Jeunesse Santé 2023

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2023

JEUNESSE Santé NATHALIE PÉCHALAT

UNE CHAMPIONNE AU SERVICE DES ENFANTS MALADES

docdusport.com

30 MINUTES D’ACTIVITÉ PHYSIQUE QUOTIDIENNE À L’ÉCOLE

PARIS 2024, EN AVANT LA JEUNESSE !

BOUGER ET S’AMUSER, C’EST LA CLÉ CONTRE LA SÉDENTARITÉ

LE SPORT INCLUSIF,

UNE PRIORITÉ ! ARRÊTE DE RÉVISER, VA COURIR !

NUMÉRO RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC


NATHALIE PÉCHALAT

UNE CHAMPIONNE AU SERVICE DES ENFANTS MALADES

PARIS 2024, EN AVANT LA JEUNESSE !

LE SPORT INCLUSIF, ARRÊTE DE RÉVISER, VA COURIR !

C’EST LA CLÉ CONTRE LA SÉDENTARITÉ

Chez MGEN, on s’engage à leurs côtés en les accompagnant globalement, de la prévention des risques pour leur santé physique et mentale à leur prise en charge en établissement de santé MGEN, en passant par le remboursement de leurs frais médicaux.

MGEN. Première mutuelle des agents du service public On s’engage mutuellement

2023

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UNE PRIORITÉ !

BOUGER ET S’AMUSER,

Sylvie, Stéphane, Zora… Ils sont tous agents du service public, tous engagés pour l’intérêt des autres.

NOS EXPERTS

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30 MINUTES D’ACTIVITÉ PHYSIQUE QUOTIDIENNE À L’ÉCOLE

NUMÉRO RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

© SHUTTERSTOCK.COM

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On s’engage pour celles et ceux qui s’engagent.

JEUNESSE Santé

JEUNESSE Santé

Docteur Stéphane CASCUA

docdusport.com

DOC DU SPORT EST UNE PUBLICATION DE MÉDIATHLÈTE 294, avenue de la Capelette 13010 Marseille Tél. 09 51 92 77 12 RCS Marseille 844 467 506 au capital de 1000 € E-Mail : contact@docdusport.com ISSN 2649-6615 Directeur de la publication : docteur Bruno Emram Rédacteur en chef : docteur Stéphane Cascua Rédactrice en chef adjointe : Anne Odru Directrice de la publicité et du développement : Muriel Hatem Chef de projet : Juliette Raudrant Comité scientifique : docteur Stéphane Cascua, docteur Marc Rozenblat, docteur Dany-Michel Marcadet, Mikael Bettan, Charles-Antoine Winter Comité de rédaction : docteur Stéphane Cascua, Marie Barsacq, Cyrille Dorlean, Jean-Marc Serfaty, docteur Sophie Cha, Anne Odru, Fédération Française de Cardiologie, ministère de l’ Éducation nationale et de la Jeunesse, ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, ministère de la Santé et de la Prévention Correctrice : Anne Vialletet Les news du Doc : Anne Odru Webmaster : Grégory Herlez Réalisation : Charlotte Calament

Muriel HATEM

Triathlète, marathonienne Directrice de la publicité et du développement

Docteur Bruno EMRAM

Docteur Dany-Michel MARCADET

Mikael BETTAN

Docteur Philippe CHADUTEAU

Grégory HERLEZ

Ancien pratiquant de raids, cycliste amateur et passionné de courses d’obstacles Diététicien nutritionniste, consultant et conférencier

Runner et ultra-trailer Community Manager DR

R E JOIG N E Z L A C OM M U NAU T É

MGEN, membre du groupe VYV, est une mutuelle régie par le Code de la mutualité et la première mutuelle en cotisations individuelles. Classement Argus de l’assurance, juin 2023. © Illustration : Camilo Huinca

Anne ODRU

Triathlète aventurière. Journaliste de sport et sportive, formation universitaire en sciences de la nature et de la vie Rédactrice en chef adjointe

Coureur de demi-fond et de trail, également triathlète, golfeur et footballeur. D.U. podologie du sport. Membre ANPS Expert Préférences motrices Volodalen

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Golfeur et cycliste. Président honoraire de la Société française de traumatologie du sport (SFTS) Président du Syndicat national des Médecins du Sport - Santé (SNMS Santé)

Triathlète, Ironman, boxeur. Médecin ORL et médecin de la plongée Directeur de publication

Groupe Concordances Rue Denis-Papin - Zi « La Molière » 36100 Issoudun Dépôt légal à parution

Docteur Marc ROZENBLAT

Triathlète adepte du cardio-training et de la musculation. Médecin du sport, traumatologue du sport et nutritionniste du sport. Diplômé en entraînement du sportif Rédacteur en chef

Golfeur, voile en compétition. Consultant FFT et FFG Cardiologue du sport

Instructeur de plongée et de Krav Maga Médecin traumatologue du sport

Charles-Antoine WINTER

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ÉDITO DONNER AU SPORT TOUTE SA PLACE DANS LE QUOTIDIEN DE NOTRE JEUNESSE

Du tennis à tout âge De la maternelle à l’université, la Fédération Française de Tennis encourage la pratique du tennis à tout âge en milieu scolaire. Et ce grâce notamment à deux programmes : De la Cour au Court et le ShorTennis. Faire plus d’activité physique à l’école, c’est l’objectif de beaucoup d’institutions telles que le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ou encore l’Agence nationale du sport. Dans cette optique, la Fédération Française de Tennis (FFT) a mis en place, en collaboration avec réseau Canopé et le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, le programme De la Cour au Court. À travers ce webdocumentaire, la FFT souhaite faire découvrir et favoriser la mise en oeuvre du tennis auprès des élèves des cycles 1 (maternelle), 2 (CP, CE1, CE2) et 3 (CM1 et CM2). Sous forme de séquences vidéo à destination des enseignants, cette ressource se compose aujourd’hui de : - 32 propositions de jeux dans la cour ; - 19 interviews de spécialistes et leurs conseils pédagogiques ; - un jeune reporter à la découverte des lieux et des acteurs du tennis français ; - en complément, 10 affiches commentées sélectionnées parmi 40 ans d’affiches du tournoi de Roland-Garros, ainsi que des vidéos sur l'histoire du tennis et des

bonus en classe. Ce programme souligne l’importance de la pratique sportive chez l’enfant pour le développement de ses capacités motrices, cognitives et de ses aptitudes physiques. De plus, il joue un rôle essentiel dans l’ouverture et l’accès à une pratique sportive extra-scolaire.

L’inactivité physique et la sédentarité des jeunes, nourries par l’addiction aux écrans, sont devenues une véritable bombe à retardement sanitaire. En l’espace de 40 ans, nos enfants ont perdu 25 % de leurs capacités cardiovasculaires. Aujourd’hui, la France est même classée 119e pays sur 146 quant au niveau d’activité physique de ses adolescents par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Remédier à cette situation est d’autant plus indispensable que le développement de l’activité physique et sportive est décisif pour nos enfants et adolescents, afin de construire leur corps – structuration osseuse, cérébrale et musculaire – autant que leur esprit, avec des effets avérés en termes de concentration, de confiance en soi et de socialisation. Le développement de la place du sport dans la vie de notre jeunesse doit être la mère des batailles. Parce que les effets de la sédentarité et de l’inactivité sont réversibles, comme le souligne l’étude récente du Professeur Carré, mais aussi, plus largement, car il est important de mettre en place, puis de consolider, de belles habitudes qui les accompagneront toute leur vie. C’est ainsi que, main dans la main avec le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, nous sommes à pied d’œuvre pour donner au sport la place qu’il mérite dans le quotidien de notre jeunesse, des premiers pas dans la vie jusqu’aux bancs de l’université. Avec, en post-COVID, une attention toute particulière pour les étudiants, qui ont parfois vu leur équilibre physique, social ou psychologique perturbé. De la même manière, nous n’oublions pas que les adolescents et les jeunes en situation de handicap sont particulièrement concernés

Créer des passerelles vers le ShorTennis

La FFT souhaite également poursuivre l’accompagnement des élèves dans le second degré grâce à son autre programme : le ShorTennis. Ce dernier est destiné aux collégiens et lycéens et leur propose une pratique tennistique alternative et ludique. En effet, le ShorTennis se joue sur un terrain plus petit (6 x 12m), en intérieur comme en extérieur, avec du matériel adapté. Cette pratique permet à tous les élèves du second degré de prendre du plaisir rapidement, que ce soit en simple ou en double. Un programme « passerelle » qui donne envie aux adolescents de continuer l’aventure tennis dans un club FFT.

À travers ces deux programmes et son implication dans les dispositifs ministériels « 2 heures de sport en plus au collège » et « 30 minutes d’activité physique quotidienne », la Fédération Française de Tennis a pour objectif d’impacter 10% des publics scolarisés en France d’ici 2024.

Pour en savoir plus sur ces programmes et leur mise en place, scannez ce QR code !

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Découvrir le tennis

par le manque de pratique et constituent, à ce titre, des publics prioritaires pour notre action. C’est en ce sens que, dès la rentrée 2022, nous avons généralisé les 30 minutes d’activité physique et sportive dans l’ensemble de nos écoles primaires, et nous les déploierons à la rentrée 2024 dans les établissements et services médico-sociaux (ESMS). En cette rentrée, nous avons également fait monter en puissance l’expérimen­ tation des 2 heures de sport supplémentaires par semaine pour les collégiens, qui s’appuie d’ailleurs sur un renforcement des synergies entre l’EPS, le sport scolaire et nos 180 000 clubs qui sont, partout en France, le socle de notre modèle sportif. Plus largement, l’an prochain, la France a un rendez-vous historique avec le sport, grâce à l’organisation des premiers Jeux olympiques d’été depuis un siècle, et des premiers Jeux paralympiques d’été de notre histoire. Leur force de transformation sans égale sera prolongée par le fait que, pour la première fois, l’activité physique et sportive sera la grande cause nationale dans notre pays, ce qui mobilisera toutes les forces vives. Nous avons ainsi l’opportunité de construire la « nation sportive » que le président de la République appelle de ses vœux. C’est-à-dire une nation dans laquelle le sport est pour chacun une ressource pour se construire, aller vers les autres et, ce dont les émeutes de juin ont rappelé l’impérieuse nécessité, faire société, autour de pratiques, de valeurs et donc d’horizons communs pour l’avenir. MADAME AMÉLIE OUDÉA-CASTÉRA, MINISTRE DES SPORTS ET DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES

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ÉDITO

PUBLIRÉDACTIONNEL

LE PING TOUTE LA VIE

QUAND LE SPORT S’ADAPTE ET ACCOMPAGNE LES PRATIQUANTS Intergénérationnel, convivial et accessible, le tennis de table séduit par sa simplicité et la liberté qu’il permet. Qui ne s’est jamais essayé au Ping ? Une table, un filet, deux raquettes et une balle, il n’en faut pas plus pour séduire petits et grands, sportifs ou non. On dénombre aujourd’hui près de 6 millions de pratiquants qui ont déjà pu s’amuser et se défier dans un club, à l’école ou autour d’une table près de chez eux, quel que soit leur âge et tout au long de leur vie. ADAPTER LE SPORT POUR DÉVELOPPER LA PRATIQUE DES JEUNES

ET AVOIR UNE UTILITÉ SOCIALE ET PHYSIQUE TOUT AU LONG DE LA VIE

240 écoles dotées depuis le début de l’opération !

En accompagnant le pratiquant, la FFTT souhaite par son Projet Fédéral permettre la progression de tous et, au-delà de l’aspect compétitif, d’inculquer des valeurs et d’offrir un bien-être physique et psychique au plus grand nombre. C’est le sens du déploiement du Ping en extérieur dont l’objectif est de concevoir de véritables sites de pratique en plein air, de moderniser ceux qui existent déjà et d’animer l’ensemble des tables du territoire pour initier du lien social et lutter contre la sédentarité et les inégalités d’accès au sport. Au sein de ce programme, accéléré par le plan national « 5 000 terrains de sport » et la signature d’une convention avec l’Agence nationale du sport lui affectant 11,7 millions d’euros, l’ambition de la FFTT est d’implanter 1 000 tables sur tout le territoire. ✱

La FFTT s’est ainsi fixé prioritairement la jeune génération comme public cible à développer à l’horizon 2024, dont les scolaires, en recherchant un lien plus fort entre l’école et le club. L’opération « 1 école – 1 table » a alors vu le jour. Cette action partenariale initiée en 2022 par la FFTT avec les fédérations scolaires du 1er degré (USEP et UGSEL) et la société Cornilleau permet ainsi de doter les écoles d’une table de Ping et du matériel nécessaire à sa pratique. Après une première édition lors de laquelle 60 écoles ont été dotées, 180 ont cette année été sélectionnées dans le cadre de cette opération dont 10 en outre-mer. Un nombre multiplié par 3 rendu possible grâce à l’engagement de l’ensemble des parties prenantes, rejointes par le dispositif Impact 2024 et la société Initiatives, mécène de la Fondation Jacques Secrétin.

À l’école et dès le plus jeune âge, le ping accompagne ainsi chaque pratiquant et s’adapte. Une pratique ludique, accessible et symbole de liberté puisque, tout au long de la vie, sa pratique à différents niveaux d’intensité est possible.

L’école, dans la grande tradition française, a toujours été une école de l’émancipation. Dans la droite ligne de l’esprit de ses pères fondateurs et de celui des Lumières, l’école à la française, c’est en effet l’universalisme des savoirs, le développement de la raison, la faculté à juger et à critiquer. L’école à la française, c’est aussi l’apprentissage du corps et du respect qui lui est dû, c’est l’apprentissage de l’éducation physique et du sport. L’éducation physique et sportive, donc, non dans une logique de performance, mais parce que, pour former un citoyen, l’homme n’a encore rien trouvé de plus exigeant que la célèbre citation latine qui remonte aux premiers temps de l’Empire romain : « Mens sana in corpore sano ». En cette année olympique et paralympique, l’éducation physique et sportive et le sport à l’école doivent être plus que jamais au cœur des projets pédagogiques. Au côté des savoirs fondamentaux que sont les mathématiques et le français, l’éducation physique et sportive se positionne comme un besoin fondamental. Pour la santé et le bien-être de nos élèves d’abord, alors que les capacités de nos adolescents sont en déclin depuis trente ans. L’inactivité physique et la sédentarité, accentuées par le temps passé devant les écrans, pèsent sur la santé de nos enfants et accroissent le risque de maladies cardiovasculaires ou de diabète de type 2 à l’âge adulte. Pour la construction de soi, de sa confiance et de son rapport aux autres. Le sport, les valeurs universelles, d’engagement,

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1 ÉCOLE – 1 TABLE : PRATIQUER ET S’AMUSER DANS LA COUR DE RÉCRÉ !

© FFTT

Le ping, une pratique toute la vie

OUI À PLUS DE SPORT À L’ÉCOLE !

Depuis plusieurs années, la Fédération Française de Tennis de Table (FFTT) a fait de la découverte du Ping pour les plus jeunes une priorité. Ainsi, les actions et programmes « Ping 4-7 ans », « Premier Pas Pongiste » et « Club Génération 2024 » ont vu le jour dans l’objectif de faire découvrir l’activité pour les toutpetits et de tendre la raquette à la génération Ping de demain à l’horizon de Paris 2024. Ces enfants de 4 à 7 ans constituent un public cible majeur pour la FFTT. Ainsi, de nombreux outils au service des 3 200 clubs de tennis de table implantés partout sur le territoire ont permis d’adapter la pratique pour les plus jeunes (DVD, guides, ateliers et raquettes spécifiques…) et d’en faire par la suite de futurs champions, dirigeants, arbitres et licenciés fidèles.

de dépassement de soi et d’esprit d’équipe qu’il véhicule participent au développement citoyen de chacun. En s’appuyant sur les heures d’éducation physique et sportive hebdomadaires, sur l’engagement de l’ensemble de la communauté éducative et tout particulièrement des professeurs d’EPS, de nouveaux dispositifs viennent renforcer la pratique des activités physiques et sportives à l’école. Nous avons lancé les 30 minutes d’activité physique quotidienne en primaire généralisée l’année dernière, les deux heures de sport au collège, étendues dans 700 établis­ sements cette année ; mais aussi le test d’aptitude physique qui sera généralisé à l’ensemble des sixièmes dès la rentrée scolaire prochaine, comme l’a annoncé le président de la République le 5 septembre dernier. Toute cette stratégie vise à assurer, tout au long de la vie de l’élève, une pratique régulière et suivie des activités sportives. Ce développement de la pratique s’accompagne d’un effort massif en faveur des équipements sportifs. En complément de l’accompagnement de la rénovation des bâtiments scolaires par le Fonds vert et la Banque des Territoires ainsi que du plan des 5 000 terrains de sport lancé en 2021 et doté de 200 millions d’euros, c’est un nouveau plan de 300 millions d’euros qui sera mis en œuvre dès 2024 pour 5 000 nouveaux équipements sportifs incluant, en particulier, l’équipement sportif de 1 500 cours de récréation. GABRIEL ATTAL, MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE LA JEUNESSE

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ÉDITO

L’ACTIVITÉ PHYSIQUE APPRENDRE À ÊTRE AUTONOME À VÉLO !

