EchoBio - Intolérance au gluten au secours la bio

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Espaces verts : stop aux pesticides

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Haro sur les risques cardio-vasculaires

Soja : vive les protéines végétales !

N°33 Janvier/Février 2012

Isolation : les solutions

Dossier

Intolérance au gluten

Au secours la bio !


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Actualités

Edito

2012, l’année de la bio

C’est le moment des vœux… Pour 2012, que vous souhaiter de mieux que la santé et la vitalité ? Tous les autres désirs en découlent ! Sans devenir égocentrique… Tout est une question d’équilibre, et la bio participe pleinement, dans toutes ses dimensions, sanitaire, environnementale, humaine…, à atteindre cet équilibre malmené par le contexte si anxiogène !

La solution anti-crise C’est le moment des bonnes résolutions… D’abord, gare à ne pas se laisser emporter dans le tourbillon vicieux du pessimisme, alimenté au quotidien : crise de la dette des États, montée du chômage, flambée de l’énergie, explosion des cancers et autres maladies neurodégénératives qui touchent chacun d’entre nous, scandales médicaux ou alimentaires… Et la bio malmenée elle aussi, accusée de dérives industrielles, qui se narguent de son éthique. On a vraiment de quoi déprimer ! Alors, lecteurs fidèles d’EchoBio, attention aux amalgames, aux raccourcis… La filière bio n’est pas parfaite, certes (il est utile d’en dénoncer les écarts), mais elle est le modèle agricole et de transformation des produits le plus exigeant, le plus sûr et le moins polluant. Elle réclame, aux champs comme à l’atelier, une technicité et des contrôles pointus. Si certains peuvent se risquer, parfois, à prendre leurs aises avec la réglementation et les principes fondamentaux de la bio, il convient d’être vigilant pour les dénoncer. Le succès de la bio ne doit pas être attribué aux Bobos, loin s’en faut ! Il se justifie simplement parce que la bio répond à un besoin profond des consommateurs, de tous milieux et souvent des plus modestes, qui refusent d’avaler n’importe quoi pour leur santé et celle de la nature… Si certains profitent de l’aubaine pour s’enrichir sans scrupule, la majorité des acteurs de la bio sont convaincus de pouvoir vivre de leur travail dans le respect de leur engagement. Plus que jamais, essayons d’acheter des produits locaux, rencontrons les producteurs, réclamons les origines, et une transparence totale sur les ingrédients. Modifions nos habitudes alimentaires afin d’éviter les plats cuisinés, préférons les fruits et légumes frais… En cette période de crise, relocaliser l’économie, pour recréer des emplois et du lien social, devient un argument à la mode ! Depuis le temps que les bio défendent cette démarche, il est l’heure de les prendre au sérieux !

Christine Rivry-Fournier

Les Éditions Fitamant publient Echobio et Biofil, la revue professionnelle des agriculteurs bio. Contact : Echobio Magazine • tél. 02 98 27 37 66 2, rue Félix-Le-Dantec • CS 62020 •29018 Quimper Cedex

Régions ............................................. 4 France ...............................................6 Planète.............................................. 10 Environnement..............................11

Interview. .................................... 12 Le médecin Éric Ménat : “comment s’alimenter pendant le cancer”

Reportage. .................................. 14 Le Sojami : vive les protéines végétales !

Initiative....................................... 16 Espaces verts : stop aux pesticides

DOSSIER ................................ 18 à 28

Intolérance au gluten

• La maladie cœliaque • Le ver est-il dans le blé ? • L’offre agro-alimentaire bio • Les solutions maison • A la table du Café des mots

Art de vivre.................................30 Maladies cardiovasculaires : comment limiter les risques ?

Beauté............................................ 33

Algues, sel, eau : le pouvoir des actifs marins

Cuisine. .........................................36 L’ortie : un ingrédient qui a du piquant

Habitat. .........................................38

Matériaux efficaces pour une isolation au top

Jardin.............................................. 41 Japonais et bio, l’harmonie des contraires

Nouveautés Produits....................42 à vos agendas !. ..............................46 Le coin des livres.............................50


Actualités Régions Tout sur la pomme à Paris D’où vient la pomme ? Du jardin d’Eden… qui se trouve au Kazakhstan, dans les montagnes du Tian Shan. Dans ce territoire reculé poussent en effet des forêts de pommiers sauvages, qui ont développé des résistances exceptionnelles aux maladies, notamment la tavelure, et qui seraient les ancêtres de toutes nos pommes domestiques ! Un académicien kazakh, Aymak Djangaliev, est à l’origine de la préservation de ce territoire. Jusqu’au 5 mars 2012, une exposition photographique proposée par la Ville de Paris nous y emmène. Les photographies et le film documentaire Les origines de la pomme ou le jardin d’Eden retrouvé sont de Catherine Peix. À découvrir dans le chai du parc de Bercy, Paris 12e. www.pariscotejardin.fr

Des arboriculteurs bio dans la boîte

Magazine multimédia d’exploration de la vallée du Rhône, réunissant à chaque numéro un film documentaire et un livret, Le Milieu du Rhône est réalisé par l’atelier Platane Mobile. Le 8e opus du magazine raconte l’histoire d’une famille d’arboriculteurs bio installée à Loriol-sur-Drôme depuis 4 générations. Découverte des métiers que chacun exerce sur la ferme, des travaux des champs au fil des saisons – taille, éclaircissage, greffage, récolte… –, mais aussi des changements qui s’opèrent sur le territoire : aménagements routiers, implantations industrielles qui modifient le paysage et l’activité agricole… Le tout dans l’idée de mieux connaître cette vallée du Rhône, l’un des axes les plus fréquentés de France et d’Europe et que nous ne faisons souvent que traverser.

Des pesticides dans l’eau

L’Agence de l’eau Rhône-Méditérranée et Corse vient de publier son rapport 2010 sur la qualité des eaux (cours d’eau et nappes). Si la pollution organique d’origines domestique et industrielle s’est réduite, notamment pour les concentrations en ammonium et en phosphates, les pesticides polluent toujours la moitié des nappes au-delà des normes de qualité – et aucune baisse n’est observée. Le glyphosate, qui est la substance active de l’herbicide Round-up®, est retrouvé dans les trois-quarts des cours d’eau. On détecte, dans 60 % des rivières et 45 % des nappes, 6 pesticides interdits d’usage depuis 2003, dont l’atrazine. Au final, 51 % des rivières des bassins Rhône-Méditerranée et Corse affichent un bon état écologique… encore loin des 66 % fixés à l’horizon 2015 par le Grenelle de l’environnement.

www.lemilieudurhone.eu

Un film pour les produits bio à la cantine Comment proposer des produits en restauration collective ? Pour avoir une idée sur la question, on peut visionner un court film documentaire réalisé en Champagne-Ardenne, où la ville de Charleville-Mézières en propose 15 %. Sont abordés dans le film : la conduite de projet et les étapes clés de l’introduction de produits bio lo-

caux, l’approvisionnement, la gestion des surcoûts, les recettes de cuisine alternative et les marchés publics. Le film a été réalisé par l’Institut de formation de l’environnement (Ifore) et le ministère de l’Écologie en partenariat avec la Fnab et la Frab Champagne-Ardenne. À voir sur : www.repasbio.org

Un vigneron bio, personnage de BD “Si je comprends bien, pour faire un bouquin, tu veux venir bosser bénévolement dans mes vignes… C’est ça ?” Ainsi commence Les Ignorants, une fabuleuse bande dessinée qui emmène son lecteur dans le quotidien d’un vigneron bio et biodynamiste, Richard Leroy, installé en Anjou. Entre travaux de taille, visite d’une tonnellerie, vendanges, le lecteur, même non averti, découvre ce qu’est un vin sans soufre, la biodynamie et la préparation 500, le rôle joué par des levures dans une fermentation, celui du terroir… Voilà qui donne tout simplement envie, après cette plongée, de boire du vin bio… tout en lisant des BD. Étienne Davodeau, Les Ignorants, Récit d’une initiation croisée, Editions Futuropolis, 2011

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Une couveuse pour tester

son activité agricole

Tester son projet agricole, démarrer son activité de maraîchage ou d’aviculture même sans avoir trouvé le terrain adéquat : voilà ce que propose, dans la Drôme, l’association Les Compagnons de la Terre. Si elle existe depuis 2006 et exploite depuis 2008 des terres sur la commune de Die, elle s’est récemment installée sur une ferme de 8,5 hectares à Eurre. Candidats et candidates y sont les bienvenus ! “Sur ces terres, les personnes conduisent leur projet, de la plantation à la commercialisation, explique Pierre Ulrich, l’animateur. L’association n’intervient ni sur les cultures, ni sur la commercialisation.” Les porteurs de projet bénéficient d’un accompagnement et d’un statut juridique qui leur permettent de vendre leur récolte. Ce passage en “espace-test” est limité à 3 ans : au-delà de cette période, les personnes doivent pouvoir voler de leurs propres ailes… si elles trouvent des terres. Tel est aussi le pari de l’association : “Étant présents 2 à 3 ans sur le territoire, en lien avec les autres agriculteurs, visibles auprès des élus et des circuits de distribution, il est probable que les candidats à l’installation trouveront plus facilement du foncier”, conclut Pierre Ulrich. Contact : lescompagnonsdelaterre@gmail.com

La bio protège l’eau potable En Poitou-Charentes, la bio est une des solutions adoptées pour protéger la ressource en eau potable. Dans la région de Niort, où 7 captages alimentent 100 000 habitants, un dispositif a été engagé dès 2007 pour les protéger, initié par la Région. Depuis 2009, un programme spécifique intitulé “Eau et bio” est développé sur cette zone très agricole de 45 000 hectares. “Adossé au marais poitevin, ce périmètre de production intensive de maïs enregistre sur ses bassins des taux de pollution des eaux en nitrates et herbicides élevés”, souligne Olivier Caille, animateur du SMEPDE de la vallée de la Courance, l’un des deux syndicats d’eau potable concernée. Après les phases d’états des lieux et de diagnostics, un plan d’action et de développement de la bio a été lancé, mené par Bio Sèvres et la chambre d’agriculture. Cette initiative a débouché sur la conversion de 16 exploitations, sur 1 200 hectares, et la préservation de l’outarde canepetière, une espèce en train de disparaître. C’est un début. “Il existe une inertie chez les agriculteurs qui hésitent avant de s’engager. Il faut les rassurer, ne pas les stigmatiser, et ne pas être donneur de leçons”, conclut Franck Michel, adjoint au maire de Niort.

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Actualités France C’est parti pour le défi

“Familles à énergie positive” !

Allier convivialité et économies d’énergie, tel est le but du défi “Familles à énergie positive” : des volontaires d’un quartier ou de villages se regroupent pour, ensemble, réussir à réduire de 8 % leur facture énergétique (électricité, chauffage…) sur l’année précédente. En Pays-de-la-Loire, le projet, démarré le 1er décembre 2011, est porté par le Conseil Régional et l’Ademe, et animé par les Espaces Info-Energie. Des dizaines de familles, mobilisées par équipe, se retrouvent régulièrement à leurs domiciles pour échanger et être conseillées par un expert indépendant sur les gestes, trucs et astuces à adopter au quotidien. “C’est un véritable challenge, très ludique, dans lequel les enfants sont associés. Il nous fait réfléchir à nos habitudes, tout en participant à la lutte contre le réchauffement climatique”, résume une Nantaise engagée dans l’aventure. Faire cuire avec le couvercle, éteindre les appareils en veille, remplir sa machine à laver ou son lave-vaisselle avant de le lancer… sont de nouveaux réflexes à adopter. “Ce challenge se base sur les relevés de consommation et leur comparaison précise, ainsi que sur la connaissance des consommations réelles des équipements grâce à des appareils de mesure que nous prêtons”, indique l’association Alizée à Angers. À la base, l’initiative était européenne, “Energy Neighbourhood”, lancée en 2009. Economiser au moins 8 % d’énergie par an correspond aux objectifs du protocole de Kyoto. En France, la métropole de Chambéry a été pionnière, avec plus de 500 personnes inscrites pour les deux premières éditions. En 2009, les concurrents ont réalisé 11 % d’économie d’énergie et 15 % en 2010, soit 96 317 kilowattheures et 14 tonnes de CO2 économisées. En moyenne, l’économie se monte à 200 € par foyer sur 5 mois. http://www.energyneighbourhoods.eu/ http://paysdelaloire.familles-a-energie-positive.fr

Température : 2011, une année record Selon Météo France, l’année 2011 a été l’une des plus chaudes depuis 1900 dans l’Hexagone. La température moyenne mesurée en France le 26 décembre était de 13,6°C, un niveau rarement atteint ! A l’échelle de la planète, l’Organisation Météorologique Mondiale déclarait en novembre dernier que l’année 2011 avait été la dixième la plus chaude depuis le début des mesures en 1850. Tout en ajoutant que “les 13 années les plus chaudes font toutes partie des 15 dernières années écoulées depuis 1997”. La végétation y perd son latin : la truffe par exemple est en train de changer de zones de prédilection, enregistrant un déclin dans les régions traditionnelles comme le Périgord pour monter vers le nord. Selon une étude du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), la maladie du sommeil pourrait menacer des dizaines de millions de personnes supplémentaires d’ici à la fin du siècle. Le réchauffement climatique élargirait la zone d’influence de la mouche tsé-tsé, vecteur de cette maladie. http://france.meteofrance.com

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Un film pour nourrir l’avenir 9 milliar ds d’êtres humain s vivront sur la planète en 2050 : pourra- t-elle tous les nourrir ? Possibl e, plaide le film Comment nourrir l’avenir ?, sorti en septembre 2011 et réalisé par Jean-Ja mes Garrea u, docteur en biologie et fondateur de la société Le Sojami (lire en page 14), et Kevin Garreau, cinéast e. Mais à la condition de bousculer nos habitudes alimentaires et d’envisager un autre modèle agricole : “Nous consom mons 25 % de protéines végétales contre 75 % de protéines animales, argumente le réalisateur du film. Cette surconsommation produit des méfaits sur la santé, l’écologie, l’économie. Il faut inverser le facteur.” Pour Jean-James Garreau, tout est lié : alimentation, agriculture, santé, environnement, économie. C’est ce que montre le film, en proposant aussi, de manière très concrète, des solutions de bon sens. Porté par l’association loi 1901 Irenis (Institut de recherches et d’études nature individus sociétés), il est en vente dans les magasins bio, sur internet, et diffusé dans les cinémas, un peu partout sur le territoire, parfois à l’occasion de soirées-débats au cours desquelles Jean-James Garreau peut intervenir, pour nourrir les discussions. www.commentnourrirlavenir.com



Actualités France Pas de pesticides

dans les menus bio !

Pas de pesticides dans la bio, on l’espère ! Générations Futures l’a démontré, même si ce n’est que sur un échantillon réduit. Afin de compléter les informations apportées en 2010 sur la présence de pesticides dans les plats destinés aux enfants, l’association a comparé les teneurs en résidus des fruits, légumes et céréales de ces “menus toxiques” avec les mêmes aliments issus de l’agriculture bio. Entre juillet et septembre 2010, Générations Futures a en effet fait analyser des aliments non bio composant les repas types (4 repas et un encas) d’une journée d’un enfant d’une dizaine d’années. Les résultats montraient qu’en 24 heures, un enfant était susceptible d’être exposé, uniquement par son alimentation, à pas moins de 128 résidus chimiques, la palme ayant été attribuée aux pesticides avec 36 molécules différentes ingérées en une seule journée dont 17 cancérigènes et perturbateurs endocriniens ! Pour comparer avec la bio et répondre à un certain scepticisme ambiant, une nouvelle enquête a été menée fin 2011. Les résultats sont sans appel en faveur du bio : zéro résidu de pesticides dans les fruits et légumes bio analysés ! Néanmoins, une molécule en résidu de synergisant (piperonyl butoxyde) a été trouvée dans deux échantillons de pain bio à des doses très faibles. “Ce produit est autorisé en bio pour les céréales, uniquement pour le nettoyage des lieux de stockage vides. Il ne doit donc jamais être en contact direct avec les grains”, indique Générations Futures qui souhaiterait voir cette molécule interdite en bio. http://www.menustoxiques.fr

Cancer : le nombre de cas

progresse toujours

Première cause de mortalité en France, le cancer continue ses ravages : même si la mortalité tend à diminuer, le nombre de malades ne cesse de croître. 365 000 nouveaux cas de cancer ont été recensés en France en 2011. Cette tendance générale s’explique, en partie, par l’allongement de l’espérance de vie et l’amélioration du dépistage de la maladie. En partie seulement. Une fois écartée la part attribuable aux modes de vie (tabac, alcool, exposition solaire, alimentation, etc.) et au vieillissement démographique, l’origine reste inconnue pour 95 % des cas. L’argument évoquant les raisons multifactorielles est avancé, mais reste encore flou. D’autant plus que la période de latence avant l’apparition de la maladie est longue, allant jusqu’à plusieurs décennies. Un colloque international organisé par l’Anses à Paris le 12 décembre a dévoilé que, selon certains professionnels du corps médical, 60 % des cancers pourraient être évités, en limitant l’exposition à certains cancérigènes. Encore faut-il pouvoir identifier ces substances et leur mode d’action sur l’organisme. Les pesticides sont incriminés, les ondes électromagnétiques sont suspectées…., tout comme le travail de nuit. Il faut aussi rappeler les inégalités sociales et géographiques face à la maladie ainsi que les besoins de recherche et de prévention, notamment au niveau professionnel. http://www.ansespro.fr

“J’aime la bio” et “Osons la bio” en campagne

Afin de stimuler encore davantage la bio en France, les défenseurs de ce mode de production se mobilisent et interpellent les candidats à l’élection présidentielle… “3 % des surfaces en bio, c’est beaucoup trop peu, il faut viser 20 % en 2020 et, pour cela, agir efficacement”, estiment-ils. Face aux défis alimentaires, sanitaires et environnementaux, l’association Agir pour l’Environnement soutenue par 27 partenaires a lancé une campagne de cartes-pétitions “Développons l’agriculture biologique”, éditée à 120 000 exemplaires. Il s’agit de faire pression sur les politiques, les agences de l’eau et les Safer (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural). Cette campagne complète celle “Osons la bio” de la Fnab (Fédération nationale de l’agriculture bio), Bio Consommacteurs et Terre de Lien qui militent pour une bio locale accessible à tous. Elle réclame la création d’un plan national pour l’alimentation locale, bio et solidaire comprenant au minimum 20 % d’ingrédients bio à tous les menus dans la restauration scolaire publique, le soutien aux circuits courts dont les “paniers solidaires” et la sensibilisation des citoyens à cette démarche positive. Avec quels moyens ? Le transfert des aides publiques favorables aux agro-carburants ! Jaimelabio.fr action.bioconsommacteurs.org

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AVEC LES SAUCES SOJA, AJOUTEZ UNE TOUCHE DE FANTAISIE DANS VOS ASSIETTES.

