En Avant Partout N°11 Août 2017

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Vendredi 18 Août 2017

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N°11



L’ Edito du Jour

P

our sa troisième année d’existence (ou plutôt devrions nous dire sa troisième… Saint-Louis), « En Avant Partout » a décidé d’aller encore plus loin dans la présentation et le suivi des festivités. Si nos rubriques « Demandez le programme », « Sète à savoir » ou bien encore « Ma Saint-Louis » sont en effet toujours bel et bien présentes et répondront on l’espère à nouveau à vos attentes, nous avons souhaité donner une dimension supplémentaire à la partie « joutes ». Deux nouveautés ont donc été incorporées pour cette troisième saison : le tirage des barques des principaux tournois (les mi-moyens dans le numéro de samedi, les moyens et les juniors dans celui de dimanche, les lourds dans celui de lundi) et un focus de six pages sur le début de saison des lourds-moyens avec commentaires et photos des tournois qui se sont déroulés depuis le mois de juin. Histoire que vous puissiez vous faire une idée sur les forces en présence avant que le Grand Prix ne commence. En attendant, nous vous souhaitons une bonne lecture, une bonne Saint-Louis et… En Avant partout !

L’équipe de E.A.P.

www.enavantpartout.fr

Toujours sensibles à ce qui peut nous faire progresser, nous vous invitons à nous faire vos retours sur info@enavantpartout.fr

Photos : Gaël Dadies, Corinne Sospedra-Magliocca, Service communication de la ville de Sète Conception, impression & édition : SAS LOW PRICE Siret Sète : 825 227 580 00016

Tél : 07 60 98 48 09 Dépôt légal et n° de commission paritaire en cours EAP remercie les bénévoles qui nous distribuent et nous permettent d’être entre vos mains en ce moment.

So mm air

Rédaction : Jean-Pierre Chafes

e

En Avant Partout ! Le quotidien de la Saint-Louis

Demandez le programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2-3 Lances & Pavois Le Grand Prix : une spécialité sétoise ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Lances & Pavois Le tournoi sur chariots en images . . . 6-7 Lances & Pavois Les coups des joutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Ma Saint-Louis Minal Rausa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Du côté des Bars à quai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Sète à savoir Le Théâtre de la Mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 1


ez d n a m e D e L Programme Quand la Saint-Louis s’affiche !

I

nstants privilégiés de la célébration des traditions locales, dont les joutes sont incontestablement les plus connues et les plus populaires, les festivités de la Saint-Louis n’oublient pas jamais de mettre à l’honneur la « Sète artistique ». Et en particulier la Sète que l’on dessine, que

Saint-Louis 1986, signée Dupuy

dit que « Sète m’amuse et m’inspire » ait reçu cette année le privilège de créer l’affiche officielle des festivités. Plus à l’aise derrière sa caméra que crayons et pinceaux à la main, elle a choisi d’en confier la réalisation « technique » à son ami Christophe Vallaux, à la fois dessinateur, plasticien, décorateur. Au gré de ses envies et de son talent. De cette collaboration est donc née cette nouvelle affiche. Voulue cari-

Saint-Louis 2004, signée Di Rosa

l’on peint, que l’on filme… La Sète qui inspire ses propres enfants, mais aussi ceux qui y ont un jour simplement posé leurs valises. Une véritable « ville-muse » à laquelle la municipalité a décidé d’offrir, une campagne nationale d’image portée par six grands artistes attachés à Sète et dont la réalisatrice Agnès Varda, invitée d’honneur de cette 275ème Saint-Louis, est la marraine. Normal donc que celle qui a joliment

L’affiche 2017, « made in Varda »

trapage est proposée à partir de vendredi. Les trente-deux dernières

Saint-Louis 2005, signée Combas

cature par Varda elle-même, elle va désormais pouvoir rejoindre toutes celles qui ont, au fil du temps, accompagné et célébré la fête de la ville. Objet d’un concours, comme ce fut le cas pendant un certain temps, ou commande des édiles municipaux aux plus grands artistes locaux, l’affiche de la Saint-Louis est toujours très attendue, souvent collectionnée. Et pour ceux qui en auraient oublié quelques-unes, une séance de rat2

Saint-Louis 2006, signée Desnoyer

seront en effet exposées dans les halles. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir les œuvres de Combas, Di Rosa, Dupuy, Desnoyer et bien d’autres !

