En Avant Partout N°12 Août 2017

Page 1

N°12

GR

ATU IT

samedi 19 Août 2017

TO A R A K D N QUA

eà Rend Hommag

Brassens

P.3

UIS O L S T N I A LES S errato P.10 De Rudy C

LA PRESSION MONTE

dans le cadre

www.enavantpartout.fr



L’ Edito du Jour

U

ne nouvelle Saint-Louis a débuté et je ne vous cache pas qu’à 73 ans j’éprouve toujours la même passion pour ce qui est l’événement le plus important de la ville. Et il n’y a qu’à voir la foule imposante qui était dans les rues dès jeudi soir pour être convaincu de ce que ça représente pour les Sétois ! La Saint-Louis, c’est le moment où on se retrouve tous, pour célébrer notre ville ; le moment où les Sétois qui vivent à l’extérieur, parfois très loin, reviennent chez eux, retrouver la famille, les amis et… les joutes. Car pendant ces six jours de fête, tout tourne autour des joutes. C’est le fil conducteur sur lequel se greffe tout le reste, les animations de rues, les spectacles… Avec son apothéose, le tournoi du lundi ! Au-delà de la beauté du spectacle, de la puissance des chocs, du ballet des barques qui se croisent dans le Cadre Royal, le Grand Prix est certainement LE moment privilégié de l’expression de l’âme sétoise. On se fait en effet un honneur d’y inviter les « étrangers », les champions les plus méritants venus d’Agde, de Palavas, de Frontignan, de Mèze, de Balaruc ou du Grau-du-Roi, pour les défier et – même si ça ne va pas être facile encore cette année - pour les battre. Dans le cadre d’une rivalité saine qui fait le charme de cette journée et qui démontre la fierté d’être sétois ! Christian Imparato Speaker du Grand prix de la Saint-Louis

www.enavantpartout.fr

Photos : Gaël Dadies, Corinne Sospedra-Magliocca, Service communication de la ville de Sète Conception, impression & édition : SAS LOW PRICE Siret Sète : 825 227 580 00016

Tél : 07 60 98 48 09 Dépôt légal et n° de commission paritaire en cours EAP remercie les bénévoles qui nous distribuent et nous permettent d’être entre vos mains en ce moment.

So mm air

Rédaction : Jean-Pierre Chafes

e

En Avant Partout ! Le quotidien de la Saint-Louis

Demandez le programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2-3 Lances & Pavois Grand Prix : les étrangers contre-attaquent . 5 Lances & Pavois Le tournoi des jeunes jouteurs en images . 6-7 Lances & Pavois Tirage tournoi mi-moyens . . . . . . . . . . . . . 8 Ma Saint-Louis Rudy Cerrato . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Du côté des Bars à quai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Sète à savoir La bourride, sétoise ou provençale ? . . . . . . . 12 1


ez and m e D e L Programme Karato revisite Brassens

N

é en 1976, à deux pas de la maison natale de Georges Brassens, Fred Karato voue, depuis sa plus tendre enfance, une admiration sans borne à son célèbre « voisin »… disparu cinq ans plus tôt. Bercé par les chansons et les musiques de l’auteur du Gorille, motivé par la possibilité de jouer avec un papa batteur d’un groupe spécialiste des bals de fêtes votives, Fred prend le chemin du Conservatoire de Sète pour y étudier… le saxophone. A seulement 20 ans, le jeune Sétois sort son premier CD, « Brassens en jazz », à l’occasion du 15ème anniversaire de la mort de Brassens ! Une

initiative appréciée par la critique et qui vaut en particulier à son auteur une invitation dans « La chance aux chansons » de Pascal Sevran où il interprète, uniquement au saxo, « Une jolie fleur dans une peau de vache ». Viendra ensuite un « Brassens en salsa » enregistré à la Havane avec des musiciens locaux. Attiré par la musique électronique, il travaille un temps avec le DJ Laurent Wolf. Leur titre « Saxo » sera d’ailleurs un succès mondial. Véritable star en Chine, habitué du fameux « Pacha » à Marrakech (la plus grande boîte d’Afrique du Nord), invité à la « Winter Conference » de Miami, « Crazy Sax » n’en oublie pas pour autant ses attaches sétoises, ni sa passion pour Brassens. Afin de célébrer à sa façon le trente-

De retour dans sa ville natale pour célébrer Brassens, le saxophoniste Fred Karato a « amené dans ses bagages », le fameux Nelson Monfort pour un spectacle étonnant.

cinquième anniversaire de la disparition du grand Georges, Fred Karato se lance dans une nouvelle aventure qui prend la forme d’un spectacle musical intitulé « Brassens en fête ». Associé pour l’occasion aux musiciens de la Compagnie « les Enjoliveurs », aux chanteurs Fabrizio Zeva et Cristo Sarti, mais aussi à… Nelson Monfort (et oui « mon cher Nelson »), maître de cérémonie racontant le poète à partir d’anecdotes et de vidéos inédites, l’enfant de l’ancienne rue de l’Hospice (aujourd’hui rue Georges Brassens) revient à Sète ce samedi pour une soirée à ne maquer sous aucun prétexte. Une occasion unique de découvrir la version salsa des « Copains d’abord », un « Gorille » sauce merengué, ou bien encore des « Sabots d’Hélène » façon bolero !

« Brassens en fête »

21h30 – Place Léon-Blum 2


Crédit photo : Service communication de la ville de Sète

Brèves

Joutes littéraires ou nautiques ?

Italica donne rendez-vous aux amoureux de musique italienne à 19h15 sur la place Aristide-Briand.

Pour tous les goûts

S

i les joutes sont bien évidemment au centre des festivités de la Saint-Louis, animations de rue et musique occupent aussi une place importante dans le programme. Et en ce samedi, les organisateurs ont une nouvelle fois joué la carte de l’éclectisme pour satisfaire tous les publics. Né en 1997, la troupe « Italica » est depuis cette date de tous les événements importants de la vie locale. Saint-Louis bien entendu, mai aussi « Escales à Sète », commémoration du tricentenaire du port... Il est vrai que dans cette ville où les Italiens ont largement contribué au peuplement, mettre à l’honneur la culture transalpine, en particulier à travers la musique, apparaît comme un indéniable gage de succès. Magnifiquement habillés de reproductions de costumes d’époque, une vingtaine de chanteurs se produiront donc une nouvelle fois sur le kiosque Franke (place Aristide-Briand). Au programme de cet apéro-concert : des chants traditionnels napolitains, du Bel Canto et des airs d’opéra. Aux antipodes (ou presque, en tout cas géographiquement), c’est toute la tradition des grands festivals brésiliens qui sera à l’honneur quelques minutes plus tard dans le coeur de ville avec la batudaca « Oba Brasil ». A grands renforts de percussions aux noms exotiques, de costumes colorés et de danseuses de samba très… attirantes, cette compagnie formée exclusivement d’artistes brasileiros a pour mission d’entraîner les « festaïres » dans une sarabande musicale endiablée que l’on ne renierait pas du côté de Rio-de-Janeiro ou de Salvador-de-Bahia ! C’est sur des airs de samba que la batucada « Oba Brasil »

Plus habitués aux joutes littéraires qu’aux joutes nautiques, les journalistes s’essaient malgré tout à la spécialité locale dans le cadre des fêtes de la Saint-Louis et d’un tournoi qui leur est réservé. Jeudi soir dans le Cadre Royal, ils étaient ainsi seize (dix hommes et six femmes) à se disputer le titre très prisé de… « champion du monde » des journalistes ! A ce petit jeu, la victoire est revenue, chez les garçons, à Théo Combes (Images Singulières) et Kevin Constanti (Chronopost service communication), Yanick Philipponnat et Philippe Malric, tous les deux de Midi-Libre, remportant respectivement le 3ème et le 4ème prix. Chez ces dames, la victoire a également été partagée entre Véronique Riviere et Mélanie Leirens qui ont démontré de belles aptitudes. Tout ce joli petit monde a ensuite été accueilli en mairie pour recevoir les trophées… comme les véritables chevaliers de la tintaine !

Modeste Morizot

Le vernissage de l’exposition de Michel Izoird au Musée International de l’Art Modeste a remporté un véritable succès comme en témoignent les flashs qui ont crépité toute la soirée pour garder un souvenir de ce monde des joutes en miniature.