Les sauces soja aux condiments de Lima, ce sont 5 nouvelles variétés pour débrider votre créativité. Woks, salades, nouilles, marinades, riz ne manqueront plus d’imagination. Les sauces soja de Lima, saines pour le corps et surprenantes dans vos plats.

www.limafood.com

Contrôle Certisys BE-BIO-01

La nature. Ni plus, ni moins.


Actualités Planète Les glaciers alpins

fondent comme neige au soleil

Le recul des glaciers alpins s’est fortement accéléré lors des 25 dernières années, réduisant l’étendue de la couche de glace à 275 km2 vers la fin des années 2000, soit une perte moyenne de 26 % sur les 40 dernières années. L’étude, réalisée à l’Université de Savoie par Marie Gardent et le glaciologue Antoine Rabatel (Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement), a été présentée lors de la réunion annuelle de l’American Geophysical Union (AGU), tenue à San Francisco en Californie. Elle fait froid dans le dos. À partir de cartes topographiques anciennes et récentes, de photographies aériennes mais aussi d’images satellitaires, les chercheurs ont passé en revue plus de 600 glaciers dans les massifs des Écrins, de Belledonne, de la Vanoise, de l’Ubaye et les Grandes Rousses ainsi que celui du Mont-Blanc. Les nouveaux chiffres font ressortir un recul plus important dans les massifs situés dans le sud des Alpes françaises, comme les Écrins et Belledonne, moins élevés en altitude que le Mont-Blanc. Le massif de Belledonne, d’une altitude inférieure à 3 000 mètres, a vu quasiment tous ses glaciers disparaître. Dans les Écrins, ils se sont réduits trois fois plus que sur le Mont-Blanc. En Autriche, ils ont enregistré cet été leur plus fort rétrécissement depuis la canicule de 2003, en raison notamment de faibles chutes de neige l’hiver dernier, a indiqué l’institut autrichien de météorologie (ZAMG). À ce rythme, les trois-quarts des glaciers des Alpes pourraient disparaître d’ici 2100. http://lgge.osug.fr

23 pays passés au crible du réchauffement

C’est la première étude comparative à grande échelle des conséquences attendues du réchauffement climatique au cours du XXIe siècle sur les principaux pays de la planète. Publiée le 5 décembre par le ministère britannique de l’Énergie et du Changement climatique, elle a été coordonnée par le Hadley Centre, un centre de recherche sur le climat de référence mondiale. 23 pays – essentiellement ceux du G20, auxquels ont été ajoutées des nations du Sud – ont été passés au crible. L’étude s’est basée sur la littérature scientifique concernant ces États, en s’appuyant sur le rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) de 2007 et sur les travaux parus depuis. Les chercheurs se réfèrent à un scénario (dit SRES A1B) d’évolution des émissions de gaz à effet de serre élaboré par le Giec, sur la base d’un monde en croissance économique rapide, qui compterait 9 milliards d’habitants en 2050, dans lequel le niveau de vie convergerait et où les technologies efficaces énergétiquement se diffuseraient largement. Chaque pays a été analysé selon une grille commune s’attachant particulièrement à la sécurité alimentaire, à la production agricole, au stress hydrique et à l’occurrence des sécheresses et inondations.

http://www.forclimadapt.eu

Changement climatique : les USA aussi vont trinquer Les États-Unis risquent de payer cher le changement climatique. D’ici 2050, le pays devrait dépenser jusqu’à 2000 milliards de dollars pour maintenir en état ses systèmes d’eau potable et d’épuration et les adapter aux effets du réchauffement global. Les travaux devront être entrepris pour protéger ou surélever les infrastructures contre le risque d’inondation, pour construire de nouveaux réservoirs, des usines de dessalement, de recyclage des eaux usées et de traitement des eaux… Le secteur énergétique est également menacé. “Les scientifiques recommandent aux gestionnaires de l’eau de ne plus penser que le climat du futur ressemblera à celui d’hier”, indique Peter Gleick, directeur de l’Institut Pacifique, un centre de recherche à but non lucratif sur le développement durable, basé en Californie. Les défis concernent à la fois les menaces de sécheresses, plus fréquentes dans le Sud-Ouest, et d’inondations et de cyclones violents dans le Nord-Ouest et les grandes plaines du Nord affectant aussi les villes côtières comme New York, Miami, Los Angeles et San Francisco en raison de la hausse du niveau des mers.

Au Brésil, les cultures sont menacées

Le réchauffement prévu sur tout le pays, jusqu’à 3,5°C supplémentaires, et des précipitations moindres sur l’Amazonie risquent de provoquer une baisse

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de la production de soja, de maïs et de riz sur les terres actuellement exploitées. D’où une menace aggravée sur la forêt. De plus, ce pays devrait être

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très touché par la hausse du niveau de la mer, 30 % des populations côtières devenant vulnérables. www.metoffice.gov.uk


Environnement Actualités Des OGM

en France au printemps ?

Le 28 novembre dernier, le Conseil d’État a décidé d’annuler le moratoire pris par le gouvernement en février 2008 sur la culture du maïs génétiquement modifié Mon 810, de la société Monsanto (qui avait alors immédiatement attaqué cette mesure française devant le Conseil d’État). La décision du Conseil d’État fait suite à la position prise par la Cour de justice de l’Union européenne, en septembre, qui indiquait que le moratoire ne reposait sur aucun fondement juridique valable. Ainsi, le Conseil d’État a d’abord jugé, sur la forme, que le moratoire français ne s’appuyait pas sur le bon règlement européen. Ensuite, il fonde aussi sa décision sur le fond, estimant que le ministère de l’Agriculture n’a pas apporté de preuve suffisante d’un risque particulièrement élevé pour la santé ou l’environnement. Une nouvelle étude scientifique indépendante sur ces risques serait donc nécessaire. Mais le temps presse. L’Association générale des producteurs de maïs a d’ores et déjà annoncé son intention de semer ce maïs OGM au printemps 2012. D’ici là, le gouvernement, qui a annoncé vouloir “examiner tous les moyens juridiques pour ne pas cultiver le maïs Mon 810 en France”, aura-t-il le temps, les moyens, et la volonté politique de faire passer un nouveau moratoire ? Quant au collectif des faucheurs volontaires, il a annoncé que “s’il le faut, nous retournerons dans les champs de maïs au printemps prochain.”

À Durban,

pas d’accord contraignant La conférence climatique de Durban, en Afrique du Sud, s’est conclue le 11 décembre dernier, sans satisfaire les ONG. L’accord finalement signé prévoit que le protocole de Kyoto soit prolongé par une seconde période d’engagement, de 5 à 8 ans. Ce protocole, le seul qui soit contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre (GES) pour les pays industrialisés, devait prendre fin en 2012. Il avait pour objectif une réduction de 5,2 % des émissions de GES. Mais les États-Unis ne l’avaient pas ratifié, et il ne concernait pas non plus la Chine et l’Inde. Aujourd’hui, suite à la conférence de Durban, le Canada, le Japon et la Russie ont annoncé leur refus de s’engager pour cette nouvelle période… rendant les objectifs du protocole décidément bien difficiles à atteindre.

La forêt mondiale toujours en danger La FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation, vient de rendre un nouveau rapport sur l’état des forêts dans le monde. Nouveauté, ces données proviennent de techniques d’imagerie satellitaire, et rendraient compte de manière tout à fait fiable de la réalité du terrain… où la situation reste alarmante : entre 1990 et 2005, près de 10 ha de forêt ont disparu chaque minute. Les pertes nettes de couvert forestier, partiellement compensées par le reboisement ou l’expansion naturelle, ont totalisé 72,9 millions d’hectares durant ces 15 années. Un chiffre moins important que ce qu’indiquait une précédente étude, parue en 2010 et basée sur diverses sources (notamment des rapports issus des pays concernés). Malgré cette note positive, les données satellitaires de la FAO montrent aussi que la déforestation s’intensifie : en moyenne, 6,4 millions d’hectares de forêts ont disparu chaque année entre 2000 et 2005 – une moyenne plus élevée qu’entre 1990 et 2000, où elle s’élevait à 4,1 millions d’hectares par an. Le plus fort taux de déforestation concerne les forêts tropicales d’Amérique du Sud et d’Afrique.

Changer de modèle de croissance

L’accord signé à Durban prévoit qu’à l’issue du renouvellement du protocole de Kyoto, un nouveau cadre juridique soit signé en 2015 pour entrer en vigueur en 2020. Il s’appliquerait alors à tous les pays, mais doit encore être débattu. Il a été défini comme pouvant être “une solution concertée ayant force légale”… formulation qui a fini par faire consensus mais qui reste très imprécise. Quant au Fonds vert, Durban prévoit de le rendre enfin opérationnel. Ce Fonds, dont la création avait été décidée il y a un an à Cancun, servirait à aider les pays en développement face au changement climatique. Reste une question en suspens : comment sera-t-il alimenté ? Il y a urgence, sachant que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une hausse de 47 % de la demande énergétique globale dans le monde d’ici à 2035. Elle réaffirme aussi que les taux de croissance des émissions de CO2 sont très rapides. Peut-on se permettre d’attendre 2020 pour mettre en œuvre des politiques visant à les réduire ? Ne faut-il pas réfléchir à une totale remise en question de nos modes de vie et de notre modèle de croissance ? Mais qui commencera ? La Chine, le Brésil, l’Inde, pays émergents appelés à suivre la voie des pays riches, ne sont pas enclins à aller dans ce sens.

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Interview

Éric Ménat, médecin spécialiste de la nutrition

“S’alimenter au mieux

pendant le cancer”

Basé en région toulousaine, Éric Ménat, médecin diplômé en diététique, maladies de la nutrition et carcinologie clinique (1), considère essentiel de revoir ses habitudes alimentaires lors de traitements contre le cancer.

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n matière d’alimentation et de cancer, on évoque souvent les messures préventives. Mais lorsque la maladie est avérée et qu’il faut vivre avec, sur des périodes très longues, parfois plusieurs années, revoir ses habitudes peut aider à la vaincre, et a minima, apporter un certain “confort” pour mieux traverser les traitements.

Faut-il modifier son alimentation pour tous les types de cancer ?

Il est important d’avoir une alimentation équilibrée dans toutes les situations et encore plus en cas de cancer. Si on a eu un cancer, il y a des raisons et elles sont multiples. Parmi elles, des erreurs hygiéno-diététiques peuvent créer un mauvais terrain propice à son développement. C’est prouvé dans un certain nombre de cas. Donc, si on veut agir sur le terrain et mettre toutes les chances de son côté pour renforcer ses défenses et réduire le risque de récidive, des corrections diététiques sont toujours utiles à condition que cela ne devienne ni un carcan, ni une obsession.

Que conseillez-vous aux personnes en traitement lourd type chimiothérapie ?

Difficile de répondre en quelques lignes. Cela dépend du traitement et des particularités de chaque personne. En général, pendant une chimiothérapie, il faut une alimentation facile à digérer, en évitant l’alcool et les graisses cuites qui surchargent le foie déjà très sollicité par la chimio. Augmenter les antioxydants (surtout légumes, herbes aromates) et les oméga-3 (poissons et huiles riches en oméga-3) est en général utile à tout le monde. Les jours précédant une chimio, il est conseillé de manger en quantité suffisante, une alimentation saine, équilibrée mais consistante (céréales, légumes secs, protéines maigres). Par contre, le jour de la chimio et éventuellement le suivant, faire une diète paraît nécessaire pour soulager le système

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digestif. Consommer seulement des légumes, de la soupe et peut-être 1 ou 2 fruits est une bonne façon de gérer cette période délicate. Pendant la semaine qui suit, il est préférable de manger léger, avec peu de graisses animales. Une alimentation plus végétarienne et sans sucres rapides paraît être une bonne solution. Je donne ces conseils pour des cures de chimiothérapie qui se répètent toutes les 3 semaines. Si une personne doit recevoir une chimio par semaine, elle fera juste 1 ou 2 jours de diète suivi d’une alimentation bien équilibrée mais plus nutritive les autres jours.

Et pour ceux qui suivent une radiothérapie ?

Il n’y a pas de conseils diététiques spécifiques ; ceux – généraux – liés au cancer sont tout à fait valables. Par contre, la fatigue liée à la radiothérapie est sournoise. On ne la voit pas venir mais elle peut être importante. Il faut donc manger et se reposer comme si on préparait une course de fond et suivre une bonne hygiène de vie régulière et prudente.

Pourquoi manger bio est-il intéressant ?

Avant tout parce que cette nourriture n’apporte pas de pesticides ni autres produits chimiques. Plusieurs études à ce sujet sont très claires. Or, un certain nombre de pesticides et autres additifs sont des hormones qui peuvent stimuler les cellules d’un cancer hormonodépendant.

Comment éviter une rechute ?

Activité physique régulière, avoir du lien social, rire, avoir envie de vivre, travailler sur ses émotions et les causes du cancer, avoir envie de faire évoluer positivement son hygiène de vie et en particulier son alimentation.


Bref, affronter la maladie plutôt que de la subir ! Ensuite viennent certains traitements complémentaires naturels.

réduire les sucres en général et en premier lieu les sucres rapides (bonbons, sodas, desserts sucrés, lactés, sucre ajouté, pain blanc…)

Quels aliments éviter ?

Là encore, une réponse complète est impossible en quelques lignes. On se méfie surtout des aliments cuits à haute température (friture, grillades), des mauvaises graisses et surtout les graisses cuites et les acides gras trans (viennoiserie, biscuiterie, pain de mie, chips, certaines margarines…), du lait dans certains cancers, en particulier ceux de la prostate et du sein. Il faut équilibrer le rapport oméga-3/oméga-6 en ingérant plus d’oméga-3, limiter l’alcool à 1 verre de vin rouge maxi par jour et surtout

Propos recueillis par Martine Cosserat (1) Le docteur Ménat est auteur d’une dizaine d’ouvrages autour de la nutrition dont le Dictionnaire pratique de la diététique (Ed. Grancher- Paris, 2006) et le récent Maigrir avec la nutrition comportementale (Ed Thierry-Souccar, 2011).

Stimuler l’appétit pour enrayer la dénutrition À leur sortie de l’hôpital, rares sont les personnes qui disent avoir apprécié les repas. Force est de constater que, dans ce secteur, la restauration n’est pas forcément la priorité d’autant que le séjour moyen n’est que d’une semaine environ. Pourtant, les choses sont en train de changer. La façon dont chaque patient s’alimente commence à être regardée de près par les équipes soignantes comme paramètre important, conditionnant la remise sur pied. Ainsi, la dénutrition, c’est-à-dire la carence en nutriments, est de plus en plus surveillée. Isabelle Aouizerat, pharmacienne diététicienne en région parisienne, le constate : “dans les pathologies telles que le cancer, à des degrés plus ou moins graves, la dénutrition est toujours présente”. Comme la maladie “consomme” une partie des aliments absorbés, les patients maigrissent et le mal devient encore plus dévastateur. C’est pourquoi, en théorie, les personnes malades devraient manger davantage.

Dépistage

À la clinique Sarrus Teinturiers à Toulouse, les problèmes d’alimentation sont maintenant dépistés chez tous les patients dès leur entrée, alors qu’auparavant, on les surveillait seulement chez les personnes de plus de 70 ans. “Notre établissement pratique beaucoup la chirurgie. La dénutrition n’est pas favorable à une bonne cicatrisation, alors le maintien des protéines reste indispensable à la

régénérescence tissulaire”, explique Aurélie Cerdan, la diététicienne de la clinique. Pour Isabelle Aouizerat, la dénutrition provoque une diminution de l’espérance de vie, augmente le potentiel de l’infection et entraîne une moindre réponse au traitement. Aujourd’hui, plusieurs outils existent pour l’évaluer, et le poids du patient n’est pas le seul paramètre. On peut être en surpoids et néanmoins dénutri car en manque de protéines.

Plan d’action

Après le diagnostic vient le plan d’action. Aurélie Cerdan met en place un régime hyperprotidique et hypercalorique. Les mets sont enrichis et les apports fractionnés sur la journée. Les quantités réellement ingérées par les patients sont notées par les équipes de soins et évaluées quotidiennement permettant ainsi un réajustement des apports alimentaires par rapport aux besoins nutritionnels du patient. Dans certaines phases de la maladie, les patients peuvent présenter une forte inappétence. Il est alors primordial de réactiver leurs sens, par le goût, l’odorat, la vue… Pour cela, la diététicienne de la clinique Sarrus Teinturiers, en collaboration avec les équipes de cuisine, a mis en place une prestation spécifique, “le plateau plaisir”, proposant aux patients des petites quantités, une jolie vaisselle, des formes, couleurs vives, et textures variées. Cette prestation, totalement personnalisée, est un précieux sésame pour aider certains malades.

Dans certaines phases de la maladie, les patients peuvent présenter une forte inappétence. Il est alors primordial de réactiver leurs sens, par le goût, l’odorat, la vue…

Attention au surpoids

Autre problème d’alimentation en cas de maladie grave : le surpoids qui est un facteur aggravant. Par exemple, le risque de cancer du sein post-ménopause augmente de 30 à 50 % en cas d’obésité car il y a fabrication d’œstrogènes dans les tissus adipeux. Une étude montre qu’après un cancer du sein, 41 % des femmes modifient leurs habitudes alimentaires. L’objectif est de retrouver tout simplement une alimentation équilibrée, ce qui permet de perdre du poids. Le risque de récidive baisse lorsque le poids corporel diminue et en cas de pratique d’une activité physique. Martine Cosserat

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Reportage

Le Sojami

Vive les

Jean-James Garreau a réalisé ses premiers essais de “fromage” végétal, à base de lait de soja lactofermenté, dans sa cuisine. Il dirige aujourd’hui l’entreprise Le Sojami.

“U

protéines végétales !