AU SERVICE D’UNE JEUNESSE EN BONNE SANTÉ

Plus de 400 points d’accueil en France pour une découverte ludique avec des éducateurs qualifiés : pilotage, Code de la route, orientation,

Le ministère chargé de l’Organisation territoriale et des Professions de santé est particulièrement engagé dans la promotion de l’activité physique et sportive chez nos jeunes. Il n’est plus à démontrer que notre jeunesse fait face à des défis de santé considérables, en témoigne la prévalence croissante de l’obésité et du surpoids, mais aussi des troubles musculosquelettiques. Les causes de ces pathologies peuvent être multi­ ples, néanmoins l’inactivité physique et les comportements sédentaires constituent des facteurs particulièrement aggravants. Les premières années de vie représentent une période critique pour établir des habitudes de vie active. La pratique d’une activité physique régulière dès le plus jeune âge (de 0 à 5 ans) est importante afin de contrôler la croissance taille-poids dans la perspective de prévenir le surpoids et l’obésité chez les enfants et les adolescents. Ainsi, une activité physique journalière inférieure à 3 heures chez les enfants de moins de 5 ans représente un risque majeur d’obésité infantile. Concernant la sédentarité, nous savons que le temps passé devant les écrans est associé à une augmentation de l’incidence sur l’obésité. En France :  P lus de 70 % des adolescents de 11 à 17 ans pratiquent moins d’1 heure d’activité physique par jour ;  D ès l’âge de 11 ans, la baisse de l’activité physique est plus marquée chez les filles : chez les 11-14 ans, ce sont seulement 40 % des adolescents et 20 % des adolescentes qui atteignent les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé ;  5 0 % des enfants de 6 à 10 ans passent 3 heures ou plus devant un écran chaque jour, 70 % des 11-14 ans, 70 % des filles et 87 % des garçons chez les 15-17 ans ;  L es adolescents ont perdu près de 40 % de capacité cardio-respiratoire en 40 ans (selon la Fédération Française de Cardiologie). Le lien entre la sédentarité et les problèmes de santé de la jeune génération est indéniable. Cette sédentarité, souvent accom­

ÉCOLE FRANÇAISE DE VÉLO

déplacement en toute sécurité, entretien et réparation de son vélo…

FFVELO.FR

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TROUVER UN CLUB PRÈS DE CHEZ SOI

pagnée d’une alimentation déséquilibrée, entraîne une augmentation du risque de développement de maladies chro­ niques telles que le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires, et ce, même à un âge précoce. Qui plus est, l’activité physique régulière n’est pas à mettre en avant pour ses seuls bénéfices sur la santé physique, mais aussi parce qu’elle est un vecteur crucial pour le bien-être mental, particulièrement chez les adolescents et jeunes adultes qui traversent des périodes de développement et de transfor­mations intenses. L’implication est donc claire : la promotion de l’activité phy­ si­que doit être une priorité pour tous, dès le plus jeune âge. C’est la raison pour laquelle nous nous attelons à créer un environnement propice à l’activité physique en encourageant nos concitoyens de tout âge à intégrer une routine d’activité physique à leur quotidien. Cela commence par marcher, pédaler, se mobiliser quel que soit son âge ou son état de forme. Par ailleurs, et parce que la prévention est centrale pour garantir une bonne santé, les vingt examens de santé jusqu’à 18 ans sont autant d’occasions de prévenir les conséquences liées au manque d’activité physique et sportive. La période est particulièrementpropicepoursensibiliserlesjeunesgénérations à s’engager dans une activité physique. La Coupe du monde de rugby qui se déroule en France et les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024 sont de magnifiques occasions pour créer des vocations sportives et transmettre de puissants messages de santé publique. Nous avons tous un rôle à jouer : jeunes, parents, éducateurs, professionnels de santé, décideurs politiques, pour que chaque enfant puisse bénéficier des joies et des bienfaits du sport. À nous de leur offrir un avenir où le mouvement est source de plaisir, de santé et de lien social. AGNÈS FIRMIN LE BODO MINISTRE DÉLÉGUÉE AUPRÈS DU MINISTRE DE LA SANTÉ ET DE LA PRÉVENTION, CHARGÉE DE L’ORGANISATION TERRITORIALE ET DES PROFESSIONS DE SANTÉ

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JEUNESSE Santé docdusport.com

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www.auvieuxcampeur.fr PARIS • LYON • THONON-LES-BAINS • SALLANCHES • TOULOUSE-LABÈGE • STRASBOURG • ALBERTVILLE • MARSEILLE • GRENOBLE • CHAMBÉRY •

12 RENDEZ-VOUS Papa et entraîneur, pas facile ! 14 FOCUS Le sommeil indispensable pour les études et pour le sport 18 MISE AU POINT Arrête de réviser, va courir ! 20 OLYMPISME Paris 2024, en avant la jeunesse ! 22 PARASPORT Le sport inclusif, une priorité ! 24 ÉDUCATION Test d’aptitude physique en sixième 26 LES NEWS DU DOC 28 ENGAGEMENT Nathalie Péchalat, une championne au service des enfants malades 32 INTERVIEW Le judo, véritable modèle d’éducation par le sport 34 CARDIOLOGIE Bouger et s’amuser, c’est la clé contre la sédentarité ! 40 SANTÉ 30 min d’activité physique quotidienne à l’école 44 BIEN-ÊTRE 2 heures d’activité physique et sportive hebdomadaires 46 PRÉSENTATION Bouge ! ta classe, un projet sportif et collaboratif en milieu scolaire 48 CONSEIL Triathlon de Paris : victoire de l’exemple ! 50 ÉCLAIRAGE Le sport n’est pas une « variable d’ajustement » 54 TÉMOIGNAGE Laura Marino, « je suis reconnaissante de ma carrière dans le plongeon » 56 BLESSURE Pédagogie anti-blessure, dissocier travail technique et physique

PARIS PRINTEMPS HAUSSMANN • GAP • BORDEAUX JEUNESSE SANTÉ 11


RENDEZ-VOUS PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT Le Doc : Alors Kévin, peux-tu associer ta douleur de genou à un contexte particulier ? Une grosse séance physique, un match difficile, un choc sur ton genou… un stage peut-être ?

travail ! Il est même possible de faire les matchs si tu ne souffres pas trop. Tu peux sentir ton genou… mais je ne veux pas que tu boites ! On se revoit dans un mois et on peaufine les réglages de ton activité en fonction de l’évolution…

… BINGO ! Kévin : Oui ! Elle est arrivée pendant le stage de la trêve de Noël ! J’ai fini les entraînements en boitant ! On avait souvent deux séances par jour !

PAPA ET ENTRAÎNEUR, PAS FACILE ! 😊

Le Papa : [… d’emblée ] Parfait, docteur on fait comme ça !… Mais, je voudrai d’abord vous dire, car il n’osera pas vous l’exprimer, que Kévin est très doué, il a de grosses aptitudes ! Il a été repéré par de nombreux centres de formation. J’ai été contacté ! Il a le potentiel pour devenir « pro »… alors que moi, j’ai dû arrêter mon cursus à 17 ans après une rupture du ligament croisé !

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Le Doc : … oui sûrement, mais je crois aussi qu’il adore son papa et qu’il ne veut pas le décevoir ! … et en sortant je lui susurre à l’oreille… Le Doc : Et surtout, n’oubliez pas de dire à Kévin que vous l’aimerez toujours… même s’il ne devient pas footballeur professionnel ! ✱

Le Papa : … Mais ce stage était organisé par une grande académie ! Le Doc : Bien sûr ! Mais il a été à l’origine d’une surcharge de contraintes sur le corps de Kévin déjà très sollicité… Tout ça, alors que ses copains se reposaient… conformément au rythme annuel validé par l’usage ! Allez, Kévin, viens me voir, je vais t’examiner consciencieusement… Je teste la totalité des structures de son genou. Tout est rassurant… et le diagnostic d’Osgood est confirmé. Mais le papa souhaite compléter…

… je croise son regard et je l’accompagne d’un sourire bienveillant mais taquin…

Le Papa : Ah oui, j’oubliais ! Tous les mois, Kévin va chez l’ostéo­ pathe pour réharmoniser le fonctionnement de chacune de ses articulations…

Le Papa : … Oui, je lui enseigne beaucoup l’humilité… c’est essentiel pour progresser ! Alors, il n’ose pas vous dire tout ça !… en vieux briscard de la médecine footballistique, je complète mon tour d’horizon…

😊

Le Doc : Dis-moi, Kevin, as-tu des entraînements complémen­ taires ? Kévin : Eh oui ! Les jours sans football, je fais de la préparation physique avec un coach. On fait du renforcement, du travail de vivacité et des sprints.

Le Doc : Alors Kévin, raconte-moi ta pratique. Quel est ton poste ? Es-tu droitier ou gaucher ? Combien as-tu d’entraînements chaque semaine ?

Le Papa : Oui, je lui offre deux séances personnalisées par semaine avec un prépa qui a travaillé en centre de formation. Kévin est vif mais c’est un petit gabarit ! Il doit faire du muscle pour être plus solide sur les contacts ! Je trouve que les clubs oublient trop souvent cette notion… Et puis, en fin de session, je prends le relais pour lui faire bosser un peu sa technique… je lis beaucoup ! On parle de transfert vers le geste spécifique ! Les prépas ne savent pas faire ça !… Chacun son métier !

Kévin : Je joue milieu offensif et je suis droitier. J’ai 3 séances : lundi, mercredi, vendredi et j’ai match le week-end.

Kévin : … parfois, je fais une autre séance le dimanche, quand je suis resté sur le banc le samedi.

Le Papa : … Docteur, il faut préciser qu’il joue aussi très bien du gauche… et personnellement, je suis convaincu qu’il serait encore plus efficace en attaquant de pointe. Ses frappes sont puissantes et malicieuses. Son coach n’en a pas pris conscience ! Pourtant, je lui ai dit ! C’est dommage !

Le Papa : … Pfff ! Oui parfois, il est remplaçant ! Sur son poste, il est en concurrence avec un grand costaud, un gars qui a fait sa puberté bien avant tout le monde… ou dont la date de naissance mentionnée est approximative ! Kévin va continuer à se développer et aura bientôt comblé l’écart !

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Le Doc : Bon Kévin ! Cette fois, tu as une blessure. Ce n’est pas dramatique ! Tu souffres sur la zone de croissance en haut de ton tibia. À cet endroit s’accroche le gros muscle de la cuisse appelé « quadriceps ». Les vieux, comme ton père et moi , si nous abusons des tractions à ce niveau, nous abîmons notre tendon rotulien. Tu vois, cette cordelette fibreuse relie le muscle à l’os et transfère la force de contraction. Nos tendons sont un peu secs et fragiles mais nos os ont fini de grandir et sont solides. Chez les ados comme toi, le tendon est jeune et souple. Le point faible de cette chaîne mécanique se situe sur l’os en croissance, au point d’amarrage du tendon. Bref, tu as fait l’équivalent d’une fracture de fatigue ! Alors, je vais te donner des compléments alimentaires et des plantes qui favorisent la réparation osseuse : du calcium, de la vitamine D, bien sûr ! Je vais ajouter de la vitamine K, du silicium, du collagène et une crème à la consoude… une plante qui comme son nom l’indique est connue pour consolider les os. Tu vas faire des étirements doux de ton quadriceps tous les matins, allongé sur le ventre, en ramenant ton talon vers ta fesse, abdos contractés sans cambrer. Pendant la croissance, ce sont les os qui grandissent… et les muscles tentent de suivre ! Ils sont toujours un peu en retard et tirent sur les insertions. Mieux vaut les adapter en douceur ! Et surtout, tu vas ajuster ta pratique sportive ! Tu as de la chance, avec tes douleurs aujourd’hui modérées, le traitement n’est pas le repos mais le dosage de tes contraintes d’entraînement. Comme tu en faisais beaucoup trop, je t’invite à reprendre avec le groupe… mais tu élimines toute la prépa et les stages que ton coach n’a même pas intégrés à ta charge de

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Le Doc : Kévin, je te pose plein de questions et papa intervient quand il veut ! D’accord ?

Le Doc : Oh Kévin ! C’était une drôle de trêve… Tu sais que les études montrent que les stages provoquent 5 fois plus de blessures que les entraînements habituels ! À chaque séance, le risque est équivalent à celui d’un match ! Le corps ne parvient pas à s’adapter ! Il lui faut du repos pour se réparer, se reconstruire plus fort et progresser !

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Kévin a 14 ans, il fait du foot en club. Il vient me voir accompagné de son papa car il a mal au genou. Il me montre spontanément une petite bosse osseuse située juste en dessous de son articulation. Le diagnostic est fait ! Il présente une maladie d’Osgood, une souffrance de l’os en croissance à l’endroit où s’accroche le quadriceps, le gros muscle de la cuisse. Dans quelques minutes, je l’examinerai de façon exhaustive afin d’éliminer toutes les autres blessures éventuelles et je devrai confirmer mon hypothèse.

Le Papa : … Vous pouvez compter sur moi ! Boiterie interdite ! De toute façon, je vais surveiller ! Je suis présent à tous les matchs. On débriefe toujours sur sa prestation technique et tactique… on parlera aussi du genou ! Heureusement que vous ne lui avez pas interdit le foot ! il adore ça !

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FOCUS

LE SOMMEIL INDISPENSABLE

BIEN DORMIR PASSE AINSI PAR DES RÈGLES D’HYGIÈNE DU SOMMEIL SIMPLES. APPLIQUER LES RECOMMANDATIONS DE L’INSV QUOTIDIENNEMENT RÉDUIT LES DIFFICULTÉS DE SOMMEIL ET AUGMENTE LA QUALITÉ DES NUITS

POUR LES ÉTUDES ET POUR LE SPORT La petite enfance apparait très stratégique pour promouvoir la santé par la pratique quotidienne d’une activité physique et pour lutter contre les comportements sédentaires. De nombreuses études ont montré que les bénéfices sur la santé étaient optimisés si la promotion de la pratique d’activité physique était associée à des recommandations sur le temps de sommeil et le temps d’exposition d’écran au quotidien (Roman-Viñas et al, 2016 ; Carson et al, 2017 ; Janssen et al, 2017 ; Sampasa-Kanyinga et al, 2017).

CHEZ LES ATHLÈTES DE HAUT NIVEAU, LE SOMMEIL EST UN ALLIÉ OBJECTIF DE LA PERFORMANCE. 14

 Exposez-vous à la lumière du jour en particulier le matin, pour aider à réguler votre horloge biologique ;

PAR LA DIRECTION GÉNÉRALE DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE LA PRÉVENTION

n effet, la privation aiguë ou chronique de sommeil perturbe la performance physique (altérations cardiovasculaires, fatigue mus­culaire, troubles immunitaires, prise de poids, risque diabétique). Les études épidémiologiques le démontrent : dormir moins de 6 heures par 24 heures est associé à une altération de la forme physique. Chez les athlètes de haut niveau, le sommeil est ainsi un allié objectif de la performance. De plus, on constate que la privation de sommeil a un impact direct sur des difficultés cognitives et sur la scolarisation, depuis l’école élémentaire jusqu’à l’université (Dewald, Meijer et al., 2010 ; Astill, Van der Heijden et al. 2012). Des études ont mis en évidence que le sommeil dans les premières années de la vie est essentiel pour garantir le bon déroulement des apprentissages. Ainsi, les enfants qui présentent des problèmes de sommeil sont deux fois plus susceptibles d’avoir de plus faibles performances langagières et mathématiques (Quach, Hiscock et al. 2009). Enfin, une étude réalisée chez des collégiens français a également révélé qu’une durée de sommeil écourtée en semaine est associée à des volumes plus faibles de matière grise cérébrale dans plusieurs régions essentielles pour le raisonnement et la régulation des comportements et des émotions (Urrila, Artiges et al. 2017). À l’âge adulte également, le sommeil est un déterminant de santé essentiel, ayant un impact majeur sur les performances physiques et intellectuelles, ainsi que, plus généralement, sur l’état de santé global. Or, l’enquête récurrente CoviPrev, menée par Santé publique France depuis mars 2020 pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale

 Maintenez des horaires de lever et de coucher réguliers, aussi bien en semaine qu’en week-end ;

des Français de 18 ans et plus pendant l’épidémie de Covid-19, montre une augmentation globale des problèmes de sommeil depuis le premier confinement et un maintien de ces problèmes à un niveau élevé (61,3 % en mars 2020 et 71 % en septembre 2022 vs 49,4 % selon le Baromètre de Santé publique France 2017). Il est ainsi nécessaire de diffuser des informations fiables et des repères clés sur le sommeil auprès du grand public, afin de sensibiliser la population aux enjeux de ce déterminant pour une bonne santé physique et mentale.

 Modérez la consommation d’excitants (café, thé, coca, boissons énergisantes) et n’en absorbez plus après 14 h ;  Pratiquez une activité physique régulière pour garantir le bon fonctionnement de l’horloge biologique et augmenter la pression de sommeil. Arrêtez de préférence 3 à 4 h avant l’heure du coucher ;  Le soir, afin de prévenir les fringales nocturnes, ne sautez pas le dîner mais évitez les plats trop gras et difficiles à digérer. Privilégiez les féculents en quantité raisonnable, les légumes et les laitages ;

IMPORTANCE DU MOUVEMENT ET DE LA LIMITATION DES TEMPS SÉDENTAIRES DÈS LE PLUS JEUNE ÂGE : LES RECOMMANDATIONS POUR LA PETITE ENFANCE ET L’ENFANCE Dans son rapport sur l’actualisation des repères du Programme national nutrition santé (PNNS) - révision des repères relatifs à l’activité physique et à la sédentarité, l’ANSES a émis les recommandations suivantes :

 Privilégiez une activité calme le soir (musique douce, lecture, relaxation, activités manuelles). Aménagez-vous un temps de transition entre les activités de la journée et celles de la soirée pour bien marquer le passage à un rythme différent ;

P our les enfants de moins de 5 ans, au moins 3 heures par jour d’activité physique sont recommandées, soit 15 minutes par heure pour 12 heures d’éveil. Il est également recommandé de limiter la durée quotidienne totale des activités sédentaires en période d’éveil, et de limiter la durée de chaque activité sédentaire, pour ne pas dépasser 1 heure en continu pour les moins de 5 ans ;

 Aménagez-vous une chambre propice au sommeil : obscurité, silence, température entre 18 et 20 °C ; D éconnectez-vous 1 à 2 h avant de vous coucher (éteindre Smartphone, tablette, ordinateur) et laissez les écrans éteints jusqu’au lendemain matin ;

 I l est recommandé d’éviter l’exposition aux écrans avant l’âge de 2 ans et de limiter cette exposition à moins d’une heure par jour entre 2 et 5 ans. Le temps de sommeil du petit enfant doit être compris entre 11 et 14 heures ; la régularité de l’heure du coucher est primordiale ;  Pour les enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans, au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée sont recommandées. Il est aussi nécessaire de limiter la durée de chaque activité sédentaire, pour ne pas dépasser 2 heures en continu pour les 6-17 ans. JEUNESSE SANTÉ

A llez vous coucher dès les premiers signaux de sommeil (bâillements, paupières lourdes, yeux qui piquent…) mais pas avant. Gardez un temps limité au lit pour maintenir l’association : lit = sommeil. Si vous ne dormez pas, sortez du lit.

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 Respectez votre rythme et vos besoins de sommeil ;

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FOCUS

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PAS BESOIN DE MAGIE POUR

BOUGER TOUS LES JOURS ! ENTRE 2 ANS ET 4 ANS, LE TEMPS D’EXPOSITION AUX ÉCRANS NE DOIT PAS DÉPASSER 1 HEURE

Afin d’optimiser les bénéfices sur la santé, les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont été pensées pour chaque tranche d’âge chez les jeunes enfants sur une période de 24 heures. P our le nourrisson de moins de 1an, il est recommandé qu’il soit actif plusieurs fois par jour de manières diverses, et en particulier grâce au jeu interactif au sol. Si le nourrisson est en éveil, il ne doit pas être maintenu dans une même position plus d’une heure. Le nourrisson ne doit pas être exposé aux écrans. Son temps de sommeil doit être compris entre 11 et 14 heures ;

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Les activités sportives sont aussi un levier pour développer des compétences psycho-sociales chez les enfants et les jeunes (confiance en soi,

empathie, respect pour les autres, esprit d’équipe, égalité fille-garçon, gestion des émotions et du stress…). Le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques est engagé aux côtés du ministère de la Santé et de la Prévention dans la stratégie nationale multisectorielle de développement des CPS chez les enfants et les jeunes auprès des autres secteurs en position d’éducation, afin d’agir favorablement et préventivement sur les déterminants de santé, de réussite scolaire et du bien vivre-ensemble.

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www.fedecardio.org JEUNESSE SANTÉ 17

Conception : BRIEF – Illustration : CLOD

 Pour l’enfant âgé entre 3 ans et 4 ans, il est recommandé qu’il passe au moins 180 minutes à pratiquer différents types d’activité physique, quelle que soit l’intensité, dont au moins 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse, réparties sur toute la journée. Le temps d’exposition aux écrans ne doit pas dépasser 1 heure. ✱

LE SPORT, UN LEVIER POUR DÉVELOPPER DES COMPÉTENCES PSYCHO-SOCIALES

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 Pour l’enfant âgé entre 1 an et 2 ans, il est recommandé qu’il passe au moins 180 minutes à pratiquer différents types d’activité physique, d’intensité modérée à vigoureuse, répartis tout au long de la journée. L’enfant ne doit pas être immobilisé plus d’une heure à la fois. Pour les enfants de 1 an, le temps passé devant un écran n’est pas recommandé. Pour les enfants âgés de 2 ans, le temps d’exposition aux écrans ne doit pas dépasser 1 heure ;


MISE AU POINT CORTEX PRÉFRONTAL

ARRÊTE DE RÉVISER,

VA COURIR ! PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA

Le Doc : Alors, Justine ! Comment t’organises-tu ? Raconte-moi ta semaine sportive type ? Justine : Oh là ! Ces derniers temps, je n’avais pas le temps ! J’avais tous mes examens à réviser ! Grosse pression ! Je cours très peu… 1 fois par mois environ ! Le Doc : Tu n’avais pas le temps ? Tu veux dire : « je n’ai pas pris le temps » ? Je te rappelle que la dose santé est de 30 minutes à 1 heure, 3 fois par semaine. Cet entraînement t’aurait aisément préparée à ton sympathique challenge au Pays basque. Cette durée représente 3 à 6 % du temps éveillé… je suis convaincu que tu aurais pu caser ce petit programme ! 3 FOIS 30 MIN PAR SEMAINE SOIT 3 % DU TEMPS ÉVEILLÉ Tu sais, les avocats hyperactifs que je chouchoute arrivent à faire du sport quotidiennement. L’une des astuces, validée scientifiquement, consiste à ritualiser ! Tu le fais régulièrement sans te poser de questions… et, si nécessaire, tu modules l’intensité selon ta forme du jour. Très vite ton cerveau prend l’habitude. En 6 semaines environ, ton corps réclame ta séance, une petite addiction qui porte le nom de bonne habitude… Justine : Du coup, plutôt le matin ou le soir ? Le Doc : Quand les journées sont chargées, comme celles des CSP+ très sportifs que je soigne, l’expérience montre que l’entraînement doit plutôt se faire le matin. Une programmation dans la soirée est souvent décalée à plus tard puis finit par être annulée…

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HIPPOCAMPE

DE BONNE HEURE, C’EST LE BONHEUR De surcroît, une activité physique matinale réveille le cerveau, le rend plus performant et améliore l’humeur. Je dis souvent « de bonne heure, c’est le bonheur ». L’explication passe probablement en partie par l’augmentation de la température cérébrale qui booste l’activité des neurones comme elle optimise le fonctionnement des muscles.

