2 minute read

PFE du mois

A la reconquête des rives de la Charente à Angoulême

Pour le mois de février, nous avons décidé de nous intéresser au projet d’Emeline Thomas et de Manon Teillet.

Advertisement

La Charente vient sectionner en deux la ville d’Angoulême. Du côté ouest, un quartier pavillonnaire, et du coté est, la majeure partie de la ville.

Sur les berges à l’est, se situe l’ancien faubourg de l’Houmeau, entièrement rénové ces dernières années et comprenant la passerelle de la gare, la nouvelle médiathèque, la percée verte, la place de l’église. Le projet a pour objectif de relier ces éléments aux berges en aménageant une parcelle occupée par un des derniers bâtiments industriels, un garage de tôle entouré d’un mur en pierre. Ce mur empêche de tirer parti du potentiel énorme de ce site en empêchant l’accès aux berges de la Charente.

La volonté était aussi de travailler avec les collectivités locales pour penser un programme mixte innovant pour s'inscrire dans la dynamique de revitalisation d'une ville vieillissante. Après la passerelle permettant de relier à nouveau les quartiers à l'est et à l'ouest de la gare et la Médiathèque de Françoise Raynaud, le projet crée une halle permettant de mettre en relations des producteurs locaux. Autour de cette zone polyvalente gravitent logements partagés, espaces de travail et logements classiques.

Le projet inscrit un dialogue entre l’ancien mur en pierre, les logements déjà existants en pierre massive et les nouvelles interventions en ossature en bois et en terre. La construction avec ces trois matières permet de construire un projet fait de matières locales.

L’ancien mur de pierre qui délimite la parcelle est uniquement sectionné dans l’alignement de la rue du capitaine Rocolle pour permettre de joindre les berges de la Charente et la rue.

Il sert de fondations pour la halle et délimite des jardins privés pour les logements.

Au-delà de la parcelle, le projet favorise les circulations douces en réaménageant la voie devant la parcelle et en créant des espaces pour s'installer sur les rives de la Charente.

Situé en zone inondable, le projet accepte les éléments naturels plutôt que de chercher à tout prix à les combattre. Des jardins de pluie sont créés pour récupérer l’eau et limiter les ruissellements. Les bâtiments sont posés sur des socles de pierre, matériau résistant aux inondations et les logements au rez-de-chaussée sont en duplex pour prévoir une pièce refuge en cas d’inondations.

En conclusion, Emeline et Manon ont réussi à intégrer le projet dans un contexte urbain et politique pour créer un programme mixte permettant de rendre attrayante une ville vieillissante. Le projet établit des circuits courts, à la fois grâce à l'utilisation de matières locales et biosourcées mais aussi en permettant la rencontre de producteurs locaux au sein de la halle polyvalente.

Dans un contexte de crise environnementale, le projet parvient à faire la synthèse de toutes les contraintes du site avec une réponse d'une grande frugalité. La matière est utilisée uniquement là où elle est nécessaire et tout ce qui peut être conservé est conservé.

Pour finir, si les thématiques de ce travail de PFE vous ont intéressé, Emeline et Manon vous conseillent de lire "Genius loci: paysage ambiance architecture" de Christian Norbert Schulz.

Antoine Viney

This article is from: