Echobio n28

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EchoBio © Paul Salu - Fotolia.com

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Thierry Janssen Cultiver sa santé

En ÉÉcosse cosse,, un Eden den végétal

Bien se nourrir face au cancer Des meubles écolo

Dossier N°28 Mars/Avril 2011

Conserver onserver les aliments Les bio innovent



A B O N N E Z - VO U S ! Sur INTERNET : echobio.fr/boutique

Actualités Régions ............................................ 4 France ...............................................8 Planète ............................................. 10 Environnement ............................ 12

Edito Protéger l’eau, une priorité Atteindre un bon état des eaux en 2015 est devenu une obsession. Tout du moins dans les textes, car l’Union européenne l’impose. Dans les faits, on en est encore loin. Malgré les actions et les efforts en cours, la qualité des eaux, c’est-à-dire indemne de toxiques, pesticides, nitrates, et même substances médicamenteuses, est encore loin d’être atteinte.

Sensibiliser aussi les jardiniers Si l’agriculture est en grande partie pointée du doigt, les jardiniers amateurs, dont les rangs ne cessent de s’étoffer, le sont aussi. Chaque année, ceux-ci répandent encore près de 5 000 tonnes de pesticides dans leur jardin ou leur potager. Se rendent-ils compte des dégâts qu’ils provoquent sur l’environnement, la santé, la leur et ceux des autres ? Irritation de la peau ou des poumons, légumes contaminés, pollution des eaux et du sol, perte de la biodiversité… Malgré les nombreuses informations qui poussent un peu partout sur le jardinage bio, les habitudes sont tenaces. Un petit coup de désherbant par ici, quelques pschitts d’anti-pucerons par là, de l’antimousse sur le gazon… Juste un peu ! Face à ces pratiques, le ministère du Développement Durable et ses partenaires ont relancé, pour la deuxième année consécutive, la campagne nationale de sensibilisation : “Pesticides, apprenons à nous en passer !” Sur les 17 millions de jardiniers amateurs en France, 32 % estiment que ces produits sont dangereux mais 20 % les considèrent encore et toujours inoffensifs. Il faut le reconnaître : la prise de conscience de la toxicité des pesticides s’avère très faible chez les jardiniers amateurs qui recherchent avant tout l’efficacité, plus que des produits “bio” ou “naturels”. Ils privilégient les gros légumes bourrés de fertilisants et les allées sans un brin d’herbe pour épater les voisins… Les rayonnages des magasins les comblent, et les produits autorisés en bio sont encore trop peu visibles. Pourtant, de nombreuses techniques existent, utilisant le compost pour fertiliser, certaines plantes comme répulsifs, la biodiversité comme réservoir de prédateurs, la binette pour désherber… Et accepter, comme le font les agriculteurs bio, que les fruits et légumes soient peut-être plus petits, mais tellement plus goûteux !

Christine Rivry-Fournier Les Éditions Fitamant publient Echobio et Biofil, la revue professionnelle des agriculteurs bio. Contact : Éditions Fitamant, 2 rue Félix Le Dantec, 29000 QUIMPER, tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, com@fitamant.fr

Portrait.......................................... 13 Thierry Janssen, un thérapeute à la recherche de sens

Reportage ................................... 16 Écosse : l’extraordinaire jardin de Findhorn

Zoom .............................................. 18 La ronde des étiquettes bio

DOSSIER .................................22 à 31 Conserver les aliments • Techniques et ingrédients bio • L’irradiation, quelle réalité ? • La conservation maison

Art de vivre ................................ 32 Alimentation et cancer : des liens étroits

Beauté ...........................................36 Les dessous du savon La maca, sacrée plante des Incas !

Cuisine ..........................................42 Légume et condiment : l’oignon

Habitat ..........................................44 Se meubler écolo

Jardin .............................................48 Les semis maison

Nouveautés Produits....................50 À vos agendas ! ............................... 52 Le coin des livres ............................54


ACTUALITÉS RÉGIONS La Moselle fait renaître ses vins

Des cantines de qualité en Pays-de-la-Loire

En 1870, la Lorraine comptait 34 000 hectares de vigne ! La Moselle fut une grande zone vinicole, rayée de la carte suite à l’annexion allemande et l’ère de la sidérurgie. Aujourd’hui, une poignée de viticulteurs passionnés fait revivre cette production, soutenus par le Conseil général et la Chambre d’agriculture. 800 hectares viennent d’être classés AOC Moselle par l’Inao (Institut national des appellations d’origine). Un joli potentiel car le vignoble actuel couvre à peine 80 hectares dont un tiers en bio. Viticulteur champenois, Pascal Oury Schreiber vient d’achever la conversion de 9 hectares. “Je pensais que la conduite de la vigne serait difficile en bio. Au final, c’est plus facile qu’en Champagne. Nous sommes à 300 mètres d’altitude, c’est un peu venté et sans pression parasitaire. Le seul problème vient de l’herbe qui pousse vite !”, constate-t-il. Son vin, de cépages auxerrois, pinot gris, riesling et gewurztraminer fait un tabac à Metz. Mais, relancer cette appellation sera long, d’autant plus que les vignerons de métier avaient disparu. Il restait juste des amateurs. Aujourd’hui, la Région a instauré un suivi technique, octroie des droits de plantation, et des jeunes s’installent. “La difficulté vient du parcellaire, datant de Napoléon, et très éclaté. Les propriétaires ont oublié leurs terres qui sont boisées et en friche”, explique Pascal Oury Schreiber qui ambitionne de faire reconnaître les mousseux comme crémants de Lorraine.

Manger mieux et local, tel est le vœu de la Région pour ses lycéens et apprentis. La qualité de l’alimentation est en effet inscrite dans son agenda 21, pour des “lycées éco-responsables”. Si le bio et la garantie sans OGM sont retenus d’office, ce ne sont pas les seuls critères. “Certains produits locaux de labels de qualité pourront y être associés, de manière à mieux maîtriser les surcoûts”, confie Mathieu Orphelin, président de la commission Éducation et Apprentissage à la Région. Celle-ci les prendra en charge, sans incidence sur le prix du ticket de cantine. Un budget de 700 000 euros est consacré à une phase expérimentale. Elle démarre avec 37 lycées et 5 CFA (centre de formation des apprentis) pour 25 000 repas par jour. En juin prochain, une restitution devrait définir des orientations en matière d’approvisionnement ou de transformation locale. “Il s’agit d’échanger et mutualiser les expériences, sachant par exemple que plusieurs établissements ont créé un groupement d’achat pour de la viande bio et label rouge, ajoute l’élu. Certains lycées ont des surcoûts limités voire inexistants car les légumes ou fruits bio de saison ne sont pas forcément plus chers, les grammages de viande de qualité peuvent être réduits et on peut aller vers les protéines végétales comme alternative.” Les cuisiniers des cantines régionales s’y intéressent de près. Une statistique révèle que 77 % d’entre eux sont demandeurs de formation sur le bio. À terme, tous les lycées et CFA régionaux devront être concernés, soit 13 millions de repas par jour.

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En Ile-de-France, la bio au menu des écoles La bio de proximité entre aux menus des cantines d’Ilede-France. À Bagneux dans les Hauts-de-Seine, ville de plus de 39 000 habitants, elle s’installe peu à peu. Pour la première fois dans cette région, des producteurs bio locaux ont répondu à un appel d’offre en restauration collective, via une agence de conseil, Vivrao, à l’origine du concept “Mon assiette bio, ma pelle”, et le Groupement des Agriculteurs Biologiques (Gab d’Ile-de-France). “Notre objectif est de proposer des produits bio issus de l’agriculture locale, en garantissant une juste rémunération aux producteurs”, indiquent les initiateurs du projet. Déjà, grâce aux actions du Gab, les jeunes convives peuvent déguster du pain “Bio d’Ile-de-France”, issu d’une filière équitable et locale en lien avec les agriculteurs, meuniers et boulangers. D’autres aliments bio figurent aussi dans les repas scolaires, comme des fromages, fromages blancs, pommes, yaourts, poulets… mais livrés de façon individuelle. Bagneux est la première ville à bénéficier d’une offre collective de plusieurs d’entre eux. Trois fermes franciliennes fournissent, depuis le mois de novembre, pommes, poires, lentilles, yaourts nature et aromatisés à la cuisine centrale. Celle-ci prépare 3 200 repas par jour pour les écoles, le foyer-logement, la maison de retraite, le centre de loisir et les repas à domicile. “Nous proposions déjà un repas bio mensuel. Cette fois, notre ville franchit un nouveau cap en s’engageant dans ce programme”, précise Nezha Chami, déléguée à la restauration de Bagneux. La gamme va s’étoffer dès septembre prochain avec des légumes de quatrième gamme, notamment des carottes râpées locales.



ACTUALITÉS RÉGIONS La Haute-Normandie protège ses eaux Soucieuse de protéger sa ressource en eau potable très touchée par la pollution agricole, la Communauté d’agglomération Seine-Eure (Case) et ses 29 communes autour de Louviers, entre Evreux et Rouen, fait appel à la bio. Une zone de 100 hectares vient d’être créée, dédiée à l’agriculture biologique sur le périmètre de protection rapprochée de ses forages. Avec l’aide de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, du Conseil général de l’Eure et de l’État, la Case est en train d’acquérir les terres, jusque-là propriété de l’Établissement public foncier de Haute-Normandie dans le cadre de la ville nouvelle de Val de Reuil. 80 % de l’investissement foncier est pris en charge par des subventions. 30 hectares vont être consacrés au maraîchage bio, sous la houlette du Groupement des agriculteurs bio de Haute Normandie. Un appel à candidatures a été lancé à l’automne, réclamant impérativement un diplôme ou une formation en maraîchage mais aussi déjà un minimum d’expérience de terrain. Six dossiers sont retenus. Les entretiens se déroulent actuellement pour déterminer quels agriculteurs vont s’installer. Les projets aujourd’hui à l’étude sont portés par des personnes individuelles et des associations d’insertion. Les premiers légumes devraient être récoltés au printemps 2012, promus à des débouchés diversifiés : Min de Rouen, cantines, Amap…

Languedoc-Roussillon : En Charente-Maritime, une forte progression à gérer

la Corab et Alter Eco!

En 2010, avec 6,4 % de ses terres agricoles en bio, le Languedoc-Roussillon s’est imposé en seconde place des régions de France en terme de proportion de ses surfaces agricoles converties en bio, dépassant l’objectif du Grenelle de l’environnement. Dans cette région méridionale connue surtout pour ses vignobles et ses fruits et légumes, la bio a ainsi progressé de 27,5 %, pour atteindre 40 962 hectares certifiés et environ 20 000 ha en conversion, surtout en vignes. Deuxième département français en nombre de fermes bio après la Drôme, avec 554 producteurs, le Gard est moteur dans cette évolution. Avec 10,5 % de sa surface en bio, les Pyrénées-Orientales sont en troisième place nationale de la part des terres agricoles consacrée à la bio. Quant à l’Hérault, il est passé au 4e rang en nombre de producteurs certifiés, avec 453 recensés. Ainsi, la région compte aujourd’hui 1 800 exploitations bio. Face à cet engouement, le Conseil Régional a réaffirmé sa volonté de s’investir pour poursuivre dans cette voie, en renforçant la construction de projets et en facilitant l’accès de la population locale aux produits bio, vin, céréales, pain, pâtes, miel, fromages de brebis, œufs et volailles, plantes à parfum, aromatiques et médicinales, olives… Des initiatives de regroupement de l’offre vont être soutenues pour favoriser l’approvisionnement de proximité. Dans la région, la demande continue de croître, stimulée par un environnement très porteur.

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Après des produits bioéquitables “Nord-Sud”, le distributeur Alter Eco lance sa première gamme de produits bio “Nord-Nord”, en lien avec la Corab, la coopérative bio de St-Jean d’Angelys, implantée en Charente-Maritime. Spécialisée dans les légumineuses, céréales et oléagineux, cette coopérative historique de la bio, forte de 120 adhérents, produit 5 500 tonnes de grains exclusivement bio sur 3 000 hectares. “Nous comptons doubler les surfaces d’ici deux ans, en lien avec une filière bio régionale dynamisée par un pôle bio de stockage et de transformation”, indique son président Edouard Rousseau, également producteur. Cette dynamique, qui respecte le métier d’agriculteur, a la volonté d’ancrer et de consolider les exploitations bio dans le paysage local. “Nous voulons maintenir et développer l’emploi tout en offrant, avec ce mode de production respectueux de l’environnement, une alternative à l’agrandissement et l’intensification systématique des exploitations.” Bénéficiant d’un contrat avec Alter Eco, la nouvelle gamme propose trois légumineuses, lentilles, haricots blancs et pois cassés, complétées par deux müeslis composés de flocons de céréales complètes, de fruits secs oléagineux. “Cette gamme participe à une alimentation saine et riche en nutriments essentiels, notamment protéines végétales, minéraux, oligo-éléments…”, indiquent les protagonistes de cette initiative inédite.



ACTUALITÉS FRANCE Des traces de médicaments dans l’eau Lancée en 2009, l’étude du ministère de la Santé sur la présence de substances médicamenteuse dans les eaux a enfin remis ses premières conclusions fin janvier. Des résultats attendus sachant qu’il n’existe pas, à ce jour, de limite de résidus de médicaments dans les eaux, tant en France que dans l’Union européenne. Pourtant, le rapport prouve que des traces sont présentes : 25 % des prélèvements en eau potable traitée en contiennent. 45 substances pharmaceutiques ont été recherchées, d’origine humaine, vétérinaire ou leurs métabolites. Si, parmi ces molécules, 26 n’ont jamais été retrouvées, 19 ont été détectées au moins une fois parmi lesquelles 5 étaient présentes à des concentrations trop faibles pour être quantifiées. Pour les 25 % d’échantillons positifs, les analyses révèlent la présence simultanée d’une à quatre molécules. Hormis la caféine, celles le plus souvent détectées sont la carbamazépine (anti-épileptique) et son principal métabolite ainsi que l’oxazépam (anxiolytique) qui est à la fois une molécule mère et un métabolite de benzodiazépines. Si plus de 90 % des échantillons présentent une concentration maximale cumulée inférieure à 25 ng/L, moins de 5 % des échantillons dépassent les 100 ng/L. Dans les eaux brutes, on retrouve les trois mêmes molécules principales, avec des concentrations parfois plus fortes que dans les eaux traitées. “La comparaison eaux brutes et eaux traitées semble illustrer l’efficacité des filières de traitement”, note le ministère. Un plan d’actions co-piloté par les ministères chargés de l’environnement et de la santé va être mis en place, visant à améliorer la réduction des rejets dans l’environnement. www.anses.fr

Les affiches “chocs” de la FNE

Protéger les zones de captage d’eau

En lançant une campagne de communication “coup-de-poing” à la veille du salon de l’Agriculture fin février, France Nature Environnement (FNE) a voulu taper fort. Et elle a réussi, déchaînant de vives réactions de la part de l’agriculture conventionnelle et du ministère. Par six affiches “chocs”, l’association dénonce les conséquences sur l’environnement des pratiques de l’agriculture industrielle. “Malgré le Grenelle et les attentes des consommateurs, les avancées sont trop timides, et les freins aux changements subsistent”, explique la FNE, qui se refuse pourtant à stigmatiser les agriculteurs, considérés comme victimes d’un système productiviste à outrance. “Dans les fermes, les campagnes, tous les jours des paysans font face à des situations d’endettement terribles, au profit des prescripteurs d’intrants chimiques, explique Dominique Marion, président de la Fnab, la Fédération des agriculteurs bio, qui soutient cette campagne. Leurs charges d’exploitation n’ont cessé de croître ces dernières années. Pourtant, leur revenu aurait dû être en grande partie couvert par les contribuables au travers des aides de la Pac, ellesmêmes captées par une minorité de producteurs.” Si 15 agriculteurs se convertissent à la bio chaque jour, comme l’estime l’Agence Bio, c’est qu’ils sont nombreux à chercher des alternatives nouvelles et valorisantes, autant pour leur métier que leurs produits.

Sur les 34 000 captages d’eau potable en France, 5 000 ont été identifiés comme prioritaires. Parmi eux, 500 dits “captages de Grenelle”, très menacés par les nitrates et les pesticides doivent être protégés d’urgence d’ici 2012, comme le stipule la loi du même nom. Des actions sont lancées par les six Agences de l’eau, à travers la France. Le but est de nettoyer ces zones sensibles de tout risque de pollution par les produits chimiques nocifs, notamment ceux issus de l’agriculture. De nombreux acteurs sont concernés, dont les collectivités locales, les syndicats des eaux, les agriculteurs… mais ils n’ont pas toujours les mêmes intérêts, si ce n’est, pour 2015, d’atteindre un bon état des eaux, comme l’impose l’Union européenne. “La gestion de l’eau est très complexe, explique Raoul Leturcq, agriculteur bio en Picardie, engagé pour la défense de cette ressource précieuse au sein du réseau de Fédération des agriculteurs bio (Fnab). Il faut tisser des partenariats afin d’amener les acteurs à mettre en place les meilleures solutions, en faisant évoluer l’agriculture conventionnelle.” Convertir les terres en bio est une réponse, mais nécessite de nouer des liens sur le territoire, pour créer tout un contexte favorable, autant au niveau du soutien technique, de la formation, que des débouchés. “C’est pourquoi nous avons conçu un outil de diagnostic, une aide indispensable pour réussir ces démarches, avec le plus grand consensus possible”, explique le producteur bio. 12 sites pilotes servent aussi de référence.

www.fne.asso.fr

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www.fnab.org


La bio continue à pousser Malgré le contexte de crise, l’agriculture biologique poursuit son développement. Les tous premiers indicateurs montrent qu’en France, la bio s’ancre encore plus dans le paysage. Côté production, les estimations annoncent que la barre des 20 600 producteurs bio a largement été franchie fin 2010, soit 50 % de plus qu’en 2008, et 22 % de plus qu’en 2009. Au total, plus de 30 000 opérateurs travaillaient en bio en France, toutes activités confondues (producteurs, préparateurs, distributeurs). Côté surface, l’Agence Bio comptabilise désormais 832 000 hectares conduits en bio. Du côté de la consommation, même tendance porteuse : le marché global des produits issus de l’agriculture bio a également poursuivi sa croissance en 2010, avec une hausse de 10 % en moyenne, pour

Annonces immobilières : le DPE obligatoire Depuis le 1er janvier, conformément au Grenelle 2, toutes les annonces immobilières pour des logements et locaux à vendre ou à louer doivent afficher le résultat du diagnostic de performance énergétique (DPE). Cette mesure s’applique aux particuliers comme aux professionnels (notaires, agents immobiliers, presse spécialisée…). Ce DPE, déjà obligatoire pour la vente depuis trois ans, classe les logements en sept catégories selon leur consommation énergétique : de A en dessous de 50 kWh/m2/an à G au-delà de 450 kWh/m2/an. Pour l’acquéreur ou le locataire, l’information est significative : pour un logement de 100 m2 chauffé au gaz, la facture énergétique passe de 250 € par an à 2 250 € entre les catégories A et G. Mais, selon une étude réalisée en 2008 par le site pap.fr sur des logements en région parisienne, trois biens sur quatre sont classés entre D et F ! Autre nouveauté du Grenelle 2 : les informations contenues dans le DPE sont désormais opposables en justice en cas de contestation. www2.ademe.fr

atteindre 3,3 milliards d’euros. “Les Français sont très attachés aux produits bio qui constituent un peu une valeur refuge en temps de crise, analyse Élisabeth Mercier, directrice de l’Agence Bio. De plus, manger bio fait évoluer en profondeur les habitudes de consommation.” Les étiquettes sont regardées de plus près, ainsi que l’équilibre alimentaire, l’achat de produits de saison, la réduction des emballages, le désir de cuisiner… Selon le nouveau Baromètre CSA/Agence Bio, 43 % des Français en ont consommé au moins une fois par mois en 2010, dont 23 % au minimum une fois par semaine, soit plus d’un Français sur 5. 7 % en mange tous les jours. Les jus de fruits, les produits frais comme la viande hachée ou les fruits et légumes arrivent en tête des achats.