Le Doc : Alors là, on bénéficie d’une belle étude sur une année ! Un groupe faisait de l’endurance, 30 minutes à 1 heure, 3 fois par semaine. Le groupe contrôle ne faisait rien ou quelques étirements. Une IRM du cerveau a été réalisée en début et en fin de protocole. Elle permettait de mesurer le volume de l’hippocampe. Chez les sédentaires, il régresse de 1 % en un an. Chez les sportifs, il augmente de 1,5 %. Soit une différence de 2,5 %, qui dans le domaine de la neurologie se révèle colossale.

Justine : Le cerveau est plus performant après le sport ! Le Doc : Oui ! Bien sûr ! Et quelle que soit l’heure de l’entraînement ! Une étude très intéressante a été réalisée sur un large panel de population. Il s’agissait d’effectuer un test cognitif apparenté au QI avant et après 30 minutes non épuisantes en endurance. Eh bien, la différence est significative ! Pas de miracle individuel mais une véritable amélioration statistique ! C’est bien compréhensible sur le plan neurophysiologique. La réalisation d’un mouvement sportif constitue une véritable programmation neuronale qui sollicite et entraîne le cerveau.

LE SPORT RÉGULIER BOOSTE MÉMORISATION ET ASSIMILATION Pour que tu comprennes l’influence de l’activité physique sur la mémoire, je te dois un complément d’information. L’hippo­ campe est une petite structure en forme de cheval marin qui relie l’avant et l’arrière du cerveau. À la face antérieure, on trouve le cortex préfrontal très impliqué dans la réflexion et les souvenirs récents. À l’arrière, on localise les aires dites « associatives » qui relient tes savoirs entre eux et leur donnent de la cohérence. En clair, le sport te permet l’assimilation de tes nouveaux acquis. Il favorise la transformation des informations en connaissances durables ! C’est de l’antibachotage pour la vie entière !

30 MIN D’ENDURANCE NON ÉPUISANTES AMELIORENT LES PERFS INTELLO On parle « d’intelligence gestuelle » pour décrire la per­ formance technique d’un sportif. Un footballeur qui frappe une transversale et place le ballon dans les pieds d’un coéquipier qui court sur le côté opposé a effectué l’équation de la parabole dans ses neurones moteurs ! Bien sûr, en endurance, en courant ou à vélo, le geste est répétitif et pourtant c’est déjà efficace ! D’ailleurs, une étude comparable a été menée avec une séance de musculation et les résultats sont encore meilleurs. Voilà qui atteste très probablement de l’intérêt cognitif d’une activité plus complexe. Rien ne t’empêche de danser ou de faire une séance de fitness en vidéo, type HIIT, où tu enchaînes des exos variés de renfo et de cardio. Justine : Et pour la mémoire, ça marche ? Parce qu’en droit, on doit ingurgiter une multitude d’articles et de juris­ prudences !

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Justine : Et avant les examens…

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Justine a 23 ans. Elle est en master de droit à la Sorbonne. Elle vient me voir pour son certificat d’aptitude à la course à pied. Elle a programmé le 10 km des remparts de Bayonne, une jolie compète au pays de ses ancêtres. Alors, je fais le point sur son entraînement actuel.

CHEZ LES SÉDENTAIRES, LE VOLUME DE L’HIPPOCAMPE RÉGRESSE DE 1 % EN UN AN, CHEZ LES SPORTIFS, IL AUGMENTE DE 1,5 %

Le Doc : Tu sais, j’ai un fils de ton âge qui fait pharmacie. Alors, puisque nos disciplines se ressemblent, il me demande encore quelques conseils. L’autre fois, il m’interroge : « Dis-moi, pour les épreuves de demain, tu penses que je dois passer un coup de vernis sur la galénique ou la pharmacocinétique ? » Je lui ai répondu : « Entre galénique et pharmacocinétique, je choisis activité physique ! Arrête de réviser et va courir ! » ✱

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OLYMPISME

PARIS 2024

EN AVANT LA JEUNESSE !

PAR ANNE ODRU AVEC MARIE BARSACQ, DIRECTRICE IMPACT ET HÉRITAGE DE PARIS 2024

OBJECTIF : TOUCHER LES JEUNES La sensibilisation existe déjà à travers de nombreuses opérations sur tout le territoire. La Semaine Olympique et Paralympique en est l’exemple le plus concret. Cette année elle aura lieu du 2 au 6 avril. C’est un évènement qui existe depuis très longtemps au calendrier de l’Éducation nationale et qui tient à cœur au Comité d’organisation de Paris 2024. « L’objectif est de faire connaître les JOP (Jeux Olympiques et Paralympiques) aux plus jeunes, qui s’organisent de la maternelle au lycée », affirme Marie Barsacq. « Grâce à cette semaine autour de l’Olympisme, nous souhaitons partager les valeurs du sport et faire découvrir des disciplines pas forcément connues de tous. C’est une sensibilisation qui va au-delà des stades puisque d’autres matières comme

LA GÉNÉRATION 2024 DOIT SE BOUGER POUR ENCOURAGER LES PLUS JEUNES ET LES MOTIVER À LEUR TOUR. 20

l’histoire sont mises en avant grâce à des récits de faits historiques ayant un lien avec l’Olympisme. Nous avons mis en place un véritable outil pédagogique au service des écoles en liant matières et disciplines comme la physique et le tir à l’arc ou la géométrie et les terrains de sport. » Être en bonne santé et à l’aise dans son corps aide à mieux apprendre, à développer sa confiance en soi et à développer le goût de la pratique sportive. C’est le sens du dispositif « 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école » initié par Paris 2024 dans la perspective de l’Héritage des Jeux et lancé en septembre 2020 par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, avec le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques en collaboration avec le mouvement sportif.

tous à travers des prises de parole et des initiations », précise Marie Barsacq. « La génération 2024 doit se bouger pour encourager les plus jeunes et les motiver à leur tour. Au-delà des deux semaines de compétition, il s’agit de profiter de l’événement pour renforcer durablement la pratique physique et sportive de la population et favoriser l’éducation, le vivre-ensemble et l’inclusion sociale. Nous organisons pour cela des partenariats avec des fédérations qui représentent l’héritage principal pour le mouvement sportif. »

En 2023, la Semaine Olympique et Paralympique avait pour thème l’inclusion par le sport, un moyen de mieux faire connaître les Jeux Paralympiques qui souffrent encore d’une côte de popularité trop faible. Paris 2024 a lancé un appel à projets auprès des enseignants, beaucoup de ces projets avaient pour volonté de faire découvrir les para-sports. Marie soutient que « c’est l’opportunité d’organiser des rencontres entre valides et non-valides afin de partager les expériences et d’inciter tous les jeunes, peu importe leur situation physique et mentale, à se mettre au sport. Ainsi, nous avons mis en place le sport partage qui permet de participer à des initiations de para-sports. Nous avons également créé une plateforme sur Internet afin de retrouver toutes les informations et les outils disponibles sur generation.paris2024.org ».

DES RENCONTRES AVEC LES ATHLÈTES Comment mieux inciter la jeunesse à pratiquer une activité physique qu’en partageant un moment privilégié avec un athlète de haut niveau ? C’est la réflexion sur laquelle s’appuie Paris 2024 et qui est largement soutenue par les sportifs professionnels ! Ils sont nombreux à avoir répondu présents afin d’aller témoigner dans les écoles, qu’ils soient valides ou non. « Là aussi, l’objectif est de promouvoir un mode de vie plus actif et plus accessible à JEUNESSE SANTÉ

Le label Génération 2024 permet à toutes les écoles, établissements scolaires et établissements de l’enseignement supérieur qui partagent la conviction que le sport change les vies de bénéficier de l’énergie unique des Jeux. Délivré par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il vise à développer les passerelles entre le monde scolaire et le mouvement sportif pour encourager la pratique physique et sportive des jeunes. Être labellisé Génération 2024, c’est s’engager à mettre plus de sport dans le quotidien des jeunes et permettre au plus grand nombre de vivre l’aventure olympique et paralympique dès maintenant. Aujourd’hui, près de 9 000 établissements scolaires sont labellisés.

DE L’ÉCOLE AUX CLUBS

L’INCLUSION PAR LE SPORT

PHOTOS © NICOLAS JACQUEMIN, LAURA GILLI

À un peu moins d’un an des Jeux de Paris 2024, c’est toute la France qui se prépare à accueillir l’évènement sportif le plus prestigieux du monde. Le comité d’organisation est déjà très actif afin de mobiliser la population à se joindre à cette grande fête du sport. Volontariat, appels à projets… les raisons sont nombreuses pour adhérer au mouvement. La meilleure : inciter les jeunes à se mettre au sport et à s’inspirer de ceux qui vont faire briller leur pays sur tous les terrains, que ce soit lors des Jeux Olympiques ou des Jeux Paralympiques.

LABEL GÉNÉRATION 2024, C’EST QUOI ?

Paris 2024 est très attaché aux clubs, c’est pourquoi le Comité a proposé aux fédérations de financer l’un de leurs projets et d’accompagner son développement jusqu’aux Jeux. Marie précise : « Nous souhaitons mieux valoriser le rôle social des fédérations, au-delà de la haute performance. C’est grâce aux clubs que le sport peut être mis à l’honneur et qu’il peut bénéficier d’un véritable héritage. C’est également à travers les fédérations et les clubs que nous pouvons agir pour lutter contre le déficit de notoriété des Jeux Paralympiques. Heureusement, l’engouement grandit chez les jeunes et les encadrants. Il existe une mobilisation de plus en plus forte autour de la journée paralympique qui monte en puissance chaque année. Les rencontres organisées par le sport scolaire permettent de changer le regard du handicap auprès des enfants. Le para-sport fait désormais partie intégrante du système scolaire comme on le voit avec la labellisation « Génération 2024 » créée par l’Éducation nationale, qui offre la possibilité aux clubs de venir sensibiliser dans les écoles à la pratique pour les personnes en situation de handicap. Plus les enfants s’y mettent tôt, plus faciles sont leur pratique et leur épanouissement en grandissant. Les clubs doivent développer le sport loisir grâce à des formations proposées aux éducateurs et aux membres afin de leur permettre de mieux accueillir les jeunes para-sports. Il existe aujourd’hui 20 clubs à Paris qui se développent pour être plus inclusifs, il y en aura 3 000 en France d’ici les Jeux de Paris 2024 ! » ✱ JEUNESSE SANTÉ 21


PARASPORT

PUBLIRÉDACTIONNEL À NOTER ÉGALEMENT

Le para-aviron est une discipline présente aux Jeux paralympiques, en bateau individuel ou collectif mixte (moitié hommes et moitié femmes) ! https://www.ffaviron.fr/equipes-de-france/ les-equipes-de-france/generation-2024-para

LES PROGRAMMES ÉDUCATIFS

LE SPORT INCLUSIF, UNE PRIORITÉ ! Le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques conduit une politique volontariste afin que le sport soit un outil de promotion individuelle, d’intégration sociale et professionnelle, favorisant la santé et l’autonomie des personnes. Une initiative qui doit être menée dès le plus jeune âge, tout comme le promulgue le ministère de l’Éducation nationale en prônant l’inclusion par le sport à l’école.

PAR ANNE ODRU AVEC CYRILLE DORLEAN, PROFESSEUR D’ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE, PROFESSEUR RESSOURCE ÉCOLE INCLUSIVE, COLLÈGE HONORÉ DE BALZAC À NEUILLY-SUR-MARNE

L’EPS, LA CLÉ DE L’INCLUSION Quand on parle de sport à l’école, on pense bien évidemment aux cours d’EPS (éducation physique et sportive) et aux championnats UNSS pour la pratique en compétition périscolaire. Mais avant toute chose, et pour bien comprendre l’importance du sport scolaire, il faut se rappeler que « l’EPS assure l’inclusion de tous les élèves de la classe ». Cyrille Dorlean tient à insister sur cet objectif premier, essentiel à l’éducation de chacun. C’est pourquoi à l’école, tous les élèves restent ensemble lors des cours d’EPS : « Les enfants doivent apprendre à vivre ensemble et à écouter l’autre. C’est le meilleur moyen de leur inculquer des valeurs comme le respect. Il y a un rapport à autrui qui joue sur la sociabilité. Aujourd’hui, l’élève est auteur de ses apprentissages. Nous, on s’en fiche du sport, on se sert de l’outil du corps pour créer de l’intelligence. On progresse fortement dans ce domaine, les élèves y parviennent à leur vitesse, quel que soit leur handicap. »

UNE ÉVOLUTION DANS LE BON SENS

L’accès à l’information pour les élèves n’est pas toujours simple. Certains n’osent pas communiquer et s’excluent eux-mêmes des activités qu’ils souhaiteraient pratiquer. « Aujourd’hui, nous sommes à leur service et ne cessons de le répéter via des opérations que nous mettons en place en Seine-Saint-Denis comme « Cap’ de faire du sport » où nous proposons du vol en soufflerie, de la plongée et du hockey à tous les participants. Il s’agit d’une sensibilisation afin de parvenir au sport partagé. Le rôle de l’école est de donner les moyens de se rencontrer et de se développer. En EPS, nous sommes déjà convaincus par le message et la réussite de l’inclusion par le sport. En adaptant la dynamique du cours à tous les élèves, nous parvenons à leur donner une égalité dans leurs chances de réussir. Nous avons encore des progrès à faire même si, à l’Éducation nationale, le mot " handicap " ne fait plus peur. On en parle de plus en plus et les enfants s’acceptent. Nous ne sommes plus dans une approche médicale mais dans la pédagogie où nous comprenons et répondons aux différents besoins qui offrent tout un champ des possibles aux enfants. Le Département nous écoute et permet de faire avancer les choses dans les établissements. Il ne faut pas adapter mais rendre accessible à tous. C’est à travers les échanges que les choses évoluent, nous sommes tous concernés. » ✱

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© VINCE PERRAUD

AUJOURD’HUI, L’ÉLÈVE EST AUTEUR DE SES APPRENTISSAGES. JEUNESSE SANTÉ

L’AVIRON, LE SPORT SANTÉ INCLUSIF

S

PAR EXCELLENCE

’évader sur l’eau en laissant son fauteuil au ponton, quoi de mieux pour des jeunes ayant envie de liberté ? Un sport assis, que l’on peut pratiquer sans risque de blessure avec ses copains, quoi de mieux pour rassurer les parents ? Du primaire à l’Université, l’aviron constitue un véritable allié santé pour les jeunes, y compris les enfants en situation de handicap ou atteints de maladie invalidante. Deux programmes développés par la Fédération Française d’Aviron permettent aux enseignants et éducateurs sportifs de faire découvrir ce sport de nature aux nombreux atouts : l’Avi’Santé à l’école et Rame en 5ème. Les clubs ont également des créneaux aviron santé et aviron handicaps, permettant à chaque personne qui souhaiterait pratiquer de manière régulière de trouver des séances adaptées à sa condition physique, que ce soit en loisirs, voire en compétition pour les intéressés :  https://www.ffaviron.fr/pratiquer-aviron/ programmes-federaux/aviron-sante  https://www.ffaviron.fr/pratiquer-aviron/activites/ aviron-et-handicaps Du matériel spécifique existe pour différents types de handicap (poignées ergonomiques, fauteuils pour personnes paraplégiques ou assimilées) :  https://ffaviron-coworkhit.com Les jeunes peuvent bénéficier de tous ces programmes en s’inscrivant en club, ou par le biais de leur établissement scolaire ou spécialisé en cours d’EPS, en section sportive comme en UNSS Sport Partagé. SPORT COMPLET L’aviron est un sport complet, que l’on pratique assis. Il sollicite non seulement les bras et les épaules mais également le dos, les abdominaux et les jambes pour ceux qui peuvent les utiliser. Les professionnels de santé y voient un véritable allié à la rééducation, car il permet de renforcer le tonus musculaire en complément des séances de kinésithérapie : « L’aviron permet de tonifier les muscles du tronc,

de travailler ceux des jambes sans avoir à porter son poids de corps, et d’ouvrir la cage thoracique, ce qui favorise une meilleure posture et un meilleur développement des capacités respiratoires. Il per­ met de développer toutes les habiletés motrices et les qualités muscu­laires : de l’endurance, mais aussi de la force et de la coordination. L’effort d’endurance permet d’acquérir, de développer ou de maintenir une fonction cardiaque adaptée à l’effort. La mobilisation de toutes les filières énergétiques augmente les performances méta­boliques (régu­ lation glucido-lipidique). La pratique en extérieur dans la nature (surtout quand elle est belle !) participe au bien-être psychologique. Un pro­ gram­­me complet effectué en intégration dans le milieu ordinaire, c’est l’idéal ! », indique le Dr Pierre Goudet. Les jeunes passent ainsi moins de temps avec des « blouses blanches » comme ils aiment appeler les médicaux et para-médicaux, et plus de temps avec des jeunes de leur âge. INDIVIDUEL OU ÉQUIPE, À VOUS DE CHOISIR Difficile de classer l’aviron en sport individuel ou en sport collectif. Pourquoi ? Parce que les rameurs passent beaucoup de temps en bateau solo, pour progresser chacun à sa vitesse, mais que l’objectif attendu est souvent de ramer en équipage. « Tous pour un, un pour tous », telle est la devise de nombreux équipages ! L’aviron enseigne ainsi la persévérance, la solidarité, l’esprit d’équipe. C’est important dans la construction des pré-adolescents et des adolescents. Avoir confiance en soi, se fixer des objectifs et se donner les moyens de réussir, et mettre le tout au service du collectif. « Cela rend plus fort. En groupe, c’est plus facile de se dépasser. On sait que les autres comptent sur nous, et nous, nous voulons être là pour les autres », témoignent des jeunes rameurs. C’est un sentiment particulier, qui pose des bases de socialisation intéressantes, souligne Audrey, une éducatrice spécialisée. ✱

Que ce soit en salle ou sur l’eau, n’hésitez pas à vous renseigner pour découvrir l’aviron! Pour trouver un club près de chez vous : https://www.ffaviron.fr/pratiquer-aviron/trouver-club/cartographie

PHOTO EN HAUT © EMMELIEKE ODUL, PHOTO EN BAS © DANIEL BLIN

Chaque année, plus de 60 000 élèves pratiquent l’aviron dans le cadre scolaire ou en établissements spécialisés, dont 25 000 grâce à « Rame en 5ème » La Fédération Française d’Aviron a formé des professionnels et développé différents programmes pour les jeunes, en lien avec la santé et accessibles aux élèves en situation de handicap :  Avi’Santé à l’école : prévention primaire pour une bonne hygiène de vie pour les CM1-CM2 : • https://scolaire.ffaviron.fr/a-ecole/ avi-sante-ecole/avi-sante-ecole  Rame en 5ème : sensibilisation à l’équilibre alimentaire et fonctionnement du corps humain : • https://scolaire.ffaviron.fr/ evenements/rame-en-5eme  Rame en 5ème se jette à l’eau : sensibilisation au thème de l’eau et la nature (faune et flore des rivières).


ÉDUCATION

Pratiquer une activité physique quotidienne contribue au bien-être et à la santé, conditions fondamentales pour bien apprendre. Alors que l’année scolaire 2023-2024 s’inscrit sous le signe de l’année olympique et paralympique, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse s’engage, en collaboration avec Paris 2024, le mouvement sportif et le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, à encourager, en complément des cours d’éducation physique et sportive, la pratique physique et sportive des élèves et à accompagner l’arrivée des Jeux olympiques et paralympiques dans nos établissements scolaires. PAR LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE LA JEUNESSE

A

PLAN DES 5 000 TERRAINS DE SPORT 24

JEUNESSE SANTÉ

© SHUTTERSTOCK.COM

TEST D’APTITUDE PHYSIQUE EN SIXIÈME

u primaire, la pratique de 30 minutes d’activité physique quotidienne a été étendue à tous à la rentrée 2022. Ces 30 minutes d’activité physique peuvent prendre des formes variées et doivent être adaptées au contexte de chaque école. Elles peuvent être fractionnées, combinées sur les différents temps scolaires ou périscolaires ou être mobilisées sur les temps de récréation. De nombreux partenaires se sont associés à la promotion de ces 30 minutes (Fédérations françaises de Hockey sur glace, de Roller et de Skateboard, Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, etc.) permettant aux professeurs de disposer d’un ensemble d’activités possibles à réaliser rapidement, sans tenue sportive nécessaire et simples à mettre en place. Un kit de ­petits matériels est également en cours de distribution à l’ensemble des écoles afin de leur permettre de diversifier les activités. Ce kit contient, par exemple, un chronomètre, des cônes, cerceaux, ballons, chasubles et foulards de jeu. Pour incarner le déploiement des 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école, une équipe de sportifs de haut niveau a été constituée. Cette « Équipe de France des 30 minutes » a pour objectif de promouvoir l’activité physique à l’école au travers de l’accom­pagnement du dispositif des 30 minutes d’activité physique à l’école. Chaque sportif de haut niveau s’est engagé à effectuer au moins un déplacement dans une école de son choix au cours de l’année scolaire 2023-2024, pour échanger avec les élèves et évoquer les bénéfices d’une pratique sportive quotidienne pour leur bien-être physique et mental. À l’arrivée en sixième, un test d’aptitude physique sera généralisé dès la rentrée 2024 comme l’a annoncé le président de la République à Orthez (Pyrénées-Atlantiques) lors de la

LES DEUX HEURES DE PLUS DE SPORT AU COLLÈGE COMPLÈTENT L’ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE.

rentrée scolaire. Ce test est en cours d’expérimentation cette année dans quatre académies et deux cents collèges, après avoir été effectué l’an passé dans l’académie de Créteil. Ce test doit permettre, en concertation avec les experts scientifiques et médicaux, et dans le respect de la confidentialité du traitement des données des élèves, d’évaluer la condition physique de ces derniers avec un double enjeu : de santé publique, notamment dans le cadre de la lutte contre la sédentarité et l’inactivité, d’une part, et de détection des profils à potentiel sportif pour lesquels l’orientation vers un cursus de l’élève sportif pourrait être envisagée, d’autre part. Par ailleurs, dans une démarche de promotion de la santé et du bien-être des élèves, le déploiement progressif du dispositif « 2 heures de plus de sport au collège » à 700 établissements pour l’année scolaire 2023-2024 succède à l’année d’expérimentation 20222023 dans 140 établis­sements. Ce dispositif s’adresse aux élèves de la sixième à la troisième et les clubs sportifs de proximité du collège sont les partenaires opérationnels des contenus proposés. Les deux heures de plus de sport au collège complètent l’éducation physique et sportive, discipline obliga­ toire d’enseignement, et l’association sportive du collège dans l’offre de pratique vers des publics éloignés de l’activité physique et sportive. Le dispositif se déroule sur le temps périscolaire, grâce à une organisation dédiée et élaborée en relation avec le projet d’éducation physique et sportive de l’établissement et le Comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement (CESCE).

UN DÉPLOIEMENT EN PLEIN ESSOR Tous ces dispositifs, qui permettent une continuité physique et sportive en primaire et au collège, s’appuient également sur le déploiement de 10 000 équipements sportifs. Après un premier plan de construction ou de rénovation de 5 000 équipements sur 2022-2023 et doté de 200 millions d’euros, le président de la République a annoncé un nouveau plan « 5 000 terrains – Génération 2024 » doté de 300 millions d’euros sur 2024-2026 et porté par la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques afin de développer 1500 cours d’école actives et sportives, 3 000 équipements sportifs de proximité et la construction ou la rénovation de 500 équipements structurants tels que des gymnases ou des piscines. ✱

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NEWS

du doc

LE PROGRAMME JEUNES DE BRIDESLES-BAINS, UN PROGRAMME SPORT-SANTÉ POUR LES 13-17 ANS

Découvrez le programme jeunes de Brides-les-Bains : un accompagnement complet pour les adolescents en excès de poids (13-17 ans). Il complète le programme d’éducation à la santé proposé par les Thermes de Brides-les-Bains en offrant des activités physiques stimulantes. Toutes les informations sur www.brides-les-bains.com

OFFREZ-VOUS L’OURSON EN PELUCHE DE PARIS 2024 !

LES NOUVEAUX VTT WOOM POUR PLUS D’AVENTURES !

La nouvelle génération de VTT woom OFF et woom OFF AIR ultralégers est parfaitement adaptée aux enfants. Ils sont équipés de composants optimisés et désormais également disponibles, avec la nouvelle couleur « terra coppa », dans un ton cuivre mat. L’une des modifications les plus notables est l’affinement des extrémités du guidon. Plus d’informations sur https://woom.com/fr_FR

Enveloppez-vous dans la chaleur et le raffinement de l’ours en peluche de Paris 2024. Avec son sweat à capuche blanc, il a un « je-ne-sais-quoi » d’élégance décontractée à la française… avec toujours un esprit sportif ! Parce qu’il porte en lui la promesse de toutes les émotions à venir, l’ourson en peluche est le présent parfait pour tous ceux qui se réjouissent et s’impatientent d’accueillir les Jeux, dans moins d’un an désormais ! Prix : de 24,90 à 28,90 €

LE CAMELBAK POUR ENFANT !

Camelbak s’adapte pour permettre aux plus jeunes de gérer leur hydratation ! Avec ses nombreux designs, cette gamme s’adapte à tous les enfants. Le Mini M.U.L.E.® est un petit sac mais il contiendra les grands trésors des plus jeunes et des explorateurs qui voyagent léger. Gardez-bien ceci en tête : ce n’est pas l’âge de l’aventurier qui compte mais bien l’aventure elle-même qui importe ! Prix : 59,99 €

LES STARS DES JEUX

ÉQUIPEZ VOS ENFANTS AVEC SPORTEED.FR

Sporteed met en lumière une solution économique, écologique et responsable : les équipements de sport de seconde main. Le coût croissant des équipements sportifs ne devrait pas être un frein à la pratique d’une activité physique pour les enfants. C’est pourquoi Sporteed encourage les parents à opter pour des équipements de seconde main de qualité.

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Découvrez en librairie LES STARS DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES, publié chez Hugo Jeunesse avec une préface de Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et triple champion olympique de canoë slalom. En tant que licencié des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, les éditions Hugo Publishing vous proposent de découvrir dans cet ouvrage à destination des 8-12 ans plus de 50 portraits d’athlètes qui ont marqué l’histoire des Jeux. Au programme : un portrait de chaque athlète à travers sa photo, sa bio, son palmarès et le récit d’un moment clé de sa carrière olympique. De quoi permettre aux plus jeunes de se mettre dans l’ambiance des JO ! Prix : de 24,90 à 28,90 €

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ENGAGEMENT

NATHALIE PÉCHALAT,

MATHIEU PELLAN – PÉDIATRE DU SPORT RÉFÉRENT PREMIERs DE CORDÉE

Quel est votre rôle auprès des enfants hospitalisés ? Je suis pédiatre et médecin du sport référent au sein de l’administration qui valide les actions de l’association. J’essaie de faciliter les actions auprès des hôpitaux en tant que caution médicale. Je m’entoure d’autres médecins pour m’aider à développer des projets adaptés et afin d’avoir la bonne approche. Je donne également des formations aux bénévoles sur le sport santé et ses bienfaits.

UNE CHAMPIONNE AU SERVICE DES ENFANTS MALADES

Ancienne championne de patinage artistique, Nathalie Péchalat est désormais au service des enfants malades. Après en avoir été l’ambassadrice, la voici présidente de l’association Premiers de cordée depuis cette année. L’association propose gratuitement et tout au long de l’année des initiations sportives pour les enfants hospitalisés. Elle a également développé un programme de sensibilisation au handicap auprès des écoles et des entreprises. L’objectif étant d’aider au financement du programme « Sport à l’hôpital ».

Quels sont les bienfaits du sport sur les enfants malades ? Les enfants sont vulnérables et fatigués, il faut leur montrer de quoi ils sont capables. Ils se rendent très vite compte qu’ils y arrivent et qu’ils peuvent pratiquer. C’est le meilleur moyen de les sortir de leur routine et des soins. C’est également une parenthèse de bonheur pour leurs parents. Valoriser le sport santé lorsqu’il est adapté, c’est prouver qu’on peut jouer et se dépenser sans risque. Les enfants rient et se dépassent. C’est essentiel, ils doivent bouger, c’est dans leur nature. Ça les motive aussi à continuer après leur passage à l’hôpital et leur donne une meilleure estime d’eux, ils se sentent plus forts.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

Pourquoi avez-vous souhaité vous investir dans cette association ? J’étais marraine depuis dix ans et j’ai souhaité donner plus de temps pour aider à développer l’association. L’enfance, le sport et la santé, ça me parle beaucoup par rapport à mon passé de sportive de haut niveau et de maman aujourd’hui. Quels sont vos objectifs ? Premiers de cordée agit dans deux domaines :  La pratique collective avec des tournées ;  Les journées Évasion qui ont beaucoup de succès ! Nous souhaitons en faire plus et développer la pratique physique adaptée. Nous avons également créé « Mobi’Sport », une opération écoresponsable avec un vélo cargo afin d’inciter à une pratique adaptée et régulière. Le sport permet de se sentir bien et de s’évader de son quotidien, ça doit rentrer dans le parcours médical. C’est aussi le meilleur moyen d’inciter les enfants à s’inscrire dans un club à la sortie de l’hôpital.

Et sur leurs parents ? Ils ont tendance à surprotéger leur enfant malade. Il faut qu’ils voient que celui-ci est capable de se bouger et de se dépasser. Les parents parviennent ainsi à sortir de leurs pensées négatives, ça les fait revivre ! C’est très important qu’ils soient présents pendant les animations. Peut-on dire que pratiquer une activité physique adaptée aide à guérir ? Bien sûr, les bienfaits se font ressentir dans le processus de guérison de certaines maladies. Ça permet de se renforcer et de mieux se battre contre la maladie. Il faut l’intégrer dans le parcours de soins car c’est bon pour le moral et ça aide à mieux lutter.

Aujourd’hui quelles sont les actions menées par l’association ? On est à un carrefour, il faut plus de moyens humains et financiers. Il y a une véritable impulsion à prendre. On doit prioriser et développer nos actions de manière pérenne, ce qui est difficile en fonction des années. On a plein d’idées et nous sommes tous de bonne volonté mais ça ne suffit pas… Le sport santé est une clé pour aider les enfants hospitalisés ? Ça aide forcément puisque c’est profitable pour la guérison. C’est un bienfait à prendre en compte dans le parcours de soins des malades. Ça leur permet de prendre confiance pour mieux se battre. C’est ainsi qu’ils prennent possession de leur corps de manière positive. Il ne faut pas les exclure de la pratique physique adaptée. Elle est encadrée par des médecins et cela nous permet aussi d’interpeller les parents via le retour des enfants.

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© DDR

Quels sont les bienfaits que vous avez pu constater ? Les bienfaits sont immédiats, on les voit à travers les sourires, les enfants s’amusent ! Ça leur paraît compliqué au départ mais chacun fait comme il peut et on oublie très vite les différences, même chez les enfants en situation de handicap. L’ambiance est très détendue, ils prennent du plaisir et se sentent tout simplement enfants à nouveau. Tout ça grâce à nos bénévoles qui donnent de leur temps. Nous avons des éducateurs spécialisés en activités physiques adaptées. Les animations sont gratuites et encadrées par des professionnels, c’est pourquoi nous avons besoin de financements pour parvenir à en faire plus.

Quel message souhaitez-vous faire passer ? On veut montrer que la maladie n’est pas qu’une fatalité. Le sport est utile pour le malade et lui permet de ressentir du bien-être. L’isolement et la routine dus à l’hospitalisation peuvent être cassés grâce à la pratique. De plus, le sport sera toujours là quand ça ira bien, ça permet de partager et de se rassembler. S’ouvrir, aller de l’avant… c’est comme ça qu’on se sort de la spirale de soins. De mon côté, je travaille aussi à élaborer des études afin de rendre l’association encore plus crédible dans le milieu médical.

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PUBLIRÉDACTIONNEL

UN VÉLO SUPER-LÉGER POUR LES ENFANTS

FOCUS VÉLO

Cerise sur le gâteau ? Le modèle Discover 900* pèse seulement 5,6 kg ! Grâce à son poids inférieur à la moyenne des vélos 14 pouces disponibles sur le marché, les jeunes pilotes auront plus de facilité à pédaler et à manier le vélo pour rouler comme les grands. ✱

CE FIDÈLE COMPAGNON À DEUX ROUES

*le modèle kaki sort en octobre 2023 et le bleu à partir de mars 2024.

Moyen d’évasion pour les uns, terrain d’expression pour les autres, le vélo a connu un essor important lors de ces dernières années, pour favoriser une mobilité plus douce dans nos villes souvent engorgées. Avec ses différentes facettes, il peut être un moyen de transport redoutablement efficace pour des trajets courts, mais aussi un merveilleux compagnon pour celles et ceux qui recherchent plutôt l’adrénaline ou la compétition (vélo de route, gravel, VTT…). Il est aussi un atout pour voyager léger (développement du slow tourisme), entre amis ou encore en famille avec des enfants ! Outil de mobilité qui ne cesse de se développer, nous avons tout intérêt à apprendre les bons gestes aux enfants dès leur plus jeune âge. En ayant intégré les notions de sécurité, le vélo deviendra un vrai allié au quotidien.

Chez DECATHLON au cœur du B’TWIN Village à Lille, notre équipe développe des produits toujours plus innovants et faciles d’utilisation pour les enfants de 1 à 12 ans. Notre volonté est de rendre l’apprentissage du vélo toujours plus facile pour les jeunes cyclistes. Notre dernier développement en est la preuve : un vélo 2 en 1, pour passer facilement de la draisienne au vélo en un clin d’œil !

EN QUOI LA DRAISIENNE FACILITE-T-ELLE L’APPRENTISSAGE DU VÉLO ? L’apprentissage du vélo, ce n’est pas si simple que ça pour les enfants. Dans un premier temps, la draisienne, petit vélo sans pédales, va leur permettre d’apprendre à coordonner leurs mouvements, à gérer leur équilibre et leur environnement (apprendre à tourner, à freiner…). En bref, elle permet surtout de cibler un apprentissage essentiel : l’équilibre ! Les petites roues souvent utilisées comme un moyen de rassurer l’enfant pendant la phase d’apprentissage du vélo ne font pas travailler cette gestion de l’équilibre. 30

La draisienne a un autre avantage : elle permet aux enfants de développer leur confiance en eux, pour ensuite pédaler comme les grands ! Les muscles des bras sont sollicités pour gérer l’équilibre sur le vélo comme sur la draisienne. Dès qu’ils sont capables de prendre de la vitesse et de lever les pieds, cela signifie qu’ils ont acquis ce fameux équilibre. C’est grâce à ce constat que nous avons choisi de développer ce nouveau produit : le vélo 2 en 1 draisienne Discover 900, pour allier draisienne et vélo!

Vélo 2 en 1 draisienne Discover 900. Référence : 8646323 Prix : 180 euros. Disponible aussi en location à 11 €/mois (3 mois minimum).

LE VÉLO 2 EN 1 DRAISIENNE, UNE PETITE RÉVOLUTION DÈS 3 ANS ! 2 FAÇONS D’UTILISER LE PRODUIT : DRAISIENNE, PUIS VÉLO POUR FACILITER L’APPRENTISSAGE Ce nouveau vélo Discover 900 pour les 3-5 ans créé par les équipes DECATHLON est doté de pédales amovibles. C’est la grande nouveauté de ce vélo d’apprentissage. É tape 1 : L’enfant peut d’abord utiliser le deux-roues en mode draisienne, c’est-à-dire sans les pédales, pour apprendre l’équilibre (ces dernières se retirent pour transformer le vélo en draisienne).  Étape 2 : Une fois l’équilibre acquis, il suffira de remettre les pédales (grâce à un système très simple d’utilisation, en moins de 10 secondes) pour se lancer dans le grand bain et apprendre à pédaler ! Hop, la draisienne est transformée en vélo ! JEUNESSE SANTÉ

© VINCE PERRAUD

LE VÉLO POUR LES ENFANTS : DES PREMIERS COUPS DE PÉDALES AUX LONGUES BALADES !

2 FAÇONS D’UTILISER LE PRODUIT : DRAISIENNE, PUIS VÉLO POUR FACILITER L’APPRENTISSAGE.

COMMENT CHOISIR UN VÉLO POUR UN ENFANT ?

Tout d’abord, nous vous conseillons de mesurer votre enfant. Même si l’âge de l’enfant peut être un bon indicateur pour choisir le vélo, connaître sa taille sera déterminant pour choisir celui qui sera le plus adapté pour lui. Le vélo 14 pouces est en général le premier « vrai vélo » pour apprendre à pédaler. À partir de 3 ans jusqu’à 5 ans environ, il est adapté pour les enfants qui mesurent entre 90 cm et 1,10 m. Entre 1,05 m et 1,20 m, nous conseillons le vélo 16 pouces. Puis, à partir d’1,20 m et jusqu’à 1,35 m, il faudra opter pour un vélo 20 pouces (en général à partir de 6 ans). Pour les enfants qui mesurent entre 1,35 m et 1,50 m, il faudra choisir un vélo 24 pouces ou 26 pouces. La taille de roues en 26 pouces offre un meilleur confort de pédalage : avec ses roues plus grandes, les jeunes cyclistes parcourent plus de distance en un tour de pédale ! Au-delà d’1,50 m, vous devrez opter pour un vélo taille adulte (XS, S, M ou L selon la taille de votre enfant). Retrouvez tous nos conseils en vidéo sur la chaîne YouTube B’TWIN Kids By Decathlon. Découvrez tous les vélos enfants sur www.decathlon.fr

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INTERVIEW

Comment évolue la popularité du judo auprès des plus jeunes ? Nous avons connu un creux avec la crise COVID mais aujourd’hui, nous comptons plus de 530 000 licenciés dont 75 % ont moins de 12 ans. Il y a une véritable recrudescence chez les jeunes qui sont 30 000 de plus qu’avant le COVID. C’est un sport qui plaît de plus en plus aux parents et aux enfants car il est éducatif. Le professeur doit être formé avec suffisamment d’expérience. Il y a des clubs dans tous les départements, ce qui rend plus facile de s’inscrire près de chez soi. Les valeurs morales sont également importantes. C’est un sport qui s’adresse à tous, peu importe son gabarit, tout le monde peut s’exprimer sur un tatami. On est régi par un code moral ; plus qu’un sport, c’est un véritable modèle d’éducation.

VÉRITABLE MODÈLE D’ÉDUCATION PAR LE SPORT Tout le monde connaît Teddy Riner, plus grand champion au monde de judo qui traverse les générations et fait rêver les petits et les grands. Un véritable modèle qui a mis en avant un sport en plein succès chez les jeunes de plus en plus nombreux à s’inscrire dans un club près de chez eux. La suite d’une histoire qui s’écrit désormais partout en France à travers les opérations menées par la Fédération Française de Judo comme nous l’explique Sébastien Nolesini, directeur général. PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

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Quel est l’avantage de pratiquer le judo dès le plus jeune âge ? C’est tout sauf un sport individuel, il faut apprendre avec les autres, pour les autres aussi. Il existe de multiples rituels qui structurent véritablement cette discipline en inculquant des valeurs de respect. Le judo est très bon sur le plan psychomoteur, qui apprend à maîtriser sa force et son équilibre tout en travaillant son cardio. C’est un sport très complet autant sur le plan pédagogique, éducatif que physique. En tant qu’art martial, le judo se construit à travers des protocoles et des repères très intéressants pour les enfants. Le succès à haut niveau continue-t-il de faire grimper la cote de popularité ? Nos équipes de France emmenées par Teddy Riner sont de formidables ambassadeurs, c’est un plus indéniable. Mais le plus important reste la qualité de l’enseignement et des valeurs dans les dojos qui se reflètent à travers cette réussite à haut niveau. ✱ JEUNESSE SANTÉ

© DR

LE JUDO,

Quelles sont les opérations mises en place par la fédé pour les motiver et les accueillir ? « L’Itinéraire des Champions » est une tournée sportive et citoyenne de 24 étapes par an qui propose la découverte du judo et la sensibilisation à ses valeurs, à l’ensemble des publics du territoire français. Des champions de judo d’hier et d’aujourd’hui, accompagnés de Kodomo la mascotte, partent à la rencontre de l’ensemble des judokas et des acteurs de votre territoire, afin de partager une expérience inoubliable. « 1 000 dojos » a pour vocation de créer des dojos où il en manque en France. Il s’agit de penser le club de demain à travers un dojo solidaire afin d’accueillir tous les publics pour pratiquer du judo ou toute autre activité physique. L’objectif est de créer 1 000 dojos d’ici les Jeux de Paris 2024, nous en sommes à 200 pour le moment.


CARDIOLOGIE

BOUGER ET S’AMUSER, C’EST LA CLÉ

CONTRE LA SÉDENTARITÉ !

La Fédération Française de Cardiologie (FFC) alerte sur le manque d’activité physique chez les enfants et les adolescents, dont les capacités cardiorespiratoires sont aujourd’hui moins bonnes que celles qu’avaient leurs parents et grands-parents au même âge, mais rappelle que rien n’est perdu : de manière simple et rapide, on peut inverser la tendance ! PAR LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE CARDIOLOGIE

OBJECTIF : 60 MINUTES D’ACTIVITÉ PHYSIQUE QUOTIDIENNE

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© SHUTTERSTOCK.COM

ujourd’hui, en France, 95 % des adultes s’exposent à une détérioration de leur santé en raison de leur sédentarité et d’un manque d’activité physique. Les jeunes sont particulièrement exposés : la capacité physique moyenne des 7-18 ans a baissé de 25 % en 50 ans, selon une étude récente cofinancée par la Fédération Française de Cardiologie et menée par le Professeur François Carré, cardiologue du sport au CHU de Rennes et ambassadeur de la FFC. L’activité physique est un impératif et ne doit certainement pas être considérée comme « un plus ». Elle représente en effet un enjeu encore plus important pour les enfants et adolescents que pour les adultes car c’est à cet âge que le capital santé se construit, pour atteindre le maximum des capacités respiratoires à 20 ans. En outre, l’activité physique est bénéfique pour l’attention, la concentration et les performances scolaires des jeunes. Elle favorise également un meilleur sommeil, en quantité et en qualité, améliorant à son tour les capacités de l’enfant : c’est un cercle vertueux. Jusqu’à l’âge adulte, 60 minutes d’activité physique quotidiennes sont recommandées et pourtant, moins de 50 % des enfants de 11 à 17 ans les respectent.

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LE PLAISIR AVANT TOUT ! Heureusement, la sédentarité chez les jeunes n’est pas une fatalité. « Paris 2024 est une aubaine pour inverser la tendance et redonner le goût du sport à tous ! », assure le Pr François Carré. La Fédération Française de Cardiologie rappelle qu’il est plus facile d’être actif au quotidien qu’il n’y paraît. Elle met en avant le plaisir que l’on peut y prendre : aller à l’école à vélo, jouer à des jeux collectifs ou de ballon dans la cour de récréation, aller au parc en famille, danser avec les copains, faire du skate… peu importe la manière, l’essentiel c’est de le faire. C’est précisément pour redonner le goût et le plaisir de l’activité physique à tous que la Fédération Française de Cardiologie a créé les Parcours du Cœur en 1975, la plus grande opération de prévention-santé organisée en France. Il faut rappeler aux enfants et aux adolescents que pratiquer un sport, c’est un plaisir avant tout. Selon une étude menée en 2017 auprès de jeunes, les principales motivations à la pratique d’une activité physique pour l’enfant sont le plaisir et l’amusement pour 79 %, le défoulement et la détente pour 71 %. Ces résultats sont encourageants, car le plaisir associé à l’activité physique pendant l’enfance et l’adolescence influence positivement le niveau de pratique des adultes qu’ils deviendront !

Plus d’informations à retrouver sur fedecardio.org/

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CARDIOLOGIE

L’IDÉE EST DE RÉUSSIR À INVERSER LA COURBE RELATIVE AU CAPITAL SANTÉ DES JEUNES QUI SE DÉGRADE DEPUIS 50 ANS.

ÉTUDE : FAUDRAIT-IL DES PROGRAMMES PERSONNALISÉS D’ACTIVITÉS PHYSIQUES POUR AUGMENTER LES CAPACITÉS PHYSIQUES DES COLLÉGIENS ?

Pourquoi ? La baisse marquée et régulière de l’activité physique au sein de nos sociétés est associée à des comportements de plus en plus sédentaires au quotidien. Les enfants et les adolescents sont directement impactés, ce qui accentue leur exposition à des risques de santé physique, parmi lesquels le surpoids et l’obésité, et mentale comme les fonctions cognitives et d’apprentissage. À noter que les niveaux d’inactivité physique et de sédentarité sont négativement corrélés au niveau socioéconomique des populations. La pertinence de l’étude « Inverser les courbes » est d’autant plus avérée que la capacité physique des adolescents a été mesurée en nette diminution entre 1971 et 2011 (baisse de 0,5 % par an, en moyenne, de la VO2max). En synthèse, la crainte est réelle que l’espérance de vie, en bonne santé et totale, des adolescents actuels soit diminuée par rapport à celle de leurs parents.

Le collectif « Pour une France en forme » mène une étude inédite auprès de collégiens français. Face aux données de plus en plus alarmantes sur les méfaits de la sédentarité et de l’inactivité physique sur la santé et le bien-être, l’objectif de cette étude est notamment d’évaluer l’efficacité d’un program­me d’activité physique individuellement adaptée, de courte durée, sur le niveau de capacité physique de ces collégiens. L’idée est de réussir à inverser la courbe relative au capital santé des jeunes qui se dégrade depuis 50 ans, à un peu moins d’un an des Jeux olympiques et paralympiques 2024 qui se dérouleront en France.

Comment ? Une application informatique créée pour l’étude est mise à disposition des enseignants en éducation physique. Après une formation à son utilisation, ceux-ci vont réaliser les tests d’évaluation, la programmation et le suivi de l’entraînement des collégiens qu’ils encadrent. Tous les collégiens participants bénéficient d’une évaluation initiale de leurs capacités physiques, puis sont répartis aléatoirement en deux groupes. L’un des groupes suit un entraînement individualisé, à partir

Quoi ? L’étude « Inverser les courbes » a deux objectifs : tout d’abord, évaluer le niveau de capacité physique – c’est-à-dire les capacités respiratoire, cardiovasculaire et musculaire squelettique – des collégiens français originaires de 3 régions françaises présentant des niveaux socio-économiques différents ; ensuite, préciser l’efficacité d’un programme d’activité physique individuellement adaptée, de courte durée, sur leurs capacités physiques.

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TÉMOIGNAGE DU PROFESSEUR FRANÇOIS CARRÉ, CARDIOLOGUE DU SPORT À L’ORIGINE DE CETTE ÉTUDE : Propos recueillis par Anne Odru Quelles sont vos conclusions sur cette étude ? Aujourd’hui, le collégien qui ne fait pas de sport n’est pas capable de courir un kilomètre en moins de 6 minutes, ce qui n’est pas normal à son âge. On parle ici de déficience dans la capacité physique qui a un impact direct sur le capital santé. Celui-ci diminue considérablement depuis l’arrivée d’Internet et des téléphones portables, qui aggravent la sédentarité. On distingue également une capacité physique moins bonne chez les jeunes des Hauts-de-France.

Comment agir ? C’est un test « navette » qui a permis d’établir une conclusion intéressante. Pendant quinze minutes, on a fait courir des enfants ensemble sous forme d’une séance de fractionné. Lors de ce test, il a fallu revoir à la baisse la cadence pour adapter leur niveau. Au bout de 8 séances, leur capacité physique a augmenté de 5 %, ce qui est supérieur aux résultats obtenus par l’Éducation nationale lors des séances de sport. Et c’est une conclusion qui s’applique à tous : garçons, filles, enfants en surpoids… Voici donc un exemple de pratique régulière à adopter bon pour la santé ! Quelle est l’urgence aujourd’hui ? L’infarctus du myocarde peut arriver à moins de 30 ans, les risques augmentent de plus en plus chez les jeunes. Il y a de plus en plus d’enfants obèses, en surpoids, diabétiques… ce sont des signaux qui s’allument mais que l’on ne regarde pas assez ! Nos enfants ne sont pas en bonne santé, ils marchent moins vite. Il faut améliorer la prévention pour qu’il y ait moins de maladies chroniques dues à de mauvaises habitudes, nutritionnelles notamment. Aujourd’hui,

© SHUTTERSTOCK.COM

Qui ? L’étude « Inverser les courbes » est portée par le collectif « Pour une France en forme », particulièrement actif sur le sujet de la lutte contre les méfaits de la sédentarité et qui accompagne Paris 2024 sur l’héritage santé des Jeux olympiques et paralympiques. L’investigateur coordonnateur de l’étude est le Pr François Carré, physiologiste cardio­ vasculaire et cardiologue du sport au sein du CHU Pontchaillou, à Rennes. Le financement de l’étude est principalement assuré par la Fondation Matmut Paul Bennetot, qui œuvre dans le domaine de la recherche, sous l’égide de la Fondation de l’Avenir, dont la vocation est de soutenir et de promouvoir la recherche et l’innovation en santé. Cette fondation a été créée par le Groupe Matmut, lui-même très impliqué sur l’enjeu de santé publique que représente la lutte contre les méfaits de la sédentarité, notamment via son programme « Nés pour bouger ». L’étude bénéficie également du soutien du ministère des Sports et de la Fédération Française de Cardiologie, qui finance la recherche chaque année dans ce domaine et lutte activement depuis 60 ans contre les maladies cardiovasculaires par la prévention, grâce à l’activité physique notamment. Paris 2024 est aussi associé au projet de l’étude. L’étude qui a débuté en septembre 2022 a bénéficié de l’engagement du ministère de l’Éducation nationale, des recteurs d’académie de Rennes, d’Amiens, de Lille, de Clermont-Ferrand et de Grenoble, des principaux des collèges et des enseignants d’éducation physique et sportive. Ainsi, plus de 10 000 collégiens de classe de sixième, volontaires, ont participé à cette étude. Trois régions (la Bretagne, les Hautsde-France et Auvergne-Rhône-Alpes) sont ainsi concernées.

de la capacité aérobie initiale du collégien, programmé lors des cours d’éducation physique. Cet entraînement est de type fractionné et comprend 2 séances par semaine, de 10 minutes effectives d’activité physique. La durée totale de cet entraîne­ ment est de 7 semaines. Le second groupe de collégiens poursuit quant à lui ses cours obligatoires d’éducation physique. À l’issue de cette phase, une évaluation finale de tous les collégiens sera réalisée. Les résultats totalement anonymes seront analysés statistiquement, avec une comparaison intragroupe, avant et après entraînement ainsi qu’une comparaison intergroupe entraînés/non entraînés. Commentant l’étude « Inverser les courbes » actuellement menée, le Pr François Carré, son investigateur coordonnateur, a déclaré : « La lutte contre les méfaits de la sédentarité ainsi que la promotion de l’activité physique comme source de bien-être et de bonne santé sont des sujets qui nécessitent une forte mobilisation. Il est indispensable de faire prendre conscience au plus grand nombre d’une part du faible capital santé des collégiens français actuels, et d’autre part de la possibilité de l’améliorer rapidement avec un peu plus d’activité physique. C’est l’ambition de cette étude, menée afin d’objectiver cela. Il nous faut profiter de la tenue des Jeux olympiques dans l’Hexagone dans quelques mois pour tenter d’inverser la courbe d’évolution de la capacité physique des adolescents français. » ✱

Plus d’informations sur pourunefranceenforme.fr

il y a de moins en moins de médecins pour répondre à une demande de pathologies grandissantes, on peut agir tout simplement en restant en bonne santé grâce à l’activité physique ! Beaucoup d’actions sont menées par les ministères et Paris 2024, est-ce une partie de la solution ? Grâce au programme « 30 minutes d’activité physique quotidienne » mené par le ministère de l’Éducation nationale, nous faisons un premier pas sur la bonne voie. Les professeurs d’éducation physique et sportive me disent que la psychomotricité est mauvaise chez les enfants en classe de sixième… Cela démontre un manque de pratique globale, il faut réapprendre l’envie de l’effort. Des parents viennent me voir car ils s’inquiètent de voir leur enfant devenir rouge et essoufflé lorsqu’il court ! Heureusement, les Jeux de Paris 2024 permettent d’établir une sensibilisation sur tout le territoire grâce aux diverses opérations et animations menées par le Comité olympique, mais qu’en sera-t-il une fois les Jeux terminés ?... Les professeurs d’école ne savent pas dans quelle urgence nous sommes. Il leur faut une formation afin qu’ils comprennent l’importance de leur rôle face à ce problème de santé publique. Tous les enseignants, dans toutes les matières, devraient comprendre que l’enfant doit bouger. C’est une donnée essentielle qui doit faire partie de l’éducation comme en Amérique du Nord où la culture de l’activité physique est bien ancrée. Remettre la France en mouvement grâce aux Jeux de Paris 2024 est la bonne opération, tout comme les 30 minutes d’activité physique quotidienne est une très bonne volonté de la part de l’Éducation nationale.

IL FAUT FAIRE COMPRENDRE À LA POPULATION QUE BOUGER N’EMBÊTE PERSONNE !

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CARDIOLOGIE

COMMUNICATION

LIDL S’ENGAGE SUR LES TERRAINS AVEC

« HANDBALL-TOI » Dans le cadre de son dispositif « sport santé », Lidl étend sur tout le territoire français l’opération « Handball-toi ». L’enseigne s’associe à 10 ligues régionales afin de faire découvrir le handball et sensibiliser au bienêtre alimentaire plus de 3 000 enfants non licenciés âgés de 8 à 12 ans. Les jeunes s’initient ainsi à la pratique du handball grâce à un format de handball à 4, sur un ton festif et pédagogique. Lidl tient également à sensibiliser les parents sur l’alimentation comme nous l’explique Michel Biero, Directeur exécutif achats et marketing Lidl France.

FAIRE BOUGER LES ENFANTS

GRÂCE AUX PARCOURS DU CŒUR

Pour agir concrètement sur le manque alarmant d’activité physique chez les plus jeunes et inverser la tendance, la Fédération Française de Cardiologie (FFC) organise chaque année les Parcours du Cœur sous le patronage des ministères des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et de la Santé et de la Prévention.

LA PLUS GRANDE OPÉRATION DE PRÉVENTION-SANTÉ EN FRANCE

Les Parcours du Cœur ont été lancés par la Fédération Française de Cardiologie en 1975 pour fédérer autour d’une démarche de santé publique, collective et collabo­ rative au service de tous : la lutte contre la sédentarité, facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires. C’est l’occasion de bouger ensemble pendant une journée, et surtout de prendre conscience de l’importance de le faire tout au long de l’année. Les villes, communes, associations, entreprises et établissements scolaires sont invités à organiser un événement autour d’une ou plusieurs activités physiques, effectuées en commun et sans esprit de compétition pour permettre à tous d’y (re)prendre goût. Les bénévoles de la FFC, les cardiologues et les professionnels de santé se mobilisent également pour sensibiliser les participants aux facteurs de risque cardiovasculaire et partagent les bons conseils pour prendre soin de sa santé à tous les âges de la vie. En 2023, près de 500 000 personnes, enfants et adultes, ont été sensibilisées pendant les Parcours du Cœur. Près de 800 villes, plus de 2 000 établissements scolaires et une centaine d’entreprises y ont contribué.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

Pourquoi avez-vous décidé de lancer l’opération « Handball-toi » ? Nous essayons toujours d’être proactifs pour faire avancer la popularité du handball. Le programme « Handball-toi » reflète notre engagement pour le sport santé. Nous souhaitons sensibiliser les jeunes sur l’équilibre alimentaire et les bons réflexes à adopter. Il faut leur faire comprendre que bien manger est important pour bien faire du sport et être en bonne santé.

ORGANISER UN PARCOURS DU CŒUR EN MILIEU SCOLAIRE

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EN 2023, PRÈS DE 500 000 PERSONNES, ENFANTS ET ADULTES, ONT ÉTÉ SENSIBILISÉES PENDANT LES PARCOURS DU CŒUR. JEUNESSE SANTÉ

Pourquoi le handball ? Nous avons choisi ce sport à la suite d’une rencontre avec Claude Onesta (ancien sélectionneur de l’Équipe de France) qui s’est adressé à nos managers. C’était génial, il a scotché tout le monde ! On s’est lié d’amitié et ça a commencé comme ça. Nous partageons totalement les valeurs d’humilité, de partage, d’accessibilité de ce sport tout comme l’esprit d’équipe qui est primordial dans notre métier. C’est également un sport accessible pour nous. Nous avons développé de très bonnes relations avec les joueurs et joueuses ; même les stars internationales comme Nikola Karabatic sont restées très simples et très modestes. À qui s’adresse « Handball-toi » ? Aux élèves d’école primaire car c’est là que l’on apprend le plus. L’activité physique y est importante et beaucoup de choses se développent dans la tête des enfants entre 8 et 12 ans. Il faut également embarquer les parents pour bien sensibiliser les familles sur l’alimentation et le sport santé. Quelles sont les valeurs que vous souhaitez partager ? Nous voulons inciter les jeunes à pratiquer le handball et à s’inscrire dans un club pour en faire régulièrement. À travers ce sport, ils pourront découvrir le travail d’équipe, le sens du collectif, le respect et l’humilité qui sont des valeurs importantes chez Lidl. On sait d’où l’on vient, ce qui ne nous empêche pas d’être persévérant et audacieux. Enfin, nous souhaitons changer les mauvaises habitudes des parents et les inciter à cuisiner mieux grâce au livre que nous offrons lors de l’opération. Avec tout ça, nous espérons former le futur Nikola Karabatic… ✱

© LIDL

Les inscriptions pour l’édition 2024 sont d’ores et déjà ouvertes. Pour en savoir plus sur les Parcours du Cœur, rendez-vous sur fedecardio.org ou scannez le QR code ci-dessus.

© SHUTTERSTOCK.COM

« L’acquisition des bonnes habitudes de vie dès l'enfance conditionne la prévention des accidents cardiovasculaires à l'âge adulte », précise le Dr Paillard, cardiologue et coprésident de la Commission Parcours du Cœur de la Fédération Française de Cardiologie. Chacun peut être à l’origine d’un Parcours du Cœur dans son école ou celle de ses enfants, et la FFC encourage précisément les enseignants, directeurs d’établissement et parents d’élèves à exploiter cette très belle animation festive et conviviale pour appuyer un travail de prévention mené sur la santé ou l’hygiène de vie pendant l’année scolaire. L’établissement est entièrement maître du projet : la Fédération Française de Cardiologie l’accompagne à travers un guide pédagogique et un kit d’animation gratuit (affiches pédagogiques pour la classe, goodies et documents de prévention pour les élèves). Les Parcours du Cœur sont l’occasion de transmettre le slogan fondamental « 0/5/60 » (0/5/30 pour les adultes) aux enfants et adolescents : 0 cigarette, 5 fruits et légumes par jour, 60 minutes d’activité physique par jour. Acquis dès maintenant, ces gestes sains et simples bâtissent le mode de vie des adultes qu’ils deviendront. ✱

En quoi la réussite de cette opération est-elle importante ? Nous sommes partenaire de la Fédération Française de Handball depuis 8 ans, nous souhaitons nous engager en tant qu’acteur dans la société. Nous nous soucions des produits que nous vendons et de la responsabilité que cela représente pour bien nourrir les familles. Lidl est le premier vendeur de fruits et légumes grâce à une montée en gamme depuis 10 ans. Nous voulons montrer que nous sommes un distributeur engagé en mettant en avant des produits sains et bons pour la santé.