Manger moins de viande et plus de soja : voilà qui ne fait pas encore partie des habitudes alimentaires françaises. Pourtant, pour Jean-James Garreau, créateur des produits Le Sojami, cela pourrait donner un autre visage à la planète, la santé et l’économie.

n simple coup de fourchette peut avoir de grosses répercussions sur le monde qui nous environne”, assure Jean-James Garreau, fondateur de la société Le Sojami, basée à Agen en Lot-et-Garonne. Mettre dans son assiette plus de protéines végétales pourrait-il changer le monde ? C’est l’idée-force de cet ancien chercheur en écologie humaine, qui a développé une technologie unique en France, et même, à sa connaissance, au monde : le lait de soja est lactofermenté, ce qui donne au tofu et autres pâtes à tartiner du Sojami un goût unique et bien relevé. “C’est la technologie fromagère appliquée au lait de soja, explique Jean-James Garreau. Par ce procédé de lactofermentation, utilisé depuis des millénaires pour le fromage, la choucroute, le saucisson, etc., on opère non seulement une transformation du produit mais en plus, on assure sa conservation.” Les produits du Sojami ne sont pas pasteurisés, “car les bactéries lactiques sont vivantes. C’est ainsi qu’elles aident notre santé, notamment la digestion.” Résultat, le tofu lactofermenté peut s’affiner… comme le fromage !

sein d’une gamme qui compte 30 références, on trouve des spécialités à tartiner (les Tartimi), du tofu, des sauces, des flans, des glaces… Des produits présents dans plus de 1 000 magasins bio en France, et un peu à l’export. “Nous avons de bonnes perspectives pour l’avenir. En 2012, nous misons sur une croissance de 30 % de nos ventes. Notre force, c’est notre produit qui est très innovant… mais qui a un défaut de notoriété. Nous avons un gros travail commercial à effectuer.” Sans concurrent direct fabriquant le même type de produit (2), Le Sojami doit se faire connaître, par des animations dans les magasins, en se déplaçant sur les foires et les salons. “D’autant plus qu’avec ce bâtiment, nous entrons dans une nouvelle phase, reconnaît Jean-James Garreau. Nous sommes un peu comme en phase de création d’entreprise, il va falloir trouver une nouvelle rentabilité.” Le Sojami emploie actuellement 10 salariés mais pourrait, à terme, accueillir dans ses locaux flambant neuf deux fois plus de personnel.

Un produit unique

L’idée de base de Jean-James Garreau est “simple mais pas simpliste : c’est la revalorisation qualitative et quantitative, dans l’alimentation humaine, des protéines végétales.” Parti du constat que les pays riches consomment, en moyenne, 25 % de protéines végétales contre 75 % de protéines animales, il en a conclu qu’il était nécessaire d’inverser le facteur. “Parce que cette surconsommation de protéines animales a des répercussions négatives sur la santé humaine, sur l’environnement, sur l’économie.” Lui-même n’est pas végétarien : “Je ne me situe pas dans ce débat-là, assure-t-il. Je consomme 80 % de protéines végétales. Il s’agit juste de trouver un équilibre.” Estimant que “les sociétés se construisent autour de leur mode alimentaire”, il aimerait qu’existent des études prospectives pour étudier les conséquences, au niveau global, de cette surconsommation de viande. Lui a montré dans son film Comment nourrir l’avenir ? (lire en page 6) ses méfaits sur la santé et sur l’environnement – industrialisation de l’agriculture qui entraîne érosion des sols, pollution, perte de biodiversité dans les variétés cultivées… Un documentaire qui plaide aussi en faveur de l’action individuelle : “Manger est un acte qui représente un pouvoir

Passé du statut de chercheur à celui de chef d’entreprise, Jean-James Garreau travaille en cohérence avec le concept du développement durable. “Notre projet consiste à trouver la meilleure équation entre économie, social et écologie. Alors certes, la notion de “durable” est devenue très marketing. Mais moi, je veux aller plus loin que l’image.” D’ailleurs, son entreprise vient tout juste d’emménager dans un bâtiment pilote, une “éco-usine” agroalimentaire encore unique en son genre sur le territoire aquitain. Projet de 1,4 million d’euros, financé par la région Aquitaine et le département du Lot-et-Garonne à hauteur de 30 % du montant total, et par Agropole Entreprises (1) pour les 70 % restants, il intègre des panneaux solaires photovoltaïques, un système de récupération des eaux pluviales, des bardages bois, une chaudière vapeur mixte gaz/ biomasse, une gestion technique centralisée du froid, etc. Ainsi, Le Sojami passe d’un bâtiment de 400m2 à 1 000 m2 aujourd’hui, “pour la même consommation électrique”. 10 000 produits en moyenne sortent de l’usine chaque semaine. Au

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Le plaisir et la santé


énorme. Par nos actes alimentaires, nos actes d’achat, nous avons le choix !”, assène-t-il. Inutile cependant de basculer dans le devoir : “Le durable, c’est la santé associée au plaisir : il ne faut surtout pas lui donner une image d’austérité.”

Premiers essais dans sa cuisine

Jean-James Garreau a lui-même cheminé avant de créer Le Sojami. Après avoir écrit une thèse sur les chevreuils, il joue les globe-trotters pendant 13 ans et voyage dans 33 pays, posant parfois ses valises au travers d’engagements humanitaires et écologiques aux États-Unis, en Afrique, etc. De retour en France, il fait le bilan : “Je comprends alors que c’est depuis les pays développés qu’il faut agir.” Il s’intéresse à la notion de chaîne alimentaire, car, dit-il, “tout est relié : du champ à l’assiette, et même jusqu’au système digestif ”. En 1994, JeanJames Garreau réalise ses premiers essais de “fromage” végétal, dans sa cuisine. “Enfant, je regardais mes parents fabriquer du fromage de chèvre. Je m’en suis tout simplement inspiré… Au début, mon “fromage” était un jour doux, un jour acide. C’est ce qu’on appelle des “cultures sauvages” : je ne maîtrisais pas mes ferments.” Il se ré-inscrit alors à l’université, en écologie humaine, et se lance dans la recherche appliquée. Il est encore chercheur et n’envisage pas une seconde de devenir chef d’entreprise. Ce sera pourtant son destin : en 1995, il dépose un brevet sur le procédé de lactofermentation du lait de soja avec des souches sélectionnées. Puis il gagne un concours à l’Agropole, à Agen, en 1996. “Ça a tout déclenché : j’ai gagné 50 000 francs, sans lesquels je n’aurais rien pu faire car je n’avais pas de fonds. Ensuite, je suis allé voir les industriels du soja, mais aucun n’a cru dans l’idée de développer un fromage végétal. Du coup, j’ai moi-même mis l’idée en œuvre.” Si les premières années sont difficiles – “pendant longtemps, on est resté les élèves du fond

La lactofermentation du lait de soja donne au tofu, aux glaces, aux pâtes à tartiner du Sojami un goût relevé : unique !

de la classe” –, Le Sojami poursuit son petit bonhomme de chemin, sans se presser. En 2008, s’est alors faite jour la possibilité d’emménager dans une usine durable – financée par les collectivités locales, en location les 7 premières années et avec option d’achat au bout de cette période. Aujourd’hui, Jean-James Garreau est satisfait : “Je fais ce métier de chef d’entreprise et je ne le regrette pas une seconde : on est étudiant tous les jours.” Il peut aussi se réjouir qu’enfin, le “durable” soit dans l’air du temps. Lors de l’inauguration du bâtiment, le 25 novembre dernier, en présence de nombreuses personnalités politiques de la région, il n’a pas oublié de dire “merci à nos bactéries lactiques”. Ce sont, paraît-il, elles qui “font tout le boulot”. Myriam Goulette (1) Agropole Entreprises est une pépinière d’entreprises agroalimentaires. (2) Habituellement, les produits à base de lait de soja sont simplement caillés puis pasteurisés.

Une filière soja de proximité Le Sojami, qui ne dispose pas encore des outils pour transformer au sein de l’entreprise les graines de soja en lait, étape nécessaire avant toute transformation vers un produit fini (tofu, pâte à tartiner, glace, etc.), achète en moyenne 3 000 à 4 000 litres de lait de soja bio par semaine. Mais pas n’importe lequel, puisque celui-ci est issu de graines cultivées exclusivement dans le Sud-Ouest. Le fournisseur du Sojami est l’entreprise Nutrition et Nature, basée à Revel, en HauteGaronne, qui, depuis 30 ans, travaille à mettre en place une filière française de soja bio dans la région : “Nous connaissons de visu une bonne partie des 250 producteurs qui cultivent le soja transformé chez nous, relate Bernard Storup, le directeur. Le plus éloigné du siège de l’entreprise

est installé à 150 km.” Monter une filière de proximité, avec un engagement dans le temps sur les prix et les volumes, accompagnée d’un partenariat technique, permet “d’avoir une régularité dans la production, une homogénéité des lots, et au final une plus grande qualité des produits. C’est aussi dans l’intérêt des producteurs, qui peuvent travailler avec une vision à long terme.” Quant aux consommateurs, ils ont à disposition des produits d’origine locale, garantis sans OGM grâce à un cahier des charges et à des contrôles supplémentaires dûs à la certification bio. “Cela nous permet de nous démarquer, poursuit Bernard Storup. Et c’est nécessaire, surtout en cette période où le soja d’importation concurrence de plus en plus fortement la filière française.”

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Initiatives

Aménagement urbain

Sous les pavés,

de l’herbe !

Supprimer les pesticides, utiliser des méthodes biologiques, réduire la consommation d’eau… les espaces verts des villes sont en pleine mutation. De Strasbourg à Marseille, les initiatives fourmillent. La création de labels est là pour le prouver.

Q

uel flâneur urbain n’a pas observé des bordures de trottoirs ou zones pavées habitées par des plantes sauvages qu’il ne voyait pas auparavant ? Grève des agents municipaux, oubli, laisser-aller ? Pas du tout. Du rond-point au parc, les pratiques évoluent vers plus d’écologie urbaine et de gestion naturelle des espaces verts. C’est même un facteur d’émulation entre villes. Montpellier ou Nantes reçoivent des prix. Paris ou Bordeaux labellisent leurs parcs et jardins. Elles ne sont pas les seules et le principe devrait s’étendre car un nouveau label, EcoJardin®, arrive bientôt.

Paris plante le décor “En 10 ans, l’espace vert regardé est devenu un support d’usage ouvert, cela implique des changements”, explique Nicolas Rialan, directeur de cabinet de Fabienne Giboudeaux, adjointe parisienne aux Espaces Verts. Au début des années 2000, la capitale s’est engagée vers des pratiques respectueuses de l’environnement. La réutilisation des déchets verts en paillis, le recours aux insectes auxiliaires ou la mise en place de pièges à ravageurs sont emblématiques. Le 15 novembre dernier, le conseil de Paris a adopté son plan “biodiversité”. L’abandon total de l’usage des produits phytosanitaires de synthèse y est un objectif affiché “pour 2020”. D’ailleurs, de nombreux acteurs s’engagent dans ce sens : Réseau Ferré de France (RFF), hôpitaux de Paris (AP-HP), bailleurs, État.

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EchoBio

Certains espaces verts (ici sur un toit parisien) sont le moyen de sensibiliser et transmettre les bonnes pratiques aux usagers. À Strasbourg, les produits chimiques sont proscrits dans les jardins familiaux.

Produits chimiques : le nerf de la guerre Certaines municipalités ont déjà franchi le cap. “Dès 1999, nous avons tourné la page pour aller vers une gestion écologique”, explique Philippe Croze, directeur des espaces verts de Montpellier. Depuis 4 ans, la ville n’utilise plus ni insecticides, ni fongicides, un état de fait qui tient notamment, selon Philippe Croze, à “des élus très réceptifs”, comme la maire et médecin Hélène Mandroux, sensible aux questions de santé. La réduction ou la suppression programmée des produits chimiques

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est le déclencheur d’autres pratiques. “Nous avons recours à la binette ou à des herses”, précise Frédéric Auneau, responsable du département “Espaces verts urbains” à Strasbourg, ville qui a stoppé tout désherbage chimique depuis 2008. Tout est fait manuellement. “Les agents passent plus de temps, du coup certaines zones ne sont fauchées qu’une fois dans l’année.”

La délicate question de l’eau

“Nous privilégions des plantes méditerranéennes peu exigeantes sur cer-

Rennes, la pionnière

Dès les années 1950, la capitale bretonne développe des zones vertes autour de l’habitat social, préfigurant les éco-quartiers. Moins d’une trentaine d’années plus tard, le directeur des espaces verts de l’époque, Jean Le Ruduler, met en place la “gestion différenciée”. Il s’agit d’appliquer des entretiens différents, selon l’usage et le lieu et parfois, sur un même site. Des prairies mâtinées de flores spontanées peuvent ainsi côtoyer des espaces plus “entretenus”. On s’oriente vers une gestion écologique, recourant aux plantes vivaces et endémiques et limitant les produits chimiques. Ces méthodes ont fait école, comme dans le parc de la Tête d’or à Lyon.


tains ronds-points et jardins”, explique Dominique Sarrailh, à Marseille. “Nos pluviomètres sont reliés à un système de coupure d’arrosage et nous préférons les prairies sèches aux gazons irrigués. De cette manière, la facture d’eau a été divisée par deux”, précise le Montpelliérain Philippe Croze. Les systèmes d’irrigation “goutte à goutte” sont majoritairement utilisés sur les ponts fleuris de Strasbourg. En outre, si l’arrêt des produits phytosanitaires préserve la santé humaine, la nappe phréatique aussi en bénéficie, sachant qu’à “certains endroits, elle n’est qu’à 5 ou 6 m de profondeur”, précise Frédéric Auneau à Strasbourg.

EcoJardin®, un label pour 2012 ! “EcoJardin concerne tous types d’espaces verts pour peu qu’ils soient ouverts au public, explique Aurore Micand, ingénieur qui coordonne sa réalisation à Plante et Cité (Angers), structure d’ingénierie de la nature en ville pour les collectivités territoriales et les entreprises du secteur. L’initiative s’inscrit dans le sillage du Grenelle de l’environnement qui vise à réduire de 50 % les traitements chimiques via le plan Ecophyto 2018, mais il va beaucoup plus loin”. EcoJardin® comprend plus de 100 critères d’évaluation, dont 7 rédhibitoires (pas de sol nu, limitation des arrosages, aucun traitement chimique ou produit dangereux pour la faune auxiliaire et l’environnement, la bouillie bordelaise n’est pas autorisée…). Ceux qui souhaitent être labellisés (secteur public ou privé) seront audités par un organisme indépendant. Les autres pourront toujours utiliser le référentiel comme guide de bonnes pratiques et s’auto-évaluer.

“Même si nous estimons que notre ville a une démarche écologique, c’est rassurant que des labels exigeants le prouvent”, estiment des Lillois, Christine et Dominique, qui “apprécient l’idée des herbes folles en ville.”

Des nouveaux labels “La flore spontanée est plutôt bien acceptée en zones péri-urbaines, moins en centre-ville, dans les jardins classiques du 19e siècle, où les plantes de garrigue peuvent choquer”, explique Dominique Sarrailh, adjoint au directeur des espaces verts de Marseille. La plupart des villes font ce constat, d’où la nécessité de communiquer : manuels d’infos, numéro vert, expositions… La labellisation est aussi un moyen efficace d’expliquer et de justifier des pratiques, tout en valorisant des équipes qui ont dû se “re-former”. “C’est une concrétisation de nos démarches”, assure Dominique Sarrailh. Espaces Verts Écologiques (EVE®) de l’organisme certificateur Ecocert est le premier label, né en 2006. Il compte aujourd’hui 120 références, de la petite commune à la grande ville, en passant par un hôtel et deux forêts. Bordeaux l’a choisi pour 12 de ses parcs et jardins

Déjà des effets positifs Le jardin Serge-Gainsbourg, Porte des Lilas à Paris (inauguré en 2010), est géré de façon écologique. D’ici 2014, les 500 espaces verts parisiens doivent être audités en vue d’une labellisation.

depuis 2010. “Pour être cohérents, les candidats doivent avoir une politique environnementale globale, au-delà des sites concernés”, précise Marc de Nale, en charge de la “gestion écologique des territoires” à Ecocert. Mais EVE® n’est plus seul. Le petit dernier, EcoJardin®, co-construit par une quinzaine de partenaires publics et privés (1) sortira au printemps prochain (voir encadré).

“Les effets positifs se font déjà sentir”, assure Nicolas Rialan, à Paris, attestant le retour de poules d’eau, martinspêcheurs, canards ou abeilles. Dans la capitale, 300 ruchers se portent à merveille, alors que d’autres, en campagne, sont mal en point. Aux portes du centre-ville de Nantes, une des plus grandes héronnières de France existe sur les berges de l’Erdre. “Entre 2000 et 2010, la ville a diminué de 85 % l’utilisation des “produits phytos”, seuls des cimetières et terrains de sport en reçoivent encore en faible quantité, c’est peu sur 1000 ha d’espaces verts”, précise Romaric Perrocheau, directeur du conservatoire de la biodiversité et du jardin des plantes. Les multiples cours d’eaux entretenus de manière écologique et ses 37 m2 d’espaces verts par habitant ont contribué à faire obtenir à Nantes le titre de capitale verte de l’Europe pour 2013. Frédéric Ripoche (1) Nantes, Rennes, Paris, Besançon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Orléans, Groupe Pierre et Vacances Center Parcs, Plante et Cité…

En 2011, Montpellier est élue capitale française de la biodiversité par Natureparif, agence régionale pour la nature et la biodiversité en Ile-de-France et elle reçoit le 1er trophée national des espaces verts par les Eco maires.

À visiter www.ecocert.fr/eve-espaces-vertsecologiques www.label-ecojardin.fr www.plante-et-cite.fr

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DOSSIER

L’intolérance au gluten semble affecter de plus en plus de Français chaque année. Avant d’expliquer cette progression et de dévoiler l’offre alimentaire bio de substitution, regardons comment la maladie coeliaque apparaît.

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Intolérance au gluten

Le côté obscur des céréales

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L

e gluten se trouve naturellement dans presque toutes les céréales, blé, seigle, orge, épeautre, avoine…. hormis le maïs ou le millet. On en a donc forcément dans les farines, pains, pâtes, pizzas, biscuits, pâtisseries… car son côté élastique et visqueux garantit une texture aérée, moelleuse. Il est donc devenu un ingrédient incontournable : “Le gluten fait aussi partie de la composition de certaines recettes sans que l’on y pense, comme l’indique l’Association française des intolérants au gluten (Afdiag) : la sauce soja, les pommes dauphine et les veloutés, certaines viandes hachées (non pur bœuf ), certaines saucisses, sauces, bouillons-cubes ou assaisonnements”. La liste est longue parce qu’il est aussi utilisé comme additif pour lier, épaissir (gomme, amidon), émulsifier… (lire en encadré).

La maladie

Rappelons que le gluten est une combinaison de protéines. Dans le blé par exemple, ces protéines sont la gliadine et la gluténine. Le mot gluten vient du latin glu qui veut dire colle. Ce meilleur allié de la transformation alimentaire serait-il alors devenu notre pire ennemi ? C’est ce qu’explique Valérie Vidal,

bionutritionniste (1) : “Comme toutes les protéines, la gliadine et la gluténine sont des assemblages de peptides, euxmêmes constitués d’acides aminés. Le problème vient de la dégradation complète de la gliadine en acides aminés lors de la digestion : ceci nécessite une enzyme spécifique (la dipeptyl-peptidase IV) difficile à produire par l’organisme humain. Les résidus de protéines mal digérées altèrent la muqueuse de l’intestin grêle et contribuent à la rendre hyperperméable (leaky gut syndrome).” Comment comprendre qu’un intestin devenu lisse empêche finalement toute nourriture à le traverser ? En fait, l’intestin comporte naturellement de nombreuses plissures à l’intérieur appelées villosités ; cellesci permettent aux nutriments de mieux passer dans le sang. Or, l’intolérance au gluten détruit à la longue ces villosités. Dans le cas du blé, la réaction immunitaire est dirigée contre la gliadine. Pour l’orge, c’est l’hordéine qui est en cause, et pour le seigle, la sécaline. En outre, “des peptides résiduels se retrouvent donc non seulement dans le tube digestif à l’origine de symptômes locaux mais aussi dans le sang pouvant entraîner des troubles du système nerveux ou du système immunitaire”, poursuit Valérie Vidal.

Du gluten partout Le gluten se retrouve dans le seitan, les viandes, poissons et volaille panés, dans la bière maltée à l’orge et même dans certaines crèmes glacées. Quand il n’est pas utilisé comme ingrédient, il l’est fréquemment comme additif, sous les appellations “agents antiagglomérants”, “amidon”, “protéines végétales hydrolysées”, “protéines végétales texturées”, “épaississants”, “matières amylacées”, “matières grasses allégées”… Une assiette de crudités est a priori sans souci pour une personne coeliaque à condition que l’assaisonnement ne contienne pas de gluten.

Dans les médicaments, les cosmétiques…

Il est aussi employé en dehors de la sphère alimentaire, sous la forme d’huile de germe de blé dans le rouge à lèvres par exemple. Mais, comme le précise Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag, “le gluten ne passe pas par la peau. Il n’y a donc aucun risque de se laver la tête avec un shampoing au lait d’avoine, sauf chez les gens qui ont une dermatite herpétiforme, forme dermique de la maladie coeliaque.” Dans les médicaments, l’amidon de blé est parfois employé comme excipient mais il fait partie des allergènes clairement indiqués. Ceci dit, cette présence ubiquiste est source d’inquiétude. Karine Jaffré en témoigne, elle qui a découvert sa maladie en 2009. “Le gluten est hélas assez courant dans des préparations classiques contre le rhume ou dans certains anti-inflammatoires.”

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L’intolérance au gluten concerne environ 1 % de la population française, mais seulement 10 à 20 % des cas seraient diagnostiqués.

Les symptômes Cette inflammation de l’intestin se signale par différents maux : constipation, diarrhées, douleurs abdominales mais aussi anémie, retard de croissance chez les enfants. Car il existe des degrés d’intolérance au gluten, comme le précise Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag : “L’allergie au gluten est une réaction immédiate qui peut aller jusqu’à l’œdème de Quicke, mais ce cas extrême est rare. En revanche, l’intolérance, appelée aussi maladie coeliaque, est beaucoup plus courante et oblige à un régime strict sans gluten à vie.” Enfin, on peut parler de personnes “sensibles au gluten” chez ceux qui trouvent un confort intestinal en limitant la prise de céréales. Par abus de langage, ces derniers se qualifient parfois “d’intolérants au gluten”. Aujourd’hui, l’intolérance au gluten concerne environ 1 % de la population, “mais seulement 10 à 20 % des cas seraient diagnostiqués”, d’après la Fondation Science Digest. Si les femmes sont deux à trois fois plus touchées que les hommes, la maladie cœliaque survient à tout âge. Ce qui est inquiétant, c’est que cette pathologie progresse parmi la population française et européenne.

Comment la repérer ? Il est alors primordial de l’identifier car, comme l’indique Claudia CharbonnelPieczak, diététicienne, nutritionniste à Crozon, dans le Finistère, “l’intolérance


Régime sans gluten à titre préventif ? Par prévention, faut-il éliminer le gluten de son alimentation ? Yorham Bouhnik, chef du service de gastro-entérologie et assistance nutritive à l’hôpital Beaujon à Clichy, est tout à fait contre, comme il l’a expliqué sur France Inter le 13 décembre dernier. “Avant de se lancer dans ce régime, il faut absolument faire un diagnostic pour savoir si l’on est intolérant ou pas. Car, si l’on entame ce régime sans la connaissance de son état, les conséquences peuvent être dramatiques. D’une part, si la personne est coeliaque et qu’on ne trouve plus trace de gluten dans son organisme, il devient impossible de diagnostiquer la maladie. D’autre part, à un autre moment de sa vie, à l’occasion d’une grossesse par exemple, cette personne peut avoir envie de remanger des produits avec gluten. Elle prendra alors, sans le savoir, des risques très importants.” Mais, quand des personnes se sont rendu compte, par elles-mêmes, que l’absence de gluten leur rendait la santé, elles freinent des quatre fers pour faire le test. Car cela implique de remanger du gluten et donc d’être à nouveau malade, ne serait-ce que pour quelques jours. En conclusion, comme le précise, Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag, “le test est indispensable et il est pris en charge par la Sécurité Sociale s’il est prescrit par un médecin. Une fois qu’on a vérifié qu’on n’est pas coeliaque, on peut tout à fait supprimer le gluten de son alimentation si on y est sensible”.

la plus faible est sans symptôme, en dépit d’une réaction immunitaire importante. Cette forme silencieuse marque pourtant le début de l’agression.” Ainsi, il existe certaines périodes dans la vie, pendant l’adolescence par exemple, où le gluten sera mieux supporté chez un malade coeliaque qui s’ignore ; mais, en dépit d’une absence de signes extérieurs, la paroi intestinale sera en cours de destruction.

L’Association française des intolérants au gluten (Afdiag) accompagne les coeliaques en leur proposant des ateliers de cuisine.

Le régime sans gluten impose parfois d’abandonner certaines habitudes comme le pain au chocolat au goûter ou le croissant du dimanche matin.

Il faut donc se soumettre à un test sanguin pour voir si, hélas, notre organisme fabrique des anti-corps au gluten, source de l’inflammation intestinale. En cas de réponse négative, mieux vaut pousser l’investigation plus loin : seule une biopsie de l’intestin donne le verdict final. Il faut aussi savoir qu’on “ne guérit pas de la maladie coeliaque”, poursuit Brigitte Jolivet, même si, grâce à un régime approprié, tous les symptômes peuvent disparaître. Si un régime sans gluten, à titre préventif, ne modifie en rien la possibilité de développer la maladie coeliaque (lire en encadré), en revanche l’âge auquel on introduit le blé est capital. Yorham Bouhnik, chef du service de gastroentérologie et assistance nutritive à l’hôpital Beaujon à Clichy, est ferme là-dessus : “Quand le gluten est donné en grande quantité à l’âge de 6 mois, il y a des risques d’allergies.” Et Brigitte Jolivet de compléter : “La seule prévention, c’est l’âge d’introduction du gluten chez l’enfant, c’est vers 6 mois, pas avant 4 mois ni après 7 mois.”

Le couple lait-gluten

Nombre de personnes intolérantes au gluten ne supportent pas non plus le lait animal et les produits laitiers ; elles décident alors de les éliminer de leur nourriture. S’agit-il d’une “peurprécaution” ou cette relation s’explique-t-elle ? Si on met de côté les cas avérés d’allergie au lait, l’intolérance au gluten entraîne également une mauvaise digestion de ces produits lactés, comme le précise Brigitte Jolivet : “La lactase, qui permet de digérer le lactose contenu dans le lait et les produits laitiers, est fabriquée sur les villosités intestinales ; quand celles-ci sont agressées, on observe une baisse de lactase et les gens se plaignent de ne pas supporter le lait. Mais, une fois le régime sans gluten adopté, normalement, ils peuvent en consommer à nouveau.” En somme, l’intolérance au gluten gagne à être connue car, une fois diagnostiquée, et avec un régime approprié, la plupart des troubles disparaissent. Gaëlle Poyade (1) Lire Echobio n°25.

Prise en charge financière Depuis 1996, la Sécurité Sociale rembourse aux coeliaques l’achat de pains, pâtes, farines et biscuits sans gluten à hauteur de 45 euros/mois pour les adultes ; 33 euros pour les enfants. Dans les faits, tous ne profitent pas de cette aide financière. Pourquoi ? “Pour prouver qu’on est malade, une biopsie de l’intestin grêle via une fibroscopie est nécessaire – une prise de sang n’est pas suffisante”, explique Karine Jaffré, concernée par la maladie. Aussi faut-il nécessairement passer par ce test médical. Mais, une fois seulement. Pas question de remanger du gluten tous les ans pour se prêter à cet examen afin d’observer la réaction immunitaire ! Quand on est reconnu coeliaque, la prise en charge est à vie.

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DOSSIER

Le gluten au champ

Le ver est-il

dans le blé ?

Pour satisfaire la demande des boulangers en farines très panifiables et donc riches en gluten, le blé a été sélectionné sur la notion de “valeur”, critère pour lequel le gluten joue un rôle important. En parallèle, le nombre d’intolérants au gluten a explosé. De là à accuser les variétés modernes de provoquer cette intolérance, il n’y a qu’un pas. Mais est-ce prouvé ?

J

usqu’au 19e siècle, ce qu’on appelait du “pain” était un amalgame noir, lourd, fait de grains écrasés et agglomérés, et qui se conservait des semaines, voire des mois. Le blé était en effet presque toujours mélangé à d’autres céréales, mais aussi à des haricots et à des noix. Le pain blanc ne s’est généralisé qu’au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Les boulangers se sont aperçus que leurs clients préféraient les pains mœlleux, croustillants, les croissants et brioches bien gonflés. Or, plus une farine est riche en gluten, plus la pâte est apte à retenir le gaz au cours de la fermentation. Par conséquent, si les espèces de céréales ont d’abord été sélectionnées en fonction de leur rendement, ces dernières ont vu leur teneur en gluten augmentée par croisement entre cultivars. C’est ce qu’a dénoncé le docteur Jean Seignalet en mettant en cause ces “céréales mutées” dans nombre de maladies auto-immunes dont la maladie coeliaque. Dans son ouvrage “L’Alimentation ou la troisième médecine”, il explique que ces céréales dites “modernes” : blé,

Suivant les variétés de blé, la quantité de gluten mais surtout sa nature, c’est-à-dire les multiples combinaisons de protéines, changent.

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seigle, orge, avoine, kamut et épeautre, contenant du gluten, ont été notamment obtenues par sélection, transplantation ou hybridation. Peut-on alors en déduire que les variétés anciennes, qui n’ont pas évolué dans le temps, sont plus pauvres en gluten ? Pas vraiment : “A de rares exceptions près, les variétés paysannes s’illustrent par une grande richesse des protéines du grain, le plus souvent 2 à 4 points supérieurs aux variétés commerciales, lit-on dans 5 années d’expérimentations sur les semences paysannes en Pays-de-la-Loire signé et publié en 2011 par la Coordination agrobiologique des Pays-dela-Loire. “Certaines, comme la Saissette de Provence, dépassent les 15 % de protéines (1), pouvant améliorer l’équilibre alimentaire des végétariens”. Toutefois, le nœud du problème ne réside pas dans la quantité de gluten mais dans sa nature.

Différents types de glutens

“Il y aurait des glutens plus ou moins allergisants, occasionnant une digestion plus ou moins bonne”, rapporte Bruno Taupier-Létage, de la Commission Qualité de l’Institut technique de l’Agriculture biologique (Itab). Car les protéines qui composent le gluten ne sont pas toutes les mêmes, engendrant de multiples combinaisons. Or, seules certaines combinaisons entraînent une réaction de défense de l’organisme. Pourquoi alors ne pas les exclure ? Ce n’est pas si simple car, comme le fait remarquer Gérard Branlard, Directeur de recherches à l’Inra de Clermont-Ferrand, “le gluten, résulte de l’expression d’un grand nombre de gènes, plus de 250 qui codent chacun une protéine. En outre, si on élabore un blé dépourvu de gliadine et de gluténine, il ne serait plus panifiable”, conclut-il. De son côté, la Coordination agrobiologique des Pays-de-la-Loire livre un éclairage complémentaire : “En grande majorité, les blés anciens ont un gluten mou, et un grain très tendre, qualifiés “d’impanifiables” par les analyses de laboratoire” tandis que “les variétés modernes ont moins de gluten, mais ceux-ci sont plus soli-


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DOSSIER des et tenaces.” Or, rappelons que, dans le cas d’intolérance, l’organisme ne parvient pas à “casser” le gluten qui, alors, “s’agglutine” sur la paroi intestinale. La bonne nouvelle, c’est que les méthodes de panification peuvent clairement aider à dégrader ce trouble-fête.

Privilégier le levain

On sait que les enzymes protéolytiques aident à digérer le gluten. Or, “une étude a mis l’accent sur le rôle des bactéries lactiques du levain dans la protéolyse […] ce qui réduit considérablement l’agglutination de cellules immunitaires d’origine intestinales. […]. Des patients atteints de la maladie cœliaque semblent avoir mieux toléré des pains produits avec le levain que des pains à la levure”, explique le compte rendu de la Journée organisée par l’Itab en 2006 sur les allergies alimentaires liées au blé. “Quand la fermentation est lente, les enzymes sont à même de rompre les liaisons, de couper le gluten, explique Gérard Branlard qui conseille un temps de panification d’au moins 4 h, pas 1h30 comme couramment pratiqué dans les terminaux de cuisson. La température de cuisson joue aussi un rôle, poursuit-il, parce que la plupart des protéines résistent à 80 degrés. Il faut donc une cuisson longue et suffisante afin que la mie dépasse ces 80 degrés.” Face à une technologie boulangère de moins en moins encline à dégrader le gluten, de nombreux boulangers bio, dont certains cultivent leurs propres céréales, renouent avec ces pratiques ancestrales de panification. C’est le cas de Jean-François Berthellot qui a ouvert la voie des variétés anciennes de blé en Lot-et-Garonne, il y a 20 ans déjà (2). Aujourd’hui, non content de semer une trentaine de variétés anciennes, le

La plupart des protéines résistent à 80 degrés, explique le chercheur Gérard Branlard, de l’Inra de Clermont-Ferrand. Aussi le pain doit-il atteindre une température supérieure afin que ses protéines se dégradent correctement.

paysan-boulanger travaille ces blés d’une autre manière, au champ comme au fournil, afin de régaler ses clients en pains et viennoiseries appétents. Du côté de la recherche, les objectifs semblent changer de cap. Si, pendant longtemps, la capacité technologique des blés a prévalu sur la qualité sanitaire, désormais, quelques chercheurs se recentrent sur la santé alimentaire. Gaëlle Poyade (1) La valeur moyenne est autour de 10%. (2) Lire Echobio n°22, mars-avril 2010.

Qu’en est-il du gluten rajouté ? Si le gluten est naturellement présent dans certaines céréales, son taux peut être augmenté dans les farines par un rajout volontaire, comme dans bien d’autres préparations alimentaires. Ces “extraits de gluten” ou “isolats du blé” sont regardés de plus près par le Cercle d’investigations cliniques et biologiques en allergologie alimentaire (CICBAA) de Nancy. Comme le souligne sa présidente, le professeur Denise-Anne Moneret-Vautrin, à l’occasion d’un compte rendu publié en décembre 2006, “les procédés de fabrication des isolats modifient l’allergénicité naturelle. Ils créent de nouveaux allergènes, mais ils peuvent également augmenter l’allergénicité naturelle”. Certaines personnes réagissent donc exclusivement au gluten rajouté dans un produit. Sans parler d’un probable effet cocktail : séparé de son milieu d’origine – la céréale –, mais associé à d’autres actifs, le gluten ne voit-il pas son impact modifié ?

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DOSSIER

Produits transformés

À vos marques, prêt ?

partez !

H

Véritable vague sur laquelle surfent nombre d’entreprises, la “mode” du sans gluten ne doit pas faire oublier le sérieux avec lequel elles se doivent de travailler. Et, au vu des difficultés que posent ces fabrications, l’opportunisme n’a pas sa place.

istoriquement, les produits sans gluten ont été hébergés dans les magasins spécialisés. Aujourd’hui, le lien se resserre encore davantage car de plus en plus d’industriels proposent des gammes sans gluten et bio. “Bio et sans gluten, c’est la niche de la niche”, reconnaît Stéphanie Vallée, chef de produit de France Aglut (35 références), pionnière dans le sans gluten en magasin diététique depuis les années 1990 avec la marque Valpiform.

Contaminations croisées

Cher parce que sûr

Les faibles volumes ainsi que les exigences supérieures de sécurité expliquent donc un prix de vente relativement élevé. D’autant que certains industriels vont encore plus loin. La farine de riz employée par Nature et Compagnie provient de Camargue où le meunier collaborateur est spécialisé en farines sans gluten. “C’est plus rassurant”, convient Fabrice Fy, son gérant. Quant à la gamme France Aglut, elle est aussi “indemne des 14 allergènes mentionnés dans la loi (1). Il existe très peu de fournisseurs répondant à toutes ces exigences”, explique Stéphanie Vallée.

