« Je me souviens de mon premier contact avec les couleurs. On m’avait donné une vieille boite d’aquarelles qui appartenait à mes sœurs. Les deux seules couleurs qui restaient étaient du mauve et de l’ocre. Les mélanger donnait un résultat abominable. C’est avec ces couleurs que j’ai barbouillé un album Gédéon de Rabier. »
À lire ces souvenirs de Tomi Ungerer interrogé sur ses dessins d’enfance, on perçoit immédiatement le plaisir physique et la joie de la découverte qu’ont constitué ses premières expériences d’illustrateur. En quoi les dessins de l’enfance portent-ils déjà le germe de l’œuvre à venir ? Que racontent-ils de l’apprentissage de ce garçon aux dispositions hors du commun dans le contexte singulier de l’occupation allemande ? Le musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration conserve dans ses collections près de 600 dessins réalisés par l’artiste entre 1935 et 1953 et soigneusement collectés au fil des ans par sa mère.