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architecture d’Afrique

architecture d’Afrique, en quête d’identité

Au 8.7832° S, 34.5085° E il est un continent: l’Afrique. C’est le deuxième continent en terme de superficie et de population après l’Asie. Qui dit population, dit tradition, et qui dit tradition dit culture. Comme on le sait l’architecture est un important vecteur culturel. C’est elle qui nous permet d’expérimenter de nouveaux lieux. Contrairement à ce que l’on peut penser, l’Afrique à bel et bien une architecture. Une architecture originelle, traditionnelle et même primitive. Cette architecture faite de pierre, d’argile, de terre crue, de bois et de paille dont l’histoire millénaire révélée par de magnifiques photographies dans le livre «African Traditional Architecture» de Susan Denyer. Au cours de son développement, l’historienne nous explique l’intime relation entre les sites et les cases servant d’abris ou de grenier. Chaque tribu a donc une organisation et des habitudes particulières qu’illustre son architecture. Dans «Banco» par Sebastian Schutyser, on apprend que certains bâtisseurs de mosquées construisaient sans plan finalisé et que ce serait une erreurs de nommer cette architecture traditionnelle «Architecture sans architecte».

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Ces pratiques architecturales perdurèrent jusqu’à la colonisation qui bouleversa en profondeur le continent. Le colon a emmené dans ses bagages ses outils et ses pratiques. Ainsi, les Portugais construirent une multitude de villas au style colonial au Bénin. La capitale du pays autrefois nommé Adjatchè sera finalement rebaptisé Porto-Novo; autrement dit le «Nouveau Porto» en Portuguais par sa ressemblance architecturale à la ville de Porto (Portugal).

Les peuples dominés, divisés, colonisés par la force des canons, ont voulu retrouver leur souveraineté. Ils se sont battu pour leur identité et ont obtenu la liberté en 1960. Ce fut le cas du Sénégal, Togo, Madagascar, Bénin, Niger, Cote d’Ivoir, Burkina Faso, Congo, Tchad, Gabon, Mali…. Ce renouveau sociétal a évidemment eu un énorme impact sur l’architecture en Afrique. Les jeunes gouvernements, ayant voulu ériger les sièges de leurs pouvoirs, on eu recours aux techniques en vogue: blocs, acier, béton. L’architecture moderniste et postmoderniste se sont installées dans les nouvelles capitales: Yamoussoukro, Lomé, Dakar, Ouagadougou, Lagos...etc. Cette architecture est devenu le symbole de l’indépendance comme l’illustre le livre de Manuel Herz titré «African Modernism» et sous titré «The architecture of independence».

Aujourd’hui en Afrique, les grands équipements gouvernementaux sont souvent conçus par des groupes chinois. L’africain lambda n’ayant pas toujours la culture de faire appel à un architecte fait entière confiance à son maçon pour concevoir les plans.

Face à toute cette histoire et cette quête perpétuel d’une maniére de faire, une nouvelle génération se lève. Celle de Francis Kéré, Guillaume Koffi, Issa Diabaté, Mariam Kamara, Kunlé Adeyemi, Porky Hefer, Tarik Oualalou, Bilel Khemakhem …. Ils veulent marier à la perfection passé, présent, futur puis éduquer le continent concernant son potentiel architectural. Et oui, l’Afrique a une histoire propre à elle que son architecture doit reflecter. Pour un continent qui représentera 40% de la population mondiale d’ici l’horizon 2100; pour un continent qui s’annonce comme la futur Chine en terme de démographie, d’opportunité économique et de développement. Pour un continent qui s’annonce comme le centre du monde d’après tout les chiffres, la quête d’identité de son architecture est une urgence...

Larry Tchognignou

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