Le parrainage solidaire des Paniers du Val de Loire Moteur de l’essor du maraîchage bio en région Centre, Les Paniers du Val de Loire étendent leur action. Conditionnés et livrés par des structures d’insertion partenaires, ces paniers regroupent 35 producteurs de fruits et légumes bio. Basé sur abonnement, le système de livraison se répartit dans plus de 100 points de dépôt à Paris et en Ile-deFrance. Afin de consolider son développement, ils ont lancé, au printemps 2010, une opération de “Parrainage Solidaire”. À chaque nouvel abonnement d’amis ou de personnes de l’entourage, Val Bio Centre s’engage, en échange, à offrir 10 kg de légumes bio à La Chorba, une association humanitaire et laïque au service des plus désoeuvrés. Six jours sur sept, onze mois sur douze, tous les soirs, depuis 13 ans, celle-ci distribue gratuitement des centaines de repas à la porte de la Villette. En plus, tous les quinze jours, elle offre des colis alimentaires aux familles et personnes isolées. Cette opération de “Parrainage Solidaire” conforte ainsi l’activité de Val Bio Centre, grâce à de nouveaux abonnés. “Le 31 janvier dernier, nous avons pu donner à la Chorba 2,21 tonnes de légumes bio, soit l’équivalent de 4 400 repas chauds de 500 g de légumes bio aux plus démunis”, souligne Thierry Hanon, administrateur de Val Bio Centre. www.lespaniersduvaldeloire.fr

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ACTUALITÉS PLANÈTE L’ambition tunisienne “Notre pays doit préserver ses sols si fragiles pour les générations futures, soutient Samia Maamer, responsable bio au ministère tunisien de l’agriculture et de l’environnement. La bio contribue à rendre notre agriculture durable, à faire reculer le désert et à maintenir sur leurs terres les petits paysans.” Plus que jamais, après les bouleversements politiques et sociaux de janvier dernier, la Tunisie veut étendre les méthodes bio de culture. “Je soutiens ce mode de production depuis 1997, affirme la représentante de l’État tunisien lors du séminaire international de l’Agence Bio à Paris fin février. Et je continuerai car, depuis toujours, je suis convaincue que notre pays, si diversifié, possède un fort potentiel pour les cultures bio.” En instaurant une réglementation dès 1999, en mobilisant la recherche et la formation et en obtenant, en 2009, le système d’équivalence pour l’exportation vers l’Union européenne, la Tunisie a pris de l’avance. Aujourd’hui, 336 000 hectares sont en bio, et l’ambition est d’atteindre 500 000 hectares en 2014, soit au moins 10 % de la surface agricole. Plus de 2 000 opérateurs sont concernés, dont 1 750 agriculteurs. “La moitié des surfaces est cultivée, avec une majorité d’oliviers, mais aussi des amandiers, des pistachiers, des figues de barbaries, des palmiers dattiers, et un peu de maraîchage.” L’autre moitié est sauvage, composée de forêts certifiées pour la cueillette du romarin, du myrte, du thym, des champignons, du miel, et bientôt du liège en écoproduit. La quasi-totalité des productions sont exportées.

La planète toujours plus bio La bio mondiale poursuit son essor : selon les derniers chiffres (1), 37, 5 millions d’hectares sont cultivés sans pesticides et engrais de synthèse en 2009, soit une hausse de 2 millions d’hectares par rapport à l’année précédente (+6 %). 1,8 million de fermes pratiquent désormais ce mode de production, la majorité se situant dans les pays les plus pauvres ou émergents. Le chiffre d’affaires total est de 55 milliards de dollars (+5 %), et les marchés se situent en majorité en Amérique du Nord et dans l’Union européenne (surtout en Allemagne, France et Grande-Bretagne). Un tiers des terres bio mondiales se trouve en Océanie, notamment en Australie, avec 12 millions d’hectares, dont 97 % en pâturages. L’Europe, avec 9,3 millions d’hectares, et 12 % des fermes est le continent où la bio a le plus progressé (+12 %), encouragé dans divers pays par des politiques d’aides publiques. L’Amérique Latine compte 23 % des surfaces bio planétaires, soit un bond de 6 %, avec 8,5 millions d’hectares. L’Argentine est leader avec 4,4 millions d’hectares, suivi du Brésil et de l’Uruguay. L’Asie recense désormais 10 % des surfaces bio ainsi que 42 % des paysans bio, soit plus de 766 000 fermes pratiquant ces méthodes. Enfin, l’Amérique du Nord concentre 7 % des sols bio, sur 2,6 millions d’hectares, soit 0,7 % de la surface agricole totale. Les USA sont l’un des trois pays en tête du palmarès, après l’Australie et l’Argentine. (1) Publiés en 2011 par l’Institut suisse de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) et l’Ifoam (Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique).

Graines d’explorateurs Souvenir de Belgique Avant de nous emmener au Québec où Samuel, Anne, Romain et Elouan se sont installés pour l’hiver, nos graines d’explorateurs nous livrent leur dernier souvenir d’Europe du Nord avec la rencontre de Tom en Belgique. Le jeune homme a rallié, il y a quelques années, Bruxelles à Istanbul à vélo… autant dire que le courant passe tout de suite entre lui et nos aventuriers. “De retour de son périple, et initialement formé en sciences humaines, il reprend des études d’agriculture. Son souhait est de s’installer en tant qu’agriculteur bio. Pas si évident quand on n’a pas d’argent de côté…”, raconte Samuel. Tom a alors l’idée de créer une structure un peu à part près de Louvain. Il cultive deux hectares de légumes et reprend 1 hectare de cerisiers. Ses clients payent une cotisation à l’année, cueillent eux-mêmes leurs légumes et parfois prêtent un coup de main à l’agriculteur, ce qui réduit les coûts d’exploitation. Chaque semaine, Tom envoie un mail pour informer les adhérents de ce qui peut être récolté. Un système de petits drapeaux (rouge pour “Ne pas ramasser”, jaune pour “Quantité limitée…) complète le message. Les adhérents viennent selon leurs envies, une fois par semaine ou tous les jours, le matin ou le soir. “L’une d’entre eux, accompagnée de son enfant de 2 ans, nous a confié que l’adhésion était un cadeau de Noël offert par la grand-mère, explique la famille savoyarde. Elle nous a avoué que c’est pour elle le plus beau cadeau jamais reçu !” www.grainesdexplorateurs.com

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Nous cult ivons l’exccelllence depuis 1930 Nos huiles vierges biologiques de première pression à froid Amande, Argan, Bourrache, Cameline, Carthame, Chanvre, Colza, Pépins de courge, Lin, Noisette, Noix, Œillette, Olive, Onagre, Sésame, Tournesol.

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ACTUALITÉS ENVIRONNEMENT La recherche mobilisée contre les gaz à effet de serre Comme chacun sait, l’agriculture est fortement émettrice de gaz à effet de serre (GES) : 13,5 % des émissions directes au plan mondial, 21 % en France. En outre, ce secteur est aussi très vulnérable au changement du climat, pouvant mettre en péril la sécurité alimentaire en cas de catastrophes météo. Autant de raisons urgentes pour activer la recherche. Certes, en stockant du carbone dans les sols, l’agriculture contribue aussi à compenser les émissions de GES. Agir et innover sont donc devenus urgents afin d’atténuer ces GES et adapter l’agriculture et la forêt aux évolutions climatiques. Pour être plus efficace, la mobilisation doit être mondiale. Sous l’impulsion de la Nouvelle Zélande, les chercheurs se sont regroupés au sein du Global Research Alliance (GRA), un consortium international d’États, initié par plusieurs pays de l’OCDE et lancé à l’issue de la conférence de Copenhague en décembre 2009. Cette alliance regroupe 31 pays, certains s’y étant associés comme observateurs, comme la Chine, la Corée du Sud, le Brésil et l’Afrique du Sud, ainsi que la Commission Européenne. “Le GRA n’est pas une organisation internationale de plus, indique-t-on à l’Inra, Institut national de recherche agricole. Il ne s’agit ni de reproduire les négociations internationales sur l’agriculture et le climat, ni de concurrencer les expertises et recherches menées par le Giec.” Mais d’apporter de nouvelles solutions à la lutte contre le changement climatique. www.globalresearchalliance.org

Les sols pris enfin en considération Peu considérés ces dernières décennies, au profit de la culture “hors-sol”, tant est si bien que nombreuses sont les terres mortes et polluées, les sols sont enfin pris en compte. Certes, les méthodes bio les mettent déjà au cœur de l’agriculture, mais aujourd’hui, la recherche s’y intéresse de plus près. Car leur rôle est primordial. Hormis produire des écosystèmes et des matières agricoles, ils ont des actions sur les cycles biogéochimiques et leurs conséquences sur le climat, la filtration de l’eau, la résistance aux maladies et ravageurs, la régulation de la biodiversité végétale… Or, ils sont soumis à des pressions multiples. D’où l’urgence de préserver ce patrimoine vivant, non renouvelable sur une génération humaine et riche en faune et micro-organismes indispensables. Consciente de ces enjeux, la Commission européenne a décidé d’instaurer une politique de gestion durable des sols, par le biais d’une directive cadre, à l’instar de ce qui existe pour l’air et l’eau. Cette initiative nécessite de disposer de données scientifiques et opérationnelles sur ce sujet jusqu’à présent délaissé. Un projet européen d’une durée de quatre ans vient d’être lancé dans ce but. Baptisé EcoFinders et coordonné par l’Inra, il vise à proposer des bioindicateurs pour mesurer l’état de fonctionnement des sols, et des méthodes pour caractériser leur biodiversité et leurs fonctions. www.dijon.inra.fr

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L’agriculture urbaine, une solution vitale La moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans les villes, elle sera 70 % d’ici 2050. Cette explosion démographique urbaine entraîne des zones habitées à perte de vue, dévastant les écosystèmes naturels, les terres agricoles, le tissu social, générant pauvreté, pollutions, problèmes sanitaires… Dans les pays les plus déshérités, les bidonvilles ne cessent de s’étendre ; en zones moins sinistrées, les banlieues n’en finissent plus. Face à la crise alimentaire due à la flambée des matières premières, et aux manques de revenus, les potagers se multiplient. Aux quatre coins de la planète, la tendance s’affirme : le moindre mètre carré libre est semé, planté, biné, récolté… Des micro-potagers à Dakar, des terrasses cultivées au Caire, en passant par des no man’s land désormais en légumes bio à Détroit, ou des toits investis à New York, tout le monde s’y met. Selon la FAO, 15 % des denrées alimentaires mondiales sont issues de l’agriculture urbaine, produites par 70 % des populations urbaines des pays en développement. Légumes, fruits, champignons, herbes aromatiques, viande, œufs, lait et même poisson viennent de potagers communautaires ou d’arrière-cours privées, d’écoles, d’hôpitaux ou encore de toits, de jardinières et de terrains publics disponibles, y compris les bords des routes et des voies ferrées. Cette autoproduction peut satisfaire jusqu’à 60 % des besoins alimentaires d’une famille : elle améliore la nutrition, le niveau de vie, utilise les déchets ménagers pour le compost. www.fao.org


PORTRAIT Thierry Janssen, psychothérapeute

“La maladie et la guérison sont multifactorielles” Chirurgien reconverti à la psychothérapie, Thierry Janssen s’est spécialisé dans l’accompagnement des malades, notamment ceux atteints du cancer. Convaincu que le besoin de sens est fondamental à la vie et à la santé, il explore la complexité de l’être humain.

Votre parcours est singulier : comment êtes-vous passé de chirurgien à psychothérapeute ? J’ai voulu pratiquer la chirurgie depuis mon enfance. À l’âge de 18 ans, j’ai commencé des études de médecine et j’ai passé la fin de mon adolescence et le début d’âge adulte à travailler comme un fou. À 33 ans, j’avais tout ce que je voulais, un poste à l’université, bientôt une responsabilité de chef de service ; et je n’étais pas heureux. Je ne m’en rendais pas compte mais ça se manifestait par quelques symptômes : colère, tensions, eczéma et conjonctivite à répétition. Je ne faisais aucun lien entre un mal-être éventuel et ces symptômes. J’accusais mon milieu professionnel qui avait certainement des défauts, mais j’avais aussi quelque chose à régler. Croyant que l’herbe serait plus verte dans le champ d’à côté, j’ai décidé d’aller travailler dans le centre de cancérologie de l’université, pour une carrière d’enseignement et de recherche et devenir professeur. Le jour où j’ai pris mes fonctions, j’ai ressenti un immense malaise. J’ai entendu une voix qui disait “si tu restes ici, tu vas mourir”. Je pense que c’était ma propre voix qui résonnait. J’ai écrit une lettre de démission

en quelques minutes, sans réfléchir et je suis parti. Je me suis senti tout puissant dans le bon sens du terme, dans toutes mes potentialités.

Comment avez-vous mené votre reconversion ? J’ai fait d’abord un choix radical, en devenant directeur parisien d’une maison de prêt-à-porter renommée. Une expérience de 8 mois à l’issue desquels mes qualités devenaient des défauts. Ce n’était pas l’endroit où je souhaitais être. De nouveau, j’usais de la colère et j’accusais mon environnement. J’ai ainsi décidé d’écouter mes passions d’enfant et d’adolescent : la curiosité pour les autres cultures, pour les différentes spiritualités, pour l’humanisme. J’ai découvert qu’il existait une école aux États-Unis qui formait les guérisseurs. Alors, tout s’est mis en place pour que j’entreprenne cette formation. Pendant 4 ans, j’ai procédé à un travail de transformation personnelle à travers des outils comme l’artthérapie, le Qi Qong, le yoga, la danse, la Gestalt thérapie, l’analyse bio-énergétique selon Alexander Lowen, etc. C’était à la fois un régal et très dur, bien plus difficile que les études

Quels sont vos projets ? Tombé malade en 2009, Thierry Janssen a dû prendre du recul : une grippe a dégénéré en myélite, et en paralysie. “J’avais travaillé comme un fou en donnant plus de 200 conférences en 300 jours dans 8 pays différents et sur plusieurs continents. Alors, je me suis dit : “il est grand temps de revenir à l’intérieur parce que tu travailles un peu trop à l’extérieur”. J’ai pris 15 mois

de retraite et j’ai passé une partie de cette période en Égypte, pays avec lequel j’ai un lien très fort depuis l’enfance.” Pendant 6 mois dans la campagne égyptienne, vivant sobrement, il s’est attaqué au troisième tome d’une trilogie. Après deux premiers livres, il a en effet publié La Solution intérieure, qui propose de penser autrement la médecine, suivi de La maladie a-t-elle

un sens ?, pour aborder d’une autre manière la maladie. Aujourd’hui, il travaille sur la façon d’envisager autrement le bonheur et la bonne santé (1). “Je suis toujours en retraite. Je suis venu à Toulouse exceptionnellement, pour respecter mes engagements pris depuis très longtemps.” (1) Livre à paraître à l’automne.

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PORTRAIT de médecine parce qu’on me demandait de m’investir, de laisser sortir quelque chose de profond de moi, de me révéler, c’était très confrontant.

Qu’avez-vous appris ? J’ai rencontré des thérapeutes de différents horizons. Tous avaient tendance à penser que leur voie était la voie. Cela ne me satisfaisait pas. Pour moi, il y avait un dénominateur commun à toutes ces voies, qui est l’être humain. Alors, ma curiosité m’a poussé à voyager, à connaître des guérisseurs et à m’initier auprès d’eux pour essayer de comprendre un peu mieux l’être humain.

Quelle a été votre plus grande révélation ? Me rendre compte en quelques secondes que je n’étais pas à ma place et de le ressentir physiquement. Je pratiquais la chirurgie avec une trop grande ambition. Penser que je pouvais être anéanti si je n’écoutais pas cette voix intérieure, a été une expérience fondatrice pour moi. Plusieurs fois par la suite, j’ai oublié cela. Je me suis laissé reprendre par mes peurs, mes conditionnements, mes croyances à propos de la vie et je suis reparti sur des chemins qui s’éloignaient parfois de cet essentiel. Mais le fait d’y avoir goûté si fort, cette fois-là, m’a toujours permis d’y revenir.

Quelle a été votre influence la plus forte ? Ce qui m’a le plus apporté, c’est finalement le doute en moi, qui est toujours là d’ailleurs. Il m’oblige à relativiser, à essayer de créer des passerelles entre différentes formes d’expression, différentes cultures, plutôt que de m’engager dans une voie exclusive.

Quelle part accordez-vous à l’alimentation dans la prévention et dans la guérison ? Il faut absolument considérer la maladie comme d’origine multifactorielle. C’est une aberration de notre système de représentation du monde, système moderne occidentalisé, de vouloir tout diviser en petits morceaux. Dans cette vision réductionniste, on finit par identifier une cause et par croire qu’en corrigeant cette cause, on va obtenir un effet de guérison immédiat. La maladie étant en général le résultat

d’un ensemble de causes, il faut absolument comprendre les liens, les synergies qui existent entre elles. La vie est complexe et la maladie est une manifestation de la vie donc elle est fatalement complexe. De la même manière, la guérison l’est également. L’alimentation est aussi importante que le travail psychologique, que l’approche médicamenteuse, on ne peut rien exclure. Il est évident que, pour certaines pathologies, les mesures alimentaires sont essentielles dans l’amélioration. Dans d’autres, la part de l’alimentation est peut-être beaucoup plus réduite, mais ça ne dispense pas de quand même s’y intéresser.

Avez-vous une approche alimentaire particulière ? J’essaye de garder le maximum de bon sens dans ma façon de vivre. Cela passe par le respect d’un équilibre. Concernant l’alimentation, je suis le résultat, comme vous, d’une longue évolution au cours de laquelle nous avons appris à manger de tout. J’essaye de le faire, avec des sources les plus saines possibles et dans des proportions équilibrées. Je suis parfois plus attiré par certaines choses, par exemple le sucre. Alors je fais un effort particulier pour rester dans l’équilibre. Ensuite, je mange de la viande, du poisson, des légumes, des fruits, des biscuits, je mange de tout !

