Amitiés Dominicaines 99

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Amitiés dominicaines

99 Lettre de la province de France Pentecôte 2024 Passage de relais

Dossier : Passage de relais

Intr oduction par frère Yves Habert, o.p., du couvent du Saint-Nom de Jésus à Lyon

Courir… Louer, bénir, prêcher ! par sœur Marie-Théo Manaud, de la Congrégation Romaine de Saint-Dominique et marathonienne

Le vélo, un sport qui équilibre par frère Antoine de La Fayolle, o.p., du couvent de Sainte-Anne à Rennes, cycliste amateur

Le frère Henri-Martin Didon, ami de Pierre de Coubertin

Une vie sans protection par frère Jean-Michel Potin, o.p., du couvent de Saint-Jacques à Paris, archiviste provincial

Actualité du Père Didon au Centre scolaire

Saint-Thomas d’Aquin d’Oullins par Thibault Laurin, adjoint du directeur général, Centre scolaire Saint-Thomas d’Aquin.

A l’école de saint Paul, la sainteté c’est du sport ! par Jérémie Stadler et frère Emmanuel Dumont, o.p., auteurs de Théodom.org

Actualités de la Province

Jubilatio vous invite à la Mission pour les Jeux Olympiques

Le nouveau vicariat provincial de Suisse

Le carnet

SOMMAIRE

L’ÉDITORIAL PASSAGE DE RELAIS

« No sport ! »

On connaît la réponse humoristique de Sir Winston Churchill à qui l’on demandait le secret de sa longévité. Bien sûr (mais il faut bien capter l’attention du lecteur) c’est un peu ironique de commencer ainsi l’éditorial d’un numéro d’Amitiés dominicaines consacré au sport, dont la simple lecture devrait, si ce n’est nous essouffler, du moins nous exhorter à bouger ! C’est donc avec ardeur que vous allez parcourir ces pages, non en sprint cependant, mais à petites foulées. Pas trop vite en effet, car on y redécouvrira combien le sport n’est pas qu’affaire de gens empressés, et qu’il peut être prétexte à des réflexions très spirituelles, le relais quatre fois cent mètres laissant la place au saut en hauteur.

Ainsi, j’ignore si les Pères du Concile Vatican II comptaient des sportifs dans leurs rangs, mais on trouve dans la constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps (Gaudium et Spes, 61) la mention suivante : « que les loisirs soient bien employés, pour se détendre et pour fortifier la santé de l’esprit et du corps [notamment] par des exercices physiques et des activités sportives qui aident à conserver un bon équilibre psychique, individuellement et aussi collectivement, et à établir des relations fraternelles entre les hommes de toutes conditions, de toutes nations ou de races différentes ». Quelle magnifique ambition !

Vous l’aurez donc compris, c’est dans une aventure intégrale du corps et de l’esprit qu’Amitiés dominicaines nous entraîne cette fois-ci. J’y ajouterai l’âme, car ces réflexions sportives pourraient bien, on le pressent, l’élever un peu…

Fr. Nicolas Tixier, o.p. Provincial de la province de France

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INTRODUCTION

Frère Yves Habert, o.p. du couvent

du Saint-Nom-de-Jésus à Lyon

Passage de relais. Un numéro en lien avec les Jeux Olympiques qui se dérouleront à Paris ? Céderions-nous à la mode ou à une actualité que l’on peut juger légère par rapport à l’urgence des temps ? Sans tout mélanger, il était important pour Amitiés dominicaines de ne pas passer à côté de cet évènement. Pourtant, les JO donnent aussi la température de l'état de paix du monde où l'humanité se reçoit, devient hôte d’elle-même, même si elle se regarde, parfois, en chien de faïence. Alors voilà, ils rassemblent des athlètes du monde entier pour des joutes pacifiques qui sont, certes, non dénuées d’intérêts politiques ou financiers. Mais ne boudons pas notre plaisir en admirant l’engagement et les performances de ces hommes et de ces femmes, valides ou non. Car si nous passons trop notre temps à regarder ce qui ne va pas, nous devenons cyniques au risque d’oublier dans le cas présent, que des athlètes donnent leur vie pour ce moment. On en pense ce que l'on en veut, mais il y a quand même une histoire de don de corps, de cœur et d'esprit. La métaphore de saint Paul, le stade image de la vie chrétienne, est peut-être classique mais utile à rappeler. Le chrétien aussi s'entraîne, se renforce en même temps qu'il est envoyé en mission. Et son équipe, c'est sa communauté de frères et de sœurs en Christ, auprès de qui il peut se ressourcer comme un sportif revient à son camp d’entraînement. Car la mission n’est pas non plus de tout repos. Et le sujet n'est pas tant de gagner notre ciel, que de désigner le ciel pour mieux l'ouvrir à tous. Enfin, nous vous confions ces frères et sœurs accompagnés de jeunes qui témoigneront de leur foi pour des Holy Games à la paroisse Saint-François-Xavier de Paris pendant ces Jeux Olympiques. Vous aimez Amitiés dominicaines ? C’est le moment de passer le relais en partageant ce numéro à des amis.

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PASSAGE DE RELAIS

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COURIR… LOUER, BÉNIR, PRÊCHER !

La course à pied, instrument et expression d’un chemin de vie dominicain ?

Mes premières foulées, comme sœur dominicaine, vite à bout de souffle, avaient pour but de faire un peu d’exercice avec quelques sœurs dans un magnifique parc de la Cité Eternelle. Je n’y trouvais pas alors grand attrait mais le plaisir d’une activité commune et différente, ensemble. J’ai commencé à y prendre goût

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quelques années plus tard quand en communauté aux portes de la campagne romaine, jeune prieure, j’y trouvais une activité pour décharger les tensions, me retrouver, m’offrir un espace de solitude en mouvement à travers les routes de cette nature facilement accessible. J’ai alors expérimenté la course comme une véritable expression de mon intériorité : tempête, orage, soleil radieux ; colère, incertitude, tristesse, joie, louange, confiance, volonté, etc. se sont exprimées au rythme de mes foulées, ont habité ma respiration. La course s’est peu à peu révélée comme espace de rencontre avec Dieu, dialogue en course, écho de mon Dieu dans le rythme de ma respiration et de mes pieds battants le sol. J’ai couru, j’ai pleuré, ri, crié, soufflé le cœur battant, le cœur haletant à l’écho de ce qui m’habitait alors.

Courir, prier : un même mouvement, un même élan ?

Certes l’image de la prière n’est pas a priori celle que nous avons de la course à pied : silence, espace intime, immobilité, retrait, la méditation inviterait plutôt à mettre le corps au repos, en silence pour être en nous-mêmes, disponible, à l’écoute de cette présence intérieure, de l’Esprit qui susurre au creux de notre être. Et si la course par son rythme régulier, cette cadence particulière offrait cela et créait cet espace intime, cette cellule intérieure ? C’est là mon expérience, l’expres-

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sion privilégiée de ma prière, j’aime à dire : ma course, mon psaume ! Au creux de cet espace qui se libère, qui se crée au rythme de mon souffle, le Souffle se fait Présence, habite, dilate, exprime cette vie intérieure qui s’exprime alors et devient prière…

Louer, bénir, prêcher

louer : dans le souffle du vent, allié ou rival, la fraîcheur bienfaisante ou exerçante de la pluie, la douceur du soleil d’hiver ou l’ardeur de son feu estival, la joie monte alors en moi comme un chant de louange, un sourire rayonnant, le bonheur tout simple d’être présente à la Présence, portée au rythme du Souffle, en communion avec tous ceux qui m’habitent.

Bénir : Invoquer le bien, rendre grâce… Ma course devient bénédiction pour le cadeau immense de la vie reçue, ma respiration se fait l’expression de l’accueil et du don, chaque foulée, un élan de bonté, de vitalité, de grâce reçue et offerte. Au rythme de mes pas, au creux de ce mouvement permanent du souffle monte en moi tant de situations, de personnes pour lesquelles j’invoque la bénédiction de Dieu, ma course devient alors prière d’intercession. J’ai pris pour habitude de courir chacune de mes compétitions à une intention particulière : offrir cet élan en avant, cette énergie déployée, cet engagement de tout mon être pour une cause, des sœurs, frères, amis, famille. Ma course n’est jamais solitaire, elle est habitée de tous ces compagnons de route. Quel mystère, quelle émotion profonde de sentir alors au cœur de ma course la personne, là, présente en moi, je cours pour elle, je cours avec elle et elle court en moi… Oui, ensemble, dans une profonde communion, dans un échange de souffle, se tisse cette communion des saints, expérience unique et si souvent répétée.

LOUER, BÉNIR, PRÊCHER ! 8
COURIR…

Prêcher : La prédication dominicaine est créativité ! A-t-elle ses chances aussi à travers le sport ? A l’image de la Via della Conciliazione qui relie la ville de Rome à l’état du Vatican et que je foule toujours avec émotion lancée vers la place st Pierre et ses colonnades embrassant le monde, j’ai accueilli peu à peu la course à pied comme un pont qui offre une voie de passage, une rencontre entre l’Eglise et le monde. Être témoin du Christ Vivant, vivre un visage d’Eglise sur les routes et les pistes. Etre « sœur » de tous, partager les valeurs de solidarité, respect, dépassement de soi, fraternité ; vivre l’effort, la constance, l’ascèse, le renoncement, accueillir les épreuves et les succès comme « fille de Dieu » à la suite du Christ, avec mes compagnons de l’Athletica Vaticana invités par le Pape François à être « témoin de partage » et sur les pas de st Dominique, « l’athlète de Dieu », envoyée par mes sœurs dominicaines. Oui, être « Parole en course » !

Sœur Marie-Théo Manaud, Congrégation Romaine de Saint Dominique

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LE VÉLO, UN SPORT QUI ÉQUILIBRE

arriver au noviciat après une année très sportive chez les chasseurs alpins m’a demandé un temps d’adaptation. J’ai eu l’autorisation d’aller faire un footing dans le Jardin de l’Orangerie de Strasbourg. Les longues matinées reclus en cellule pour lire la Bible et s’enraciner dans la prière, la vie « confinée » du noviciat mettaient le jeune homme que j’étais sous pression. Le footing du vendredi soir, un peu comme un hamster en cage, à raison d’une dizaine de tours du jardin (15 km) me permettait de décompresser, de transpirer mes agacements et retrouver une zénitude intérieure propre à ce temps particulier.

