUIDÉS
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine MAI / JUIN / JUILLET 2004 - 9