Varda s’affiche

Comme le veut la tradition, une séance de dédicaces de l’affiche officielle de la Saint-Louis a été organisée vous entraînera à sa suite dans le cœur de ville à partir de 20h. vendredi à 11h à la mairie. « Italica » Et la foule s’y est pressée, 19h15 – Place Aristide-Briand encore plus dense que « Oba Brasil » d’habitude. Il est vrai qu’en 20h – Pont de la Savonnerie (Déambulation) l’absence de son créateur Christophe Vallaux, c’est Agnès Varda, l’inspiratrice de l’affiche, qui était derrière le pupitre et qui s’est prêtée au jeu des 9h : Tournoi d’échecs de la ville de Sète - Théâtre de la Mer signatures. 9h30 : Tournoi de boules carrées – Décanale St-Louis, Rue Rapide 10h : Tournée d’été Midi Libre – Place Aristide-Briand – Animations, jeux 11h : Vernissage de l’exposition de peinture (Cercle des Artistes plasticiens du Pays Sétois) Comme cela avait déjà Quai Gal Durand (Chalutier Stéphane Cardone) été le cas l’an passé, la 14h : Tournoi de joutes mi-moyens – Cadre Royal sécurité est renforcée 14h30 : Challenge de pétanque de la ville de Sète - Pointe-Courte tout autour du Cadre. 18h30 : « Les héros de la Tintaine » (Jacques Villere)- Musée de la Mer – Exposition photos Un grand merci à tous 21h : « Coupe d’Or » – Cadre Royal – Joutes ceux qui veillent pour que la fête soit belle ! 3

Mais aussi…

Pour nous


4


Lances Grand Prix : s & Pavoi une spécialité sétoise ? (suite) Longtemps dominées par les Sétois, les meilleures lances « étrangères » finissent par se rebeller et par ne laisser que des miettes aux locaux.

Les étrangers contre attaquent

A l’image de Claude Massias, chef de file des « Ventres bleus » frontignanais et quadruple vainqueur du Grand Prix, les « estrangers » contestent la domination sétoise depuis le début des années 1970.

L

a fin des années 1970 ouvre une nouvelle ère. Après le succès du Mézois Jean Sanchez en 1977, les victoires sétoises se font en effet rares. Et même très rares puisque les Frontignanais (Guy Bonnecaze, Jacques Castillazuello, Alain et Claude Massias), les Mézois (Georges Baëza, Bernard Betti), les Agathois (Hubert et Jean-Louis Montels, Thierry Lognos) ou bien le Palavasien (Bernard Aprile) remportent la bagatelle de 18 succès en 22 éditions, entre 1979 et 2000 ! La rivalité entre Sétois et « estrangers » est alors à son paroxysme et le succès d’un local, salué comme un exploit qui fait d’un homme presque ordinaire un véritable héros. Le très sérieux et très parisien « Libération » (1) ne s’y trompe pas quand il consacre un long et bel article à

Les « estrangers », heureux de pouvoir enfin faire taire les Sétois, font également les titres de la presse nationale. En 1988, « Le Parisien » (2) consacre lui aussi un article aux joutes à la veille de la SaintLouis, mais choisit… Claude Massias « l’homme que toute une ville, Sète, rêve de voir tomber à l’eau lundi après-midi » ! L’apparition au firmament des joutes d’Aurélien Evangelisti change la donne. Marchant sur les traces de ses illustres prédécesseurs, les Vaillé, Cianni et consort, le Sétois engrange les succès. Au point de dépasser Claude Massias et ses 84 victoires en lourds (88 à ce jour pour Evangelisti désormais retraité) et de se rapprocher de Louis Vaillé au palmarès du Grand Prix de la Saint-Louis avec sept trophées soulevés (contre 10 pour « le Mouton »). Le punk-rocker Didier Wampas, Sétois d’adoption, prend fait et cause pour « le Patron » en lui donnant le titre d’un album (3) pour « venger ce héros trahi et disqualifié lors de la Saint-Louis 2016 » ! 5