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Durant toute ma formation, j’ai continué à courir, à nager pour garder un équilibre intérieur. Avec le temps, la mécanique humaine s’usant, je suis passé de la course à pied au vélo, sport moins agressif pour les articulations.

A l’occasion, il y avait l’un ou l’autre frère pour m’accompagner, mais cela restait ponctuel. Le dominicain moyen est plus aficionado des bibliothèques que des terrains de sport.

A Evry, le vicaire général était un adepte du triathlon et m’invitait à aller pédaler avec lui à travers l’Essonne. C’est lui qui m’a parlé de la « Clergeronne », le

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championnat de France de cyclisme du clergé. Course en deux temps (un contre-la-montre et une course en ligne) qui rassemble des prêtres, des diacres, des consacrés hommes et femmes les 1er et 2 mai chaque année. A Evry, trop pris par les activités pastorales, je n’ai pas réussi à y participer. Une fois arrivé à Rennes, là, averti de la difficulté de bloquer ces deux jours et au minimum le mois qui précède pour s’entraîner suffisamment, j’ai pu concourir aux éditions de 2022 et 2023, à Viviers et à Ligugé. J’étais content d’avoir réussi, le mois qui précédait la course à m’entraîner sur 400 km. Le père Paul vainqueur de l’édition 2022, de Gien, dans le Loiret, tournait lui à 600 km par semaine !

Comme lui, il y a plusieurs semi-professionnels qui pédalent à 40 km/h de moyenne, quand moi, je suis heureux de tourner à 30 km/h.

Pour les gens qui accueillent la course, c’est un drôle de mélange : les prêtres de Saint Martin, qui ont eu l’idée de créer la course, sont facilement repérables avec leurs soutanes, des religieuses en habit, des frères en chemises hawaïennes, tout ce petit monde se retrouve avec joie. Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, est un habitué de la course.

Pour les courses, presque tous s’habillent en tenue moulante et colorée de cyclisme. Il y a les supers équipés avec le vélo du contre-la-montre et celui de la course en peloton, d’autres qui ont récupéré le vélo de leur grand-père avec le panier de course à l’avant. Et le Seigneur est à l’œuvre dans ces courses, j’ai ainsi été favorisé : mon vélo en aluminium a été transformé en vélo en carbone !

Mais aussi en plus douloureux, il a rappelé à lui un diacre permanent qui est mort d’une crise cardiaque durant le contre-la-montre. Nous avons entouré comme nous le pouvions son épouse qui s’étonnait de ne pas le voir à l’arrivée. Il était bon de pouvoir célébrer la messe en sa mémoire et aussi de nous remettre entre les mains de Dieu dans cette épreuve.

J’ai vainement essayé de débaucher d’autres frères dominicains ; est-ce par crainte de la vaine gloire ?

VÉLO, UN SPORT QUI ÉQUILIBRE 12
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La pratique régulière du vélo, outre sa dimension d’hygiène physique, me permet de prendre un temps pour souffler dans tous les sens du mot. Ne penser qu’au rythme du pédalage, changer les vitesses selon le dénivelé, guetter les graviers sur la route m’ouvre un autre monde intérieur ; les paysages, plus ou moins mouillés, le vent, mon poids, sont l’occasion de très concrètement prendre en compte le réel de la côte, du paysage, de la lumière. Un lieu d’incarnation où le corps est éprouvé, où je vois très facilement si je suis en forme ou non. Dans l’effort, dans l’attention requise, l’âme se réajuste au corps, une forme de réunification intérieure s’opère.

« “Allez…” nous dites-vous à tous les tournants de l'Évangile. (…) Vous nous avez choisis pour être dans un équilibre étrange. Un équilibre qui ne peut s'établir et tenir que dans un mouvement, que dans un élan. Un peu comme un vélo qui ne tient pas debout sans rouler, un vélo qui reste penché contre un mur tant qu'on ne l'a pas enfourché, pour le faire filer bon train sur la route. La condition qui nous est donnée c'est une insécurité universelle, vertigineuse… Nous ne pouvons tenir debout que pour marcher, que pour foncer dans un élan de charité ».

Frère Antoine de La Fayolle, o.p., du couvent de Sainte-Anne à Rennes

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LE FRÈRE

HENRI-MARTIN DIDON,

AMI DE PIERRE DE COUBERTIN UNE VIE SANS PROTECTION

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né en 1840 au Pied du Massif de la chartreuse d’un Père liBéral et d’une

Mère Pieuse, Henri Didon est marqué, très tôt, par la mort de ses proches. Après un passage au petit séminaire où le sport fait partie intégrante de la formation, il entre chez les dominicains, à 16 ans. Remarqué pour ses aptitudes intellectuelles, il est envoyé à Rome pour y terminer ses études puis on le propulse tout de suite professeur de ses frères à 22 ans. Mais des problèmes de santé l’obligent déjà à changer de projet apostolique.

Au hasard d’une prédication londonienne, en 1866, il étonne par son audace. Ayant le sens de la formule qui fait mouche (ce que certains ne lui pardonneront pas facilement), il pourfend la nostalgie des catholiques de son temps et dynamise les jeunes esprits qui l’écoutent. Sa vocation dominicaine est trouvée : il sera le prêcheur du risque !