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SANTÉ

30 MIN D’ACTIVITÉ PHYSIQUE QUOTIDIENNE

dans les cours des écoles. La mesure est lancée et très vite généralisée. Les ressources de l’académie de Créteil à partir des quatre verbes d’action sont massivement téléchargées mais d’autres académies développent pour elles-mêmes de nouvelles ressources répondant à leurs contextes et leurs cultures locales. Le tronc commun reste identique, c’est-à-dire ludique, accessible, mixte et adaptable dans le cadre de l’école inclusive. Un rappel fort est fait aux enseignants pour ne pas confondre la mesure avec l’enseignement de l’EPS qui reste une obligation. La mesure est donc complémentaire dans le quotidien d’une journée sans EPS programmée.

(30’APQ) À L’ÉCOLE PAR JEAN-MARC SERFATY – INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L’ÉDUCATION, DU SPORT ET DE LA RECHERCHE – RÉFÉRENT MINISTÉRIEL JOP PARIS 2024

C

« FAIRE DE LA FRANCE UNE NATION SPORTIVE »

ette ambition portée par le président de la République est aujourd’hui un formidable accélérateur de trans­ formations pour la société. Qu’il s’agisse de faire rayonner la France du sport, de rénover et de construire des équipements sportifs ou encore de modifier les conduites de chacun pour un quotidien plus actif et solidaire, les engagements de l’État sont forts et inscrits dans un héritage en acte et durable, répertorié par 184 mesures héritage, elles-mêmes confiées à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024

DES CONDITIONS POUR GARANTIR LA GÉNÉRALISATION

à un Délégué interministériel. Parmi les mesures de l’héritage, il en est une qui est tout de suite apparue comme un véritable levier de changement. En effet, cette olympiade sera marquée par une crise sanitaire qui va rappeler au monde que la santé reste le bien le plus précieux et ce capital que nous avons doit être préservé par des actions réelles de promotion et d’éducation. Cette situation, en donnant l’occasion d’un bilan national, fait apparaître la dégradation du capital santé de la jeunesse en démontrant que les causes sont bien souvent issues de l’accentuation de l’inactivité et du développement d’attitudes plus sédentaires que l’on attribue le plus souvent au temps augmenté passé devant les écrans mais oubliant parfois de questionner l’école qui dans ses modes de fonctionnement contribue également à asseoir beaucoup les élèves. Les risques et les dégradations liés à cette tendance à la sédentarité sont nombreux mais pas irréversibles.

Réussir l’intégration des 30’ APQ dans le temps de la classe nécessite une étape essentielle qui passe par le lien à créer avec le projet de l’école et celui des enseignements. La polyvalence du professeur des écoles doit être un atout pour créer les conditions de la porosité des enseignements disciplinaires. Dès lors, il ne s’agit plus de bouger pour bouger dans une dimension récréative, mais de bouger dans un contexte apprenant. Plus informel que le temps de la classe, le temps des 30’ APQ met

LA MESURE EST COMPLÉMENTAIRE DANS LE QUOTIDIEN D’UNE JOURNÉE SANS EPS PROGRAMMÉE.

Pour l’enseignant

Quelques limites

Mise en œuvre rapide de l’activité Oser faire, conduire une séance (non-spécialiste EPS)

Matériel inexistant ou pas adapté

Évolutions Un kit de petit matériel pédagogique pour toutes les écoles grâce à un financement partagé entre le Comité d’organisation des JOP, le ministère des Sport et l’Agence nationale du sport

Plaisir de faire (enseignant/élèves) Renforce la confiance (enseignant/élèves) Fédère l’équipe d’enseignants (concertation, organisation, échange d’expérience…) Utilisation massive de la cour (tracés…)

Guidage important de l’enseignant au démarrage (disponibilité limitée des CPC)

Un programme national de formation à l’endroit des inspecteurs et des conseillers pédagogiques pour accompagner les équipes des écoles, porté par le MENJ

Fiches accessibles et ludiques pour les élèves. Meilleure autonomie. Temps effectif de pratique Retour en classe (bénéfice pour les apprentissages)

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JEUNESSE SANTÉ

Au moment où « faire classe dehors » semble ouvrir de nouvelles pistes pédagogiques, les 30’ APQ sont une occasion de réinvestir les savoirs travaillés en classe, nous avons observé des manières de faire courir les élèves en reconstituant tout ou partie de l’alphabet, se passer des objets en renforçant le travail de mémorisation des nombres, circuler dans un parcours en travaillant le vocabulaire qui oriente. De nombreuses pistes sont encore possibles, mais comme nous l’écrivons plus haut, il s’agit avant tout d’inscrire la mesure dans l’organisation pédagogique globale de l’école pour construire son efficacité sans la juxtaposer et sans la cantonner dans un objectif santé qui, bien que prioritaire, n’interdit pas les liens avec les finalités de l’école.

Répond à un besoin (constat de décrochage sportif)

C’est donc dans cet esprit de changement que la mesure 30’ APQ, est arrivée dans l’académie de Créteil à l’occasion de l’écriture de son propre programme héritage. Il s’agissait alors dès 2018 de commencer sa journée en bougeant, en exploitant les espaces offerts par l’école et la classe pour engager les élèves vers un mode de vie actif et solidaire. Fondé sur des situations ludiques et des verbes d’action, ce qui deviendra dès 2020 « 30’ APQ » est installé de manière expérimentale dans 27 écoles de l’académie.Des ajustements sont proposés car les limites sont vite observées, comme l’impossibilité de faire vivre les 30’ APQ en même temps à toutes les classes du fait des espaces disponibles. Les 30’ APQ évoluent donc vers des pauses actives en classe et des temps plus dynamiques par rotation

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ALORS, QUELLE PLUS-VALUE DANS LE CHAMP SCOLAIRE ?

De l’expérimentation du début puis de la généralisation et des observations de terrain, nous identifions de véritables plus-values

DU PROGRAMME VERS LA MESURE PHARE

en avant le fait d’agir dans une recherche de plaisir immédiat. Les consignes sont simples et les différents médias et matériels utilisés, explicites. Comme souvent dans le premier degré, ce temps peut faire le lien avec des savoirs relatifs à de nombreuses disciplines et contribuer au développement d’attitudes propices au travail en autonomie ou en groupe. Le plaisir comme source de bien-être à l’école est un des enjeux des 30’ APQ, l’engagement physique en est un autre pour répondre au besoin naturel de bouger et développer une motricité qui ouvre des portes vers d’autres pratiques sportives ou artistiques par exemple. Les 30’ APQ s’inscrivent donc dans un équilibre de vie, source de bien-être et de socialisation.

Les enseignants les plus éloignés des pratiques sportives ne s’autorisent pas à sortir du cadre des documents ressources et peuvent frustrer les élèves.

Augmentation et accompagnement des ressources pédagogiques.

Adhésion des parents car la mesure est simple et explicite

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?

SANTÉ

ET S R U E L L I A

Mais plus largement et comme cela est précisé par le professeur François Carré, cardiologue au CHU de RENNES et spécialiste de la sédentarité, « Nous sommes programmés pour bouger au moins 30 minutes d’activité physique par jour ». « Bouger permet non seulement de rester en bonne santé, mais est aussi bénéfique pour le cerveau, toutes les études montrent que les enfants qui font de l’activité physique ont des meilleurs résultats scolaires, moins de décrochage et une meilleure insertion sociale. » « L’activité physique, c’est la nourriture du cerveau. » Il n’est pas le seul à le dire et bien avant lui dès le début de la scolarisation des enfants, en 1866, Victor Duruy suggère de couper les demijournées d’instruction par un repos de 10 à 15 minutes, afin de lutter contre « l’immobilité du corps et la fatigue de l’esprit ». Cette idée sera reprise par Jules Ferry qui la légalisera sous le terme « récréation ». Ainsi, l’activité physique, sous des formes multiples et variées, apparaît légalement à l’école : « Jeux et exercices de force ou d’adresse sont pour le jeune âge des conditions absolues pour la santé morale et la vigueur physique. » (Circulaire du 15 juillet 1890 citée par F. Potdevin, O. Dieu, A. Porrovecchio, M. Racodon, C. Schnitzler in « Éduquer à la santé par l’AP : quelles connaissances et quels modèles de santé en EPS). Si les bienfaits 42

de l’activité physique sont connus et reconnus, le débat sur les 30’ APQ n’est donc pas du ressort de la science mais bien des politiques publiques en faveur de la jeunesse. À l’aube des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, transformer la société semble passer par une place plus importante donnée aux pratiques, physiques, sportives et artistiques. Il faut donc dépasser les mesures et les inscrire dans un temps quotidien. De plus, par l’introduction dans la loi du 2 mars 2022 (Démocratiser le sport en France) de deux fondamentaux sportifs, le savoir-nager et le savoir-rouler, le lien entre les bienfaits et les questions de sécurité publique est immédiat. Tout cela reposant sur le temps de l’école, la discipline d’enseignement qu’est l’EPS (Éducation physique et sportive) est bousculée mais sans doute renforcée car les mesures d’aujourd’hui devront dans l’héritage des Jeux se traduire par une réalité que la discipline peut tout à fait porter. Comme sa finalité, l’EPS est une discipline en mouvement qui saura trouver les moyens et les contenus adaptés pour garantir un accès à tous les élèves à ces activités sources de bien-être, de sécurité et d’apprentissages contribuant ainsi à la réussite scolaire. D’un autre côté, il sera important que les parents qui sont directement concernés par l’éducation de leurs enfants retrouvent pour eux-mêmes un mode de vie actif et solidaire. Enfin, si l’école est un lieu d’apprentissage, elle n’est pas le seul car la France a le formidable privilège de bénéficier d’un réseau de clubs et d’associations sportives pour garantir des lieux de continuité et de complémentarité éducative. École, clubs, associations et parents peuvent donc tout à fait contribuer à cet enjeu pour répondre à l’ambition. ✱ JEUNESSE SANTÉ

REGARD SUR LA FINLANDE

La Finlande a toujours eu un système reconnu internatio­ nalement parmi les meilleurs au niveau de la réussite scolaire. Les valeurs sociales y sont très prisées et beaucoup de gens sont éduqués. Malgré la richesse de leur système d’éducation, la société priorise l’enfant dans tout. Les enseignants sont donc très valorisés, surtout pour « la qualité de leur formation, le mentorat qu’ils vont avoir dans leurs premières années de carrière, la formation continue pour aller chercher une maîtrise avant qu’ils soient permanents ».

Il se déroule en 15 minutes et la plupart des enfants courent en moyenne 1,6 km ou plus chaque jour.

BUREAUCRATIE

Les enfants courent en plein air – et la météo est un avantage, pas une barrière.

Les écoles finlandaises possèdent beaucoup d’autonomie. Les municipalités collaborent à la gestion des infrastructures, mais le ministère transige directement avec les écoles dans de très bonnes relations de confiance et de collaboration.

Aucune installation, aucun rangement ou équipement ne sont requis. Aucune formation du personnel n’est nécessaire et il n’y a pas de charge de travail supplémentaire pour les enseignants. Les enfants courent avec leurs vêtements du quotidien, il n’y a donc aucun équipement ou perte de temps pour se changer. C’est social, amusant et non compétitif. Les enfants retournent en classe et sont davantage à l’écoute. Il aide à améliorer la forme physique et à atteindre un poids de forme. © SHUTTERSTOCK.COM

NOUS SOMMES PROGRAMMÉS POUR BOUGER AU MOINS 30 MINUTES D’ACTIVITÉ PHYSIQUE PAR JOUR.

LE DAILY MILE

Dans une école écossaise en 2012, une directrice, Elaine Wyllie, installe le Daily Mile. Aujourd’hui, la communauté du Daily Mile est internationale. Les enfants courent ou marchent avec leurs camarades de classe dans l’environnement sécurisé de la cour de récréation ou aux abords de l’école. Chacun s’amuse – il ne s’agit ni d’un cours de gym ni d’une compétition – et chacun développe par la même occasion sa condition physique, ses relations, sa confiance et sa résistance. À leur retour en classe, les élèves parviennent à mieux se concentrer et, comme pour toute activité physique, leurs performances s’en voient améliorées. Il importe que cette pause réponde aux besoins d’un enfant – et tout cela durant ces 15 précieuses minutes – à savoir : du plaisir, des amis, un bon bol d’air frais, une meilleure concentration et enfin, bien sûr, une bonne condition physique.

Il encourage les enfants à être conscients de leur santé. C’est totalement inclusif ; chaque enfant, quels que soient sa situation, son âge ou ses capacités, réussit le Daily Mile.

ACTIVITÉ PHYSIQUE « En Finlande, le mode de vie sain et actif est appliqué depuis plusieurs années. Ça bouge de la garderie jusqu’à l’Université. On voit très peu de taux d’obésité dans ce pays. L’alimentation est très saine, beaucoup de poisson, entre autres. » Le réseau de transport actif est d’ailleurs très développé même si c’est un pays nordique. Le réseau sportif est moins développé et les jeunes n’ont pas plus de temps d’éducation physique, mais c’est tout le système éducatif qui fait bouger davantage les enfants. « On voit des tables hautes, des ballons suisses et ils sortent les enfants quinze minutes à chaque heure. Ils doivent sortir dehors bouger, beau temps, mauvais temps. » Même si les pauses actives à l’école améliorent la concentration, il semble difficile de confirmer avec certitude qu’elles ont un impact positif sur la réussite scolaire mais il semblerait que dès que les Finlandais ont des résultats probants, ils le confirment. (Source : Article de Amélie LÉGARÉ in l’Écho du Lac - Canada)

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BIEN-ÊTRE

2 HEURES D’ACTIVITÉ

PHYSIQUE ET SPORTIVE HEBDOMADAIRES

COLLÈGE LA FONTAINE MARGOT À BREST - REGARDS CROISÉS

Le dispositif « Deux heures hebdomadaires d’activité physique et sportive en plus au collège » est une politique prioritaire, pilotée par la direction des sports du ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, qui vise à promouvoir la santé et le bien-être par l’activité physique en favorisant la mise en mouvement des collégiens. PAR LE MINISTÈRE DES SPORTS ET DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES

UN DISPOSITIF ADAPTÉ À CHACUN Des comités de pilotage territoriaux sont réunis, sous la présidence des recteurs, avec l’ensemble des services déconcentrés Éducation nationale, Jeunesse et Sports désormais rassemblés, des partenaires associatifs sportifs et des collectivités territoriales, parties prenantes de cette politique prioritaire du gouvernement. 44

L’originalité du dispositif est sa programmation dans un temps périscolaire favorable, choisi par le chef d’établissement, optimisant les temps de trajet et les installations disponibles dans l’établissement et sur le territoire. Les activités se déroulent sur l’année scolaire, sur une ou plusieurs périodes de 6 à 8 semaines, à proximité de l’établissement, en extérieur ou au sein des installations des collectivités territoriales ou des structures sportives, pour limiter au maximum les déplacements. Les synergies territoriales autour des collèges engagés mobilisent différents partenaires que sont les associations sportives affiliées aux fédérations sportives agréées, les associations sportives agréées « sport » ou « jeunesse et éducation populaire » et les associations affiliées à une fédération nationale agréée « jeunesse et éducation populaire ». Les structures du loisir sportif marchand sont également éligibles au dispositif afin d’assurer une diversité des offres et une couverture territoriale des besoins des collégiens volontaires et de leurs familles. Les collèges volontaires sont invités à faciliter l’accès des collégiens de tous les niveaux de la sixième à la troisième à ces nouvelles offres. Après une phase expérimentale auprès de 169 collèges dans 47 départements, le dispositif « Deux heures hebdomadaires d’activité physique et sportive en plus au collège » se déploie progressivement sur l’ensemble du territoire, avec pour objectif d’être généralisé en 2026. Ainsi, dès la rentrée scolaire 2023, 700 collèges sont engagés, sur l’ensemble des départements français, y compris outre-mer. ✱ JEUNESSE SANTÉ

IL FAUT PROPOSER AUX ÉLÈVES DES SPORTS AUXQUELS ILS NE PENSENT PAS.

M. QUIVIGER - éducateur sportif d’aïkido « J’initie la découverte de ce sport de combat en présentant le tableau dans le dojo en écriture chinoise du " Ai " " ki " " do ". " Ai " c’est la notion d’harmonisation, de mettre ensemble les choses, de rassembler. Dans un premier temps, il y a l’accueil de chacun, tout le monde est différent et malgré ces différences, on essaye de faire unité. Puis on travaille sur la motricité, la coordination des mouvements, en groupe afin de favoriser le vivre-ensemble. Ils se rendent compte de leur propre réussite afin de pouvoir ensuite s’orienter vers cette discipline ou une autre dans diverses associations sportives et/ou culturelles locales. » Ethan – élève « Je conseillerais aux autres de faire de l’aïkido pour découvrir le sport, j’ai découvert aussi un peu la concentration, fait des prises, travaillé avec des armes. » Gwenaël – élève « Cela m’aide pour la concentration, pour gérer les émotions aussi, la confiance en soi, cela permet de se détendre et d’oublier ou de couper du monde, il y a les cours et l’aïkido. »

© SHUTTERSTOCK.COM

S

’appuyant sur de nouvelles opportunités d’offres d’activités physiques ludo-sportives, le dispositif se positionne en complémentarité de l’éducation physique et sportive (EPS) obligatoire ainsi que de l’offre des associations sportives scolaires (AS) et vise les collégiens éloignés d’une pratique régulière d’activité physique et sportive. Il contribue à améliorer le climat scolaire, à limiter le décrochage des jeunes filles dans le sport et à modifier les représentations des collégiens les plus éloignés de la pratique sportive, avec une attention particulière accordée aux élèves en situation de handicap. Ces activités sont organisées sous la responsabilité des partenaires sportifs, lesquels bénéficient pour leur prestation d’un financement du ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques pour la réalisation d’un ou de plusieurs cycles, sur un ou plusieurs niveaux de classe.

Pierre STEUNOU - Principal du collège « Nous avons été sollicités par l’inspection académique pour cette expérimentation avec 4 autres collèges du Finistère pour le dispositif " 2 h de sport en plus au collège. " C’est sur du temps périscolaire et cela ne doit pas concurrencer les autres activités qui sont prévues au collège. Un collège du réseau d’éducation prioritaire (REP) avec beaucoup d’activités artistiques, culturelles et sportives. Il faut proposer aux élèves des sports auxquels ils ne pensent pas, des sports complètement inconnus pour eux. On propose avec M. QUIVIGER - éducateur du club - de l’aïkido, avec les apports que cela peut avoir au niveau concentration, confiance en soi, mais aussi du climat scolaire. Et c’est aussi franchir un cap de pratiquer un sport en plus de son emploi du temps, de rester au collège quand les copains quittent ce dernier parce qu’ils ont fini les cours, de rester volontairement pour découvrir une activité qui va leur apporter beaucoup ; déjà, rien que ce choix est fondamental pour eux. »

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PRÉSENTATION

EN QUOI L’OPÉRATION « BOUGE ! TA CLASSE » EST-ELLE UN SUCCÈS ?

Nous arrivons à agir sur les jeunes qui sont de plus en plus en manque de capacité physique. En 3 ans, nous sommes passés de 20 classes à 60 établissements impliqués dans ce programme à Rennes. C’est une très belle évolution grâce notamment aux enseignants qui s’impliquent de plus en plus, choqués de découvrir les chiffres alarmants sur ce sujet. En Écosse, les écoles ont également mené une opération similaire, à savoir marcher un mile (15 minutes) avant la classe, les élèves se sont ensuite montrés bien mieux réveillés et attentifs. Nous communiquons sur l’activité quotidienne, simple et sans contrainte. Il faut parler des chiffres pour que les gens comprennent l’importance de cette activité. Les enfants sont capables de comprendre les bienfaits qui en ressortent, ils sont très sensibles à ce qu’on leur explique.