Signature de l’affiche 2017, conçue par Christophe Vallaux, inspirée par Agnès Varda

11h – Salle des mariages (mairie de Sète)

Rétrospective d’affiches de la Saint-Louis (1985-2017) 11h30 – Halles


Le monde des joutes revisité par Michel Izoird s’installe au MIAM pendant la Saint-Louis.

Morizot au MIAM !

À

la Pointe-Courte, dont il est l’une des « figures » incontournables, ou dans le monde des joutes, où sa barque répondant au nom de… « Général De Gaulle » a ramené à son bord on ne sait combien de lances et de pavois, tout le monde connaît Michel Izoird. Et tout le monde connaît même son surnom, « Morizot » ! Mais « Morizot » - et on le sait moins… pour l’instant – est aussi un artiste. Particulièrement doué de ses dix doigts, le Pointu s’est en effet lancé dans la réalisation de scènes miniatures autour du thème… des joutes. En bois de pinces à ligne s’il vous plaît ! Un art réel, mais modeste, qui a donc toute sa place au… MIAM. Et qui plus est pendant ces festivités de la Saint-Louis.

« Les scènes de joutes » - Exposition (vernissage) 18h30 – Musée International de l’Art Modeste

Remue-ménage fait le spectacle

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Depuis 1996 et son premier spectacle « Kao », la compagnie « Remue-Ménage » a acquis ses lettres de noblesse dans le monde du spectacle de rue. Passés maîtres dans la création de mondes oniriques lumineux en mouvement, Loïc Delacroix et ses acolytes, seront particulièrement à la fête en ce samedi de SaintLouis puisqu’ils présenteront pas moins de quatre spectacles dans la soirée ! Dès 21h15, « los Demonios », trois immenses marionnettes et leur « maquina » lance-flammes partiront du Cadre Royal pour exécuter leur terrifiante « Danza Del Demonio ». Spécialiste de structures mécaniques articulées, « Remue-Ménage »

D’étranges flamants roses déambuleront autour du Cadre Royal ce soir.

Avec « Abysses », « Remue-Ménage » entraînera ensuite les spectateurs dans un monde fantastique.

continuera son show avec ses étranges « flamants roses », héros de « Nomades », une invitation à un voyage sans frontière relayé par « La parade amoureuse », dernière création en date de la compagnie. Une itinérance qui amènera les spectateurs jusqu’au quai Maximin-Licciardi où les attendront les créatures marines du spectacle-concert, « les Abysses ». Cirque, danse, vidéo, pyrotechnie et musique électro, pour conclure. Magique !

« La Parade Amoureuse », « les Nomades », « Danza Del Demonio » - Déambulation 21h15 – Départ du Pont de la Savonnerie

« Les Abysses » - Spectacle concert

Brèves

La 275e édition de la Saint-Louis est lancée C’est du balcon de l’hôtel de Ville que François Commeinhes, Sénateur-Maire de Sète, entouré d’Agnès Varda, invitée d’honneur, des présidents des sociétés de joutes et des membres du conseil municipal, a donné le coup d’envoi des fêtes de la Saint-Louis. Il a rappelé l’attachement des Sétois à ces six jours de festivités, où la tradition et la modernité se mêlent pour donner ce moment unique, plein de ferveur, de fraternité et de partage. En quelques mots, Agnès Varda a dit toute sa joie d’être honorée de la sorte, surtout que pour elle, les joutes, c’est une vieille histoire qui a plus de 70 ans et c’est avec bonheur qu’elle va pouvoir assister aux différents tournois. Ainsi la Saint Louis est officiellement ouverte. Alors que la fête soit belle !