Lui qui n’a fait que croiser le Père Lacordaire, à Toulouse, en 1858, il devient un de ses fils les plus représentatifs dans la Province dominicaine de France. Pendant plus de trente ans, il prêchera à temps et à contretemps.

Après avoir été aumônier militaire pendant la guerre de 1870, il est balloté de couvent en couvent au gré des remontrances et des réprimandes que lui valent ses prédications trop hardies : Nancy, Paris-Saint-Jacques, Le Havre, Paris-SaintSacrement… Obéissant mais têtu, il obéit et persiste. Mais nous ne sommes plus ni en 1830 ni en 1848 quand Lacordaire pouvait braver les raideurs ecclésiales.

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Une prédication trop accommodante sur le divorce en 1879, une harangue fougueuse sur la nécessité de se réconcilier avec la République anticléricale lui valent en 1880 un exil austère en Corse où il est sommé de se taire. Il en profite alors pour écrire une Vie de Jésus, afin de contrecarrer celle de Renan, et pour cela (les sanctions qui le visent étant levées en 1882), il fait le tour des universités allemandes protestantes d’où il ressort convaincu de la pauvreté intellectuelle de la France catholique – ce qui lui vaut de nouveaux et lourds reproches en ces temps d’anti-germanisme virulent. Mais, lui que l’on oblige à ne plus prêcher, sort alors son ouvrage de plus de mille pages qui connaît 45 rééditions en 10 ans. Faudra-t-il empêcher le Père Didon d’écrire après lui avoir enjoint de se taire ?

C’est au moment où son Ordre et l’Eglise de Paris tentent de le placardiser que le collège d’Arcueil de la Congrégation dominicaine enseignante vient le chercher en mars 1890 pour prendre la direction de cet établissement en panne. Il y apporte son dynamisme, ses réseaux et, sans le savoir, les idées de la pédagogie lacordairienne que le Père Captier avait déjà insufflées avant d’être assassiné en 1871.

Le Père Didon va donner toute la mesure de son âme dominicaine dans ce dernier emploi. Par la responsabilisation des élèves, par l’alliance de la science et de la foi, par l’éducation nécessaire de l’esprit et du corps, il relève, en quelques années, le collège mal en point. Les parents confient leurs enfants à cette école qui organisent des voyages scolaires dans toute l’Europe (les fameuses « Caravanes d’Arcueil ») mais également des compétitions sportives (dont s’inspirera Pierre de Coubertin jusqu’à reprendre la devise de Didon pour les Jeux Olympiques : « Plus vite, plus haut, plus fort »).

Dans ses discours, lors des divers concours organisés pour stimuler les élèves, il continue de prêcher la nécessaire réconciliation de la société française et de l’Eglise, créant souvent des mini-scandales dont la presse se fait l’écho. Mais l’âge est là, et Didon est, de plus en plus, affecté par les critiques.

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Lui, qui fréquentait Pasteur et Flaubert, ne se sentait en confiance qu’avec ses chères amies, Caroline de Commanville ou la marquise de Saint Vincent Brassac chez qui il trouvait la sécurité que donne l’amitié.

Il s’éteint à 59 ans, laissant à la postérité dominicaine l’image d’un grand homme brocardé encore jusqu’après sa mort. Mais c’est oublier, alors, que s’il fut grand ce fut au risque d’une vie sans protection.

Pour poursuivre l’étude du Père Didon, se reporter aux écrits passionnants du Professeur Yvon Tranvouez.

Frère Jean-Michel Potin, o.p., du couvent de Saint-Jacques à Paris, archiviste provincial

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ACTUALITÉ DU PÈRE

DIDON À SAINT-THOMAS D’AQUIN D’OULLINS

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alors que d'ici quelques jours les J.O. de Paris vont être lancés, voici un coup de projecteur sur une initiative se déroulant au sein du centre scolaire Saint-Thomas d'Aquin situé dans le sud-ouest de Lyon. Son objectif ? Faire courir l'ensemble des élèves de 3e, soit 550 élèves, des quatre collèges composant le centre scolaire Saint-Thomas d’Aquin : Oullins, Saint-Genis Laval, Mornant et Givors.

Le lien entre le sport et les Dominicains dans un établissement de tradition éducative dominicaine est évident : il s’incarne en la personne du Père Henri Didon. Tout le défi reste de faire vivre et d'actualiser ses principes éducatifs.

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Dès lors, pour mieux situer la démarche du centre scolaire, un petit détour historique s'impose.

Une histoire dominicaine

Saint-Thomas d’Aquin-Veritas est, à l’origine, un établissement scolaire privé catholique fondé en 1833 et installé à Oullins, dans l’ancienne résidence de campagne des archevêques de Lyon. Très tôt dans l’histoire de la jeune institution, des contacts ont été noués entre les fondateurs et le père Lacordaire (1802-1861). En 1845, les élèves assistent à la retraite de carême prêchée par Lacordaire à la Primatiale Saint Jean. En 1848, le P. Marcollin Hue, prieur du couvent de Chalais, prêche la retraite des élèves à Oullins. Le P. Captier, ancien élève d’Oullins, entre dans le Tiers Ordre enseignant en 1852. Le P. Lacordaire est alors prieur de l’école dont il a été lui-même le directeur en 1852, lui donnant son actuelle devise : Esto vir, c’est-à-dire « Deviens un homme » (I Rois 2,2) Le P. Captier devient prieur d’Oullins et le P. Lacordaire prend peu après la direction de Sorrèze. Ensuite des frères dominicains (particulièrement les P. Captier, Mayrand, Montserret, Rambaud) ont dirigé l'établissement jusqu’en 1985.

Dès lors, s’est constituée une tradition éducative qui perdure aujourd’hui par la convention perpétuelle liant l’Ordre et le centre scolaire depuis le 20 mai 2020.

Un projet éducatif

Les cours, les évaluations régulières, les sorties pédagogiques, les voyages et les échanges linguistiques, les célébrations religieuses, les événements marquants de l'établissement, ainsi que les règles de vie avec leurs contraintes, ont tous pour objectif commun de donner les moyens à chaque élève d'être un homme, une femme debout. Cela se réalise à travers des principes éducatifs qui combinent

ACTUALITÉ DU PÈRE DIDON À ST-THOMAS D’AQUIN D’OULLINS 20
Père Didon

exigence et bienveillance, le goût de l'effort et de l'étude, l'acquisition des méthodes, la recherche de l'excellence, la formation du jugement et le service des autres.

Les intentions éducatives du P. Didon complètent ici une liste pour le moins scolaire : sortir du cadre de l’établissement et vivre le dépassement de soi. Ces apports donnent à voir une éducation pleinement intégrale où le corps n’est pas oublié. Le défi s’est donc posé d’actualiser et de célébrer ces intentions dans le cadre de notre mois thomiste, le mois de janvier où tout le centre scolaire célèbre son identité. Niveau par niveau les élèves ont une activité, un temps qui rend plus lisible cette tradition éducative.

Un cross pas comme les autres

C'est dans ce cadre que depuis quatre ans, tous les élèves de 3e se réunissent pour un grand cross portant le nom de « Père Henri Didon ». Celui-ci s’est déroulé cette année le 26 janvier 2024 sur la commune de Mornant. Le temps d’une après-midi

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ACTUALITÉ DU PÈRE DIDON À ST-THOMAS D’AQUIN D’OULLINS

La bénédiction du frère Yves Habert, o.p., et le directeur Xavier Gouët Vitrail de l'église de Chamonix
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ensoleillée, les 550 élèves de troisième du centre scolaire se sont rassemblés pour vivre les valeurs olympiques telles que définies par le Père Didon dans sa devise « Citius, altius, fortius ».

Les élèves ont donc eu l’occasion, sous l'œil des caméras du Jour du Seigneur, de participer à une des deux vagues de départ, l’une étant chronométrée, l'autre non. En tout état de cause la participation était obligatoire ! Le grand départ a eu lieu après un mot du directeur Xavier Gouët et la bénédiction du frère Yves Habert, o.p. C’est donc dans une ambiance joyeuse, fraternelle et compétitive que la classe Hortensia de Saint Genis Laval s’est vue remettre le Prix Didon pour sa performance collective, les honneurs individuels revenant au site de Givors. Les élèves ont fait preuve d'un bel engagement et ont su se dépasser sportivement. Leur fatigue à l’arrivée en était une démonstration manifeste. Les quarante adultes présents sur le site ont pu assister aux beaux gestes d'entraide illustrant parfaitement les valeurs de l'olympisme et par là même les intentions éducatives du Père Didon. En définitive à Saint-Thomas tout est prétexte pour faire vivre et donner à voir, à ressentir à l’élève ce que nous souhaitons lui transmettre !

Thibault Laurin, adjoint du directeur général, Centre scolaire Saint-Thomas d’Aquin

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A L’ÉCOLE DE SAINT PAUL, LA SAINTETÉ

C’EST DU SPORT !

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a Priori, il n’y a Pas de raPPort entre le sPort et la religion. Et pourtant, regardez le nombre de sportifs qui prient ou se signent avant les matchs. Le sport serait-il une école de sainteté ?

Saint Paul compare la vie chrétienne au sport : une course ou un combat, ainsi : « Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter. » (1 Co 9, 24). En réalité, il fait la comparaison de manière implicite dans de nombreuses lettres. À son époque, ce n’est pas très original. Les philosophes, en particulier les stoïciens, comparent souvent les exercices philosophiques, qui élèvent l’âme, aux exercices sportifs, qui permettent de maîtriser le corps. Les deux sports dont il parle le plus sont la course à pied et la lutte. Ainsi, il vit sa mission d’annoncer l’Évangile parfois comme une course (1 Co 9, 26 ; Ga 2, 2 ; Ph 2, 16) et parfois comme un combat (1 Th 2, 2 ; 1 Co 9, 26).

Il vit aussi la foi comme un bon combat à mener : « Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! C’est à elle que tu as été appelé, c’est pour elle que tu as prononcé ta belle profession de foi devant de nombreux témoins. » (1 Tm 6, 12).

Enfin, pour lui, il y a une lutte spirituelle contre le mal « Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde

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A L’ÉCOLE DE SAINT PAUL, LA SAINTETÉ C’EST DU SPORT !

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de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. » (Ep 6, 12).

Le point commun avec le sport, c’est la ténacité et le renoncement. La vie chrétienne, comme le sport, est un combat fatigant et dur, mais je lutte avec l’énergie du Christ qui agit en moi (Col 1, 29 – 2, 1).

Premier parallèle : se connaître soi-même

Souvent, pour les sportifs, le point de départ, c’est à la fois une passion et une physionomie. Beaucoup de sportifs professionnels parlent de leur sport comme d’une vocation, d’une passion, d’une activité pour laquelle ils sont faits. Cette diversité des points de départ peut nous faire penser à la diversité des dons reçus dans la vie chrétienne pour accomplir sa vocation.

« Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents. Si c’est le don de prophétie, que ce soit à proportion du message confié ; si c’est le don de servir, que l’on serve ; si l’on est fait pour enseigner, que l’on enseigne ; pour réconforter, que l’on réconforte. Celui qui donne, qu’il soit généreux ; celui qui dirige, qu’il soit empressé ; celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire. » (Rm 12, 6-8).

La connaissance de soi est ainsi indispensable, aussi bien dans le sport que dans la vie chrétienne. Il s’agit à la fois de connaître ses dons et ses limites. Pour chaque don une attitude est requise. Un peu comme en sport, où chacun va développer son corps de manière particulière pour gagner. On peut reconnaître la silhouette d’un nageur, celle d’un lanceur de poids…

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A L’ÉCOLE DE SAINT PAUL, LA SAINTETÉ C’EST DU SPORT !

Deuxième parallèle : l’exercice

En sport, mieux vaut maîtriser une technique. La répétition permet d’agir, même sous la pression et le stress. Avec la répétition on sait par cœur le geste qu’il faut faire. On retrouve un peu de cela dans la vie chrétienne avec des saints proches des plus pauvres comme mère Teresa, d’autres religions comme Charles de Foucauld ou dénonciateurs des injustices comme Oscar Roméro.

Le sportif sait que, pour réussir, il doit donner le meilleur de lui-même. Et c’est aussi le cas du chrétien comme nous le rappelle le Deutéronome : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force. » (Dt 6, 5).

L’entraînement sportif n’est pas seulement physique mais aussi mental. Il s’agit de persévérer dans l’épreuve. Pour faire face à un défi, le sportif visualise la difficulté, le combat et la victoire.

Dans le sport, on apprend souvent plus dans la défaite que dans la victoire. L’épreuve apporte la constance : « Considérez comme une joie extrême, mes frères, de buter sur toute sorte d’épreuves. Vous le savez, une telle vérification de votre foi produit l’endurance. » (Jc 1, 2-3).

Troisième parallèle : la gratuité

Le sport a quelque chose de complètement gratuit. La plupart des sportifs sont des amateurs. Mais c’est justement, la même chose dans l’Église où la plupart des chrétiens sont des bénévoles. La liturgie aussi est sous le signe de la gratuité. D’où la célèbre formule de Pierre de Coubertin : « L’important c’est de participer ! »

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Quatrième parallèle : la motivation

En sport, l’effort physique provoque du plaisir par la libération de la dopamine. Alors, y a-t-il une dopamine de la charité ? Pour saint Thomas d’Aquin, c’est par l’entraînement que le chrétien peut développer de bons traits de caractère en lui. C’est ce qu’il appelle les vertus : ces bonnes habitudes qui permettent de réaliser de bonnes actions. Le chrétien trouve son plaisir dans la prière et l’amour du prochain. Ce qui motive souvent les sportifs, c’est de se reconnecter avec son corps pour se sentir mieux. Cela nous rappelle l’unité intérieure recherchée par les mystiques. N’est-ce pas avec son corps que l’on prie et que l’on pratique la charité. Vivre connecté avec son corps est profondément nécessaire pour vivre en chrétien. En sport, la motivation c’est aussi le goût de la difficulté : la compétition, la difficulté, l’objectif ambitieux. N’est-ce pas ce qu’ont su faire les grands saints qui se sont donnés des objectifs très ambitieux, comme d’aller évangéliser au loin, d’écrire des sommes de théologies, de motiver des diocèses entiers, de fonder des congrégations ?

Mais saint Paul n’assimile pas la vie chrétienne au sport. Pour lui, seuls les exercices spirituels méritent d’être travaillés car ils visent des biens spirituels, des biens éternels, alors que la compétition sportive ne vise que des lauriers qui se fanent (1 Co 9, 24-27 ; 1 Tm 4, 8). Le chrétien recherche la victoire éternelle : la couronne de justice qu’il partagera avec tous ceux qui auront attendu le Christ. Finalement, l’espérance de la victoire réside en Dieu car c’est de Dieu que tout dépend, et non de notre volonté : « Il ne s’agit donc pas du vouloir ni de l’effort humain, mais de Dieu qui fait miséricorde. » (Rm 9, 16).

Traduction : "Le Seigneur me conduit, et rien ne me manquera." Ps.23

Jérémie Stadler et frère Emmanuel Dumont, o.p., auteurs de Théodom.org

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JUBILATIO VOUS INVITE À LA MISSION POUR LES JEUX OLYMPIQUES

MISSIONNAIRE

AVEC LES FRÈRES ET SŒURS DOMINICAINS

Les Jeux Olympiques feront venir des milliers de personnes du monde entier à Paris. C’est une occasion incroyable pour qu’ils entendent parler de Jésus, peutêtre pour la première fois dans leur vie ! Holy Games est une , où chaque groupe anime une église.