Que pensez-vous de la bio ? Je ne connais pas assez les filières industrielles, la traçabilité, la validité des contrôles, les éventuelles magouilles qui existent dans toute industrie, donc je reste attentif, méfiant. Pourtant, lorsque je dois choisir entre deux aliments, je préfère choisir celui qui est étiqueté bio. J’essaye surtout de manger des aliments “bruts” : j’achète des fruits, des légumes, du poisson, mais pas de plats préparés qui nous font vraiment avaler n’importe quoi. En même temps, je vis dans ce monde et même si je mange bio, il y a au-dessus de moi des pollutions invisibles que je respire comme tout le monde. Sans oublier tout ce qui m’échappe. J’ai laissé la volonté de toute puissance au vestiaire pour toujours. Je l’espère. De plus, je ne veux pas vivre dans la peur parce que je crois qu’elle est encore plus délétère que de manger des produits parfois intoxiqués. Propos recueillis par Valérie Vidal, lors du congrès “Corps, Cœur, Conscience” organisé par l’association Samasa à Toulouse en novembre 2010.

Un parcours atypique Docteur en Médecine, diplômé de l’Université de Louvain en Belgique, Thierry Janssen s’est formé à la chirurgie générale, gynécologique et urologique. Il exerça comme chirurgien urologue jusqu’en 1998 à l’Hôpital Universitaire Erasme à Bruxelles. Depuis, il étudie les liens pycho-corporels : formation à l’hypnose erick-

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sonienne, à la gestalt-thérapie, à la psychanalyse bioénergétique, à la médecine ayurvédique, à la médecine traditionnelle chinoise. Diplômé en thérapies énergétiques et approches psycho-corporelles de la Brennan School of Healing de Miami aux ÉtatsUnis, il pratique aussi le yoga, le tai chi, le qigong et la méditation.

Thierry Janssen est l’auteur de plusieurs ouvrages : Le Travail d’une vie (Paris, Robert Laffont, 2001), Vivre en paix (Paris, Robert Laffont, 2003), Vivre le cancer du sein autrement (Paris, Robert Laffont, 2006), La Solution intérieure (Paris, Fayard, 2006), La maladie a-t-elle un sens ? (Paris, Fayard, 2008).



REPORTAGE Écosse : le jardin de Findhorn

La nature coopère avec l’homme L’expérience unique d’un petit groupe de personnes dans le Nord de l’Écosse, à Findhorn, dans les années 1960, a prouvé l’importance du lien qui peut unir les hommes et les végétaux. Un jardin prospère et luxuriant a été créé sur un sol stérile, dans un climat hostile, confondant les experts. L’histoire commence dans les années 1960, lorsque Peter et Eileen Caddy (et leurs trois enfants), avec leur amie Dorothy McLean, se trouvent contraints de vivre dans une caravane, après Jeunes plants sous serre au printemps. avoir perdu leur emploi de dirigeants d’un grand hôtel. Leur habitat de fortune est posé sur une langue de sable émergée, presque nue car stérile, balayée par les vents, et soumise à des froids négatifs une bonne partie de l’année. Malgré ces conditions, les mois passant sans nouvel emploi et sans subside, Peter décida de semer quelques graines de radis et de salades sur des plates-bandes qu’il aménagea dans le sable. Mais ni lui, ni sa femme, ni leur amie Dorothy n’avaient les moindres notions de jardinage.

La force de la méditation Cependant, ils avaient l’habitude de méditer depuis de nombreuses années et les deux femmes avaient acquis la capacité de communiquer avec leur environnement au sens large. C’est en état de méditation qu’elles commencèrent à poser des questions pratiques, espérant que les réponses permettraient de faire face à la situation. Dorothy McLean se spécialisa assez vite dans la communication avec l’esprit des plantes, qu’elle nomma du nom sanscrit de “dévas” faute de trouver mieux. Elle posait des questions précises telles que “comment préparer le sol ?”, “quand et où semer telles graines ?”, “que faire pour lutter contre tel parasite ?”… Cela peut paraître incroyable, mais des réponses concrètes qu’elle disait obtenir, le trio apprit tout, depuis la fabrication du compost jusqu’à la récolte. En témoigne Peter Caddy dans Les Jardins de Findhorn qui retrace leur histoire : “Les dévas nous expliquèrent à quelle distance les uns des autres devaient être plantés les végétaux, la fréquence à laquelle il fallait les arroser, que faire et ne pas faire. Ce n’était

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Un cerisier dans le parc de la fondation, qui s’est adapté au climat subarctique et qui prospère encore aujourd’hui.

que des réponses concernant le jardinage, celles que tout jardinier doit connaître. Mais le fait était que nous les ignorions […]. Nous avons alors découvert ensemble certaines méthodes de jardinage qui dépassaient de loin celles qui sont habituelles. Par exemple, après avoir semé nos premières graines de laitue, je suivis les conseils des livres de jardinage en éclaircissant les rangées de jeunes plants et repiquai chacune de ces rangées en cinq ou six autres. Mais la plupart de nos laitues ainsi transplantées se mirent à dépérir sans que nous sachions pourquoi. Lorsque Dorothy demanda au déva de la laitue ce qu’il fallait faire, il nous répondit de semer les graines très serrées sur chaque rangée puis d’éliminer les plants qui nous paraîtraient faibles plutôt que de repiquer. Nous pourrions ainsi recycler dans le compost la force vitale qui se trouvait en eux. Ceci s’avéra être un précieux conseil”.

Les plantes et l’attitude mentale Voici encore un exemple de lutte contre une invasion de moucherons sur des choux : “les dévas nous dirent de penser de manière positive aux plantes, qu’elles étaient fortes, saines et florissantes et que, pendant ce temps, ils les chargeraient suffisamment de vitalité pour leur permettre de résister aux attaques. Nous avons butté la terre le long des tiges et nous

Aujourd’hui, Findhorn est une communauté importante qui accueille et forme de très nombreux visiteurs. Les lieux ont gardé la “magie” des premiers jours. Au centre, une de ses fondatrices, Dorothy McLean.


A gauche, Peter Caddy dans les années 1960, donnant naissance, sur la langue de sable où s’implanta sa famille, au fameux jardin de Findhorn. A droite, le lieu désormais transformé.

avons déversé de l’amour sur elles. Des choux moururent dans d’autres jardins du voisinage. Ceux de notre jardin parvinrent à survivre jusqu’à ce que les larves qui avaient dévoré toutes les racines se soient métamorphosées en chrysalides. Alors les plantes développèrent de nouvelles racines plus haut, là où nous avions amassé la terre, et elles continuèrent leur croissance.” Les années suivantes, les récoltes devinrent de plus en plus abondantes, les légumes prirent des proportions étonnantes. Le poids des choux atteint jusqu’à 15 kg. La confiance des trois personnes devint de plus en plus forte. Elles osèrent cultiver une grande diversité de végétaux et virent prospérer des fruits et des fleurs, fort mal adaptés au climat froid de l’Écosse, tels que fraises, cerises, tomates… Le jardin attira alors ses premiers visiteurs. “Bon nombre de nos visiteurs nous disaient qu’ils n’avaient jamais vu auparavant une aussi grande et aussi constante qualité. La pauvreté du sol et ce dur climat du Nord les laissaient confondus. Même les primevères, les narcisses et d’autres plantes aimant l’humidité s’épanouissaient vigoureusement dans un sol qui n’était presque que du sable pur. Les digitales qui n’atteignent normalement qu’une hauteur d’un mètre ou un mètre cinquante avaient de deux mètres cinquante à presque trois mètres de haut dans notre jardin de sable. Dans le pire terrain que l’on puisse imaginer pour les roses, les nôtres fleurissaient à la perfection”, écrit encore Peter Caddy.

Les agronomes confondus En 1965, Peter voulut en savoir plus sur la richesse nutritive du sol du jardin, qu’il décrit comme “du sable sous lequel, à 30 centimètres environ, il n’y avait qu’une masse de pierres et de graviers”. “Au cours de l’hiver 1965, je demandais à l’expert horticole du Comté de venir et de prélever un échantillon de sol […]. Le premier commentaire que cet expert fit à son arrivée fut qu’il connaissait très bien ce type de terrain et qu’il faudrait sans doute y incorporer au moins 55 g de sulfate de potassium par mètre carré. […] Il emporta quelques échantillons de sol à l’analyse et revint six semaines plus tard dépité. L’analyse n’avait permis de déceler aucun manque. Tous les éléments nécessaires étaient présents. Il était si impressionné qu’il me demanda de participer à une émission de radio consacrée à notre jardin.” Les agronomes qui vinrent restèrent stupéfaits. Pour ne citer que lui, Sir George Trevelyan, agronome réputé de la Soil association (la plus importante association de producteurs bio britanniques), nota dans un rapport sur le jardin, rédigé après une visite à Findhorn : “je m’y connais assez pour savoir que le compost et le paillis seuls, mélangés à un terrain sableux

et pauvre, ne sont pas suffisants pour justifier la qualité de ce jardin. Il doit y avoir, ai-je pensé, un facteur X dont on doit tenir compte. Quel est-il ?” Pour répondre à cette question, Peter expliqua la coopération avec les dévas. Les trois jardiniers osèrent même en parler lors d’une émission de radio à laquelle ils étaient invités. Le public était intéressé. Les passages à la radio et à la télévision se succédèrent et le jardin de Findhorn devint célèbre au Royaume-Uni, au point que la Reine accorda une distinction à leurs créateurs, quelque temps plus tard.

Des milliers de visiteurs Le jardin de Findhorn attira alors un nombre important de passionnés. Les visiteurs venaient souvent de loin afin de partager cette expérience unique. Pour les accueillir, des bungalows furent installés sur le sable, à proximité de la caravane des Caddy. La communauté de Findhorn naissait. Elle devait s’agrandir rapidement, autour de plusieurs jardins, d’autres habitations, organisant des formations qui dépassèrent le seul cadre du jardinage. Les visiteurs étaient invités à partager un mode de vie nouveau où les relations avec le monde environnant et entre humains étaient fondées sur le respect, la confiance et l’amour. La méditation était une pratique quotidienne. Aujourd’hui, presque 50 ans après les premières cultures, ce mode de vie perdure et la communauté de Findhorn est bien vivante. Elle maintient ses jardins selon les règles transmises à Dorothy McLean par les dévas. Elle continue d’accueillir plusieurs milliers de personnes par an, de toutes les nationalités, de toutes les professions, de tous les âges. Depuis quelques années, elle s’est tournée davantage vers l’écologie dans le souci de protéger la nature, s’équipant d’un parc éolien, d’une station de phyto-épuration de l’eau et de maisons bioclimatiques. Sur son terrain qui s’est beaucoup agrandi depuis les débuts (environ 350 personnes y vivent à l’année à présent), elle privilégie le transport à vélo ou à pied. La nature y est traitée avec beaucoup de soin, le cadre est luxuriant et la beauté des lieux émerveille les nouveaux venus. Peter et Eileen Caddy ont quitté ce monde mais Dorothy McLean, qui a 91 ans, est revenue vivre à Findhorn depuis quelques années et continue de faire partager ses expériences. Anne-Françoise Roger

Les Jardins de Findhorn, Édition le Souffle d’Or.

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ZOOM Ronde des étiquettes bio

Comment

s’y retrouver ? À l’heure où l’Eurofeuille, le nouveau logo bio européen, fait son apparition sur les étiquettes, une certaine confusion s’installe dans les rayons des magasins. Les exigences sont-elles à la baisse ? Quel avenir pour la marque AB ? Qu’apportent les autres mentions qui se multiplient ? L’Eurofeuille est active depuis le 1er juillet dernier (1). Mais les produits bio ont deux ans de transition pour l’afficher sur leurs étiquettes. Au 1er juillet 2012, ce nouveau logo communautaire devra être généralisé. Et donc reconnu de tous. La marque AB, encore si renommée, peut rester accolée, mais sans aucune obligation. Elle spécifiait le respect de l’ancienne réglementation, notamment les normes françaises d’élevage bio. Désormais, les 27 membres de l’Union sont au diapason depuis début 2009. Ces signes officiels côtoient des marques privées arborant des exigences complémentaires.

Sur la trace des acheteurs Si l’ancien logo européen vert et bleu étoilé est relativement connu, le sigle AB demeure bel et bien le phare des acheteurs bio français. Il n’y a qu’à sonder les habitués des magasins bio : “C’est mon repère”, confie la cliente d’une enseigne bio. “Moi aussi, mais depuis que l’industrie s’est emparée du bio, je regarde de plus près les compositions. J’apprécie aussi les produits en vrac et encore mieux, avec des garanties de proximité”, confie ce père de famillle, en versant dans un sachet papier, le müesli d’un transformateur régional. “AB et local sont pour

Vin : bio ou pas bio ? “Vin issu des raisins de l’agriculture biologique” ne signifie pas vin bio. La réglementation européenne, basée sur un cahier des charges commun de vinification peine à aboutir. En attendant, des chartes privées sur la vinification existent en France (Fnivab, Nature et Progrès, Demeter, Biodyvin) et aussi dans d’autres pays d’Europe. Une charte privée européenne est en cours d’élaboration.

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L’Eurofeuille est désormais l’étiquetage officiel des produits bio. Le logo AB, facultatif, peut rester. À chaque fabricant d’ajouter des marques d’exigences s’il le souhaite.

Allégations justifiées “Toute allégation mentionnée doit être justifiée”, rappelle la DGCCRF (1). Celles de types “responsable”, “équitable” ou “solidaire” liées à un produit sont concernées. Et seule la certification et une notification auprès de l’Agence bio permet à un producteur ou un transformateur de s’afficher bio. Quid d’un pain dit “bio” produit et vendu en boulangerie ? Si le fournil n’est pas bio, il doit respecter un parcours de fabrication séparé, être contrôlé et certifié, avec un étiquetage de communication officiel en boutique. Étiquetage environnemental Cet étiquetage est à l’étude : il devrait donner une lecture supplémentaire au consommateur sur l’empreinte environnementale d’un produit : émission de C02, consommation d’énergie, gestion de l’eau, biodiversité… Une expérimentation d’un an doit démarrer d’ici l’été. Les acteurs de la filière bio souhaitent que cet étiquetage repose sur la gestion globale des ressources et une approche sociale. À lire, un guide sur les allégations environnementales : http://www.minefi.gouv.fr/conseilnational consommation/guide_allegat_environ.pdf (1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.


Restaurants bio Une réglementation nationale, en cours d’élaboration, devrait valider trois catégories d’ici la fin de l’année, pour certifier les restaurants : une ou plusieurs denrées alimentaires dans les menus, plats bio ou menus bio ou enfin, l’ensemble de l’offre bio.

Des étiquettes à la loupe Sur 3 briques de lait bio achetées dans une même enseigne en janvier 2011, on constate 3 types d’étiquetage différents. (1) AB et Eurofeuille sur cette marque distributeur, n° de l’OC et “Agriculture UE”. (1)

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(2) Eurofeuille, OC et Agriculture France pour ce lait de coopérative. Donc au moins 98 % de la matière première y est produite. “Origine Bretagne” est une initiative du fabricant. (3) Logo AB pour ce lait d’un grand groupe. Pas d’Eurofeuille mais il a 2 ans pour s’y conformer. Pas de provenance du lait. On peut retrouver les laiteries référencées par des codes (FR + suite de nombres + CE), mais sans garantie de l’origine du produit. La nouvelle réglementation européenne est plus lisible.

OGM : quels repères ? Le cahier des charges européen interdit les OGM, basé sur une obligation de moyens et de contrôles. L’Europe fixe un seuil légal de détection à 0,9 %. Au-delà, tout produit brut ou transformé doit être déclassé (au dessous, au cas par cas, et déclassé si fraude avérée). En France un produit étiqueté “sans OGM” doit se référer obligatoirement à un seuil inférieur à 0,1 % (photo ci-dessus). En revanche, la boisson au soja ci-dessous se réfère au seuil européen de 0,9 %. C’est ce que nous a indiqué son fabricant. Certains cahiers des charges privés comme Biocohérence ont des exigences supérieures : 0,01 % pour les matières premières et 0,1 % pour les matières transformées. “Le problème de fond, c’est l’impossible coexistence entre cultures, affirme Michel Reynaud à Ecocert. Il faut un moratoire sur les OGM.”

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ZOOM moi signes de contrôle et de cohérence, mais les exigences bio semblent s’être dégradées en s’alignant sur l’Europe”, regrette un autre client. “Je recherche la qualité, des prix modérés et je privilégie la provenance d’Europe, mais je ne sais pas si un logo l’assure”, reconnaît une autre consommatrice bio, en retournant un paquet de biscottes.

De nouveaux repères simples Les règles d’étiquetage sont encadrées et précises : “L’Eurofeuille doit apparaître sur le produit pour garantir la bio, précise Michel Reynaud, vice-président d’Ecocert, l’un des six organismes certificateurs (OC) en France. Elle doit s’accompagner de la référence de l’OC, avec le code Iso du pays, “FR” pour la France, suivi de “BIO” et d’un chiffre”. Attention, “FR” ne traduit pas une matière première française, mais au moins un produit préparé et emballé sur le territoire. Dans le même champ de vision de l’Eurofeuille doit être mentionné “Agriculture UE” pour une matière première produite dans l’Union, “non UE” lorsqu’elle vient d’ailleurs. Souvent, les deux sont indiqués. “Certains transformateurs peuvent changer de fournisseurs, parfois à cause d’un problème climatique, comme le gel, alors ils anticipent sur l’étiquette”, précise le représentant d’Ecocert. Lorsque l’origine exacte de la matière première est inscrite, exemple “Origine France”, c’est qu’au moins 98 % des ingrédients en provient.