Record pour les boules carrées

Le succès du tournoi de boules carrées ne se dément pas. Bien au contraire. Demain à partir de 8h30, ce sont en effet 96 triplettes qui tenteront de prendre la succession de l’équipe « Beaux Rivages » de Sansenacq, Coste et Guirao, vainqueurs en 2016. Un record (252 « pétanqueurs » lors de la dernière édition contre 288 cette année) qui a obligé les organisateurs à fabriquer de nouvelles « boules », mais qui permet également à cette manifestation de devenir l’événement qui rassemble le plus de participants « actifs » (on ne parle pas bien évidemment de spectateurs) pendant les festivités de la Saint-Louis !

Lances & Pavois !

Certains s’en souviennent. C’était en 1999 et un hebdomadaire entièrement consacré aux joutes 22h30 – Quai Maximin Licciardi a rythmé la saison. Pour cette Saint-Louis 2017, l’équipe (Jean-Pierre Chafes, Marie-Ethel Pimpaneau et Tony Fouycart) s’est retrouvée, le temps d’un verre… ou deux, au « Café Lumière ». Le - À partir de 8h30 : concours de boules lyonnaises en quadrettes - Place Stalingrad temps aussi d’une photo pour « En Avant Par- De 10h à 11h et de 11h à 12h : Place aux enfants… L’atelier de la tielle (« Confrérie des Mille et tout ». Bonne Saint-Louis à tous ! Une Pâtes »), réservé aux enfants de 8 à 12 ans (sur inscriptions au service festivités animations locales) – Place Léon-Blum - 13h45 : Réception des hautbois et tambours à la gare de Sète, puis départ du défilé des jeunes jouteurs - 14h30 : Tournoi des jeunes jouteurs – Cadre Royal - 19h : « V8 » (Vidourlenque Music Company) et « les Lolipop » - Cœur de ville - Déambulations musicales et danses 3

Mais aussi…


Lances s i o v a P &

Grand Prix :

une spécialité sétoise ?

Ouvert aux « estrangers » à partir de 1891, le Grand Prix de la Saint-Louis sourit surtout aux Sétois… jusqu’à la fin des années 1970. lances ont essuyé une défaite qui restera légendaire » ! Six ans plus tard, le chauvinisme est toujours présent dans les propos du journaliste qui relate la finale Avec 10 Grand Prix à son actif, Louis Vaillé a largement contribué à ème du Grand Prix la domination locale durant toute la première moitié du XX siècle. entre Jules Mirauatre pour Mèze, deux pour mond et Augustin Frezou, un BalaAgde, zéro pour Frontignan, rucois qui semble se retrouver là par un pour Palavas… et huit hasard. Ou en tout cas grâce au jury pour Sète ! Le rituel décompte, par qui, « usant de générosité à l’égard « Minal » Rausa, des qualifiés pour des étrangers (…) autorisa Frezou à les revanches et la réaction qu’il pro- se mesurer avec Miramond » et ce voque chez les « ultras » des diffé- malgré le fait que son pavois avait rentes communes, ne laissent aucun touché le plancher au tour précédent. doute : le tournoi du lundi de la Saint- Heureusement, « Miramond, enlevant Louis est LE moment privilégié de magistralement son adversaire, prol’expression des chauvinismes locaux. clamait une nouvelle fois la gloire des Et si les supporters de chaque camp jouteurs cettois ». s’enflamment aux « allumades » du speaker officiel du Grand prix, c’est bien parce que cette « sympathique » rivalité dure plusieurs siècles. Flash-back. Réservé jusque-là aux seuls jouteurs cettois, le plus presti- Le « règne » de Louis Vaillé (10 sucgieux des rendez-vous de la saison de cès entre 1904 et 1923) n’arrange pas joutes finit par s’ouvrir aux « estran- les choses. Bien au contraire, sa dogers » en 1891. Sur 50 prétendants, mination hérisse tous ses adversaires. 17 viennent d’autres « horizons », Et en particulier ceux des communes dont 13 de Mèze. Cette première se voisines de l’Ile singulière qui finissent solde malgré tout par un échec pour par ne plus l’inviter à leurs tournois ! les « envahisseurs » puisque, comme Une situation qui, en 1912, incite l’explique le chroniqueur du quo- Georges Barthémémy, un compositidien « L’Eclair » (Cettois évidem- teur cettois, à écrire une chanson à ment) « les jouteurs étrangers qui la gloire du « Mouton » dont le refrain sont venus se frotter à nos vieilles est une nouvelle ode au chauvinisme.

