En juillet 1518, des dizaines de personnes se mettent soudainement à danser dans les rues de Strasbourg. Hommes ou femmes, rien ne semble pouvoir les arrêter. Cette « épidémie », qui s’étend sur plusieurs semaines, ébranle la cité et frappe les esprits au point d’être consignée par de nombreux chroniqueurs de l’histoire municipale. Le caractère étrange et fascinant du phénomène lui vaut également de récentes adaptations littéraires.
Sans proposer d’explication définitive, il s’agit dans cet ouvrage de présenter les documents historiques dont on dispose pour juger de ce qui a véritablement eu lieu, mais aussi d’esquisser une historiographie critique des lectures postérieures. Chroniqueur, théologien, médecin, psychiatre, historien, anthropologue, chacun a proposé au fil du temps son diagnostic ou sa théorie. C’est sans doute que, même 500 ans plus tard, cette suspension momentanée de l’ordre établi continue d’interroger nos constructions sociales.