S’il ne se voit pas encore en star du rock, David Aprile est pourtant déjà entré dans la légende… du Grand Prix. D’abord en succédant à son père au palmarès 21 ans après le succès de ce dernier (1988 pour Bernard, 2009 pour le premier succès de David), mais aussi et surtout en décrochant en août dernier un quatrième succès le lundi. Et qui plus est, ex-aequo avec le Frontignanais Sylvio Cuciniello, Non pas un, mais deux « étrangers » pour soulever le trophée : c’est bel et bien un drame historique qu’ont vécu les Sétois l’an passé et que les meilleurs lances locales ont le devoir de faire oublier très rapidement ! 1 : Libération - 27 juillet 1995 2 : Le Parisien - 19 août 1998 3 : « Evangelisti » - Verycords

Les locaux doivent retrouver un leader après la retraite d’Aurélien Evangelisiti, lauréat à sept reprises le lundi de la Saint-Louis.

Crédit photo : Service communication de la ville de Sète

Crédit photo : Service communication de la ville de Sète

Jacques Noguet, vainqueur de la Saint-Louis 1994 face au « ventre bleu » Jacques Castillazuello, et dont le « brrravo, brrravo, brrrravo » avec lequel il a ponctué sa victoire résonne encore dans tous les bars de l’Île singulière.


&

Comme LES GRAN

6


NDS !

Photos : Corinne Sospedra et Gaël Dadies

Lances & Pavois

Vendredi

7

18 Août


Lances s oi v a P &

8


9


Rudy Cerrato

Née quand il était enfant, la passion des joutes n’a jamais quitté celui qui commente aujourd’hui le Grand Prix à la télé.

D

u plus loin qu’il s’en souvienne, Rudy Cerrato a toujours assisté aux tournois de joutes de la Saint-Louis. « Devant l’ancien cinéma « le Rio ». Avec mes parents et leurs amis, les Caselli, les Minarro, les Scanapiecco… Le lundi, on débarquait à 6 heures du matin pour pouvoir avoir notre place l’après-midi. On avait des glacières pleines de « ravitaillement » et on passait la journée là, pour regarder le tournoi, mais pas seulement. C’était aussi l’occasion de passer un moment entre potes ». Un véritable rituel partagé par de nombreux Sétois, même si tous ne sont pas des passionnés. Et Rudy est de ceux-là. Arrivé aux joutes sur le tard et loin d’imaginer qu’il « ferait carrière » comme chevalier de la tintaine, il a seize ans quand il participe au tournoi juniors. Une première expérience originale puisque les apprentis jouteurs se disputent le titre… de nuit, suite à un orage ! Trois ans plus tard, c’est les cheveux… bleus, que le « boulanger des Halles » et la plupart de ses acolytes se présentent au tournoi des mi-moyens. Le maire de l’époque, en colère, oblige les « petits plaisantins » à se tremper la tête dans

S’il n’est plus apparu comme jouteur au Grand Prix depuis 2013, Rudy a pris officiellement sa retraite en juillet dernier, lors du tournoi de sa société, la Lance Amicale.

l’eau pour faire disparaître la teinture avant que ne débutent les premières passes !

Des souvenirs en pagaille

Des souvenirs de Saint-Louis, Rudy va en avoir bien d’autres. « Monté chez les lourds » en 1993, il connaît en effet ses moments de gloire. Avec, en particulier, trois victoires à la Coupe d’Or le samedi soir et une finale… perdue le lundi, en 1998. Jeté à l’eau par Olivier Soula, il vit la solitude du perdant. « Les spectateurs n’ont d’yeux que pour le vainqueur. Ce jour-là, je suis resté au milieu du Cadre, à flotter sur mon pavois sans que personne ne se préoccupe de moi… Depuis, je regarde toujours Enfant, Rudy Cerrato patientait dès 6 heures du matin celui qui ne gagne sur les gradins pour assister au Grand Prix pas » ! Récompenentouré de ses parents et de leurs amis.

Photo : D.R.