Pour éviter tout risque de contamination au moment de la fabrication des produits, des lignes industrielles leur sont dédiées, soit géographiquement, soit dans le temps, à l’aide d’un planning. Si certains professionnels disL’agro-alimentaire bio sans gluten a d’autres posent d’une usine spécialisée dans le sans gludéfis à relever. À commencer par la Date limiten, comme France Aglut à Compiègne, près te de consommation (DLC) car tout produit de Paris, d’autres sous-traitent cette gamme revendique une absence de conservateurs de particulière. Ainsi, Ma vie sans gluten, marsynthèse. “Sur l’épicerie, le plus compliqué, que du groupe Ekibio qui réunit une douzaine c’est le pain, confie Fabrice Fy, de Nature de sociétés dont Euronat, n’est pas fabriquée et Compagnie. Vendu sous vide, il ne peut sur le site historique de Peaugres, en Ardèche. Nature et Compagnie propose guère aller au-delà 3-4 mois car il devient sec.” Le risque de contamination apparaît aussi au des produits frais sans gluten, “Comme le marché est étroit, nous ne pouvons moment du sourcing. “Nos conditions d’appro- comme ces lasagnes à la pas nous permettre de faire du frais”, explique visionnement sont difficiles, poursuit Stéphanie mozzarella. Stéphanie Vallée, de France Aglut. Un pari Vallée. Le sarrasin, par exemple, ne pose natuque tient pourtant Nature et Compagnie avec rellement pas de souci mais il est souvent transformé en farine des cakes, pizzas, lasagnes, tartes, pâtes à étaler… et une DLC par des meuniers qui travaillent aussi du blé”. Pour pallier ce de 15 jours en magasin. “La distribution pose parfois problème problème, “depuis janvier 2009, les aliments courants peuvent car, avec cette date courte, les magasins ont peur de la casse. également utiliser la mention “Sans gluten” s’ils sont fabriqués Comme le rayon frais sans gluten est, en général, indépendant de dans les mêmes conditions et au même seuil maximal de glu- son homologue version sec, il faut absolument l’animer, en parler ten résiduel de 20 mg/kg que les produits diététiques sans glu- aux clients sinon rien ne se passe”, analyse Fabrice Fy. ten”, indique l’Association française des intolérants au gluten (Afdiag). Voilà qui explique pourquoi un simple paquet de riz peut comporter cette mention (lire en encadré). De son côté, La Biscuiterie de Provence, fondée dans les années Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag, se souvient encore du 1990, trie sur le volet ses fournisseurs : “Ils doivent nous indi- “pain en boîte avec une sacrée odeur de levain pas terrible” qu’elquer leurs autres activités afin que nous mesurions s’il y a un le achetait dans les années 1990. Aujourd’hui, le goût, le plaisir, risque de contamination croisée”, explique Franck Bédouin, la saveur sont les préoccupations majeures des industriels du responsable qualité. sans gluten. “On essaie de faire des produits sains, naturels, équi-

Une DLC à tenir

Plus de goût

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DOSSIER Bien comprendre les mentions

Nouveautés 2011

La présence en gluten est légiférée à l’échelle européenne (Règlement européen N°41/2009) : “Sans gluten” : teneur en gluten inférieure ou égale à 20 mg/kg (seuil de quantification sans risque pour un coeliaque). “Très faible teneur en gluten” : teneur en gluten inférieure ou égale à 100 mg/kg. Attention, l’expression “Garanti sans gluten” signifie que le gluten ne fait pas partie de la recette du produit. Mais, il peut être présent de manière involontaire, c’est pourquoi les industriels se couvrent en indiquant : “Peut contenir du gluten”. Quant au logo privé “Épi de blé barré dans un cercle”, (propriété de l’Association française des intolérants au gluten (Afdiag) sur le territoire français), il garantit lui aussi un produit fini dont la teneur en gluten résiduel ne peut dépasser 20 mg/kg.

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librés”, renchérit Stéphanie Balcon, chef produit de Ma vie sans gluten, d’Ekibio, l’une des 1ères gammes bio dans ce domaine. Cette recherche gourmande invite d’autres entreprises, qui travaillaient déjà avec des produits sans gluten, à “labelliser” leurs gammes. C’est le cas de La Biscuiterie de Provence qui propose, depuis 2008, différents gâteaux au chocolat ou biscuits apéritifs (aubergine-thym ; carotte-cumin) bio. Le tout à base de poudre d’amandes qui remplace la farine. C’est la raison de son succès : “Dès le départ, nos biscuits s’adressaient à des gourmands, pas à des intolérants au gluten”, rapporte Franck Bédouin, responsable qualité.

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Cette volonté de produits appétents rompt aussi l’isolement en réunissant, à la même table, les intolérants et les autres. “On sentait que les personnes qui faisaient le régime étaient mises à part, à la cantine, mais pire au sein même de la famille, confie Fabrice Fy. Cela nous a choqués, c’est pourquoi on a sorti des produits bons consommés par l’ensemble de la famille.” C’est dans ce but de convivialité qu’une initiative personnelle a été prise par la sœur d’une personne cœliaque. “Pour son mariage qui rassemblait 150 convives, ma sœur a commandé un repas sans gluten parce que deux personnes étaient allergiques au gluten et au lait, raconte Laure Laffont, intolérante au gluten (2). J’ai pu tout manger jusqu’à la pièce montée ! Cela montre un certain engagement et une responsabilité de la part du traiteur qui répondait, pour la 1ère fois, à une telle demande”. Gaëlle Poyade (1) En cas de risque de présence avéré, les industriels ont l’obligation de renseigner, sur les packagings, les 14 allergènes suivants responsables de 90 % des allergies alimentaires : céréales contenant du gluten (blé…), œuf, sésame, poisson, soja, crustacés, lait, moutarde, sulfites, fruits à coque, arachide, céleri, lupin et mollusques. (2) Laure Laffont et Jean Pommier ont signé deux ouvrages collectifs aux Éditions La Plage : Pains et brioches sans gluten ; Vos desserts préférés sans lait ni gluten.


Adapter ses recettes

Les solutions maison

“M

Cuisiner revient à prendre en charge sa santé, c’est encore plus vrai dans le cas d’intolérances alimentaires. Voici quelques conseils pour modifier ses repas tout en gardant l’appétit.

anger sans gluten, c’est diversifier les aliments, en découvrir certains, cela n’est pas une punition mais un vrai plaisir”, martèle Nicole Kirch, restauratrice et naturopathe à Aussonne, en Haute-Garonne. Ses plats sont ses meilleurs arguments : qui refuserait de goûter à sa tarte à la banane élaborée à partir de farine de riz, nappée d’un coulis de chocolat et de noix de coco râpée ? Car le riz, le maïs, le millet, le quinoa, le fonio, le sarrasin, les pois chiches, les lentilles, les haricots azuki… peuvent tout à fait remplacer les céréales interdites, consommés tels quels ou sous forme de farine. La maïzena est parfaite dans une béchamel ou une pâte à chou. Le sarrasin, avec son goût prononcé, peut être réservé aux crumbles et aux crêpes. Priméal l’utilise dans son Pain des fleurs, toast incontournable pour réussir un apéro. Si la farine de riz sert souvent de base, en raison de son goût neutre, elle peut aussi être associée à d’autres : le mélange farine de riz, de lentilles et de noix de coco fournit un pain excellent bien que la texture ne soit pas classique. Toutes ces alternatives se trouvent

en magasin bio, parfois en version complète et conditionnées en sacs de 3 à 5 kg.

Les aides culinaires

S’il existe des astuces, comme intégrer des œufs battus en neige et du bicarbonate de soude pour bien faire lever le pain, on peut aussi s’aider de préparations coup de pouce. Certaines marques mettent à disposition des aides culinaires, comme de la poudre à lever, du levain de quinoa, de la gomme de guar ou des “tout en un” pour réussir un gâteau en un tour de main. “Nous travaillons sur des produits qui redonnent le goût de cuisiner”, explique Stéphanie Balcon, chef produit de Ma vie sans gluten, marque du groupe Ekibio. Car, le point positif de cette maladie, c’est qu’elle se soigne par l’alimentation. Chacun devient donc acteur de son bien-être. Gaëlle Poyade

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DOSSIER

Au Café des mots

A table tous ensemble Le régime sans gluten ne pose généralement pas de problèmes à la maison. Mais, partout ailleurs – à la cantine, chez des amis ou en vacances – la situation se complique. Pourtant, les restaurants sans gluten et bio sont de plus en plus nombreux. Rencontre avec Marina Manse à l’origine, avec son mari cuisinier, du Café des mots, à Aix-en-Provence. Pourquoi un restaurant sans gluten ?

A l’occasion d’une formation en cuisine diététique, j’ai été sensibilisée au sans gluten ; il se trouve que ma fille et moi sommes intolérantes au lait de vache. On a donc proposé une carte sans laits animaux. De son côté, mon mari souffrait de gastro-entérites à répétition et, malgré nombre de régimes, il était incapable de maigrir. Après avoir rencontré un coach en diététique, il a adopté le régime sans gluten.

Qui fréquente votre restaurant ?

Des gens qui ont pas mal d’intolérances alimentaires, mais pas seulement. Ce n’est pas une cuisine hôpital ! Nos petits pains, par exemple, sont de vraies gourmandises. La recette change de temps à autre, élaborée même à l’occasion avec de la farine de pois chiche ; des graines de tournesol ou de sésame leur donnent un côté grillé. Nos clients apprécient le Café des mots car ils ne sortent pas avec l’estomac lourd ; les viandes sont agrémentées de sauce mais végétale. On ne travaille que du frais à base d’épices, de légumes, c’est une cuisine saine. Et bio le plus possible. On sert par exemple une bière bio ambrée à la châtaigne.

Pourquoi une carte exclusivement sans gluten ?

Le café a été créé en 2009 et n’était, au début, pas 100 % sans gluten parce que le pain nous posait de sérieux problèmes. Il était sec et dur, bref pas terrible. Il nous a bien fallu deux ans pour arriver à une recette satisfaisante, notamment grâce à la farine de quinoa. On a aussi découvert que, à la différence du pain traditionnel qui repose deux fois, une seule levée suffit, à la deuxième, tout retombe. Depuis, nos pains individuels sont beaucoup mieux même s’ils restent toujours très compacts. Pour les allergiques, il ne faut aucun contact avec le blé. La mixité est impossible. Quand, en 2011, nous sommes passés au 100% sans gluten, tout notre batterie de cuisine, ustensiles compris, a été changé car, même après lavage, il peut rester des céréales, par exemple dans les rainures des casseroles.

C’est une cuisine expérimentale ?

En quelques sorte, oui. Notre plat fétiche, ce sont les lasagnes de légumes réalisées avec de la farine de maïs et de riz. Mais

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nous achetons la pâte à lasagnes en magasin bio. De même, pour l’instant, on ne propose aucune tarte salée car, comme nos farines sont exemptes de gluten, la pâte à tarte s’effrite : il faut faire un puzzle au fond du plat ! C’est trop compliqué à l’échelle d’un restaurant – on fait entre 20 et 30 couverts par jour. De temps à autre, on se rabat sur des pâtes à tarte feuilletée que l’on trouve dans le commerce mais comme notre cuisine est sans beurre, ni produits animaux, ce n’est pas simple Christophe Manse, le cuisinier non plus. C’est notre prochain défi : du Café des Mots, à Aix-enréussir une pâte à tarte pas compli- Provence. quée à faire en grande quantité. Propos recueillis par Gaëlle Poyade www.lecafedesmots.fr

Carte de France des restaurants sans gluten

Aucune réglementation supplémentaire ne s’applique aux restaurants anti-allergènes. Cependant, dans ces lieux particuliers, la transparence est plus qu’une évidence et, ici plus qu’ailleurs, le restaurateur est tenu de faire ce qu’il dit et de dire ce qu’il fait. Bien souvent, les gérants de tels établissements, sans gluten, sans lactose, sans œufs, etc. sont eux-mêmes concernés par ces intolérances. Mais, ce n’est pas toujours le cas. Aussi est-il prudent de toujours s’entretenir avec le cuisinier au préalable pour lever toute incompréhension. Le site sortirsansgluten.com, animé par des internautes impliqués, référence crêperies, pâtisserie, pizzerias, restaurants rapides ou gastronomiques… adaptés aux intolérants au gluten. Trois niveaux sont précisés, allant du simple plat à la carte tout entière en passant par un menu spécial. sortirsansgluten.com


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Chez nous, même la gourmandise est bio et sans gluten


Art de vivre

Maladies cardiovasculaires

Comment limiter

les risques ?

Deuxième cause de mortalité entre 35 et 64 ans en France, les maladies cardiovasculaires tuent dix fois plus que les accidents de la route. Et pourtant, de nombreuses études montrent qu’une alimentation et des habitudes de vie saines réduisent grandement les risques.

Qu’englobe le terme maladies cardiovasculaires ?

Une multitude de troubles liés à un mauvais fonctionnement du cœur ou des vaisseaux sanguins qui l’alimentent : troubles du rythme cardiaque, athérosclérose, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral.

Quelles habitudes alimentaires augmentent les facteurs de risque ?

L’insuffisance de fruits et légumes et la consommation excessive de graisses sont les principaux facteurs de risques alimentaires des affections cardiovasculaires. La consommation de lipides représente actuellement en France 40 % de l’apport calorique global alors qu’en théorie elle devrait être de 30 %. Mais le problème ne se résume pas à la quantité, son point central est le déséquilibre entre les différentes familles d’acides gras. Près de 50 % de graisses consommées sont des graisses saturées alors que nos besoins dans cette catégorie sont de moitié moindres. Cet excès en gras saturés se fait au détriment des graisses mono et polyinsaturées qui jouent des rôles fondamentaux dans l’organisme et dans la protection cardiovasculaire en particulier. Le déséquilibre est encore plus marqué entre les acides gras polyinsaturés oméga-6 et oméga-3. Ce rapport idéalement de 4 oméga-6 pour 1 oméga-3, se situe autour de 20 pour 1. Or, les oméga-3 diminuent la tension artérielle, l’agrégation plaquettaire, la viscosité du sang, le taux de triglycérides plasmatique, tandis que l’excès d’oméga-6 favorise les processus inflammatoires.

Quelle est la place du cholestérol dans les facteurs de risque ?

Avec un même taux de cholestérol total, on fait 3 fois plus d’infarctus à Lille qu’à Toulouse (étude Monica). Il semble donc qu’il n’y ait pas de rapport direct entre taux de cholestérol et facteurs de risque ! Le Dr Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur de réputation internationale, affirme que faire baisser le taux de

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L’avis de Valérie Vidal,

Bionutritionniste

cholestérol à l’aide d’un médicament est inefficace en terme de prévention cardiovasculaire. Pire, le fait d’avoir un cholestérol bas peut être dangereux ! Il ne faut pas oublier que le cholestérol est une molécule indispensable à l’organisme. Il joue un rôle important dans la structure et la fluidité des membranes de nos cellules. Il est précurseur de la synthèse de molécules indispensables dont de nombreuses hormones, la vitamine D et les sels biliaires. Toutefois, un taux de cholestérol élevé doit être considéré comme le marqueur d’un mode de vie délétère.

Quels sont les aliments à éviter ?

Il faut limiter les viandes grasses, charcuterie, produits laitiers, beurre, riches en graisses saturées et en acide arachidonique de la famille des oméga-6. Tout aussi délétère, sinon plus, est la consommation régulière d’acides gras “trans”. Ces derniers proviennent principalement de l’hydrogénation ou du chauffage des huiles et corps gras : on les trouve dans les huiles végétales raffinées, margarines hydrogénées, aliments frits, viennoiseries, biscuits et la pâtisserie industrielle, les pâtes à tarte et à pizza, barres chocolatées, chips, biscuits apéritifs, etc. Sans oublier les fromages dont les plus gras sont, dans l’ordre, brebis, vache et chèvre.

Quelles viandes choisir ?

Les volailles concentrent leurs graisses dans la peau. À condition de l’enlever, tous les morceaux seront relativement maigres, avec en tête les escalopes de dinde et les blancs de poulet. Certains morceaux de viande sont moins gras que d’autres : pour le bœuf, les bifteck, rumsteck, faux-filet, filet, steak haché maigre ; pour le porc, les filet, filet mignon, rôti, côtes, jambons blanc et cru maigres. Le veau est une viande peu grasse, à manger sans problème à l’inverse de l’agneau et du mouton. Il est préférable d’éviter de poêler, frire et griller les viandes et de privilégier les modes de cuissons à basse température (cuisson vapeur, à l’étouffée, au four dans des plats en terre fermés) et les préparations crues (carpaccio et tartare).


Art de vivre À quelle fréquence consommer la viande ?

Les viandes apportent des protéines de bonne qualité à condition de ne pas en abuser. Idéalement, le bœuf ne devrait pas être présent plus de 2 fois par semaine, en alternance avec du veau et du porc (1 à 2 fois) et de la volaille (2 à 3 fois par semaine), le tout de préférence le midi. Le soir, il est préférable de manger du poisson, des coquillages et crustacés et des protéines végétales (légumineuses, tofu, tempeh, etc.).

Comment apporter à l’organisme les bonnes graisses ?

Pour un apport équilibré d’oméga-3 d’origine animale et végétale, il est conseillé du poisson gras 2 à 3 fois par semaine : thon, saumon, flétan, anguille, sardine, maquereau, anchois, hareng… À défaut de poisson frais, on peut choisir du poisson surgelé nature. Le poisson doit être consommé cru, mariné, poché, ou cuit à la vapeur. Les fritures et la cuisson au four doivent être évitées car elles détruisent les bons acides gras. Les poissons fumés doivent être consommés avec parcimonie. Ensuite, il faut chaque jour mettre dans son assiette une cuillerée à soupe d’huile de colza, soja ou noix et compléter avec quelques noix ou graines de lin, du pourpier, de la mâche, des épinards… Pour les acides gras mono-insaturés oméga-9, ajoutez une cuillerée à soupe d’huile d’olive pouvant être utilisée en cuisson, plus quelques amandes, noisettes ou graines de sésame.

Y a-t-il d’autres aliments à privilégier ?

