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tribune Érick Lelouche “L’intérêt de la médicalisation des animaux âgés : autant de domaines de recherche possibles, riches de promesses pour de nouveaux traitements”.

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’as de beaux vieux tu sais !” Tel pourrait se résumer de façon, certes, cavalière mais humoristique l’intérêt de la médicalisation des animaux âgés. Récemment, une exposition, organisée par l’Association Rhône Alpes féline, mettait à l’honneur les vieux chats de 10 ans et plus. Cette manifestation, encore anecdotique, sera probablement amenée à se reproduire. Elle signe en tout cas l’intérêt croissant porté par les propriétaires à leurs vieux animaux, intérêt prenant l’ampleur d’un phénomène de société. Cela n’ a rien de surprenant dans un monde occidental où la population humaine vieillit de mieux en mieux et de plus en plus longtemps. L’animal de compagnie a bel et bien trouvé sa place au sein des foyers occidentaux. Et ce que l’homme exige pour lui-même en terme de bonne santé, il va l’exiger aussi pour son animal.

PERMETTRE AUX ANIMAUX DE VIEILLIR LE MIEUX POSSIBLE ET LE PLUS LONGTEMPS POSSIBLE Permettre aux animaux de vieillir, comme leurs maîtres, le mieux possible et le plus longtemps possible, tel est bien l’enjeu sociologique. Celà signifie davantage de soins médicaux, donc davantage de vieux animaux. Cette exigence se traduit par un marché croissant de la gériatrie canine et féline, auquel les vétérinaires praticiens et les laboratoires trouvent un intérêt économique évident. ● La gériatrie représente d’ores et déjà une part essentielle de la médecine et de la pharmacie vétérinaire. Pour exemple chez Boehringer Ingelheim, deux produits dans ce domaine thérapeutique représentent à eux seuls plus de 80 p. cent de l’activité canine du laboratoire. Sensible à cette demande de plus en plus pressante des vétérinaires et des propriétaires, les laboratoires déclinent désormais de plus en plus souvent en médecine vétérinaire l’arsenal thérapeutique humain : A.I.N.S. - "oxicams", "coxibs", "profènes" sont apparus ou vont apparaître dans le traitement de l’arthrose et la gestion de la douleur ; le traitement de l’insuffisance cardiaque a été révolutionné par les I.E.C. de plus en plus nombreux sur le marché vétérinaire et plus récemment, par l’arrivée d’une ●

nouvelle classe de thérapeutique. Dans les domaines de l’urologie-néphrologie, de l’ophtalmologie avec la chirurgie de la cataracte, de grands progrès ont aussi été réalisés. ● Demain, parions que la cancérologie sera non seulement une discipline majeure de la médecine vétérinaire par la chirugie, mais aussi par la thérapeutique médicale. De même qu’en médecine humaine, toutes les atteintes à la qualité de vie demanderont à être prises en charge. Mais l’axe majeur, audelà de la prise en charge des maladies inéluctables (cœur, squelette, cerveau), c’est la prévention, avec des aliments et des compléments alimentaires pour les vieux chiens et les vieux chats. Mais aussi des conseils et des bilans médicaux réguliers à l’instar de ce qui se fait chez l’homme. DE NOUVEAUX DOMAINES À CONQUÉRIR

Érick Lelouche Directeur de la Division Santé animale Boehringer Ingelheim B.P. 292 51060 Reims Cedex

Erick Lelouche Permettre aux animaux de vieillir, comme leurs maitres, le mieux possible et le plus longtemps possible, tel est bien l’enjeu sociologique. Celà signifie davantage de soins médicaux, donc davantage de vieux animaux.

● Autant de domaines de recherche possibles, riches de promesses pour de nouveaux traitements. Autant de moyens de répondre aux exigences accrues des propriétaires de ces vieux animaux, prêts à mettre le prix pour assurer à leur compagnon une fin de vie, la plus longue et la plus sereine possible. ● Pour les praticiens déjà installés, de nouvelles opportunités pour exercer leur curiosité intellectuelle et de nouvelles opportunités de formation professionnelle se profilent. Plus prosaïquement, ces orientations assurent de nouvelles sources de revenus au vétérinaire, grâce à de nouveaux actes médicaux et chirurgicaux, grâce à de nouveaux types de traitements. Cette évolution se traduit déjà par la mise en place de consultations spécialisées en gériatrie dans les écoles vétérinaires.

a meilleure connaissance et surtout la meilleure prise en compte des affections liées à l’âge, le désir d’améliorer comme chez l’homme la qualité de la fin de vie, le développement et la mise à disposition d’un arsenal thérapeutique de plus en plus sophistiqué en gériatrie font et feront de plus en plus de la médicalisation des animaux âgés un enjeu majeur de la médecine ❒ vétérinaire.

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MANAGEMENT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE OCTOBRE / DÉCEMBRE 2002 - 599


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