Que penser du règlement européen ? Le terme “biologique” est désormais protégé dans toute l’Union, ainsi que son dérivé “bio”, et affecté aux seuls aliments issus de ce mode de production. “Cette réglementation est une grande avancée obtenue au niveau des 27 États membres pour définir les principes communs de l’agriculture biologique, affirme Michel Reynaud. Ce, malgré des réalités agricoles et sociales différentes.” “L’Eurofeuille est un identifiant garantissant que le produit est bio, c’est le socle de base, assure à son tour Dominique Marion, président de la Fédération nationale de l’agriculture bio (Fnab). Après, certaines marques privées peuvent y ajouter du sens social ou environnemental.” “Le règlement européen n’est pas figé, conclut Michel Reynaud. C’est justement le consommateur qui, avec ses choix, peut influer son évolution.” Frédéric Ripoche (1) Règlement 834/2007 appliqué au 1er janvier 2009. À visiter : www.agencebio.org ; www.fnab.org ; www.organic-farming.europa.org

Des logos de référence Logo communautaire officiel, obligatoire depuis le 1er juillet 2010 et devant être généralisé au 1er juillet 2012. Il garantit : 100 % bio pour les matières premières, 95 % bio pour les produits transformés (les 5 % maximum restants ne doivent pas être disponibles en bio et expressément autorisés) ; pas de produits chimiques de synthèse ni OGM. Le logo français peut figurer sur les étiquettes et apporte désormais les mêmes garanties que l’Eurofeuille. Il garde une application spécifiquement française pour les quelques productions bio encore régies au niveau national ; lapin, escargot, autruche, poissons et crustacés de l’aquaculture. Il est autorisé sur les bouteilles de vin, alors que l’Eurofeuille ne l’est pas. Nouvelle marque privée créée par des membres représentatifs de la filière bio (Fnac, Biocoop, Pro Natura…). Elle se veut le garant d’une bio encore plus exigeante. Construite sur les bases de l’ancien cahier des charges français (ex-marque AB) en complément du cahier des charges européen, elle y ajoute un autodiagnostic social et environnemental, avec une dimension participative. Les premiers produits, d’abord lait et viande, font leur apparition cette année. www.biocoherence.fr Marque de l’association du même nom (aujourd’hui fédération) regroupant professionnels et consommateurs, acteur reconnu et historique bio, créé en

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1964, dont certains membres ont été à l’origine du cahier des charges AB. Marque apposée via un système participatif de garantie (SPG) et sur une approche globale des pratiques (social, environnemental). Les deux-tiers des 730 adhérents professionnels sont aussi certifiés pour l’Eurofeuille. www.nature-progres.org Marque de l’agriculture biodynamique depuis 1932 dans 50 pays. Principes fondés par l’allemand Rudolf Steiner, basés sur une vision globale du bon état de l’environnement. Cultures en fonction notamment des phases lunaires, d’apport de composts et préparations spécifiques pour re-dynamiser plantes et sols. Cahier des charges contrôlé par un OC, ainsi que sur la certification bio. www.demeter.net Marques de l’association Bio Partenaire. Bio Équitable certifie depuis 2002 qu’un produit est à la fois bio et issu du commerce équitable nord/ sud. Le contrôle se fait selon le référentiel Équitable Solidaire Responsable (ESR) d’Ecocert. Bio Solidaire est son alter ego nord/nord, privilégiant partenariats, création de filières, proximité (27 entreprises adhérentes pour plus de 300 produits, chocolat, huile, potage, quinoa…). www.biopartenaire.com Autres logos : ceux mis en place par les distributeurs, comme Ensemble pour plus de sens du réseau Biocoop, ou ceux instaurés par une entreprise, comme Main dans la main, de Rapunzel.



DOSSIER

Assainir ou stabiliser une denrée périssable sans la dégrader ni mettre en danger la santé du consommateur, tel est l’enjeu de la conservation. En bio, pas de conservateurs de synthèse, d’irradiation, de nano-technologie… Pour autant, l’agro-alimentaire bio innove et défriche le champ de nouveaux procédés afin de préserver encore mieux toutes les propriétés nutritionnelles des aliments tout en relevant certains enjeux environnementaux.

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Difficile de se passer du nitrite de sodium et du nitrate de potassium en charcuterie.

Conservation des aliments Les solutions bio

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Q

ui ne s’est pas un jour – ou chaque jour ! – arrêté, perplexe, à la lecture des ingrédients d’un produit alimentaire comportant, notamment, une liste de E200, E211, E223… ? Que cachent ces codes ? Des agents conservateurs parmi lesquels, on recense, pêle-mêle, les sulfites (220 à 228) ou l’acide benzoïque et ses dérivés (210 à 213). Ceux-ci, présents dans nombre de sodas, peuvent provoquer des réactions allergiques et des problèmes gastriques. Les nitrites (249 à 252), très utilisés en charcuterie et en salaison, sont accusés d’être cancérigènes. En bio, seuls 7 conservateurs sont autorisés mais généralement pour des usages spécifiques. Le dioxyde de soufre (E220) dans les vins de fruits, le métabisulfite de potassium (E224) pour le cidre et le poiré, le nitrite de sodium (E250) pour les produits carnés et le nitrate de potassium (E252), notamment pour le jambon. Actuellement, les États Membres de l’Union européenne réfléchissent à la possibilité de supprimer ces deux derniers conservateurs dans la réglementation bio. “À terme, les E 250 et 252 pourraient être remplacés par l’ascorbate de sodium (E 301), déjà autorisé”, indique-t-on à Ecocert, organisme certificateur en bio.

Des recettes ancestrales Bien qu’il ne soit pas possible de savoir, en lisant une étiquette, si un additif est d’origine naturelle ou synthétique, la réglementation bio stipule que les quelques conservateurs autorisés doivent exister à l’état naturel. De fait, la majorité d’entre eux, comme l’acide citrique, sont d’origine naturelle. Car, il ne faut pas oublier que le citron, le sel, le sucre, le vinaigre ou encore l’alcool sont des conservateurs ancestraux. “Le sucre et le sel diminuent l’activité de l’eau libre, explique Loïc Lafon, directeur du département agroalimentaire et qualité à l’Isara de Lyon. Si on presse une viande par exemple, il en sort du jus. Mais jamais, on ne pourra lui enlever 100 % de son eau. Or, tout ce qui prend la place de l’eau libre permet de mieux conserver le produit. Par exemple, plus un produit est gras, plus il se conserve. On le voit bien avec le beurre”. Chez Kambio, spécialiste des salades fraîcheur, on n’en trouvera aucune sans (1) Date limite d’utilisation optimale.

Séance de travail en laboratoire à l’Isara-Lyon (École d’ingénieurs en alimentation, agriculture, environnement et développement rural).

sauce. “Le vinaigre, le jus de citron ou la moutarde dans un céleri rémoulade jouent le rôle essentiel de conservateurs”, explique Daniel Gevaert, directeur du développement stratégique de Léa Nature à laquelle appartiennent Kambio et Bio Par Cœur. Peut-on considérer la contrainte du naturel comme un talon d’Achille ? Les produits bio se gardent-ils moins longtemps que leurs homologues en conventionnel ? “La DLUO (1) proposée aux magasins est de 17 jours contre une vingtaine environ en conventionnel, admet Daniel Gevaert. Certes, on pourrait donner 4 jours de plus mais notre expérience nous a montré que cette rallonge s’accompagne d’une dégradation organoleptique”. D’autres extraits naturels peuvent apporter leur pierre à l’édifice de la conservation. Il en est ainsi des restes de pommes ou de raisins transformés en jus, compote…. d’autant que les techniques modernes d’extraction permettent d’obtenir des molécules d’excellente qualité – ni déformées ni

dénaturées – et de les concentrer. Toutefois, la route qui mène de la découverte scientifique à l’autorisation légale est souvent longue et complexe. Si la stévia, cette “novel food”, a obtenu son sésame pour être commercialisée au côté du sucre de canne, de betterave et autres édulcorants, le chidosan doit encore patienter. “Cette molécule, extraite des carapaces d’insectes et crustacés, a un pouvoir antiseptique conservateur très intéressant”, confie pourtant Loïc Lafon.

Restriction dans les techniques En parallèle des ingrédients, les transformateurs bio exploitent des techniques éprouvées de conservation. Congélation, surgélation, pasteurisation, stérilisation, micro-ondes… tous les traitements thermiques ainsi que ceux mécaniques, physiques, biologiques, enzymatiques ou microbiens sont autorisés. En revanche, les solvants de synthèse, le recours

Sulfites et vin bio : un mariage de raison Si les sulfites sont naturellement présents dans le vin, leur quantité varie en fonction de la méthode de vinification. L’anhydride sulfureux permet d’améliorer la conservation du vin en vertu de son rôle antibactérien, antiseptique et antioxydant. Toutefois, à fortes doses, cette substance provoque divers désagréments, les plus connus étant les maux de tête. En alimentaire, le seul produit non bio est le vin car “il n’y a pas de conservateur officiellement autorisé, explique l’un des experts d’Ecocert, organisme certificateur en bio. C’est en grande partie à cause du conservateur E 220 incontournable mais sur les teneurs duquel les États Membres de l’Union Européenne n’arrivent pas à se mettre d’accord, que le cahier des charges européen sur la vinification bio a été recalé”. Toutefois, des cahiers des charges privés ou associatifs ont édicté des règles de vinification bio dans lesquelles les sulfites sont autorisés mais en petite quantité. Nombre de viticulteurs bio adhèrent à ces principes et certains d’entre eux, grâce à une complète maîtrise de leur fermentation, parviennent même à s’en passer complètement.

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DOSSIER aux OGM, l’irradiation (lire p. 28), ainsi que la plupart des auxiliaires technologiques sont interdits. Pas question de jouer à l’apprenti-sorcier, puis de tenter de se “rattraper”. Le règlement est clair : “Le recours aux substances et techniques qui permettent de rétablir les propriétés perdues au cours de la transformation et de l’entreposage des denrées alimentaires biologiques, de corriger les effets des fautes commises dans la transformation de ces produits […] est interdit.”

L’approvisionnement local est un moyen de contourner la conservation des ingrédients. Le traiteur Bio Par Cœur est situé dans le Gers. “Pour nos quiches, tartelette de légumes ou pizzas, nous travaillons avec un moulin situé à 12 km de l’usine, de sorte que la farine est livrée tous les 15 jours”, rapporte Daniel Gevaert, du groupe Léa Nature.

Garder aussi… son énergie Pour autant, les techniques traditionnelles utilisées en bio évoluent. L’un des défis majeurs consiste à les rendre moins énergivores : “Le challenge serait de faire du froid à partir de la chaleur ambiante sans électricité. Ce serait une bonne avancée pour la surgélation”, imagine Loïc Lafon. Et à la maison, le congélateur alourdit la facture d’électricité tandis que la boîte de conserve ne coûte plus rien. Reste que certains plats s’y plaisent plus ou moins car, forcément, tout finit par avoir le même goût. “C’est une bonne chose pour un cassoulet que les arômes du laurier soient communiqués à la saucisse, que le fumet du haricot imprègne aussi la viande. En revanche, pour un porc sauce aigre-douce, le mélange des saveurs n’est

Fruits et légumes : quels traitements post-récolte ? Outre les nombreuses applications de pesticides et d’herbicides lors de la culture conventionnelle des fruits, des légumes…, notre nourriture subit encore d’autres traitements avant d’atteindre les rayons des magasins. La mention fièrement affichée “Sans traitement après récolte”, que l’on trouve plus couramment de nos jours sur les citrons, vient prouver le caractère exceptionnel de cette pratique. Pommes de terre, ail, échalote, oignon sont ainsi couramment passés à l’hydrazide maléique, un anti-germinatif de synthèse préjudiciable aux végétaux non ciblés. Pour faire briller les agrumes, le thiabendazole, l’ortophenylphenol ou encore le benomyl sont largement employés d’autant qu’ils prolongent également la vie de ces fruits. Le traitement à l’anhydride sulfureux (SO2) est également courant. Le soufre, qui a un effet antifongique, bloque l’oxydation, les fruits gardent ainsi leur couleur originale. Enfin, des traitements anti-respirant à base de DPA, un antioxydant qui inhibe la respiration cellulaire et permet de conserver fort longtemps, se pratiquent sur les pommes. Et en bio ? Réponse avec le grossiste ProNatura, expéditeur de fruits et légumes bio qui dispose de 160 références : “La réglementation bio interdit tout traitement après récolte, explique Fatima Jamjama, secrétaire générale de ProNatura ; en outre, les problèmes ne se posent pas à ce stade mais lors de la culture. S’il y a des soucis de champignons ou de ravageurs, les végétaux ne sont tout simplement pas ramassés. Enfin, notre but n’est pas de garder le plus longtemps possible la marchandise.” Ce que confirme Valérie Tremblay, la directrice qualité : “Pour les légumes feuilles, on est à moins d’un jour de stockage. En moyenne, les légumes ne restent guère plus de 2 jours dans les entrepôts et les fruits 4.” Le grossiste prend garde de stocker dans des conditions adaptées. “Il est impératif de ne pas mélanger les produits sensibles à l’éthylène et ceux qui ne le

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sont pas. Par exemple, placé près d’une pomme, un kiwi va mûrir très vite.” Le stockage se fait au froid, à partir de 2 °C. Comme tout traitement post-récolte est interdit en bio, il est indispensable d’avoir des fruits sains au départ. C’est sans doute la raison pour laquelle, sauf exception comme le litchi par exemple, “généralement, les fruits et légumes bio se conservent mieux que leurs homologues en conventionnel”, comme le constate Fatima Jamjama. De fait, le grossiste déclare moins d’1 % de perte.


pas souhaitable car ce plat exotique s’apprécie si l’on distingue bien chaque ingrédient”, observe Loïc Lafon. Par conséquent, loin de se cantonner à des méthodes classiques, les transformateurs ne sont pas en mal d’innovation.

gustatives et nutritionnelles de l’aliment sont donc bien meilleures.” Concrètement, la pulpe de framboise ou d’églantine est placée dans un tube dans lequel passe un courant électrique. Puis, elle est refroidie afin que la cuisson ne se poursuive pas dans le contenant. Dans le cas de Sicodis qui fournit des professionnels, le produit est en dernier lieu surgelé afin de profiter d’une longue durée de conservation. Car le chauffage ohmique, qui convient bien aux soupes, ratatouilles ou encore aux plats cuisinés complexes, offre une durée de conservation avoisinant la semaine.

Le chauffage ohmique Du côté des techniques thermiques, le chauffage ohmique est une belle avancée. Son intérêt réside dans la rapidité de cuisson. “On n’a pas besoin de faire monter en température le contenant pour ensuite atteindre le cœur de l’aliment”, explique Jean-Claude Dussaud, directeur régional Sud-Est du Centre technique agro-industriel pour les industries de conserve. Le CTCPA est d’ailleurs à l’origine de l’implantation de 6 lignes de chauffage ohmique en France, Allemagne et Suisse. L’une d’elle est située dans la Vallée du Rhône où Sicodis récolte et transforme des fruits. Ses purées sont ensuite vendues à des pâtissiers qui les incorporent dans des Bavarois, coulis, crèmes glacées, sorbets, boissons, mousses…

L’entreprise Sicodis, dans la Vallée du Rhône, utilise le chauffage ohmique pour ses purées de fruits, raccourcissant ainsi la durée de cuisson.

Depuis mai 2009, la gamme bio profite, elle aussi, des avantages du chauffage ohmique qui oscille entre 63 et 90° C afin de détruire les micro-organismes. “L’effet de la cuisson est diminué par 7 par rapport à un traitement classique, argumente Franck Perrin, directeur de l’activité Produit surgelés. Les qualités

CO2 supercritique Le CO2 sous pression ou supercritique est un outil de désinsectisation et de stérilisation. Non seulement il asphyxie insectes, larves et œufs mais il rend les bactéries, voire les virus, les spores et les champignons inactifs. Cette technique est déjà employée à l’échelle industrielle, notamment en Allemagne et en Asie, afin de tuer les larves des insectes dans le riz et les céréales. Son usage pour éliminer les bactéries est

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DOSSIER Pour conserver un produit, rien de tel que le respect des bonnes pratiques d’hygiène. Dès que les volumes explosent, la problématique devient tout autre. Parfois, le passage du statut d’artisan à celui d’industriel nécessite de revoir ses méthodes.

L’écologie microbienne

en cours d’étude par différents groupes de recherche, en particulier en Italie et au Japon. Concernant l’inactivation des virus, des spores et des champignons, “la mise en œuvre apparaît plus complexe et nécessite des études plus avancées”, conclut Organics Cluster in Rhône-Alpes (2), à l’issue des Journées Bio N’Days organisées en avril 2010. “L’avantage de cette technique, c’est un temps de traitement court, de 1 à 60 mn selon le produit et un travail à basse

température, de sorte que le produit conserve ses qualités organoleptiques et nutritionnelles et même son activité biologique”. La lumière pulsée, qui permet une stérilisation froide, en recourant aux ultra-violets, ou encore les hautes pressions, découvertes il y a déjà 20 ans mais qui commencent tout juste à faire leur apparition à l’échelle industrielle, sont d’autres moyens pour prolonger la durée de vie des aliments.

Cette discipline consiste à utiliser toutes sortes de microbes – bactéries, levures, moisissures – pour conserver les aliments. “Elle se pratique déjà en pisciculture, témoigne Loïc Lafon. On protège les crevettes avec des bactéries lactiques qui jouent naturellement le rôle d’antibiotique. Car un antibiotique a aussi une fonction de conservation. Dans le lait, il existe en effet des molécules aux propriétés antibiotiques naturelles, comme par exemple la protéine nisine”. Si la nisine n’est pas inscrite sur la liste des additifs autorisés en bio, elle pourrait y prétendre. La 2e raison qui rend les bactéries efficaces, c’est qu’elles occupent le terrain. “Plus on en place de bonnes, moins les mauvaises peuvent se développer”, renchérit le représentant de l’Isara-Lyon. Peu chère, totalement accessible – dans un centimètre cube de terre, on a des milliards de bactéries – l’écologie microbienne suscite un bel enthousiasme chez les scientifiques. À condition toutefois d’investir dans la recherche. Antimicrobiennes, les huiles essentielles

Des œufs d’escargot bien dans leur coquille Implanté en Drôme-Ardèche, Patrice Lambert initie ses recherches sur l’héliciculture à partir de 1989. En 2007, la Ferme aux Escargots devient le premier producteur français d’escargots Gros Gris labellisés bio. En 2009, elle lance ses œufs d’escargots qualifiés de caviar d’escargot : Perle et Saveurs. Combien de temps se conservent aujourd’hui vos œufs d’escargot ? - 120 jours. Un défi qui n’était pas gagné d’avance… - Oui, ils sont le fruit de 4 années de recherche et d’élaboration durant lesquelles nous avons été soutenus par la

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Région Rhône-Alpes (Bio’Innov), la CCI de la Drôme, le Pea Critt et l’Isara. Il fallait absolument trouver les process permettant de préserver toutes les qualités organoleptiques originelles, la naturalité, la texture et la fraîcheur de cet “or blanc”. Car l’œuf d’escargot offre des vertus nutritionnelles sans pareil : teneur exceptionnelle en calcium, fibres, acides gras insaturés. Quelles méthodes de conservation ont été retenues ? - L’élaboration de ces perles de saveurs requiert 21 étapes. À aucun moment, nous n’effectuons de traitement thermique, les œufs ne sont donc pas pasteuri-

sés. Le passage en saumure, l’ajout d’un liant à base d’huile végétale, ou de jus de citron pour le contrôle du pH sont l’un des moyens employés pour stabiliser notre produit. Pour le reste, nous tenons à garder nos secrets de conservation…


ont aussi une carte à jouer dans cette alchimie de la conservation. Surtout en cocktail, comme l’explique Audrey Bouton en charge des projets Innovation à Organics Cluster in Rhône-Alpes : “L’effet des huiles essentielles n’est pas le même sur toutes les souches bactériennes, il convient donc de les mixer pour bénéficier d’une synergie sur l’ensemble des souches de contamination”. On peut aussi mettre à leur crédit un effet antioxydant, bien connu pour les extraits de romarin mais également pour le thé, l’origan, le thym. Cependant, bien que couramment employées en cosmétique bio, les huiles essentielles peinent encore à investir le champ alimentaire en raison de leur impact sur le goût. Enfin, “le coût, hormis pour le thym, n’est pas négligeable, fait remarquer Audrey Bouton. Le laurier, l’origan, ou encore le clou de girofle représentent une dépense importante. Sans compter le prix de la distillation”.

L’emballage “intelligent” La mise sous vide fait partie des solutions courantes qui augmentent la durée de vie des produits frais. Ainsi privées d’air, nombre de bactéries ne peuvent plus se développer. Mais, outre un process coûteux, cette technique génère pas mal d’emballage souvent non recyclable. “Le grand challenge, c’est de concevoir des emballages 100 % biodégradables et qui fassent barrière à toute contamination”, lance Daniel Gevaert. Pour l’heure, Kambio et Bio Par Cœur proposent des salades de crudités, des nems, des quiches… dans des emballages recyclables mais où seul le carton est biodégradable. Les choses devraient évoluer assez vite, comme le pressentent les acteurs concernés. À l’instar des pastilles fraîcheur que l’on trouve sur certaines barquettes, l’emballage peut se montrer

non seulement malin mais “actif ”. tenir à certaines précautions indispen“Des expérimentations sont en cours sables comme le respect de l’hygiène ou pour tester un emballage capable de de la chaîne du froid. Et ne pas oublier relarguer des molécules sur le produit qu’on ne transpose pas une recette afin de le conserver dans le temps : la conventionnelle en bio. “Il faut revoir nisine ou d’autres bactéries antibiotiques ses “bonnes pratiques” à l’aune de la bio”, ainsi que des molécules antiseptiques insiste Audrey Bouton. Un peu comcomme l’alcool sont étudiées”, rapporte me quand un agriculteur entame une conversion, il ne peut pas simplement Loïc Lafon de l’Isara-Lyon. Substance naturelle produite par les donner du maïs bio à son troupeau et abeilles, la propolis pourrait également remplacer les herbicides par un désfaire apparaître des vertus conserva- herbage manuel. Il doit repenser toute trices. Des chercheurs espagnols de la logique de sa ferme et changer ses l’institut d’ingénierie des aliments pour habitudes de travail. le développement (IUIAD) à l’univer- Le plus efficace est donc d’utiliser plusieurs substances sité polytechniet techniques et que de Valence Des chercheurs espagnols de les combiner ont développé un ont développé un film entre elles. C’est film d’emballage d’emballage comestible à ce que l’on nomcomestible à parpartir de propolis, substanme les Hurdle tir de cette résine ce naturelle produite par technologies. Un végétale. Le test a simple fromage été effectué avec les abeilles. de brebis en est un du raisin. Le film excellent exemple. permettrait de diffuser les composés nutritionnels de la “Non seulement on utilise la technique de propolis dans le fruit et de prolonger sa l’assèchement mais en plus on recourt aux conservation en limitant sa perte d’eau. bactéries lactiques qui occupent le ter“À Murcia, des recherches similaires à rain et procurent de l’acidité”, décrit Loïc partir d’extraits de végétaux, piments ou Lafon. C’est l’association de moyens, leur poivrons, ont également cours”, témoigne synergie qui stabilise le mieux un produit Didier Bourdenet dont la société Agros- au naturel. Gaëlle Poyade tis dispense des conseils en recherche et développement de nouveaux produits alimentaires. (2) Organics Cluster in Rhône-Alpes est

Un “mix” de bonnes pratiques En attendant que ces recherches aboutissent, les transformateurs doivent s’en

un réseau d’acteurs privés et publics opérant dans la tendance biologique, sur les marchés de la cosmétique, de l’alimentaire, du textile et des produits pour l’habitat...

Certaines méthodes de transformation en appellent à plusieurs domaines pour optimiser la conservation : bactérie, assèchement et hygrométrie.

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DOSSIER L’irradiation des aliments

Réalité ou affabulation ? Entre les associations écologistes qui brandissent le drapeau menaçant de l’irradiation et nombre d’industriels ou de chercheurs dans le domaine de l’agro-alimentaire qui nient l’existence de cette pratique en France, que penser ? Le point sur une technique de conservation alimentaire que les bio refusent.

L’

irradiation, appelée aussi ionisation, consiste à soumettre des aliments à un rayonnement gamma de très haute énergie (1) afin d’allonger leur durée de conservation – jusqu’à trois fois plus. Le processus d’irradiation ne rend pas l’aliment radioactif, il tue les micro-organismes situés à la surface de la viande, des fruits ou légumes et ralentit le mûrissement. Constatant que “les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux sont fréquemment contaminés et/ ou infestés par des organismes et leurs métabolites, qui sont de nature à nuire à la santé publique [et qu’une] telle contamination et/ou infestation ne peuvent plus être traitées par des fumigants tels que l’oxyde d’éthylène en raison des risques de toxicité de leurs résidus”, les législateurs ont adopté une directive européenne en 1999 autorisant l’irradiation sur les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux, spécifiant les doses maximales autorisées. La réglementation oblige également à un étiquetage clair (“traité par rayonnement ionisant”, “traité par ionisation”), ce même pour les marchandises vendues en vrac.

Les herbes aromatiques séchées peuvent être irradiées partout en Europe.

de céréales pour produits laitiers, farine de riz, gomme arabique, viande et abats de volailles, cuisses de grenouilles congelées, sang séché, plasma, coagulats, crevettes congelées décortiquées ou étêtées, blanc d’œuf, caséine, caséinates.

presque la moitié des tonnages, soit 1 239 tonnes) qui ont été ionisées en France. À titre d’information, la même année, l’équivalent de 1 718 000 tonnes (2) avait été abattu sur le sol français. Cette ionisation porterait alors sur moins de 0,1 % des volumes.

Quels volumes le sont vraiment ?

Quels contrôles ?

La France arrive en 3e position des pays européens qui irradient le plus après la Belgique (34,33 %) et les Pays-Bas (28,49 %). Chaque année, le Journal officiel de l’Union européenne publie, par État membre, les types de produits irradiés et les tonnages. Les données 2007 sont actuellement disponibles. Ainsi, ce sont essentiellement les volailles (pour

Si les unités d’irradiation sont clairement identifiées en Europe – il en existe 22 dont 5 en France –, les contrôles sont relativement faibles et disparates. En 2007, la France a analysé 117 échantillons allant des châtaignes au thé en passant par les fruits secs. Elle a noté 5,13 % de fraudes, c’est-àdire que des coquillages, des nouilles et des cuisses de grenouilles surgelées

Et en France, quelles denrées ? La France a autorisé d’autres denrées, à savoir les herbes aromatiques surgelées, oignons, ail, échalote, légumes secs et fruits secs, flocons et germes

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Des cuisses de grenouille congelées traitées par ionisation dans un supermarché français.


se sont révélés irradiés. Soit ces lots étaient incorrectement étiquetés, soit ils n’étaient pas autorisés à être irradiés. Au total, en Europe, on estime à environ 4 % le nombre de fraudes. En outre, la transformation des produits rend encore plus difficile la détection de cette technique de conservation. Il est particulièrement complexe de déterminer, dans un plat composé, si des ingrédients l’ont subi ou pas.

Hors Europe, le flou total La question est bien de savoir si cette technique est appliquée aux produits fabriqués en Europe et consommés au sein de l’Union Européenne, à ceux destinés à l’exportation ou encore si elle est utilisée sur les denrées importées ? “Nous ne savons pas à quel stade de la chaîne, la nourriture est irradiée. Prenons l’exemple de crevettes congelées. Sont-elles traitées en Asie ou aux frontières du pays importateur ?”, interroge Camille Le Bras, chargée de mission au sein du Collectif contre l’irradiation des aliments. En 2007, l’Allemagne indique qu’elle a exporté les deux tiers des produits qu’elle a irradiés sur un total de 331 tonnes. De son côté, la France ne livre aucune information sur la provenance ou la destination des denrées concernées. L’inquiétude réside surtout dans la nourriture issue de l’importation d’autant que la mondialisation des échanges encourage cette technologie. 200 unités d’irradiation sont recensées de par le monde. Or, certains pays sont dénués de toute législation vis-à-vis de cette pratique, notamment en ce qui concerne l’étiquetage. Par conséquent, nul ne sait quel volume de produits irradiés entre dans l’Union européenne… et finit dans nos assiettes.

Quels effets néfastes ? Les micro-organismes présents sur l’aliment conditionnent la perception par nos sens de l’aspect, des odeurs et du goût. De fait, si les aliments irradiés paraissent sains, ils ne le sont pas toujours car les marqueurs de salubrité ont disparu. Daniel Gevaert, directeur du développement stratégique de Léa

jour, on ignore comment est détruite la matière vivante et les effets à long terme sur notre santé”.

Principe de précaution Face au flou qui règne, quelle attitude adopter ? Car le problème pour l’heure n’est pas tant le danger avéré de cette pratique sur la santé que l’absence d’informations fiables. En témoigne l’emploi fallacieux de “pasteurisation à froid” pour nommer le process d’irradiation, et contre lequel s’insurgent nombre d’associations environnementales. D’un autre côté, on peut supposer que des denrées agricoles françaises vendues sur place ne nécessitent a priori pas cette technique qui se justifie à l’export, là où les temps de transport se comptent en semaines. À La France a rallongé la liste des denrées pouvant être irradiées, et l’ail en fait partie. titre d’exemple, Isotron, l’une des unités d’irradiation agréée, Nature dont dépendent les marques et située à Marseille, réalise Kambio ou Bio Par Cœur, affirme que moins de 2 % de son chiffre d’affaires en “plus de 50 % des produits sont ionisés agro-alimentaire. Elle offre ses services dans le commerce. L’ionisation garde en médecine (stérilisation chirurgicale, le légume dans l’état identique mais le industrie du médicament…), recherche détruit complètement sur le plan éner- spatiale, pierres précieuses, cosmétigétique. Les cerises se dessèchent sans ques, jouets… pourrir, cela montre bien qu’elles sont “Quand on achète local, on n’a ni consersans vie.” Certaines vitamines n’y résis- vateur, ni irradiation”, résume Victorteraient pas, d’aucuns évoquent des ris- Hugo Espinosa. En réalité, seuls les ques de cancérogénèse et de mutagé- produits bio garantissent l’absence nèse dus à la prolifération des radicaux totale d’irradiation. Gaëlle Poyade libres et de molécules nouvelles au sein de l’alimentation. Pourtant, tout n’est pas si noir. Dans 1 - Sont autorisés les traitements suile domaine du stockage des denrées vants : rayons gamma émis par les raagricoles, l’irradiation peut se substi- dionucléides cobalt 60 ou césium 137 ; tuer aux phytosanitaires de synthèse. rayons X produits par des appareils délivrant une énergie nominale (énerElle remplace notamment le bromure gie quantique maximale) inférieure ou de méthyle, utilisé pour éradiquer les égale à 5 MeV ; électrons produits par parasites du sol mais qui détruit la des appareils délivrant une énergie couche d’ozone. De la bouche même nominale (énergie quantique maxide Victor-Hugo Espinosa, fondateur male) inférieure ou égale à 10 MeV. d’Eco-Alerte, une association qui 2 - Il s’agit de Tonnes équivalent carœuvre en faveur de la médiatisation de casse (TEC). problèmes écologiques dans les Bouches-du-Rhône, “l’irradiation est sans http://www.irradiation-aliments.org doute moins pire que les conservateurs chimiques qui fabriquent notre cancer de demain. Mais, il est certain qu’à ce

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DOSSIER La conservation maison

Le saviez-vous ? Où conserver les principaux aliments chez soi ? La question peut paraître simplette. Pourtant, certaines erreurs peuvent être évitées afin de garder aux aliments toute leur saveur, parfois durant des mois.

À

température ambiante, on peut laisser les fruits et légumes acides tels que les agrumes, les tomates, les alliacées (ail, oignon, échalote), les potirons doux. “On a tendance à tout mettre au frigo, remarque Valérie Tremblay, directrice qualité chez ProNatura qui collecte maraîchers et arboriculteurs avant d’expédier leurs récoltes dans les magasins bio. Je recommande de laisser fruits et légumes mûrir car, quel est l’objectif : stocker le plus longtemps possible ou conserver toutes les propriétés des végétaux ?”. Ainsi, l’idéal serait de disposer de plusieurs corbeilles pour, par exemple, ne pas mélanger les pommes avec les autres fruits, comme la banane, sauf si on souhaite accélérer leur mûrissement. En cave fraîche ou silo, les pommes de terre et tous les légumes racines com-

me le chou-rave, la betterave rouge, les carottes… Mieux vaut acheter des produits non lavés, ce qui est courant en bio, car la pomme de terre légèrement terreuse ou la carotte de sable se gardent mieux et plus longtemps. Au réfrigérateur, on peut ranger les fruits mûrs et tous les autres légumes – les endives se plaisent tout particulièrement dans un endroit frais, de même les légumes feuilles apprécient l’humidité. Les produits du commerce vendus dans les rayons frais, produits laitiers, viande, poisson… doivent aussi y être stockés. Sachez que, même au froid, les vitamines disparaissent progressivement. Enfin, soyez vigilants : certaines bactéries ne craignent pas les basses températures. Aussi est-il conseillé de nettoyer régulièrement ce garde-manger. La solution du congélateur est fort

Pommes et poires tapées Dans le Maine-et-Loire, on peut trouver la trace d’une tradition ancienne de séchage des fruits : les pommes et poires tapées. Aux XVIIIe et XIXe siècles, entre Chinon et Saumur, se développe ce type de production. À l’époque, la pomme tapée permettait d’équilibrer l’alimentation des marins et de lutter contre le scorbut. Suite aux ravages du phylloxéra dans le vignoble, cette production devint une véritable aubaine pour les vignerons ruinés. En 1914, il y avait plus de 200 fours à Turquant. L’arrivée de procédés modernes de conservation et le retour de la vigne provoqueront son déclin puis sa disparition. Toutefois, un couple de passionnés continue à faire partager cette tradition culinaire locale. À Turquant, le Troglo des pommes tapées accueille les visiteurs et leur détaille cette technique. D’abord, il faut éplucher les pommes, ensuite les faire suer dans un four et, au fur et à mesure, les aplatir d’un coup de marteau bien précis, évidemment sans les éclater. Au moment de les consommer, on peut, ou pas, les réhydrater avec de l’eau, du vin rouge, blanc ou rosé, du cidre, du poiré, des eaux-de-vie, du bouillon.

http://troglo.tap.pagespro-orange.fr/

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Quelle différence entre DLC et DLUO ? La 1ère impose de ne pas aller au-delà de cette date tandis que la 2e n’est qu’une date limite d’utilisation optimale. On peut manger sans risque le produit mais la qualité organoleptique ne sera pas forcément au rendez-vous.

pratique. Mais, malgré cette impression d’aliment figé, les micro-nutriments s’altèrent avec le temps. Ainsi, comme l’écrit Claude Aubert dans L’Art de cuisiner sain, “il est donc essentiel de les blanchir préalablement en les plongeant 1 ou 2 minutes dans l’eau bouillante, afin d’inhiber les enzymes responsables de la destruction des vitamines. Ainsi, au bout de 6 mois de conservation à -21 °C, des choux de Bruxelles auront conservé la totalité de la vitamine C.” Enfin, sachez que la plupart des légumes d’hiver peuvent rester en terre des semaines sans s’altérer ! Mais quand on est entouré de voisins généreux ou que l’été fait déborder le potager, il faut se tourner vers d’autres solutions. Outre les procédés classiques de stérilisation, de séchage des fruits (1) ou de confiturage, voici quelques procédés moins connus mais tout aussi efficaces.

La lactofermentation La choucroute, les yaourts, le pain au levain, les fromages… résultent d’une lactofermentation. Bien d’autres légumes ainsi que les agrumes peuvent aussi en bénéficier. Il s’agit d’ajouter ou d’activer les bactéries lactiques naturellement présentes à la surface des aliments afin qu’elles transforment une partie des sucres de l’aliment en acide lactique. L’acidification du milieu empêche la prolifération de microorganismes pathogènes ou indésirables


comme les moisissures. De plus, ce procÊdÊ ancestral – mais relativement oubliÊ – garde intactes la fraÎcheur et les vitamines, tout en amÊliorant la valeur nutritionnelle, la saveur et la digestibilitÊ de la nourriture (2).

La mise sous vide Il s’agit d’un conditionnement en rĂŠcipients hermĂŠtiques soit en faisant le vide, soit en crĂŠant une atmosphère contrĂ´lĂŠe (sans oxygène). ProcĂŠdĂŠ couramment employĂŠ en agro-alimentaire, il peut s’utiliser Ă la maison. Si la pompe manuelle aspirante pour boĂŽtes sous-vide coĂťte Ă peine quelques euros, d’autres ĂŠquipements bien plus perfectionnĂŠs sont disponibles. Automatiques, ces machines permettent d’emballer sous vide dans des sachets en plastique. Certaines revendiquent une dĂŠpression de -900 mbar. Quoi qu’il en soit, on ne redira jamais assez l’avantage de consommer des produits frais. Outre l’intĂŠrĂŞt ĂŠconomique – c’est tout simplement moins cher et on n’a pas tendance Ă gaspiller –, cette bonne habitude nous met aussi en prĂŠsence de micro-organismes dont la chasse systĂŠmatique n’est sans doute pas favorable Ă long terme. Et prĂŠparer chaque jour une jolie assiette, c’est le meilleur moyen pour mettre en ĂŠmois ses papilles !

La gamme familiale beautĂŠ bio et ĂŠco.

GaĂŤlle Poyade

L’Art de cuisiner sain, Claude Aubert, Édition Terre Vivante. (1) Lire Echobio n°24 ; (2) Lire Echobio n°13.

Quelles diffĂŠrences entre‌ ? PASTEURISATION ET STÉRILISATION La pasteurisation est un traitement thermique ayant pour but de dĂŠtruire une grande partie des germes et, en tout ĂŠtat de cause, la totalitĂŠ des agents dits pathogènes. La pasteurisation haute s’effectue Ă 72° C/85° C pendant 5 Ă 20 secondes, la pasteurisation basse Ă 63° C pendant 30 mn. Ces semi-conserves garantissent une bonne teneur en vitamines et une valeur gustative optimale. La stĂŠrilisation dĂŠtruit toute forme microbienne vivante. La stĂŠrilisation classique consiste Ă monter Ă 115° C pendant 15 Ă 20 mn tandis que la stĂŠrilisation Ultra Haute TempĂŠrature se pratique Ă 140° C mais pendant quelques secondes seulement. Suivant le procĂŠdĂŠ, entre 70 % et 90 % des vitamines seraient prĂŠservĂŠes. CONGÉLATION ET SURGÉLATION La surgĂŠlation est un refroidissement prĂŠcoce et rapide Ă très basse tempĂŠrature (-18° C Ă cĹ“ur ; traitement Ă -35° C/- 45° C). Aucune transformation ultĂŠrieure n’est autorisĂŠe sur un produit surgelĂŠ. De plus, il est obligatoirement vendu prĂŠ-emballĂŠ. La congĂŠlation est plus lente et ne descend pas en dessous de -12° C. LYOPHILISATION ET DÉSHYDRATATION La lyophilisation est la dĂŠshydratation d’un produit prĂŠalablement surgelĂŠ. Elle donne une meilleure conservation des arĂ´mes et se pratique sur le cafĂŠ, les herbes aromatiques‌ Lors de la simple dĂŠshydratation, l’eau contenue dans le produit est ĂŠliminĂŠe par sĂŠchage Ă chaud (sans eau, les bactĂŠries ne peuvent pas se dĂŠvelopper). Ainsi sont vendues les purĂŠes, le lait en poudre, les soupes‌

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ART DE VIVRE Alimentation

et cancer

Des liens étroits Les liens entre alimentation et cancer sont à prendre au sérieux. D’où la nécessité d’éviter certaines denrées et des modes de cuisson susceptibles de favoriser la maladie mais d’en privilégier d’autres, aux effets protecteurs, notamment les fruits et légumes bio.