Tout d’abord, il faut favoriser les fibres solubles, qui ont la capacité de drainer les graisses excédentaires et d’empêcher la réabsorption du cholestérol dans l’intestin. On les trouve dans les flocons et le son d’avoine, l’orge, les légumineuses, de nombreux fruits (figue, pomme, poire, orange, mangue, prune, pruneaux, mûre, cerise…) et légumes (aubergine, artichaut, chou de Bruxelles, brocoli, carotte…). Puis, il y a les aliments riches en substances antioxydantes, reconnues protectrices dans l’apparition de l’athérosclérose, pathologie souvent à l’origine des accidents cardiovasculaires (infarctus du myocarde et AVC). Cela concerne surtout les flavonoïdes, les vitamines A, C, E et le bêta-carotène qui se concentrent dans le thé, les oignons, les pommes, les choux, les fruits et légumes de couleur jaune, orange, rouge, l’huile de germe de blé, les amandes et noisettes, les graines de tournesol, l’avocat, le vin rouge, etc. Bien évidemment, la consommation de vin rouge doit être modérée !

Quel rôle peut jouer la diète méditerranéenne ?

La fameuse “étude de Lyon” publiée en 1994 a révélé que les victimes d’un premier infarctus qui avaient adopté le régime méditerranéen ou crétois avaient un taux d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux réduits de 75 %. En comparaison, celles qui avaient suivi un régime globalement pauvre en matières grasses ne connaissaient qu’une réduc-

Qu’apporte la bio dans ce mode alimentaire ? La qualité des huiles vierges bio et de leurs très précieux acides gras insaturés sous une forme naturelle et biodisponible est incomparable avec celle des huiles raffinées qui n’apportent que des calories vides. Les viandes issues de l’élevage bio sont moins grasses et le rapport entre leurs acides gras saturés et insaturés est légèrement meilleur. Cela est dû au fait que les animaux ne sont pas engraissés et qu’ils bénéficient de suffisamment d’espace pour pouvoir bouger. Les magasins bio proposent, de plus, une grande variété de légumineuses, de graines oléagineuses et de céréales complètes.

tion de 25 %. Réduire les graisses n’est donc pas suffisant, mieux équilibrer les apports entre les différents acides gras non plus. Il faut revoir les habitudes alimentaires dans leur ensemble pour un bénéfice allant bien au-delà de la protection cardiovasculaire puisque cette diète a aussi prouvé son efficacité dans le surpoids et l’obésité, la prévention de divers cancers et de la maladie d’Alzheimer.

Pouvez-vous rappeler les principes de ce régime ?

C’est un mode alimentaire simple, varié, équilibré et frugal, dont les principes sont : abondance de fruits et légumes frais, ail, oignon, fruits secs, épices, aromates, plantes sauvages, céréales et pain complets, consommation quotidienne de légumineuses et de noix, très faible quantité de viande rouge, un peu de poulet, des œufs, beaucoup de poisson, des escargots, du fromage frais et des yaourts de bonne qualité, très peu de beurre et de lait. Une consommation limitée d’aliments sucrés et un verre de vin rouge au cours des repas.

Que faire en cas d’hypercholestérolémie ?

Le plus important est de mettre en place de bonnes habitudes alimentaires pour une prévention cardiovasculaire à long terme. Sans oublier de ne pas fumer, d’éviter les excès d’alcool, de gérer au mieux son stress et d’intégrer des activités physiques dans son quotidien. La pratique régulière de monodiètes ou de jeûnes de courte durée peut aider à ramener plus rapidement le taux de cholestérol à la “normale”. Libre à chacun, en accord avec son médecin, de continuer ou arrêter le traitement médical de l’hypercholestérolémie. Il existe aussi des substances hypocholestérolémiantes naturelles. Dans certains cas, elles peuvent être un bon relais aux traitements médicaux, notamment chez les personnes anxieuses. Mais attention, la levure de riz rouge largement utilisée à cet effet peut induire les mêmes effets secondaires que les médicaments de type “statines” ; en outre faire baisser le taux de cholestérol de cette façon peut faire oublier de revoir les habitudes de vie qui ont mené à ce déséquilibre.

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Beauté

Algues, sel, eau

Le pouvoir

des actifs marins

La laminaire, algue qui prospère dans des conditions hostiles, produit des molécules protectrices tel que l’alginate.

D

otés d’un riche potentiel en principes actifs, les ingrédients marins suscitent un intérêt grandissant, et une forte mobilisation de la recherche. En cosmétiques, les actifs tirés de l’univers aquatique surfent sur la vague des thalassos et autres spa très en vogue. Symbole de nature sauvage et extrême, la mer s’ouvre à la bio, qui refuse ses dérives, pollutions, contaminations et surexploitations. Depuis que la plupart des ingrédients végétaux et animaux issus du monde aquatique peuvent être certifiés bio, selon les règles du cahier des charges européen (1) datant de 2009, une gamme de cosmétiques bio à base d’ingrédients marins émerge, et ne cesse de s’élargir. Des thalassos, à l’instar de celle de Pornic, adoptent une démarche bio et écologique plus globale, incluant des soins et repas certifiés. “Il est prouvé que les bénéfices de la mer sont indéniables, pour le corps et l’esprit, et l’engagement bio rassure sur le respect des ressources et la qualité intrinsèque des produits pour la santé”, résume Marie-Noëlle Veillet-Berry, directrice de la thalasso de Pornic, pionnière de la bio-attitude.

Renforcer les exigences

Abyssal, ce gisement marin doit être plus que jamais défendu, tant il est fragilisé, comme le prouvent – hélas – de multiples exemples de marées noires ou autres rejets chimiques… Dans ces conditions, comment être certain de disposer d’ingrédients marins au-dessus de tout soupçon ? Le récent cahier

La mer regorge d’innombrables richesses, un gisement prometteur mais fragile. Son eau, son sel, son plancton, ses poissons, ses coquilles, ses algues et plantes recèlent de multiples vertus pour la santé, et notamment celle de la peau. des charges bio européen est conçu pour renforcer davantage les exigences : “La bio contribue à garantir des produits à la fois sûrs et de grande qualité, en limitant au strict minimum l’incidence sur l’environnement aquatique, d’où l’extrême importance à accorder à la qualité des eaux et aux contaminants”, énonce-t-il. Concrètement, outre de ne pas endommager et de protéger les fonds marins (d’où l’obligation d’être conforme à la réglementation ICPE-Installations classées pour la protection de l’environnement), les contraintes visent à imposer des zones de pêche, culture ou récolte, les plus propres possibles (classées en bon état chimique et écologique, et sanitaire A et B en conchyliculture). Les contrôles surveillent que ces sites de production ne se trouvent pas à proximité d’une zone de contamination. De plus, les professionnels ne doivent rien détério-

rer : pour le nettoyage par exemple, ils n’ont recours qu’aux moyens manuels, physiques ou aux substances listées dans le cahier des charges.

Des actifs puissants

Pour les algues sauvages, la récolte doit être effectuée “de manière à ce que les quantités prélevées n’aient pas d’incidence significative sur l’état de l’environnement aquatique”, stipule la réglementation bio. Ainsi, afin de leur laisser le temps de se régénérer, des mesures sont imposées, encadrant la technique de récolte, les tailles minimales, les âges, les cycles reproductifs… Pour les algues cultivées, la densité de culture ne doit pas perturber l’intégrité du milieu. “Autre avantage, la bio apporte une traçabilité optimale sur les ingrédients, car toutes les étapes sont contrôlées. Cette approche répond aux attentes du client, qui a besoin d’être rassuré”,

Les richesses salines de la mer Morte

Chargée de 27,5 % de sel (contre 2 à 4 % pour les mers et océans), la mer Morte est réputée depuis des siècles. Son sel et ses boues sont si imprégnés en minéraux, notamment en magnésium, qu’ils soulagent les maladies de peau, comme le psoriasis, l’eczéma, l’acné, et les rhumatismes. Ces propriétés reconnues en font des ingrédients prisés en cosmétique naturelle, sachant qu’en tant que minéraux, ils ne sont pas certifiables en bio. Si ce sel empêche la mer Morte d’abriter flore et faune, il n’exclut pas toutes formes de vie, regorgeant d’une kyrielle de microorganismes (plancton, bactéries…). Situé à 422 mètres au-dessous du niveau de la mer, ce lac est alimenté par des sources d’eau de mer et les eaux du Jourdain. Or, son niveau baisse, conséquence du manque de précipitations, de l’utilisation du Jourdain pour l’irrigation et de l’évaporation pour en extraire le sel. Le projet d’y amener de l’eau de la mer Rouge ou de la Méditerranée est à l’étude, mais suscite des réticences. L’équilibre de ce patrimoine unique et sa concentration exceptionnelle en sels et minéraux risquent de s’en trouver perturbés.

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Beauté

Le chondrus crispus, algue rouge appelée aussi varech, mousse d’Irlande, carraghéen, pioka…, est riche en acides gras bénéfiques pour la peau.

confirme également Noël Guelennoc, responsable des ventes d’Agrimer. Situé en nord Finistère, ce laboratoire valorise les ressources de cette côte bretonne privilégiée, riche en biodiversité aux confins de la Manche et de l’Océan Atlantique : “exposée aux tempêtes, courants, marées, elle est source de stress pour les algues et les plantes du rivage qui, en actionnant des systèmes naturels d’auto-défenses, développent de puissantes propriétés”. D’ailleurs, 90 % de la récolte française se fait sur le nord de la côte bretonne, réservoir de plus de 800 algues répertoriées mais, pour la grande majorité, aux propriétés spécifiques encore méconnues. Ces végétaux concentrent les éléments de l’eau de mer, – étonnamment proche du plasma humain –, riche de 110 substances nécessaires à la vie, acides gras, minéraux, macro-élements et oligo-éléments.

ou huile essentielle, contient des composants recherchés, notamment de la vitamine C et huit acides gras, aux propriétés antiradicalaire, raffermissante et régénérante.

Bienfaits de la mer

Sur la presqu’île de Pen Lan en Côtes d’Armor, dans la réserve naturelle régionale du Sillon de Talbert et en zone Natura 2000, le laboratoire Setalg a déjà certifié bio dix variétés d’algues : “A travers les différentes études menées par notre voisin, le Centre d’Étude et de Valorisation des Algues, nous découvrons leurs potentiels. Car les algues sont exposées à des stress similaires à ceux subis par la peau, dans des proportions souvent bien supérieures, comme les déshydratations régulières en raison des marées, les radiations UV du soleil, l’oxydation, les Protéger les ressources attaques bactériennes, la variation des saisons, et les chocs contre les Premier parc naturel marin et rochers…”, détaille Angélique réserve de biosphère par l’Unesco, Dueldal, chargée du marketing. la mer d’Iroise, entre l’île de Sein De ces stratégies élaborées par et celle d’Ouessant, brassée à tous ces végétaux pour s’en protéger vents, fortement oxygénée, abonde naissent des molécules qui en plancton, en faune et en flore confèrent aux cosmétiques variées. En son cœur, l’archipel de obtenus des qualités optimales. Molène regorge d’espèces d’algues, Par exemple, l’Ascophylum ramassées à marée basse sur l’estran nodosum, algue brune riche en ou plus au large par les goémoniers. acide alginique, sodium, iode et “Nous les transformons au plus tard fer, offre des propriétés apaisantes, 24 h après la récolte pour préserver stimulantes, régénérantes et leurs principes actifs”, explique Noël Plante halophite, la criste marine est recherchée pour ses propriétés hydratantes, hydratantes. Ainsi, les laboratoires Guelennoc. Issues de milieu favorable tonifiantes, raffermissantes… spécialisés formulent pour des éligible à la bio, certaines peuvent marques qui proposent sprays être certifiées, “mais nous cherchons aussi à en développer la culture, pour ne pas trop altérer les d’eau de mer, crèmes anti-âge, gommages, masques…, en ressources.” Sur la vingtaine de macro-algues brunes et rouges soins professionnels, et de plus en plus, à utiliser à la maison. valorisées par le laboratoire Agrimer, laminaire, chondrus, Pour profiter chez soi des bienfaits de la mer. ulve, fucus…, peu disposent encore du label bio. “Nous sommes au tout début de la démarche, mais nous proposons Christine Rivry-Fournier déjà des formulations spécifiques bio pour les marques et (1) Règlement CE 710/2009 de la Commission, du 5 pour la thalasso.” Le principal ingrédient bio reste la criste août 2009 portant sur la production bio d’animaux marine issue de culture. Cette plante vivace halophite, d’aquaculture et les algues marines. adepte des rivages et valorisée en extrait, macérat huileux

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Brèves

Beauté

L’Aloe vera, un produit miracle ? Les vertus de l’Aloe vera sont-elles à la hauteur de leur réputation ? Cette plante “grasse”, de la famille des Aloacées, poussant dans les régions chaudes et arides, est connue depuis l’Antiquité. Égyptiens, Chinois, Indiens l’utilisaient pour soulager et soigner les brûlures, problèmes de peau, coupures, piqûres, entorses… L’Aloe vera contient une pulpe aux Au 20e siècle, des études riches vertus, à condition d’être fraîche, non chauffée, ni irradiée. sont venues étayer toutes ces connaissances empiriques. Elles ont mis en évidence un concentré de plus de 200 matières actives, notamment issues de sa pulpe. Celle-ci, incolore et translucide, est contenue dans ses feuilles charnues et remplies d’eau. Tous ces composants (18 des 22 acides aminés dont 7 essentiels, des acides gras, des sels minéraux, des vitamines A, C, E et toutes celles du groupe B, des enzymes, des polysaccharides…) agiraient en synergie pour conférer à ce “gel” de multiples propriétés médicinales et bénéfiques à la peau, régénérantes et cicatrisantes, notamment contre l’acné ou les psoriasis. La pulpe d’Aloe vera comporte aussi d’autres substances actives, des antioxydants, des agents anesthésiques, antiseptiques, antibactériens, antifongiques, anti-inflamatoires, et des stimulants immunitaires, notamment en raison de la présence d’acémannane. Cette richesse en composés actifs serait le résultat d’une stratégie, mise en œuvre par la plante, pour résister à la sécheresse. D’où les différentes qualités de son gel, variant selon les saisons et les zones de production. Un autre de ses composants, l’aloïne, connu pour ses effets laxatifs et source d’amertume, provient non de sa pulpe mais de la sève. “Nous n’employons que la pulpe fraîche, extraite avec précaution de la feuille par pres-

sion à froid, pour éviter toute contamination par l’aloïne et nous procédons à des filtrations afin de nettoyer le jus”, explique Briac Pierrisnard, chargé de production chez le fabricant français de la marque Pur’Aloe. Cette pulpe, labellisée bio, arrive du nord du Mexique par containers frigorifiques hermétiques pour éviter toute altération par oxydation.

Fraîche et bio avant tout

Cultivée, ramassée et décortiquée manuellement par de petits producteurs, la plante est labellisée commerce équitable, dans un secteur où les plantations s’étendent sur des milliers d’hectares, dans ce pays d’Amérique Centrale, ainsi qu’aux USA, en République Dominicaine, en Espagne…, souvent aux mains de puissantes sociétés. “Le process de transformation est essentiel pour garantir ses propriétés actives, insiste Briac Pierrisnard. Le gel doit être frais, et non en poudre, ni chauffé, ni irradié, et sans conservateur, ce qui est loin d’être toujours le cas.” Évidemment, dans ces conditions, il est vivement recommandé de le conserver au réfrigérateur 3 à 4 semaines maximum. Incorporé aux cosmétiques, son taux doit être suffisant, idéalement supérieur à 50 % pour procurer une action réelle. Mais pour une fraîcheur optimale de sa pulpe, pourquoi ne pas le cultiver chez soi, en pot, et couper ses feuilles au fur et à mesure des besoins : même s’il n’atteint pas la taille obtenue dans ses zones de cultures privilégiées, l’Aloe vera se plaît aussi en appartement ou dans le jardin à condition de le rentrer aux premières gelées ! C.R-F.

al La poudre de nospgr aisses

contre le

Produite à partir des raquettes déshydratées de figuier de Barbarie, la poudre de nopal (nom mexicain de ce cactus) a la propriété d’absorber les graisses alimentaires. En les fixant, il les élimine naturellement, les empêchant d’être digérées, ce qui participe ainsi à la réduction du cholestérol. Sa richesse en fibres favorise le transit intestinal et diminue la présence de toxines dans le colon. Le nopal serait aussi un hypoglycémiant naturel qui contribuerait à la baisse du taux de sucre dans le sang. Cette plante nationale mexicaine est aussi cultivée en bio dans le bassin méditerranéen, notamment en Tunisie pour l’huile tirée de ses graines, aux propriétés régénérantes et cicatrisantes remarquables.

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Cuisine

L’ortie

Un ingrédient

qui a du piquant

L’ortie, une mauvaise herbe ? Débarrassons-la de cette image. Car certains pensent à elle pour fertiliser la terre ou éloigner les nuisibles, et les petites feuilles vertes ont aussi leur place dans nos assiettes

V

oilà un ingrédient qui pousse dans un coin de jardin ou au détour d’un chemin en toute discrétion ! Il existe deux sortes d’orties comestibles, et ce sont les variétés les plus répandues en France : la grande ortie (Urtica dioica) qui mesure plus de 50 cm, et la petite ortie ou ortie brûlante (Urtica urens), qui, elle, mesure moins de 50 cm. Ceci étant précisé, l’une et l’autre possèdent les mêmes propriétés, se cuisinent de la même manière… Et surtout, toutes deux nécessitent une paire de gants pour être cueillies sans bobo. Si la plante n’a pas poussé dans votre jardin, pensez aussi à vérifier qu’elle n’a pas été victime d’un arrosage de pesticide. Le moment optimal de récolte se situe entre mars et mai, avant la floraison. Par la suite, ce sont les jeunes feuilles qu’il faut cueillir. Pour être conservée, l’ortie peut être séchée ou congelée. Son pouvoir urticant s’efface sous l’action de l’eau ou au séchage, mais le moyen le plus radical, et le plus sûr, reste d’ébouillanter la plante. De nombreuses vertus sont associées à l’ortie. Elle serait à la fois dépurative, diurétique, anti-anémique, astringente, anti-

Gratin de pain perdu à l’ortie Pour 2 personnes / Préparation 10 mn/Cuisson 20 mn 20 à 30 feuilles d’ortie • 150 gr de pain rassis ou dur (un peu moins d’une baguette) • un œuf • 250 ml de lait • 50 gr de fromage râpé • sel • poivre.

1. Couper le pain en fines tranches ou petits morceaux, hacher les feuilles d’orties.

2. Battre l’œuf entier et mélanger au lait et à l’ortie. Ajouter le sel et le poivre.

3. Tremper les tranches de pain dans le mélange et les disposer dans le plat. Recouvrir la première couche d’un peu de fromage, puis continuer. Pour finir, verser le reste du mélange dans le plat et recouvrir du reste du fromage.

4. Enfourner 20 mn.

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EchoBio

à 180 °C pendant

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hémorragique… Elle aiderait aussi à lutter contre l’eczéma. C’est une plante riche en protéines, fer, potassium, silice, magnésium et en vitamines A, B, C et E. À déguster, la feuille d’ortie est proche du légume vert, en particulier de la salade verte. Elle donne en infusion des tisanes d’un joli bleu vert, et peut aussi servir de colorant naturel à certaines préparations. Séchée, elle se conserve dans du sel et aromatise la cuisson des pâtes ou du riz. Les feuilles se cuisinent de la même manière que celles d’épinard ou d’oseille : l’ortie constitue d’ailleurs un avantageux substitut à ces deux ingrédients. Les adeptes en saupoudrent vraiment partout, du salé au sucré, à la manière d’une épice ou d’une herbe aromatique. Libre à vous, donc, d’ajouter cet ingrédient mystérieux dans les préparations de vos cakes salés, pains, brioches ou crêpes. Plus classiquement, l’ortie se prépare en soupe ou velouté, et s’accommode aussi en sauce, gratin, omelette ou soufflé. Christine Raout

Galette de pomme de terre à l’ortie Pour 4 personnes en accompagnement ou entrée, pour 1 personne en plat principal / Préparation 20 mn/Cuisson 10 mn 10 feuilles d’orties • 2 pommes de terre moyennes • une gousse d’ail • un œuf • 2 cs de farine • sel • poivre • huile d’olive.

1. R âper les pommes de terre,

écraser l’ail et hacher l’ortie. Mélanger avec l’œuf battu, sel, poivre et un soupçon de noix de muscade.

2. F ormer des galettes entre 1 3.

et 2 cm d’épaisseur, plus ou moins grandes selon votre dextérité (plus elles sont petites, plus elles seront faciles à manipuler) et les faire cuire dans l’huile à la poêle, à feu doux, en les retournant. Servir en plat principal avec une salade verte ou d’endives.

Si vous avez prévu un peu trop grand ou que vous préférez les préparer à l’avance, sachez que les galettes se réchauffent parfaitement au four 10-15 minutes à 160 °C, jusqu’à ce que l’huile de la première cuisson transpire à la surface de la galette.


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É

conomies d’énergie obligent, l’isolation est devenue un investissement incontournable pour la maison. La réglementation thermique des logements neufs évolue dans ce sens et prévoit désormais une consommation d’énergie primaire inférieure à 50 kWh/m2/an (valeur moyenne pour la France métropolitaine) contre 150 kWh/m2/an pour l’ancienne Réglementation Thermique de 2005. L’intégration d’un nouveau coefficient, appelé Bbio (Besoin Bioclimatique) rend compte de la qualité de la conception et de l’isolation du bâtiment, indépendamment du système de chauffage. L’écoconception des produits d’isolation est également un critère important à prendre en compte tant pour le respect de l’environnement que pour la santé des personnes occupant le logement. Mais hormis le label “Ange Bleu” ou “Nature Plus” qui reposent sur une analyse fine du cycle de vie des produits fabriqués en Suisse ou en Allemagne, il n’existe en réalité aucun label capable de vérifier le caractère “naturel” ou “écologique” des matériaux. “Deux produits de la même famille peuvent se révéler totalement différents”, constate Nicolas Pascual, conseiller technique à la Capeb des Pays-de-la-Loire. Ainsi, les différentes laines d’origine animale ou végétale contiennent, la plupart du temps, des fibres polyesters dans des proportions variant de 10 à 30 %. Seule la transparence du fabricant sur la composition de ses produits représente donc un gage de confiance.

quantité d’eau (jusqu’à 33 % de son poids) qui permet de l’utiliser même dans des situations très humides. L’isolant en plume est un produit breveté. Il contient en réalité 70 % de plumes de canard, 10 % de laine de mouton et 20 % de fibres polyesters liant l’ensemble. La ouate de cellulose est également un isolant très en vogue. Pour cause, elle présente un excellent rapport qualité/prix lorsqu’elle est posée en vrac par des professionnels (de 15 à 40 euros/m2 pour 200 mm d’épaisseur). Le liège est aussi un excellent isolant thermique et phonique. Il est imputrescible, incompressible, ininflam-

Ecoconception des produits

Le choix de l’isolant s’effectue généralement en fonction du support, des objectifs à atteindre en termes d’isolation thermique et phonique, de la configuration des lieux, de l’origine du produit et, bien sûr, du prix que chacun est prêt à payer. Le coefficient lambda représente le pouvoir isolant du matériau. Plus le chiffre est petit, plus le produit est isolant. Le chanvre est l’un des grands classiques de l’isolation naturelle. Son pouvoir respirant permet de l’utiliser aussi bien en construction neuve qu’en rénovation pour l’isolation des murs, du toit et du sol. Douce et très agréable à mettre en œuvre, la laine de mouton est également un bon isolant thermique. Elle a l’avantage de pouvoir absorber une grande

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L’aménagement des combles nécessite une isolation sous rampant qui peut être réalisée avec des matériaux naturels.


Habitat mable et peu propice aux attaques d’insectes et autres animaux. Mais son prix, très élevé, le limite généralement à des usages plus spécifiques comme l’isolation des salles de bains, par exemple, ou des planchers pour le confort acoustique. La fibre de bois est également un matériau haut de gamme apte à réduire à la fois les consommations d’énergie liées au chauffage et à la climatisation et à réguler l’hygrométrie du bâtiment. Ainsi, la structure du bâtiment est mieux préservée, de même que la qualité de l’air intérieur. Il existe enfin, depuis peu, des isolants fabriqués à partir de vieux textiles collectés par des associations caritatives. Traités contre les moisissures et les insectes, ils incorporent entre 15 et 20 % de fibres thermofusibles. Les performances sont comparables aux autres matériaux d’isolation pour un prix parfois très attractif.

répondre aux évolutions de la Règlementation Thermique. Les industriels de l’isolation proposent des produits adaptés aux problématiques de l’ITE. Il s’agit de panneaux de forte densité (>140 kg/m3) suffisamment rigides pour répondre aux contraintes de résistance mécaniques et de durabilité exigées par ce système. Moins sensibles au tassement, ils assurent une isolation efficace dans la durée. Les panneaux sont directement collés ou fixés mécaniquement sur les parois à l’aide de chevilles conçues pour les matériaux isolants. Ils peuvent ensuite être enduits ou recouverts d’un bardage.

Étanchéité à l’air

Lorsque la maison est bien isolée, l’essentiel des pertes de chaleur s’effectue par le renouvellement d’air via le système de ventilation. Pour que celui-ci joue pleinement son rôle, il est important de maîtriser les fuites Isolation par l’extérieur et entrées d’air froid qui se situent au niveau des ouvertures, au passage des Quel que soit le matériau utilisé, Les panneaux de fibre de bois régulent canalisations ou au niveau des racl’Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE) reste la solution la plus efficace. l’hygrométrie et améliorent l’isolation thermi- cords entre les parois. L’étanchéité que de la maison été comme hiver. à l’air peut réduire jusqu’à 20 % la Elle est surtout utilisée en rénovation consommation d’énergie. Elle assure car elle réduit efficacement les ponts thermiques tout en conservant le volume habitable. Mais également la pérennité du bâtiment et améliore la qualité de elle tend également à se développer dans le neuf où son l’air intérieur. L’infiltrométrie, ou “Blower door test” a été efficacité est aujourd’hui largement démontrée et permet de mise au point pour vérifier la perméabilité à l’air de l’enve-

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Habitat

L’isolation par l’extérieur est une solution particulièrement efficace pour réduire l’apparition de ponts thermiques.

Sain et respirant, le chanvre doit être correctement mis en œuvre pour conserver ses qualités d’isolant.

loppe d’un bâtiment. Cette opération peut être réalisée par le professionnel qui viendra poser la ventilation. Idéalement, le renouvellement d’air d’une maison passive ne doit pas dépasser 0,6 fois le volume de la maison. “Une bonne coordination entre les différents corps de métier est importante pour obtenir ce résultat”, prévient Christophe Carpentier, gérant de la société Ekohome à Royan. “Les professionnels qui interviendront sur les parois du bâtiment devront notamment prendre soin de ne pas détériorer la membrane d’étanchéité à l’air”. Certains matériaux de construction sont naturellement étanches à l’air. C’est le cas, par exemple, de la brique monomur, du béton cellulaire ou de certains madriers de bois utilisés pour les maisons en bois massif. Les points singuliers, tels que les cheminées, canalisation et autres éléments traversant la paroi, devront cependant être traités avec précaution pour éviter les passages d’air et les ponts thermiques à ces endroits. “Une simple gaine électrique peut être à l’origine de déperditions importantes”, insiste Thomas Dahlent, responsable marketing chez Doerken. Il existe, pour résoudre ce problème, des manchettes de conduit ou des rubans adhésifs souples et élastiques aptes à épouser parfaitement le profil des tuyaux et des câbles. Pour l’isolation des combles ou d’une maison à ossature bois, l’installation d’un pare-vapeur entre l’isolant et le revêtement intérieur est indispensable. Les lès du pare-vapeur doivent

impérativement être collés et non pas agrafés ou cloués. Des accessoires de collage spécifiques sont proposés par les différents fabricants : colles ou bandes adhésives double face que l’on applique sur les montants en bois. Il est très important de veiller à la qualité des produits adhésifs. Des produits de moins bonne qualité peuvent contenir des solvants et des résines susceptibles de polluer la zone habitable par des émissions nocives pour la santé. Ils peuvent aussi perdre rapidement leur pouvoir adhésif. Des produits efficaces soigneusement installés garantiront la pérennité de la maison.

Les matériaux d’isolation écologique existent sous différents conditionnements et conviennent à toutes les situations.

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Philippe Guibert

Le liège convient particulièrement aux pièces humides.

Le Diagnostic de Performance Énergétique Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est obligatoire pour tous les logements en vente depuis le 1er novembre 2006 et depuis le 1er juillet 2007 pour la location. Ce document, réalisé par un professionnel agréé, est valable pendant 10 ans. Il a pour objectif d’informer le futur propriétaire ou locataire sur la consommation énergétique du bâtiment et ses émissions de gaz à effet de serre. Il évalue les caractéristiques du logement et de ses équipements, le bon état des systèmes de chauffage fixes et de climatisation, la valeur isolante du bien immobilier. Depuis le 1er janvier 2011, les étiquettes DPE, analogues à celles utilisées pour l’électroménager, sont rendues obligatoires dans les annonces immobilières. Dans le DPE, le futur acquéreur ou locataire trouvera également des recommandations de gestion et de comportement permettant de maîtriser sa consommation. Ainsi que d’autres sur des travaux d’économie d’énergie ou de lutte contre l’effet de serre, sans aucune obligation.


Jardin

Japonais et bio

L’harmonie

des contraires

U

Comment ne pas tomber en admiration devant un petit jardin japonais rempli de complexité et de symboles ? Voici quelques clés pour comprendre et penser la réalisation de votre propre jardin japonais… et bio.

n jardin japonais trouve son harmonie dans l’accord Alors n’hésitez pas à sélectionner les plantes qui sauront s’adapentre le végétal, le minéral et l’animal. Bien sûr, les cou- ter au vôtre : des plus grands arbres à laisser naturels aux plus leurs évoluent au fil des saisons mais, pour résumer, petits à tailler pour leur donner une forme originale. Les plus on pourrait évoquer un dégradé de verts se détachant d’un classiques sont l’érable du Japon, le cerisier à branches tombancamaïeu de gris avec, en petites touches colorées, des carpes tes et différentes sortes de pins qui se prêtent à une taille “graphique”. Ensuite, pourquoi pas d’autres koï, ces poissons d’ornement aux écailles types de conifères, le résistant ginkgo blanc nacré, jaune ou encore corail, qui biloba, le noisetier au tronc multiple, vivent dans le plan d’eau. Hormis pour ou encore un pommier pour le hanami “découper” le jardin du reste de l’espace, (traditionnel pique-nique sous les ceril’aménagement intérieur supporte mal siers en fleur) du printemps ? Pour les les lignes droites dans le dessin, car buissons aux formes arrondies, vous il constitue une représentation de la pouvez utiliser le romarin, le laurier, la nature, très loin d’un jardin à la française bruyère ou encore le buis. ou à l’anglaise. Un jardin japonais doit S’il est possible d’aménager un étang paraître naturel mais très organisé, très ou un petit point d’eau, les carpes koï travaillé… et il l’est. Si bien que, même de petite taille, l’espace peut sembler Au jardin japonais du Havre, l’île de la Tortue sont certes très belles mais aussi très coûteuses ; sachez que d’autres espèimmense par les détours qu’il impose. est représentée entre la rivière Yin et la rivière Yang. ces pourront s’y plaire, notamment les Les allées sont minérales ou végétales mais ponctuées de pas, ces pierres qui évitent de marcher sur poissons rouges. Les autres habitués des jardins japonais sont la végétation. Autour, les massifs sont taillés dans des formes les tortues, les grues, les canards et les hérons. Les oiseaux de arrondies de nuages. Les arbres ressemblent à des bonsaïs qui passage sont également les bienvenus pour se désaltérer dans se seraient échappés de leur pot. Le sol est, lui, recouvert d’une les pierres d’ablutions. Si le gravier ne vous tente pas et que la mousse ne colonisera couche végétale, souvent de la mousse. Côté accessoires, on trouve à l’entrée la pierre à ablutions, creu- jamais votre espace, vous pouvez opter pour un couvre-sol sée pour recueillir l’eau qui sert aux purifications rituelles, ainsi végétal, esthétique et économique en eau. Enfin, réaliser et que les lanternes, en pierre elles aussi, diffusant la lumière divi- surtout entretenir un tel jardin peut exiger beaucoup de travail ne. Les symboles sont partout. Les grandes pierres représentent et de patience, aussi rien ne vous empêche de piocher dans des montagnes escarpées. Les ponts, au-dessus d’un ruisseau l’esthétique et la symbolique du jardin oriental quelques idées à adapter à votre espace et vos envies… ou sur un étang, forment un lien entre deux mondes.

Une esthétique à adapter

Le jardin japonais semble complexe à créer et à entretenir ; cependant, il est toujours possible de simplifier et d’utiliser là aussi un mode de jardinage respectueux de la nature. Autre avantage, on n’est pas limité par la place : pourquoi pas un jardin miniature ? L’exercice s’y prête parfaitement. Tout d’abord, autant choisir les éléments en fonction de ce qui existe déjà : le paysage autour, les pierres, le gravier, les dénivellations, mais aussi murs, haies qui, à défaut d’arrière-plan montagneux, serviront de fond au tableau. Le Japon est un pays qui regroupe toutes sortes de climats, du nord sur l’île d’Hokkaido au sud dans l’archipel d’Okinawa.

Christine Raout

Sec et zen

Voilà sans doute une solution si vous habitez dans une région où l’eau est une denrée rare ou bien si vous ne savez pas vraiment que faire d’un coin bétonné parmi la verdure. Appréciez les étendues de gravier qui symbolisent la mer – la forme du ratissage dessine l’onde à la surface de l’eau et les grandes pierres sont les îles. En allant plus loin dans la recherche architecturale, il est même possible d’y inclure un pont. Le végétal manque à votre bonheur ? Associez-y le gravier, paillage minéral, qui préserve l’humidité des plantes car cellesci sauront puiser en profondeur les ressources nécessaires.

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Nouveautés Produits

Une farine sans gluten

Biosagesse propose une farine de lupin sans gluten, à utiliser en mélange avec d’autres farines pour les pâtisseries. Très riche en protéines, le lupin, de la famille des légumineuses, renferme aussi des fibres, des vitamines du groupe B et des minéraux.

www.lemondeestbio.com

é Poisson éco-certifi n surgelés yo ra au

Une nouvelle marque de produits de la mer surgelés vient de naître : Food4Good. Sept espèces sont proposées : 4 d’entre elles sont certifiées MSC-Pêche durable (cabillaud, saumon, merlu, colin-lieu), et 3 sont certifiées bio (saumon, bar, daurade).

www.food4good.fr

De délicieux gratins

Saint Jean, fabricant de ravioles, quenelles et pâtes fraîches, propose deux nouvelles saveurs : un gratin de ravioles aux courgettes et un gratin dauphinois, alliances de recettes traditionnelles, de savoirfaire artisanal et d’ingrédients de qualité.

www.raviole.com

Des chips au maïs

Un Yannoh avant la nuit Pour finir la journée en douceur, voici “Yannoh Sleepy Time”, une nouvelle boisson instantanée, composée d’extraits de plantes relaxantes (valériane, passiflore, tilleul, cannelle), et de moka. La marque propose également deux autres nouveautés : “Yannoh Good Morning” et “Yannoh After Dinner”.

//fr.limafood.com

Les chefs en redemandent ! Passionnée de cuisine et auteur du blog chefnini.com, Virginie a confié à Vitabio le secret de quelques-unes de ses recettes personnelles, confectionnées à base du délice de griottes Vitabio : la cuisse de canard ou la crème brûlée… À goûter !

www.vitabio.fr

Bouchées minceur anti-excès À prendre après un repas trop copieux, les bouchées minceur de Comptoirs et Compagnies opèrent une triple action : grâce à leur synergie d’actifs bio à base de poudre de nopal, de pruneau ou son de blé, et de gomme d’acacia, elles capturent les graisses, favorisent le transit et aident à restaurer l’équilibre de la flore intestinale.

www.comptoirsetcompagnies.com

La gamme des chips au maïs Pural s’agrandit. Deux variétés viennent compléter l’assortiment : sel et poivre, oignon et crème. À déguster !

www.puraliment.com

De la mer à l’enfant

P’tit Bobo propose une gamme complète de soins pour les petits, à base d’ingrédients marins : un spray nasal isotonique à base d’eau de mer au pH physiologique (riche en oligo-éléments) et sans agent conservateur. Il nettoie en douceur le nez de votre enfant. Un autre modèle est adapté en cas de rhume et un troisième, pour nettoyer les oreilles.

www.ptitbobo.com

Informations fournies par les fabricants

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Alcavie pour se régénérer

La poudre Alcavie de Jentschura s’intègre à l’alimentation, sur les salades, plats de légumes, compotes. Composée entre autres de pollen, fruits, graines de potiron et tournesol, farine de lupin, amandes, etc., Alcavie contient de précieuses substances vitalisantes.

www.p-jentschura.com/fr


EB33


Nouveautés Produits

Un soin protecteur des lèvres

Un spray énergisant ! Avec ce spray “Pêche d’enfer”, revitalisez votre journée avec une synergie aromatique active à base de citron, géranium, pamplemousse, etc. À vaporiser sur les points sanguins, dans l’air ou pour imprégner un mouchoir. 4 autres parfums sont proposés, tout aussi malicieux : “Froid de canard”, “Moustic’air”, “Pieds plume” et “De l’air”.