Q

« Que ce soye un Mézois ou bien un Agathois C’est toujours moi le vainqueur du tournoi Et pour bien manier la lance ou le pavois Il faut d’abord être cettois » Si les relations se normalisent peu à peu, il faut attendre 1919 pour qu’un « étranger », le Mézois Joseph Molinier, inscrive son nom au palmarès de la Saint-Louis… ex-aequo avec Sauveur Liparoti, une série de plus de vingt passes n’ayant pas permis de départager les deux jouteurs ! Malgré ce premier succès, les décennies qui suivent voient toujours la domination des jouteurs locaux que seuls le Biterrois André Balthazard (en 1922), l’Agathois Germain Balthazard (1949), le Mézois Adrien Bernard (1950) et le Frontignanais André Marty (1965) parviennent à troubler. (A suivre…)

Le long règne des Cettois

4

Le Mézois Joseph Molinier est le premier « estranger » à inscrire son nom au palmarès en 1919 !


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Lanc & Pav

LES PITCHO ont ouvert

6


ces vois

Photos : Corinne Sospedra

OUNS le bal

Jeudi

7

17 Aoรปt


Bon à prendre !

Lances s i o v a P &

Frapper avec sa lance le pavois de son adversaire pour le faire chuter, oui mais où ? Telle est la question ! 5 A la main

1

Le mourre

2

L’épine

6

Plein pavois

3

La Barelle

7

Le «R»

4

Milieu du dedans

8

En dehors

2

1 4

6

3

7 8

5

C

ertainement inutile pour les experts, cet article a cependant pour ambition, de permettre aux « touristes » de comprendre un peu mieux le spectacle auquel ils assistent, mais aussi de démontrer que les joutes sont un sport où la stratégie a sa place ! Si la puissance du choc entre deux gros bras juchés sur des barques lancées à toute vitesse est en effet de nature à désarçonner le plus costaud des « chevaliers de la tintaine », on oublie combien l’impact de la lance sur le pavois adverse est

important pour l’issue de la passe ! L’observateur attentif constatera d’ailleurs que chaque jouteur, parfois conseillé par ceux placés plus bas sur les bigues (1), scrute avec intérêt la position de son opposant avant qu’il ne le défie. Le but de la manœuvre étant en effet de tenter de savoir où l’adversaire est « bon à prendre » ! Ou si vous préférez, l’endroit où l’on détecte une faiblesse. Au fil du temps, les jouteurs ont ainsi dénombré huit points névralgiques sur le pavois (dont six sont encore fréquemment utilisés) que l’on va chercher à atteindre selon le moment et selon « le client ».

Dans le mourre ! Sur le retenant (2) central du pavois, appelée la barelle, on choisit ainsi de frapper la partie haute (l’épine), le milieu ou le bas (très peu utilisé).

Sur le retenant interne (celui qui prend place sur le ventre), appelée le dedans, on retrouve les trois mêmes zones : le haut appelé le mourre (en occitan, le visage, puisque c’est cette partie qui est effectivement la plus près du visage du jouteur) qui est l’endroit le plus frappé, le milieu et le bas (appelée « à la main » puisque c’est derrière cette partie que le jouteur tient le pavois avec… sa main). En plein centre du pavois, se trouve… le plein pavois où le jouteur est sensé avoir le plus de résistance. Si choisir cette partie présente donc des risques de « contre », cet endroit est recommandé dans les écoles de joutes parce qu’il ne présente normalement aucun risque de voir la lance décrocher et donc aucun risque de blessure. Reste le haut du pavois, entre le mourre et l’épine, appelé le tir à pigeon, quasiment oublié de nos jours. 1 : sorte d’échelles sur lesquelles les jouteurs prennent place en attendant leur tour et qui permettent d’accéder à la tintaine (le plancher) 2 : morceaux de bois qui délimitent les différentes zones du pavois