Nous avons besoin de vous pour ensemble accueillir faire la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, prier, célébrer

l’Eucharistie Il y aura aussi des enseignements et des rencontres avec les jeunes qui animent d’autres églises parisiennes.

Nous serons là pendant les 2 semaines des JO, tu peux en choisir une !

À l’Église Saint-François-Xavier (Paris 7ème) du 25 juillet au 2 août, ou du 3 au 11 août.

INFOS ET INSCRIPTION jubilatio-jeunesse-dominicaine.fr

cela n’a échaPPé à Personne, cet été auront lieu les J.O. de Paris. Plusieurs millions de touristes sont attendus, et, pour leur permettre de trouver des églises ouvertes, accueillantes et animées, l’initiative HolyGames est née. Portée par la Conférence des évêques de France, HolyGames profite de l’élan missionnaire venu des JMJ de Lisbonne pour mobiliser des jeunes durant les deux semaines des J.O. pour animer différentes églises de Paris. Jubilatio – Jeunesse Dominicaine participe au projet et prend en charge l’animation de l’église Saint-FrançoisXavier, dans le vii e arrondissement. Les premiers contacts avec la paroisse, située à proximité des lieux olympiques des Invalides et du Champ de Mars, sont très prometteurs. Avec les jeunes et les membres de la paroisse, nous proposerons de l’animation liturgique (vêpres, messe en anglais et espagnol, réconciliation), de l’évangélisation de rue, la visite culturelle de l’église, une exposition sur « Sport et Religion » … L’équipe de frères et sœurs assurera également des temps de formation auprès des jeunes, pour les préparer à la mission. Pour faire vivre ce projet missionnaire, nous avons besoin d’une équipe solide, donc n’hésitez pas à en parler aux jeunes de vos réseaux. Si vous êtes résident ou de passage à Paris, nous serons très heureux de partager la mission avec vous, alors n’hésitez pas à nous rejoindre pour une visite fraternelle, des vêpres (à 18 h 30), une messe (tous les jours à 19 h), un temps de confession… Surtout si vous avez le don des langues, pour prêcher et annoncer la Parole de Dieu à toutes les nations ! Pour nous contacter : jubilatio.jeunessedominicaine@gmail.com

Fr. Marc Bellion, o.p.

AUX JO 2024
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Église Saint-François-Xavier de Paris

LE NOUVEAU VICARIAT PROVINCIAL DE SUISSE

l e 3 février 2024, la P rovince do M inicaine de s uisse a été supprimée et un nouveau « vicariat dominicain de Suisse » érigé. Il s’agit à présent d’un nouveau

« vicariat provincial » de la province de France, dont le siège est à Paris.

« Le prieur provincial de France est maintenant notre supérieur : le Frère Nicolas Tixier » , annoncent les Dominicains de Suisse. Le vicaire pour la Suisse est le frère Didier Boillat, qui a été provincial entre 2006 et 2014.

Le Frère Didier est assisté de deux conseillers, élus le 3 février par le chapitre du nouveau vicariat : le Frère Guy Tardivy, prieur de Saint-Hyacinthe à Fribourg, et le Frère Pierre de Marolles, prieur du couvent Saint-Dominique de Cologny. Cette équipe de trois personnes remplace le provincial avec son conseil, qui constituaient un groupe de sept frères. Le site dominicains.ch est en train d’être transformé pour refléter la nouvelle réalité.

La Suisse romande accueille les frères prêcheurs en 1890, grâce à Georges Python, fondateur de l’Université de Fribourg. Les religieux s’installent au couvent SaintAlbert-le-Grand (Albertinum) à Fribourg. Depuis 1921, l’Ordre occupe également à Fribourg, la Villa Saint-Hyacinthe. Actuellement, les dominicains sont rattachés à sept communautés, dont la plus grande est celle de Saint-Hyacinthe à Fribourg. Couvent de formation, Fribourg reçoit de nombreux frères d’autres provinces, ce qui lui confère un caractère international. A Genève, l’Ordre est présent à la paroisse Saint-Paul à Cologny. Une communauté existe également à Zurich. Quant aux moniales dominicaines, elles sont présentes depuis le xive siècle à Estavayer-le-Lac.

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Érection

» Le 3 février 2024, par décret du maître de l’Ordre, la province de Suisse a été unie à la province de France. Le même jour a été érigé le vicariat provincial de Suisse.

Élections

» Le 3 février 2024, les frères Pierre MARTIN de MAROLLES et Guy TARDIVY ont été élus conseillers du vicariat provincial de Suisse. Les frères Gilles EMERY et Michel FONTAINE ont été élus conseillers suppléants.

Institution

» Le 29 janvier 2024, le frère Didier BOILLAT a été institué vicaire provincial du vicariat provincial de Suisse.

Nominations

» Le 21 mars 2024, le frère Jean-Michel POFFET a été nommé promoteur provincial de la formation permanente.

» Le 21 mars 2024, le frère Gilles ÉMERY a été nommé responsable des études pour le vicariat provincial de Suisse, jusqu’au 30 juin 2024.

Assignations

» Le 22 janvier 2024, le frère Jean-Michel de TARRAGON a été assigné au couvent de Saint-Jacques à Paris.