Adapté à la protection des lèvres sensibles grâce à l’absence totale d’allergènes, le soin des lèvres des laboratoires Mosqueta’s peut être appliqué dès que l’on sent une impression de sécheresse, et en prévention lorsque l’air est sec, par exemple en montagne.

www.kartsa.ch

` www.mosquetas.com

Une crème velours Pour l’hydratation et la protection des peaux fragiles, la crème velours super-hydratante Mosqueta’s est composée d’huile régénérante de rose musquée bio, d’huiles de jojoba, d’avocat, de karité et de sésame, et d’extraits végétaux émollients et apaisants.

www.mosquetas.com

Les sept péchés capiteux Clin d’œil savoureux à cette gamme de savons proposée par Feniqia, tour à tour gourmands, piquants ou suaves. À base d’huiles d’olive, de coco, d’amande douce et de miel, le savon “envie” mêle des arômes de cumin, cannelle, amande amère, fenouil et cardamone.

www.feniqia.com

Un spray contre les rhumes

Pour un rasage douceur Voici un baume de rasage homme issu du savoir-faire phénicien, qui nourrit la peau, la rend douce et souple, et la laisse délicatement parfumée. Sa formule, 100 % active et naturelle, est composée d’huiles de coco et d’olive, de miel, d’hydrolat et d’huile essentielle de romarin. www.feniqia.com

Un concentré de paradis

Dans un coffret en bambou, Clairjoie a réuni quelques recettes venues de Polynésie pour prendre soin de soi et sublimer sa beauté : un gommage pour le corps au sable blanc, une crème rêvée des Vahinés, un lait pour le corps nourrissant et réparateur et une huile après-soleil.

www.clairjoie.com

Climarome est une préparation prête à l’emploi qui se respire sur un mouchoir ou sur l’oreiller dès les premiers signes de refroidissement. À base d’huiles essentielles de lavande, niaouli, pin, menthe et thym qui allient leurs vertus antiseptiques et balsamiques, il protège aussi de la pollution.

www.docteurvalnet.com

Essentiel en hiver Pour passer l’hiver sainement et naturellement, H2Bio propose un concentré de 4 huiles essentielles : eucalyptus, romarin, lavandin et menthe, pour purifier l’air, prévenir les signes de refroidissement et dégager les voies respiratoires. À utiliser en diffusion, en friction, en inhalation sèche ou humide.

www.h2o-at-home.com

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De l’éthique dans le sac La marque Marron Rouge, créateur d’accessoires de mode non conformistes issus du commerce éthique, propose deux nouveautés : le panier “Marie” et le sac “Jeanne”, fabriqués à partir de chambres à air recyclées et de ceintures de sécurité par une ONG indienne.

www.marronrouge.com


Biodéal s’appuie sur son nouveau site de production, La Fromagerie Roussey, et sur ses partenaires durables pour vous proposer une gamme de produits laitiers biologiques de qualité.

NOTRE PHILOSOPHIE La recherche du 100% bio

Biodéal élabore pour vous des produits visant le 100% bio.

Le respect de la nature

Biodéal porte une attention toute particulière à la recherche d’emballages plus respectueux de l’environnement, tout en vous assurant des matériaux garantis pour le contact alimentaire.

Le respect des hommes

La Société Biodéal va encore plus loin dans sa démarche. Elle s’engage auprès de groupements de producteurs en contractualisant et en assurant une juste rémunération aux éleveurs. Cette implication participe à la pérennité des exploitations et favorise la conversion vers l’agriculture biologique. Biodéal utilise dans la mesure du possible des ingrédients issus du commerce équitable (NordSud) et s’engage dans une démarche solidaire (Nord-Nord).

NOS MARQUES R Bio

En juillet 2011, Biodéal reprend la Fromagerie Roussey. Située en Région FrancheComté, la Fromagerie Roussey, produit depuis 1943 des fromages à pâtes molles (Munster, Brie, Camembert,…) et à pâtes pressées (Emmental) qui ont forgé sa notoriété. Aujourd’hui, Biodéal et la Fromagerie Roussey allient leur savoir-faire pour proposer aux consommateurs des produits frais dans une recherche du 100% Bio et une démarche de commerce solidaire et équitable.

Biodéline

Fin 2010, Biodéal dévoile sa nouvelle gamme Biodéline. Une gamme délicieusement lactée…

Vilactée

quelques produits...

En 2006, Biodéal crée Vilactée. Vous retrouvez au sein de cette gamme une très grande variété de fromages pour régaler vos papilles.

Lactabio

Dès sa création en octobre 2000, Biodéal s’est engagé avec Biocoop SA Coop pour la commercialisation de ses produits au travers de la démarche « Ensemble pour plus de sens »*. Les produits Lactabio sont commercialisés sous le logo « Ensemble pour plus de sens »* au sein des magasins du Réseau Biocoop, 1er Réseau de magasins Bio en France. *déposé par Biocoop SA

14, rue Rhin et Danube - 69009 LYON - FRANCE - tél. 04 78 74 10 81 - fax 04 78 74 33 68


Agenda

Petit tour de France

des salons

et foires bio

L’ensemble des foires, salons et festivals bio sur www.echobio.fr

Aquitaine

64 – Biarritz 27 au 29 jan - Eco’Vie Écohabitat, produits bio, santé, dév. durable. Conf., anim., pédagogie. Payant (6 €). Org : Vents d’Idée. www.salonecovie.com

BasseNormandie

61 – Argentan 10 et 11 mars – Bio sur Orne Produits bio, environnement, bienêtre. Conf. et anim. Thème : le jardinage. Gratuit. Org : ass. Bio sur Orne. www.biosurorne.org

Bretagne

29-Brest 27 au 29 jan – Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabitat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com 35 – Rennes 20 au 22 jan – Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabitat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com 29 – Landerneau 10 et 11 mars – Foire bio Produits bio, habitat sain, environnement. Conf. Payant (3 €/j). Org : Comité de soutien école Diwan. www.foirebio-landerneau.fr

Centre

37 – Montlouis-sur-Loire 4 et 5 fév – Naturellement Vôtre Habitat sain, médecine douce, produits bio, bien-être. Payant (2 €). Org : Votr’Evenement. www.votr-evenement.com

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28 – Vernouillet 23 au 28 jan – festival Écofilm Films-débats sur l’écologie et le développement durable. Gratuit. Org : Ville de Vernouillet. www.vernouillet28.fr

Ile-de-France

75 – Paris 15e (Pte de Versailles) 2 au 6 fév - Bien-être, médecine douce et thalasso Santé naturelle, bien-être, hygiène et confort. Conf., ateliers. Payant (8 €). Org : SPAS. www. Salon-medecinedouce.com 75 – Paris 17e (Espace Champerret) 20 au 23 jan - Vivez Nature Produits bio (50 %), habitat sain, écologie. Conférences , ateliers . Espace détente. Payant (5 €), entrées gratuites téléch. sur le site internet. Org : Naturally. www.vivez-nature.com

F rancheComté

39 – Dole 25, 26 fév – Écodéclic Produits bio, écohabitat, bien-être, loisirs verts. Conférences. Gratuit. Org : Concept Expo. www.salonecodeclic.com

34 – Bédarieux 10 et 11 mars – L’Orbio Produits bio, bien-être, médecines douces. Conf. Payant (3 €). Org : Goral. www.goral-expo.com

NordPas-de-Calais

62 – Le Touquet 24 au 26 fév - Habitat et Environnement Habitat sain, environnement. Conf. Payant (5 €). Org : MC2 Event. www.habitat-environnement.com 59 – Cambrai 10 et 11 mars – Bio Forum Produits bio, habitat sain. Conférences. Gratuit. Org : Nature et Progrès. www.nature-et-progres-npdc.org

Pays-de-laLoire

72 – Le Mans 2 au 4 mars – Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabitat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com

PoitouLanguedocCharentes Roussillon 17 – La Rochelle 30 – Nîmes 2 au 5 mars – Sésame Produits bio, bien-être, médecines douces. Conf. Payant (4 €). Org : Goral. www.goral-expo.com

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24 au 26 fév – Home Eco et Respirez La Vie Bien-être, produits bio, écohabitat. Conf. Payant (5 €). Org : LEO. www.respirezlavie.com


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86 - Dissay 11, 12 fév - Vital Ethic Produits bio, environnement, bienêtre. Conf., animations. Payant (2€). Org : Ass Nature Détente Jardin. Tél. : 05 49 90 09 50.

ProvenceAlpes-Côted’Azur

13 – Domaine de Sulauze (entre Istres et Miramas) 21 et 22 jan – Rencontres pour l’agroécologie Vins et autres produits bio. Conf. (5 €), concert (5 €). Org : Domaine de Sulauze. www.rencontres-agroecologie.com 83 – Les-Blaquières-Grimaud 10 et 11 mars – Rencontre Bio Logique Produits bio environnement, bienêtre. Conf. Payant (3 €). Org : Asso Bio Logique. www.bio-logiques.fr 06- Grasse 16 au 18 mars – Symposium international d’aromathérapie Plantes médicinales, aromathérapie.

Ateliers, conf. Thème : la plante au secours de la pollution environnementale, un enjeu pour les générations futures. Gratuit. Org : Ville de Grasse. www.aromatherapie.ville-grasse.fr

RhôneAlpes

26 – Die, Vallée de la Drôme et Vercors 27 jan au 4 fév – Rencontres de l’écologie au quotidien Associations écologistes. Payant (20 €

pour 8 j). Thème : vivre la transition ; énergétique, économique, sociale. Conférences et débats, ateliers, expos. www.ecologieauquotidien.fr 69 – Lyon Eurexpo 24 au 26 fév – Primevère Associations militantes, produits bio, écologie. Conférences, ateliers. Thème : le temps de l’écologie. Payant (8 €). Org : Primevère. http://primevere.salon.free.fr

Espagne

Lerida 9 au 11 mars – Fira Natura Produits bio, écologie, loisirs verts, ONG. Conférences, ateliers, expo. Payant (5 €). Org : IPCENA. www.firanatura.org Valencia 2 au 4 mars – Biocultura Produits bio, écologie, citoyenneté. Ateliers, conf. Payant (4 €). Org : Ass Vida Sana. www.biocultura.org

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Le salon de la

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vie écologique

Du 27 au 29 Janvier 2012 Halle d’Iraty Biarritz

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Biblio Rester gourmand sans gluten Riz, châtaigne, sarrasin, quinoa… sont des farines savoureuses à découvrir. Mais tous ces ingrédients demandent un temps d’adaptation et d’apprentissage. Crumble coco et mangue, tarte meringuée au citron, moelleux chocolat et beurre salé… Cet ouvrage s’adresse à tous, que l’on soit intolérant au gluten ou tout simplement gourmand en quête de douceurs inédites ! Je crée mes desserts sans gluten, Natacha Duhaut, Terre Vivante, 96 p., 12 €.

Jardiner en biodynamie Pionnière de la biodynamie au potager par des pratiques en lien avec les rythmes planétaires, l’allemande Maria Thun partage son savoir au quotidien en expliquant une centaine de trucs et astuces, résultat d’un demi-siècle de recherche assidue et passionnée. Mon année au jardin bio-dynamique, 100 trucs et astuces, Maria Thun, Éditions du Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique, 117 p., 16 €.

inaire

Les légumes, une histoire extraord

Ce voyage à travers l’histoire des légumes explore le rapport entre les humains et le jardinage qui aujourd’hui a tendance à se resserrer. Superbement illustré, il dévoile les raisons de cet engouement, ainsi que la redécouverte des espèces anciennes comme le panais ou le topinambour… et offre une série de recettes inédites. Le goût des légumes, du jardinage à l’art culinaire, Ségolène Lefèvre, Éditions Féret, 171 p., 33,50 €.

Opter pour une déco naturelle et

saine

Voici un ouvrage pratique pour réinventer sa décoration, et la mettre en oeuvre avec des recettes simples : peintures naturelles à la farine, à l’argile, la caséine ; enduits de terre crue, en terre lissée, tableaux décoratifs… ; expressions en papiers, plissés ou en suspension ; patines et cires ; mélanges plâtre et chaux… Je crée ma déco saine et naturelle, avec 25 recettes de peinture et d’enduits, Christelle Auzias et Pascal Gréboval, Terre Vivante, 96 p., 12 €.

À lire aussi • Ortie et pissenlit, recettes gourmandes, Anne Brunner, La Plage, 72 p., 9,95 €. • Mon potager en ville, sur cour, terrasse, balcon, Éric Prédine et Franck David, Terre Vivante, 192 p. 19 €. • Produire ses graines bio, légumes et fleurs, Christian Boué, Terre Vivante, 320 p., 37 €.

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EDITIONS FITAMANT 2 rue Félix Le Dantec • CS 62020 29018 QUIMPER CEDEX tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, e-mail : pub@fitamant.fr

Charte graphique : Agence Dausset Crédit photographique : Couv : Masterfile ; p4m, p5, p611, p13, p15b, p18, p20h, p21h, p22-24, p25h, p27, p33-35 : Fotolia ; p12 :M. Cosserat ; p14, p15h : M. Goulette ; p16-17 : F. Ripoche ; p20b : N. Kirch ; p21b : Afdiag ; p25m : Nature et Compagnie ; p28 : M. Manse ; p36, p41 : C. Raout ; p38h : Doerken ; p38b : Daemwool ; p39 : Domus/PXD Flex ; p40hg : Pavatex ; p40hd : Domus Chanvriflex ; p40m : Domus/Thermoliège Corkisol ; p40b : Isonat.

Publicité Gérant, directeur de la publication, Jacques Fitamant Chef de publicité : Isabelle Jaffré 2 rue Félix Le Dantec - CS 62020 - 29018 QUIMPER CEDEX, Rédaction : pub.echobio@fitamant.fr - tél. 02 98 98 01 45 Rédactrice en chef : Christine Rivry-Fournier, Assistante commerciale : Véronique Walliser, e-mail : redac.echobio@fitamant.fr pub@fitamant.fr - tél : 02 98 27 32 98 Rédacteurs : M. Cosserat, P. Guibert, C. Raout, Développement, abonnement & diffusion : F. Ripoche, V. Vidal Sophie-Anne Gaonach Secrétaires de rédaction : M. Goulette, G. Poyade dev.com@fitamant.fr - tél : 02 98 98 01 47

Relations abonnés : Élodie Artero abo@fitamant.fr - Tél : 02 98 27 79 99 Tarifs abonnements : 1 an - 21 E (tarif France) Prix au numéro: 3,50 E Dépôt légal : janvier 2012 ISSN : 1777-8271 Janvier-Février 2012 Toute reproduction interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur et de l’auteur. Impression : sur papier labellisé PEFC (issu de forêts gérées durablement). Notre imprimeur Offset 5 (Vendée) respecte la charte Imprim’Vert. Seuls les produits indiqués comme tels, sont certifiés PEFC.


Composition : cannelle* badiane* fenouil* cardamome* girofle* gingembre*

disponible en 32g

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© Ulrike Skadow - Nicolas Leser

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Riche en Silice naturelle et organique Une fabrication artisanale, 100 % naturelle et certifiée BIO La silice est un constituant majeur de tous les tissus et possède d’incroyables propriétés anti-oxydantes, régénératrices et reminéralisantes. Notre réserve de silice décroissant au fil des ans, un apport extérieur régulier est nécessaire. Les silices « organiques » (méthylsilantriol) fabriquées synthétiquement et issues de la pétrochimie ont été interdites en raison de leur nocivité. Elles furent alors remplacées par l’acide orthosilicique stabilisé avec de la choline : seule silice synthétique autorisée aujourd’hui, elle reste difficilement reconnaissable par l’organisme et peut présenter des effets secondaires en cas de surdosage. Cependant, il existe une forme naturelle d’acide orthosilicique résultant de la transformation naturelle de la silice par les plantes et/ou les diatomées. Cette silice végétabilisée, 100 % naturelle, est la meilleure source de silicium reconnaissable et assimilable par l’organisme et permet une efficacité optimale avec un dosage limité, sans danger. L’Ortie-Silice de Biofloral est depuis toujours exclusivement composée de cette silice végétabilisée 100 % naturelle (contrairement à d’autres silices dont l’origine n’est pas claire et qui trompent le consommateur). Certifiée BIO, elle est sans ajout de choline, de méthyl ou de molécules de synthèse, sans paraben et sans conservateurs chimiques. Issue d’une part de l’ortie biologique, choisie pour sa richesse en Silice naturelle (jusqu’à 4 %) et pour la bonne assimilation de ses petites molécules, et d’autre part de l’action de diatomées sur des cristaux de sable, l’Ortie-Silice offre les meilleures garanties d’assimilation, sans surcharge, grâce à sa parfaite reconnaissance par l’organisme. Biofloral utilise un procédé de fabrication innovant et 100 % naturel, complété par une dynamisation à l’eau de source volcanique en cascade sur des cristaux, afin d’augmenter encore son efficacité au niveau vibration énergétique. Conseillée par les plus grands thérapeutes pour sa haute qualité vibratoire, sa concentration idéale et son fort pouvoir d’assimilation, l’Ortie-Silice Biofloral vous apporte tous les bienfaits d’une silice 100 % naturelle et certifiée Bio, pour une utilisation ponctuelle ou prolongée sur toute l’année. Les indications de la Silice : - Fatigue musculaire, tendineuse, articulaire - Reconstitution cellulaire (peau, cheveux, ongles) - Effet potentialisateur - Effet anti-âge - Rééquilibrage ionique Retrouvez tous les bienfaits exceptionnels de la Silice naturelle dans notre ligne Soins & Silice : crème visage, crème mains, lait corporel, shampooing, gel douche, beurre de karité.

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