Et le gaucher ? Un bon coup ? Jouter face à un gaucher est souvent un casse-tête pour les droitiers qui ont cependant trouvé deux endroits stratégiques sur « la partie gaucher » du pavois : - l’équivalent de l’épine du droitier, appelé le « R » puisque c’est là sur se trouve le R de RF ( République Française ) - la partie proche du retenant extérieur, appelée « coup du dehors ». Difficile à aller chercher, le dehors occasionne cependant des chutes spectaculaires puisqu’aucune partie du corps du gaucher ne prend appui sur le pavois à cet endroit-là. 8


9


Minal,

t n i a S a M is Lou

la preuve par 30 !

Germinal Rausa fête cette année son trentième anniversaire comme « micro » du Grand Prix. Avec toujours la même gouaille et le même plaisir.

C

ertains l’ont oublié, mais Germinal (ou plutôt Minal) Rausa fut un jouteur. Pas un de ces « chevaliers de la tintaine » dont les coups de lances sont restés à jamais gravés dans l’histoire certes, mais un jouteur quand même. Débutant lors du tournoi juniors en 1968, l’enfant du Quartier-Haut disputera même une vingtaine de Saint-Louis, le dimanche chez les moyens ! Mais quand Christian Imparato demande « au jeune » de succéder à Vincent Stento et de l’accompagner

Crédit photo : Service communication de la ville de Sète

au micro pendant le Grand Prix, « Minal » n’hésite pas une seconde « Il valait mieux que je parle plutôt que de jouter » résume d’ailleurs l’intéressé avec une des tournures dont il a le secret. Et c’est donc en 1987 que « Minal » fait ses grands débuts « sur scène » aux côtés de celui qui est toujours, trente ans plus tard, son complice et son ami. Selon un rituel désormais bien rôdé, les deux compères sont en effet devenus inséparables le lundi de la Saint-Louis. Après le petit-déjeuner chez Dédé Lubrano, où ils se parent de leur tenue réglementaire de speaker, Minal et Christian rejoignent le théâtre municipal. Dès lors, « ce sont les « hommes en blanc » qui donnent le rythme : défilé à travers la ville, apéro (« plus calmement aujourd’hui »), nouveau défilé, de la mairie au Cadre, et… installation sur les gradins. Juste à côté du jury* puisque ce sont les deux hommes qui ont la lourde tâche de communiquer au public les décisions des jurés. Mais si le rôle des « micros » s’arrête normalement là, le duo Rausa-Imparato a largement « débordé » ! Sans toutefois oublier que les véritables acteurs sont et restent les champions qui s’affrontent dans le Cadre « Il valait mieux que je parle plutôt que de jouter » : Minal Rausa Royal. « Les étoiles ce sont 10

eux, les jouteurs. S’ils n’étaient pas là, on aurait beau raconter des craques et pousser la chansonnette, les gradins seraient vides au bout de 10 minutes ». Réaliste et humble, Minal (tout comme Christian) n’en est pas moins devenu l’un des héros de la fête grâce, en particulier, à un florilège de commentaires toujours bien sentis. « Je ne prépare rien. Ça me vient naturellement. Dès fois la langue va trop vite, mais quand j’égratigne, j’assume ». Et l’humour fait passer la sauce. Ainsi les « Ventres bleus » - ces ennemis intimes venus de la lointaine… Frontignan – qui ne voudraient pour rien au monde que Minal « oublie de les oublier » quand il fait le décompte des qualifiés pour la revanche ! Ainsi va donc le Grand prix, ponctué par les « allumades minalesques », jusqu’à ce qu’un homme ne sorte enfin vainqueur du plus grand rendez-vous de la saison « joutistique ». Minal et Christian redeviennent alors des gens « ordinaires » qui, après la remise des récompenses, vont quitter l’ambiance endiablée du Cadre pour « débriefer », tranquilles devant un verre… ou deux. Pour combien de temps encore ? Si Minal, 67 ans cette année, pense parfois à passer la main, le « T’es malade ? » qu’il reçoit en retour de son compère le pousse indubitablement à continuer encore quelques Saint-Louis ! * Le jury est composé cette année de Christian Caselli (LAS), président, Jean-Pierre Bellot (JLS) et Louis-Philippe Saez (Pavois Agathois), assesseurs.