Quel est le rôle de l’alimentation dans le développement du cancer ? C’est une question complexe. Aujourd’hui le rôle entre cancer et alimentation est bien documenté pour certains cancers, notamment ceux qui touchent le tube digestif, de la bouche jusqu’au colon et au rectum, mais aussi pour les cancers du poumon, du sein, de la prostate. En revanche, pour ceux de l’ovaire et du col de l’utérus, les données scientifiques semblent encore insuffisantes pour arriver à des recommandations nutritionnelles. On connaît aujourd’hui un certain nombre de molécules anticancéreuses et de molécules pro-cancérigènes issues de l’alimentation. Plus globalement, des liens sont également établis entre habitudes alimentaires et culinaires, surpoids et risque de cancer.

En quoi le surpoids est-il un facteur de risque ? Le surpoids est un facteur de risque important de cancer, en particulier lorsqu’il y a excès de graisse abdominale, avec un tour de taille supérieur au tour de hanche. Les cellules graisseuses, surtout celles situées autour de la taille, contribuent à la production de deux types d’hormones : les hormones de croissance et les œstrogènes. Les premières, dans des quantités élevées, augmentent globalement le risque de cancer tandis que les secondes augmentent en particulier le risque de cancer du sein.

Y a-t-il des aliments à éviter dans une démarche préventive ? Il convient de limiter le plus possible la consommation des

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L’avis de Valérie Vidal, Bionutritionniste

aliments suivants : - Les aliments à index glycémiques élevés : barres de céréales, biscuits, céréales raffinées dont le pain blanc, céréales transformées pour petit-déjeuner, boissons sucrées, bonbons, etc. Le sucre, en aidant la libération d’insuline, favorise l’activité des cellules cancéreuses et la prise de poids. - les aliments sources d’acides gras trans et d’acide arachidonique oméga-6 (huiles raffinées, margarine, charcuterie, viande rouge, viennoiserie, etc). Ce type de graisses favorise l’inflammation. - Le sel : l’excès de sel (chlorure de sodium) peut causer des dommages à la muqueuse de l’estomac et provoquer la transformation de cellules saines en cellules cancéreuses. Mieux vaut éviter les plats préparés, les pizzas…, et peu saler les plats que l’on cuisine à la maison. On peut aussi trouver en magasin bio des sels à base de potassium, pauvres en chlorure de sodium. - Les produits laitiers : plusieurs études épidémiologiques ont établi un lien entre la consommation de laitages et le risque de cancer de la prostate chez l’homme, ainsi que le risque de cancer des ovaires chez la femme. Mieux vaut ne pas dépasser 1 à 2 laitages par jour. - Viandes et charcuterie : le problème vient surtout des modes de transformation et de cuisson de ces aliments, qui génèrent des composés chimiques cancérogènes.

La famille des crucifères, qui regroupe le navet et tous les choux, possède des effets protecteurs anticancer, surtout lorsque ces légumes sont consommés crus, ou très peu cuits.


- L’alcool : on ne connaît pas le seuil auquel l’alcool ne cause aucun cancer, c’est la raison pour laquelle, par principe de précaution, il a été recommandé d’éviter complètement l’alcool…

Quels sont les modes de cuisson et de transformation délétères ? - La fumaison : au cours de la fumaison des viandes et des poissons, la combustion du bois produit des hydrocarbures aromatiques polycycliques, suspectés de contribuer à l’apparition du cancer de l’estomac. - Les transformations des viandes et de charcuteries avec des nitrites (utilisés comme agent de saumurage, de salaison et de conservation). Ces nitrites se modifient dans l’organisme en nitrosamines, reconnus comme cancérogènes. - La cuisson à température élevée, en particulier des viandes (poêlées, rôties, grillées). Ce type de cuisson donne naissance aux mêmes substances mutagènes que la fumaison. Les études épidémiologiques ont trouvé que les personnes qui mangent le plus de viandes grillées, roussies, rôties ont plus de risque que les autres de développer un cancer du côlon, du sein, de la prostate, du pancréas. Faire mariner la viande dans des ingrédients acides (citron, vinaigre) et sans huile réduit la production de molécules cancérogènes. Il est aussi préférable de ne pas trop cuire la viande et de retirer toutes les parties carbonisées avant de la consommer.

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Y a-t-il des modes de cuisson protecteurs ? Les cuissons à basse température, en particulier à la vapeur douce, permettent de préserver au mieux les micronutriments et ne génèrent pas de molécules toxiques. Mais attention de ne pas trop cuire, à l’exception de la tomate, et de consommer suffisamment d’aliments crus ! Les enzymes présentes dans les végétaux ont une importance considérable dans la prévention des cancers et sont inactivées par les cuissons, même à la vapeur. Par exemple, la myrosinase, enzyme présente dans le brocoli, est inactivée lorsque celuici est cuit à la vapeur pendant 15 minutes. À l’inverse, la tomate gagne à être suffisamment cuite afin d’augmenter la biodisponibilité de son lycopène, protecteur du cancer de la prostate.

Quelles sont les habitudes alimentaires protectrices ? Les substances anticancéreuses se retrouvent dans les végétaux, il est donc primordial de leur accorder une large part dans les menus. Il s’agit d’accompagner les légumes et les céréales complètes avec du poisson, des fruits de mer, de la volaille, des légumineuses, du tofu, des fruits oléagineux. Le tout assaisonné avec des huiles végétales de première pression à froid. Et de consommer des fruits de saison, préférablement entre les repas. La frugalité est un autre facteur de santé et de longévité. Lorsqu’on mange moins, il semble que les cellules cancéreuses auraient plus de difficultés à se multiplier.

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ART DE VIVRE Quels aliments possèdent les plus grandes propriétés anticancer ? Les fruits et légumes renferment de grandes quantités de substances antioxydantes et autres molécules aux propriétés anticancéreuses, mais certains plus que d’autres. Du côté des fruits, ce sont les baies et les fruits de petites tailles et en particulier les fraises, les framboises, les mûres, et les canneberges. Les pommes, les prunes, les cerises et les raisins sont aussi bien placés, ainsi que les agrumes et la tomate cuite. Du côté des légumes, il y a la famille des crucifères qui regroupe le navet et tous les choux (vert, rouge, frisé, chinois, de Bruxelles, brocoli…). Ce dernier remporte la palme des légumes anticancer grâce à sa haute teneur en suforaphane. Afin de profiter au maximum des propriétés protectrices des crucifères, il est préférable de les consommer crus ou très peu cuits à la vapeur douce et de ne surtout pas les cuire à l’eau. Veillez aussi à bien les mastiquer. La famille des alliacés qui comprend l’ail, l’oignon, le poireau, l’échalote, et la ciboulette, contient des composés sulfurés aux propriétés anticancer. Et puis, ne pas oublier le curcuma associé au poivre, le thé vert, le cacao, etc.

Et le soja ? Le soja renferme de grandes quantités de phytoestrogènes, appelés isoflavones qui ont fait couler beaucoup d’encre… Selon une étude présentée lors d’un colloque de l’American Association of Cancer Research, à Philadelphie en novembre dernier, le risque de développer un cancer du sein invasif est inversement proportionnel aux habitudes de consommation de soja. Il est diminué de 30 % pour les femmes pré-ménopausées qui consomment le plus d’isoflavones, en comparaison avec celles qui en consomment le moins (1).

Il est recommandé de manger 5 à 7 fruits et légumes par jour, comment le mettre en pratique ? Il s’agit de consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits variés par jour, avec un équilibre cru/cuit. Par exem-

ple : une petite assiette de crudités à midi ou un jus de légumes, une salade verte le soir, 150 g de légumes cuits différents midi et soir, un ou deux fruits crus entre les repas ou au petit-déjeuner. Dans cette comptabilité ne doivent pas être intégrés les légumes féculents comme la pomme de terre ou la patate douce. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas en consommer, mais ils viennent en plus.

Quel est l’apport de l’alimentation bio dans la prévention ? Faire ses courses dans les magasins bio favorise une alimentation semi-végétarienne plus Les fruits bio, à déguster crus aisément parce qu’on y trouentre les repas, sont recommandés. ve un large choix de céréales complètes (déclinées en grains, flocons, farines, etc.), de légumineuses et de produits dérivés du soja. Mais aussi, et c’est primordial, des huiles vierges de première pression à froid. Se nourrir d’aliments issus de l’agriculture bio, c’est aussi limiter l’apport de pesticides. Il a été mesuré que les enfants de 2 à 4 ans nourris d’aliments bio ont dans leurs urines des concentrations de pesticides organochlorés six fois moins élevées que ceux qui mangent les produits de l’agriculture industrielle (2). Les pesticides organochlorés sont des perturbateurs endocriniens qui participent à augmenter le risque de cancers hormono-dépendants (sein et prostate) et de cancer de la thyroïde. Enfin, il faut savoir qu’à ce jour en Europe, 92 substances actives pesticides sont classées cancérigènes possibles ou probables soit par l’Union Européenne soit par l’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis (US-EPA) (3). De quoi motiver à consommer bio si ce n’est pas déjà le cas ! (1) Résultats présentés à la neuvième édition annuelle de la “Cancer Prevention Research Conference”, à Philadelphie (2010). http://www.aacr.org/home/public--media/aacrpress-releases.aspx?d=2166 (2) Cynthia L. Curl, Richard A. Fenske, Kai Elgethun. Organophosphorus pesticide exposure of urban and suburban pre-school children with organic and conventional diets. Environ Health Perspect. (2002) (3) “Dangerosité des matières actives et des spécialités commerciales phytosanitaires autorisées dans l’Union Européenne et en France. IEW/MDRGF.” (mai 2004)

A B O N N E Z - VO U S ! Les alliacés, ail, oignon, poireau, échalote, ciboulette, contiennent des composés sulfurés aux propriétés anticancer.

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BEAUTÉ En forme, pain ou liquide

Les dessous

du savon

Symbole de l’hygiène depuis des siècles, le savon traverse les époques sans prendre une ride. En s’adaptant aux nouvelles tendances qui marient bien-être et naturalité, il se décline sous toutes les formes, couleurs et senteurs, pour accompagner la toilette au quotidien. L’image du pain d’antan, qui s’amenuise à vue d’œil sur son porte-savon et décape la peau, est bel et bien rangée au placard des vieux souvenirs. “Les savons sont aussi devenus des objets décoratifs et sensuels d’une salle de bain agréable, dédiée au bien-être corporel”, résume François Ledoux, responsable recherche et développement du Comptoir Provençal des Argiles. L’influence du spa et du hammam est dans l’air du temps. Leurs senteurs font rêver de nature, de détente, de fleurs ou de cigales, comme celles des savons de Marseille à la palette odorante interminable… Elles font voyager à travers les savons noirs du Maghreb, d’Afrique de l’Ouest ou ceux d’Alep aux huiles d’olives et de baies de laurier… Mais qu’en est-il exactement ? Tous les savons sont-ils aussi naturels que leur image le laisse supposer ? Sont-ils bons pour les peaux sensibles, et notamment celle du visage ?

La garantie des labels En théorie, le savon naturel est un détergent totalement biodégradable, issu d’un corps gras et de soude caustique. Le dosage en soude (ou en potasse pour le savon liquide) est très précis, variant en fonction de l’indice de saponification du corps gras utilisé pour obtenir la réaction chimique. Les

Les savons glissent sur la vague du bien-être.

savons estampillés Cosmebio, Qualité France, Ecocert, BDIH, ainsi que le tout nouveau Cosmos ou a fortiori Nature et Progrès en garantissent le caractère biodégradable et non toxique, car ils n’autorisent, dans leur formulation, que des ingrédients naturels, minéraux ou végétaux, sans additifs de synthèse (sauf exceptions listées pour certains). Ainsi, ils contribuent à réduire les pollutions, notamment celle de la ressource en eau, si précieuse. Cela n’est pas le cas pour la majorité des savons industriels : malgré un relookage écologique parfois bluffant, ils ne se privent pas d’employer des agents synthétiques qui facilitent leur fabrication, notamment anti-calcaire ou moussant comme l’EDTA, reconnus écotoxiques, non biodégradables et nocifs pour la santé, ainsi que – entre autres – des parfums ou colorants de synthèse contenant des phtalates et à forts risques allergènes. Le terrain est glissant : osez, plus que jamais, décortiquer les étiquettes !

Les huiles locales Le pourcentage obligatoire d’ingrédients bio sur le total de la composition variant selon les cahiers des charges (il est par exemple de 10 % pour Cosmebio), il est évident qu’il

De la cendre à la soude : Un procédé millénaire Le savon résulte de la saponification, une réaction chimique entre un corps gras, végétal, animal ou minéral (résidu pétrolier interdit en bio), et un alcali (c’està-dire une base forte) qui, à l’origine, était de la cendre de bois, de plantes ou d’algues (salicorne). Ce procédé était déjà connu, il y a plus de 4 500 ans, des Sumériens qui fabriquaient, grâce à cette méthode, une pâte molle à base d’huile et d’argile servant à soigner les problèmes de peau et à laver la laine. Le savon d’Alep : une recette Le savon d’Alep en Syrie date de 3 000 ans : à base d’huile d’olive et de baies de ancestrale à base d’huile d’olive et laurier, il est connu pour ses propriétés désinfectantes. Quant aux Gaulois, ils de baies de laurier. Attention aux employaient du suif (graisse de chèvre et de bœuf) pour élaborer leur pâte sarajouts d’additifs indésirables et aux falsifications ! vonneuse. L’huile d’olive, toujours associée à l’alcali, était utilisée dès le 9e siècle dans les petites savonneries de Marseille. Au 18e siècle, la découverte du procédé de production de soude caustique (hydroxyde de sodium) avec de l’eau de mer permit de remplacer la cendre pour provoquer la réaction de saponification. Cet ingrédient de synthèse est autorisé par les cahiers de charges de cosmétiques bio.

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faut regarder de près la liste Inci pour en connaître la réalité. Si la part bio d’un savon liquide, à cause de la présence d’eau, est souvent plus faible, celle d’un savon solide peut être très élevée. “Le seul frein est le prix de certaines matières premières bio, comme des huiles essentielles, par exemple le chèvrefeuille, muguet ou le jasmin bio, tellement chères que leur présence serait un luxe mettant le savon hors de portée”, admet François Ledoux. Dans le Lot-et-Garonne, Anja Canaux, artisane savonnière, a succombé à la passion du savon. Convertie depuis 6 ans, cette férue des langues, – elle a été prof de français, d’allemand et d’espagnol –, en fabrique selon un procédé artisanal à froid, dans son atelier de Monflanquin. Éprise de qualité et d’éthique, ses ingrédients sont quasiment tous bio, et le plus possible locaux. “J’utilise les huiles de colza, d’amandon de prunes, de chanvre, de tournesol ou du lait de chèvre produits à quelques kilomètres d’ici, tout comme le lait d’ânesse du Gers, car de plus en plus, j’essaie de favoriser les ingrédients de proximité.”

Les indispensables bulles Pour saponifier, elle a ainsi décidé de supprimer les huiles de palme et de palmiste (noyau). Pourtant celles-ci, souvent privilégiées par les savonniers car elles allient une forte action lavante à un rapport qualité-prix intéressant, sont disponibles en bio issues de plantations durables. “Je réalise des mélanges d’huiles ou de beurres végétaux différents pour bénéficier du meilleur de chacun, et si je privilégie l’huile de colza au grand pouvoir hydratant, je ne peux me soustraire à celle de coco, à cause de son caractère moussant recherché par l’utilisateur, ainsi que sa dureté”, explique-t-elle. Elle achète aussi le beurre de karité à une coopérative de femmes du Burkina Faso. Ses savons en contiennent entre 15 et 20 % : “le karité ne fait pas de mousse, mais apporte beaucoup de douceur, car riche en agents insaponifiables, substances qui ne peuvent se transformer en savons, et qui restaurent le film lipidique de l’épiderme.” L’huile d’olive bio reste également incontournable, elle aussi pour sa douceur. Quant à celle de noisette, incorporée en surgras, elle est idéale pour les peaux sensibles.

Anja Canaux, créatrice de la savonnerie artisanale Saponaire : toutes les recettes sont “maison”, réalisées au maximum avec des ingrédients locaux et labellisées Nature et Progrès.

industriels à chaud (1), et qui confère au savon des propriétés hydratantes supérieures.” Cette technique à froid est plus longue, plus contraignante, mais rien à voir avec celles pratiquées par des fabricants qui se baptisent pourtant artisans et qui utilisent, comme support de base, des “bondillons”. Ce sont des copeaux de savons importés, souvent à base de palme et de palmiste, et dont la composition n’est pas garantie. Il suffit de les malaxer, rajouter quelques ingrédients, comme des corps gras ou du lait, les colorer, les parfumer… Et le

L’éclat au naturel par le lait de jument et l’aloe vera

Une fabrication à froid Afin de dénaturer le moins possible ses huiles bio sélectionnées avec soin, Anja Canaux saponifie à froid, selon un procédé ancestral, qui respecte les ingrédients. “Il a aussi l’avantage de conserver la glycérine, souvent extraite dans les procédés Nouvelle gamme de soins régénérants et hydratants pour votre beauté, au pouvoir antiride et liftant

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BEAUTÉ tour est joué. D’où la nécessité, encore une fois, de regarder de très près l’étiquette pour ne pas être dupé.

Des soins corporels Même si elle sait ne pas avoir choisi la facilité, Anja Canaux n’en démord pas : “au fur et à mesure que j’apprends, je suis confortée dans ma voie. Je ne parfume mes savons qu’avec des huiles essentielles bio ; malgré leur prix, elles représentent au moins 3 % de la formule, mais leur qualité, tant odorante que médicinale, comme certaines propriétés antiseptiques sont meilleures. Et puis, je suis sûre que leur mode de culture n’est pas polluant.” Les recettes sont “maison”, adaptées à différents types de peau, certaines pensées pour soulager l’eczéma ou le psoriasis. Le choix des ingrédients et du procédé de fabrication en font de véritables soins, loin de l’idée préconçue du savon “décapant”. Des argiles peuvent y être incorporées, de la rose, riche en oligo-éléments et apaisante sur les peaux sèches, ou de la verte pour les peaux mixtes ou plus grasses. Le charbon de bois médicinal est détoxifiant et confère à l’un de ses 13 sortes de savons sa couleur bleu noir. Intarissable et soucieuse de partager son savoir, la jeune savonnière aime recevoir les enfants des écoles. “Rien de mieux, pour les sensibiliser à l’environnement et leur santé, que de les entraîner dans ma savonnerie et leur dévoiler tous mes secrets de fabrication.” Christine Rivry-Fournier (1) La glycérine est revendue comme ingrédient hydratant pour les crèmes.