COMMENT SOUHAITEZ-VOUS LA FAIRE ÉVOLUER ?

J’accompagne et je soutiens le Stade Rennais dans sa démarche. Il faudrait généraliser l’opération à la région si c’était possible… Et commencer par gérer la coordination entre les établissements de plus en plus nombreux. Nous pourrions aussi étendre l’opération à d’autres clubs selon leurs envies et leurs disponibilités…

BOUGE ! TA CLASSE,

QUELS SONT LES RETOURS QUE VOUS EN AVEZ ?

UN PROJET SPORTIF ET COLLABORATIF EN MILIEU SCOLAIRE

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

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QUEL EST VOTRE RÔLE ?

Le programme « Bouge ! » s’adresse à toute la population. « Bouge ! ta classe » en est le dérivé pour le milieu scolaire afin d’atteindre le plus de jeunes possible. Pour ce faire, l’action de plaidoyer est très importante. Je mène donc des opérations d’intervention auprès du public et des enseignants afin d’expliquer et de les conseiller sur ce programme. Nous mettons également à bien des happenings en collaboration avec le Stade Rennais autant que possible. Le but était de faire comprendre qu’il faut commencer par bouger peu mais souvent. Nous nous servons essentiellement du réseau du Stade Rennais afin de viser une large communauté. En 2023, nous avons donné 2 conférences dont une avec Luc Abalo (champion de handball) qui a eu un réel impact auprès des collégiens qui souhaitaient faire des squats avant de commencer le cours pour bien réveiller leur cerveau ! Nous devons lancer un maximum de messages sous différentes formes pour toucher le plus de gens possible qui à leur tour en parleront autour d’eux de la bonne manière. JEUNESSE SANTÉ

VOYEZ-VOUS UNE DIFFÉRENCE CHEZ LES ENFANTS QUI PARTICIPENT À L’OPÉRATION ?

Ils veulent garder cette habitude et l’amènent souvent à la maison auprès de leurs parents. Ils ont compris qu’avoir une bonne condition physique était tout à leur avantage. Ils deviennent donc sportifs du week-end également, ce qui améliore leur santé générale ainsi que leurs compétences. Il faut se bouger pour être plus disponible et activer les mécanismes physiologiques et métaboliques. Tout cela commence par lâcher les écrans ! ✱ © SHUTTERSTOCK.COM

Lancé pour la première fois en septembre 2021, Bouge ! ta classe est un programme destiné aux écoles primaires du département ayant pour objectif de faire bouger les enfants. Imaginée avec et pour les élèves et leurs enseignants, cette initiative vise à promouvoir l’activité physique à l’école en développant des temps actifs, complémentaires de l’EPS, qui contribuent à améliorer l’attention et la concentration, et favorisent une bonne ambiance dans la classe. Elle s’inscrit dans le dispositif 30’ APQ et s’appuie sur les conseils du docteur Sophie Cha, médecin du sport, spécialisée en biologie médicale et ambassadrice scientifique pour le programme Bouge ! ta classe

Les enseignants sont percutés par les chiffres et l’étendue du problème. Ils sont donc acteurs dans cette opération et motivés. Ils nous ont expliqué que cette activité physique était facile à mettre en œuvre, en se servant de ce qu’ils avaient à portée de main et parfois rien… Les enfants en ressortent plus attentifs et meilleurs élèves !

IL FAUT COMMENCER PAR BOUGER PEU MAIS SOUVENT.

Docteur Sophie Cha, médecin du sport spécialisée en biologie médicale et ambassadrice scientifique pour le programme Bouge ! ta classe.

POURQUOI « BOUGE ! » ?

Le Stade Rennais F.C. s’engage dans la lutte contre la sédentarité et pour la promotion d‘un mode de vie actif. Bouge ! Simple et engageante, cette accroche a pour but d’interpeller le plus grand nombre puis de l’inviter à découvrir un programme qui laisse à chacun la liberté de choisir. Ce programme est une invitation à agir et constitue une réponse déterminée à un enjeu de santé publique. Bouge ! encourage chacun à (re) prendre en main sa santé grâce à l’activité physique. Derrière cet appel individuel, c’est toute une communauté engagée pour son territoire qui se mobilise. Le principe : en petits groupes, les élèves d’une même classe de CM1 ou CM2 (ou classe mixte CE2-CM1) créent entre novembre et décembre quatre activités ludiques et sportives. D’une durée d’une quinzaine de minutes en moyenne, ces activités sont destinées à être réalisées chaque jour avant la classe. Leur mise en commun permet d’établir un programme collaboratif partagé chaque semaine de janvier à juin à l’ensemble des classes par le SRFC. Nouveauté : dans le but de permettre un plus grand nombre de bénéficiaires, les professeurs ont désormais la possibilité d’engager à la fois leur classe et leur école. Les contenus, dont la création restera la prérogative d’une classe de CM1 ou CM2 référente (ou classe mixte CE2-CM1), seront alors adaptés avec l’aide du SRFC pour être réalisés sans difficulté par les élèves les plus jeunes.

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L’équitation, un sport bon pour la santé

CONSEIL

TRIATHLON DE PARIS :

VICTOIRE DE L’EXEMPLE ! Le 26 juin, sur les bords du canal de l’Ourcq, Anaïs termine le Triathlon de Paris au coude-à-coude avec son papa ! La semaine précédente, la même scène se produisait dans le parc du château de Versailles à l’occasion de la course la Royale.

Le poney est le chouchou des enfants tandis que les chevaux font partie des animaux préférés des plus grands. Un attrait qui fait de l’équitation le troisième sport pratiqué par les Français avec près de 700 000 licenciés - dont 62% ont 18 ans ou moins - et le premier sport de nature. Tour d’horizon de cette pratique reconnue pour ses bienfaits qui attire chaque année de nombreux nouveaux passionnés.

PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA

POUR FAIRE DE SES ENFANTS DES ADULTES SPORTIFS, IL FAUT FAIRE DU SPORT AVEC EUX

Partager une activité avec son enfant (petit ou grand) ça n’a pas de prix ! Autant de bénéfices pour l’un comme pour l’autre comme ici avec ma fille Anaïs !

En revanche, cette analyse met en évidence que pour faire de ses enfants des adultes sportifs, il faut faire du sport avec eux ! La démonstration inverse s’inscrit alors comme une évidence ! Vous leur montrez qu’il est possible de greffer des entraînements alors que vous bossez et que vous vous occupez de votre famille… et même de façon complice ! Vous les mettez sur la piste d’une séance matinale ou tardive, aux

heures où d’autres restent devant BFMTV ou Plus belle la vie. Cette situation n’est pas prise au hasard puisque ce même ouvrage reprend une autre enquête sociologique multithématique. Cette dernière constate que ceux qui disent ne pas avoir le temps de faire du sport sont ceux qui, quelques questions plus loin, regardent le plus la télévision… Bref, une demi-heure de moins devant la « boîte à troubadours » le soir, c’est un petit footing énergisant le matin ! Ainsi, chez votre médecin du sport, nous avons humblement essayé… Footing avec mon épouse et les enfants sur leurs petits vélos, puis sur leurs patinettes, puis 1 patinette pour deux échangée avec un peu de trottinement… au prix de quelques chamailleries ! Jogging cool avec eux… dans un contexte fréquent d’errance pédagogique, alternant : « Pas de souci, reste te reposer ! »… et « Viens, ritualise, ne te pose pas de question ! C’est comme pour aller à l’école ! ». Et puis, le matin, en l’absence de footing, ils croisaient papa faisant du cardio ou de la muscu à la maison… jusqu’à se saisir peu à peu des haltères ou grimper sur le vélo d’appart ! Bref, entre endurance et fitness, les deux petits devenus grands se bougent plusieurs fois par semaine… probablement pour la vie entière ! je suis plus fier de ça… que de mes chronos ! ✱

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La Fédération Française d’Équitation (FFE) propose 36 disciplines qu’il est possible de pratiquer quel que soit son âge, sa condition physique, son niveau, ses goûts et son budget. Elles sauront répondre aux aspirations, aux affinités et au tempérament de chacun pour transformer leur attrait pour le cheval en une véritable sport passion ! Si les filles sont bien représentées dans les clubs, de nouvelles disciplines attirent chaque année bon nombre de garçons, notamment attirés par des sports collectifs, à l’image du horse-ball ou des pony-games. Et saviez-vous que l’équitation est le seul sport olympique mixte ? Filles et garçons s’affrontent sur un même pied d’égalité, un argument de taille pour qui a l’esprit de compétition ! Pour les amateurs de nature, le mountain trail et la randonnée équestre offriront une véritable bouffée d’oxygène, tandis que la voltige saura convaincre à travers ses notions artistiques et gymniques, complémentaires au contact avec les équidés... En équitation, il y en a pour tous les goûts !

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C’EST BON POUR LA SANTÉ !

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ENTRE ENDURANCE ET FITNESS, LES DEUX PETITS DEVENUS GRANDS SE BOUGENT PLUSIEURS FOIS PAR SEMAINE.

UNE DIVERSITÉ DE PRATIQUES

JEUNESSE SANTÉ

©Création: FFE2023 / Photo : NHMM Photography

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ne étude relatée dans l’ouvrage de référence Activité Physique, aux éditions INSERM, se révèle fondatrice. Elle indique que pour faire de ses enfants des adultes sportifs, il est inutile de les emmener au foot, au hand… ou au basket ! Ce schéma se montrerait plutôt délétère en inscrivant les parents dans un processus sacrificiel où une logistique chronophage viendrait se substituer à leur propre activité et leur imposerait une sédentarité forcée. Cette configuration sociologique montre aux enfants des adultes qui ne parviennent plus à faire du sport, coincés entre charge de travail et contraintes familiales. Sans compter que les sports d’équipe institutionnels obligent à des horaires fixes et parfois à de longs déplacements pour les matchs… cette fois réellement incompatibles avec un job prenant, un conjoint et des loupiots.

Publi-rédactionnel

L’équitation est un sport qui développe la motricité, l’équilibre, la souplesse, la coordination… A poney, l’enfant apprend à se situer dans l’espace et à coordonner ses mouvements en souplesse. Il prend conscience de son corps et de ses émotions. Et parce que diriger un poney demande de la précision et de la concentration, l’enfant se redresse pour regarder au loin, lui permettant de trouver son équilibre, de muscler son dos et sa ceinture abdominale. Autant de vertus qui en font un sport très complet, excellent pour un développement harmonieux et la santé. Les équidés sont également des partenaires idéals pour accompagner l’enfant dans son développement psychomoteur, affectif, cognitif et psychique. À tous les âges, l’équitation permet de se ressourcer en changeant d’univers, au contact de l’animal et de la nature.

La proximité avec l’animal aide les pratiquants à canaliser leur énergie, à gagner en confiance en eux, à se faire comprendre par la gestuelle et à s’affirmer.

LE PONEY, FACTEUR DE SOCIALISATION L’équitation est également un puissant vecteur de cohésion sociale contribuant « au mieux vivre ensemble ». Au poney-club, enfants et ados ne sont plus sous la tutelle de leurs parents et se font de nombreux amis. Ils prennent soin de leur équidé, se responsabilisent, apprennent le goût de l’effort, du partage, de l’entraide, de l’engagement et de la persévérance. Autant de sensations et d’histoires à raconter de retour à la maison !

DES PONEY-CLUBS ET CENTRES ÉQUESTRES PARTOUT EN FRANCE Dernières fermes des villes, de nombreux établissements équestres se situent en zones urbaines ! Avec 6 500 poney-clubs et centres équestres implantés sur tout le territoire, la distance moyenne à parcourir pour trouver un club proche de son domicile est de 13 kilomètres, offrant ainsi à chacun la possibilité de pratiquer. En France, le modèle d’équitation proposé par les poney-clubs et centres équestres, avec une cavalerie composée de poneys et chevaux d’enseignement, permet de rationaliser le coût de la pratique. En moyenne, il faut compter 50€ par mois pour une pratique hebdomadaire (les tarifs sont variables selon les régions). Il faut aussi savoir qu’une séance correspond à autant de temps avant et après pour s’occuper de sa monture. Le matériel nécessaire pour monter est fourni par le club, aucun investissement n’est donc à prévoir hormis un pantalon confortable et une paire de bottes, le casque de protection étant souvent prêté par le club pour les premières séances.

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ÉCLAIRAGE

LE SPORT N’EST PAS

UNE « VARIABLE D’AJUSTEMENT » PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT

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rwan a 13 ans. Je le vois à la rentrée des classes pour son certificat d’aptitude. Je l’interroge : « Alors, Erwan, combien de fois par semaine vas-tu aller au judo ? » Sa maman me répond : « Il passe en quatrième, ça devient sérieux ! Il avait deux entraînements hebdomadaires mais cette année, ce sera un seul. Qu’en pensez–vous, docteur, c’est suffisant ? »

La frimousse dépitée du petit bonhomme m’encourage à ne pas acquiescer : « Sincèrement, je crois que cette deuxième séance à laquelle il tient, c’est l’occasion de le motiver pour améliorer son organisation et planifier ses devoirs. Tu es d’accord pour ce contrat, Erwan ? » Le principal intéressé approuve de la tête et sourit. Alors j’enchaîne : « Si les activités extrascolaires servent de « variables d’ajustement », en troisième, il est sédentaire… et en terminale, il arrête de dormir ! »

Nature Partage Loisir Famille Bien-être Moi

Le commentaire me vient spontanément : « Le sport ne rend pas idiot, les études montrent bien que l’exercice phy­sique entretient et développe le cerveau ! Oxygéner son cerveau favorise la sécrétion d’une hormone de croissance cérébrale appelée « Nerve Growth Factor ». Se mouvoir dans l’espace et « manipuler » des idées activent les mêmes zones du cortex : les « aires prémotrices ». La réalisation d’un geste sportif est à l’origine d’une activité neurologique complexe. Quand un footballeur frappe dans un ballon et qu’il arrive de l’autre côté du terrain dans les pieds de son coéquipier lui aussi lancé à pleine vitesse, ce technicien a spontanément solutionné une équation complexe. Il a intégré la vitesse des 2 joueurs et la distance à parcourir. Son cerveau a programmé la juste contraction musculaire pour orienter parfaitement le ballon et fournir exactement l’énergie cinétique nécessaire à cette parabole précise ! Tout cela en analysant le comportement des adversaires ! » La maman concède : « Vu sous cet angle, c’est intéressant ! Et puis, c’est vrai, le sport est une école de concentration et de volonté. Je le vois bien. En combat, Erwan n’a pas le droit à l’erreur et il doit poursuivre son effort jusqu’au bout, sans rien lâcher… comme pour terminer ses devoirs ! » Je crois que c’est gagné ! Je propose un petit programme : « Alors, 2 fois du judo dans la semaine et une balade à vélo le week-end avec papa et maman ? Ça, c’est sympa ! » ✱

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LES ÉTUDES MONTRENT BIEN QUE L’EXERCICE PHYSIQUE ENTRETIENT ET DÉVELOPPE LE CERVEAU ! JEUNESSE SANTÉ

© ffgolf - Alatack - photo : A. Lamoureux

Notre charmante maman sent bien que je la taquine gentiment mais élargit le débat : « Oui, mais il faut qu’il se concentre davantage sur l’école et qu’il apprenne à réfléchir. »


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DÉCOUVERTE

À ANTIBES, IBSA REGATTA CÉLÈBRE L’INCLUSION PAR LE SPORT  ­ 37 skippers, duos de navigateurs 100 % handi ou handi-valides (23 skippers en situation de handicap), venus de toute la France ont participé ;  ­ L’équipe de la Société Nautique du Léman Français de Thonon a remporté la régate, suivie de l’équipe du Club et École de voile de Berck-sur-Mer et de celle du Collège de l’Ostrevant du Bassin Rond à Bouchain ;  ­ Les conditions météorologiques ont été excellentes mais compliquées pour les navigateurs avec un vent changeant et difficile.

-vous tenez mé infor

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rt est Doc du Spo de tous e le magazini s'intéressent qu les sportifs ur santé. e à le Sport trait u d c o D , is o Chaque m discipline sportive e d'un tenariat r a p n e , e t différen dération. é f a s c e v a

Lancée en novembre dernier par Fabrice Jover, directeur général d’IBSA France, la 1re édition de la régate handivoile IBSA Regatta a eu lieu du 29 au 30 septembre à Antibes. Organisée dans le cadre du projet international « Sailing into the Future. Together » avec la Société des Régates d’Antibes (SRA), cette régate a pour but de rappeler l’importance de l’inclusion par le sport.

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« IBSA Regatta est le prolongement de notre engagement inclusif. Nous avons offert deux bateaux à la SRA, et cela permet aujourd’hui aux enfants de la région qui sont en situation de handicap de pratiquer la voile. À la suite de ça, nous nous sommes demandé si on ne pouvait pas élargir l’initiative, donner la chance à plus d’enfants de montrer leurs talents autour de la voile, c’est comme ça qu’est né IBSA Regatta, avec la volonté de mettre plusieurs bateaux ensemble, pour que les enfants puissent régater entre eux et tous profiter, de la même façon, des joies de la mer », commente Fabrice Jover, directeur général d’IBSA France. « C’est un moment unique. Les enfants sont venus jeudi avec leurs parents, leurs accompagnants… Ils ont ensuite pris la mer pour régater le vendredi et le samedi. Ce qui m’a le plus marqué, c’est que tout le monde était heureux. C’est un vrai bonheur, qui est très touchant.» Jacques Delannoy, responsable du pôle éducation sportive à la Ville d’Istres : « Cette idée qui a été montée par IBSA a immédiatement été fédé­rée par notre collectivité. C’est un succès incroyable, c’est bien organisé et cela va être porteur de beaucoup d’autres initiatives par la suite. » COMPTE RENDU DE LA COURSE Ce sont 18 équipages qui ont régaté sur des Hansa 303, des bateaux adaptés à tout type de handicap, qui ont pris le départ de la régate les 29 et 30 septembre sur un parcours aller-retour de type construit. La compétition a été inaugurée par Mme Alexandra Borchio-Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes. Les gagnants de l’IBSA Regatta sont originaires de Thonon (Société Nautique du Léman Français), suivis par l’équipe du Club et École de voile de Bercksur-Mer à la deuxième place et de celle du Collège de l’Ostrevant du Bassin Rond à Bouchain qui complète le podium. « IBSA Regatta a été une très belle compétition, des bonnes conditions et un superbe cadre proposé par le SRA qui ont permis aux coureurs de prendre du plaisir sur l’eau comme à terre malgré le vent très changeant et difficile ! Il y avait tout type de handicap et tout le monde a réussi à s’adapter au bateau assez rapidement, c’était donc génial ! Pour avoir regardé la régate depuis le bateau de départ, j’ai pu voir de bons équipages qui suivaient très bien le vent ; c’était vraiment beau de voir un tel engagement ! », nous raconte Nathan

Charon, le parrain d’IBSA Regatta, un jeune skipper devenu handicapé, 3me au championnat d’Europe 2023 catégorie – de 25 ans valide. La cérémonie de remise des prix s’est déroulée le samedi après-midi, en la présence distinguée de Marc Fossoud, conseiller municipal délégué aux Sports, Martine Savalli, adjointe au maire, Jacques Gente, maire adjoint au maire d’Antibes et Reynald Debreyne, conseiller départemental en charge des sports, dans un dernier moment de liesse et de cohésion pour clôturer de la plus belle des manières la 1re édition de l’IBSA Regatta. Jacques Escalier, président de la SRA (Société des Régates d’Antibes) conclut sur l’IBSA Regatta : « C’est assez extraordinaire, cet évènement. Le bateau est parfaitement adapté. C’est une très bonne idée d’avoir organisé ce rassemblement de toute la France. On a mis des vrais spécialistes de la régate, des bénévoles, on a fait ça avec notre cœur et notre volonté, c’est très émouvant. On l’a fait de façon sérieuse sur le plan technique, et avec beaucoup de cœur sur le plan réceptif. » LE PROJET : Sailing into the Future. Together a commencé en janvier 2022 ; le partenariat entre IBSA et Alberto Bona est né sur des bases et des valeurs communes et vise à utiliser la voile comme véhicule de communication d’entreprise, vers le marché et le monde nautique. L’ingéniosité, le courage, l’innovation et la responsabilité sont des éléments qui unissent IBSA et Alberto, et le défi océanique, outre la compétition sportive, représente métaphoriquement l’histoire, la philosophie et la vision de l’entreprise, toujours tournée vers l’avenir et faisant partie d’un parcours qui rapproche toujours plus IBSA du thème de la durabilité environnementale et sociale, de l’inclusion et de l’intégration. La Route du Rhum a été la première étape du programme de trois ans de « Sailing Into The Future. Together » que la multinationale pharmaceutique suisse IBSA a lancé avec Alberto Bona et qui se poursuit en 2023 avec un calendrier de régates bien rempli, dont la Rolex Fastnet Race et la Transat Jacques-Vabre. IBSA - UN ENGAGEMENT AU SERVICE DU SPORT, DU HANDICAP ET DE L’INCLUSION Avec la sensibilité aux questions de durabilité et la proximité de l’entreprise avec le monde du sport, l’initiative Sailing into the Future. Together représente une opportunité de raconter et de faire connaître au monde, à travers le sport de la voile, la philosophie et la vision d’IBSA, toujours tournées vers l’avenir. Le projet, au-delà du sport, fait partie d’un cheminement qui rapproche toujours plus l’entreprise vers plus de durabilité. En collaboration avec des clubs de voile suisses, français et italiens, IBSA s’engage à soutenir des initiatives de voile inclusive, afin d’impliquer des personnes en situation de handicap dans des expériences en contact étroit avec la mer, leur permettant de participer à des compétitions, d’améliorer leurs compétences et de devenir plus confiantes. Dans le cadre du projet international Sailing into the Future. Together, IBSA France a organisé la première édition de l’IBSA Regatta en partenariat avec la Société des Régates d’Antibes (SRA), dans le but de souligner l’importance de l’inclusion par le sport. ✱

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Dans le cadre de sa mission de service public, la Fédération Française de Natation n’a de cesse de s’engager durablement dans les actions de sécurité publique et de santé publique en faveur de tous les pratiquants.