Photos : GaĂŤl Dadies

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èter S À savoi

Un théâtre contre les Anglais !

Ouvrage militaire défensif, le fort Saint-Pierre est devenu au fil du temps… un théâtre qui garde une vue imprenable sur la mer ! Crédit photo : Service communication de la ville de Sète

Ce n’est qu’en 1960 que Pierre Arrault, alors maire de Sète, eut l’idée de faire de ce site privilégié surplombant la « Grande Bleue » un lieu d’accueil de manifestations culturelles. De la rencontre entre l’édile municipal et l’acteur - metteur en scène Jean Deschamps, ami de Jean Vilar, allait naître le Théâtre… Jean Vilar. Quasiment en ruines après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, le vieux fort nécessita de longs travaux, les spectateurs prenant même place pendant un temps sur des gradins en tubulures. Pas de quoi cependant faire capoter le « Festival de la mer » qui pendant dix-sept ans verra les plus grands noms du théâtre jouer sur cette incroyable scène avec vue sur la mer où se produiront également les stars du show-bizz dont… Claude François ! Tombé un peu en désuétude à la fin du XXème siècle, le site, désormais appelé Théâtre de la Mer, retrouve les feux de la rampe au début des années 2000 en servant en particulier d’écrin aux festivals « Jazz à Sète » et « Fiest’A Sète ». Sa capacité actuelle (1650 places, dont 1524 assises) devrait être portée bientôt à 2000.

Sur son promontoire rocheux battu par les vagues, le fort Saint-Pierre a été construit au XVIIIème siècle pour protéger Sète d’une éventuelle attaque maritime.

T

ous ceux qui se sont un jour promenés alentour l’ont constaté : le Théâtre de la mer, aux lourds murs de pierre et aux étroites meurtrières, a bien une origine militaire. Une origine qui remonte au XVIIIème siècle… Le 27 juillet 1710, des vaisseaux anglais s’emparent du tout jeune port de Cette démuni de toute protection. Si les Britanniques finirent par être chassés, l’idée de bâtir des fortifications pour éviter à nouveau pareille mésaventure fait son chemin. La tâche est confiée à un certain Niquet. Cet architecte militaire « héritier » de Vauban fait construire trois ouvrages dont la vocation est bien évidemment de surveiller la Méditerranée : un petit fortin aujourd’hui disparu (la Butte ronde), le fort Richelieu qui abrite l’actuel sémaphore, et… le fort Saint-Pierre achevé en 1746.

Verbatim

« Une merveille, un lieu mythique. Il allie nature et musique » : Didier Lockwood (violoniste) « Je n’en ai jamais vu un (théâtre) comme celui-ci. Il est unique, comme ça, au-dessus des flots » : Natalie Dessay (soprano)

Caserne, prison, hôpital et… théâtre Tour à tour caserne ou prison (on y enferma entre 1845 et 1856 des « rebelles » algériens qui construisirent la fameuse « rampe des Arabes » ou « montée des Bédouins »), l’édifice militaire appelé successivement, « batterie du cimetière », « Fort Marat » ou « Fort Saint-Nicolas » finit, en 1914, par devenir une annexe de l’hôpital ! 12

Tour à tour forteresse, caserne, prison et hôpital, le Théâtre de la Mer dispose de l’une plus jolies scènes au monde.

Crédit photo : Service communication de la ville de Sète

« Quel bel endroit ! C’est la première fois que je chante ici et c’est fabuleux » : Ben Harper (chanteur)



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