10

sé deux fois par le prix Mer Cross (la première pour la plus belle passe du tournoi face à… Benjamin Arnau ; la deuxième en 2009 pour « l’ensemble de son œuvre »), Rudy a pourtant fini par raccrocher lance et pavois en 2013. Mais pas « le blanc » dont il se pare toujours le lundi de la SaintLouis venu. Après avoir travaillé au labo de sa boulangerie à partir de 3h30 du matin, après le petit déjeuner chez Dédé Lubrano à la PointeCourte et l’incontournable apéro aux halles, le champion remet en effet « l’habit de lumière » pour commenter le tournoi sur les chaines de télé locales. Une autre façon de vivre le Grand Prix à laquelle il se plie, avec plaisir, depuis trois ans. « Jean-Michel Izoird, le journaliste, m’avait demandé de passer pour donner mon avis sur quelques passes. Je suis arrivé à 16h et je ne suis jamais reparti » ! Alors si vous ne connaissez pas physiquement Rudy (c’est pourtant difficile de le rater), peut-être l’avez vous déjà entendu. Ça c’est même sûr !

Photo : Jacques Villière (Exposition « Les héros de la tintaine » - Musée de la Mer)

Ma Saint Louis


11

Photos : Corinne Sospedra et GaĂŤl Dadies


ète S À savoir

La bourride,

sétoise ou provençale ?

C’est tellement bon qu’on se moque bien de savoir d’où elle vient. Quoi que…

C

ture du Canal du Rhône à Sète en 1811 va permettre d’établir d’étroites relations commerciales avec la Provence voisine et favoriser l’arrivée d’une nouvelle façon d’accommoder les poissons. Crédit photo : Service communication de la ville de Sète

’est un fait, la cuisine sétoise actuelle doit beaucoup aux Italiens qui s’installent en nombre en Ile singulière dès la fin du XIXème siècle avec leurs bateaux de pêche et leurs spécialités

(on pense à la tielle, à la macaronade et autres moules et encornets farcis), mais on oublie parfois que les « autochtones » n’avaient pas attendu les Transalpins pour se remplir la panse. Et même avec un goût certain pour les bonnes choses ! Installés sur les bords de l’étang de Thau, les premiers pêcheurs locaux cuisinent ainsi avec réussite les différents produits de leur labeur. Si la friture, la matelote ou le courtbouillon ont depuis bien longtemps acquis leurs lettres de noblesse du côté de la Pointe-Courte, l’ouver-

Cousine de la bouillabaisse Comme sa « cousine », la bouillabaisse, la… bourride vient en effet de Marseille. Et était même très certainement connue des fameux Phocéens, ces navigateurs grecs qui fondent Massalia en 600 avant Jésus-Christ. Du provençal « bourrido », un terme dérivé de « boulit » (bouilli), la recette originelle est « simple » puisqu’il s’agit en fait 12

de réaliser un bouillon de poissons blancs lié par un aïoli ! Chauvins certes, mais aussi très imaginatifs, les Sétois vont au fil des ans s’approprier la bourride pour en faire l’un des plats principaux de la cuisine locale ! Tandis que les Marseillais et autres Provençaux continuent aujourd’hui encore à accommoder différents poissons blancs en bourride, les Setori ont préféré réserver cette préparation au plus noble (comprenez goûteux) d’entre eux, la baudroie ! Quant aux ingrédients qui viennent « parfumer » le tout, la plupart des « maîtres » de la bourride s’accordent à rajouter carottes, blancs de poireaux, côtes de blette, feuilles de céleri, laurier, thym et vin blanc. Une fois le bouillon lié avec l’aïoli, ne reste plus qu’à servir avec des pommes de terre et des croutons. Tartinés de foie de baudroie : c’est le must ! Mais ne comptez pas sur nous pour vous donner tous les petits secrets de réalisation…

Baudroie ou lotte ?

Les amateurs le savent : il s’agit du même poisson, mais on parle de baudroie quand il est entier (baudroie est d’ailleurs le nom vernaculaire et lophius le nom scientifique) et de lotte quand il est sans tête. Ce que l’on sait moins concernant ce poisson plutôt moche (les poissonniers préfèrent d’ailleurs la présenter sur leur étal sans la tête), c’est que la France est le premier pays européen pêcheur de lotte en termes de quantité (22 855 tonnes en 2016) !



Low Price 825227580


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.