TÉMOIGNAGE

L’ACADÉMIE DE LA NATATION : L’APPRENTISSAGE ET LA FORMATION UN ENJEU MAJEUR L’Académie de la natation a pour ambition de faire évoluer l’enseignement de la natation pour lutter activement contre les noyades et apporter aux nageurs un accompagnement efficace pour continuer à progresser tout au long de leur pratique. Le levier déterminant pour atteindre ces objectifs consiste à renforcer la formation des éducateurs sportifs et, plus largement, les encadrants qui œuvrent sur l’apprentissage de la natation. L’accompagnement, sur la base de formations en action, s’appuie sur un processus de construction du nageur efficient et éprouvé qui s’applique du débutant au champion. L’AISANCE AQUATIQUE : UN PARI POUR L’AVENIR Inauguré en 2019 par le ministère des Sports, le plan « Aisance Aquatique » propose une approche rénovée de la natation pour faciliter son apprentissage dès le plus jeune âge : apprentissage massé, en grande profondeur et sans matériel. Ce plan facilite l’accès à l’eau des jeunes enfants et limite le risque des noyades.

LAURA MARINO

Tout droit sortie de la gymnastique acrobatique, Laura Marino découvre la discipline du plongeon à l’âge de 14 ans. Son talent et sa détermination l’ont emmenée au plus haut niveau afin de devenir championne du monde et d’Europe par équipes mixtes en 2017. Victime d’un burn-out, elle décide de mettre un terme à sa carrière en 2019 et se lance ensuite dans le cliff jumping, discipline extrême de plongeon depuis une falaise. Aujourd’hui, elle se sent mieux et a réussi à se reconstruire notamment grâce au sport. PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

Qu’est-ce qui vous plaisait le plus dans la discipline du plongeon ? La sensation de voler et l’univers de l’eau. La chute libre depuis un plongeoir de 10 mètres procure des sensations fortes que je ne connaissais pas en gym où le travail en l’air s’effectue surtout grâce aux rebonds. Le contact de l’eau était également une grande nouveauté. L’entrée dans l’eau est un travail très technique où il faut se fondre dans cet élément sans le perturber. Je suis très vite devenue addicte de cette sensation de chute libre, peu importe la difficulté infligée par la discipline. Auriez-vous préféré commencer plus jeune ? Pas forcément. Il y a de moins en moins de structures pour le haut niveau, la gym m’a beaucoup aidée comme première expérience même s’il a fallu faire un gros travail de transition. C’est un sport qui permet de durer plus longtemps et on peut s’y mettre à n’importe quel âge, c’est une notion que je trouve importante de partager. Qu’est-ce que cette pratique vous a apporté personnellement ? L’éducation par le sport, le partage, l’épanouissement physique… Maîtriser mon corps dans l’espace ma donné l’impression de posséder de supers-pouvoirs. J’ai éprouvé 54

beaucoup de bonheur grâce à la sensation de voler. L’accès au haut niveau est intense mais il m’a permis de faire des rencontres très intéressantes et épanouissantes. J’ai pu voyager à travers le monde tout en prenant soin de ma santé en général. Le sport a été le meilleur médicament pour me sortir de mon burn-out malgré les hauts et les bas que j’avais pu vivre… Je vois ma relation avec le plongeon comme une histoire d’amour !

J’APPRENDS A NAGER : POUR SE PREMUNIR DES NOYADES Le plan « J’apprends à nager », initié par le ministère des Sports en 2015, entend favoriser l’égalité d’accès aux pratiques sportives, réduire le déficit du savoir-nager tout en luttant activement contre les noyades. Le dispositif cible plus particulièrement les enfants âgés de 6 à 12 ans ne sachant pas nager et particulièrement exposés aux inégalités sociales et territoriales. De nombreux clubs FFN proposent gratuitement des stages « J’apprends à nager » durant les vacances scolaires, les temps d’activités périscolaires et les week-ends. Ce programme vise à l’acquisition du Savoir-Nager en sécurité des pratiquants.

Qu’auriez-vous souhaité changer lors de votre carrière ? Je n’ai pas de regrets malgré toutes les difficultés que j’ai traversées. Le plongeon m’a construite et a fait de moi la personne que je suis devenue. Je suis reconnaissante de ma carrière, c’est une véritable leçon de vie.

L’ÉCOLE DE NATATION FRANÇAISE : S’ÉPANOUIR EN TOUTE SÉCURITÉ L’acquisition du savoir-nager est un enjeu de société. Forte de sa mission d’intérêt général, la FFN, a structuré son École de Natation autour de l’acquisition des premiers apprentissage, l’acquisition du Savoir-Nager en sécurité et la découverte des pratiques sportives afin d’enrichir ses habilités motrices, ses qualités physiques et l’estime de soi. L’ENF s’adresse à tous pour évoluer dans l’eau avec plaisir et en toute sécurité.

En plus du cliff jumping, pratiquez-vous d’autres sports aujourd’hui ? Je pratique beaucoup de sports différents, ça m’aide à me préparer autant physiquement que mentalement pour le cliff jumping. J’adore les sports outdoor comme le vélo de route, la rando, le trail, le ski (alpin et de randonnée) et tous les sports de glisse. J’aimerais pouvoir pratiquer le kitesurf régulièrement. J’adore apprendre et en faire toujours plus, ça m’aide à avancer. ✱

L’accueil des personnes recherchant un maintien de leur capital santé par la pratique d’une activité sportive se caractérise par les activités Forme Bien-être

« SE DÉPASSER AVEC LAURA MARINO » - Éditions Leduc

Pourquoi ce livre ? Le projet est venu à moi alors que je pensais qu’il était encore trop tôt. C’était finalement le moment idéal et l‘accomplissement d’un rêve que je ne connaissais pas encore. J’écris depuis toujours et j’en avais bien besoin pour me libérer de toute mon expérience passée. J’ai voulu donner un message positif global et partager mon histoire. Beaucoup n’ont pas compris pourquoi j’avais arrêté, j’ai ainsi pu extérioriser et leur expliquer. Ça n’a pas été évident de tout exprimer ; c’est qui je suis devenue en 2022 avec les bases sur lesquelles je me pose pour avancer aujourd’hui.

L’accompagnement et le soutien des personnes atteintes de maladies chroniques, à la suite de leur phase “d’éducation thérapeutique” et sur prescription médicale, se fait par l’activité Nagez Forme Santé

JEUNESSE SANTÉ

LA NATATION SANTE : AVEC NOUS, PRENEZ SOIN DE VOUS ! La Natation Santé regroupe deux concepts dispensés dans nos clubs de la prévention primaire à la prévention tertiaire. Toutes les enquêtes médicales récentes sont unanimes : la natation est bénéfique pour la santé ! Forte de ce consensus, la FFN propose l’activité “Natation Santé” à un public soucieux de préserver et d’optimiser son capital santé. Les spécificités de l’eau, l’apesanteur aquatique, l’air ambiant humide et chaud, le déplacement en position horizontale contribuent notamment à améliorer le confort de vie en luttant contre la perte ou la réduction d’autonomie. La Natation Santé, c’est : des éducateurs formés, des clubs agréés, des pratiques centrées sur la prévention, des réponses adaptées à vos besoins de santé.

CHIFFRES CLÉS : Chaque année : - 350 clubs FFN mobilisés sur ces stages d’apprentissage - Plus de 2 000 stages gratuits proposés - Plus de 30 000 bénéficiaires

CHIFFRES CLÉS : - 1 licencié sur 2 à la FFN est âgé de moins de 13 ans - 90% des clubs FFN sont agréés ENF - Près de 30 000 Savoir-Nager en sécurité délivrés chaque année

CHIFFRES CLÉS : Nagez Forme Santé - Éducateurs NFS certifiés : 427 - Clubs agréés NFS : 175 - Plus de 2 000 bénéficiaires par an Nagez Forme Bien-être - Clubs déclarés NFBê : 475 - Près de 38 000 bénéficiaires par an

Pour tout renseignement, contactez-nous : Fédération Française de Natation 104, Rue Martre - CS 70052 - 92583 CLICHY Cedex - Tél. : +33 (0)1 70 48 45 70 - Mail : ffn@ffnatation.fr

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JE SUIS RECONNAISSANTE DE MA CARRIÈRE DANS LE PLONGEON

CHIFFRES CLÉS :

- Été 2021 : 1480 noyades accidentelles dont 23% concernaient des enfants de moins de 6 ans. - Près de 1 000 décès par noyades par an - 1 enfant sur 2 rentrant en 6ème ne sait pas nager - Plus de 8 000 éducateurs sportifs engagés dans les clubs FFN


BLESSURE

PÉDAGOGIE ANTI-BLESSURE

DISSOCIER TRAVAIL TECHNIQUE ET PHYSIQUE PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT

Enzo a 17 ans. Il pratique l’escalade avec enthousiasme et motivation. Il vient me voir pour une douleur atypique au pied. Alors, je l’interroge : Le Doc : Dis-moi Enzo. Dans quelles circonstances cette douleur estelle survenue ? Un gros entraînement ? Une modification technique ? Un changement de chaussons ? Enzo : J’ai commencé à avoir mal au cours d’une séance pendant laquelle j’ai insisté sur une voie difficile. Il fallait prendre une impulsion sur une marche pour saisir une prise haut placée. Le Doc : Et tu penses que cet exercice a provoqué ta douleur ? Enzo : Oui, je crois ! J’ai souffert un peu alors que je répétais le mouvement et la douleur a augmenté à froid dans les vestiaires et surtout le lendemain. Je boitais en descendant du lit… J’examine consciencieusement Enzo. Je retrouve une douleur à la face supérieure du pied, à la jonction avec la cheville. Voilà qui est cohérent avec le mécanisme traumatique parfaitement décrit par Enzo. Alors, je lui explique. Le Doc : Enzo, tu as impacté la base de tes métatarsiens, les baguettes osseuses qui font la jonction entre les orteils et la cheville. Alors que tu prenais appui sur la marche avec la pointe de tes pieds, tu descendais ton talon, tu forçais sur ta flexion et tu écrasais la partie haute de ton articulation. En toute logique, ton IRM montre un œdème dans tes os à cet endroit. Enzo : Quel est le traitement ? Combien de temps dois-je arrêter ? Le Doc : La nature va faire le boulot. Ton articulation et ta contusion osseuse vont cicatriser. Tu vas déjà beaucoup mieux après quelques jours sans grimpette. Tu peux reprendre tranquillement … LE TRAVAIL TECHNIQUE S’ARRÊTE QUAND LA FATIGUE S’INSTALLE Mais le vrai traitement consiste à ne pas reproduire le geste à l’origine de ta blessure ! Et je t’invite à élargir ta stratégie préventive en tenant compte du message suivant : « Le geste technique s’arrête quand la fatigue s’installe ! » 56

Enzo : Je suis partant ! Expliquez-moi ! Le Doc : Lorsque tu répètes un mouvement défectueux, envahi par la fatigue, ton cerveau enregistre et apprend ce geste inapproprié… au lieu de t’améliorer, tu régresses ! INSISTER, C’EST DÉSAPPRENDRE ET C’EST RISQUER LA BLESSURE ! Et, de surcroît, plus tu t’épuises moins tu réussis… As-tu fini par réaliser la voie sur laquelle tu as tant insisté ? Enzo : Bah non, bien sûr ! Vous avez raison ! Le Doc : Sans compter que cet enchaînement de mauvaises postures mène rapidement à la blessure ! Tu en es l’exemple parfait ! Enzo : C’est vrai ! J’ai eu tout faux ! Le Doc : As-tu vu tes voisins, grimpeurs de haut niveau, insister de la sorte ? Enzo : Pas du tout, ils se reposent souvent. Ils observent le mur, regardent leurs copains ou alors ils font de la musculation ou des étirements dans la salle mitoyenne. Le Doc : Tu as tout dit ! Une récupération prolongée est indispensable avant de reproduire un exercice à haute intensité de bonne qualité. La substance énergétique cellulaire nécessaire à un enchaînement explosif porte le nom de « créatine phosphate ». Après un exercice difficile, elle retrouve sa concentration initiale au bout de 7 minutes ! 7 MIN DE RÉCUP AVANT DE RENOUVELER UN ENCHAÎNEMENT EXPLOSIF DE QUALITÉ En parallèle, en fin de séance spécifique, tu peux faire du renfo ou du cardio. Il est plus efficace quand tu le programmes sur des muscles qui ont déjà travaillé. De fait, tu as besoin de réaliser moins de séries ou de répétitions pour obtenir le même effet d’adaptation. C’est le concept de l’entraînement physique en « surfatigue ». Ainsi, tu progresses physiologiquement et, progressivement, tu peux effectuer plus d’enchaînements techniques sans te fatiguer, sans déformer ton geste… Et tu progresses plus ! JEUNESSE SANTÉ


BLESSURE

Vous faites vivre le sport. On joue collectif avec vous. TRAVAIL TECHNIQUE AVANT ENTRAÎNEMENT PHYSIQUE EN « SURFATIGUE » Je te glisse une autre remarque concernant ton retour pertinent. Tu me dis que les bons grimpeurs regardent beaucoup les autres. C’est essentiel ! Bien évidemment, ils s’enrichissent de données objectives comme le choix des options des trajectoires. Mais, surtout, au cours de cette activité, ils enclenchent le fonctionnement de leurs « neurones miroirs ». Quand tu connais un tant soit peu la technique observée, les cellules nerveuses qui programment le même mouvement se connectent dans ton cerveau. Seule ta moelle épinière, le gros câble nerveux qui descend dans ta colonne vertébrale, s’occupe de bloquer l’expression musculaire du geste. Soit dit en passant, les études montrent que, si tu esquisses le mouvement, tu fais encore mieux tourner le programme moteur ! Bref, en regardant les autres, tu améliores ta technique ! Voilà une bonne façon de t’occuper quand tu fais récupérer tes muscles et ton cœur !

Decathlon PRO, une équipe à vos côtés, sur le terrain comme en dehors. Decathlon PRO, ce sont des solutions, des équipements et des services 100% dédiés aux pros ! Les pros ? C’est vous : prof d’EPS, directeur des sports, président de club, employeur…

Enzo : Mon père me dit qu’on apprend toujours de ses erreurs ! Grâce à vos explications, j’ai vraiment démultiplié le concept ! Désormais, je vais m’entraîner tout à fait différemment ! Merci. ✱

Vous, qui faites vivre chaque jour le sport auprès de vos élèves, des habitants de votre commune, de vos licenciés, de vos collaborateurs... Et c’est parce qu’on partage votre envie de faire bouger le sport qu’on est chaque jour à vos côtés !

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UNE RÉCUPÉRATION PROLONGÉE EST INDISPENSABLE AVANT DE REPRODUIRE UN EXERCICE À HAUTE INTENSITÉ DE BONNE QUALITÉ.

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La Fédération Française de Rugby s’engage dans la promotion, l’accessibilité des pratiques et l’amélioration du bien être et de la sécurité du joueur. Initié en 2017, la Fédération a mis en place le programme national #Bienjoué pour mobiliser les parties prenantes du rugby, dès l’école de rugby afin de sensibiliser les acteurs et joueur(se)s aux bonnes pratiques. Avec la diversité de pratiques offertes par la F.F.R – rugby éducatif, rugby à XV, rugby à X, rugby à 7 (sport olympique depuis 2016) mais aussi des pratiques avec contacts aménagés comme le rugby à 5, rugby santé et le Beach Rugby, tout le monde peut jouer au rugby.

Initiation rugby à 5 / santé lors des Journées Européennes du Patrimoine à l’Hôtel de Matignon

LE RUGBY, UN SPORT SANTÉ ! LE PROGRAMME #BIENJOUE

RUGBY À 5, LA PRATIQUE SANTÉ

Ce programme est foncièrement novateur et il répond à toutes les interrogations que peuvent éprouver certains parents. L’ensemble des mesures élaborées et mises en place ont pour objectif de favoriser le jeu d’évitement et de faire évoluer la pratique du rugby vers davantage de recherche d’espaces, de plaisir et de sécurité. En agissant à tous les niveaux : la formation, l’échauffement, la maîtrise des fondamentaux, la connaissance des règles, l’information au sein des club, c’est la sécurité de la pratique de notre sport qui se renforce.

Le Rugby à 5 est une pratique loisir et santé sans plaquage caractérisée par le « toucher à deux mains » pour stopper la progression de l’adversaire. Cette pratique est référencée dans le Médico-Sport Santé (dictionnaire à destination des médecins pour la prescription du sport sur ordonnance). Elle permet de lutter contre la sédentarité, entretenir sa condition physique, réduire les effets indésirables des traitements : améliorer la qualité de vie en générale.

LE BABY RUGBY, LE RUGBY DES TOUT PETITS Cette saison, la Fédération Française de Rugby a élargi sa catégorie moins de 6 ans en permettant aux enfants de pratiquer le rugby dès l’âge de 3 ans. L’activité permet aussi aux parents et aux enfants de partager un moment privilégié. Le Baby Rugby est intégré dans un projet éducatif et sportif, principalement centré sur des jeux, des ateliers de motricité multisports qui participent au développement de l’enfant.

© Vincent Roche/FFR

S’ENGAGER EN DEVENANT BÉNÉVOLE ! La passion se partage sur et en dehors du terrain. Au rugby, il y a une place pour tous, il y en a forcément une pour vous. Le rugby est une communauté qui accueille chacun avec bienveillance et ouvre ses portes à toutes les compétences. Chacun peut contribuer au succès des clubs en mettant ses talents au service du rugby (de la communication à la gestion administrative en passant par les tâches courantes pour accompagner les licenciés…). Il y a une place pour tous, il y a forcément une place pour vous ! attend de lui sur la saison sportive. Ce livret sert également de lien entre les parents du jeune licencié et le club, et de valorisation de l’enfant dans ses apprentissages. Elle pourra suivre les avancées de leur enfant tout en étant au fait du projet mis en place par le club. Le rugby ne se limite pas seulement au terrain, le livret du jeune joueur en est, encore une fois, la preuve.


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