» Le 23 février 2024, le frère Jean-Jacques PÉRENNÈS a été assigné au couvent de Saint-Thomas-d’Aquin à Lille.

» Le 26 février 2024, l’assignation du frère Walter-Yesid RIVERO FLOREZ a été prolongée au couvent de l’Annonciation à Paris.

Décès

» Le 2 février 2024, est décédé frère Pierre RAFFIN, évêque émérite de Metz. Il était né le 13 février 1938 à Nancy, avait fait profession dans l’Ordre des Prêcheurs le 12 novembre 1957 et avait reçu l’ordination presbytérale le 5 juillet 1964. Ses obsèques ont été célébrées le 8 février 2024 en la cathédrale de Saint-Étienne de Metz.

» Le 4 février 2024 est décédé le frère Étienne NODET, du couvent de Saint Étienne Protomartyr à Jérusalem. Il était né le 30 novembre 1944 à Bourg-enBresse (Ain), avait fait profession dans l’Ordre des Prêcheurs le 9 septembre 1968 et avait reçu l’ordination presbytérale le 15 octobre 1983. La messe de funérailles a été célébrée le 8 février 2024 en la basilique Saint-Étienne de Jérusalem.

» Le 5 février 2024 est décédé le frère Paul BLANQUART, du couvent de Saint Jacques à Paris. Il était né le 19 juin 1934 à Templemars (Nord), avait fait profession dans l’Ordre des Prêcheurs le 23 septembre 1957 et avait reçu l’ordination presbytérale le 5 juillet 1964.

Erratum

» Dans le numéro consacré aux Estivales (p. 9 ), c’est Catherine LEFEBVRE qui a offert aux participants la visite de la Basilique de Fourvière et nous la remercions encore.

ACTUALITÉ DE LA PROVINCE LE CARNET 33

Fr. Jean-Claude Lavigne, o.p., syndic provincial Province dominicaine de France

Chers amis,

Passer le relais, un beau thème non seulement sous son volet sportif mais aussi pour l’histoire de notre Ordre et de notre Province. Il nous faut passer le relais à des plus jeunes frères qui continueront l’aventure que Dominique a ouverte en 1216. Passer le relais pour que la vie et le désir de vivre l’emporte sur la mort et sur la désespérance. Passer le relais pour que de nouvelles initiatives voient le jour dans notre Eglise, dans nos lieux de travail ou de réflexion. Passer le relais pour que la prière et la prédication soient toujours nouvelles et pourtant toujours ancrées dans la tradition… Tous ces défis, nous savons que nous pouvons compter sur nos jeunes frères pour les relever, mais il faut les soutenir, leur faciliter l’accès à des formations initiales et continues, les accompagner aussi aux moments difficiles qui sont inéluctables dans toute vie humaine.

Et nous, les plus anciens qui ne sommes pas des grands sportifs mais qui aimons la vie, la manière de prêcher et de prier des dominicains et qui avons le goût de l’étude et de la vérité, comment pouvons-nous passer le relais ?

Si à chaque numéro des Amitiés dominicaines nous en appelons à des soutiens financiers et spirituels, ce n’est qu’à travers cette solidarité que nous pouvons contribuer à cette passation. Ainsi, cette fois encore, je viens solliciter votre amitié pour que nous ayons suffisamment de moyens pour poursuivre la vie spirituelle à « la dominicaine » y compris dans ces formes peu banales que sont le vélo, la course à pied, la participation à l’animation spirituelle pendant les Jeux Olympiques… et toutes les manières originales d’annoncer l’Evangile – moins spectaculaires – que proposent nos frères avec et pour vous nos amis.

Merci d’avance pour tous vos gestes de fraternité qui nous permettent de « bénir, louer et prêcher » à temps et à contre-temps.

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> Faire un DON EN LIGNE sur le site www.dominicains.fr rubrique « Nous aider ».

> Envoyer un DON PAR CHÈQUE à l’ordre de « Province dominicaine de France », à : Province dominicaine de France, 24 rue des Tanneries, 75013 PARIS - FRANCE.

> Un reçu fiscal vous sera envoyé. Il vous permet de déduire 66 % de votre don, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Un don de 60 € vous permet de déduire 40 € de vos impôts. Le don vous reviendra donc à 20 €. Une entreprise pourra déduire 40 % du don dans la limite de 5 ‰ (5 pour mille) du chiffre d'affaires annuel hors taxe.

> L a Province dominicaine de France est aussi habilitée à RECEVOIR DES LEGS . Si vous souhaitez des précisions sur la manière de rédiger des dispositions testamentaires en sa faveur, vous pouvez contacter le frère syndic (Tél. : +33 1 45 61 39 24 - mail : syndic@dominicains.fr) ou nous écrire (adresse ci-dessus).

« Amitiés dominicaines », nouvelle série, n° 99

ISSN 1637-3847 - Dépôt légal : IV-24

Prix indicatif de ce numéro : 5 €

Directeur de la publication : Province dominicaine de France

Rédacteur en chef : fr. Yves Habert, o.p. © Province dominicaine de France

Maquette et impression, en France par : MG Imprimerie (04 90 670 670)

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Les frères dominicains de la Province de France vous souhaitent un bel été sportif

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Amitiés Dominicaines 99 by Marc-Antoine Bêchétoille - Issuu