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Grâce au procédé chimique de saponification, les molécules obtenues ont la propriété d’accrocher les graisses et l’eau. Ainsi, elles évacuent ces graisses de même que les saletés qu’elles transportent. Elles agissent autant sur une étoffe que sur la peau, mais leur agressivité dépend des ingrédients choisis pour la saponification. “Tous les corps gras n’ont pas les mêmes propriétés, une fois transformés en savons, certains sont plus doux, d’autres plus décapants, explique Anja Canaux. Il faut mélanger les huiles en fonction de leurs qualités.”

Les + des savonnettes + économiques car concentrées en agents lavants et hydratants ; + bio car sans eau ; + écologiques, car peu ou pas d’emballages. Fabriquer soi-même ses savonnettes, c’est possible. Avec quelques précautions dues à l’emploi de la soude caustique, c’est un excellent moyen de faire plaisir et de se faire plaisir, en profitant de produits naturels, économiques et écologiques. Pour en savoir plus : • Faire ses savons naturels, c’est facile, Cyrille Saura Zellweger, Éditions Jouvence, oct 2010, 170 p., 9,90 €.

• Savons naturels maison, méthode à froid, Christelle Spada, Anagramme, 127 p., 14,90 €.


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BEAUTÉ La maca, plante sacrée des Incas

Un engouement sans précédent La maca, baptisée trésor sacré du Pérou, est un bulbe aux propriétés intrinsèques exceptionnelles. Récoltée à plus de 4 200 mètres d’altitude sur les plateaux andins, elle possède des vertus très convoitées. La maca a le vent en poupe. Plante traditionnelle connue des Indiens des hauts plateaux andins pour ses nombreuses qualités, notamment médicinales, elle était pourtant quasiment tombée dans l’oubli durant les cinq derniers siècles. “En la découvrant lors de leur conquête, d’abord pour améliorer la fertilité de leurs animaux, les Espagnols en ont abusé en raison de ses propriétés stimulatrices hormonales”, raconte Michel Bagnaud, passionné par ce végétal riche en nombreux composés nutritionnels. Puis, mélangée avec une autre plante, source d’effets inverses, elle perdit tout son intérêt, sauf pour les peuples Quechuas et Yamaras, toujours fidèles à ce remède efficace, réputé stimuler les fonctions sexuelles et la fécondité. Depuis, des études scientifiques ont montré que la maca, grâce à sa propriété de régulateur hormonal, pouvait également contribuer à réduire les problèmes de ménopause et renforcer l’organisme.

La culture de l’extrême Poussant sur les hauts plateaux difficiles d’accès, dans un climat rude, pauvre en oxygène et marqué par de forts écarts de température, la maca se mérite. “Plus les conditions sont extrêmes, vent, froid, soleil, meilleure est sa qualité, car elle développe des stratégies de résistance qui renforcent ses nutriments”, résume Michel Bagnaud qui n’hésite pas à aller, pour la dénicher, dans les endroits les plus reculés, sur le plateau de Pasco, au centre du Pérou, l’achetant en direct à des paysans, gardiens des traditions ancestrales. Comme ce bulbe épuise les sols, il doit croître, à son rythme, sur des terres vierges, ou tout du moins non cultivées depuis plusieurs décennies. Il fait partie du cycle de la Pachamama, l’esprit de la terre, respectée des Indiens depuis toujours. Il était glané dans son bastion historique, autour du lac Junin. Au total, à la fin des années 1990, on en cultivait moins d’un hectare, recherché par les initiés. La qualité de la maca est liée aux conditions de croissance : plus les sols sont riches en minéraux, comme ceux des terres vierges et sauvages, plus la densité nutritionnelle en calcium, cuivre, fer, iode, manganèse, sodium, zinc est grande.

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La maca est riche en vitamines, Bl, B2, B6, B12, C, E, ainsi qu’en la plupart des acides aminés essentiels, qui lui confèrent des propriétés de régulateur hormonal. Ici, des bulbes issus de culture.

Tentative de biopiratage Son regain d’intérêt est très récent, il date d’une dizaine d’années seulement. Il a été déclenché par la tentative de brevetage de la plante, exercée par un laboratoire américain en 1998, qui ambitionnait de la vendre comme “viagra naturel”. Alerté sur ce pillage de la biodiversité locale, l’État péruvien en a fait une plante nationale et protégée. Le bulbe est interdit d’exportation, seule la poudre y est autorisée. L’ex-président Fujimori en a vanté les mérites aux Japonais. Et depuis, l’engouement est tel que les volumes produits sont passés de 2 tonnes destinées à la consommation locale à plus de 20 000 tonnes, expédiées partout dans le monde ! “Cette expansion se fait au détriment de la qualité, regrette Michel Bagnaud. Les bulbes sont cultivés sans respecter suffisamment le repos des sols, en utilisant des engrais, comme le guano, certes organique, mais qui, en boostant les rendements, appauvrissent les propriétés intrinsèques de la plante.”

Différentes qualités Ainsi, même si la plupart des macas sur le marché sont bio, leurs vertus n’auraient plus la puissance promise. “Il faut s’assurer de son origine, et surtout la goûter, car la maca de qualité possède une saveur sucrée et agréable, avec un léger goût de noisette. Celle issue de culture plus intensive et de rendements pouvant atteindre les 25 tonnes par hectare – contre 550 à 750 kg pour la maca issue des terres vierges – est plus amère, et quelquefois coupée avec du sucre ou de la poudre de maïs pour l’adoucir.” Évidemment, les prix oscillent selon l’origine. Michel Bagnaud, qui la vend sous le nom Maca Pachacutec, explique l’acheter aux paysans à un prix 80 fois plus élevé que celui versé pour la maca cultivée et commercialisée par les coopératives spécialisées. “Nous reversons également une partie du fruit de nos ventes, soit 10 à 15 % pour aider les paysans, avec qui nous entretenons des rapports privilégiés”, complète ce spécialiste de l’Amérique andine, qui a fait certifier sa maca bio par l’organisme allemand Öko. La poule aux œufs d’or du Pérou doit profiter à tous. Christine Rivry-Fournier



CUISINE Légume et condiment

Un bulbe aux petits oignons Jaune, rouge ou blanc, petit ou gros, à consommer frais ou longue conservation, l’oignon est un ingrédient basique. À la fois légume et condiment, il est d’un grand intérêt gustatif et nutritionnel. Il est donc urgent de s’occuper de nos oignons. Que sa chair soit jaune, blanche ou d’un magnifique rouge pourpre, l’oignon est l’aliment secret de nombreuses recettes. Il donne du goût, beaucoup de goût, et permet notamment de pallier l’envie de resaler ou d’assaisonner un peu plus. C’est d’ailleurs un aliment de base présent dans toutes les cuisines, à un coût abordable et toujours local. Côté nutritionnel, l’oignon est riche en potassium, phosphore et calcium, ainsi qu’en oligo-éléments plus rares comme le sélénium et manganèse. Sa teneur en vitamine C est de 25 mg/100 g pour l’oignon nouveau et tombe à 7 mg pour l’oignon de garde. Côté santé, on lui prête des propriétés communes à l’ail, notamment il favoriserait la circulation et serait antibactérien.

À croquer L’oignon est si flexible qu’il peut s’accommoder de multiples façons. L’oignon rouge, le plus doux et sucré, se prête avec brio au crudivorisme, dans un sandwich ou accompagnant du poisson mariné. Même qualité pour une consommation

TREMPETTE À L’OIGNON Le terme québécois de trempette désigne une mixture dans laquelle on trempe des bâtonnets de légumes. Pour 2 personnes / Préparation 20 mn • 1 c. à s. d’huile d’olive • 1 petit oignon haché menu • 1 c. à café de cassonade • 1 c. à café de vinaigre balsamique • 1 yaourt nature.

1. Dans une grande poêle, à feu moyen,

faire revenir l’oignon dans l’huile 5 mn.

2. Ajouter la cassonade, le vinaigre. 3. Cuire environ 10 mn en remuant à l’occasion. Retirer du feu et laisser refroidir.

4. Dans un petit bol de service, mélanger les oignons caramélisés et le yaourt.

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crue de l’oignon de printemps, si goûteux (tiges incluses) haché dans une salade ou à peine chauffé dans un plat cuisiné au wok. Le très commun oignon jaune est le plus polyvalent : cru ou cuit, au bouillon, à la poêle, frit, farci ou mariné. Il donne à peu de frais toute la saveur à une tarte ou une quiche. D’ailleurs, il joue merveilleusement un premier rôle dans une tarte fine aux oignons de même que dans la soupe à l’oignon, ou fondant dans une pissaladière. À la poêle, sa force et sa douceur dépendent de la technique de cuisson : saisi, il garde son piquant ; cuit longuement, il fond et devient sucré ; cuit couvert, il fond sans se colorer ; et cuit en douceur couvert puis à découvert, l’oignon se caramélise. Son parfum si particulier est dû au trait commun qu’il partage avec sa famille des Allium, la teneur en soufre. Le soufre est responsable des odeurs et des problèmes de digestion. Mais ces derniers sont atténués avec la cuisson. Quant à l’odeur, le persil peut la neutraliser, d’où un mariage agréable lorsque l’oignon est consommé cru. Christine Raout

OIGNONS FARCIS AU TOFU Pour farcir 2 gros oignons, soit 4 pièces Préparation 20 mn / cuisson 20 mn • 2 gros oignons jaunes • 125 gr de tofu nature • 3 c. à s. de sauce soja • huile d’olive • poivre.

1. Éplucher et couper les oignons en deux. Pousser par les extrémités

pour séparer les deux couches extérieures de l’intérieur afin de former les récipients pour la farce. Conserver deux carrés d’oignons de l’intérieur pour en recouvrir le fond.

2. Hacher la chair retirée des oignons et la faire colorer à la casserole dans un peu d’huile d’olive. Hacher le tofu et l’ajouter dans la casserole. Arroser de sauce soja et poivrer.

3. Badigeonner d’huile d’olive l’extérieur des demi oignons vidés et farcir. Enfourner à 180° C pendant environ 20 mn. La peau doit devenir translucide et commencer à se “rider”.

Pour farcir d’autres légumes, compter un oignon entier et 125 gr de tofu pour 4 légumes.



HABITAT Confort, design et naturel

Se meubler écolo Il existe aujourd’hui toute une gamme de mobilier alliant le design à l’écologie. Pour le reconnaître, point de label, mais des critères essentiels : matériaux, peintures, bilan carbone, éthique… sont à regarder à la loupe. Un fauteuil en branche de châtaignier, une table de salon en carton recyclé, un matelas en latex 100 % naturel, une chambre d’enfant en bois brut sans Composés Organiques Volatils (COV), etc. Le mobilier écologique serait-il en passe de devenir le nec plus ultra en matière de décoration intérieure ? En tout cas, les créateurs ne manquent pas d’imagination. Ils sont de plus en plus présents, aussi bien sur internet que sur les salons liés à l’écologie. Or, à ce jour, il n’y a pas vraiment de définition, de label ou de réglementation, ni même de composants imposés pour le mobilier dit “sain” ou “écologique”. Chaque fabricant, à sa manière et avec son savoirfaire, peut appliquer ses propres règles avec plus ou moins de bonne foi. Plusieurs critères peuvent cependant être pris en compte pour ne pas commettre d’impair. L’utilisation de matières naturelles, de bois locaux certifiés ou de matières recyclées est évidemment un élément essentiel. De même que l’absence de substances toxiques et de Composés Organiques Volatils.

Choisir des bois locaux Certains artisans tiennent compte des spécificités des bois. Par exemple, le tilleul, aux propriétés apaisantes, convient parfaitement à une chambre d’enfant.

Le mobilier écologique est, le plus souvent, fabriqué en bois, matériau beau et solide, largement disponible. Le bois exotique, responsable de la déforestation, est évidemment banni. Même labellisé, son transport est énergivore. Les artisans consciencieux privilégient

Les bois bruts assemblés avec des techniques à l’ancienne ou avec des colles blanches offrent les meilleures garanties de respect de l’environnement.

les bois locaux, issus de forêts gérées durablement. “Nous utilisons uniquement le bois de nos travaux forestiers, rond ou demi-rond, brut avec l’écorce ou sans l’écorce”, témoigne Arnaud Mainardi, fondateur de l’atelier Chatersen à SaintEtienne-Vallée-Française dans les Cévennes. “La récolte du bois à terre valorise une ressource locale et durable”. Cette démarche est une réelle alternative à l’utilisation de bois exotiques et traités, ainsi qu’à la déforestation. “Nous nous sommes toujours opposés à ces pratiques courantes dans le domaine de l’ameublement qui consiste à utiliser du bois du Canada ou d’Amérique latine, transformé en Asie pour être vendu en Europe. Cette logique aberrante conduit à des débauches d’énergie et des circuits commerciaux qui nous paraissent d’un autre âge”, estime Claire Salvodelli, gérante associée de l’atelier Nonah. “Suivant nos recherches, nous avons pu apprécier le délicat rosé du hêtre, la teinte dorée du chêne, le blanc lumineux du bouleau, le veinage contrasté du pin, etc.”. Le bois utilisé est également 100 % massif, sans aucun élément en panneaux de particules ou contreplaqués. Certains artisans vont jusqu’à choisir les différentes essences en fonction du type de mobilier. Le tilleul, bois tendre et apaisant, sera privilégié pour les meubles d’enfants. Tandis que la rectitude du charme sera idéale pour un bureau. Les bois de fruitiers, comme le merisier ou le poirier, sont quant à eux réservés aux usages les plus nobles. Mais les gisements se font rares.

Optez pour des matières recyclées Autre tendance du marché, le bois flotté présente également un certain intérêt écologique car il nécessite peu de transformation et par conséquent peu d’énergie. Il peut être associé à d’autres matières comme le bois d’œuvre, le fer ou le cuir. D’autres artisans ont fait le choix de matériaux recyclés comme le carton. Entièrement recyclable, ce matériau peut être facilement assemblé, sans colle et par simple emboîtement, pour envisager les formes les plus complexes. Il a

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surtout l’avantage d’être peu onéreux. Certains fabricants proposent des tarifs comparables à ceux de meubles ordinaires. La longévité est, en revanche, limitée à une quinzaine d’années. Des stages ou des ateliers de découverte sont même organisés pour apprendre à faire soi-même ses meubles en carton. Solide, peu onéreux et facile à assembler, le carton représente une nouvelle tendance dans le secteur du mobilier écologique.


Le travail artisanal est généralement associé à la production de meubles écologiques.

Un fauteuil en branches de châtaignier, le naturel à l’état brut.

La qualité des matériaux employés et l’étude de formes harmonieuses offrent à ce salon une atmosphère de bien-être dans un environnement sain.

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Le mobilier écologique convient particulièrement aux chambres d’enfants.

Prélever ces quelques arbres d’excellence doit se faire dans le cadre d’une gestion raisonnée et d’un reboisement conséquent.

Environnement sain La finition des meubles est aussi un aspect à ne pas négliger. Il n’existe, là encore, aucune certification officielle pour démarquer les produits écologiques. L’écolabel européen ne fait que limiter les composants toxiques, comme les COV, sans pour autant les interdire complètement. Certes, les peintures en phase aqueuse sont désormais obligatoires pour un usage en intérieur. Or, cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont exemptes de solvants pétroliers et d’émanations toxiques. Pour un environnement sain, des peintures à base d’huiles végétales ou de résines naturelles, sans métaux

Le mobilier écologique s’adapte à tous les styles : rustique ou contemporain.

Matelas et canapés non toxiques Désormais, il existe une offre de matelas en laine produite par les éleveurs de France et traitée contre les acariens avec des extraits de plantes et d’huiles essentielles possédant toutes les certifications de sécurité et de non-toxicité pour la santé humaine. Issu du lait d’hévéa, le latex sert aussi aux literies : 100 % naturelle, anti-bactérienne et anti-acarienne, cette matière offre un maintien morphologique parfait, une grande souplesse et une tonicité incomparable. Seul bémol, l’hévéa est cultivé en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique… Et son confort a un prix, soit plus de 1 200 euros pour un matelas en latex de taille ordinaire pour deux personnes. Quant aux canapés, ils doivent allier les structures de bois locaux, avec des mousses et revêtements les plus écologiques possibles, alternatives aux fauteuils en cuirs, source de nombreuses pollutions (produits chimiques de tannerie, teintures…). Préférez les tissus bio et les mousses végétales recyclables…

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lourds ni formaldéhyde, protègent efficacement contre les salissures et l’eau. “Pour les finitions, j’utilise de l’huile de chanvre ou de tournesol bio, une lasure à base d’huile de lin avec des pigments naturels”, précise Fabien Greffier, artisan ébéniste à Origine Scop. À noter que les huiles et peinture utilisées pour le mobilier enfant doivent être conformes aux normes EN 71-3 et/ou DIN EN 53160 sur la sécurité des jouets. Pour les assemblages, les colles le plus souvent employées sont des colles vinyliques en émulsion aqueuse (colles blanches).

Fabrication artisanale Outre le respect de l’environnement, la production de meubles écologiques repose également sur des critères sociauxéconomiques comme la valorisation des circuits courts, les entreprises “à taille humaine” ou encore l’insertion professionnelle. “Nous sommes trois associés fondateurs, trois frères et sœur, qui avons grandi ensemble non loin de Lyon”, explique Claire Salvodelli. Le travail artisanal a pour avantage de créer des emplois et de développer des filières locales. Il produit généralement des pièces uniques ou des meubles en petite série. “Nos clients recherchent de l’originalité. Pour les chambres d’enfant, par exemple, je travaille souvent à partir d’un décor existant, d’une photo de meuble ou d’un croquis réalisé par le client. Je m’inspire parfois des dessins animés”, explique Fabien Greffier. Les meubles peuvent être conçus pour évoluer dans le temps. Ainsi, la table à langer pourra se transformer en bureau lorsque les enfants seront plus grands. Les bords du lit sont démontables et interchangeables afin de varier la décoration en fonction des inspirations. À noter que le mobilier pour enfants doit impérativement respecter les normes de sécurité NF 60-300-1, NF 60-300-2 et NF 60-300-3 de février 2008. Au final, les tarifs ne sont pas forcément plus élevés que ceux proposés par beaucoup d’autres ébénistes utilisant des produits conventionnels. Ils restent, en revanche, supérieurs de 20 à 30 % en moyenne aux meubles industriels. Un investissement sur l’avenir, sans aucun doute. Car pour être durable, un meuble doit également résister au temps. La table ou la bibliothèque des enfants pourront encore servir dans trente ans aux petitsenfants. Ou être transformées, données ou revendues. Une autre manière de penser aux générations futures. Philippe Guibert



JARDIN Le temps des semis

La préparation maison Pas facile d’acheter des plants potagers bio et, lorsque l’on en déniche, le choix n’est pas toujours au rendezvous. Alors, pourquoi ne pas préparer soi-même ses petits pots à replanter au printemps ? Quelques plants de tomates, un de cornichon, d’aubergine ou de poivron… faire son marché pour démarrer un potager bio n’est ni simple, ni économique, surtout si l’on souhaite expérimenter des variétés ou étaler les récoltes. Faire ses semis soi-même est peut-être la solution : il est plus facile de trouver des graines non traitées que des plants bio. Autre avantage, on peut acheter et partager à plusieurs le contenu des sachets ou simplement s’échanger ses graines. Chaque jardinier gère ensuite, à son rythme, ses plantations. Pour grand nombre d’espèces potagères, notamment cornichon, concombre, laitue, piment, poivron, tomate, aubergine ou courge, le semis en pleine terre est mal toléré. Une vague de froid ou un ravageur peuvent les réduire à néant.

Mettre les petits pots dans les grands L’idée est alors de protéger ses semis en les plaçant dans un endroit chaud et ensoleillé. Pour ceux qui ont un grand jardin, il est aisé d’installer un châssis. Lorsque la place manque ou que le balcon-terrasse se fait trop petit, le semis à la maison s’impose. Choisissez la situation la plus lumineuse et, si possible, la lumière la plus uniforme. Derrière une fenêtre, il faudra tourner les pots et, dans une miniserre (petit bac recouvert d’une cloche), vérifier que l’ensemble de la surface reçoit de la lumière. D’ailleurs, pour le contenant, il existe plusieurs solutions selon la place disponible. La solution la plus pratique est le petit pot, celui-ci peut simplement être en terre cuite, ou prévu pour se désagréger dans le sol, composé de tourbe ou de fibre

de coco. Le tout est de savoir si des produits chimiques ne sont pas mélangés aux matériaux. Moins coûteuses, les solutions de récupération sont nombreuses : le papier moulé sur une bouteille placée dans un bac ou une cagette ; le pot de yaourt plastique troué ou encore la boîte à œufs, dont la contenance suffit pour des plantations comme les œillets d’Inde par exemple et qui permet d’évacuer le surplus d’eau. Pour le contenu, le terreau universel peut être mélangé à de la terre de jardin. Il existe du terreau spécial pour les semis estampillé “utilisable en Agriculture biologique”.

Planter au bon moment Une fois les graines semées, quand les plants seront-ils prêts à affronter la pleine terre ? Observons les feuilles. Une fois passées les premières feuilles ovales sorties de terre, il faut en compter quatre autres ou alors deux étages, soit environ un mois. Il peut être utile de les acclimater avant de replanter, mais, surtout, vérifiez que le froid hivernal est loin derrière. Il est donc préférable de bien choisir le moment du semis et de connaître les habitudes des jardiniers de la région, car la période idéale peut varier de plusieurs semaines d’un bout à l’autre de la France. Le conseil reste “mieux vaut tard que jamais”. Une plante semée trop tôt va se déliter alors qu’une autre semée trop tard pourra, malgré tout, donner une récolte tardive. Christine Raout

Trouver des graines bio Si les graines bio sont plus simples à se procurer que les plants bio, le choix reste toutefois plus mince qu’en conventionnel dans les jardineries. Et il faut aussi veiller à ce que les sachets ne soient pas restés trop longtemps dans les rayons. Leur durée de conservation varie en moyenne de 2 à 4 ans ; or, les conditions optimales ne sont pas toujours réunies en fonction des points de vente. Les magasins et coopératives bio en proposent généralement, avec un choix de variétés, dont des variétés anciennes, de plus en plus large. Certains semenciers en vendent sur internet. Privilégiez la gamme de l’association Kokopelli, ou de semenciers tels Germinance, Graines de Païs, le Biaugerme, les Semailles, la Ferme de Sainte-Marthe… Il existe aussi des associations de jardiniers qui échangent leurs graines. www.kokopelli.asso.fr ; www.fermedesaintemarthe.com ; www.semencespaysannes.org

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NOUVEAUTÉS PRODUITS Huile d’avocat Confiture pour maxi-gourmands Danival accueille deux nouveautés dans sa gamme relookée de confitures disponibles aux saveurs abricot, fraise, myrtille, framboise et rhubarbe. L’abricot et la fraise, toujours associés au sucre de canne roux non raffiné, existent désormais en maxi-format de 730 g. Tous ces pots sont qualifiés d’extras car ils contiennent au minimum 45 % de fruits (contre 35 % pour l’appellation légale “confiture”).

L’huile d’avocat vierge de Bioplanète vient compléter la gamme Gourmet tout en s’inscrivant dans la démarche solidaire “Unis & Bio”. Ce petit trésor culinaire se déguste en sauces ou vinaigrettes ; cette huile dispose aussi d’une bonne stabilité, ce qui permet de l’employer lors de cuissons à haute température. De quoi égayer les petits plats du quotidien avec une saveur originale.

www.bioplanete.com

www.danival.fr

Un concentré d’énergie Guayapi présente Guayashot, un énergisant naturel qui puise aux sources du Warana afin d’apporter, tout au long du jour et de la nuit, de manière douce et progressive, une sensation de bien-être. Il est en outre facile à transporter et à consommer grâce à son format unicadose. Sa formule à base de miel lui confère un goût doux et savoureux, pour un réel instant de plaisir.

Thé détox Au sortir de l’hiver, rien de tel qu’une pause détox pour accueillir le printemps en pleine forme. Les Thés de la Pagode vous invitent à déguster Sou Tsian, un thé semi-fermenté plus connu sous le nom d’Oolong, et réputé pour ses propriétés drainantes et amincissantes. Originaire de Chine, cette boisson est en outre pauvre en théine.

www.thesdelapagode.com

www.guayapi.com

Les enfants font de la “pâtinette” ! L’alphabet tricolore, les coquillettes quinoa-carottes et les vermicelles potimarron de Priméal vont devoir se serrer dans le rayon pour faire de la place aux “animaux rigolos” de la gamme Pâtinette. Ces pâtes mini-format aux allures de papillons, tortues et autres coqs vont égayer les assiettes de nos toutpetits (cuisson en 7 mn).

Lotion visage Biokosma propose un tonique facial calmant à appliquer sur le visage, le cou et le décolleté. Ce soin équilibre le manteau protecteur acide de la peau et rafraîchit. Les extraits intégraux de mauve, de mélisse et de fenouil comblent la peau sensible de leurs effets bienfaisants pendant que l’aloe vera hydrate.

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On se met au bouleau ! Jus, crème gommante, huile de massage minceur : Weleda décline une gamme à partir de cet arbre, dont les feuilles sont riches en flavonoïdes et en saponines. Le jus de bouleau contribue à favoriser les fonctions d’élimination ; la crème gommante exfolie mais en douceur ; enfin, l’huile de massage favorise la réduction de la cellulite. Tout un programme beauté !

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Le thé vert de Vitabio réunit les meilleurs crus de Ceylan, auxquels a été ajoutée une infusion de feuilles de menthe et de jasmin. Cette boisson rafraîchissante utilise uniquement le pouvoir sucrant du jus concentré de raisin et de citron pour une pause à la fois plaisir et bien-être.

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Le shampoing qui tient dans la main Soucieuses de préserver l’environnement, Bernard Cosmetics et Lorcos présentent, sous la marque Secrets de Provence, un shampoing solide. Avec 9 fois moins de transport de la production à l’utilisation et 50 fois moins de déchets générés, ce produit offre un très bon bilan environnemental. Simple d’emploi, économique, il se décline en plusieurs formulations adaptées à chaque type de cheveu. Tél. 02 40 08 53 80.

Sans eau, plus actifs Formulés sans eau, les soins de visage et capillaire Sinagua inventent une cosmétique encore plus efficace, comprenant 100 % d’actifs et ne nécessitant pas de conservateur. Très concentrés, ils durent encore plus longtemps, avec un impact environnemental plus faible.

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Informations fournies par les fabricants

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Coup de pouce au thé vert



AGENDA Petit tour de France

des salons et foires bio Aquitaine 33 – Les Peintures 17 avr. — Fête de la biodiversité Producteurs et associations. Animations, débats. Gratuit. Org : OT du Pays de Coutras. www.pays-de-coutras.com 33 – Captieux 24 avr. – Foire Bio et Artisanale de la Haute Lande Produits bio, bien-être, environnement. Expo, conf. Gratuit. Org : Mairie. www.captieux.fr

Auvergne 63 – Sermentizon 7 et 8 mai – Pollen Produits bio, écologie. Conf., animations. Thème : l’eau et la proximité. Org : Nature et Progrès 63. Tél. : 04 73 53 13 47. 43 – Langeac 15 mai – Foire bio Produits bio, écologie, bien-être. Conf. Gratuit. Org : Haute Loire Bio. Tél. : 04 71 02 07 18.

BasseNormandie 61 – Argentan 26, 27 mars – Bio sur Orne Ecosalon Produits bio, environnement, écologie. Conf. Thème : se déplacer autrement Gratuit. Org : Bio sur Orne. www.biosurorne.org 61 – St-Mars d’Egrenne 14, 15 mai – Fête de la Bio Marché Bio à la ferme. Conf., animations. Payant (3 €) Org : GAB 61. www.bio-normandie.org

Payant (3 €). Org : Comité de Soutien de l’Ecole Diwan. www.foirebio-landerneau.fr 29 – Tregunc 29 avr. au 1er mai – Foire alternative et bio Producteurs bio, écologie, associations. Conf., tables rondes. Payant (1,5 €). Org : Ass. Paresse. //paresse.over-blog.net

Ile-de-France 93 – Montreuil-sous-Bois 19 mars – Marché aux vins bio Vignerons bio. Payant (2 €). Org : Ass. Bouffons Bio. www.bouffonsbio.ouvaton.org 75 – Paris Parc Floral 18-21 mars – Vivre Autrement Produits bio, bien-être, écologie, écoréflexes au quotidien. Conf., ateliers, dégustations. Payant (7 €). Org : SPAS. www.salon-vivreautrement.com 95 – St-Martin de Pontoise 25-27 mars – Eco-Logis Eco-construction, produits bio, beauté, bien-être. Démos et Conf. Gratuit. Org : SAEML. www.eco-logis95.com 75 – Paris Porte de Versailles 31 mars au 3 avr. – Planète Durable Produits bio, consom. durable. Conf., anim. pédag. Payant (7 €). Org : Planetlab. www.planete-durable.com 94 – Le Kremlin Bicêtre 2 et 3 avr. – Marché des produits équitables et bio Produits bio et commerce éq. Animations. Gratuit. Org : Mairie. Tél : 01 45 15 54 70, www.ville-kremlin-bicetre.fr.

Bretagne

FrancheComté

29 – Landerneau 19, 20 mars. Foire Bio Alimentaire Bio, environnement. Conf..

25 – Besançon 1er au 4 avr. – Bio & Construction saine

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Produits bio, bien-être, habitat sain. Conf., animations. Payant (4 €), entrées gratuites télécharg. sur site. Org : Bio & Co. www.salonbioeco.com

Lorraine 57 – Metz 25-27 mars – Tout’nature Produits bio, bien-être, habitat sain. Conf., Payant (5,5 €). Org : Metz Expo. www.metz-expo.com 88 – Relanges 16, 17 avr. – Relanges Bio Produits bio, habitat éco. Conf., visites. Gratuit. Org : Marché Bio Bleurville. www.relanges.free.fr

MidiPyrénées 31 – Toulouse 25 au 27 mars – Vivez Nature Produits bio, habitat sain, écologie. Conf., ateliers. Espace détente. Payant (5 €), entrées gratuites téléch. sur site. Org : Naturally. www.vivez-nature.com 12- St-Affrique 3 avr. – AlternA’Bio Produits bio, écologie, bien-être. Conf. Gratuit. Org : Ass. Alterna ‘Bio. www.alternabio.org 32 – Castelnau d’Auzan 3 avr. – Biozan Produits bio locaux, environnement, habitat écologique. Conf., anim. Gratuit. Org : Syndicat d’Initiative. biozan.fr.nf

PACA 83 – La Garde Freinet 23, 24 avr. – Week-end Bio Marché bio, textiles, habitat écologique. Conf., expos. Gratuit. Org : OT. www.lagardefreinet.com


83 – La Farlède 16 et 17 avr. – Rencontres Souleù Produits bio, artisans, environnement, ass. Conf., animations. Gratuit. Org : Ass. Souleù. www.souleu.org 84 – Avignon 7-8 mai – Naturavignon Produits bio, environnement, écologie. Conf., ateliers. Payant (6 €). Org : Avenir. www.avenir84.org

Paysde-la-Loire 72 – Le Mans 18 au 20 mars – Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabitat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com 44 – Rezé 25-28 mars – Natura Produits bio, écologie, écohabitat, bienêtre. Conf, tables rondes. Payant (6 €). Org : NGE. www.salon-natura.com 85 – Fontenay-le-Comte 30 avr. et 1er mai – Fontenay le Bio Producteurs bio, bien-être, écohabitat.

Conf. Payant (2 €). Org : Ass. Ciel Mon événement. Tél. : 02 51 69 00 39.

RhôneAlpes 69 – Chazay d’Azergues 20 mars – Foire au miel et produits biologiques Producteurs bio, miel, écohabitat, bienêtre. Conseil jardin. Payant (1,5 €). Org : Ass Altern’info. www.alterninfo.org 42 – St-Just-la-Pendue 9-10 avr. – Foire Bio et Nature Produits bio, écologie, bien-être. Conf., marche à pied. Gratuit. Org : Ass. Espoir santé Harmonie. www.espoirsanteharmonie.free.fr 74 – La Motte-Servolex 17 avr. – Foire Bio de Savoie Producteurs bio et habitat écologique. Conf. Gratuit. Org : Adabio. Tél. 04 79 60 49 25.

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France entière Du 20 au 30 mars Semaine pour les alternatives aux pesticides – www.semaine-sans-pesticides.com Du 1er au 7 av. Semaine du développement durable – www.semainedudeveloppement durable.gouv.fr

Espagne Barcelone 13 au 16 mai – Biocultura Produits bio, écologie, bienêtre. Conf., animations. Payant (6 €). Org : Biocultura. www.biocultura.org

38 – Coublevie 17 avr. – Journées de l’environnement Produits bio, habitat écologique, envi-

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ronnement. Conf., animations. Gratuit. Org : Comité des Fêtes. Tél : 04 76 05 21 68.

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EchoBio / Mars Avril 2011

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BIBLIO L’agriculture n’est pas rose Cette dénonciation des pratiques intensives de l’agriculture française est le résultat d’une enquête fouillée. Indispensable pour comprendre les risques pour l’environnement et la santé humaine que font prendre les élevages industriels de porcs, les cultures de pommes de terre, de pommes, de tomates… qui usent et abusent d’antibiotiques et de pesticides. Le livre noir de l’agriculture, Isabelle Saporta, Fayard, février 2011, 252 p., 17,90 €.

é les allergies Manger avec plaisir, malgr De plus en plus nombreuses sont les victimes d’allergies ou d’intolérances à certains aliments. Se nourrir devient un vrai casse-tête. Or, des solutions existent, par des substitutions, qui redonnent le plaisir de manger. Les intolérances alimentaires, la gourmandise réapprivoisée, Flo Makanai, Anagramme Éditions, 128 p., 14,90 €.

Les tardinades, quelle rigolade Savoureuses et surprenantes, les pâtes à tartiner bio se déclinent à tous les instants : l’apéro-dînatoire, en entrée, au goûter, en pique-nique... À déguster sur des toasts, elles offrent une variété de saveurs, inspirée par 45 recettes faciles, économiques et diététiques. Mes pâtes à tartiner sucrées et salées, Cléa, La Plage, 72 p, 9,90 €.

Métaux lourds et détoxication Suite à une vaccination contre l’hépatite B, Christiane Bee assiste, impuissante, à la destruction de son corps. Mais, résolue à vivre, elle entame une lutte pour enrayer la maladie. Elle livre ici son combat et comble l’énorme lacune documentaire qui entoure l’intoxication aux métaux toxiques contenus aussi dans les amalgames dentaires comme dans notre environnement quotidien. Mon retour à la vie, le long cheminement de la détoxication des métaux lourds, Christiane Bee, Éditions Baudelaire, 130 p., 14 €.

À lire aussi • Mon jardin bio et malin, les astuces, Marc Boissée, Anagramme Éditions, 248 p., 19,90 €. • Bonnes bactéries et bonne santé, Gérard Corthier, Éditions Quae, 124 p., 19 €. • Bicarbonates et vinaigres, vertus et bienfaits, Béatrice Montevi et Nathalie Nagy-Kochmann, Anagramme Éditions, 216 p., 19,90 €. • Protéines vertes, tofu, lentilles, pois chiches, azukis, Cécile et Christophe Berg, 107 p., 12,90 €. • Quinoa, un superaliment, Cléa, La Plage, 72 p., 9,90 €.

Crédit photos : Couv : BSIP ; p4h, p8h, p9, p10hm, p12bd, p22, p26h, p27b, p28h, p29, p30h, p32-34, p36, p38 : Fotolia ; p4m : M. Cosserat ; p4b, p18-20 : F. Ripoche ; p6h : J. Lakits ; p6m : Alter Eco ; p6b : Bio Civam 66 ; p8b : FNE ; p10bd : Graines d’explorateurs ; p12h, p12g : Home ; p13 : DR ; p16 : A.-F. Roger ; p17 : Findhorn Foundation ; p23 : Isara-Lyon ; p24, p27h : Biolea Frais ; p25 : Sicoly ; p26b : La Ferme aux escargots ; p28b : P. Ferrandon ; p30b : Troglo des pommes tapées ; p37 : C. RivryFournier ; p40 : M. Bagnaud ; p42, p48 : C. Raout ; p44hm, p45h : P. Guibert ; p44b : Quart de Poil ; p45m : Atelier Chatersen ; p45b : Scop Origine ; p46h : Nonah ; p46m : Meubles Ardena.

Relations abonnés : Élodie Artero abo@fitamant.fr - Tél : 02 98 27 37 66 Tarifs abonnements : 1 an - 21 € (tarif France) Prix au numéro: 3,50 € Dépôt légal : mars 2011 ISSN : 1777-8271

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Rédactrice en chef : Christine Rivry-Fournier, e-mail : redac.echobio@fitamant.fr Rédacteurs : M. Cosserat, P. Guibert, C. Raout, F. Ripoche, A.-F. Roger, V. Vidal. Secrétaire de rédaction : Gaëlle Poyade Charte graphique : Agence Dausset

Chef de publicité : Isabelle Jaffré 2, rue Félix-le-Dantec, 29000 Quimper (France), tél. 02 98 98 01 45

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2 rue Félix Le Dantec, 29000 Quimper (France), tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, e-mail : pub@fitamant.fr Gérant, directeur de la publication, Jacques Fitamant

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Mars-avril 2011 Toute reproduction interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur et de l’auteur.




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